Le Groupe BGFIBank, acteur majeur du financement des infrastructures

Le Groupe BGFIBank, première institution financière d’Afrique Centrale, présent dans 11 pays, intervient depuis cinq décennies dans l’accompagnement et le financement de projets d’infrastructures sur le continent. Son P-DG, Henri-Claude Oyima, décrypte les enjeux et les perspectives du secteur en Afrique.

Quels sont aujourd’hui les besoins en termes de financement des infrastructures en Afrique ?

Il est incontestable que le manque d’infrastructures en Afrique est un obstacle majeur à son développement et à sa croissance économique. En effet, les coûts élevés des facteurs de production, induits par la mauvaise qualité des infrastructures sur le continent, lui font perdre plusieurs points de croissance chaque année et freinent son développement.

Par ailleurs, l’Afrique est confrontée au défi de sa forte poussée démographique qui accroît l’urgence d’accélérer le rythme des investissements en infrastructures. À l’horizon 2050, le continent africain devrait accueillir autour de 2,3 milliards d’habitants. Dans ce contexte, le développement d’un réseau d’infrastructures de qualité devient une nécessité absolue.

Bien que de nombreux progrès aient été réalisés au cours des dernières années avec l’appui des partenaires multilatéraux et de la Chine, qui s’est positionnée progressivement comme un acteur incontournable, les besoins en infrastructures restent énormes dans la plupart des secteurs.

Du secteur des transports à celui des télécommunications, en passant par l’énergie, l’adduction d’eau, la santé et l’éduction, des investissements massifs restent à réaliser afin de rattraper le retard accusé par l’Afrique. D’après les dernières estimations de la Banque africaine de développement (BAD), entre 130 à 170 milliards de dollars par an seraient nécessaires pour combler le gap de financement des infrastructures du continent.

Outre les besoins de financement, les infrastructures en Afrique souffrent également du manque de ressources techniques et de problèmes de conception. Ces insuffisances pèsent fortement sur son niveau de développement social et économique, alors que, parallèlement, le continent présente de nombreux atouts et des perspectives d’investissements favorables.

Aujourd’hui plus qu’hier, l’Afrique a besoin à la fois d’infrastructures de structures et de superstructures pour accroître sa compétitivité, sa productivité économique et accélérer son développement social et économique. Dans cette perspective, elle a plus que jamais, besoin de mécanismes adaptés et innovants pour le financement de ces infrastructures.

Les retards que nous observons aujourd’hui sont rattrapables, pour autant que l’on se donne réellement les moyens de relever ces défis multiformes afin de soutenir l’essor du continent africain.

Quel est le rôle de BGFIBank, quels types d’infrastructures le Groupe accompagne-t-il, dans quels secteurs et dans quels pays ?

Depuis près de cinquante ans, le Groupe BGFIBank, qui est le premier acteur financier en Afrique centrale, participe au financement des infrastructures africaines. Nous le réalisons dans nos onze pays d’implantation, dans de nombreux secteurs d’activité, et notamment ceux à fort impact tels que l’énergie, l’eau, le logement, le bâtiment, les industries, la santé et l’éducation. Ces investissements nous permettent aujourd’hui de jouer un rôle de premier plan dans l’atteinte tant de l’Objectif 10 de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (« des infrastructures de classe mondiale quadrillant l’Afrique »), que des Objectifs du développement durable (ODD) – plus de 80 % des ODD dépendent en effet, sous une forme ou une autre, du développement des infrastructures.

Pour illustrer l’intervention du Groupe BGFIBank dans le financement des infrastructures en Afrique, je me limiterai principalement à trois exemples récents:

– en Côte d’Ivoire, nous avons contribué activement au financement du Plan d’entretien routier 2017-2019. Nous avons ainsi aidé à lever (grâce à notre filiale BGFI Capital) 80 milliards de FCFA (environ 122 millions d’euros), ce qui a contribué à maintenir un réseau routier de qualité en Côte d’Ivoire, renforçant ainsi l’attractivité du pays ;

– au Gabon, nous avons mobilisé des financements importants, particulièrement dans le secteur des télécommunications, qui ont permis de couvrir 85 % du territoire national afin de généraliser l’accès à la 3G, puis à la 4G ;

– enfin, au Cameroun, fort de nos dix années de présence, nous avons participé à des projets d’investissements (notamment dans les infrastructures sociales, l’énergie, l’industrie) dont le montant cumulé atteint 175 milliards de FCFA (soit environ 270 millions d’euros).

Nous intervenons aussi bien en amont et en aval des projets.

