Bénin : des redevances justes pour des marchés modernes, un pari audacieux pour l’avenir du commerce
Cotonou, 30 juillet 2025 – Dans la capitale économique béninoise, la modernisation des marchés prend un tournant décisif. En effet, mardi 29 juillet 2025, Eunice Loisel Kiniffo, Directrice générale de l’Agence Nationale de Gestion des Marchés (ANaGeM), a levé le voile sur les nouvelles redevances applicables aux commerçants des marchés urbains et régionaux lors d’une conférence de presse organisée à l’Hôtel Novotel Orisha. Ce rendez-vous, tenu dans la salle Ouidah, a clarifié les modalités financières d’un ambitieux projet porté par le président Patrice Talon, visant à transformer les espaces marchands en véritables moteurs de développement économique.
LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ

Des marchés flambant neufs : Le pari gagnant du Bénin moderne
Depuis plusieurs années, le Bénin s’est engagé dans une vaste réforme pour moderniser ses infrastructures commerciales. À ce jour, pas moins de 35 marchés flambant neufs, répartis à travers le pays, incarnent cette ambition. À Cotonou, des lieux comme Ganhi, Tokplégbé, Aïdjèdo, Gbégamey, Mènontin, Wologuèdè, Cadjèhoun, Midombo et Hlazounto (Sainte Trinité) offrent désormais des conditions optimales aux commerçants. Équipés de commodités modernes – toilettes propres, espaces de repos, garderies, infirmeries, éclairage, systèmes de sécurité et gestion des déchets – ces marchés redéfinissent les standards du commerce local. Même le légendaire marché Dantokpa, poumon économique de l’Afrique de l’Ouest, est au cœur d’un projet de réaménagement d’envergure.
« Ces infrastructures ne sont pas seulement des lieux de vente, mais des espaces de vie où hygiène, sécurité et confort se conjuguent pour valoriser nos commerçants et leurs clients », a déclaré Eunice Loisel Kiniffo, soulignant l’engagement du gouvernement à soutenir les acteurs économiques, dont 99 % des bénéficiaires sont des femmes, véritables piliers du commerce béninois.
Redevances : La transparence au service de la pérennité des foires
Pour garantir la pérennité de ces joyaux, l’ANaGeM a dévoilé une grille tarifaire claire, conçue pour équilibrer les coûts d’entretien et les capacités financières des commerçants. En effet, trois catégories de marchés ont été établies, avec des redevances variant selon leur localisation et leur rythme d’animation :
- Marchés urbains de Cotonou : Les marchés comme Cadjèhoun, Gbégamey ou Mènontin, véritables hubs commerciaux, appliqueront une redevance quotidienne de 600 FCFA pour les étals standards, soit 18 000 FCFA par mois. Les bouchers et poissonniers, en raison de leur forte consommation d’eau et d’électricité, paieront 700 FCFA par jour (21 000 FCFA mensuels), avec un supplément de 100 FCFA pour l’eau. En revanche, les écailleurs et déplumeurs bénéficieront de tarifs réduits, respectivement 200 FCFA (6 000 FCFA mensuels) et 350 FCFA (10 500 FCFA mensuels).
- Marchés urbains des villes à statut particulier : À Porto-Novo (Ahouangbo), Abomey (Houndjro), Parakou (Guéma) et Djougou, les redevances sont légèrement plus abordables : 450 FCFA par jour pour les étals standards (13 500 FCFA mensuels), 550 FCFA pour les bouchers et poissonniers (16 500 FCFA mensuels). Les écailleurs et déplumeurs paieront respectivement 150 FCFA (4 500 FCFA) et 250 FCFA (7 500 FCFA).
- Marchés régionaux à animation périodique : Dans des localités comme Azovè, Ouègbo, Pahou et Natitingou, où les marchés s’animent certains jours, les redevances s’adaptent à cette périodicité. Les commerçants paieront 1 250 FCFA par jour d’activité (7 500 FCFA mensuels), les bouchers 1 300 FCFA (7 800 FCFA). À Glazoué, animé tous les sept jours, la redevance s’élèvera à 1 875 FCFA par jour pour les étals standards et 1 925 FCFA pour les bouchers et poissonniers.
Il est important de noter que ces tarifs incluent des services essentiels : eau potable, électricité, sécurité, nettoyage et assurance. « Nous avons conçu un système équitable, où chaque franc payé contribue à la durabilité des infrastructures et au bien-être des usagers », a assuré la directrice générale.

Une transition accompagnée : Vers des marchés sans rumeurs
Cette annonce intervient après des mois de consultations avec les commerçants, notamment pour dissiper les rumeurs de tarifs exorbitants. Depuis juillet 2025, les redevances sont désormais collectées par voie dématérialisée, notamment via le mobile money, afin de garantir une meilleure transparence et une sécurité renforcée des transactions. Eunice Loisel Kiniffo a souligné que les écarts tarifaires observés reflètent les particularités de chaque marché, telles que la fréquence d’animation ou les besoins spécifiques en ressources, notamment en eau pour les bouchers et les poissonniers.
Le projet ne s’arrête pas là. Avec la fermeture programmée de Dantokpa pour sa réhabilitation, l’ANaGeM accompagne proactivement les commerçants vers de nouveaux espaces. Ainsi, le pôle commercial du stade de l’Amitié est destiné aux produits non alimentaires, tandis que le marché de gros d’Abomey-Calavi accueillera les denrées agroalimentaires. « Nous invitons les marchands à s’inscrire dès maintenant pour sécuriser leurs places », a insisté la directrice, soulignant l’importance d’une transition fluide et sans heurts.

Le commerce béninois : Un avenir prometteur, moteur de développement
Cette conférence marque une étape clé dans la vision du président Talon de faire du Bénin un modèle de modernité commerciale. En dotant les communes d’infrastructures adaptées, le gouvernement ambitionne non seulement d’améliorer les conditions de travail, mais aussi de stimuler l’économie locale et d’attirer des investisseurs. Avec plus de 14 472 commerçants déjà installés dans 15 marchés modernes et 800 emplois directs créés, les résultats sont prometteurs et parlent d’eux-mêmes.
En refermant cette rencontre, Eunice Loisel Kiniffo a réaffirmé son engagement : « Ces marchés sont un investissement dans l’avenir du Bénin. Ensemble, nous bâtissons un commerce prospère, inclusif et durable. » À l’heure où la nation amorce cette transformation majeure, les nouveaux marchés modernes s’imposent comme des catalyseurs d’un dynamisme économique sans précédent. Le Bénin est en train de réinventer son modèle commercial, affirmant sa place comme un hub économique régional où la prospérité se construit main dans la main avec ses commerçants.
