Sahel : L’irrigation, un enjeu vital

Lors de la 39ème Journée du Comité permanent Inter-États de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), célébrée ce…

Le CILSS appelle à renforcer l'irrigation pour faire face à la sécheresse et assurer la sécurité alimentaire au Sahel.

Lors de la 39ème Journée du Comité permanent Inter-États de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), célébrée ce 12 septembre 2024 , le Président tchadien et Président en exercice du CILSS,  Mahamat IDRISS DEBY ITNO a mis en avant la nécessité de développer des systèmes d’ irrigation performante et durable pour faire face aux défis liés au changement climatique et assurer la sécurité alimentaire de la région.

Le cœur du problème : la dépendance aux prélèvements

Dans un discours récent, le Président a mis en exergue la vulnérabilité de l’agriculture locale face aux aléas climatiques, soulignant que 95% de la production dépend des précipitations, aujourd’hui menacées par le changement climatique. Il a cependant relevé que la région sahélienne et ouest-africaine regorge de ressources hydriques sous-exploitées, avec moins de 10% des eaux de surface mobilisées et seulement 15% des terres arables irriguées.

Dans ce contexte d’incertitude pluviométrique et de crises alimentaires récurrentes, le développement de l’irrigation s’impose comme une solution durable pour sécuriser la production agricole. Le Président a ainsi appelé à une valorisation accrue des ressources en eau disponibles pour contrer l’impact des variations climatiques sur l’agriculture.

L’irrigation, une solution clé 

Face aux défis climatiques et économiques au Sahel et en Afrique de l’Ouest, la maîtrise de l’eau pour l’agriculture s’impose comme une priorité pour les pays membres du CILSS. Dans un élan de solidarité régionale, les chefs d’État de six nations, soutenus par également  la Banque Mondiale, ont initié en 2013 l’ambitieuse Initiative pour l’Irrigation au Sahel.

Visant à étendre la superficie irriguée à un million d’hectares, le projet PARIIS, actuellement en phase pilote, pourrait bientôt bénéficier à l’ensemble des États membres, promettant ainsi une révolution agricole irriguée adaptée aux réalités sahéliennes. Le Président a rappelé les résultats encourageants de cette initiative et appelé à son extension à tous les États membres.

Les enjeux de l’irrigation

Par ailleurs, le développement de l’irrigation présente de nombreux enjeux :

  • Sécurité alimentaire : L’irrigation permet de stabiliser les productions agricoles et de réduire la vulnérabilité aux sécheresses.
  • Croissance économique : Le secteur agricole irrigué peut générer des revenus importants pour les agriculteurs et contribuer à la croissance économique des pays.
  • Adaptation au changement climatique : L’irrigation est un moyen efficace de s’adapter aux effets du changement climatique, tels que la diminution des prélèvements et l’augmentation des températures.

Les défis à relever 

Malgré les avancées réalisées, de nombreux défis subsistent :

  • Financement : Le développement de l’irrigation nécessite des investissements importants, tant publics que privés.
  • Transfert de technologies : Il est essentiel de mettre en place des programmes de formation pour les agriculteurs afin qu’ils puissent adopter les bonnes pratiques d’irrigation.
  • Gouvernance de l’eau : Une bonne gestion de l’eau est indispensable pour assurer la durabilité des systèmes d’irrigation.

En Conclusion, Le CILSS a clairement identifié l’irrigation comme un levier essentiel pour le développement durable de la région sahélienne. Les États membres, avec l’appui de leurs partenaires, doivent intensifier leurs efforts pour mettre en œuvre des politiques et des stratégies ambitieuses en faveur de l’irrigation. L’avenir de l’agriculture sahélienne dépendra aussi en grande partie de notre capacité à relever ce défi.

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