Dans l’arène mouvante des relations internationales, où les alliances se nouent et se dénouent au gré des intérêts fugaces, un rapprochement singulier vient de poindre à l’horizon. Le Venezuela et le Bénin, deux nations que la géographie sépare, mais que la volonté rapproche, ont résolu d’unir leurs desseins en instaurant la Première Commission Mixte Bilatérale. Cette décision, scellée lors d’un entretien téléphonique entre Yván Gil, ministre vénézuélien des Affaires étrangères, mandaté par le président Nicolás Maduro, et Shègun Adjadi Bakari, son homologue béninois, s’inscrit comme une étape décisive dans une amitié jusque-là discrète, mais tenace.
Le Venezuela et le Bénin : une coopération audacieuse pour l’avenir
Par une missive diffusée sur Telegram, Yván Gil a dévoilé les contours de cette entreprise commune, portée par une ambition claire : raffermir les liens bilatéraux et tisser une coopération multilatérale aux accents novateurs. Les domaines envisagés pour cette collaboration (agriculture durable, éducation, énergie, culture et industrie textile) traduisent une aspiration à conjuguer pragmatisme et audace. Il ne s’agit pas ici d’un simple échange de bons procédés, mais d’un dessein plus vaste : celui de poser les jalons d’un partenariat où les savoirs se croisent et les ressources s’entrelacent pour un bénéfice réciproque.
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Solidarité face aux pressions mondiales
Au fil de cet échange, une note de gratitude a résonné avec force. Le ministre vénézuélien a salué l’inflexible soutien du Bénin face aux « mesures coercitives unilatérales » , ces sanctions qui, sous des dehors techniques, enserrent le Venezuela dans un étau économique. Cette solidarité, rare dans un concert mondial souvent marqué par l’indifférence ou le calcul, a conduit Gil à proclamer une vision exaltante : « Ensemble, nous œuvrerons à l’avènement d’un monde multipolaire et équitable ! » Ces mots, loin d’être une formule creuse, dessinent l’espoir d’un ordre global où les nations, quelles que soient leur taille ou leur puissance, puissent faire entendre leur voix.
Le Venezuela et le Bénin : des racines diplomatiques solides
L’histoire de cette entente ne date pas d’hier. Depuis l’établissement des relations diplomatiques le 20 juin 1991, Caracas et Porto-Novo ont patiemment cultivé leurs affinités. L’élan insufflé par la Révolution bolivarienne en 1999 a donné un nouveau souffle à cette relation, ponctuée d’accords dans des champs aussi variés que la coopération technique, le jumelage entre collectivités territoriales, la suppression des visas ou encore la lutte contre les narcotrafics. Plus récemment, en août 2023, la création du Groupe parlementaire d’amitié Venezuela-Bénin au sein de l’Assemblée vénézuélienne a marqué une étape supplémentaire, les législateurs s’engageant à fortifier les ponts entre leurs institutions respectives.
Une vision partagée d’un monde multipolaire
Mais quel souffle anime cette initiative aujourd’hui ? Peut-être faut-il y voir la réponse à un monde en quête de repères, où les nations du Sud, lassées des hiérarchies imposées, explorent des voies inédites pour s’affranchir. Peut-être est-ce aussi, pour le Venezuela, une manière d’échapper à l’étreinte de l’isolement en tendant une main vers l’Afrique, continent aux potentialités immenses. Quoi qu’il en soit, cette commission mixte ne se réduit pas à une formalité protocolaire ; elle incarne une promesse, un engagement à bâtir, pierre après pierre, un édifice commun.
Ainsi, tandis que les tumultes géopolitiques agitent les mers et les cieux, ce dialogue entre le Venezuela et le Bénin offre une respiration, une pause dans la cacophonie ambiante. Point de fracas ni de gestes ostentatoires ici, mais une entente sobre, presque murmurée, entre deux peuples qui, depuis leurs rives opposées, se sont reconnus dans un même élan. Et si la grandeur d’une alliance se mesurait non pas à son éclat, mais à sa capacité à faire germer l’espoir là où nul ne l’attendait ? En ce modeste conciliabule transatlantique, dans cet acte de foi en un futur partagé, se niche une leçon universelle : les plus nobles édifices s’élèvent souvent dans l’ombre, loin des regards, mais près des cœurs.