En amont, notre expertise en matière de structuration des opérations de financement est mobilisée, principalement par le biais de notre société d’ingénierie financière BGFI Capital, la banque d’investissement du Groupe. Nous intervenons en qualité d’arrangeur et nous assurons à ce titre la structuration complète du financement. Notre intervention est particulièrement appréciée par les États que nous accompagnons. En effet, le montage financier d’importants projets d’infrastructures (et surtout s’il s’agit d’infrastructures structurantes) constitue une phase critique de leur cycle de vie, et les pouvoirs publics ne disposent pas nécessairement de toute l’expertise nécessaire pour, non seulement, conduire le processus à son terme, mais aussi le faire dans les conditions les plus avantageuses. Nos interventions sont donc sources d’externalités positives et génèrent des transferts de compétence qui bénéficient aux décideurs du secteur public avec lesquels nous travaillons en étroite collaboration.

En aval, nous assurons la mise à disposition des fonds, grâce à notre vaste réseau de filiales ou d’agences bancaires. En qualité de banque agent ou de banque participante, nous assurons la gestion quotidienne des flux de financement.

Quelle que soit notre position dans le financement des projets d’infrastructures, notre préoccupation première demeure la bonne prise en charge des spécificités et des particularités du projet et de son porteur, i.e. l’adéquation entre le planning d’exécution des travaux et le plan de trésorerie, la sécurité du montage financier. Loin d’être simple spectateur dans le processus de financement des infrastructures, notre démarche s’inscrit dans une logique de conseil. À titre d’exemple, au Cameroun, nous avons couvert la chaîne globale de financement d’un projet de 33 milliards FCFA (50 millions d’euros) en qualité de banque arrangeur de l’opération, de banque agent de la facilité mais aussi de banque agent des sûretés.

Comment ces projets sont-ils financés par BGFIBank, en mobilisant quels services et outils de financement ?

Comme je l’ai indiqué, l’accompagnement par BGFIBank des projets d’investissements reste multiforme. Cela implique des services et des outils de financement distincts mais néanmoins complémentaires. Le rôle endossé par BGFIBank dépend beaucoup du contexte ou des besoins spécifiques du projet. Il peut ainsi inclure (cumulativement ou non) un rôle (i) de conseil afin de structurer la solution sur mesure, (ii) d’arrangeur chef de file afin de mettre ladite solution en exécution, (iii) de prêteur pour tout ou une partie du capital requis et (iv) d’agent pour s’assurer de la bonne gestion de la solution pour l’ensemble des parties prenantes jusqu’à la maturité du financement.

L’accompagnement de BGFIBank peut également prendre la forme d’autres outils plus classiques : apports en trésorerie (crédit à moyen terme, financement du cycle d’exploitation), lettres de crédit, émission de cautions et de garanties.

Qui sont les différentes parties prenantes d’un projet d’infrastructures et quels partenariats nouez-vous avec elles ?

Compte tenu des montants financiers importants qu’ils impliquent souvent, mais aussi de leur nature même, les projets en matière d’infrastructures mobilisent généralement plusieurs parties prenantes. En Afrique, les projets d’infrastructures et leurs cadres de partenariats sont encore rendus plus complexes, d’une part, parce qu’ils impliquent souvent des acteurs locaux pour les uns, et étrangers ou internationaux pour les autres, et, d’autre part, du fait d’un environnement davantage affecté par l’incertitude ou le risque (déficits de transparence, cadre politique propice ou d’une géographie économique favorable).

Cette dimension partenariale est sans doute aussi importante que les volets strictement financiers (mobiliser des financements, procéder aux décaissements, etc.) ou techniques (réalisation matérielle des ouvrages). En Afrique sans doute plus qu’ailleurs, la qualité des partenariats noués, ainsi que la permanence du dialogue entre les différents acteurs impliqués est déterminante dans la réussite des projets à mener.

Si les parties prenantes varient fortement d’un projet à un autre, compte tenu de leur nature, de leur envergure ou leur complexité, le portefeuille de projet d’infrastructures de BGFIBank nous a permis d’être en contact avec différentes catégories de parties prenantes, à savoir :

– les États et leurs différents démembrements (décideurs, corps de contrôle, agences d’exécution, organes de régulation et notamment ceux en charge de la passation des marchés);

– les partenaires techniques et financiers (bailleurs de fonds, agences de coopération internationale);

– les banques (dans le cadre des financements en pool);

– les bureaux d’études et de vérification;

– le secteur privé (et en particulier les entreprises qui réalisent les travaux d’infrastructures, ainsi que les fournisseurs d’équipements ou les prestataires impliqués dans la réalisation du projet);

– différents experts ou corps de métiers (avocats, commissaires aux comptes, architectes, experts environnementaux).

Quelles sont vos ambitions en matière de financement des infrastructures, à la veille de votre prochain plan stratégique ?

