Les Guépards du Bénin écrivent leur légende en Davis Cup

Cotonou, 3 février 2025 –  Sous un soleil implacable, les courts de l’hôtel Sofitel de Cotonou ont vibré dimanche après-midi au rythme d’une épopée sportive sans précédent. Les Guépards du Bénin, portés par une ferveur nationale électrique, ont terrassé la Lettonie (3-2) en play-offs du Groupe Mondial II de la Dans une victoire historique, les Guépards du Bénin ont triomphé de la Lettonie 3-2 en Davis Cup, se qualifiant pour la première fois , décrochant leur billet pour la première fois de leur histoire dans l’antichambre de l’élite mondiale. Une victoire ciselée dans l’urgence, où chaque balle a ressemblé à un manifeste de résilience.

Le double, symphonie d’expérience et de jeunesse 

La journée décisive s’est ouverte sur un duo improbable : Alexis Klegou, vétéran de 36 ans au revers aussi tranchant que son mental, et Prince Gandonou, dauphin de 21 ans au service fulgurant. Face aux Lettons Aleksandrs Sotikovs et Robert Strombachs, les Béninois ont orchestré une valse tactique sans fausse note. En deux sets limpides (6-3, 6-3), ils ont verrouillé le filet, transformant chaque amorti en sentence. Le score bascule à 2-1 pour le Bénin, mais l’ombre de Strombachs, numéro un letton, plane déjà.

Strombachs, le réveil d’un géant

Réduit à l’état de spectateur lors du double, Robert Strombachs a brandi sa raquette comme une épée. Face à un adversaire béninois anonyme dont le nom s’est perdu dans l’ouragan letton, il a signé un carnage technique (6-1, 6-1), égalisant à 2-2. En quarante-huit minutes, le joueur a rappelé pourquoi il trône au 145ᵉ rang mondial, offrant à son équipe un sursis inespéré.

Davis Cup : Monnou, le substitut messianique

Alors que tous attendaient le retour de Klegou pour l’ultime bataille, le capitaine béninois a jeté son joker : Sylvestre Monnou, 28 ans, habitué de l’ombre. Face à Daniels Tans, 23 ans et 320ᵉ mondial, le Béninois a déployé un tennis de samouraï en transe. Son jeu, mélange de l’obs assassin et de passing-shots millimétrés, a désarticulé le Letton. En deux sets (6-3, 6-3), Monnou a scellé le destin du match, déclenchant une marée humaine sur les courts.

Une victoire aux multiples facettes

Ce succès, au-delà des chiffres, raconte une métamorphose :

– Gandonou, l’héritier : le jeune Prince a confirmé son statut de prodige, combinant audace et sang-froid.

– Klegou, le patriarche : son leadership a transcendé les générations, prouvant que l’expérience reste un capital inestimable.

– Monnou, l’inattendu : remplaçant de dernière minute, il incarne désormais la profondeur stratégique d’une équipe en pleine ascension.

L’envers du décor : un pari tactique osé 

La décision de remplacer Klegou par Monnou aurait pu virer au fiasco. Interrogé, le capitaine béninois a justifié son choix : « Alexis avait donné son âme en double. » « Nous avions besoin de fraîcheur, et Sylvestre possède un jeu déstructurant qui correspondait à Tans. » Un calcul risqué, mais visionnaire.

Le Bénin intègre le Groupe Mondial II, devenant le quatrième pays subsaharien à atteindre ce niveau après l’Afrique du Sud, le Zimbabwe et l’Ouganda. Prochain défi : pérenniser cette percée en structurant un vivier de jeunes talents et en attirant des sponsors. La Fédération annonce déjà un plan Marshall incluant la construction de centres d’entraînement high-tech à Parakou et Natitingou.

Sur le court, Klegou résume l’état d’esprit : « Cette victoire n’est pas un aboutissement, mais un tremplin. » « Nous avons montré que le tennis africain n’est pas un folklore, mais une force en devenir. »

Alors que la Lettonie sombre dans le groupe III de la Davis Cup, le Bénin, lui, regarde vers les cimes. Reste à savoir si les Guépards sauront transformer cet exploit en révolution durable… ou s’ils resteront les étoiles filantes d’un continent en quête de légendes.

