Bénin : L’adieu poignant à Peggy Ludovic Dagba, voix d’un journalisme engagé
Porto-Novo, 19 mai 2025 – Une ombre de chagrin s’est abattue sur le paysage médiatique béninois. Ce dimanche 18 mai, Peggy Ludovic Dagba, figure emblématique du journalisme, s’est éteint au Centre National Hospitalier Universitaire d’Ouémé-Plateau (CNHU-KM) après un mois de combat acharné contre la maladie. À l’annonce de sa disparition, une vague de douleur a submergé ses confrères, ses proches et ses auditeurs, orphelins d’une voix qui, par sa clarté et son courage, incarnait l’âme d’un journalisme au service de la vérité. Ancien pilier de La Gazette du Golfe et rédacteur en chef à Eden TV/Diaspora FM, Peggy Ludovic Dagba laisse derrière lui un héritage indélébile, une épouse éplorée et trois enfants. Sa disparition laisse ainsi un vide immense que le Bénin peine à combler.
Une plume trempée dans la Vérité : l’héritage d’un journaliste engagé
Car, Peggy Ludovic Dagba n’était pas seulement un journaliste ; il était une sentinelle de l’information, un conteur des réalités béninoises dont la rigueur et l’authenticité forçaient le respect. Formé à l’école du journalisme d’investigation, il s’était forgé une réputation d’intégrité dans les rédactions de La Gazette du Golfe, où ses enquêtes fouillées sur les enjeux sociaux et politiques captivaient autant qu’elles éclairaient. À Eden TV, d’ailleurs, où il officiait comme rédacteur en chef, sa présence à l’antenne, notamment dans l’émission Mémoire du Chaudron sur Diaspora FM, résonnait comme un appel à la réflexion, mêlant analyse percutante et humanité sincère.
LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ
Son engagement ne se limitait pas aux studios pour autant. Peggy Ludovic Dagba portait en lui une mission profonde : donner la parole aux sans-voix, dénoncer les injustices et éclairer les zones d’ombre d’une société en pleine mutation. Que ce soit à travers ses reportages sur les défis de la gouvernance ou ses portraits des communautés marginalisées, il maniait le micro et la plume avec une ferveur qui touchait les cœurs, des faubourgs de Cotonou aux diasporas béninoises à l’étranger.
Onde de choc et hommages : la profession sous le choc de la perte
C’est pourquoi l’annonce de son décès, survenu à l’aube du 18 mai 2025, a suscité une onde de choc dans la communauté médiatique tout entière. Sur les réseaux sociaux, les hommages affluent en masse, témoignant de l’impact de cet homme discret, mais profondément influent. « Peggy était plus qu’un collègue, il était une boussole pour nous tous », confie une journaliste de La Nouvelle Tribune, la voix brisée par l’émotion. À Porto-Novo, où il résidait, les témoignages de ses voisins dépeignent un homme affable, toujours prêt à écouter, un père dévoué à ses trois enfants et un époux attentionné.
Le CNHU-KM, où il a livré son ultime combat avec courage, devient malgré lui le théâtre d’un adieu national. Selon des sources proches, en effet, une courte maladie, dont la nature n’a pas été précisée publiquement, a emporté ce père de famille, âgé d’une cinquantaine d’années. Cette perte, survenant seulement une semaine après le décès d’un autre vétéran respecté du journalisme béninois, Nicaise Miguel, plonge ainsi la profession dans une période de deuil inédite et douloureuse.
Le Flambeau de la Vérité : comment perpétuer l’esprit de Peggy Ludovic Dagba ?
Dans ce contexte douloureux, une question cruciale se pose : qui reprendra le flambeau d’un journalisme aussi exigeant, dans un contexte où la presse béninoise navigue entre pressions économiques et défis éthiques complexes ? La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), tout en saluant chaleureusement sa contribution exemplaire, a appelé à honorer sa mémoire en renforçant activement la formation des jeunes journalistes, un vœu que beaucoup partagent et soutiennent.
À cette fin, dans les rédactions, l’heure est à la réflexion collective. Les confrères de Dagba, réunis à Cotonou pour organiser une cérémonie d’hommage digne de son parcours, envisagent concrètement de créer une bourse à son nom pour soutenir et encourager les talents émergents. « Il nous a appris que le journalisme n’est pas un métier, mais une vocation, une mission », souligne un ancien collègue d’Eden TV, déterminé à perpétuer son legs précieux.
Une étoile s’éteint, une lumière demeure : l’indomptable esprit de Dagba veille sur le Bénin
Malgré la douleur du départ, une étoile s’éteint, mais une lumière demeure puissante et inspirante. À Porto-Novo, où les palmiers se balancent sous la brise de l’Ouémé, la douleur se mêle d’une étrange sérénité. Peggy Ludovic Dagba, par son œuvre, a semé des graines d’espoir et de vérité qui continueront de germer durablement dans les esprits. Ses reportages, ses émissions, ses mots résonnent encore dans les mémoires collectives, comme un écho d’un Bénin qu’il aimait profondément et qu’il rêvait de meilleur pour tous.
Pour sa famille, ses trois enfants et son épouse, le vide est immense, cruel ; pour la nation béninoise, c’est une page marquante qui se tourne avec tristesse. En ce jour de deuil national, le Bénin tout entier s’incline devant un homme qui, par sa plume et sa voix, a su raconter son peuple avec dignité et intégrité. Peggy Ludovic Dagba n’est plus physiquement parmi nous, mais son esprit, indomptable, veille encore sur les ondes et les consciences, un modèle pour les générations futures.