Trésor d’Abomey : Le Kataklè retrouve sa terre natale lors d’une cérémonie émouvante à Cotonou
C’est un jour de liesse et de fierté à Cotonou ! En effet, le 13 mai dernier, le Palais de la Marina a vibré d’une joie contagieuse lors de la restitution officielle du Kataklè, ce tabouret royal à trois pieds. Ce 27ᵉ joyau du trésor d’Abomey est enfin revenu sur sa terre natale après 133 ans d’exil. Pillé en 1892 par les troupes coloniales du général Alfred Dodds, ce symbole de pouvoir et d’unité du royaume du Danxomè a retrouvé sa place parmi les siens, grâce à une coopération exemplaire entre le Bénin et la Finlande. Une cérémonie vibrante, empreinte d’émotion et d’espoir, a scellé ce retour historique, marquant un nouveau chapitre dans la quête du Bénin pour réhabiliter son patrimoine.
Retour triomphal : émotion et fierté au Palais de la Marina
Revivez les instants clés de ce retour triomphal. Sous les ors du Palais de la Marina, l’atmosphère était électrique. Devant une assemblée réunissant membres du gouvernement, experts du patrimoine et gardiens de la culture béninoise, la ministre finlandaise des Sciences et de la Culture, Mari-Leena Talvitie, et son homologue béninois, Jean-Michel Abimbola, ont dévoilé le Kataklè avec une solennité empreinte de révérence. Ce siège, sculpté dans un bois massif, modeste en apparence, est pourtant chargé de sens ; il incarne la stabilité et la majesté des rituels royaux d’Abomey. Lorsqu’Abimbola l’a brandi, tel un étendard de victoire, un frisson d’orgueil a parcouru l’assistance. Ce geste, plus qu’un symbole, était une promesse : celle d’un avenir dans lequel le patrimoine béninois rayonne à nouveau.
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Le ministre l’a ensuite confié au conservateur du futur Musée des Rois et Amazones du Danxomè (MuRAD) à Abomey, où le Kataklè rejoindra les 26 autres trésors restitués par la France en 2021. Ainsi, avec ce retour, l’ensemble du trésor royal est désormais complet, une prouesse qui fait vibrer le cœur des Béninois. La signature de l’acte de restitution, entre Abimbola et la directrice du Musée national de Finlande, a scellé cet instant, sous les regards émerveillés des invités.
Une coopération exemplaire : L’histoire d’un retour rendu possible par la science et la diplomatie
Ce triomphe historique est le fruit d’un travail acharné et d’une diplomatie culturelle portée à son zénith.Grâce à l’opiniâtreté de l’historienne Marie-Cécile Zinsou et de la conservatrice Pilvi Vainonen, le Kataklè, localisé dans les réserves du Musée national de Finlande, a retrouvé sa terre natale à l’issue d’un minutieux processus de traçabilité. Leur persévérance a permis de rapatrier ce trésor avec succès. Une visite officielle du ministre béninois des Affaires étrangères, Olushegun Adjadi Bakari, à Helsinki en novembre 2024, a consolidé cet élan, ouvrant la voie à une collaboration fructueuse. « Ce retour est un hymne au multilatéralisme et au respect des conventions internationales », a déclaré Bakari, les yeux brillants de fierté, soulignant les nouveaux horizons qu’ouvrent cette restitution dans les domaines de la culture, de la recherche et de l’éducation.
De son côté, Mari-Leena Talvitie, radieuse, a célébré une démarche alignée sur les principes de l’UNESCO, fruit d’un dialogue constant entre les institutions des deux pays. « Ce Kataklè n’est pas qu’un objet, c’est un pont entre nos peuples », a-t-elle proclamé, saluant la passion des conservateurs et des historiens qui ont rendu ce moment possible.
Le Kataklè, un héritage vivant : réappropriation, transmission et vision pour le MuRAD
Ce retour revêt une signification bien plus profonde que la seule restitution matérielle. Pour Jean-Michel Abimbola, « C’est une réappropriation de notre âme, un acte de transmission aux générations futures », a-t-il martelé, évoquant la vision du président Patrice Talon de faire du patrimoine un levier de développement et de rayonnement. Désormais, le Kataklè, utilisé jadis lors des couronnements royaux, portera ce message dans le futur MuRAD, un écrin en construction à Abomey qui promet de magnifier l’histoire du Danxomè. Ce musée, qui ouvrira ses portes en 2026, brillera comme un phare culturel, attirant des visiteurs et des chercheurs du monde entier.
Cette étape clé a été saluée par le Président Talon. Recevant les ministres en audience, il n’a pas caché son émotion. Sur les réseaux sociaux, il a partagé sa « forte émotion » face à ce « pas de fierté et de dignité », voyant dans ce retour une étape vers la récupération d’autres trésors dispersés à travers le globe. Cette victoire, a-t-il promis, n’est que le prélude d’une saga plus vaste.
Une joie partagée : le Bénin célèbre son histoire et envisage l’avenir des restitutions
L’enthousiasme n’était d’ailleurs pas limité au Palais de la Marina ; la joie a été largement partagée par la population. À Cotonou comme à Abomey, l’enthousiasme est palpable. Les Béninois célèbrent ce « retour au bercail » avec ferveur, louant la persévérance de leur gouvernement et l’élan de solidarité de la Finlande. Ce Kataklè, bien plus qu’un siège, est un symbole de résilience, un fil renoué avec les ancêtres. Il invite les jeunes générations à plonger dans leur histoire, à s’émerveiller de l’ingéniosité du Danxomè et à bâtir un avenir où la culture est une source de fierté.
En somme, le Bénin danse au rythme de son passé retrouvé. Le Kataklè, après un voyage de 133 ans, repose enfin chez lui, prêt à inspirer, à unir et à briller. Que cette restitution soit le prélude d’une nouvelle ère, où le patrimoine africain, partout dans le monde, retrouve sa juste place sous le soleil.