La dette de l’Argentine « n’est pas soutenable », selon le FMI

La dette de l’Argentine « n’est pas soutenable » et le pays a besoin que les créanciers contribuent à la rendre supportable, a conclu mercredi le Fonds monétaire international (FMI) qui vient d’achever une mission à Buenos Aires.

« Le personnel du FMI estime aujourd’hui que la dette de l’Argentine n’est pas soutenable », indique l’institution internationale dans un communiqué. Elle en appelle à la contribution des détenteurs d’obligations pour « aider à restaurer la soutenabilité de la dette ».

Le FMI estime que l’excédent primaire (hors paiement de la dette) qui serait nécessaire à l’Etat argentin pour faire face à ces obligations et relancer la croissance n’est « ni politiquement, ni économiquement faisable ».

La dette argentine représente plus de 311 milliards de dollars, soit plus de 90% du PIB.

Deux mois après son entrée en fonction, le président argentin Alberto Fernandez, un péroniste de centre-gauche, avait déclaré qu’en l’état actuel, la dette de son pays n’était pas remboursable. Il a appelé le FMI et les créanciers de son pays à renégocier les délais, le capital et les intérêts de la dette.

Dans un communiqué publié mercredi, le ministère argentin de l’Economie se félicite de la convergence de vues entre le gouvernement et le FMI, ce dernier ayant souligné la récente détérioration de la situation économique. Le ministre de l’Economie Martin Guzman a par ailleurs assuré qu’il continuerait à dialoguer « étroitement » avec le fonds pour trouver une solution à la crise économique et sociale du pays.

« Les autorités argentines s’efforcent de remédier à la situation économique et sociale difficile à laquelle le pays est confronté. Elles ont mis en œuvre un ensemble de politiques pour faire face à l’augmentation de la pauvreté, tout en prenant des mesures pour stabiliser l’économie », a encore indiqué le Fonds, qui estime toutefois que des efforts supplémentaires sont nécessaire pour réduire l’inflation.

– « Nette détérioration » –

Mais la dette et la capacité à rembourser les intérêts « se sont nettement détériorées par rapport à la dernière analyse de viabilité de la dette du FMI en juillet 2019 » qui estimait que la dette était soutenable.

Depuis, le peso s’est déprécié de plus de 40%, les réserves internationales ont diminué d’environ 20 milliards de dollars et le PIB réel s’est contracté plus que prévu.

L’Argentine avait remboursé la totalité de sa dette envers le FMI en 2006. Mais le gouvernement du libéral Mauricio Macri (2015-2019) a contracté en 2018 le plus gros prêt de l’histoire du Fonds pour 57 milliards de dollars, dont 44 milliards ont déjà été versés.

L’Argentine est aux prises avec la pire crise économique depuis 2001. L’économie est en récession depuis près de deux ans, l’inflation dépasse les 53% et le taux de pauvreté atteint près de 40%. Face à cette situation, Alberto Fernandez a renoncé aux derniers décaissements du FMI.

Il a promis aux Argentins de ne pas rembourser la dette tant que la situation économique ne se serait pas améliorée.

En 2001, l’Argentine avait connu le plus important défaut de paiement de l’histoire et une grave crise économique et sociale qui avait traumatisé les Argentins et les marchés financiers.

Les Sud-Soudanais, traumatisés par les massacres, sceptiques sur les chances de paix

Derrière la clôture barbelée qu’elle a peur de quitter, placée sous protection armée dans son propre pays, Jenty John Musa entend dire que la paix serait sur le point d’arriver au Soudan du Sud.

« On entend à la radio: +Il y a la paix, il y a la paix+. Mais on n’en est pas sûr », raconte Jenty à l’AFP à Wau (nord-ouest), où comme des milliers d’autres, elle a trouvé refuge dans un camp protégé par l’ONU, après avoir fui les violences.

« Qu’ils viennent vers nous et nous montrent que maintenant il y a la paix », dit-elle à l’intention des dirigeants sud-soudanais, qui n’arrivent pas à s’accorder sur l’avenir de leur pays.

Après une multitude de trêves rompues et de promesses non tenues, la méfiance est profondément enracinée dans le plus jeune pays au monde, plongé dans la guerre civile depuis décembre 2013, deux ans après son indépendance du Soudan.

La pression internationale s’accroît sur le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar pour qu’ils forment un gouvernement d’union nationale avant la date-butoir du 22 février.

Ces deux rivaux de longue date ont signé en septembre 2018 à Addis Abeba un accord de paix destiné à mettre fin à une guerre civile qui a fait plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Mais la prudence reste de mise alors que MM. Kiir et Machar ont échoué à respecter deux précédentes échéances pour la formation de ce gouvernement, considéré comme une étape cruciale vers la paix.

Les deux dirigeants ont maintes fois montré par le passé qu’ils n’avaient aucun scrupule à enfreindre un accord. Leurs deux précédentes tentatives pour gouverner ensemble se sont achevées dans un bain de sang.

Cette fois-ci, ils se sont engagés à créer une armée nationale unifiée. Mais cette promesse ne s’est pas encore matérialisée. Des négociations à n’en plus finir n’ont pas encore permis d’ouvrir la voie à l’unité du pays.

– Dérobades perpétuelles –

Les combats avaient diminué après la signature de l’accord de paix. Mais les violences sont à nouveau en hausse à l’approche du 22 février.

La question centrale du nombre d’États régionaux n’a pas été résolue. La rébellion a rejeté dimanche la proposition du président Kiir de revenir à un système fédéral de 10 États, au lieu de 32, plus trois « zones administratives » (Ruweng, Pibor et Abyei).

M. Machar a décliné ce qui était perçu comme une concession du chef de l’Etat, favorable jusque-là aux 32 Etats, car il s’oppose à la décision de faire de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, une « zone administrative ».

A Wau, on n’est que trop habitué à ces dérobades perpétuelles. Quand le précédent gouvernement « d’union » a implosé en 2016 à Juba, les combats ont éclaté dans la capitale, avant de s’étendre à Wau, où les habitants se sont massacrés, communauté contre communauté.

« Je ne peux pas oublier ce que j’ai vu. C’est toujours dangereux là, dehors », explique Jawahier Khelifa, une mère de quatre enfants.

Comme des milliers de personnes prises au piège, elle s’était précipitée vers la base de l’ONU, située juste en dehors de la ville de Wau, pour y trouver de l’aide.

Trois ans plus tard, ils sont encore des milliers à vivre en extérieur sous des tentes, trop apeurés pour se risquer hors du camp.

Près de 190.000 personnes vivent sous protection de l’ONU dans de tels camps au Soudan du Sud. Malgré les promesses venant de Juba que la paix est à portée de main, ils refusent toujours d’en partir.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), la crainte que le processus de paix n’échoue à nouveau est le principal facteur qui dissuade les gens de rentrer chez eux.

– « Scepticisme toujours de mise » –

Juleta Edward, 55 ans, a regardé ses enfants grandir dans l’univers surpeuplé, presque carcéral, de Wau. Mais à ses yeux, l’essentiel est qu’ils soient sains et saufs.

Elle se montre extrêmement dubitative sur le processus de paix et n’a pas mis un pied hors du camp depuis juin 2016, quand elle avait fui la ville après avoir assisté à la mort de membres de sa famille.

« Je veux voir si la paix est réelle (ou pas) et ensuite je pourrai quitter cet endroit », dit-elle.

« L’expérience est le meilleur professeur qui soit », remarque Sam Muhumure, chef du bureau de la mission de paix des Nations unies au Soudan du Sud (Minus) à Wau.

« C’est pour cela qu’ils regardent avec attention chaque mesure que les dirigeants politiques prennent. Il y a eu un bon progrès (…), mais le scepticisme est toujours de mise », dit-il.

Avec l’accord de paix, la sécurité s’est améliorée à Wau. Mais sans avancée politique, tout peut être remis en cause du jour au lendemain.

« Les bénéfices de la paix, pour le moment, sont maigres », juge James Reynolds, chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Soudan du Sud.

A Wau, les gens veulent voir des actes et non se contenter de paroles de la part de dirigeants qui n’ont cessé d’abuser de leur confiance.

« Beaucoup de gens sont morts. Nous voulons que nos leaders se concentrent sur leur peuple et lui donne ce qu’il souhaite », résume Juleta. « Nous voulons qu’ils servent le peuple ».

Mozambique: civils et forces de sécurité paniqués par l’intensification des attaques islamistes

Des colonnes de villageois tétanisés sur les routes, des multinationales gazières qui réclament des renforts militaires, des policiers « en panique » faute d’équipements: dans le nord du Mozambique, théâtre d’une insurrection islamiste depuis octobre 2017, les attaques se sont récemment intensifiées, semant la terreur.

Un mystérieux groupe d’inspiration islamiste opère dans la province de Cabo Delgado, à majorité musulmane, depuis deux ans et demi. Les insurgés brûlent des villages, décapitent des civils, s’emparent de véhicules militaires.

Les violences ont fait plus de 700 morts, selon Médecins sans frontières (MSF), l’une des rares organisations non gouvernementales à travailler dans la région, et provoqué le déplacement d’au moins 100.000 personnes, selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

« Au cours des derniers mois, il y a eu une augmentation spectaculaire des attaques brutales perpétrées par des groupes armés », a constaté début février un porte-parole du HCR, Andrej Mahecic.

« Les dernières semaines ont été la période la plus instable » depuis octobre 2017, « les attaques s’étendent maintenant vers les districts du sud de Cabo Delgado, obligeant les gens à s’enfuir à Pemba », la capitale de la province.

L’un des derniers incidents a été signalé à seulement 100 km de Pemba, ville d’environ 200.000 habitants, selon Andrej Mahecic.

Les civils paient le prix fort, s’enfuyant « dans de nombreuses directions, y compris sur de petites îles, où beaucoup n’ont nulle part où loger », explique Andrej Mahecic. « La plupart laissent tout derrière eux, ils n’ont pas le temps d’emporter leurs biens, la nourriture ou leurs documents d’identité ».

MSF décrit des « colonnes de gens marchant sur les routes principales alors que leurs villages sont en feu ». Dans la ville de Macomia (nord), il est fréquent de trouver quatre familles vivant sous le même toit, ajoute l’ONG.

– Géants gaziers inquiets –

« Tout le monde est tétanisé », explique à l’AFP un instituteur sur place. « Beaucoup d’enfants ne vont pas à l’école, parce que leurs parents ne les laissent pas quitter la maison » de peur d’être attaqués sur le chemin de l’école.

« Les gens dorment dans les forêts » de crainte que leur village soit attaqué, ajoute un employé d’une station service à Macomia.

La semaine dernière, le président mozambicain Filipe Nyusi a délocalisé symboliquement le conseil des ministres à Pemba, où il a accusé des « étrangers » d’alimenter cette « guerre ».

Depuis juin, le groupe Etat islamique (EI) a endossé la responsabilité de plusieurs des raids meurtriers dans le Cabo Delgado, sans apporter toutefois de preuve tangible de son soutien logistique.

Les islamistes ont récemment mené des opérations contre les forces de sécurité et leurs installations, note Ryan Cummings, du cabinet de conseil Signal Risk. Ce qui pourrait présager d’une « sophistication du modus operandi » des assaillants, de quoi « inquiéter les multinationales » installées dans la région pour exploiter les immenses réserves sous-marines de gaz.

Elles ont d’ailleurs récemment « demandé une augmentation du nombre de soldats » à proximité de leurs installations en construction, a reconnu le ministre de la Défense Jaime Neto.

« Nous garantissons la sécurité des projets (…). Nous avons suffisamment de personnel pour maintenir l’ordre public », a-t-il assuré.

Mais plusieurs témoignages recueillis par l’AFP auprès des forces de sécurité soulignent le manque de ressources des forces de sécurité.

– Ponts détruits –

« Ici à Macomia, on est tous en panique. On attend que les jihadistes attaquent la ville à tout moment », explique un policier. « On n’a pas d’équipements » pour riposter, « toutes les nuits, c’est l’angoisse ».

« On n’a pas les moyens d’intercepter les communications », ajoute un membre de l’unité de police chargée des opérations spéciales, en première ligne de la lutte contre l’insurrection. Quand il y a des attaques, « on ne répond pas immédiatement » de crainte d’être « en infériorité numérique », confie-t-il.

Les forces de sécurité sont également affaiblies par les désertions. « Beaucoup de jeunes (…) font défection quand ils sont envoyés dans le Cabo Delgado », explique à l’AFP un responsable de la police basé à Maputo.

« La situation est chaotique. Ce sont les jihadistes qui chassent et attaquent les troupes gouvernementales et pas l’inverse », résume-t-il.

L’intensification des attaques coïncide avec la saison des pluies, qui perturbe la logistique des forces de sécurité mozambicaines, discrètement épaulées par des mercenaires russes.

Deux ponts ont été récemment détruits, coupant la principale route reliant Pemba au nord du Cabo Delgado, explique un analyste militaire.

Les jihadistes, qui se faufilent eux dans les forêts, « sont au fait des difficultés de déplacement des troupes », ajoute-t-il. « Ils attaquent quand bon leur semble ».

