UEMOA : La BCEAO opte pour la prudence face aux vents contraires

JDB, 5 mars 2025 – Ce mercredi, le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a choisi de garder le cap. Réunie pour la première fois cette année sous la présidence de son gouverneur, Jean-Claude Kassi Brou, l’institution a décidé de maintenir son taux directeur à 3,50 % et le taux du guichet de prêt marginal à 5,50 %, inchangés depuis décembre 2023. Une posture de vigilance, dictée par une analyse méticuleuse des pulsations économiques de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), entre dynamisme prometteur et menaces sournoises.

La BCEAO : une économie qui pulse, mais sous surveillance

Par ailleurs, devant un parterre de journalistes, le gouverneur Brou a déroulé un tableau encourageant. L’activité économique de l’Union bat son plein, avec un produit intérieur brut (PIB) qui a caracolé à 7,0 % au dernier trimestre 2024, contre 5,8 % au trimestre précédent. Pour l’année écoulée, la croissance réelle s’établit à 6,2 %, un bond notable par rapport aux 5,3 % de 2023, et les prévisions pour 2025 tablent sur un robuste 6,3 %. Derrière ces chiffres, une vitalité portée par les secteurs extractif, manufacturier et agricole, véritables piliers d’une économie qui refuse de plier.

Le financement n’est pas en reste. Les crédits bancaires au secteur privé ont crû de 6,3 % en glissement annuel à fin décembre 2024, contre 5,8 % trois mois plus tôt, une tendance appelée à s’amplifier avec une hausse projetée de 8,6 % en 2025. « L’activité économiqaue bénéficie d’un soutien approprié », a souligné Jean-Claude Kassi Brou, dont les mots traduisent une confiance mesurée dans la capacité des banques à irriguer les ambitions des acteurs économiques.

L’inflation s’apaise, mais les ombres persistent.

Côté prix, une brise de soulagement a soufflé sur l’UEMOA. Le taux d’inflation, qui culminait à 4,1 % au troisième trimestre 2024, s’est assagi à 2,9 % au quatrième, porté par une chute des cours des produits alimentaires et énergétiques importés. Les récoltes généreuses de la campagne vivrière 2024-2025 ont également joué les garde-fous, freinant les ardeurs inflationnistes. La BCEAO anticipe une poursuite de cette détente, avec une inflation ramenée à 2,7 % en 2025, contre 3,5 % en 2024. Un horizon rassurant, mais fragile.

Car les vents contraires n’ont pas dit leur dernier mot. Le gouverneur n’a pas éludé les risques qui planent : une situation sécuritaire toujours précaire dans la sous-région, des caprices climatiques menaçant les rendements agricoles et des tensions géopolitiques mondiales susceptibles de raviver la flambée des prix énergétiques et alimentaires. Autant de nuages qui incitent la BCEAO à garder la main ferme sur ses leviers monétaires, préférant la stabilité à l’audace.

Une balance extérieure qui reprend des couleurs

À l’échelle extérieure, l’Union semble reprendre son souffle. La hausse des prix des produits exportés, dopée par les ventes d’hydrocarbures et une mobilisation réussie des ressources par les États membres, a redonné du lustre à la balance commerciale. Un regain bienvenu dans un contexte où les chocs extérieurs – guerre en Ukraine, insécurité régionale – avaient mis les nerfs des économies locales à rude épreuve. Cette embellie, si elle se confirme, pourrait offrir une marge de manœuvre précieuse aux huit pays de l’UEMOA.

La BCEAO: une décision qui murmure la sagesse

En somme, en optant pour le statu quo, le CPM de la BCEAO signe une partition prudente, presque contemplative. Face à une croissance vigoureuse, mais vulnérable, et à une inflation en reflux, mais menacée, l’institution choisit de temporiser, laissant ses taux inchangés comme une ancre dans la tempête. Une stratégie qui, selon les observateurs, reflète autant la confiance dans la résilience de l’Union que la méfiance envers un monde aux équilibres précaires.

