Une révolution bleue à Nonvignon : L’aquaculture à l’ère du biofloc

Dans un bourg discret de la commune de Kpomassè, une initiative novatrice fait des vagues : The Fresh Life, entreprise pionnière en pisciculture, façonne une alternative durable à la production halieutique conventionnelle. Depuis mars 2022, cette société dirigée par le Pakistanais Akash Ukrani a pris le pari audacieux de répondre à la demande croissante en poissons tout en adoptant une technologie avant-gardiste : le biofloc.

En effet, hier, le Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Gaston Cossi Dossouhoui, a foulé le sol de cette unité de production installée dans le village de Nonvignon. Impressionné, il n’a pas caché son enthousiasme face à cette innovation susceptible de redéfinir les standards de l’élevage piscicole au Bénin.

The Fresh Life révolutionne la pisciculture à Nonvignon grâce à la technologie biofloc, séduisant le Ministre malgré les défis énergétiques.Un modèle de production performant et écologique

Le biofloc, au cœur de cette exploitation, constitue une approche révolutionnaire où les poissons évoluent dans un environnement optimisé, favorisant la croissance grâce à une gestion biologique des déchets organiques. Ce procédé, en reconstituant un écosystème aquatique autosuffisant, permet de minimiser l’utilisation d’eau et de garantir une qualité sanitaire optimale aux poissons.

L’unité de production dispose de cinquante bassins, chacun renfermant 1 300 alevins. Sept mois plus tard, ces infrastructures génèrent en moyenne 320 kg de poissons par bassin, soit un rendement global de seize tonnes par cycle. Une performance qui témoigne de l’efficacité du procédé et de son potentiel à répondre aux besoins alimentaires des populations locales. Tilapia et pangasius, poissons prisés par les consommateurs, abondent désormais sur les étals grâce à cette entreprise qui ambitionne d’intensifier son impact sur le marché.

 

The Fresh Life révolutionne la pisciculture à Nonvignon grâce à la technologie biofloc, séduisant le Ministre malgré les défis énergétiques.Un défi énergétique freinant l’expansion

Toutefois, derrière cette success-story se cache un défi de taille : l’accès à l’énergie électrique. La non-raccordabilité du site à la Société béninoise d’Énergie Électrique (SBEE) contraint The Fresh Life à recourir à des groupes électrogènes énergivores, alourdissant considérablement les charges d’exploitation. Ce handicap pèse sur la rentabilité et freine les perspectives d’extension de l’unité.

Conscient de cette difficulté majeure, le Ministre Dossouhoui a exprimé sa volonté d’explorer des solutions pour pallier ce déficit énergétique. Il envisage également d’élever ce site au rang de centre didactique, où étudiants et pisciculteurs pourront s’imprégner des rouages de cette technique avant-gardiste. « Il est essentiel que les populations réalisent que la pisciculture ne se résume pas aux bassins en béton ou aux plans d’eau naturels. » « Ce modèle doit inspirer et essaimer », a-t-il affirmé.

The Fresh Life révolutionne la pisciculture à Nonvignon grâce à la technologie biofloc, séduisant le Ministre malgré les défis énergétiques.Technologie biofloc : Vers une réplication du modèle ?

L’engouement suscité par cette exploitation pourrait bien ouvrir la voie à une démocratisation de la technologie biofloc sur l’ensemble du territoire. Si les obstacles énergétiques sont surmontés, ce modèle pourrait non seulement accroître la production locale de poissons, mais aussi réduire la dépendance aux importations, offrant ainsi une alternative économiquement viable et écologiquement responsable.

L’histoire de The Fresh Life illustre la capacité d’innovation du secteur agricole béninois et la nécessité d’un accompagnement stratégique pour faire émerger des initiatives porteuses. Si des mesures concrètes sont prises, Nonvignon pourrait bientôt devenir le berceau d’une révolution piscicole qui rayonnera bien au-delà des frontières de Kpomassè.

Le PROMAC, un souffle nouveau pour les pêcheurs béninois

Cotonou, 30 septembre 2024. Une nouvelle ère s’ouvre pour les pêcheurs béninois de Tchonvi, Ahouansori, Ladji et des environs. Grâce au Projet de promotion de l’aquaculture durable et de compétitivité des chaînes de valeurs de la pêche (PROMAC), initié par le gouvernement, ces communautés, traditionnellement dépendantes de la pêche, vont bénéficier d’un soutien renforcé.

Lors d’une séance d’information, en présence de la Ministre des Affaires Sociales et de la Microfinance, Véronique TOGNIFODE, les populations ont découvert les contours de ce projet ambitieux. En effet,  expliqué en détail en langue locale par Cyrille AHOLOUKPE, coordinateur du PROMAC, le projet vise à améliorer les conditions de travail des pêcheurs, à valoriser les produits de la pêche et à renforcer la compétitivité du secteur.

Le projet PROMAC offre un nouvel élan aux pêcheurs béninois en leur permettant d'améliorer leurs conditions de travail et de valoriser leurs produits.Un projet au cœur des préoccupations du gouvernement

Par ailleurs, la Ministre TOGNIFODE, profondément engagée dans le progrès des femmes, des enfants et des groupes vulnérables, a souligné l’importance de ce projet pour les femmes, qui sont les piliers de l’économie locale, et son avantage pour les jeunes et les enfants. Elle a vivement encouragé la communauté à s’impliquer activement dans ce projet, qui s’inscrit dans la stratégie du Gouvernement pour un développement communautaire.

Le projet PROMAC offre un nouvel élan aux pêcheurs béninois en leur permettant d'améliorer leurs conditions de travail et de valoriser leurs produits.PROMAC : Un accueil enthousiaste des populations

Monsieur Isidore GNONLONFOUN, éminent ancien Maire de Cotonou et respecté au sein de la communauté, a également exprimé son soutien à la Ministre et a renforcé les propos du Coordonnateur. Il a affirmé son engagement à œuvrer pour l’adhésion complète de la communauté afin d’assurer le succès du programme PROMAC.

En plus, les populations de Tchonvi, Ahouansori et Ladji ont accueilli avec enthousiasme cette initiative. « Nous remercions le Président Patrice TALON pour ce projet qui va améliorer nos conditions de vie », ont-ils- déclaré. Les pêcheurs et les femmes transformatrices de poissons ont, à leur tour, exprimé leur gratitude et aussi  leur détermination à s’impliquer pleinement dans la réussite du PROMAC.

Un projet porteur d’espoir

En bref, le PROMAC représente un espoir pour les communautés de pêcheurs béninoises. En améliorant la productivité et la qualité des produits de la pêche, ce projet contribuera à renforcer la sécurité alimentaire et à stimuler l’économie locale. Il s’inscrit dans une dynamique plus large de développement durable, en tenant compte des enjeux environnementaux et sociaux.