Présidentielle au Togo: Faure Gnassingbé vers un quatrième mandat

Quelque 3,6 millions d’électeurs togolais sont appelés aux urnes samedi, pour une élection présidentielle qui devrait reconduire pour un quatrième mandat le sortant Faure Gnassingbé, dont la famille est à la tête du petit pays d’Afrique de l’Ouest depuis plus d’un demi-siècle.

« Faure », tel qu’il est surnommé au Togo, a rassemblé les foules pour ses meetings, notamment dans le nord, et même dans les bastions les plus contestataires comme à Sokodé, grande ville du centre-nord: preuve d’un appareil d’Etat bien en place, plus que d’un véritable engouement populaire pour une élection sans grand suspense.

« Tous les responsables locaux sont d’Unir », le parti au pouvoir, explique à l’AFP un cadre associatif de Dapaong, dans l’extrême nord du pays. « Dire non à Unir, c’est refuser de manger », selon lui.

La campagne ne passionne pas les 7,8 millions de Togolais, et, sans les affiches électorales qui parsèment le pays, il serait difficile d’imaginer que la présidentielle est dans quelques jours à peine.

Après le décès de son père le 5 février 2005, le général Eyadéma Gnassingbé qui a dirigé le pays sans partage pendant 38 ans, Faure Gnassingbé a été aussitôt propulsé au pouvoir par l’armée, puis a remporté la présidentielle de la même année, un scrutin contesté par l’opposition et marqué par 400 à 500 morts, selon l’ONU.

Quinze ans plus tard, des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes, sont descendues dans les rues entre 2017 et 2018 pour demander la démission du chef de l’Etat, mais le Parlement a finalement approuvé une modification de la Constitution, lui permettant de se représenter en 2020 et en 2025.

– « Gaspillage d’énergie » –

La coalition de l’opposition, la C14, à l’origine des manifestations, n’a pas survécu à cet échec et aux querelles intestines.

« L’opposition avait su créer un véritable mouvement populaire capable d’inquiéter le régime mais elle n’a pas su capitaliser ce moment », explique à l’AFP Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais (PT, opposition), qui regrette un « véritable gaspillage d’énergie et d’opportunités ».

C’est donc en un front divisé que se présenteront samedi six candidats de l’opposition.

Le leader historique de l’opposition Jean-Pierre Fabre, de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) pourrait se trouver chahuté par l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, qui a enlevé de nombreux soutiens ces derniers mois, dont celui de l’ancien archevêque de Lomé.

Les candidats de l’opposition ont toutefois prévenu qu’ils s’uniraient pour faire barrage à Faure Gnassingbé en cas de second tour.

« On ne veut pas aller au second tour, ça ne sert à rien de perdre du temps et de l’argent, de toute façon Faure va gagner! », s’égosillait Luc Ntami, professeur à Dapaong dans un meeting du parti au pouvoir.

– Victoire annoncée –

Ce sentiment d’une victoire annoncée est d’ailleurs partagé par un grand nombre de Togolais de l’opposition qui ne croient plus à une vraie alternance démocratique par les urnes.

Plusieurs partis ont d’ailleurs décidé de boycotter le scrutin. C’est le cas du Parti national panafricain (PNP), à l’origine des manifestations de 2017 et dont des dizaines de militants ont été arrêtés, ou du PT de Nathaniel Olympio, qui affirme que « les conditions actuelles d’organisation des élections ne permettent pas la tenue d’un scrutin libre et transparent ».

Cette semaine, 500 observateurs de la société civile ont perdu leur accréditation, accusés d’ingérence dans le processus électoral.

David Dosseh, du Front citoyen Togo debout (FCTD), a regretté également que le conseil épiscopal Justice et Paix « qui devait déployer jusqu’à 9.000 observateurs n’ait pas non plus été accrédité ». « Cela nous laisse vraiment perplexes et dubitatifs sur l’issue de ce scrutin ».

Le président sortant reste soutenu par nombre de ses pairs ouest-africains et par la communauté internationale.

La France, ex-puissance coloniale, déployée au Sahel voisin, avec l’opération militaire Barkhane, est sensible à son action contre la menace jihadiste.

Faure Gnassingbé le sait, il s’en sert comme un argument majeur de sa campagne, et peut s’appuyer sur une armée disciplinée et des services de renseignement efficaces, formés notamment par les Israéliens.

Sans stabilité ni sécurité, « tous nos projets de développement seront compromis et remis en cause », a insisté le chef de l’Etat, en visite cette semaine sur des postes militaires à la frontière avec le Burkina Faso.

Sur le plan du développement, « Faure » peut se targuer d’avoir lancé un vaste projet d’électrification et la réfection de 4.000 km de pistes pour désenclaver les zones rurales.

Toutefois, la majorité de la population vit toujours dans une grande pauvreté. Et sa promesse de créer « plus de 500.000 emplois » semble difficilement réalisable, faute de tissu industriel.

Coronavirus: mort de deux croisiéristes au Japon, recul des nouveaux cas en Chine

La Chine a annoncé jeudi une baisse spectaculaire des nouvelles contaminations au coronavirus mais la situation se complique au Japon avec le décès de deux ex-croisiéristes du navire Diamond Princess placé en quarantaine.

La commission nationale (ministère) de la Santé a fait état de 114 décès supplémentaires en Chine en 24 heures, ce qui porte à 2.118 le nombre total de morts au niveau national (hors Hong Kong et Macao).

Mais elle a surtout annoncé un nombre de nouvelles contaminations (394) en forte baisse: c’est seulement le quart du chiffre annoncé la veille et la plus faible augmentation depuis près d’un mois.

Au total, plus de 74.500 personnes ont désormais été contaminées dans le pays. Ailleurs dans le monde, quelque 25 pays sont touchés, dont l’Iran qui a annoncé deux morts — les premiers enregistrés au Moyen-Orient.

Au Japon, un homme et une femme qui étaient en croisière à bord du Diamond Princess sont décédés, ont rapporté jeudi des médias locaux. Les octogénaires sont les premiers cas mortels parmi les plus de 600 porteurs confirmés du virus sur le navire, placé en quarantaine près de Tokyo.

En Corée du Sud voisine, une femme de 61 ans est suspectée d’avoir contaminé à elle seule 38 personnes, dont 37 membres d’une même église à Daegu (sud-est).

En Chine cependant, les autorités estiment que les mesures drastiques prises ces dernières semaines, notamment la mise de facto en quarantaine de la province centrale du Hubei, à l’épicentre de l’épidémie, commencent à payer.

– Nouvel avion français –

« Après de très durs efforts, la situation est en train de changer », s’est félicité mercredi le ministre des Affaires étrangères Wang Yi, selon l’agence Chine nouvelle.

Le Hubei et son chef-lieu Wuhan (11 millions d’habitants), où le virus est apparu en décembre sur un marché, restent « très touchés », a indiqué M. Wang lors d’une rencontre au Laos avec des homologues de pays d’Asie du sud-est.

« Mais la situation commence à être maîtrisée et des nouvelles réconfortantes nous arrivent » des autres régions du pays, a-t-il souligné.

Le nombre de nouveaux cas en Chine chute depuis quatre jours consécutifs. Et plus de 16.000 ex-malades sont désormais rétablis, selon les chiffres officiels.

Si l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a souligné mercredi qu’il était « encore trop tôt » pour parler d’endiguement du virus, elle s’est félicitée des « énormes progrès » effectués dans la gestion de l’épidémie.

Depuis fin janvier, toute entrée ou sortie de la ville de Wuhan et de la plus grande partie du Hubei est interdite — à l’exception des produits de première nécessité.

Une situation qui a poussé de nombreux pays à évacuer leurs ressortissants. La France a d’ailleurs envoyé mercredi soir à Wuhan un nouvel avion afin de rapatrier des citoyens français et européens.

– ‘Chaotique’ –

L’appareil achemine 17 tonnes de matériel (combinaisons médicales de protection, masques, gants et produits désinfectants) à destination du personnel soignant chinois.

Mais si Pékin se montre optimiste quant à l’endiguement de l’épidémie de Covid-19, le Japon fait face à des critiques croissantes vis-à-vis de la quarantaine imposée au Diamond Princess.

L’immense paquebot amarré à Yokohama (est) est le théâtre de la plus grande concentration de cas positifs hors de Chine: plus de 600 ont été enregistrés parmi les croisiéristes et le personnel de bord.

Mercredi, 443 personnes ont pu débarquer après avoir été testées négatives et avoir subi une quarantaine de 14 jours.

Les personnes autorisées à sortir ont reçu un certificat indiquant qu’elles ne présentaient « aucun risque d’infection ». Mais certains s’inquiètent de voir des passagers éparpillés dans la nature.

Alors que les critiques directes sont rares au Japon dans les milieux officiels, un spécialiste des maladies infectieuses de l’Université de Kobe a déclaré à l’AFP que la quarantaine était « un échec majeur, une erreur ».

Dans une vidéo, effacée depuis, il disait également avoir eu « peur » et qualifiait ce qu’il a vu sur le Diamond Princess de « chaotique ».

Le ministère japonais de la Santé s’est défendu, soulignant avoir mené avec des experts des « consultations sur la manière appropriée de contrôler l’infection à bord du navire » et pris toute une série de mesures.

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Mexique: arrestation des meurtriers présumés d’une fillette

Les meurtriers présumés d’une petite fille de sept ans, dont le meurtre brutal avait indigné le Mexique, ont été arrêtés la semaine dernière à Mexico, a indiqué la maire de la capitale mexicaine, Claudia Sheinbaum.

« Les responsables présumés de l’assassinat de la mineure (…) ont été arrêtés dans un village de l’Etat de Mexico », a indiqué sans plus de détail, Mme Sheinbaum sur Twitter.

Les services du procureur de Mexico avaient diffusé mardi après-midi des photos de Giovana « N » et Mario Alberto « N », le couple soupçonné du meurtre précédé de tortures de cette petite fille à la fin de la semaine dernière dans le sud-est de la capitale.

Selon Ulises Lara, porte-parole de ces services, le couple incriminé risque entre 80 et 140 ans de prison s’il est reconnu coupable de ce meurtre.

Des dizaines de femmes s’étaient regroupées mardi dans la matinée devant le palais présidentiel à Mexico pour manifester leur colère après cet assassinat choquant.

La découverte au cours du week-end du corps de la fillette qui portait des stigmates de tortures a aussi déclenché des protestations à l’école où elle était scolarisée, ainsi qu’à ses funérailles commencées lundi et qui se sont achevées mardi.

L’indignation était aussi palpable sur les réseaux sociaux avec les mots-clés #Justiciaparatodas (Justice pour toutes) et #Niunamenos (Pas une de plus).

Le meurtre de l’enfant a d’autant plus choqué le pays que quelques jours auparavant, des centaines de femmes avaient déjà manifesté dans plusieurs villes du Mexique contre le féminicide d’Ingrid Escamilla, 25 ans, assassinée par son partenaire au nord de Mexico.

Le Mexique a enregistré 1.006 victimes de féminicide en 2019, selon les chiffres officiels. Leur nombre pourrait être plus élevé car il existe des lacunes pour définir ce type de délit comme constituant un crime, selon les experts.

Les 27 en ordre de bataille pour un sommet tendu sur le budget

Les chefs d’Etat et de gouvernement européens se retrouvent jeudi à Bruxelles pour un sommet sur le budget à long terme de l’Union, une réunion qui s’annonce agitée en raison des divergences profondes entre Etats membres.

Sauf surprise, ce premier tour de piste ne devrait pas déboucher sur un accord, rendu d’autant plus difficile par le Brexit, puisque ce budget 2021-2027 devra se passer de la contribution du Royaume-Uni (entre 60 et 75 milliards d’euros sur 7 ans), qui en était le deuxième contributeur après l’Allemagne.

La chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays est celui qui va combler la plus grosse part du trou du Brexit, a prédit des « négociations très dures et compliquées ».

« Lors d’une première réunion, il est normal que les Etats membres affichent des positions dures vis-à-vis de leurs opinions publiques. Trouver un compromis sera encore plus compliqué que d’habitude en raison d’une rigidité accrue des positions et du trou du Brexit », prévoit Marta Pilati du European policy centre (EPC).

Les 27 vont devoir s’entendre sur le niveau du budget, de l’ordre de 1.000 milliards d’euros, qui sera de toute façon inférieure au précédent CFP (cadre financier pluriannuel de 2014-2020) et sur sa ventilation (agriculture, aides aux régions les plus défavorisées, lutte contre le changement climatique, numérique…).

Sans oublier les rabais, une pratique qui bénéficie aujourd’hui à 5 pays – Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Autriche et Suède -. Les autres, France en tête, voudraient y mettre fin à la faveur du départ du Royaume-Uni puisque c’est ce pays qui l’a inauguré en 1984, après le tonitruant « I want my money back » (rendez-moi mon argent) de Margaret Thatcher.

Sur le premier front, le groupe des « frugaux » (Autriche, Pays-Bas, Danemark, Suède) ne veut pas que le niveau total du budget dépasse 1% du revenu national brut (RNB) de l’UE. Certains y associent l’Allemagne dont la position est un peu moins dure.

La Commission, qui a notamment pour priorités la lutte contre le changement climatique et le numérique, voudrait 1,114%.

Quant au président du Conseil, Charles Michel, qui a multiplié les rencontres bilatérales, sa proposition de compromis de 1,074% sera au coeur du sommet extraordinaire.