Et si cette retenue était, en définitive, une ode à l’espoir ? Car, dans ce choix de ne pas bousculer les lignes, la BCEAO semble murmurer une vérité profonde : parfois, la force réside dans la patience, dans l’attente d’un ciel plus dégagé où les peuples de l’UEMOA pourront, enfin, récolter les fruits d’une prospérité patiemment semée.

Bénin : À Bohicon, l’atelier Azôli dévoile un horizon d’opportunités pour la jeunesse

Bohicon, 5 mars 2025 – Ce mercredi, l’hôtel Le Miracle de Bohicon s’est transformé en un carrefour d’espoir et de réflexion. Après une première escale à Parakou deux jours plus tôt, l’atelier d’information réunissant maires et Secrétaires Exécutifs des mairies a repris ses travaux, porté par une mission limpide : éclairer les résultats du dispositif Azôli et dessiner les attentes des autorités locales face à cette initiative qui redéfinit l’avenir des jeunes Béninois. En effet, sous l’égide de l’Agence nationale pour l’Emploi (AnpE) et du Projet d’Inclusion des Jeunes (ProDIJ), cet événement n’est pas une simple rencontre protocolaire : il s’agit d’un jalon dans une croisade pour l’émancipation économique d’une jeunesse trop longtemps laissée en jachère.

À Bohicon , l’atelier Azôli dévoile l’insertion de 7 895 jeunes dans la GDIZ et mobilise les maires pour amplifier ce dispositif d’inclusion Azôli, une boussole pour les oubliés

En plus, Wilfreed Gbessi, Secrétaire Technique du ProDIJ, a planté le décor avec une clarté tranchante : « La raison d’être du ProDIJ est de juguler le sous-emploi des jeunes et d’ancrer leur inclusion économique au cœur du développement national. » Ce programme, soutenu par la Banque mondiale, cible les 18-30 ans peu ou pas instruits de niveau BEPC maximum, souvent dépourvus de qualifications ou englués dans l’inactivité.

Par ailleurs, agro-industrie, artisanat, tourisme, numérique, énergies renouvelables : les secteurs d’intervention d’Azôli, dont le nom signifie « chemin de l’emploi » en fon, se veulent des tremplins vers des métiers d’avenir. Avec une attention particulière portée aux femmes (50 % des bénéficiaires) et aux jeunes des zones vulnérables (40 %), le dispositif s’attaque aux fractures profondes d’un pays où la proximité avec des voisins en proie à l’extrémisme et la porosité des frontières ont jadis amplifié les risques de dérive.

À Bohicon , l’atelier Azôli dévoile l’insertion de 7 895 jeunes dans la GDIZ et mobilise les maires pour amplifier ce dispositif d’inclusion À Bohicon, les mots de Gbessi ont résonné comme une réponse aux maux d’hier : faible accès aux opportunités, accompagnement insuffisant, barrières financières. « Grâce au ProDIJ, ces écueils qui freinaient l’épanouissement des jeunes s’effacent peu à peu », a-t-il assuré, esquissant un tableau où l’insertion professionnelle devient une réalité tangible.

La GDIZ, un creuset d’avenir

C’est dans ce contexte que Donaldine Dhossou Houssou, Cheffe d’Antenne AnpE à la Zone Industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ), a pris la parole pour dérouler un bilan éloquent. Devant un auditoire attentif de maires et de Secrétaires Exécutifs, elle a révélé des chiffres qui donnent chair à l’ambition : au 28 février 2025, 7 895 jeunes issus des 77 communes béninoises ont intégré les unités textiles de la GDIZ grâce à Azôli. Un exploit rendu possible par un mécanisme bien huilé : un stage-formation d’un an, suivi d’un recrutement automatique dans les entreprises du parc industriel. « L’AnpE, via Azôli et le Programme Spécial d’Insertion dans l’Emploi (PSIE), répond aux besoins des entreprises en personnel qualifié ou peu qualifié », a-t-elle expliqué, soulignant la complémentarité des deux initiatives.

