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Bénin : la BIDC débloque 10 millions € pour transformer l’or cajou de Glo-Djigbé !

Un souffle d’ambition nouvelle traverse les terres béninoises avec l’annonce, le 9 avril, d’un appui financier de taille consenti par…

La BIDC soutient la diversification économique du Bénin en finançant la construction de cinq usines de transformation de noix de cajo

Un souffle d’ambition nouvelle traverse les terres béninoises avec l’annonce, le 9 avril, d’un appui financier de taille consenti par la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC). En effet, d’un montant de 10 millions d’euros, soit environ 6,55 milliards de francs CFA, cette manne vient irriguer un projet d’envergure porté par Bénin Cashew SA : l’édification, au cœur de la Zone Industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ), de cinq manufactures dédiées à la métamorphose des noix de cajou brutes, flanquées d’une unité vouée à la production de baume de cajou. Ainsi, cette décision, fruit de la 91ᵉ session ordinaire du conseil d’administration de la BIDC présidée par Dr George Agyekum Donkor, s’inscrit dans une vision plus vaste de dynamisation économique et d’intégration régionale au sein de l’espace ouest-africain.

Le Bénin mise sur la transformation : l’or cajou bientôt métamorphosé à la GDIZ

Loin de se réduire à une simple infusion de capitaux, cet engagement répond à une aspiration profonde : diversifier une économie agricole longtemps tributaire de l’exportation brute pour en exalter la valeur ajoutée. Le Bénin, dont les champs produisent annuellement quelque 140 000 tonnes de noix d’anacarde – soit une part notable des 2,8 millions de tonnes ouest-africaines selon les estimations récentes –, voit dans ce projet une promesse de transformation. Avec une capacité visant à traiter la moitié de la production nationale, ces installations ambitionnent de métamorphoser un secteur jadis dominé par la vente à l’état brut, souvent à des géants asiatiques comme l’Inde ou le Vietnam. À cette prouesse technique s’ajoute une visée sociale : la création de plus de 1 600 emplois, dont une majorité permanente, offrant aux communautés locales un horizon de prospérité tangible.

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BIDC en mission séduction : Donkor scelle l’alliance économique avec le Bénin et la GDIZ

Le dévoilement de ce financement n’a pas été un acte isolé, mais le pivot d’une séquence d’échanges denses orchestrée par les dirigeants de la BIDC lors de leur passage au Bénin. Dès le 8 avril, une délégation conduite par Dr Donkor s’est entretenue avec les autorités béninoises, dont le ministre de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni, pour raffermir les liens entre Lomé – siège de la banque – et Porto-Novo.

Au cours de ces pourparlers, tenus dans une atmosphère de cordiale gravité, ils ont exploré les contours d’une coopération élargie englobant l’agro-industrie, les infrastructures et l’énergie verte.

Le lendemain, le 9 avril, la délégation s’est rendue à la GDIZ, joyau industriel situé à 45 kilomètres de Cotonou, pour une visite guidée des lieux où s’élèveront ces futures manufactures. Là, entre les hangars en devenir et les plans soigneusement déployés, les émissaires ont mesuré l’ampleur d’un projet qui, selon les termes de la BIDC, « pave la voie à une durabilité économique ».

GDIZ, épicentre de la révolution agro-industrielle béninoise : un pari à plus d’un milliard $

La Zone Industrielle de Glo-Djigbé, née d’un partenariat public-privé avec Arise IIP, se dresse comme le théâtre idéal de cette mutation. Déjà forte d’investissements dépassant le milliard de dollars depuis son lancement en 2021, elle s’affirme comme un creuset où l’agriculture béninoise s’industrialise.

En effet, les cinq unités de transformation, capables d’absorber 120 000 tonnes de noix par an une fois pleinement opérationnelles, s’accompagneront d’une usine de baume – un sous-produit aux usages cosmétiques et industriels encore sous-exploité. Ce financement, qui complète une aide antérieure de 10 milliards de FCFA de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) en 2024, illustre une convergence d’intérêts entre institutions régionales pour hisser le Bénin au rang de puissance agro-industrielle.

Le Bénin à la croisée des chemins : l’avenir prometteur de la transformation du cajou avec la BIDC

En confiant ces fonds au Bénin Cashew SA, la BIDC ne se borne pas à ériger des murs : elle édifie un modèle où la richesse des sols se conjugue à l’ingéniosité humaine. Ce projet, qui s’harmonise avec les Objectifs de Développement Durable – notamment l’industrie et l’innovation (ODG 9) – pourrait redessiner les contours de l’économie béninoise, tout en inspirant ses voisins ouest-africains. Pourtant, si les fondations sont posées, leur épanouissement reste suspendu aux aléas d’un marché mondial capricieux et à la diligence des acteurs locaux. Ainsi, entre l’espoir d’un essor durable et les défis d’une ambition naissante, le destin de cette entreprise repose sur une trame encore à tisser, où chaque fil compte.

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