« Tout est sur la table. Faire durer ne rendra pas les choses plus faciles. Il est temps de décider », a-t-il averti à la veille du sommet alors qu’est évoquée une possible prolongation de la réunion jusqu’au week-end.

Cette bataille de pourcentages a son importance car 0,01 point représente plus de 10 milliards d’euros.

– « Défaillance de l’ambition » –

Le deuxième front est celui de la répartition, sachant que 60% environ du budget est consacré à l’agriculture et à la politique de cohésion (l’aide aux régions les moins développés).

Ces deux enveloppes accusent une baisse globale de près de 100 milliards d’euros par rapport au dernier budget.

La France est en première ligne sur la Politique agricole commune (PAC), suivie notamment par l’Espagne, actuellement sous la pression de manifestations d’agriculteurs.

Paris exige sa « revalorisation », une « priorité absolue ». Quant aux pays de l’est et du sud réunis au sein des « amis de la cohésion », ils veulent que cette politique soit maintenue au même niveau.

« Après le Brexit, nous avons décidé une relance de notre projet commun. Et à la première occasion de concrétiser, on a des moyens financiers au rabais. Nous sommes devant une défaillance de l’ambition collective », regrette un diplomate européen.

« Le plan A, c’est un budget à 1% et le rabais, le plan B idem », a déclaré de son côté un autre diplomate du camp opposé, celui des « frugaux ».

Dans ce concert de critiques, le projet de Charles Michel apporte deux nouveautés. Pour la première fois, un lien a été établi entre le versement de fonds européens et le respect de l’Etat de droit, que la Pologne et la Hongrie sont accusées de violer.

En plus des contributions, la proposition renforce aussi les ressources propres de l’Union avec une « taxe » sur les plastiques non-recyclés et des revenus issus du marché du carbone.

Le Parlement irlandais se réunit, la formation du gouvernement dans l’impasse

Les députés irlandais se réunissent jeudi pour la première fois depuis les législatives marquées par une percée historique des républicains du Sinn Fein, sans nouveau gouvernement car les discussions entre les trois principaux partis politiques du pays sont dans l’impasse.

La forte progression du Sinn Fein à l’issue du scrutin du 8 février a chamboulé le paysage politique irlandais, dominé depuis un siècle par les deux grands partis de centre-droit, le Fianna Fail et le Fine Gael du Premier ministre sortant Leo Varadkar.

Les 160 députés du Dail, la chambre basse du Parlement irlandais, doivent se réunir à partir de 12H00 GMT. Après l’élection du président de la chambre, le « speaker », les différentes formations politiques présenteront leurs candidats au poste de Premier ministre (Taoiseach), occupé par M. Varadkar depuis juin 2017.

Mais faute de majorité et d’accord entre les partis, la séance risque fort de tourner court.

La répartition des sièges est particulièrement éclatée: le Fianna Fail compte 38 députés, le Sinn Fein 37, le Fine Gael 35.

Autrefois considéré comme la vitrine politique de l’IRA, l’Armée républicaine irlandaise, organisation paramilitaire opposée à la présence britannique en Irlande du Nord, le Sinn Fein se trouve aux portes du gouvernement.

Lors du scrutin, où les électeurs composent eux-même leur liste en classant les candidats par ordre de préférence, le Sinn Fein a été placé en tête par 24,5% des électeurs, devant les deux grands partis centristes. Mais le parti républicain dirigé par Mary Lou McDonald n’avait présenté que 42 candidats, soit environ moitié moins que le Fianna Fail et le Fine Gael.

Les propositions de ce parti de gauche en matière de logement, de santé, problématiques au coeur des préoccupations des Irlandais, ont rencontré un franc succès, mais une autre question surgirait au coeur du débat s’il accédait aux responsabilités: celle de l’unification de l’Irlande.

Le Sinn Fein est la deuxième force politique sur l’île, que ce soit dans la province britannique d’Irlande du Nord ou dans la République au sud. Il veut un référendum dans les cinq ans, voire trois ans, qui viennent.

L’accord du Vendredi Saint, qui a mis fin en 1998 à trois décennies de violences qui ont fait 3.500 morts, prévoit qu’un référendum soit organisé s’il apparaît qu’une majorité de la population est favorable à l’unification.

– De nouvelles élections ? –

Le rapport de forces au Parlement est tel qu’il faudra qu’au moins trois partis s’entendent pour former un gouvernement de coalition.

Fianna Fail et Fine Gael ont tous deux exclu de travailler avec le Sinn Fein, qui de son côté a pris des contacts avec de plus petits partis à gauche dans l’espoir de former une large alliance. Mais les chances de succès semblent minces.

Le chef du gouvernement sortant Leo Varadkar, qui a fait campagne sur son succès dans les négociations sur le Brexit pour trouver une solution évitant le retour d’une frontière physique entre les deux Irlande, a déclaré qu’il se préparait à entrer dans l’opposition.

Selon le journaliste politique de la radio-télévision publique RTE Micheal Lehane, le Premier ministre semble envisager une alliance avec le Fianna Fail en « dernier recours ».

Et si les trois principaux partis ne travaillent pas ensemble, les Verts, quatrième force politique avec 12 sièges, pourrait avoir un rôle décisif.

Ils ont proposé au Sinn Fein, au Fianna Fail et au Fine Gael de les rencontrer à partir de vendredi. « Nous proposons ces rencontres bilatérales pour clarifier points d’accords et différences avec chacun des partis », a déclaré dimanche le leader du parti, Eamon Ryan.

« Nous espérons que cela nous permettra de nous assurer que des négociations sur la formation d’un gouvernement soit basée sur une réelle analyse politique », a-t-il ajouté.

Les discussions pourraient être longues et en cas d’échec, conduire à de nouvelles élections.

Après les dernières législatives de 2016, il avait fallu 70 jours pour former un gouvernement de coalition entre Fine Gael et Fianna Fail.

Allemagne: huit morts dans deux fusillades près de Francfort

Au moins huit personnes ont été tuées mercredi soir à Hanau, près de Francfort (centre de l’Allemagne), dans deux fusillades et la police a « lancé une chasse à l’homme à grande échelle » pour retrouver le ou les auteurs.

Ces fusillades auraient visé des bars à chicha et aurait fait au moins cinq blessés graves, selon des médias locaux.

« A ce stade, la police peut seulement confirmer que huit personnes ont été mortellement blessées », ont indiqué les autorités dans un communiqué.

Un important dispositif policier a été déployé dans cette ville, située à une vingtaine de kilomètres de Francfort (Hesse), selon la même source. Un journaliste de l’AFP sur place a vu une trentaine de voitures de police partir du commissariat de Hanau et selon des témoins, des policiers munis de mitraillettes ont été déployés dans la ville.

Une première fusillade aurait visé un bar à chicha, le Midnight, au coeur de cette ville d’environ 90.000 habitants. Selon la police, au moins une personne a été grièvement blessée sur ce premier site vers 22H00 (21H00 GMT). Des témoins, cités par des médias locaux, ont rapporté avoir entendu une dizaine de coups de feu.

Le ou les auteurs auraient ensuite quitté en voiture ce premier site en direction de la Kurt-Schumacher Platz, dans le quartier de Kesselstadt, selon la police.

Une seconde fusillade s’est alors produite, qui a fait « au moins cinq blessés graves » d’après le bilan initial des autorités. Selon les médias locaux, trois personnes ont été tuées devant le premier bar à chicha et cinq devant le deuxième, L’Arena Bar.

De nombreux véhicules et ambulances circulaient dans la nuit dans cette ville, a constaté l’AFP.

– Menace –

Le mobile de ces attaques n’était pas encore connu, a précisé un porte-parole de la police.

L’Allemagne a été ciblée ces dernières années par plusieurs attaques jihadistes, dont une avait fait 12 victimes dans le coeur de Berlin en décembre 2016.

Mais c’est la menace d’un terrorisme d’extrême droite qui inquiète le plus les autorités allemandes, depuis notamment le meurtre d’un élu allemand pro-migrants, membre du parti de la chancelière Angela Merkel, en juin dernier.

Vendredi, 12 membres d’un groupuscule d’extrême droite ont été arrêtés dans le cadre d’une vaste enquête antiterroriste. Ils sont soupçonnés d’avoir planifié des attaques de grande ampleur contre des mosquées sur le modèle de l’auteur de l’attaque de Christchurch en Nouvelle-Zélande, qui en mars 2019 avait tué 51 personnes dans deux mosquées en se filmant en direct. Ils ont été placés en détention.

Ces attaques avaient pour but de déclencher des « conditions proches de la guerre civile » et ébranler l’ordre social, selon des sources sécuritaires citées par l’agence DPA.

En octobre, un extrémiste de droite négationniste avait tenté de commettre un attentat dans une synagogue de Halle, un massacre n’étant évité que de justesse. Faute de pouvoir pénétrer dans l’édifice religieux dans lequel les fidèles s’étaient barricadés, il avait abattu une passante et le client d’un restaurant de kébabs, diffusant en direct sur internet ses forfaits.

Son procès est attendu prochainement.

A Dresde, dans l’ex-RDA, huit néonazis sont également jugés depuis près de cinq mois pour avoir planifié des attentats contre des étrangers et des responsables politiques.

L’association Ditib, principale organisation de la communauté turque musulmane d’Allemagne, a réclamé plus de protection pour ses fidèles qui ne « se sentent plus en sécurité ».

Actuellement, 50 personnes liées à la mouvance d’extrême droite et considérées comme « des dangers pour la sécurité de l’Etat » sont particulièrement surveillées par les services de renseignement.

Coronavirus: plus de 2.100 morts, l’épidémie semble ralentir en Chine

Les nouveaux cas de contamination au coronavirus annoncés par les autorités en Chine ont nettement diminué jeudi, et l’Organisation mondiale de la Santé a salué les « énormes progrès » pour juguler l’épidémie dont le bilan dépasse les 2.100 morts.

Un total de 108 décès supplémentaires ont été recensés jeudi dans la province du Hubei, où l’épidémie de Covid-19 avait démarré en décembre.

Mais seuls 615 nouveaux cas de contamination ont été enregistrés, en fort recul par rapport aux 1.693 rapportés mercredi, selon les autorités sanitaires de la province, qui ont par ailleurs révisé à la baisse, sans préciser pourquoi, le nombre de cas déclarés les jours précédents.

Au Japon, environ 500 passagers ont débarqué mercredi du paquebot Diamond Princess, en quarantaine dans le port de Yokohama, près de Tokyo.

Les autorités japonaises ont annoncé mercredi soir avoir recensé 79 nouveaux porteurs du coronavirus à bord. Avec au moins 621 cas, le navire de croisière est le plus grand foyer du virus hors de Chine.

Les passagers ne présentant pas de symptômes, dont les tests se sont révélés négatifs et qui n’ont pas eu de contact avec des personnes porteuses du virus, ont débarqué après 14 jours de quarantaine au Japon.

« Je suis soulagé (…) Je veux me reposer », a lancé aux journalistes un Japonais de 77 ans.

Les personnes autorisées à sortir ont reçu un certificat officiel indiquant qu’elles ne présentaient « aucun risque d’infection au nouveau coronavirus », ni de symptômes au moment de l’inspection.

Certains au Japon s’inquiètent toutefois de voir des passagers du navire éparpillés dans la nature ou en partance pour leurs pays respectifs.

Les dizaines de nouveaux cas constatés à bord chaque jour ont soulevé des questions sur l’efficacité de la quarantaine au cours de laquelle les passagers étaient autorisés à se promener en petits groupes sur le pont avec des masques, tandis que le personnel de bord passait de cabine en cabine pour distribuer les repas.

Plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, ont décidé d’envoyer des avions pour rapatrier leurs ressortissants sans plus attendre. Quant à l’équipage, il entamera une quarantaine une fois le dernier passager sorti.

– La Russie fermée aux Chinois –

L’inquiétude face au virus touche aussi la Russie, où aucun ressortissant chinois ne peut entrer à partir de jeudi, point d’orgue des mesures sanitaires prises contre l’épidémie, malgré le coût économique pour le tourisme et les régions frontalières.

Officiellement, la Russie n’a plus de malades du nouveau coronavirus sur son territoire depuis la sortie d’hôpital la semaine dernière des deux seuls patients, des ressortissants chinois. Moscou avait déjà fermé ses quelque 4.250 km de frontières avec la Chine, coupé les liaisons ferroviaires de passagers et restreint le nombre des vols vers des villes chinoises.

En Ukraine, des dizaines de personnes ont protesté mercredi contre l’arrivée prévue jeudi dans le pays d’un avion transportant 48 Ukrainiens et 29 ressortissants de pays tiers depuis Wuhan. Les manifestants ont bloqué une route menant vers un hôpital à Vynnyky, dans l’ouest du pays.

La France a pour sa part envoyé à Wuhan un nouvel avion en vue de rapatrier « quelques dizaines » de ses ressortissants, a annoncé le ministère de la Santé.

En Chine continentale, le bilan a dépassé jeudi 2.100 morts, avec plus de 74.500 personnes infectées. Le territoire semi-autonome de Hong Kong a constaté un deuxième décès, et l’Iran a annoncé deux morts.

– « Enormes progrès » –

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est félicitée mercredi au Caire des « énormes progrès » effectués dans la gestion de l’épidémie.

