La disgrâce de deux personnalités respectées au Benin

Bénin, le 30 septembre 2024-Dans un revirement spectaculaire, deux figures emblématiques de la vie politique béninoise sont désormais au cœur d’une polémique judiciaire qui promet de redistribuer les cartes du pouvoir. En effet, l’homme d’affaires Olivier Boko et l’ancien ministre Oswald Homeky, anciens alliés du Président Patrice Talon, font face à des accusations sérieuses qui risquent de ternir leur image et de les éloigner définitivement des cercles d’influence.

De l’autel à la boue : La chute des personnalités respectées

Après une garde à vue réglementaire, ces deux personnalités, jadis respectées et maintenant tombées en disgrâce, se préparent à affronter le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme. Cette rencontre, prévue pour le mercredi prochain, est cruciale, car elle déterminera si les charges énoncées lors d’un récent point de presse par le procureur Elomn Mario Mètonou seront retenues, marquant le début d’une période d’incarcération qui pourrait s’étendre jusqu’à leur procès.

Les preuves présentées par le procureur Mètonou semblent accabler Boko et Homeky, réduisant considérablement leurs chances d’éviter un mandat de dépôt. Actuellement sous résidence surveillée et en garde à vue, ils semblent inévitablement destinés à faire face à la justice. Bien que le procès puisse potentiellement se conclure par un non-lieu, il est presque certain que les deux accusés expérimenteront la vie derrière les barreaux dès cette semaine, dans l’attente d’une décision judiciaire finale sur leur sort.

Les raisons de cette disgrâce

L’affaire est devenue dramatique quand les autorités ont interpellé Olivier Boko sur le chemin de la résidence du Président Talon. Les accusations portent sur Boko, la deuxième personnalité la plus influente de la République après le président, pour avoir financé un coup d’État visant le chef de l’État. Par ailleurs, le procureur spécial a révélé que Boko aurait impliqué l’ancien ministre des sports, Oswald Homeky, dans ce complot visant à déstabiliser l’État. Pour mener à bien leur plan, ils auraient tenté de corrompre le patron de la garde républicaine, Dieudonné Tévoédjrè.

En somme, au-delà des apparences, cette affaire met à nu les mécanismes complexes du pouvoir et les rivalités qui se jouent en coulisses. Les questions de loyauté et d’intégrité sont au cœur de cette crise, qui pourrait avoir des répercussions considérables sur la stabilité du pays.

Des manifestants arrêtés testés positifs au Chanvre Indien

Cotonou, le 7 mai 2024 – Dans le sillage des récentes manifestations contre la hausse des coûts de la vie, un développement judiciaire préoccupant a émergé. Le 1er mai, jour de la mobilisation citoyenne, a vu l’arrestation de plusieurs militants. Suite à leur comparution devant le procureur de la République près le tribunal de première instance de première classe de Cotonou, le lundi 6 mai 2024, une révélation troublante a été faite : un certain nombre d’entre eux ont été testés positifs au Chanvre Indien.

Une marche pour la justice sociale entachée de Chanvre Indien

La marche pacifique, initialement organisée pour dénoncer la cherté de la vie, a pris une tournure inattendue avec l’interpellation de  42 manifestants . Ce lundi, le procureur de la République près le Tribunal de Cotonou a reçu en audience les manifestants interpellés . D’après les informations communiquées par le Secrétaire Général de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (Cstb), M. Kassa Mampo, Les autorités ont scindé les interpellés en deux groupes : elles ont incarcéré 21 personnes, tandis qu’elles ont relâché les 21 autres.

En effet, des tests ont révélé que les individus détenus consommaient du chanvre indien. M. Mampo a souligné que l’on a effectué les prélèvements d’urine sans en notifier au préalable l’avocat de la défense, ce qui soulève également des questions sur la légalité de la procédure. Les autorités ont emprisonné ces personnes pour détention et consommation de substances illicites.

Les prévenus devront faire face à la justice ce mercredi 8 mai 2024. La communauté attend avec impatience les développements de cette affaire qui soulève aussi des interrogations sur les droits des manifestants et les méthodes employées par les forces de l’ordre.

Cet incident met en lumière les tensions sociales croissantes dans le pays et interpelle sur la nécessité de garantir un équilibre entre ordre public et libertés civiles. Alors que la population continue de lutter contre l’inflation et la précarité, la question de la justice sociale reste plus que jamais au cœur des débats.

 

Justice rendue dans l’affaire de détournement à Abomey-Calavi

Dans une décision qui marque un tournant dans la lutte contre la corruption et les infractions économiques au Benin, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a rendu un verdict significatif dans l’affaire des 17 millions de francs CFA.

Le tribunal a jugé l’ancien commissaire adjoint de la localité d’Abomey-Calavi coupable d’abus de fonction et l’a condamné à une peine de sept ans de prison ferme, ainsi qu’à une amende de cinq millions de francs CFA. Cette sentence reflète la gravité des accusations portées contre lui, notamment le détournement de fonds au sein d’une demeure d’un individu accusé de cybercriminalité.

Parallèlement, un militaire affilié au service de renseignements, impliqué dans la même affaire, a reçu une perme de  deux ans d’emprisonnement et à une amende d’un million de francs CFA pour tentative d’extorsion de fonds. Cette décision souligne la responsabilité individuelle au sein des services de renseignement et renforce la notion de redevabilité.

En revanche, la Cour de répression a accordé le bénéfice du doute à deux agents de police, également inculpés, après qu’ils ont accompagné leur supérieur lors de la perquisition en les acquittant. Ce verdict met en lumière la complexité des affaires de corruption, où la ligne entre la culpabilité et l’innocence peut être ténue, et la nécessité d’une preuve irréfutable pour une condamnation.