Mais au-delà des statistiques, c’est une philosophie qui se dessine. La GDIZ, gérée par la Société d’Investissement et de Promotion de l’Industrie (SIPI), se veut un havre de dignité. « Nous créons un environnement où le respect et la décence prévalent, sans tolérance pour le harcèlement ou les inégalités », a martelé Mme Dhossou Houssou. Les chiffres détaillés par département et commune, partagés lors de cette session, ont offert aux édiles une vision précise de l’impact local, renforçant leur rôle dans cette dynamique.

Azôli : une synergie pour demain

En outre, L’atelier de Bohicon n’est pas qu’un bilan ; c’est une invitation à l’action. En réunissant les autorités locales, l’AnpE mise sur une synergie essentielle pour amplifier les retombées d’Azôli. Les maires, gardiens des réalités communales et les Secrétaires Exécutifs, rouages administratifs, sont appelés à devenir des relais de cette ambition. Car si 7 895 jeunes ont déjà franchi le seuil de l’emploi à la GDIZ, l’objectif ultime du ProDIJ, toucher 35 000 bénéficiaires d’ici à la fin du projet, exige une mobilisation collective.

Dans les couloirs de l’hôtel Le Miracle, les échanges ont vibré d’une énergie palpable. Les élus, armés de données et de perspectives, ont aussi entrevu leur rôle dans cette transformation : sensibiliser, orienter, soutenir. Azôli, plus qu’un dispositif, se mue en une passerelle entre les aspirations individuelles et les besoins d’une nation en marche.

Une graine qui éclot sous le soleil béninois

En somme, alors que le soleil déclinait sur Bohicon ce mercredi, une certitude s’imposait : Azôli n’est pas une simple rustine sur les plaies du chômage. C’est une graine plantée dans un sol fertile, celui d’une jeunesse avide de lendemains. Et si, dans ce coin du Bénin où les machines textiles ronronnent désormais au rythme des ambitions, le véritable miracle était celui d’un peuple qui, en offrant un chemin à ses enfants, se redécouvre lui-même ?

 

Le Carême 2025 : un souffle de cendres pour raviver l’âme

JDB, 4 mars 2025 – À l’aube de ce mercredi 5 mars, une brise solennelle traversera les cœurs des chrétiens catholiques du monde entier. Les cloches sonneront l’entrée dans le Carême, cette saison sacrée qui, dès le jour des Cendres, invite les fidèles à un périple spirituel de quarante jours. Mais pourquoi ce temps de renoncement, de jeûne et de prière revêt-il une telle gravité ? Pourquoi, sous le signe de la cendre et loin des douceurs des caramels, les catholiques s’engagent-ils dans cette quête austère ? Plongeons dans les entrailles de cette tradition millénaire, où l’âme se dépouille pour mieux s’élever.

Le Carême : une marque de poussière, un appel à l’éternel

Demain, dans les églises vibrantes de murmures, les fronts se pareront d’une croix de cendres, fruit des palmes bénies de l’an passé, consumées pour rappeler une vérité brute : « Tu es poussière, et à la poussière, tu retourneras. » Ce geste, loin d’être un simple rituel, est une clameur silencieuse adressée à l’âme. Il rappelle la fragilité de la chair, mais aussi la grandeur d’un destin qui dépasse les contingences terrestres. Le Carême, qui s’ouvre avec ce jour des Cendres, n’est pas une punition, mais une invitation ardente à se détourner des futilités pour scruter l’essentiel : la présence divine qui palpite en chaque être.

Ces quarante jours, écho des quarante jours de Jésus dans le désert, sont un pèlerinage intérieur. Là où le Christ a affronté la faim et les tentations, le fidèle est appelé à marcher dans ses pas, non pas pour se flageller, mais pour se libérer. Renoncer aux caramels, au superflu, à l’éphémère, c’est faire place à une faim plus noble : celle de la justice, de la charité et de la communion avec Dieu.