Le Groupe BGFIBank compte lancer, dès janvier prochain, son nouveau Projet d’entreprise « Dynamique 2025 », succédant ainsi au Projet d’entreprise « Excellence 2020 » lancé en 2016 et qui arrive à terme cette année. Parmi les grandes ambitions exprimées dans la nouvelle dynamique du Groupe BGFIBank, nous entendons nous hisser durablement parmi les établissements de référence en Afrique en matière de financement des investissements structurants.

Très prochainement, nous allons d’ailleurs dévoiler les premiers projets structurants que nous allons accompagner dans le cadre de notre prochain plan de développement. Des changements importants interviendront dans nos politiques et nos pratiques, pour nous permettre notamment de mieux répondre aux besoins des investissements dans les infrastructures africaines. Nous allons par exemple accorder davantage de prêts bancaires à long terme et recourir à davantage de financements innovants (financements participatifs, etc.).

Notre parfaite connaissance de nos environnements nous a déjà permis d’identifier les projets structurants que nous serons disposés à accompagner à travers divers programmes de financement. La conscience, la volonté et l’engagement des parties prenantes nous confortent dans notre détermination de faire émerger sur nos différents marchés un flux important de projets structurants bancables, indispensables au développement de l’Afrique.

Comment la crise liée à la Covid-19 change-t-elle la donne aujourd’hui pour les projets d’infrastructures et leurs financements ?

La crise inédite liée la pandémie du coronavirus que traverse le monde actuellement a eu un impact indéniable et multiforme sur les projets d’infrastructures en Afrique.

À l’instar des autres secteurs économiques, le secteur des infrastructures a été durement impacté par la crise de la Covid-19 : il a subi le ralentissement de leur rythme d’exécution voire leur arrêt, le report de certains projets, l’indisponibilité du personnel, le déficit d’approvisionnement des fournisseurs qui a engendré la pénurie de certains intrants… Le retard potentiel sur le calendrier de plusieurs projets est quasiment certain. Par ailleurs, des surcoûts devront être enregistrés en raison des mesures d’adaptation induites par la pandémie (nouvelles normes de sécurité et sanitaire, horaires de travail…).

Jusqu’ici, les États étaient les principaux investisseurs dans les projets d’infrastructures, avec une contribution de 37 %, à travers le recours à l’endettement auprès de la Chine et d’autres bailleurs de fonds internationaux. Les ressources publiques ont été mises sous pression par cette crise sanitaire sans précédent. Dans le même temps, les capacités d’endettement des États sont de plus en plus réduites, en raison des effets de la crise, des programmes de soutien et de relance économique, dont l’ampleur et l’urgence ont été dictées par la Covid-19.

Dans ce contexte, l’amenuisement des ressources publiques couplé à l’accroissement de l’endettement afin de lutter contre la Covid-19 ont eu pour effet de modifier l’agenda de nombreux projets en cours. Par ailleurs, les États sont contraints de repenser la manière de financer leurs infrastructures. Le modèle traditionnel basé sur leur endettement peut ne plus suffire pour permettre au continent africain de combler son retard infrastructurel.

Les projets d’infrastructures en phase d’exploitation, pour leur part, n’ont pas échappé aux effets de la crise : les mesures de confinement et l’interruption de pans entiers de nos économies ont conduit à un effondrement immédiat et brutal de la fréquentation et de l’utilisation de nombreuses infrastructures dans les secteurs tels que les aéroports, les ports et les routes notamment. Cette situation accentue la problématique relative aux nouvelles modalités de financement des infrastructures en Afrique.

Les inégalités en matière d’accès aux financements risquent à nouveau de se creuser entre les pays africains riches en ressources naturelles et ceux qui en sont moins pourvus. Si l’Afrique de l’Ouest concentre 25 % des financements en infrastructures contre 8 % pour l’Afrique Centrale, cette inégalité devrait s’accentuer davantage, au regard de la forte dépendance des économies de l’Afrique centrale au pétrole et aux mines. De même, les secteurs de l’énergie et des transports qui sont les plus grands consommateurs de financements infrastructurels, soit plus de 70 %, devraient voir leur part baisser au profit des investissements dans la santé et les télécommunications. Cette tendance s’observe d’ailleurs dans les financements que nous avons structurés et accompagnés au cours des derniers mois.

En effet, la crise du coronavirus a mis en lumière de profondes inégalités sociospatiales, non seulement en termes d’accès à l’éducation et aux soins, mais aussi à l’emploi, au transport, et au logement.

Face à ce nouveau contexte, des solutions de financements alternatives et innovantes devront être développées afin de poursuivre la dynamique engagée sur le continent au cours des dernières années. Les partenariats publics privés, les obligations en infrastructures et le financement des banques commerciales locales et internationales, devraient voir leur contribution augmenter dans le financement des infrastructures.

