PolitiqueSécurité




Le soutien psychologique aux militaires : une impérative nécessité

Cotonou, 13 février 2025 —Dans l’ombre des batailles, loin des regards civils, un combat silencieux se joue : celui de…

Le Bénin lance une initiative pour soutenir psychologiquement ses militaires en zones de conflit, marquant un tournant fondamental

Cotonou, 13 février 2025 —Dans l’ombre des batailles, loin des regards civils, un combat silencieux se joue : celui de la résilience mentale des militaires. Hier, au cœur du ministère de la Défense nationale, une initiative majeure a été portée sur les fonts baptismaux par les plus hautes autorités des Forces Armées Béninoises. En effet, sous l’impulsion du Général de Division Fructueux GBAGUIDI et avec l’aval du Ministre Alain Fortunet NOUATIN, la hiérarchie militaire engage une réflexion approfondie sur l’instauration d’un mécanisme de soutien et de prise en charge psychologique des soldats opérant en zones de conflit.

Par ailleurs, cette démarche, qualifiée de « chantier prioritaire » par les autorités militaires, vient combler un vide longtemps négligé : la détresse émotionnelle des combattants. Si l’aguerrissement physique demeure un prérequis incontournable, la robustesse psychique s’impose aujourd’hui comme un levier indispensable à l’efficacité opérationnelle. D’ailleurs, le Colonel Major Mathias ALIZANNON, Secrétaire Général du ministère, n’a pas manqué de souligner l’urgence de la situation : « La santé mentale de nos militaires n’est pas un luxe, c’est une composante essentielle de la sécurité nationale. »

Le Bénin lance une initiative pour soutenir psychologiquement ses militaires en zones de conflit, marquant un tournant fondamentalLe soutien psychologique aux militaires : Un poids invisible, un enjeu tangible

En plus, les traumatismes de guerre ne se lisent pas uniquement sur les cicatrices visibles. Ils s’insinuent insidieusement dans l’esprit des soldats, se manifestant par des troubles anxieux, des épisodes dépressifs, des insomnies, voire des cauchemars récurrents où ressurgissent les fantômes du champ de bataille. Loin d’être de simples désagréments, ces séquelles psychologiques constituent une menace tangible pour la stabilité émotionnelle des troupes et, par ricochet, pour l’efficacité des opérations militaires.

Le commandement militaire, conscient de cette réalité, entend structurer une réponse adaptée à travers un programme de prise en charge continue. L’idée force est d’offrir un encadrement psychologique dès la phase de préparation, de le maintenir pendant le déploiement et de l’étendre après le retour des soldats au pays. Une telle approche vise non seulement à réduire les séquelles post-traumatiques, mais aussi à anticiper leur survenue grâce à un accompagnement préventif.

Un écosystème pluridisciplinaire en action

Pour donner corps à cette ambition, la réflexion collective a réuni un aréopage d’experts : médecins militaires, psychologues, assistants sociaux et autres spécialistes de la santé mentale. Leur mission est d’élaborer une feuille de route pragmatique, bâtir une architecture fonctionnelle du dispositif et concevoir un plan d’action cohérent.

Cette démarche repose sur une conviction forte : un soldat soutenu psychologiquement est un soldat plus apte à remplir sa mission. Loin d’être une simple commodité, l’accompagnement mental devient un impératif stratégique. Le Colonel Major Mathias ALIZANNON l’a d’ailleurs martelé avec une insistance singulière : « Ce soutien psychologique ne doit pas être perçu comme une option, mais comme une priorité. »

Le Bénin lance une initiative pour soutenir psychologiquement ses militaires en zones de conflit, marquant un tournant fondamentalVers une armée plus résiliente

Avec cette initiative, les Forces Armées Béninoises amorcent une mutation décisive : celle d’une armée qui, au-delà de sa puissance de feu, prend en compte l’humain dans toute sa complexité. Dans un contexte où les conflits asymétriques et les menaces diffuses redéfinissent les champs de bataille, le mental devient une arme à part entière.

En posant les jalons de ce dispositif, l’armée béninoise envoie un signal fort : le guerrier du XXIᵉ siècle ne se mesure pas uniquement à son endurance physique, mais aussi à sa capacité à surmonter les épreuves invisibles. L’histoire militaire moderne retiendra sans doute cette évolution comme un tournant fondamental dans la manière d’appréhender le bien-être des forces au front. Une chose est sûre : la guerre ne se gagne pas seulement avec des armes, mais aussi avec des esprits préservés.

 

Suivez l'information en direct sur notre chaîne WHATSAPP