Un jeûne qui nourrit l’esprit

Pourquoi jeûner, direz-vous, dans un monde gorgé d’abondance ? Le Carême ne se contente pas de priver le corps ; il l’élève en le disciplinant. En s’abstenant de viande chaque vendredi, en limitant les plaisirs sucrés ou les distractions mondaines, les catholiques ne cherchent pas la souffrance pour eux-mêmes. Ils creusent un espace, un silence où la voix de l’Esprit peut résonner. « Le jeûne n’est pas une fin, mais un commencement », pourrait-on entendre dans les sacristies. Il s’agit de briser les chaînes des habitudes pour tendre les mains vers autrui, par l’aumône, et vers le ciel, par la prière.

Ce chemin de dépouillement, qui s’étend jusqu’au Jeudi Saint, le 17 avril 2025, est aussi un miroir tendu à la société. À une époque où le bruit étourdit et où l’instant prime sur l’éternité, le Carême défie les fidèles de ralentir, de méditer, de donner sans compter. Les cendres de demain ne sont pas une marque de deuil, mais un sceau de renaissance, un défi lancé à l’âme pour qu’elle se hisse au-dessus de la poussière dont elle est faite.

Le Carême  : une Église en marche vers Pâques

Le Carême incarne le battement de cœur d’une Église en mouvement, et non une parenthèse isolée. Depuis des siècles, cette période prépare les baptisés à renouveler leur alliance avec le Christ, tandis que les catéchumènes, futurs membres de la communauté, s’apprêtent à plonger dans les eaux du baptême. Cette année, le 5 mars 2025 donnera le coup d’envoi d’un voyage collectif, où chaque pas, chaque privation, chaque acte de bonté convergera vers la lumière de Pâques, le 20 avril. Car c’est bien là l’horizon : la Résurrection, victoire éclatante sur la mort, promesse d’un salut qui transcende les cendres.

Et si certains s’interrogent encore sur l’importance de ce temps, qu’ils prêtent l’oreille aux Évangiles. Jésus lui-même, avant d’embrasser sa mission, s’est retiré dans le désert, affrontant le vide pour y puiser la force. Le Carême, c’est cet élan christique offert à tous : une chance de se délester du futile pour saisir le divin, de troquer les caramels contre une douceur plus profonde, celle de l’amour rédempteur.

Une chute vers les étoiles

Alors, demain, lorsque la cendre effleurera les fronts, que nul ne voie dans ce geste une ombre pesante. C’est une semence jetée en terre, un appel à germer dans la foi. Le Carême n’est pas une descente dans l’austérité, mais une ascension vers la lumière, un cri d’espérance lancé depuis la poussière. Car, au bout de ces quarante jours, quand les cloches de Pâques déchireront le silence, chaque renoncement d’aujourd’hui deviendra un hymne à la vie éternelle. Et là, dans ce jaillissement de joie, les cendres d’hier révéleront leur secret : elles ont seulement préparé le chemin vers un ciel retrouvé.

 

Une session extraordinaire au parfum d’autocratie : le cas d’Abomey-Calavi sous la loupe

Abomey-Calavi, 4 mars 2025 – En cette journée, une bourrasque de tension souffle sur la commune béninoise d’Abomey-Calavi. Le maire, Angelo Ahouandjinou, a orchestré une convocation hors norme du conseil municipal, une démarche qui, sous des dehors protocolaires, exhale un relent d’autoritarisme . En effet, l’objet de cette session extraordinaire est de scruter à la loupe la réponse à une demande d’explications sommant le chef d’arrondissement de Glo-Djigbé de justifier ses prises de position. Derrière cet acte en apparence anodin se dessine une trame bien plus sombre : une tentative d’étouffer toute velléité de dissidence au sein de l’administration locale.

