Société




Les Rivages Béninois : Un Équilibre Fragile entre Tourisme et Érosion

Au fil de ses 120 kilomètres de façade maritime, le Bénin, joyau de l'Afrique de l'Ouest, entreprend un ambitieux pari…

Au fil de ses 120 kilomètres de façade maritime, le Bénin, joyau de l’Afrique de l’Ouest, entreprend un ambitieux pari : faire du littoral le fer de lance de son essor touristique. Néanmoins, derrière cette vision séduisante se dessine une toile complexe où les splendeurs naturelles côtoient les périls imminents.

Autrefois porté par la renommée de ses parcs nationaux, tels le W et la Pendjari, le Bénin a réorienté son regard vers les côtes, laissant derrière lui des contrées naguère prisées désormais teintées d’orange et de rouge, symboles des défis sécuritaires qui persistent dans le nord du pays.

Des constructions imposantes émergent le long du littoral, transformant Ouidah en épicentre des ambitions touristiques. À l’ouest de Cotonou, le groupe chinois Yunnan Construction and Investment Holding érige un complexe de luxe, promettant une expérience hors du commun.

Cependant, en toile de fond de ces chantiers prometteurs, l’avancée implacable de la mer représente une menace palpable. Les courants de l’océan Atlantique grignotent jusqu’à quinze mètres de plage par an, mettant en péril les rêves de stations balnéaires idylliques.

À Avlékété, face au futur Club Med, une digue sous-marine s’étire sur quatre kilomètres, tentant de contenir la voracité marine. Opérations de refoulement du sable et épis d’enrochement s’érigent en boucliers contre les assauts du golfe de Guinée. Des réalisations colossales, mais dont l’efficacité demeure sujette à l’épreuve du temps.

Martin Pépin Aïna, directeur général de l’environnement et du climat, invite à la patience, soulignant que les simulations en laboratoire prévoient une protection côtière pour les trente prochaines années. Cependant, il tempère ces espoirs, soulignant la nécessité d’études approfondies pour quantifier les effets concrets.

Soutenus par des bailleurs internationaux et en collaboration avec le Togo voisin, ces projets offrent un répit temporaire. Néanmoins, à la COP 28 de Dubaï, le représentant béninois rappelle que la lutte contre la montée des eaux requiert une réponse mondiale, soulignant l’importance cruciale du financement international pour les nations moins développées.

Ainsi, entre les promesses grandioses du tourisme côtier et les réalités de l’érosion, le Bénin se tient à la croisée des chemins, appelant à une gestion éclairée et équilibrée de son patrimoine, mêlant développement touristique et préservation environnementale.

 

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