Dans le cadre de la célébration de la fête des religions traditionnelles au Bénin, le professeur Raymond Assogba, chercheur et enseignant au département de la sociologie, a organisé, en partenariat avec les étudiants de la Bôologie, une conférence publique. Celle-ci vise à aider les jeunes à considérer les valeurs endogènes comme un retour aux origines. Ladite conférence a eu lieu, jeudi 9 janvier 2020, dans l’amphithéâtre ex-Flash de l’Université d’Abomey-Calavi.
« Le 10 janvier : et après ? ». Tel est la conférence qui a été organisée par le Docteur Raymond Assogba en partenariat avec les étudiants de la sociologie, option Bôologie. Plus de mille étudiants, toutes filières confondues de l’Université d’Abomey-Calavi ont assisté à ladite conférence. Pour l’occasion, quatre communications ont meublé les séances d’échanges. « Libres propos sur le développement dans la pensée vodun », « Vendre les arts et les cultures vodun : sublimation d’une sémiotique du divin » et « Les lois du vodun en rapport avec le christ et autres ». Tels sont les trois thèmes développés lors des trois premières communications. La quatrième a été une séance d’échanges entre les étudiants et les différents conférenciers. « Il est important pour nous de retourner à la source et aller dans la quintessence des mots que nos ancêtres avaient donné à chaque chose. Au-delà de ce que nous entendons, surtout l’essence ou la genèse de la chose », a confié le maître Sylvain Adoho. Pour lui, nous ne devons pas rester sur le premier sens que les mots ont. Il est nécessaire de puiser dans l’esprit et comprendre le sens propre de ce qui est dit. Les concepts dans les religions modernes ne sont pas si différents de ceux des religions traditionnelles. « Lorsque nous entendons To (en fon) qui veut dire oreille, l’homme n’arrive pas à aller loin pour savoir ce que cela veut dire. En réalité, l’on veut dire To (arranger). Il faut que nous puissions arranger tout ce que nous entendons. Si l’on observe la forme de l’oreille, nous verrons qu’elle est sous forme d’entonnoir et permet d’entendre. Mais il est de notre devoir de filtrer tout ce qui y entre afin d’avoir le potable », a expliqué Sylvain Adoho. Il ajoute : « A travers ces communications, nous avons montré aux gens que le Christ existait déjà en nous. Une réalité que nos parents maîtrisaient. Dans la pensée vodun, le Christ aussi est allé s’asseoir à la droite du père. Nous avons constaté que l’Eternel des armées qu’on nous a toujours chanté existait chez nous. Il suffit de ramener cette expression en Fon pour savoir qu’il s’agit du “Lègba” qui est le diminutif de “Va éternellement faire la guerre”. Entre les deux, il n’y a pas de nuance sauf qu’il s’agit d’une énergie que l’on est en train de quantifier ».
Dans le rang des étudiants, cette initiative a été une occasion pour comprendre des nuances et certains concepts en ce qui concerne les religions traditionnelles. « Cette conférence m’a permis de bien comprendre la date du 10 janvier. Puisque nous entendons toujours parler de cette date, mais nous ignorons le fond. Cette conférence vient de nous donner plus de précision sur cette date », a fait remarquer Friedel Adjatin, étudiant au département des Lettres modernes à l’Uac. La conférence a pris fin par la projection d’un film sur le vodun zèkpon, réalisé par Marina Hounnou.