 

Moov Africa Bénin dans l’œil du cyclone réglementaire

Alors que le Bénin aspire à hisser son drapeau dans l’arène numérique africaine, un coup de semonce réglementaire vient de fissurer le paysage des télécoms. En effet, l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (ARCEP-Bénin) a infligé, le 15 janvier dernier, une amende cinglante de 1,5 milliard de FCFA à Moov Africa Bénin SA. Motif : un maillage défaillant de ses réseaux 3G et 4G, laissant des pans entiers du territoire en proie à une connectivité fantôme. Une sanction qui sonne comme un réquisitoire contre les promesses non tenues.

Moov Africa Bénin  : un cahier des charges en lambeaux

Dès 2020, Moov Africa s’était engagé à tisser une toile 3G sur l’ensemble du territoire, suivie d’une couverture 4G en 2021, des échéances inscrites dans l’article 42 de son cahier des charges. Mais les audits de l’ARCEP, menés en 2021 puis en 2023, ont révélé un désert numérique persistant. Sur 526 arrondissements contrôlés, seuls 17 affichaient une 3G viable et 16 une 4G fonctionnelle. Pis, les principaux axes routiers de Cotonou à Malanville ou de Parakou à Djougou naviguaient dans un noir électronique, privant voyageurs et riverains de tout signal digne de ce nom.

Mise en demeure, mise en échec

Malgré un ultimatum de 12 mois lancé en 2022, le récent audit (août-novembre 2023) a confirmé l’inertie opérationnelle de l’opérateur. Aucun des 10 axes routiers stratégiques, artères économiques du pays, ne répondait aux normes. Pire : sur 99 arrondissements réexaminés, zéro conformité fut enregistrée, selon le rapport. Un constat accablant qui a poussé l’ARCEP à actionner le levier financier : 1,5 % du chiffre d’affaires 2023 de Moov, soit 1 506 290 505 FCFA, devront abonder le Trésor public sous 60 jours.

Double peine, double défi  

Outre l’amende, l’opérateur se voit accorder un sursis connecté de 12 mois pour combler ses lacunes. L’article 3 de la décision n°2025-012/ARCEP/PT/SE/DJPC/GU acte cette dernière chance, sous peine de sanctions aggravées. Pour Moov, l’enjeu est désormais de sortir d’une spirale de défiance, dans un marché où son concurrent historique, MTN, domine sans partage.

Les zones grises du progrès

Cette sanction, la plus lourde jamais imposée dans le secteur au Bénin, interroge au-delà du cas Moov. Elle révèle les angles morts d’une transition numérique souvent célébrée à coups de communiqués triomphants. « Comment expliquer qu’en 2025, des villes comme Porga ou Kpédékpo restent des zones blanches ? », s’insurge une utilisatrice sur les réseaux sociaux. L’ARCEP, quant à elle, campe sur sa ligne : « La couverture universelle n’est pas négociable », assène un porte-parole, rappelant que le droit à la connectivité est un droit citoyen.

Si certains saluent une régulation enfin musclée, d’autres dénoncent un écran de fumée dans un pays où seuls 48 % de la population ont accès à internet. Pour Kévin Adjahouin, analyste en politiques technologiques, « cette amende doit être un électrochoc pour tout le secteur ». « Le Bénin ne peut être à la fois un hub d’innovation et un territoire en quarantaine numérique. »

Alors que Moov Africa mijote sans doute son plan de rattrapage, les Béninois, eux, attendent une seule chose : que leurs barres de réseau cessent de ressembler à des fantômes. L’histoire dira si cette sanction marque un tournant… ou reste un épisode de plus dans une saga de promesses en pixellisation.

 

Le Mono, artère vitale d’une hydro-solidarité naissante

Grand-Popo/Bénin, 3 février 2025 – Sur les rives du Mono, fleuve frontière entre le Bénin et le Togo, une symphonie d’espoirs s’est élevée  jeudi  dernier avec le lancement officiel de l’Initiative Régionale pour l’Eau et l’Environnement (IREE-Mono). en effet , ce projet, nourri par un financement de 5 millions USD du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), aspire à réconcilier écologie et économie, tout en tissant une coopération transfrontalière inédite. Un pari audacieux pour ce bassin fluvial, longtemps témoin silencieux de défis climatiques et de rivalités territoriales.

