La course est lancée à Cotonou ! La CENA pour l’élection de 2026 a officiellement enregistré cinq duos présidentiels. Ces chiffres illustrent les défis de l’opposition et confirment, à ce stade, la domination politique de la mouvance au pouvoir.
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Cotonou, 15 octobre 2025 – La course à la présidence du Bénin pour l’élection d’avril 2026 prend forme. La Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) a mis un point final, hier mardi, à la phase de dépôt des candidatures, marquant ainsi une étape cruciale du processus électoral.
Au total, la CENA a officiellement enregistré Cinq duos présidentiels qui se répartissent entre la mouvance au pouvoir et l’opposition. Ces binômes, aux profils variés, ont déposé des dossiers et des parrainages dont les chiffres révèlent déjà de fortes disparités quant à leur poids politique. Le seuil minimal de parrainage requis par la loi est fixé à 28 élus.
Voici les chiffres provisoires de parrainages collectés :
- Romuald Wadagni et Mariam Chabi Talata (Mouvance présidentielle) : ce duo, porté par les soutiens du pouvoir en place, a largement dépassé les exigences avec 120 parrainages collectés. Un signal fort de la mobilisation des forces au pouvoir.
- Prince Anatole Ouinsavi et Agathe Bello (Opposition) : Représentant l’opposition, ce tandem n’a pour l’heure enregistré aucun parrainage sur les 28 nécessaires. Une situation qui interroge fortement sur leur capacité à franchir l’étape de validation.
- Paul Hounkpe et Judicaël Hounwanou (Opposition) : avec 38 parrainages, ce duo oppositionnel dépasse aisément le seuil minimal, démontrant une base solide au sein des élus locaux.
- Renaud Agbodjo et Bonaventure Lodjou (Opposition) : tout juste à la limite avec 27 parrainages validés (plus un annulé), ce binôme frôle le minimum requis et pourrait voir son sort scellé lors de l’examen final des dossiers.
- Elisabeth AGBOSSAGA et Boni Neto GANSARÉ (Opposition ) : Ce duo, qui représente l’opposition, n’a toujours pas reçu de soutien parmi les 28 requis. Une situation qui suscite de sérieuses interrogations sur leur aptitude à passer l’étape de validation.
Ces chiffres, bien que provisoires, illustrent les disparités : la mouvance semble en position de force, tandis que l’opposition peine à consolider ses troupes dans un contexte de restrictions sur les parrainages, souvent dénoncées comme un frein à la pluralité.
Prochaines étapes : la CENA publie la liste provisoire le 26 octobre
La CENA n’en a pas fini avec le processus. L’institution électorale annonce désormais l’entrée en phase d’étude approfondie des dossiers soumis. L’objectif est double : vérifier la conformité des candidatures aux critères légaux, des signatures aux pièces administratives.
Par ailleurs, la CENA publiera la liste provisoire des candidatures retenues le 26 octobre 2025, ouvrant la porte à d’éventuels recours et à une clarification définitive du paysage électoral.
Ce scrutin, prévu pour avril 2026, s’annonce comme un test majeur pour la démocratie béninoise. Après les controverses des élections passées, marquées par des exclusions d’opposants et des accusations de dérive autoritaire, la présence de ces quatre duos pourrait-elle incarner un renouveau ou, au contraire, accentuer les fractures ?
L’opposition fragmentée face à un pouvoir bien rodé
L’absence de candidatures plus nombreuses souligne les défis de l’opposition, minée par des divisions internes et des contraintes réglementaires. Du côté de la mouvance, le tandem Wadagni-Chabi Talata apparaît comme le favori incontesté, bénéficiant d’une machine partisane bien huilée.
Néanmoins, rien n’est joué : l’examen de la CENA pourrait réserver des surprises, et la campagne, une fois lancée, promet des débats enflammés sur l’économie, la sécurité et la gouvernance.
Pour les Béninois, l’enjeu est manifeste : un vote pour l’alternance ou la continuité ? Alors que la date butoir approche, la tension monte à Cotonou et au-delà. La CENA, gardienne de la transparence, aura fort à faire pour apaiser les craintes d’un processus biaisé.