« Nous avons fait d’énormes progrès en peu de temps », a affirmé le directeur des mesures d’urgence en Méditerranée orientale, Richard Brennan, lors d’une conférence de presse du bureau régional de l’OMS en Egypte.

« On arrive à diagnostiquer le virus partout maintenant » et des « systèmes sanitaires efficaces » ont été mis en place, s’est félicité de son côté le directeur régional de l’OMS Ahmed al-Mandhari. Toutefois, il est « encore trop tôt pour dire que le virus a été endigué », a nuancé le Dr. Brennan.

Cet optimisme a gagné les principales Bourses mondiales, qui ont terminé mercredi en hausse. « Je ne pense pas que le coronavirus soit encore un sujet important. On voit que le nombre de nouveaux cas diminue. Le pire est probablement passé », a commenté l’analyste Maris Ogg, de Tower Bridge Advisors.

La Chine a donné cinq jours mercredi à trois journalistes du Wall Street Journal pour quitter le pays en représailles à un titre jugé raciste du quotidien américain. Pékin a très mal pris une tribune parue le 3 février, titrée: « La Chine est le véritable homme malade de l’Asie ». Cette expulsion a été immédatement condamnée par Washington.

Algérie: le jour du début de la contestation décrété « Journée nationale »

Le jour du début en Algérie de la contestation contre le pouvoir a été décrété « Journée nationale » par le président Abdelmadjid Tebboune, à l’occasion du premier anniversaire de ce mouvement populaire inédit déclenché le 22 février 2019.

La présidence a annoncé, dans un communiqué cité par la télévision d’Etat, que « M. Tebboune a décrété mercredi (…) le 22 février de chaque année ‘Journée nationale’ de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée ».

Le 22 février 2019, des millions d’Algériens sont descendus dans les rues de toutes les grandes villes du pays pour exprimer leur rejet d’un 5e mandat de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika.

Ce mouvement populaire -ou « Hirak »- a obtenu la démission de M. Bouteflika début avril 2019, mais continue de réclamer une véritable rupture avec le système politique en place depuis l’indépendance du pays en 1962.

Ancien cadre de la présidence Bouteflika et pur produit du « système », M. Tebboune qui s’efforce de s’attirer les bonnes grâces de la contestation, a été élu le 12 décembre dernier lors d’un scrutin boycotté par la majorité des Algériens.

« Le décret présidentiel stipule que la journée du 22 février immortalisera le sursaut historique du peuple et sera célébrée dans l’ensemble du territoire national, à travers des manifestations et des activités à même de renforcer les liens de fraternité et de cohésion nationales », selon le communiqué.

Ethiopie: le TPLF, ex-parti dominant, fête ses 45 ans dans l’incertitude

Le parti qui a dominé la politique éthiopienne pendant près de trois décennies avant l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Abiy Ahmed a fêté mercredi ses 45 ans avec une cérémonie qui a mis en exergue les tiraillements l’opposant au pouvoir central et à l’Érythrée.

Le Front de libération des peuples du Tigré (TPLF) a dominé la coalition qui a renversé en 1991 le régime militaro-marxiste du Derg, dirigé par le dictateur Mengistu Haile Mariam, et ensuite exercé un contrôle étroit sur l’Éthiopie pendant presque 30 ans.

Les Tigréens, qui ne constituent plus que 6% de la population, ont ainsi longtemps disposé d’un pouvoir sans commune mesure avec leur importance numérique.

Mais ce parti a vu son influence décroître avec l’émergence de M. Abiy, entré en fonction en avril 2018 après plusieurs mois de manifestations antigouvernementales reflétant une frustration générale contre l’exercice du pouvoir par le TPLF.

Craignant d’être encore plus marginalisé, le TPLF a refusé en novembre de fusionner la coalition au pouvoir en un seul parti, contrairement aux trois autres partis qui la formait, se positionnant ainsi de fait dans l’opposition.

Le parti contrôle en revanche toujours fermement la région septentrionale du Tigré. Mercredi, des dizaines de milliers de ses partisans ont envahi les rues de la capitale régionale, Mekele, pour une parade d’inspiration militaire des forces de sécurité locales.

Cet événement marquait le 45e anniversaire du parti, fondé en 1975. Les participants ont entonné des chants guerriers et marché dans des formations représentant les contours du Tigré et de l’Éthiopie.

Dans un discours, le président du TPLF, Debretsion Gebremichael, a accusé M. Abiy, prix Nobel de la paix 2019, de minimiser l’importance de ce que le parti a accompli pour consolider son propre pouvoir.

Contrairement au chef du gouvernement, les Éthiopiens respectent le TPLF, a estimé M. Debretsion, estimant que « la maladie est dans les dirigeants, pas dans le peuple ».

Yemane Amha, un ancien combattant du TPLF âgé de 44 ans, a estimé pour l’AFP que cet anniversaire intervenait à un « moment crucial » pour le parti.

« Je pense, comme probablement la plupart des Tigréens, que nous sommes à un tournant, où nous pouvons soit aller de l’avant en acceptant nos différences, ou alors où le gouvernement fédéral continue d’imposer sa volonté au peuple du Tigré et au-delà », a-t-il évoqué.

Le TPLF était au pouvoir au moment du conflit meurtrier ayant opposé l’Éthiopie à l’Érythrée entre 1998 et 2000, qui avait fait environ 80.000 morts.

M. Abiy s’est vu attribuer le prix Nobel de la paix 2019 principalement pour la réconciliation menée tambour battant avec l’Érythrée, qui a permis de mettre fin à 20 ans d’état de guerre entre les deux pays.

Mais cette paix reste fragile, les postes-frontières brièvement rouverts après la signature d’un accord de paix en juillet 2018 restant fermés, et aucun progrès n’ayant été enregistré sur la démarcation de la frontière, qui jouxte pour l’essentiel le Tigré.

Une animosité historique continue d’opposer le TPLF au président érythréen, Issaias Afeworki. Dans une interview télévisée au début du mois, ce dernier a accusé la « petite clique » du TPLF de tenter de saboter la paix et le programme de réformes de M. Abiy.

Fissehatsion Gebremichael, un fonctionnaire, a vu dans cet anniversaire un moyen de résister à la « marginalisation » des Tigréens. « Les gens se sont rassemblés contre ce qu’ils perçoivent comme une menace à leur encontre », a-t-il expliqué.

« Beaucoup de Tigréens considèrent qu’il y a un complot organisé entre les forces dirigeantes ici (en Ethiopie) et des forces étrangères », a-t-il ajouté, estimant que les tensions risquaient d’encore augmenter à l’approche des élections générales du 29 août.

Les violences communautaires n’ont cessé de marquer le début de mandat de M. Abiy, qui met en cause « les tensions communautaires créées dans le pays par les partis +ethno-nationalistes+ dans leurs régions respectives ».

Burundi: le président Nkurunziza nommé « guide suprême du patriotisme »

L’Assemblée nationale du Burundi a adopté mercredi un projet de loi qui élève au rang de « guide suprême du patriotisme » le président Pierre Nkurunziza, lequel a décidé de ne pas se représenter à l’élection présidentielle du 20 mai.

Ce texte, présenté par la ministre de la Justice, Aimée-Laurentine Kanyana, a été adopté par « 91 voix pour, 4 contre et 13 abstentions », a annoncé le président de l’Assemblée nationale, Pascal Nyabenda, à l’issue du vote.

Il institue également « une journée nationale du patriotisme organisée chaque année au mois de juillet et présidée par le Guide suprême du patriotisme ».

M. Nkurunziza sera à l’avenir consulté à ce titre « sur des questions relatives à la sauvegarde de l’indépendance nationale, à la consolidation du patriotisme et à l’unité nationale », précise ce texte.

Il prévoit aussi, à côté de la retraite dorée à laquelle il aura droit, des « mesures d’accompagnement » qui doivent lui permettre de mener à bien sa mission.

L’Assemblée avait adopté en janvier un projet de loi octroyant au président Nkurunziza de très nombreux avantages à la fin de son mandat: une villa de « très haut standing », une allocation d’environ 500.000 euros et pour le reste de sa vie une indemnité égale aux émoluments d’un député.

Ces avantages, dans un pays où 75% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, avaient été qualifiés d’ »indécents » par l’opposition.

Le député d’opposition Fabien Banciryanino a déclaré à l’AFP avoir voté contre le texte présenté mercredi et s’en être expliqué devant l’Assemblée.

« J’ai expliqué que depuis qu’il est au pouvoir, des crimes graves ont été commis, on retrouve chaque semaine des corps de personnes tuées, le pays est devenu l’un des plus pauvres et des plus corrompus au monde (…). Je pense qu’il devrait plutôt répondre de tous ces actes devant la justice », a-t-il indiqué.

Le Burundi est en crise depuis que le président Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat controversé. Il a été réélu en juillet de la même année.

Les violences et la répression qui ont accompagné la crise auraient fait au moins 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes entre avril 2015 et mai 2017, selon les estimations de la Cour pénale internationale, qui a ouvert une enquête.

Au pouvoir depuis 2005, M. Nkurunziza a surpris en annonçant en juin 2018 qu’il ne se présenterait pas à sa succession en 2020, alors que la nouvelle Constitution modifiée par référendum le lui permettait.

Le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a choisi pour tenter de lui succéder l’un de ses proches, le général Evariste Ndayishimiye.

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Suède: l’enquête sur l’assassinat du Premier ministre Olof Palme va s’achever

Plus de trente ans après l’assassinat du Premier ministre suédois Olof Palme, l’enquête, dans l’impasse malgré les pistes innombrables explorées depuis 1986, est en passe de se terminer, ont déclaré mercredi les autorités suédoises.

D’ici fin juin, le parquet va « soit engager des poursuites, soit clore l’enquête », a annoncé à l’AFP Krister Petersson, le procureur chargé de l’affaire.

Dirigeant social-démocrate charismatique, Olof Palme a été froidement abattu sur un trottoir gelé du centre de Stockholm le 28 février 1986, à l’âge de 59 ans, alors qu’il rentrait à pied du cinéma avec sa femme, sans gardes du corps.

Son meurtrier avait réussi à prendre la fuite, emportant avec lui l’arme du crime, qui n’a jamais été retrouvée.

L’affaire reste à ce jour non élucidée.

À l’occasion du 30ème anniversaire de la mort du chef du gouvernement, l’actuel Premier ministre Stefan Löfven avait parlé d’une « plaie ouverte ».

« Je pense que le pays entier, et bien sûr la famille, veulent voir une conclusion », a déclaré le Premier ministre mercredi au journal Aftonbladet. « Nous la recherchons depuis si longtemps », a-t-il ajouté.

Des milliers de personnes ont été entendues, des dizaines d’autres ont revendiqué l’acte et le dossier occupe 250 mètres d’étagères.

Au fil des années, les enquêteurs ont soupçonné tantôt le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l’Union européenne notamment), l’armée suédoise ou la police, voire les services secrets sud-africains.

– Décès du principal suspect –

Selon Krister Petersson, en charge du dossier depuis 2017, le décès du principal suspect pourrait notamment justifier un abandon de l’enquête, car selon la loi suédoise, une personne décédée ne peut pas être inculpée.

Homonyme du magistrat, Christer Pettersson, identifié par la femme d’Olof Palme, avait été déclaré coupable en juillet 1989 avant d’être relaxé en appel quelques mois plus tard, pour insuffisance de preuves. Son témoignage avait aussi été fragilisé par les conditions, entachées d’irrégularités, dans lesquelles il avait été recueilli.

Mais cet alcoolique toxicomane déjà condamné pour meurtre, qui s’était un temps vanté de l’assassinat du dirigeant avant de se rétracter, est mort subitement en 2004, emportant son secret dans la tombe.

Cependant, même si l’enquête est close, elle pourrait être rouverte à l’avenir si de nouveaux éléments apparaissaient, a précisé le magistrat.

Avocat du droit des peuples à l’autodétermination, pourfendeur de l’interventionnisme américain en Amérique du Sud et de l’Apartheid sud-africain, Olof Palme s’était fait beaucoup d’ennemis à l’étranger mais aussi en Suède où des cercles de l’armée voyaient en lui un pion de l’Union soviétique.

Vladimir Poutine pris à partie sur son salaire par une habitante

Le président russe Vladimir Poutine a été pris à partie sur son salaire mercredi par une habitante de Saint-Pétersbourg (nord-ouest), sa ville natale, au moment où la Russie cherche à raviver son économie anémique.

Une femme affirmant souffrir d’un handicap et d’un œdème cérébral a interpellé le maître du Kremlin à l’issue d’une cérémonie commémorative dans l’ancienne capitale impériale russe, et lui a demandé s’il était possible, selon lui, de vivre en Russie avec un revenu mensuel de 10.800 roubles (environ 157 euros).

« Je pense que c’est très difficile », a concédé M. Poutine, dont le salaire mensuel dépasse les 770.000 roubles (11.215 euros), selon les informations officielles.

Le minimum vital, c’est-à-dire la somme considérée comme indispensable par les autorités, est actuellement d’environ 11.300 roubles (164 euros) pour Saint-Pétersbourg.

« Votre salaire atteint probablement les 800.000 roubles », a lancé la femme, interpellant le président sur le prix du loyer, les achats du quotien, les prix etc, insinuant que le chef de l’Etat devait être étranger aux problèmes rencontrés par les personnes défavorisées.