Une cérémonie sous le signe de l’écosystème diplomatique

En présence des préfets, ministres et représentants de la société civile des deux nations, le lancement a transcendé les protocoles habituels. Le Préfet du Mono, en ouverture, a salué une « alliance contre la fatalité », rendant ainsi hommage aux partenaires techniques et aux communautés locales, « gardiennes oubliées des eaux ». Par ailleurs, le Directeur Exécutif de l’Autorité du Bassin du Mono (MBA) a, quant à lui, comparé le projet à « un baobab dont les racines doivent puiser dans l’intelligence collective », insistant sur l’urgence d’une gouvernance transaquatique, néologisme désignant une gestion unifiée des ressources hydriques par-delà les frontières.

En plus, l’UICN, bras technique de l’initiative, a promis de « fertiliser les dialogues » via des approches inclusives, tandis que le Togo a plaidé pour un « partage équitable des pluies et des responsabilités ». Du côté béninois, le Secrétaire Général du Ministère des Eaux et des Mines a martelé : « Ce fleuve n’est pas une frontière, mais un cordon ombilical. » « Protéger sa biodiversité, c’est préserver notre ADN commun. »

L'Initiative Régionale pour l'Eau et l'Environnement (IREE-Mono), financée par le FEM, vise à réconcilier écologie et économie Trois piliers pour une renaissance bleu-vert

D’ailleurs, structuré en trois volets, le projet combine pragmatisme et ambition.

1. L’évaluation et la planification : une Analyse Diagnostique Transfrontalière (ADT) cartographiera les enjeux écologiques et économiques, suivie d’un Plan d’Action Stratégique (PAS) visant à transformer le bassin en « laboratoire de résilience climatique ».

2. Le renforcement des capacités : les comités locaux de l’eau, souvent marginalisés, seront érigés en « sentinelles des aquifères », formés aux techniques de gestion intégrée.

3. La gestion des connaissances : une plateforme de données ouvertes servira de « vigie numérique », permettant un suivi en temps réel des ressources et des pollutions.

En parallèle, des initiatives pilotes de restauration de mangroves, d’agriculture climato-intelligente agiront comme « leviers de preuve » pour démontrer l’impact d’une écologie appliquée.

Un financement sous tension géopolitique

Bien que porté par le FEM, l’IREE-Mono devra naviguer entre les écueils bureaucratiques et les attentes divergentes. La première réunion du Comité de Pilotage Régional, tenue les 27 et 28 janvier, a révélé des frictions sur l’allocation des fonds. Certains membres ont plaidé pour un « budget carbone » priorisant les zones les plus érodées, tandis que d’autres ont défendu des investissements dans l’aquaculture communautaire.

L’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) et le Partenariat Mondial de l’Eau (GWP-AO), co-exécuteurs, devront incarner des médiateurs techniques. « Sans une transparence absolue, ce projet deviendra un miroir aux alouettes », avertit un délégué togolais sous anonymat.

L’ombre portée des défis

Si les discours célèbrent une « nouvelle ère hydro-diplomatique », les obstacles restent tangibles. Les conflits d’usage entre agriculteurs et pêcheurs, la pression des industries extractives et la méfiance historique entre villages frontaliers menacent l’édifice. « Le vrai test sera de faire germer la confiance avant les arbres », confie une représentante d’une ONG locale.

Les quatre ans alloués au projet semblent un sprint face à l’urgence climatique. Pourtant, comme le rappelle un expert de l’UICN : « Les fleuves ignorent les calendriers politiques. » « Seuls comptent les cycles de l’eau… et de la patience. »

Le Mono, miroir de l’Afrique de demain ?  

En somme, l’IREE-Mono incarne plus qu’un projet environnemental : un laboratoire de cohésion régionale. En reliant restauration écologique et justice sociale, il pourrait aussi inspirer d’autres bassins transfrontaliers du continent, où 90 % des ressources en eau sont partagées entre États. Cette « solidarité pour l’eau » saura-t-elle résister aux sécheresses politiques et aux inondations bureaucratiques ?

 

Le Bénin, Phénix renaissant de sa puissance militaire : une métamorphose stratégique en huit actes

Alors que l’Afrique de l’Ouest traverse une période de turbulence sécuritaire, le Bénin, autrefois perçu comme un maillon faible, opère une mue spectaculaire. En huit ans, son armée s’est affranchie d’un héritage de vulnérabilités pour incarner un rempart régional.

