En prélude à la célébration de la fête de Tabaski qui d’ordinaire regroupe du monde, le missionnaire de la Jam’at islamique Ahmadiyya dans le département du Zou, Arif Mahmood, a appelé au respect strict des mesures barrières décrétées par le gouvernement, pour un festin, une célébration religieuse qui n’amplifie pas les risques de propagation du Coronavirus.
Pour le religieux, les restrictions à savoir, le respect de la distance physique entre les personnes, le lavage des mains et le nombre de personnes limité à cinquante participants pour toutes manifestations, doivent être rigoureusement observées. La célébration de l’Aïd-el Kebir encore appelé la fête du mouton, prévient-il, ne doit pas être un facteur social ou religieux qui favorise la propagation du Coronavirus.
Arif Mahmood a d’ailleurs rappelé que l’islam exige des croyants musulmans, le respect des lois, principes et décisions prises par les autorités du pays dans lequel réside tout bon musulman. « Pour notre vie, notre santé, nous avons intérêt à ce que la Tabaski se fête dans le strict respect des mesures barrières », a-t-il conseillé.
Plongeant dans l’histoire, le missionnaire de la Jama’at islamique Ahmadiyya, a rappelé qu’au temps du deuxième en 638, au moment où le calife Omar envahit la Syrie et la Palestine, une terrible épidémie de peste ravage le pays. Omar rassemble donc tous les chefs militaires et, après une longue conférence, l’avis des chefs de la tribu du Prophète est adopté. Se référant à l’interdiction faite par Mahomet de pénétrer dans un territoire où règne une épidémie,
Cette attitude selon le missionnaire, interprétée comme une des premières applications de l’isolement qui a fait ses preuves dans la riposte contre cette maladie contagieuse, doit servir de référence et conditionner l’attitude générale des musulmans aujourd’hui face au Covid-19,
Revenant à l’origine de la Tabaski, le religieux a insisté sur le fait que l’immolation d’une bête est un sacrifice qui est obligatoire pour ceux qui sont partis à la Mecque, selon le Coran. Le prophète Ibrahim, raconte Arif Mahmood, par dévotion et obéissance à Dieu, s’apprêtait à immoler son fils unique Ismaël, quand Dieu lui fit descendre un bélier qu’il a immolé en remplacement de son fils. Cette tradition fut donc perpétuée, pour rendre hommage à Dieu qui a soumis à l’homme, les animaux car Il dit dans le saint Coran : « Nous vous avons désigné les chameaux (et les vaches) bien portants pour certains rites établis par Allah », a cité le missionnaire.
« Cependant, celui qui n’a pas les moyens n’est pas obligé d’immolé un mouton, Dieu connaît la capacité de chacun. Si pour la cause de Dieu, vous trouvez que vous n’avez pas les moyens, alors que vous en disposez, Dieu vous vois aussi. Mais si effectivement vous n’avez pas de moyens, on n’est pas obligé de faire des prêts ou prendre des crédits. Il suffit de rester à la maison et de prier », a souligné Arif Mahmood, retraçant des passages du Coran qui en assurent la véracité des principes.
Les croyants musulmans seront invités à l’occasion de la fête de Tabaski à verser le sang sur le sol, non pas pour le souiller, mais pour le purifier, indique le missionnaire. « Le Sacrifice, en Islam, est une offrande pour l’amour de Dieu dans l’espoir de se purifier, de se rapprocher du Seigneur. C’est un acte de dévotion qui date des premières époques de la vie terrestre de l’espèce humaine », soutient Arif Mahmood.