Même s’il ne fait plus rien d’autre, l’actuel Président de la République a réussi à redresser le Béninois. C’est un défi qu’il a relevé.
Le mythe du Béninois au-dessus de tous et des lois est définitivement du passé. Désormais, tout le monde est logé à la même enseigne. L’œuvre de moralisation par l’exemple et les réformes entamées depuis le 6 avril imposent à certains indélicats d’hier la rectitude, même à contrecœur. C’est difficile, mais c’est comme cela. Hier, c’était le règne des intouchables qui pouvaient, juste par coup de file, faire trembler la République. Hier, les adeptes du népotisme et du clientélisme pouvaient régner sur le pays et déstructurer totalement tous les tissus économiques sans rien craindre. Hier, les travailleurs pouvaient, sur un coup de tête, paralyser toute l’administration impunément. C’était un laisser-aller indescriptible, une incurie qui n’avait pas de nom. Dans l’administration, le plus petit agent était devenu un « dieu » sur terre, narguant à souhait les usagers qui ne demandaient que le service. Hier, Chacun faisait sa loi à sa manière. C’était la République des rois, le pays des Chefs. Même à la guérite, il y avait des chefs et de puissants chefs. On était à ce niveau de dégradation sociale et morale quand le réformateur est venu.
Dans la première semaine de son investiture, il a donné le ton en annulant sans état d’âme, le fameux concours de remerciement de fin de règne lancé par les amis de l’autre régime. C’était le point de départ d’une vaste campagne de salubrité qui a conduit à de vastes actions d’assainissement de finances publiques, d’assainissement de la ville, de réorganisation de l’administration, de retrait du droit de grève etc. L’autre domaine pratiquement appelé citadelle imprenable depuis des régimes successifs est attaqué par le régime du Nouveau Départ. Au début beaucoup de gens avaient peur pour le régime car ce domaine est celui de la grande mafia organisée. Mais au nom du mieux-être des populations exposés à la consommation des médicaments frelatés, le Gouvernement a décidé de taper dans la fourmilière. L’opération Pangea 9 est lancée et le bastion des faux médicaments Adjégounlè démantelé. Le cerveau du système Mohamed Atao et ses amis grossistes répartiteurs n’ont pas été épargnés. La peur a gagné le rang des forts d’hier qui ont été tous jetés en prison. L’assainissement des finances publiques a été également une réalité avec la création de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) et la poursuite de nombreux compatriotes empêtrés dans des affaires de détournement de deniers publics. La croisade de nettoyage systématique lancée par le régime actuel a créé la peur dans le rang des confiants d’hier. A côté de ces actions, il y a également les sanctions administratives qui sont désormais effectives dans l’administration. On se souvient des agents et cadres de la Police nationale radiés et ceux qui ont été rétrogradés. Une chose est sûre, l’œuvre devra se poursuivre avec foi et engagement. Egalement, la réforme du système partisan, dénoncée par l’opposition qui n’a pu suivre le rythme, est pourtant pleine de promesses pour la réhabilitation du monde politique béninois. Le Chef à la manette avance sans désemparer avec une boussole qui promet une heureuse destinée aux plus faibles.