En effet, les chiffres dévoilés par le ministre de la Défense, Fortunet  Alain  Nouatin, lors d’un bilan d’étape, dessinent une trajectoire aussi ambitieuse qu’inédite : le taux de disponibilité opérationnelle des forces armées, qui frôlait à peine 17 % en 2016, culmine aujourd’hui à 78 %, épousant les standards internationaux. Une renaissance orchestrée par un sursaut salvateur, mariant vision stratégique et pragmatisme.

Le Bénin, 2016-2024 : de la fragilité chronique à la résilience calculée 

« Il y a huit ans, nos unités peinaient à répondre aux menaces, et notre marine naviguait en eaux troubles, minée par la piraterie », confie le ministre, évoquant une époque où l’inertie menaçait de devenir fatale. Un diagnostic sans fard qui a catalysé un programme pluriannuel, structuré autour d’un triptyque audacieux : infrastructures, équipement et ressources humaines. Loin des ajustements cosmétiques, ce plan a insufflé une dynamique de mutations profondes.

Infrastructures : l’armature d’une nouvelle ère

Premier pilier, les infrastructures ont été repensées pour incarner une « ossature stratégique ». Des bases militaires dotées de technologies de pointe, des centres logistiques reconfigurés pour une réactivité optimale et des installations navales modernisées ont remplacé les vestiges d’un passé vétuste. « Nous avons bâti des citadelles de la sécurité, adaptées aux défis du XXIe siècle », résume un officier supérieur sous couvert d’anonymat.

Équipement : la fin de la pénurie tactique

Le deuxième volet a rompu avec une dépendance chronique aux équipements obsolètes. Le ratio « un soldat, un fusil d’assaut », longtemps inatteignable, est désormais dépassé. L’acquisition de véhicules blindés, d’hélicoptères de combat Mi-17 et H125M, ainsi que d’avions de surveillance Beechcraft King Air, a transformé l’arsenal béninois. La marine, hier paralysée, dispose aujourd’hui de patrouilleurs ultramodernes capables de traquer les menaces en haute mer.

Ressources humaines : l’humus de la performance

Avec plus de 9 000 recrues intégrées entre 2019 et 2025, l’armée a renouvelé son vivier, combinant jeunesse et expertise. Des programmes de formation accélérée, conçus avec l’appui de partenaires étrangers, ont hissé les compétences techniques et tactiques. « Nous avons insufflé une culture de l’excellence opérationnelle », souligne le ministre, insistant sur la « professionnalisation accélérée » des troupes.

Résultats : un bilan en demi-teinte… Mais porteur d’espoirs

Les fruits de cette métamorphose sont tangibles. Aucun acte de piraterie n’a été enregistré dans les eaux béninoises depuis fin 2021, un exploit pour un pays dont les côtes étaient jadis un sanctuaire de brigandage. Sur le front antiterroriste, les attaques se raréfient après des opérations ciblées ayant infligé des pertes lourdes aux groupes jihadistes. « L’armée est aujourd’hui pleinement opérationnelle », martèle Fortunet Alain Nouatin, sans occulter les défis persistants.

Le Bénin, 2026 : L’Acmé opérationnel en ligne de mire

Le Bénin ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Objectif affiché : atteindre 96 % de disponibilité opérationnelle avant 2026. Un pari audacieux, qui exigera de pérenniser les investissements et de consolider les gains. « Cette progression n’est pas une fin en soi, mais un tremplin pour garantir notre souveraineté et contribuer à la stabilité régionale », précise le ministre, rappelant que la sécurité est un « bien commun ».

Entre ombre et lumière : le défi de la durabilité

Si les avancées impressionnent, certains observateurs pointent des écueils potentiels : dépendance accrue aux fournisseurs étrangers, risques de corruption dans les marchés d’équipement et pression budgétaire face à des ambitions colossales. « La vraie réussite sera de maintenir cette dynamique sur le long terme », analyse un expert ouest-africain, sous couvert d’anonymat.

Une nouvelle silhouette sur l’échiquier régional 

En conclusion, en se muant en acteur militaire crédible, le Bénin redéfinit son rôle dans un paysage sécuritaire ouest-africain en pleine recomposition. Cette ascension, aussi rapide que méthodique, pourrait inspirer d’autres nations aux prises avec des défis similaires. Reste à savoir si cette mue structurelle saura résister aux tempêtes à venir…