« Le président n’a pas le salaire le plus élevé » dans le pays, a rétorqué M. Poutine, avant de rappeler qu’une série de mesures visant à augmenter les allocations sociales en Russie et améliorer le niveau de vie des Russes devaient être mises en place prochainement.

« L’Etat fait tout ce qu’il est en mesure de faire », a assuré le président russe.

Vladimir Poutine a créé la surprise en janvier en proposant une réforme constitutionnelle qui s’est accompagnée de la démission du gouvernement et de la désignation d’un nouveau Premier ministre, Mikhaïl Michoustine.

Ce dernier s’est engagé, lors de sa nomination, à ce que les Russes bénéficient de « réels changements pour le meilleur », et ce alors que l’économie russe peine à se redresser depuis le début de la crise en 2014, provoquée par les sanctions économiques occidentales et la chute des cours du pétrole.

Les Irakiennes défilent sans les hommes dans la Sainte Najaf, une première

« Non à l’Amérique », « Non à l’Iran », « qu’on les arrache tous par la racine! » Les slogans sont les mêmes qu’ailleurs en Irak, mais cette fois-ci, dans la très conservatrice ville sainte chiite de Najaf, les voix qui les portent sont uniquement féminines.

Mercredi, des centaines de femmes de toutes les générations ont défilé dans cette ville au sud de Bagdad dénonçant pêle-mêle la corruption, endémique en Irak, les jeux d’influence des Etats-Unis et de l’Iran, grands alliés de Bagdad, et le leader chiite Moqtada Sadr qui a récemment retiré son soutien aux manifestants.

« Aucune voix ne peut couvrir celle des femmes », proclame d’emblée une pancarte, alors qu’une première manifestation uniquement de femmes a eu lieu il y a une semaine à Bagdad pour dénoncer les propos de Moqtada Sadr contre la mixité dans les défilés.

« On a commencé à manifester pour faire chuter le régime, maintenant on fait des manifestations uniquement de femmes parce qu’ils nous ont insultées », explique à l’AFP Saba, 22 ans qui marche en direction du Conseil provincial où se trouve le campement des antipouvoir.

Nada Qassem, professeure d’université d’une cinquantaine d’années, a elle aussi des griefs contre l’ancien chef de milice qui a été le premier à soutenir la révolte inédite mais a ensuite envoyé ses hommes démonter les piquets de grève dénonçant des manifestants buvant de l’alcool, se droguant et promouvant la débauche.

« Nous, on est libres, on ne sort pas sur ordre d’un religieux et on ne s’arrête pas à cause d’un décret », lance cette Irakienne qui a elle-même été blessée dans des affrontements avec les sadristes.

Autour d’elle, détournant le slogan phare de la révolte emprunté à Moqtada Sadr –« qu’on les arrache tous par la racine »– les manifestantes scandent: « qu’on les arrache tous par la racine, même celui qui a dit ça ».

Les près de 550 morts et 30.000 blessés, la campagne d’intimidations –assassinats de militants, enlèvements de manifestants et violences– menée selon l’ONU par des « milices », tout cela, assure-t-elle à l’AFP, ne l’arrêtera pas.

« Je veux un Etat civil et reprendre mes droits volés », affirme cette Irakienne drapée dans un grand voile noir. « Ce pays est dirigé depuis l’étranger », dénonce-t-elle encore, en référence à la mainmise iranienne sur le pouvoir à Bagdad et aux interventions américaines en Irak.

Les tensions entre les deux ennemis ont même dégénéré début janvier en attaques meurtrières qui ont fait redouter que l’Irak ne plonge dans un nouveau conflit.

Covid-19: l’OMS se félicite des « énormes progrès » dans la gestion de l’épidémie

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est félicitée mercredi au Caire des « énormes progrès » effectués dans la gestion de l’épidémie de nouveau coronavirus depuis son apparition en décembre en Chine.

« Nous avons fait d’énormes progrès en peu de temps », a affirmé le directeur des mesures d’urgence en Méditerranée orientale, Richard Brennan, lors d’une conférence de presse du bureau régional de l’OMS en Egypte.

Alors que plus de 74.000 personnes –dont 99% en Chine– ont été infectées dans 26 pays, le seuil des 2.000 décès vient d’être atteint.

« On arrive à diagnostiquer le virus partout maintenant » et des « systèmes sanitaires efficaces » ont été mis en place, a dit Ahmed al-Mandhari, directeur régional de l’OMS.

Toutefois, il est « encore trop tôt pour dire que le virus a été endigué », a nuancé le Dr. Brennan.

Parallèlement, le ministère égyptien de la santé et l’OMS ont annoncé mercredi que l’unique cas de nouveau coronavirus recensé sur le continent africain, enregistré en Egypte la semaine dernière, avait fait l’objet d’un nouveau test, négatif celui-là.

Cela suppose que le patient n’est plus porteur du virus, mais un responsable de l’OMS a précisé ensuite à l’AFP qu’il ne pourrait officiellement être déclaré guéri qu’au terme des 14 jours de quarantaine.

Le continent ne peut donc être considéré comme débarrassé du virus, sans parler du fait que d’autres porteurs peuvent ne pas avoir encore été repérés, a-t-il ajouté.

Le 14 février, un ressortissant étranger avait été diagnostiqué porteur du Covid-19 en Egypte et placé en quarantaine, dans un hôpital du nord du pays.

Début février, Le Caire a suspendu jusqu’à la fin du mois les vols de sa compagnie nationale Egyptair avec la Chine.

Environ 300 Egyptiens ont été évacués en février de Wuhan, ville chinoise épicentre de l’épidémie, et placés en quarantaine pour 14 jours.

Le Caire, comme plusieurs capitales africaines, entretient de forts liens commerciaux avec Pékin et est doté d’infrastructures médicales vétustes.

Le Dr Brennan a également mis en garde contre les fausses informations au sujet du Covid-19 qui circulent sur les réseaux sociaux.

« Il n’y a aucune preuve que (le virus) ait été produit en laboratoire ou comme arme biologique », a-t-il dit faisant allusion à certaines rumeurs selon lesquelles le virus aurait été conçu par l’homme.

Covid-19: l’OMS se félicite des « énormes progrès » dans la gestion de l’épidémie

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est félicitée mercredi au Caire des « énormes progrès » effectués dans la gestion de l’épidémie de nouveau coronavirus depuis son apparition en décembre en Chine.

« Nous avons fait d’énormes progrès en peu de temps », a affirmé le directeur des mesures d’urgence en Méditerranée orientale, Richard Brennan, lors d’une conférence de presse du bureau régional de l’OMS en Egypte.

Alors que plus de 74.000 personnes –dont 99% en Chine– ont été infectées dans 26 pays, le seuil des 2.000 décès vient d’être atteint.

« On arrive à diagnostiquer le virus partout maintenant » et des « systèmes sanitaires efficaces » ont été mis en place, a dit Ahmed al-Mandhari, directeur régional de l’OMS.

Toutefois, il est « encore trop tôt pour dire que le virus a été endigué », a nuancé le Dr. Brennan.

Parallèlement, le ministère égyptien de la santé et l’OMS ont annoncé mercredi que l’unique cas de nouveau coronavirus recensé sur le continent africain, enregistré en Egypte la semaine dernière, avait fait l’objet d’un nouveau test, négatif celui-là.

Cela suppose que le patient n’est plus porteur du virus, mais un responsable de l’OMS a précisé ensuite à l’AFP qu’il ne pourrait officiellement être déclaré guéri qu’au terme des 14 jours de quarantaine.

Le continent ne peut donc être considéré comme débarrassé du virus, sans parler du fait que d’autres porteurs peuvent ne pas avoir encore été repérés, a-t-il ajouté.

Le 14 février, un ressortissant étranger avait été diagnostiqué porteur du Covid-19 en Egypte et placé en quarantaine, dans un hôpital du nord du pays.

Début février, Le Caire a suspendu jusqu’à la fin du mois les vols de sa compagnie nationale Egyptair avec la Chine.

Environ 300 Egyptiens ont été évacués en février de Wuhan, ville chinoise épicentre de l’épidémie, et placés en quarantaine pour 14 jours.

Le Caire, comme plusieurs capitales africaines, entretient de forts liens commerciaux avec Pékin et est doté d’infrastructures médicales vétustes.

Le Dr Brennan a également mis en garde contre les fausses informations au sujet du Covid-19 qui circulent sur les réseaux sociaux.

« Il n’y a aucune preuve que (le virus) ait été produit en laboratoire ou comme arme biologique », a-t-il dit faisant allusion à certaines rumeurs selon lesquelles le virus aurait été conçu par l’homme.

Syrie: vive réaction de Moscou à une menace d’offensive militaire d’Erdogan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est attiré mercredi une sévère mise en garde de Moscou après avoir menacé de lancer bientôt une offensive militaire en Syrie contre les forces du régime de Bachar al-Assad dans la région d’Idleb (nord-ouest).

Cet échange musclé intervient alors que la situation humanitaire a atteint un point critique dans cette région, dernier bastion rebelle et jihadiste en Syrie, où près d’un million de personnes ont fui une offensive du régime appuyée par l’aviation russe.

Signe de la tension extrême dans la zone, M. Erdogan a réitéré son ultimatum au régime pour qu’il se retire d’ici fin février à l’est d’une autoroute clé et des abords de postes d’observation turcs à Idleb.

« Il s’agit de nos dernières mises en garde (…) Nous pourrons surgir une nuit sans crier gare. Pour le dire d’une manière plus explicite, une opération à Idleb est imminente », a menacé le chef de l’Etat turc lors d’un discours à Ankara.

La Russie, parrain du régime, a immédiatement réagi. Une telle opération serait « la pire des options », a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

Cette passe d’armes intervient alors que des discussions entre Ankara et Moscou, dont le dernier round s’est achevé mardi dans la capitale russe, ont échoué jusqu’à présent à réduire les tensions à Idleb.

L’offensive de Damas a provoqué une crise ouverte avec Ankara, qui appuie certains groupes rebelles, lorsque plusieurs soldats turcs déployés à Idleb ont été tués par des bombardements syriens, début février.

Signe de la volatilité de la situation, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a affirmé mercredi qu’il était « hors de question » pour la Turquie d’abandonner ses postes d’observation à Idleb, dont certains sont encerclés par le régime.

« S’ils sont attaqués de quelque manière que ce soit, nous riposterons », a-t-il prévenu.

– « Fin du monde » –

Ces tensions ont aussi suscité des frictions entre Ankara et Moscou, qui coopèrent étroitement en Syrie depuis 2016, en dépit de leurs intérêts divergents.

Ankara voit d’un mauvais oeil l’avancée du régime à Idleb, région frontalière de la Turquie, redoutant un nouvel afflux de déplacés sur son sol. Quelque 3,7 millions de Syriens y ont déjà trouvé refuge depuis 2011.

Après plusieurs semaines d’offensive, la situation humanitaire est catastrophique.

Selon l’ONU, environ 900.000 personnes, en vaste majorité des femmes et des enfants, ont fui les violences depuis le début en décembre de l’offensive dans la région d’Idleb et ses environs.

Jamais le pays, en guerre depuis 2011, n’a connu un tel exode sur une période de temps aussi courte. Au total, le conflit syrien a poussé à l’exil des millions de civils et tué plus de 380.000 personnes.

Lors d’une conférence de presse à Istanbul mercredi, une coalition d’ONG syriennes a exhorté « le monde à se réveiller et à stopper le carnage » à Idleb, dressant un état des lieux alarmiste de la situation humanitaire dans cette province.

« Des centaines de milliers de personnes sont en train de mourir, pas seulement à cause des bombardements, mais aussi à cause du froid (…) On dirait la fin du monde », a déclaré à l’AFP Razan Saffour, de l’Association médicale des expatriés syriens.

– Hôpitaux bombardés –

Ces ONG estiment qu’une aide d’urgence de 310 millions d’euros est nécessaire pour faire face aux besoins essentiels de ces déplacés qui ont trouvé refuge à proximité de la frontière turque, s’entassant par dizaines de milliers dans des camps de fortune.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG qui s’appuie sur un important réseau de sources en Syrie, plus de 400 civils, dont 112 enfants, ont péri depuis que le régime a lancé son offensive dans le nord-ouest.

Damas et Moscou affirment lutter contre le « terrorisme », mais sont accusés de cibler régulièrement des populations et infrastructures civiles.

Sur les 550 structures sanitaires de la région, seule la moitié est encore opérationnelle, a déploré mardi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Selon l’agence de l’ONU pour l’enfance (Unicef), les deux derniers hôpitaux opérationnels dans l’ouest de la province d’Alep, voisine d’Idleb, dont une maternité, ont été touchés par des frappes.

En dépit des mises en garde répétées d’Ankara, les forces gouvernementales poursuivent leur offensive et concentrent actuellement leurs opérations dans l’ouest de la province d’Alep, a indiqué l’OSDH.

Les prorégime tentent de progresser « en direction de la montagne Cheikh Barakat », qui surplombe de vastes régions dans l’ouest d’Alep et le nord d’Idleb, près de la frontière turque, d’après l’OSDH.

Pompeo en visite dans le Golfe pour discuter de la « menace » iranienne

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a atterri à Ryad mercredi pour des entretiens avec les dirigeants saoudiens afin de discuter de la « menace » iranienne, lors de sa première visite dans le Golfe depuis l’assassinat d’un haut général iranien ayant avivé les tensions régionales.

