Dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes, l’exportation du pétrole nigérien vers le marché international rencontre des obstacles majeurs. La situation actuelle soulève des questions sur la viabilité économique et les relations diplomatiques dans la région.
Un début prometteur pour le pétrole nigérien entravé
Fin avril 2024, les premiers litres de pétrole nigérien ont jailli de la plateforme à Sèmè-Podji, au Bénin, marquant un tournant pour l’industrie pétrolière du pays. Cependant , l’enthousiasme initial a été tempéré par l’annonce que l’embarquement du brut serait retardé indéfiniment.
Par conséquent, le gouvernement béninois a imposé, le 06 mai 2024, une interdiction sur l’entrée de certains navires dans ses eaux maritimes, visant spécifiquement les vaisseaux chargés de transporter le pétrole nigérien. En outre , cette décision, communiquée à l’ambassadeur de Chine et à la China National Oil & Gas Exploration and Development Corporation, gestionnaire du pipeline, met en péril l’acheminement du pétrole via le port de Sème.
Répercussions économiques et diplomatiques
Cette mesure représente un revers significatif pour le Niger, qui comptait sur ces revenus pétroliers pour revitaliser son économie. Les relations déjà tendues entre Cotonou et Niamey se compliquent davantage, exacerbées par les récents événements politiques et les sanctions de la CEDEAO.
S’étendant sur 1.980 km, dont 675 km en territoire béninois, le pipeline Niger-Bénin promettait une production de 90.000 barils par jour. Malgré la réussite technique, l’inauguration officielle reste en suspens, et les intentions des autorités de Niamey restent sujettes à interprétation.
En revanche, est-ce que la décision des autorités béninoises pourrait-elle être une réponse au durcissement de Niamey ? Quelle sera la réaction du Niger face à cette action béninoise ? Qui des pays a le plus à perdre dans cette affaire ?Avec de nombreuses interrogations encore en attente de réponses, il convient de reconnaître que l’avenir de ce projet essentiel ainsi que les relations entre les deux pays demeurent incertains, plongeant ainsi le secteur pétrolier dans une position délicate.
En somme, l’issue de cette impasse nécessitera une diplomatie habile et une volonté commune de surmonter les défis pour assurer la prospérité régionale et la stabilité économique.