De plus en plus d’États africains travaillent actuellement à poser dès à présent, les bases d’une stratégie de priorisation des investissements infrastructurels, afin de garantir l’accès aux services de bases au plus grand nombre. Les priorités de financement des infrastructures vont ainsi être redéfinies.

La crise mondiale inédite, suite à la Covid-19, a eu un impact indéniable et multiforme sur les projets d’infrastructures en Afrique. Les projets d’infrastructures ont été durement impactés, avec des ampleurs variées (ralentissements, retards, reports, redimensionnements, arrêts, etc.). Ces effets néfastes sur le secteur des infrastructures étaient certainement prévisibles, étant donné d’une part que la plupart des projets sur le continent sont portés par les États, et d’autre part que les ressources propres de ces derniers ainsi que leurs capacités de mobilisation de financements ont été durement affectées par la crise sanitaire. On a également assisté à des effets d’éviction, dans la mesure où des transferts de ressources ont eu lieu dans le cadre de l’opérationnalisation des stratégies de lutte contre la Covid, ce qui, du reste, est compréhensible. Enfin, il est à noter que cet impact n’a pas uniquement concerné les projets d’infrastructures : en effet, même les infrastructures en phase d’exploitation, et notamment les aéroports, les ports, les routes… ont été fortement touchés, suite aux mesures de confinement et à l’interruption de pans économiques entiers (dont le tourisme ou le transport aérien, qui en sont les exemples les plus illustratifs). L’effondrement total et brutal de la fréquentation et de l’utilisation de ces infrastructures pose certainement davantage problème en Afrique qu’ailleurs, compte tenu du fait que sur le continent, il s’agit dans une large proportion d’infrastructures récentes, dont le financement continue encore à être pris en charge par le service de la dette.

Fort heureusement, la Covid-19, comme toute crise, apporte aussi son lot de lueurs d’espoirs ou de belles perspectives. Tout d’abord, tous les secteurs de l’activité économique n’ont pas été impactés négativement, et c’est par exemple le cas du numérique qui, en Afrique, est sorti renforcé de la crise. Le numérique a en effet été d’un grand apport dans la résilience (sociale, économique, etc.) du continent face à la Covid, et dès lors, ses usages et ses utilisateurs devraient augmenter considérablement dans les années à venir. Par conséquent, le pari peut être fait que le secteur va bénéficier au cours des périodes à venir (et du point de vue notamment de ses infrastructures) d’investissements supplémentaires considérables. Plus généralement, le secteur des infrastructures en Afrique devrait pouvoir bénéficier des nouvelles opportunités consécutives à la crise, et cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la crise a fini de mettre à nu en Afrique les profondes inégalités sociospatiales non seulement en termes d’accès dans les services sociaux (santé, éducation) mais aussi du point de vue des télécommunications (Internet, etc.), des transports, de l’emploi, du logement, etc. Ensuite, la Banque mondiale estime que 20 à 25 millions d’Africains pourraient tomber dans la grande pauvreté à cause de la pandémie : certes il ne s’agit pas à proprement parler d’une nouvelle réjouissante, mais la réponse des États africains devrait être dès à présent de poser les bases d’une stratégie de priorisation des investissements permettant notamment de garantir l’accès aux services de base aux populations les plus vulnérables. La BAD estime à 80 milliards d’euros le besoin annuel supplémentaire pour les projets d’infrastructures en cette période de crise. Enfin, une grande leçon à tirer de cette crise est que l’Homme doit désormais être au centre des priorités : par conséquent, les économies africaines s’orientent de plus en plus vers le financement des infrastructures dédiées à l’amélioration du bien-être et à la satisfaction des besoins essentiels.

La transition énergétique est-elle prise en compte dans les projets d’infrastructures et comment ?