Le général iranien Qassem Soleimani, architecte de la stratégie d’influence de Téhéran au Moyen-Orient, a été tué début janvier dans un raid américain à Bagdad provoquant l’ire de la République islamique et des représailles de ses alliés, comme des tirs de missiles sur les forces américaines en Irak.

« Nous passerons beaucoup de temps à parler des questions de sécurité avec la menace de la République islamique d’Iran en particulier », a déclaré Mike Pompeo aux journalistes.

Selon lui, les Etats-Unis sont « prêts à parler avec l’Iran à tout moment », mais le régime iranien doit « changer fondamentalement son comportement ».

Le chef de la diplomatie américaine, revenant de son premier voyage en Afrique subsaharienne, s’entretiendra avec le roi Salmane et son fils, le prince héritier Mohammed ben Salmane, ainsi qu’avec le ministre des affaires étrangères Faïçal ben Farhane, selon des responsables du Département d’Etat.

Le président américain Donald Trump, grand allié l’Arabie Saoudite, s’est retiré en 2018 d’un accord nucléaire avec l’Iran et imposé des sanctions drastiques contre Téhéran, dont les activités régionales sont considérées comme nuisibles par Ryad et Washington.

M. Pompeo a par ailleurs assuré qu’il discuterait des « droits humains » en Arabie saoudite, pays sous le feu des critiques des ONG en raison de la répression contre les dissidents.

Le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018 a mis à l’épreuve les relations entre Washington et Ryad.

Lors de sa visite dans le Golfe, Pompeo fera également escale à Oman, autre allié de Washington, pour rencontrer le nouveau sultan, Haitham ben Tarek.

Son prédécesseur, le sultan Qabous, mort en janvier, avait fait de Mascate un intermédiaire important entre l’Iran et les Etats-Unis.

L’armée ougandaise à l’assaut des criquets ravageurs

Une fois l’air réchauffé par le soleil matinal, une nuée de criquets virevoltants s’élève du sommet des arbres de karité, des champs de pois et des hautes herbes de la savane du nord de l’Ouganda, pour aller causer de nouveaux ravages.

Las à force de s’être échinés à asperger de pesticides ces insectes, les soldats s’arrêtent pour admirer l’étonnant spectacle de ce nuage opaque qui donne l’impression de danser dans le ciel avant de bientôt fuir vers le nord, hors de vue.

L’armée ougandaise et les responsables gouvernementaux devront aller chasser ailleurs cet ennemi déroutant, qui s’est abattu ces derniers mois sur neuf pays d’Afrique de l’Est.

Ces criquets pèlerins sont arrivés lundi au Soudan du Sud. La crainte d’une crise humanitaire majeure est forte dans une région où 12 millions de personnes sont déjà sous-alimentées, selon l’Agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO).

« Un essaim de 40 à 80 millions (de criquets) peut consommer l’équivalent en nourriture » de 35.000 personnes par jour, explique à l’AFP Priya Gujadhur, une haute responsable de la FAO en Ouganda.

A Atira, un village isolé, environ 160 soldats protégés par une tenue plastique avec capuche, masque et lunettes pulvérisent depuis l’aube des arbres et plantes.

Mais ils n’ont réussi à atteindre que la végétation la plus basse et l’énorme grappe de criquets qui vient de s’envoler contient ceux qui leur ont résisté.

Assis à l’ombre d’un margousier, le général Sam Kavuma discute avec des civils, pendant que des criquets tombent morts autour d’eux. Une odeur âcre de produits chimiques flotte dans l’air.

Zakaria Sagal, un paysan de 73 ans, désherbait ses champs à Lopei, un village situé à quelque 120 km de là, pour les préparer à la plantation de maïs et sorgho, quand, sans aucun signe annonciateur, un essaim de criquets a fondu sur lui.

– « En mode panique » –

« De ce côté, de celui-ci et de celui-là, ils m’ont entouré », raconte-il, en pointant ses bras dans toutes les directions. « Nous n’avons toujours rien planté et s’ils reviennent au moment de la récolte, ils détruiront tout. Nous ne sommes absolument pas préparés à ça ».

Le Centre de prévisions et d’applications climatiques de l’organisation régionale Igad (ICPAC) a prévenu mardi que les œufs déposés par les criquets tout au long de leur migration écloront dans les deux prochains mois, à l’arrivée de la saison des pluies sur la région.

Cela coïncidera avec la période des récoltes et pourrait causer « des pertes significatives (…) et potentiellement aggraver la situation alimentaire », a indiqué l’ICPAC dans un communiqué.

Depuis 2018, une longue période de temps sec a été suivie par des pluies abondantes, ce qui a créé des « conditions particulièrement idéales » pour la reproduction des criquets, observe Mme Gujadhur.

Les gouvernements en Afrique de l’Est ont été pris au dépourvu et sont actuellement « en mode panique », estime-t-elle.

Les criquets ont déjà frappé l’Éthiopie, la Somalie, l’Érythrée, la Tanzanie, l’Ouganda, Djibouti, le Kenya, le Soudan et le Soudan du Sud.

Leurs essaims peuvent atteindre des tailles invraisemblables. Au Kenya, l’un d’entre eux a été estimé à 2.400 km², soit presque l’équivalent d’une ville comme Moscou. Ce qui signifie qu’il pouvait contenir jusqu’à 200 milliards de criquets.

« Un essaim de cette taille peut consommer la nourriture de 85 millions de personnes par jour », constate Mme Gujadhur.

– « J’ai tellement peur » –

Les autorités ougandaises savent qu’une nouvelle vague migratoire de criquets pourrait poser de nouveaux problèmes dans les semaines à venir, mais elles s’attachent pour l’instant à gérer la situation actuelle.

Mme Gujadhur se félicite de la réponse « très forte et rapide » apportée par le gouvernement ougandais, mais s’inquiète du fait que l’armée ne soit pas forcément la mieux placée pour gérer ce genre d’opération.

« Ce doit être des scientifiques et des (experts en agriculture) qui prennent les choses en main », ajoute-t-elle.

Les soldats travaillent sans discontinuer depuis deux jours, quadrillant les rares routes accessibles, pour tenter de garder le contact avec des essaims aux déplacements imprévisibles.

Le général Kavuma reconnaît que la principale menace vient des œufs qui n’ont pas éclos, mais se dit confiant que l’armée sera à même de venir à bout de cette menace.

« Il faut juste les vaporiser. Nous avons les pesticides pour ça. Tout ce qu’il nous reste à faire, c’est de localiser les endroits où ils se sont posés et ont dormi (…). Dans deux semaines, nous reviendrons, les œufs auront éclos et il sera temps de les détruire en les vaporisant », assure-t-il.

Elizabeth Namoe, 40 ans, une commerçante du village voisin de Moroto, était venue rendre visite à sa famille à Lopei quand les criquets sont arrivés.

« Quand les criquets s’installent, ils mangent tout ce qui est vert. Les animaux mourront parce qu’ils n’ont rien pour se nourrir, puis ce sera le tour des gens », prédit-elle. « Les enfants seront frappés par la faim et la famine (…). J’ai tellement peur ».

Libye: Tripoli suspend sa participation aux discussions à Genève (GNA)

Le gouvernement libyen d’union (GNA), basé à Tripoli et reconnu par les Nations unies, a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi suspendre sa participation aux travaux d’une commission conjointe militaire à Genève, sous l’égide de l’ONU, après des violations répétées de la trêve.

« Nous annonçons la suspension de notre participation aux pourparlers militaires qui se déroulent à Genève jusqu’à ce que des positions fermes soient adoptées à l’encontre de l’agresseur (Khalifa Haftar) et ses violations » de la trêve, a indiqué le GNA dans un communiqué.

Dans un communiqué, la mission des Nations unies en Libye (Manul) a dit « espérer reprendre » ces pourparlers. Elle a aussi exprimé « sa condamnation ferme du bombardement du port maritime de Tripoli hier (mardi) par l’armée nationale libyenne (ANL, forces du maréchal Haftar) ».

Ce bombardement « a fait un certain nombre de victimes et aurait pu conduire à une véritable catastrophe si le navire transportant du gaz liquéfié avait été touché », a-t-elle ajouté, en appelant « à la fin de l’escalade ».

Mise en oeuvre à la faveur du sommet international du 19 janvier à Berlin, la commission militaire conjointe est composée selon le format dit « 5+5 », avec cinq membres représentant le GNA et cinq autres le maréchal Haftar, homme fort de l’est libyen dont les forces tentent de s’emparer de Tripoli (ouest) depuis avril dernier.

Mardi en début d’après-midi, le port maritime de Tripoli ainsi que celui d’al-Chaab, un port secondaire, ont été la cible de plus de 15 roquettes, malgré l’entrée en vigueur en janvier d’un cessez-le-feu fragile et peu respecté.

Selon Amin al-Hachemi, porte-parole du ministère de la Santé du GNA, trois civils ont été tués et cinq autres blessés.

« Il est clair que l’objectif des bombardements systématiques des zones résidentielles, de l’aéroport et du port, en plus du blocage total des installations pétrolières, est de provoquer des crises pour les citoyens dans tous les aspects de leur vie », a noté le communiqué du GNA.

Dans son texte, le GNA a également condamné les « violations commises avant et pendant la trêve », les qualifiant de « crimes de guerre documentés » nécessitant « des mandats d’arrêt » internationaux.

Il a dénoncé « le mépris continu » de la résolution du conseil de sécurité de l’ONU adoptée la semaine dernière et des décisions du sommet international de Berlin.

Les belligérants libyens avaient entamé mardi une nouvelle série de pourparlers militaires indirects, en présence de l’émissaire des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé.

« Sans un cessez-le-feu durable (…), les négociations n’ont aucun sens. Il ne peut y avoir de paix sous les bombardements », a encore souligné le GNA.

Libye: Tripoli suspend sa participation aux discussions à Genève (GNA)

Le gouvernement libyen d’union (GNA), basé à Tripoli et reconnu par les Nations unies, a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi suspendre sa participation aux travaux d’une commission conjointe militaire à Genève, sous l’égide de l’ONU, après des violations répétées de la trêve.

« Nous annonçons la suspension de notre participation aux pourparlers militaires qui se déroulent à Genève jusqu’à ce que des positions fermes soient adoptées à l’encontre de l’agresseur (Khalifa Haftar) et ses violations » de la trêve, a indiqué le GNA dans un communiqué.

Dans un communiqué, la mission des Nations unies en Libye (Manul) a dit « espérer reprendre » ces pourparlers. Elle a aussi exprimé « sa condamnation ferme du bombardement du port maritime de Tripoli hier (mardi) par l’armée nationale libyenne (ANL, forces du maréchal Haftar) ».

Ce bombardement « a fait un certain nombre de victimes et aurait pu conduire à une véritable catastrophe si le navire transportant du gaz liquéfié avait été touché », a-t-elle ajouté, en appelant « à la fin de l’escalade ».

Mise en oeuvre à la faveur du sommet international du 19 janvier à Berlin, la commission militaire conjointe est composée selon le format dit « 5+5 », avec cinq membres représentant le GNA et cinq autres le maréchal Haftar, homme fort de l’est libyen dont les forces tentent de s’emparer de Tripoli (ouest) depuis avril dernier.

Mardi en début d’après-midi, le port maritime de Tripoli ainsi que celui d’al-Chaab, un port secondaire, ont été la cible de plus de 15 roquettes, malgré l’entrée en vigueur en janvier d’un cessez-le-feu fragile et peu respecté.

Selon Amin al-Hachemi, porte-parole du ministère de la Santé du GNA, trois civils ont été tués et cinq autres blessés.

« Il est clair que l’objectif des bombardements systématiques des zones résidentielles, de l’aéroport et du port, en plus du blocage total des installations pétrolières, est de provoquer des crises pour les citoyens dans tous les aspects de leur vie », a noté le communiqué du GNA.

Dans son texte, le GNA a également condamné les « violations commises avant et pendant la trêve », les qualifiant de « crimes de guerre documentés » nécessitant « des mandats d’arrêt » internationaux.

Il a dénoncé « le mépris continu » de la résolution du conseil de sécurité de l’ONU adoptée la semaine dernière et des décisions du sommet international de Berlin.

Les belligérants libyens avaient entamé mardi une nouvelle série de pourparlers militaires indirects, en présence de l’émissaire des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé.

« Sans un cessez-le-feu durable (…), les négociations n’ont aucun sens. Il ne peut y avoir de paix sous les bombardements », a encore souligné le GNA.

RDC: en Ituri, les victimes d’un « crime contre l’humanité » demandent de l’aide à la présidente de l’Assemblée nationale

Des femmes de l’Ituri, qui ont fui un conflit digne d’un « crime contre l’humanité » d’après les Nations unies, ont fait part de leur désespoir à la présidente de l’Assemblée nationale Jeanine Mabunda, en « visite de solidarité » auprès des déplacés dans l’est de la République démocratique du Congo.

« Faites confiance aux institutions », a déclaré mardi sur place Mme Mabunda. Le gouvernement « travaille assidûment au retour de la paix », a-t-elle assuré.