Une crispation autour de la libre parole 

Par ailleurs, le nœud de l’affaire réside dans les écrits du chef d’arrondissement, qui, au sein d’un espace d’échange réservé aux conseillers communaux, a osé égratigner les orientations du gouvernement. Ces critiques, loin d’être des saillies publiques tapageuses, se voulaient un murmure interne, une réflexion entre pairs. Pourtant, le maire y a vu une brèche intolérable, un défi à l’ordre qu’il entend imposer. En déployant l’artillerie lourde d’une session extraordinaire pour un motif aussi ténu, Angelo Ahouandjinou trahit une posture qui flirte avec l’intransigeance d’un potentat, peu enclin à laisser prospérer le pluralisme des idées.

Cette convocation ne saurait être réduite à une simple formalité bureaucratique. Elle s’érige en un levier de coercition, une mise en garde à peine voilée à l’adresse de quiconque oserait s’écarter de la ligne officielle. Là où une discussion franche aurait pu apaiser les remous, le maire préfère brandir le spectre d’une sanction, transformant un différend en une démonstration de force.

Session extraordinaire  : Quand le local reflète le national.

En plus, l’ombre de cette affaire s’étend bien au-delà des frontières d’Abomey-Calavi. Elle fait écho à une atmosphère plus large, où les libertés fondamentales montrent des signes d’essoufflement. À l’échelle nationale, les restrictions sur les droits de réunion de l’opposition se sont multipliées, dessinant un tableau où la diversité d’opinions devient un luxe rare. Le maire, en s’alignant sur cette dynamique centralisatrice, semble moins soucieux de défendre les intérêts de sa commune que de polir son image auprès d’un exécutif avide de contrôle.

Dans ce contexte, la démarche d’Angelo Ahouandjinou apparaît comme une allégeance tacite à un système qui proscrit la contradiction. En lieu et place d’un dialogue fécond, il instaure un climat sous lequel la crainte supplante l’audace, où la soumission éclipse l’initiative. Ce faisant, il foule au pied les idéaux démocratiques qui devraient irriguer la gestion des affaires publiques, reléguant la liberté d’expression au rang de privilège conditionnel.

Une démocratie à l’épreuve

Il serait aisé de voir dans cette péripétie un soubresaut isolé, une querelle de clocher sans lendemain. Pourtant, elle incarne une menace sournoise, un glissement vers une gouvernance où le pouvoir s’exerce par l’intimidation plutôt que par la concertation. Si les institutions locales, censées être le creuset d’une démocratie vivante, se muent en relais d’un autoritarisme rampant, c’est l’ensemble du pacte social qui vacille.

La gravité de cette dérive impose une prise de conscience collective. Les critiques, qu’elles émanent d’un chef d’arrondissement ou d’un simple citoyen, ne sont pas des actes de sédition, mais les pulsations d’une société qui respire. Les réduire au silence, c’est asphyxier l’élan vital qui fait d’une commune un espace de vie partagé, et non une caserne aux ordres.

Session extraordinaire  : Un sursaut impératif

En somme, l’épisode d’Abomey-Calavi n’est pas qu’une anecdote administrative ; il est le symptôme d’une maladie plus profonde, celle d’un pouvoir qui, sous couvert d’efficacité, sacrifie la pluralité sur l’autel de l’uniformité. Face à cette pente glissante, il incombe aux acteurs locaux, aux citoyens et aux observateurs de rappeler une vérité cardinale : la démocratie ne se nourrit pas de mutisme, mais de voix qui s’élèvent, même dissonantes.

Cependant , Angelo Ahouandjinou a encore l’occasion de redresser la barre, de faire de sa mairie un lieu d’échange plutôt qu’un tribunal. À défaut, il risque d’entrer dans les annales non comme un bâtisseur, mais comme un fossoyeur des libertés communales. L’heure est au sursaut, car une gestion autoritaire n’a de légitimité que dans les silences qu’elle impose  et ceux-ci, à terme, deviennent assourdissants.