L’énergie est de loin le plus gros défi infrastructurel de l’Afrique, avec environ 40 % du total des besoins de dépenses qui ont trait à l’énergie. Malgré tout, la part de la population ayant accès à l’électricité y est encore inférieure à 50 %. Une trentaine de pays africains sont ainsi régulièrement confrontés à des pénuries d’électricité et beaucoup payent un prix élevé pour une alimentation électrique de secours. Les 48 pays de l’Afrique subsaharienne (800 millions d’habitants) génèrent plus ou moins la même quantité d’électricité que l’Espagne (45 millions d’habitants). Beaucoup de petits pays ont des systèmes énergétiques nationaux inférieurs à 500 mégawatts. Alors qu’il représentait 16 % de la population mondiale, le continent africain pèse moins de 6 % de la consommation énergétique. Fort heureusement, le continent africain peut compter sur son énorme potentiel en matière d’énergies renouvelables : 325 jours d’ensoleillement intense par an, 15 % du potentiel hydroélectrique mondial, un bon potentiel éolien et géothermique. Ce potentiel explique aussi que la transition énergétique soit de plus en plus prise en compte dans les stratégies de développement des infrastructures en Afrique. Les projets d’infrastructures autour de ces énergies renouvelables produiront en Afrique au moins trois effets positifs : (i) ils contribueront à atténuer les effets du changement climatique (bien que, c’est important de le rappeler, le continent africain ne pèse que 3 % des émissions de gaz à effet de serre), (ii) ils permettront de remédier à l’importante pénurie d’énergie (et donc d’améliorer l’accès à l’énergie), (iii) ils faciliteront le passage au post-Covid, en contribuant à rebâtir en Afrique des économies plus solides, plus résilientes, plus égalitaires. Dans les pays africains, les projets d’infrastructures dédiés à la transition énergétique commencent à se multiplier. Au Maroc, il était prévu de porter à 42 %, au plus tard en 2020, la part des énergies renouvelables dans le bouquet électrique. Dans d’autres pays, tels que le Sénégal, le Ghana, ou l’Afrique du Sud, des infrastructures permettant de produire des énergies renouvelables (centrales solaires photovoltaïques, thermiques ou thermodynamiques) ont été financées, le plus souvent sur le modèle de partenariat public-privé.

Les banques, en tant qu’acteurs clés du financement, ont évidemment un rôle clef à jouer dans la transition énergétique. Chez BGFIBank, parce que nous sommes conscients de notre responsabilité sociale, mais également convaincus du caractère irréversible de la transition énergétique et des opportunités économiques qui découleraient, nous avons déjà entamé l’adaptation de nos politiques d’allocation des ressources ainsi que de nos instruments de financement. Notre prochain plan stratégique, dont j’ai tantôt parlé, visera également à accélérer notre adaptation à la transition énergétique. Cela exigera, entre autres, une expression plus forte de notre responsabilité sociétale ainsi que de notre volonté de contribuer à la préservation de l’environnement. Il s’agit pour nous de garantir une meilleure prise en compte des intérêts de toutes les parties prenantes (y compris les populations potentiellement impactées par la réalisation des infrastructures), une place accrue des considérations environnementale ou de l’adaptation au changement climatique dans nos critères d’analyse et d’évaluation des projets.

Quelle est votre analyse de l’évolution du financement des infrastructures en Afrique ? Comment répondre aux besoins ? Faut-il mobiliser davantage le secteur privé et comment ?

De mon point de vue, les investissements dans les infrastructures resteront pour longtemps encore en Afrique un levier majeur de la croissance et du développement. Trois éléments me paraissent néanmoins essentiels : un financement adéquat, d’excellentes capacités institutionnelles et une bonne attention portée par l’État sur les besoins des citoyens ou des utilisateurs actuels et futurs des infrastructures. Je suis également convaincu que la qualité des infrastructures constitue en Afrique un enjeu fondamental, compte tenu non seulement du déficit infrastructurel ou du des ressources limitées, mais aussi du fait que 40 % des infrastructures en Afrique sont gaspillées. Une infrastructure de qualité doit répondre à cinq critères : (i) l’efficacité économique, (ii) la résilience face aux catastrophes naturelles, (iii) la sécurité, (iv) la durabilité environnementale et sociale, et (v) la contribution à la société et à l’économie. Il est fondamental que les pays africains, d’une part privilégient une approche plus sélective dans le choix et le financement des infrastructures qu’ils réalisent (prioritaires, durables et axées sur le long terme) ; et d’autre part alignent leurs investissements dans ces infrastructures sur les stratégies nationales de développement économique à long terme.

Comme je l’ai tantôt rappelé, aujourd’hui jusqu’à deux tiers du financement des infrastructures (environ 30 milliards de dollars) proviennent de sources nationales, et donc du contribuable africain. Cela signifie que ces derniers participent considérablement au financement des infrastructures. Par conséquent, les ressources complémentaires devront être mobilisées auprès d’autres catégories d’acteurs, parmi lesquels le secteur privé. À ce jour, les capitaux privés ont joué un rôle très limité dans le financement des infrastructures en Afrique. En 2017, les flux privés s’élevaient à 2,6 milliards de dollars, soit seulement 4 % de l’investissement total dans les infrastructures sur le continent. Les investissements dans des projets d’infrastructures publiques à participation privée sont également restés limités.

Pour répondre au défi du financement des infrastructures, une plus grande participation du secteur privé est tout simplement indispensable. Cela nécessitera à la fois une multiplication des espaces de consultations et d’échanges entre le secteur privé et les pouvoirs publics, mais aussi l’amélioration des cadres réglementaires et un environnement plus favorables aux investisseurs privés et institutionnels. Il existe toutefois un préalable : favoriser l’émergence d’un secteur privé fort, impliqué dans les projets nationaux.

