Du 20 au 24 octobre 2025, une quarantaine de députés et experts de l’Assemblée nationale se réunissent à Grand-Popo pour analyser en profondeur le projet de loi de finances 2026. Organisé par l’UNACEB avec l’appui de l’UNICEF, cet atelier vise à renforcer les capacités parlementaires pour un vote éclairé, centré sur les enjeux sociaux et le développement humain.
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Grand-Popo, 22 octobre 2025 – Sur les rives sereines de l’océan Atlantique, la commune balnéaire de Grand-Popo s’est muée, le lundi 20 octobre, en véritable laboratoire budgétaire. Pendant cinq jours, une quarantaine de députés et d’experts de l’Assemblée nationale béninoise plongent au cœur du projet de loi de finances pour l’exercice 2026. Pilotée chaque année par l’Unité d’Analyse, de Contrôle et d’Évaluation du Budget de l’État (UNACEB), cette retraite parlementaire bénéficie du soutien logistique et financier de l’UNICEF. Son ambition est claire : outiller les élus pour un vote éclairé et un suivi rigoureux des deniers publics.

Loi de finances 2026 : une ouverture sous le signe de la gratitude et de l’engagement
Dès l’ouverture des travaux, plusieurs figures majeures du Parlement ont répondu présentes, sous la conduite de Mathieu Ahouansou, directeur de cabinet du président Louis Gbèhounou Vlavonou, qu’il représentait à cette occasion. De son côté, Simplice Quenum, directeur de l’UNACEB, a donné le ton en prononçant une allocution empreinte de gratitude. Il a notamment salué le dynamisme insufflé par le président de l’Assemblée en matière de supervision financière, tout en mettant en lumière le rôle stratégique du partenariat durable avec l’UNICEF.
« Notre unité est là pour décrypter les arcanes des comptes publics avec objectivité et profondeur, facilitant une vision claire des priorités socio-économiques », a-t-il affirmé, avant d’exhorter les participants à des contributions dynamiques, ancrées dans la logique et exemptes de clivages politiques.
En somme, l’objectif est d’émerger avec des idées solides pour orienter les choix gouvernementaux.

L’UNICEF vante une priorisation sociale en pleine accélération.
Pour sa part, Serghei Toma Buruiana, responsable des politiques sociales à l’UNICEF au Bénin, a souligné avec force la portée humanitaire de l’exercice. Dans une intervention empreinte de chaleur et de conviction, il a salué cette retraite parlementaire comme un modèle exemplaire de synergie entre les législateurs et l’organisation onusienne, au service exclusif des citoyens, et plus particulièrement des populations les plus vulnérables.
« C’est un honneur renouvelé de contribuer à ces débats, qui placent l’enfant au centre des choix budgétaires », a-t-il déclaré.
Pour étayer son propos, il a présenté des données chiffrées particulièrement révélatrices : la part des ressources publiques allouées aux secteurs sociaux – santé, éducation, protection – est passée de 32,6 % en 2019 à une prévision ambitieuse de 46,6 % pour 2026. Selon lui, cette progression significative témoigne d’une volonté nationale clairement affirmée d’investir dans le capital humain.
En conclusion, Buruiana a réitéré l’engagement de l’UNICEF à accompagner les délibérations parlementaires, afin de garantir une lecture sociale des arbitrages budgétaires.

Loi de finances 2026 : le rôle constitutionnel du Parlement au cœur des échanges
Dans le prolongement des interventions précédentes, Mathieu Ahouansou a posé le cadre institutionnel en rappelant l’article 109 de la Constitution de 1990, révisée en 2019, lequel consacre le Parlement comme gardien vigilant des finances publiques. De l’autorisation préalable des dépenses à leur vérification a posteriori, les députés sont ainsi investis d’une responsabilité cruciale : examiner avec rigueur les recettes et les allocations budgétaires, afin de garantir une gestion transparente et conforme aux priorités nationales.
Face à la complexité du document gouvernemental, souvent dense et technique, cet atelier s’impose comme un antidote pédagogique. Il vise notamment à produire une synthèse accessible, attentive aux enjeux de genre, d’enfance et de cohésion sociale, pour permettre une appréciation nuancée des orientations stratégiques.
Ahouansou n’a pas manqué d’insister sur l’urgence d’une implication totale : huit exposés thématiques rythmeront les débats, conduisant à une synthèse finale enrichie d’observations pertinentes et de recommandations adressées à l’exécutif.
« C’est l’occasion de forger des outils qui transforment la complexité en clarté, au service d’une gouvernance exemplaire », a-t-il martelé.

Perspectives : un budget au prisme du développement humain
Au-delà des considérations chiffrées, cet atelier organisé à Grand-Popo – dont l’atmosphère paisible favorise la réflexion stratégique – incarne une maturité parlementaire en constante progression au Bénin. Dans un contexte économique marqué à la fois par des défis sécuritaires persistants et par des engagements climatiques croissants, les recommandations formulées au cours de ces cinq jours de travaux pourraient orienter des allocations budgétaires décisives, notamment en matière d’accès à l’eau potable ou de scolarisation des filles en milieu rural.
À l’issue des travaux, le 24 octobre, une feuille de route devrait émerger, renforçant ainsi le rôle du législateur comme pivot d’une démocratie budgétaire inclusive.
En définitive, cet exercice, fidèle à sa tradition, pourrait bien impulser des ajustements décisifs pour un 2026 plus équitable, où les priorités sociales ne seront plus de simples slogans, mais des leviers tangibles de progrès.