« Comme femme, +maman+ Mabunda peut mieux comprendre notre détresse. Notre souci est de retourner chez nous. Pour cela, l’État doit renforcer la sécurité », a déclaré à l’AFP Pauline, 53 ans, l’une des quelque 27.000 déplacés qui survivent dans trois camps à Bunia, le chef-lieu de l’Ituri (nord-est).

Des centaines de milliers de civils ont fui le nord de la province après des vagues de violences qui ont tué 701 personnes depuis fin 2017, d’après un rapport du bureau des droits de l’homme des Nations unies publié en janvier.

« Nous avons pu confirmer les crimes contre l’humanité », a affirmé la Haut-commissaire aux droits de l’homme Michelle Bachelet après une visite à Bunia fin janvier.

« Maman » Pauline affirme avoir fui avec ses cinq petits enfants après la mort de son mari en décembre 2018 lors d’une attaque dans le territoire de Djugu, épicentre des violences.

Ses voisines Bavazi et Célestine disent avoir échappé à une autre vague de massacres en mai 2019.

« Les autorités devraient tout faire pour mettre fin à la crise. Nous avons aussi droit à une vie décente », affirme Célestine.

Mme Mabunda était lundi au chevet des déplacés de Beni victimes de la violence du groupe armé ADF dans la province voisine du Nord-Kivu. Elle doit se rendre mercredi à Bukavu (Sud-Kivu).

Un conflit en Ituri avait tué des dizaines de milliers de personnes entre 1999 et 2003. Il opposait deux communautés, les Lendu, majoritairement agriculteurs, et les Hema, éleveurs et commerçants, dans cette province aurifère et pourvue de pétrole, frontalière de l’Ouganda et du Soudan du Sud.

Depuis fin 2017, « la grande majorité des victimes des attaques semblent avoir été visées en raison de leur appartenance à la communauté hema (au moins 402 membres de cette communauté tués entre décembre 2017 et septembre 2019) ». « L’un des enjeux majeurs du conflit est en effet le contrôle des terres par les Lendu », ajoute le rapport conjoint de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) et du bureau des droits de l’homme.

Syrie: le premier vol civil en huit ans atterrit à l’aéroport d’Alep

Un vol civil transportant ministres syriens et journalistes a atterri mercredi à l’aéroport d’Alep, en provenance de Damas, le premier en huit ans de conflit, a rapporté un correspondant de l’AFP à bord de l’avion.

Ce vol intervient quelques jours après que les forces gouvernementales ont reconquis tous les secteurs autour d’Alep, sécurisant la deuxième ville du pays en repoussant jihadistes et rebelles qui tiraient des roquettes sur la grande métropole du nord.

La réouverture de l’aéroport d’Alep et la récente reconquête de l’autoroute M5 qui relie la ville à la capitale Damas représentent une victoire symbolique et économique pour les autorités de Bachar al-Assad.

Les ministres du Transport et du Tourisme se trouvaient à bord de l’Airbus A320 de la compagnie nationale Syrian Air qui a décollé de la capitale, avec à son bord un groupe de journalistes invités par le ministère de l’Information.

Après un vol de 40 minutes, l’avion a atterri à 11H22 (09H22 GMT) à Alep, où des responsables et des employés étaient rassemblés dans une atmosphère festive pour accueillir les passagers.

Cité par l’agence officielle Sana, le ministre des Transports Ali Hammoud a salué la réouverture de l’aéroport et la reprise prochaine –à une date toutefois à préciser– des vols intérieurs et internationaux.

« C’est une victoire significative réalisée grâce aux sacrifices de l’héroïque armée syrienne et la détermination du peuple syrien », a-t-il lancé.

Lundi, les autorités avaient indiqué que des vols vers Damas et Le Caire seraient programmés « dans les prochains jours ».

L’aéroport d’Alep, à l’est de la métropole, a interrompu tous les vols commerciaux en 2012, l’année où des groupes rebelles ont pris le contrôle des quartiers Est de la ville.

Chef-lieu de la province du même nom, Alep a été reprise dans son intégralité fin 2016 par le pouvoir de Bachar al-Assad.

Des vols tests ont été effectués en 2017.

Les reconquêtes aux environs d’Alep se déroulent dans le cadre d’une offensive lancée en décembre avec le soutien de Moscou, contre l’ultime grand bastion jihadiste et rebelle dans le nord-ouest syrien, à savoir la région d’Idleb et des secteurs limitrophes.

Les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda) dominent encore plus de la moitié de la province d’Idleb et des secteurs attenants dans celles d’Alep, de Hama et de Lattaquié.

Depuis décembre, près de 900.000 personnes ont été déplacées par les violences, selon l’ONU.

Déclenchée en mars 2011 par la répression de manifestations pacifiques, la guerre en Syrie a fait plus de 380.000 morts.

Syrie: vive réaction de Moscou à une menace d’offensive militaire d’Erdogan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est attiré une mise en garde immédiate de Moscou après avoir menacé de lancer rapidement une offensive militaire contre les forces syriennes dans la région d’Idleb (nord-ouest).

Cet échange musclé intervient alors que la situation humanitaire a atteint un point critique dans cette région, dernier bastion rebelle et jihadiste en Syrie, où près d’un million de personnes ont fui une offensive du régime appuyée par l’aviation russe.

Signe de la tension extrême dans la zone, M. Erdogan a réitéré son ultimatum au régime pour qu’il se retire d’ici fin février à l’est d’une autoroute clé et des abords de postes d’observation turcs à Idleb.

« Il s’agit de nos dernières mises en garde (…) Nous pourrons surgir une nuit sans crier gare. Pour le dire d’une manière plus explicite, une opération à Idleb est imminente », a menacé le chef de l’Etat turc.

La Russie, parrain du régime, a immédiatement réagi. Une telle opération serait « la pire des options », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Cette passe d’armes intervient alors que des discussions entre Ankara et Moscou ont échoué jusqu’à présent à réduire les tensions à Idleb.

L’offensive de Damas a provoqué une crise ouverte avec Ankara, qui appuie certains groupes rebelles, lorsque plusieurs soldats turcs déployés à Idleb ont été tués par des bombardements syriens, début février.

– Exode massif de civils –

Ces tensions ont aussi suscité des frictions entre Ankara et Moscou, qui coopèrent étroitement en Syrie depuis 2016, en dépit de leurs intérêts divergents.

Les deux pays ont notamment parrainé en 2018 un accord dans la station balnéaire russe de Sotchi visant à faire taire les armes.

Ankara voit d’un mauvais oeil l’avancée du régime à Idleb, région frontalière de la Turquie, redoutant un nouvel afflux de déplacés sur son sol. Quelque 3,7 millions de Syriens y ont déjà trouvé refuge depuis 2011.

Après plusieurs semaines d’offensive des forces du régime syrien déterminées à reprendre la région d’Idleb, la situation humanitaire est catastrophique.

Selon l’ONU, environ 900.000 personnes, en vaste majorité des femmes et des enfants, ont fui depuis début décembre l’offensive menée par le régime d’Assad et Moscou dans la région d’Idleb et ses environs.

Jamais le pays, en guerre depuis 2011, n’a connu un tel exode sur une période de temps aussi courte. Au total, le conflit syrien a poussé à l’exil des millions de civils et tué plus de 380.000 personnes.

Lors d’une conférence de presse à Istanbul mercredi, une coalition d’ONG syriennes a exhorté « le monde à se réveiller et à stopper le carnage » à Idleb, dressant un état des lieux alarmiste de la situation humanitaire dans cette province.

Selon la Coalition des ONG syriennes (SNA), « les camps de réfugiés déjà construits sont surpeuplés (…) et les civils n’ont d’autre choix que de dormir à l’air libre », malgré les températures hivernales.

– Hôpitaux touchés par des frappes –

Ces ONG estiment qu’une aide d’urgence de 310 millions d’euros est nécessaire pour faire face aux besoins essentiels de ces déplacés qui ont trouvé refuge à proximité de la frontière turque, s’entassant par dizaines de milliers dans des camps de fortune.

Selon l’OSDH, plus de 400 civils, dont 112 enfants, ont péri depuis que le régime, appuyé par l’aviation russe, a lancé une nouvelle offensive dans le nord-ouest mi-décembre.

De nombreuses ONG accusent le régime syrien et la Russie de cibler des populations et infrastructures civiles.

Sur les 550 structures sanitaires de la région, seule la moitié est encore opérationnelle, a décrié mardi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Selon l’agence de l’ONU pour l’enfance (Unicef), les deux derniers hôpitaux opérationnels dans l’ouest de la province d’Alep, voisine d’Idleb, dont une maternité, ont été touchés par des frappes.

En dépit des mises en garde répétées d’Ankara, les forces gouvernementales poursuivent leur offensive et concentrent actuellement leurs opérations dans l’ouest de la province d’Alep, a indiqué l’OSDH.

Les prorégime tentent de progresser « en direction de la montagne Cheikh Barakat », qui surplombe de vastes régions dans l’ouest d’Alep et le nord d’Idleb, près de la frontière turque, d’après l’OSDH.

Torrent de critiques sur le Japon pour sa gestion du Diamond Princess

Les critiques pleuvent sur le gouvernement japonais, accusé de ne pas avoir pris de dispositions radicales à temps pour endiguer la propagation du coronavirus sur le paquebot Diamond Princess où la première période de quarantaine prend en théorie fin mercredi.

Les 3.711 personnes embarquées sur ce navire battant pavillon britannique avaient été mises en quarantaine au large du Japon le 5 février, après que le coronavirus eut été détecté sur un passager qui avait été débarqué à Hong Kong.

Sur le papier, les règles étaient claires: les passagers étaient confinés dans les cabines, sauf pour de brèves sorties sur le pont, avec port de masques et évitement de contact.

Mais, outre que plusieurs ont dénoncé des comportements inappropriés (certains discutaient sans masque ou fumaient sur le pont), des doutes ont vite surgi quant à l’efficacité des dispositions prises.

En quelques jours, des tests ont répertorié plusieurs centaines de personnes porteuses du virus. Mardi, 542 cas avaient été signalés alors même que tous les résultats n’étaient pas connus.

Quant aux membres d’équipage, ils n’ont pas été placés à l’isolement, partageant les espaces de travail et de vie, les salles de bains, en portant simplement des masques et des gants lors de l’interaction avec les passagers (distribution de repas, de serviettes, de journaux, etc.)

– La « peur » d’un spécialiste –

Au moins deux représentants du gouvernement ont eux-mêmes présenté des tests positifs au virus après avoir travaillé sur le navire.

La critique la plus vive, faite sur un ton direct extrêmement rare au Japon dans les milieux officiels ou universitaires, est venue d’un expert japonais. Pour Kentaro Iwata, professeur à la division des maladies infectieuses de l’Université de Kobe interrogé par l’AFP, la mise en quarantaine à bord du navire est « un échec majeur, une erreur » et justifie le « scepticisme » de l’étranger.

« J’ai été en Afrique pour traiter l’épidémie d’Ebola. J’ai été dans d’autres pays pour le choléra, en Chine en 2003 pour m’occuper du Sras (…) Jamais je n’ai eu peur d’être moi-même infecté », assène-t-il par ailleurs dans une vidéo en anglais où il dit avoir eu « peur » et qualifie tout ce qu’il a vu sur le bateau de « chaotique ».

Des responsables japonais ont cependant défendu cette approche, dont Shigeru Omi, ancien chef régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui conseille le gouvernement et selon qui la quarantaine a « un effet très positif » sur la réduction des infections.

« Nous pensons que la majorité des infections se sont produites avant la date à laquelle les mesures de quarantaine ont commencé », a-t-il déclaré aux journalistes.

Cela ne semble pas avoir convaincu les gouvernements des Etats-Unis, de Corée du Sud, d’Italie, du Canada ou encore d’Australie qui ont décidé d’évacuer leurs citoyens.

Plus de 300 Américains ont été rapatriés et plus de 200 Canadiens devraient suivre sous peu.

Nancy Messonier, une fonctionnaire du Centre de contrôle des maladies des États-Unis, a déclaré aux journalistes que « les données provenant du Japon suggèrent qu’il existe un risque plus élevé parmi les personnes à bord du navire ».

Les salves de reproche ont placé les responsables japonais sur la défensive.

– Le Japon « n’est pas parfait » –

« Il n’y avait pas d’accord international établi sur la manière de répondre et sur qui est responsable ni sur quand débarquer », justifie M. Omi, arguant que les bateaux avec des cas de coronavirus ont été refoulés dans de nombreux ports.

Et d’ajouter: « aucune organisation n’est parfaite, le Japon ne fait pas exception. »

Le ministre de la Santé, Katsunobu Kato, a admis mardi l’existence de critiques, mais a déclaré que le gouvernement se concentrait sur la « santé des membres d’équipage et des passagers ».

L’identification du moment où des infections ont pu commencer sur le navire a été rendue plus difficile par la lenteur du déploiement des tests, avec moins de 300 personnes initialement testées et l’éventail n’a été élargi que progressivement pour inclure les groupes à risque.

Le gouvernement japonais a été pris de court, manquant de kits d’examen, mais il a attendu des jours pour demander de l’aide au secteur privé et inviter des experts à ses réunions de crise.

Il n’a terminé les tests à bord sur l’ensemble des passagers qu’un jour avant la fin de la quarantaine.