La publicité d’un lait de toilette décapant fait polémique au Cameroun

La campagne publicitaire du lait de toilette décapant « Carimo » fait polémique depuis quelques jours au sein de la population camerounaise. En effet, dans les grandes villes du pays, de grandes affiches à l’instar de la marque présentent des personnes à la peau ébène, se prosternant devant une reine à la peau noire s’étant décaper la peau.

Cette campagne est jugée inapropriée pour une partie de l’opinion, puisque le message véhiculé est porteur de plusieurs sous entendus dégradant l’image des personnes à la peau noire. A cela s’ajoute le fait que la réclame en question procède clairement une apologie des pratiques autour de la dépigmentation de la peau.

Le message « Mettez-les à vos pieds » qui accompagne l’image va effectivement dans le même ordre de pensée. Pour le fabricant du produit la dépigmentation serait un source de pouvoir qui permettrait « d’assujettir » les personnes à la peau plus foncée. Cette idée a suscité de vives réactions sur la toile et les internautes n’ont pas hésité à exprimer leur mécontentement. De leur coté, les Laboratoires Corine Mongoue, à l’origine de la fabrication et de la commercialisation du fameux lait décapant, n’ont fait aucune déclaration et les affiches n’ont pas été retirées jusqu’à ce jour.

Le mouvement « S’engager pour le Bénin » dénonce les conditions d’organisation des présidentielles

Le mardi 13 octobre 2020, la coalition « S’engager pour le Bénin » a demandé au gouvernement actuel, l’annulation de l’ensemble des lois électorales déjà établies. Ce plaidoyer a été émis par la coalition au cours d’une déclarations de presse.

Le collectif s’affiche ainsi en tant qu’une nouvelle plateforme d’opposition afin de contester les conditions d’organisation des prochaines élections et pour dénoncer la « privatisation » du pays.  En effet le système de parrainage établi en vue des présidentielles d’avril 2021, a été largement controversé puisqu’il exclurait les principaux opposants de la course au fauteuil présidentiel.
Par ailleurs, souligons que ce mouvement qui ne se définit pas comme un parti politique, est présidé par l’ancien ministre chargé de l’Économie, des Finances et des Programmes de dénationalisation de l’Économie et des Finances, Monsieur Komi KOUTCHÉ. Rappelons que ce dernier se trouve actuellement en exil aux Etats-Unis, après avoir été condamné par la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), et ce, à 20 ans de prison par contumace.
Cependant, dans un interview accordé à Radio France Internationale (RFI) ce dernier a notamment déclaré : « Le seul opérateur économique, c’est le chef de l’État, à travers ses prête-noms… Tout l’espace institutionnel est privatisé, l’espace électoral vient d’être privatisé… Cela veut dire que sur plusieurs décennies, Patrice Talon et son clan sont les seuls à pouvoir dire qui peut être candidat, qui peut être opposant. Nous, notre rôle pour le moment, c’est de mobiliser tous nos réseaux et d’appeler à la mise en commun de l’énergie de tous les autres réseaux. Une fois que c’est fait, ce qui sera décidé sera ce qui sera fait ».

Les élues du Borgou et de l’Alibori s’engagent dans la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG)

Une séance de coaching a été organisée le jeudi 08 octobre, par le Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance (MASM) à  l’hôtel Sero Kora de Parakou. L’objectif de cet atelier était de réunir toutes les élues communales du Borgou et de l’Alibori, afin de les fédérer autour de la lutte contre les violences faites aux filles et aux femmes.

Ces dernières années, la situation au Bénin concernant les violences basées sur le genre (VGB), s’est beaucoup améliorée. Pour faire face à ce fléau, le MASM a adopté une stratégie innovante en passant par les femmes  influentes élues dans chaque commune du pays. Il s’agit de responsabiliser chacune de ces femmes afin qu’elles sensibilisent leurs communautés respectives pour ainsi parvenir à éradiquer les VGB. Elles ont donc pour mission d’entreprendre des actions concrètes, qui permettront de changer les mentalités et les comportements de certains.