La CRIET a envoyé un message clair avec le verdict de ce procès : elle ne tolérera pas la corruption ni l’abus de pouvoir, surtout au sein des forces de l’ordre. La cour a ainsi réaffirmé son engagement envers l’intégrité et la justice, soulignant son rôle crucial dans la préservation de l’état de droit et la protection des citoyens contre les pratiques illégales et éthiquement répréhensibles.

 

Affaire d’extorsion : décisions imminentes pour les accusés

Lors d’une audience tenue le jeudi 11 avril 2024, le ministère public a formulé ses réquisitions concernant l’affaire impliquant l’ancien commissaire adjoint d’Abomey-Calavi, un militaire du service de renseignement et deux autres policiers. Ces individus sont poursuivis pour leur rôle présumé dans l’extorsion de fonds à l’encontre d’un cybercriminel.

Contexte de l’Affaire

Selon les faits rapportés, sur la base des renseignements fournis par le militaire, l’ex-commissaire adjoint d’Abomey-Calavi et les deux agents de police ont procédé à l’interpellation d’un présumé cybercriminel au cours du mois de mars 2023. Cependant, l’opération d’interpellation ne se serait pas déroulée conformément aux procédures légales habituelles. Après avoir appréhendé le suspect, les policiers ne l’ont pas conduit au commissariat comme le prévoit la loi. Au lieu de cela, ils auraient saisi une somme estimée à 17 millions de francs CFA et relâché le suspect aux abords du CEG Zoca.

Témoignages et Déclarations

Le cybercriminel, désormais en fuite, a dénoncé ces agissements. Le 10 mars 2023, les autorités ont interpellé et placé sous mandat de dépôt quatre hommes en uniforme. Toutefois, lorsqu’ils ont comparu devant la barre, ils n’ont reconnu aucun des faits reprochés.

Dans ses réquisitions, le ministère public a souligné l’absence de preuves attestant que les prévenus ont effectivement pris de l’argent auprès du cybercriminel. Seul le militaire du service de renseignement a affirmé que le présumé gayman lui aurait confié que le commissaire adjoint avait saisi la somme de 17 millions de francs CFA et qu’il aurait lui-même prélevé sa part. Le ministère public a également relevé que la seule constance dans ce dossier est que les policiers reconnaissent tous que le nommé Tonassé, actuellement en fuite, est bel et bien un cybercriminel. Cependant,  les policiers n’ont pas respecté la procédure normale d’interpellation.

Réquisitions et Perspectives

Pour les deux autres fonctionnaires de police poursuivis dans cette affaire, considérés comme des agents subalternes, le ministère public a requis leur relaxe au bénéfice du doute. En revanche, à l’encontre de l’ancien commissaire adjoint et du militaire du service de renseignement, il a demandé une peine de trois ans de prison ferme assortie d’une amende de 2 millions de francs CFA pour « abus de fonction ». Le représentant du procureur de la République a également sollicité la relaxe de ces derniers des accusations d’extorsion de fonds.

La Cour a renvoyé sa délibération au 2 mai prochain, date à laquelle elle scellera le sort des détenus.

Maître Denise GANGNITO Destituée pour Détournement de Fonds

Le Conseil des Ministres s’est réuni le jeudi 11 avril 2024, sous la présidence de Monsieur Patrice TALON, Président de la République, Chef de l’État et Chef du Gouvernement. L’un des points à l’ordre du jour était la destitution de Maître Denise EHOUZOU GANGNITO, notaire à Cotonou.

Restaurer la Confiance : Un Nouveau Notaire Bientôt en Charge de l’affaire Denise GANGNITO  

En août 2016, Maître Denise EHOUZOU GANGNITO, occupant la charge créée par le décret n°97-329 du 17 juillet 1997 à Cotonou, a adressé un courrier à l’un de ses confrères. Dans ce courrier, elle lui demandait d’assurer son intérim pendant son absence. Cependant, il est important de noter qu’elle n’avait établi aucun contact de principe avec ce confrère.

Durant l’absence de Maître Denise EHOUZOU GANGNITO, des clients ont formulé de nombreuses plaintes contre elle. Ces plaintes ont conduit la Chambre nationale des notaires du Bénin à prendre des mesures. Un autre notaire a pris en charge l’évaluation de la situation financière et comptable de l’Étude de Maître Denise EHOUZOU GANGNITO. Cette notaire a également envisagé des solutions pour assurer la continuité des prestations.

Graves irrégularités financières : la chambre nationale des notaires du Bénin Agit

Par ailleurs, la Chambre a mandaté un audit de l’Étude par un cabinet d’expertise comptable. Les rapports produits suite à cet audit ont révélé de graves irrégularités, notamment la distraction d’une somme totale d’un milliard quarante-huit millions deux cent quatre-vingt-treize mille cent trente-deux (1.048.293.132) FCFA. Ces fonds appartenaient aux clients ou étaient destinés au Trésor public. Maître Denise EHOUZOU GANGNITO, en sa qualité de notaire, avait collecté ces sommes, mais elle doit les restituer.

D’un point de vue déontologique et pénal, il s’agit d’une faute particulièrement grave, étant donné qu’elle est un officier ministériel. Sa conscience de la gravité des faits est manifeste, puisqu’elle s’est absentée pendant 7 ans sans explication, espérant ainsi échapper aux conséquences de ses actes.

Dans l’intérêt des droits des clients, la Cour de Répression des Infractions économiques et du Terrorisme a déjà engagé des poursuites judiciaires. Sur le plan disciplinaire, le Conseil a décidé la destitution et l’attribution de la charge à un autre notaire suivra. Cette mesure vise à garantir la continuité des prestations notariales et à restaurer la confiance des clients dans le système juridique.