Glo-Djigbé : le Bénin tisse sa révolution textile avec une première livraison à Gémo
Cotonou, 27 mai 2025 – Dans l’écrin verdoyant de la Zone Industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ), une étape décisive a été franchie, propulsant le Bénin au rang d’acteur incontournable du textile africain ! La toute première cargaison de 50 000 vêtements, confectionnés à partir du coton béninois, a pris la mer, direction les rayons de la marque française Gémo. Par ailleurs, ce succès scelle un partenariat ambitieux avec la Benin Textile Corporation et marque un jalon essentiel dans la transformation du « pays du coton » en un pôle industriel d’envergure mondiale, capable de rivaliser avec les géants du prêt-à-porter.
Une ambition tricotée de Fil d’Or : le Bénin devient un géant du textile
La GDIZ, située à seulement 45 kilomètres du port de Cotonou, s’impose comme le fer de lance d’une révolution textile orchestrée par le gouvernement béninois et Arise Integrated Industrial Platforms (IIP). En plus, ce partenariat avec Gémo, qui prévoit la livraison d’un million de pièces d’ici fin 2025 et jusqu’à trois millions en 2026, illustre l’audace d’un pays déterminé à valoriser ses ressources. Le Bénin, premier producteur de coton en Afrique avec 669 000 tonnes prévues pour la saison 2024-2025, ne se contente plus d’exporter sa matière première. Désormais, il transforme sur place, intégrant chaque maillon de la chaîne de valeur, de la fibre aux vêtements finis.
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Cette collaboration s’inscrit aussi dans une dynamique déjà bien amorcée avec des marques internationales de renom comme Kiabi, U.S. Polo Assn. et The Children’s Place. En 2024, la GDIZ a exporté 80 000 leggings pour Kiabi et 70 000 pièces pour The Children’s Place, prouvant sa capacité à répondre aux exigences des marchés européens et nord-américains. Avec Gémo, le Bénin ajoute une nouvelle étoile à son firmament textile, renforçant sa réputation de producteur de vêtements durables et traçables, conformes aux normes internationales comme l’initiative Cotton Made in Africa (CMiA).
Textile béninois : Un écosystème d’excellence au service du développement durable
Le succès de la GDIZ repose sur une vision intégrée, mêlant infrastructure de pointe, main-d’œuvre qualifiée et engagement environnemental sans faille. Le parc textile, qui s’étend sur 1 640 hectares, abrite des unités ultramodernes capables de transformer 40 000 tonnes de coton par an. Équipées de technologies de recyclage et d’un système de zéro rejet liquide, ces installations répondent aussi aux impératifs de durabilité, un argument clé pour des partenaires comme Gémo, engagés dans une mode responsable. De plus, l’utilisation de l’énergie solaire et de véhicules électriques au sein de la zone réduit considérablement l’empreinte carbone, tandis que des centres de formation professionnelle préparent une jeunesse béninoise à répondre aux besoins spécifiques de l’industrie.
Ce dynamisme économique a déjà créé 14 000 emplois directs en 2024, avec une projection ambitieuse de 60 000 d’ici à 2027, selon les estimations d’Arise IIP. En valorisant le coton local, la GDIZ ne se contente pas de produire des vêtements ; elle redessine l’économie béninoise, qui tire 40 % de son PIB et 80 % de ses exportations du coton. Cette transformation, soutenue par des accords commerciaux stratégiques comme l’AGOA pour les États-Unis et le « tout sauf les armes » pour l’Union européenne, positionne le Bénin comme une destination privilégiée pour les investisseurs textiles.
Un rayonnement qui dépasse les frontières : le Bénin, hub textile mondial
En s’associant à des marques internationales, la GDIZ ne se borne pas à répondre à la demande mondiale ; elle ambitionne de redéfinir le rôle de l’Afrique de l’Ouest dans les chaînes d’approvisionnement globales. La proximité du port de Cotonou, à seulement 30 kilomètres, permet des délais de livraison compétitifs – 20 jours pour l’Europe, 25 pour les États-Unis. Cette connectivité, alliée à une main-d’œuvre abondante et à des coûts énergétiques maîtrisés (0,08 $ par kWh grâce à l’énergie solaire), fait de la GDIZ un modèle d’efficacité.
L’engagement du Bénin envers la traçabilité, renforcé par des partenariats comme celui avec FibreTrace, garantit une transparence totale, de la ferme au produit fini. Ce souci de responsabilité séduit les marques soucieuses de répondre aux attentes des consommateurs pour une mode éthique. « Le Bénin ne vend plus seulement du coton, il vend une histoire, celle d’une Afrique qui innove et s’affirme », confie un responsable de la Benin Textile Corporation.
Une étoffe d’avenir : le rêve béninois prend forme à Gémo
En somme, cette première livraison à Gémo n’est qu’un prélude. En visant une transformation locale de 50 % de son coton d’ici à 2030, le Bénin rêve grand : faire de la GDIZ un hub textile de référence, capable de générer 11,6 milliards de dollars de valeur annuelle. Chaque fil tissé à Glo-Djigbé porte en lui l’espoir d’une prospérité partagée, où les agriculteurs, les artisans et les industriels écrivent ensemble une nouvelle page de l’histoire économique africaine.