En s’adressant aux femmes présentes dans l’assemblée, la Ministre des Affaires Sociales et de la Microfinance, Madame Véronique TOGNIFODE, a notamment déclaré : « Vous êtes désormais des « Ambassadrices de la protection de l’enfant et de la femme » et à ce titre, je vous invite à contribuer à la sensibilisation sur les droits et le bien-être de l’enfant et de la femme ; à servir de catalyseur en ce qui concerne le changement de comportement envers l’enfant et la femme dans nos sociétés ; à favoriser la mise en place des dispositifs de signalement et de dénonciation des cas de violences faites aux enfants et aux femmes ; à participer au suivi des cas en vue de leur référencement et de la prise en charge des victimes, puis à veiller à la poursuite des auteurs, conformément aux lois en vigueur ; à inciter à la prise de décisions en communauté et au sein des conseils communaux et de villages en faveur de la protection des droits et de la promotion de l’enfant et de la femme ; à promouvoir l’égalité des chances ; et à servir de modèle pour nos filles et nos femmes ».

Elle a également félicité l’ensemble du MASM pour son travail. En effet le ministère travaille au quotidien de paire avec la chefferie traditionnelle et les leaders religieux, dans le but d’impacter les normes socio-culturelles existantes pour éradiquer les violences basées sur le genre au Bénin. Il est effectivement grand temps que toutes les filles et les femmes puissent profiter pleinement de la place qu’est la leur au sein de la société, et ainsi participer activement au développement du Bénin.

Coronavirus : les autorités douanières ont procédé à la saisie de faux médicaments

Dans le cadre de « l’Opération OMD STOP » organisée par de L’Organisation Mondiale des Douanes (OMD), les autorités douanières béninoises ont entrepris une saisie de médicaments contrefaits ou illicites liés au Covid-19.

Ce sont  au total 99 administrations douanières à travers le monde qui ont participé à cette opération sur une durée de 3 mois. Parmi les différents participants, l’administration douanière béninoise a excellée en étant classée 4ème par les pays d’Afrique et 13ème sur 99 à l’échelle globale.

Rappelons que la lutte contre le trafic de faux médicaments avait été initiée en 2017 par le président Patrice TALON. En effet, à cette époque, les forces de police et les autorités douanières avaient travaillé de façon simultanée et coordonnée pour freiner la circulation de faux médicaments. On se souvient notamment, des différentes opérations à l’intérieur du pays et au marché d’Adjégoulè, qui avaient donné lieu à l’arrestation d’une centaine de personnes et à la saisie de plusieurs tonnes de faux médicaments.

Une fois encore, le succès de l’Opération OMD STOP a mis en lumière l’importance des autorités douanières au sujet de cette question de santé publique qui menace au quotidien la population béninoise.

Des biens culturels détenus par la France sont restitués au Bénin et au Sénégal

Le mardi 06 octobre, l’Assemblée Nationale française a voté une loi en faveur de la restitution avec transfert de propriété, de biens culturels au Bénin et au Sénégal. Cette décision a été prise dans le cadre de la politique de transfert d’œuvres culturelles, initiée en 2017 par le président français, Emmanuel Macron.

Adopté à l’unanimité avec 49 voix pour et aucune contre, le texte marque une certaine rupture, quant au principe d’inaliénabilité des collections d’art françaises. De ce fait, le Bénin comme le Sénégal, reprennent une pleine possession de ces pièces faisant partie de leur histoire respective.

Dans le cas du Bénin, 26 pièces au total seront restituées. Ce sont essentiellement des totems et des sceptres de la collection ‘‘Trésor de Béhanzin’’ pillée en 1892 dans le palais d’Abomey. Quant au Sénégal, le pays de la Teranga doit récupérer un sabre et son fourreau, appartenant selon les experts au célèbre El Hadj Omar Tall. Ces pièces officiellement détenues par le Musée de l’Air à Paris, font actuellement l’objet d’un prêt à longue durée, qui permet leur exposition à Dakar.

Pour l’hexagone, ce premier pas en avant dans le processus de restitution des œuvres d’art africaines, est perçu comme l’entrée dans une nouvelle dynamique des relations franco-africaines. Pour le président béninois Patrice TALON, la restitution de ces 26 œuvres, reste un un strict minimum. Selon lui, il faudrait voter une « loi générale” permettant de procéder à “une restitution globale sur la base d’un inventaire précis”.

Le président de la République reçoit le rapport de la Commission Béninoise des Droits de l’Homme (CBDH)

Ce mardi 06 octobre, la Commission Béninoise des Droits de l’Homme (CBDH) a rendu son premier rapport au Président de la République S.E.M Patrice TALON. L’objectif dudit document est d’établir un bilan sur l’état des droits de l’homme au Bénin.

Cet événement a donné lieu à une cérémonie solennelle qui s’est déroulée à Cotonou en présence de plusieurs personnalités politiques. Il s’agissait notamment du Garde des Sceaux, et des ministres de l’Intérieur ; de la Justice et de la Législation ; et de la Sécurité Publique. A ces derniers s’ajoutent également les commissaires de la CBDH.