La manière dont le gouvernement a géré la crise semble avoir entamé la popularité du Premier ministre Shinzo Abe, déjà affecté par un énième scandale de favoritisme.

Selon un récent sondage, 52% des personnes interrogées disent désapprouver la réponse du gouvernement à l’épidémie.

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Au Sénégal, la forte demande chinoise perturbe le secteur de l’arachide

Les premières livraisons de cacahuètes, spécialité sénégalaise, ont trouvé acquéreurs avec une rare rapidité cette année, absorbées par l’appétit des négociants chinois. Pour le bonheur des producteurs, et au grand dam des fabricants d’huile d’arachide, privés de matière première et durement éprouvés.

Le retour des acheteurs chinois après quelques années d’absence, d’abord timidement il y a 12 mois puis massivement depuis le début de l’actuelle campagne arachidière (décembre-avril), perturbe ce secteur clé d’un pays essentiellement agricole, dont 27% des ménages cultivent l’arachide selon la Banque mondiale.

Depuis plusieurs semaines, le gouvernement sénégalais cherche une position d’équilibre entre les intérêts des très nombreux cultivateurs et ceux des usines de transformation. La Chine, quant à elle, affirme participer à la création de richesse, alors que la majorité de la population sénégalaise vit toujours en-dessous du seuil de pauvreté.

Dans le village de Sanguil, au coeur du bassin arachidier du centre du pays, des camions chargés de conteneurs vont et viennent autour d’un bâtiment dissimulé par de hauts murs qui abrite un site de décorticage des cacahuètes.

Quand le portail s’ouvre apparaissent des Asiatiques entourés d’ouvriers sénégalais qui s’affairent parmi les machines à décortiquer et les sacs d’arachide, la plante dont la cacahuète est la graine, consommée décortiquée ou pressée pour en extraire de l’huile.

Baye Niass Fall, un paysan de 50 ans, attend d’être payé, le sourire aux lèvres, car il fait une bonne affaire en vendant, « aux Chinois », dit-il.

Les Chinois ou leurs intermédiaires proposent 300 francs CFA (0,45 euro) par kilo de cacahuètes en coque, et 525 CFA (0,8 euro) si elles sont décortiquées. Les huileries proposent généralement 210 CFA (0,32 euro) pour les cacahuètes en coque.

– Agitation sociale –

« Cette année, on ne va pas brader nos arachides », se réjouit Sidy Bâ, un responsable des planteurs.

La Chine est le premier importateur des cacahuètes sénégalaises, principale culture du pays, depuis un accord conclu avec Dakar en 2014 et renouvelé en 2019.

Depuis le début de l’année, une forte demande de la Chine, un rendement affecté par une météo défavorable et des prévisions de production jugées trop optimistes ont créé des tensions sur le marché.

Les exportateurs, notamment Chinois, ont raflé la marchandise les premières semaines. L’huilerie publique, la Sonacos, et ses trois concurrentes privées, se sont retrouvées à court de cacahuètes.

Des mouvements sociaux ont agité les huileries.

La Sonacos, qui emploie directement 4.000 personnes, s’est séparée de 500 saisonniers et a annulé le recrutement de 600 autres, selon un responsable syndical, Samuel Ndour. La Copeol, privée, a mis fin au contrat de plus de 120 saisonniers, selon un autre syndicaliste, Samba Wane.

Ayant emprunté pour financer ses achats, la Sonacos voit ses « efforts de relance compromis », s’alarme son directeur général, Modou Fada Diagne.

– Bien « précieux » –

On a accusé les professionnels chinois de « concurrence déloyale », d’aller dans les champs pour acheter la cacahuète encore en terre et de compromettre ainsi la prochaine saison en rendant indisponibles les graines nécessaires pour les semences.

Le gouvernement a également été accusé de faire profiter les travailleurs chinois des fruits d’une récolte qu’il subventionne.

L’arachide est « la marchandise la plus précieuse du Sénégal exportée vers la Chine », selon son ambassade à Dakar.

D’environ 100.000 tonnes en 2015, les exportations sont passées à 200.000 tonnes l’an dernier, précise-t-elle dans un message à l’AFP, assurant que la demande chinoise « a favorisé le développement de l’agriculture locale ».

Les producteurs ont écoulé leurs graines « à un prix jamais imaginé », a de son côté affirmé à la presse le ministre sénégalais de l’Agriculture, Moussa Baldé.

– L’arachide comme le gaz –

Certes, 1.500 emplois seraient menacés dans les huileries, mais « il y a un million de producteurs qui sont contents », selon lui.

Pour autant, l’Etat vient de suspendre les exportations, le tonnage convenu en début de campagne ayant été vite atteint, sur un total d’1,4 million de tonnes attendues sur le marché.

Le ministre « espère » que, d’ici à mai et la fin de la commercialisation, la Sonacos fera une collecte suffisante pour faire tourner ses usines.

L’essayiste sénégalais Adama Gaye, auteur de « Chine-Afrique: le dragon et l’autruche », voit dans cette situation un exemple d’un risque couru à l’échelle du continent et généralement reproché aux puissances étrangères: « confiner les pays africains à un statut de producteurs de matières premières, sans valeur ajoutée ».

« L’arachide n’est que la version agricole de ce que gaz, pétrole et mines ont été dans un passé récent » et l’Afrique doit « exiger l’installation d’huileries pour capter une partie de la manne », dit-il.

Mais il faudra compter avec les producteurs, prévient leur représentant Sidy Bâ: « Avec l’ouverture des marchés et les réseaux sociaux, les paysans d’aujourd’hui savent qui paie le plus et qui paie le moins ».

Au Pakistan, retour de la musique pachtoune après les années de sang

Pendant des années, tirs de Kalachnikov et attentats assourdissants ont couvert les mélodies endiablées de la musique des Pachtounes. Mais la tradition séculaire fait son retour alors que la situation sécuritaire s’améliore dans le nord-ouest du Pakistan, d’où ce groupe ethnique est originaire.

Les spectacles qui se déroulaient autrefois en secret, par crainte de représailles de groupes extrémistes, reprennent vie. Les magasins d’instruments de musique sont à nouveau ouverts et prospèrent, tandis que des chanteurs pop pachtounes ont la faveur des chaînes de télévision pakistanaises.

« La musique est le piment de la vie… elle fait partie de notre culture depuis des temps immémoriaux », affirme Farman Ali Shah, un poète du village de Warsak, près des zones tribales frontalières de l’Afghanistan et de ses quatre décennies de conflit.

Les mélodies pachtounes reposent sur des accords de rubabs, des instruments à corde traditionnels, posés sur le son clair des tablas, les percussions locales.

Elles poussent les hommes, dans cette culture très conservatrice et patriarcale où les femmes sont absentes des évènements publics, à des danses en cercle. Chaque participant y tourbillonne avec force moulinets des bras et autres pirouettes.

« Pendant des siècles, nous avons été une société libérale », assure pourtant le joueur de rubab et député Haider Ali Khan, originaire de la vallée de Swat. « Nous aimons notre religion mais en même temps nous aimons notre musique traditionnelle », ajoute-t-il.

Longtemps, les mélodies pachtounes ont pourtant été réduites au silence par les extrémistes.

A partir des années 1970, des mouvements islamistes rigoristes ont gagné en influence dans les zones pachtounes le long de la frontière avec l’Afghanistan. Leurs interprétations strictes de l’islam méprisaient la musique.

– Chaos –

Puis l’extrémisme est devenu violent, après l’invasion soviétique de l’Afghanistan en 1979, qui a vu l’émergence d’une génération de moudjahidines. Les talibans, au pouvoir à Kaboul entre 1996 et 2001, avaient interdit la musique.

L’intervention d’une coalition internationale menée par les Etats-Unis en Afghanistan a renversé leur règne. Mais elle a aussi plongé le Pakistan dans le chaos.

De nombreux groupes insurgés s’y sont réfugiés. Un mouvement taliban pakistanais s’est formé, prenant le contrôle de certaines parties du Khyber Pakhtunkhwa, la province du Nord-Ouest dont Peshawar est la capitale.

« Les extrémistes tuaient les artistes et les chanteurs pour créer la peur », explique le chanteur Gulzar Alam, lui-même attaqué à trois reprises, et qui s’est réfugié ces dernières années en Afghanistan.

« Si vous enlevez la culture d’une communauté, d’une tribu ou d’un groupe ethnique, la communauté sera éliminée », déplore-t-il.

Les représentations publiques ont été pratiquement interrompues par les attentats-suicides. Des bombes explosaient dans les marchés de CD. Les magasins d’instruments étaient anéantis.

Quelques courageux continuaient à inviter des musiciens pour des spectacles privés et autres mariages. Mais les groupes devaient se produire sotto voce, pour éviter d’être entendus par les islamistes.

« Ils demandaient aux gens d’arrêter la musique, mais les villageois ne les ont jamais acceptés », se souvient Noor Sher, dont la famille fabrique des rubabs à la main depuis 25 ans.

Des musiciens d’Afghanistan, où les Pachtounes constituent la principale ethnie, ont aussi fui la violence faisant rage dans leur pays. Certains se sont installés à Peshawar, où ils ont ouvert des écoles de musique, maintenant la tradition en vie.

– « Libérer l’esprit » –

L’armée pakistanaise a intensifié ses efforts pour vaincre les extrémistes en 2014. La sécurité s’est considérablement améliorée depuis.

Entre 2015 et 2018, les morts violentes – à caractère extrémiste, politique ou criminel – ont chuté de 80% dans le pays, passant de 6.574 à 1.131 décès répertoriés, selon le CRSS, un centre de recherche pakistanais.

« Maintenant, la situation est bonne, très bonne. Nous pouvons jouer n’importe où, quand les gens nous invitent », estime Akhtar Gul, un joueur de rubab.

Mais beaucoup restent prudents dans le nord-ouest pakistanais, craignant toujours des représailles. Certains interviewés par l’AFP ont refusé de critiquer les extrémistes.

Les attitudes conservatrices envers la musique continuent en outre de résonner dans la région. Abdul Latif, 24 ans, cache ainsi son amour pour le rubab à sa famille, qui considère que cet instrument dissone avec l’islam.

« Cela fait partie de la culture pachtoune, mais je pense que ma famille n’en est pas consciente », observe-t-il.

Pour des musiciens comme Gulzar Alam, forcés de fuir, les dégâts sont plus profonds.

« Il faut beaucoup de temps pour libérer l’esprit ou le cerveau des artistes de la peur », explique-t-il depuis Kaboul, qu’il cherche à quitter pour vivre en réfugié dans un pays occidental.

« On peut changer la politique d’un gouvernement d’un simple coup de crayon, cela ne prend pas beaucoup de temps », remarque le député Haider Ali Khan. « Mais changer l’état d’esprit que vous avez forgé en deux ou trois décennies, ce n’est pas facile », dit-il.

Haïti: le Premier ministre fustige des policiers ayant provoqué des incendies

Le Premier ministre démissionnaire haïtien Jean-Michel Lapin a fustigé mardi les policiers qui ont incendié les stands du carnaval à Port-au-Prince, dénonçant des « actes barbares » qui « ne cadrent pas avec la démocratie ».

Lundi soir, à l’issue d’une manifestation de policiers, des incendies ont ravagé la quasi-totalité des stands construits sur la place du champ de Mars, à quelques centaines de mètres du palais présidentiel. Le carnaval national est prévu les 23, 24 et 25 février.

« Le comportement de ce groupe de citoyens, ces policiers et policières, a placé la population qui était là dans une situation difficile car ils ont (procédé à) des tirs et ont incendié des biens publics », a dit M. Lapin à la presse mardi.

« Ces actes barbares, illégaux, inadmissibles et indignes du policier, viennent rappeler la violence aveugle des extrémistes et des terroristes », a-t-il ensuite dénoncé dans un communiqué.

Devant la presse, le Premier ministre démissionnaire a toutefois reconnu comme « justes » les revendications des policiers concernant la revalorisation de leurs salaires, primes de risques et assurances.

Depuis plusieurs mois, les agents de la police nationale d’Haïti réclament le droit de former un syndicat qui assurerait la transparence dans les négociations avec leur hiérarchie.

Des voix se sont élevées dans la société civile haïtienne pour appeler à l’annulation du carnaval, au regard des immenses difficultés auxquelles le pays fait face.

Mais le chef du gouvernement intérimaire a assuré que les festivités se tiendraient aux dates prévues, et sur le parcours traditionnel.

« L’Etat a la responsabilité de respecter chaque droit fondamental, ce qui veut dire qu’il est de la responsabilité de l’Etat de porter des loisirs et réjouissances à tout le monde », a lancé M. Lapin.

Depuis le début de l’année, Haïti enregistre une recrudescence des enlèvements contre rançon, qui s’ajoutent aux luttes entre bandes armées qui empêchent régulièrement la circulation sur les principaux axes routiers du pays.

Par ailleurs, aucune issue n’a encore été trouvée à la crise politique qui paralyse le pays depuis plus d’un an.

Haïti n’a ainsi pas de cabinet ministériel opérationnel. M. Lapin, nommé en mars 2019, a présenté sa démission l’été dernier.

Et face à l’appauvrissement de la population, accélérée par une inflation de plus de 20%, l’opposition réclame toujours la démission du président Jovenel Moïse, impliqué « dans un stratagème de détournements de fonds » selon la Cour des comptes.