Le président de la Commission, Monsieur Isidore Clément CAPO-CHICHI, a réalisé une présentation synthétique du rapport rendu, qui se veut être un outil d’aide à la démocratie. Il a félicité le gouvernement pour les progrès réalisés en termes de protection et de respect des Droits de l’Homme. Il a cependant souligné que certaines violations des droits civils et politiques subsistaient au Bénin. Il a encouragé le gouvernement à poursuivre ces efforts en ce qui concerne les droits économiques, sociaux, mais aussi culturels.

Enfin, il a mis l’accent sur les mesures prises par l’ensemble de la Commission pour faire passer le Bénin au statut le plus élevé sous l’égide du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme. Les dispositions prises devrait permettre au pays d’atteindre le statut A d’ici quelques mois. Ce positionnement permettant au Bénin de devenir membre des mécanismes régionaux et internationaux en matière de protection des droits de l’Homme.

Dons d’équipements sanitaires dans le cadre de la lutte contre le coronavirus

Le vendredi 2 octobre, le Secrétaire général du Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération, Monsieur Hervé DJOKPE, a officiellement signé un procès-verbal faisant foi du don d’équipements sanitaires par la Fondation Malta Cross international de l’Ordre Souverain de Saint Jean de Jérusalem, Chevalier de Malte, Fédération des Prieurés Autonomes (KMFAP).

Le matériel a été fourni dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Il s’agit de régulateurs et de 25 concentrateurs d’oxygène, accompagnés d’accessoires nécessaires leur fonctionnement. Également présente au moment de la signature, la directrice adjointe de cabinet du Ministre de la Santé, Madame Eléonore GANDJETO, a assuré que l’ensemble des équipements, serait déployé dans les plus brefs délais sur les sites de prise en charge. En effet, malgré les efforts constants du gouvernement, le manque de matériel reste une question centrale au cœur de la lutte contre le coronavirus.

Ce soutien vient renforcer les mesures déjà prises par le l’Etat béninois. Comme l’a rappelé Monsieur Hervé DJOKPE, ce geste fait suite à d’autres dons de la même nature de la part de KMFAP. Toujours selon Monsieur Hervé DJOKPE, ces actes de générosité témoignent de la qualité de la coopération et de l’amitié entre KMFAP et le gouvernement. C’est avec cette idée à l’esprit, que les 2 entités envisagent la construction d’une Unité Médicale d’Urgence, de Soins et d’Assistance (UMUSA). Notons que le centre créé par le biais de l’ONG Femeraid, serait installé au niveau de l’aéroport international de Cotonou.

Vaccin contre l’hépatite B obligatoire à la naissance

Le Ministre de la Santé, Monsieur Benjamin HOUNKPATIN a officiellement lancé l’introduction du vaccin contre l’hépatite B dès la naissance. Cette mesure prise sur l’ensemble du territoire national, s’inscrit dans le cadre du développement du Programme Élargi de Vaccination (PEV).

Durant son intervention, le Ministre de la Santé a rappelé que la prévalence de l’hépatite B chez les femmes enceintes varie entre 8% et 15% sur l’ensemble du continent africain. Cependant l’Afrique Subsaharienne dont fait partie le Bénin, présente des chiffres bien plus élevés, avec une prévalence estimée à 55%.

Ce vaccin est désormais disponible dans toutes les maternités béninoises. Il doit obligatoirement être administré dans les 24 heures suivant la naissance d’un enfant. L’interruption de la transmission de la maladie est ainsi rompue, et chaque nouveau-né se verra protégé contre le virus.  Le Représentant de l’UNICEF au Bénin, Monsieur Claudes KAMENGA a salué cette initiative du gouvernement béninois.

Promotion du Made in Benin : lancement du « Mois du Consommons Local »

‘‘Le Mois du Consommons Local’’ a été officiellement lancé le jeudi 01 octobre par la Ministre de l’Industrie et du Commerce, Madame Shadiya Alimatou ASSOUMAN. Organisé en partenariat avec la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin (CCIB), l’événement a également été marqué par la présence du Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, ainsi que celui du Tourisme, de la Culture et des Arts.

Des activités prévues tout au long du mois d’octobre, permettront de mettre en avant le Made in Benin. C’est  l’occasion de faire découvrir des produits locaux, qui pourraient susciter l’intérêt de la population, mais aussi de potentiels investisseurs.

Compte tenu de la crise sanitaire actuelle, le gouvernement et la CCIB,  sont parvenus à mettre en place une plateforme en ligne. Il s’agit d’un guide pratique faisant office de marketplace local. Le site web regroupe différentes informations sur les produits et services existants.

Les visiteurs auront également des renseignements sur les différents lieux d’approvisionnement. De l’industrie agroalimentaire, à la cosmétique et la mode, les clients pourront passer leurs commandes en ligne.