Pobè : l’essence de contrebande sème la désolation

Dans la quiétude nocturne du samedi 1ᵉʳ au dimanche 2 mars 2025, la commune de Pobè, nichée dans le département du Plateau au Bénin, a été brutalement tirée de son sommeil par un drame aussi fulgurant qu’impitoyable. L’essence de contrebande, ce fléau insidieux qui serpente dans les veines de l’économie informelle, a une fois encore dévoilé son visage funeste, laissant derrière elle un sillage de cendres, de larmes et de vies brisées.

 Pobè : Collision fatale au quartier FAO

Tout a basculé en un éclair, au cœur du quartier FAO, où un camion, alourdi par sa charge clandestine, s’évertuait à gravir une montée traîtresse. Défiant la pente, le véhicule a soudain cédé à une défaillance mécanique ou humaine, l’enquête le dira peut-être, pour entamer une retraite précipitée en marche arrière. Par ailleurs, dans un fracas métallique, il a percuté de plein fouet un autre poids lourd, gorgé d’essence illicite. L’impact, d’une violence inouïe, a libéré une étincelle fatidique, transformant les deux mastodontes en brasiers rugissants. Les flammes, voraces et implacables, ont léché les habitations voisines, engloutissant tout sur leur passage dans une danse macabre.

Bilan humain et matériel tragique

Le bilan, aussi glacial que les chiffres peuvent l’être, fait état de six âmes fauchées, arrachées à la vie dans l’étreinte incandescente de l’incendie. Plusieurs autres victimes, marquées dans leur chair par des brûlures ou des éclats, conduites en urgence vers l’hôpital de zone de Pobè, combattent activement un sort qui paraît déjà fixé pour certains. Les dégâts matériels, bien que secondaires face à la perte humaine, témoignent de l’ampleur du cataclysme : des maisons réduites à des squelettes noircis, des biens anéantis, des existences bouleversées.

 Pobè : Témoignage des autorités locales 

Bernadin Assogba, deuxième adjoint au maire de Pobè, a confirmé ce tableau tragique à un média local, la voix sans doute empreinte de cette gravité que seul le deuil impose. « Six morts, plusieurs blessés, des dégâts considérables », a-t-il énoncé, comme pour ancrer dans la réalité une horreur que nul n’aurait voulu voir advenir. Pourtant, au milieu du chaos, un sursaut d’humanité a émergé : les sapeurs-pompiers, ces sentinelles du danger, sont intervenus avec une promptitude héroïque. Armés de courage et de lances à eau, ils ont dompté les flammes, circonscrit le péril et sécurisé ce qui restait à sauver, évitant ainsi que la catastrophe ne dévore davantage de vies.

Commerce clandestin de carburant : une bombe à retardement

Ce drame, loin d’être un simple fait divers, ravive une plaie béante au Bénin : celle du commerce clandestin de carburant, héritage d’une frontière poreuse avec le Nigeria voisin et d’un système économique où la survie prime souvent sur la légalité. Cette essence frelatée, acheminée dans des conditions précaires, est une bombe à retardement roulante, prête à exploser au moindre faux pas. À Pobè, ce week-end, le compte à rebours a touché à son terme, et le prix s’est payé en sang.

Une prise de conscience nécessaire

Mais au-delà des chiffres et des flammes, une question lancinante surgit activement dans l’air saturé de fumée : combien de tragédies faudra-t-il encore pour que ce trafic mortifère cesse ? Les autorités, les communautés, les consciences devront-elles attendre que les cendres refroidissent pour agir, ou bien ce brasier sera-t-il le signal d’un sursaut collectif ? À Pobè, cette nuit de mars 2025 restera gravée comme une blessure vive, un cri silencieux dans l’obscurité. Et peut-être, dans le murmure des survivants, un espoir ténu : que de telles flammes ne soient plus jamais le glas d’une nouvelle aube.

 

L’Afrique à l’heure de la Journée mondiale de l’audition

Ce 3 mars, une vague de conscience déferle sur le globe à l’occasion de la Journée mondiale de l’audition, orchestrée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Sous la bannière du thème « Changer les mentalités : autonomisez-vous pour rendre les soins de l’oreille et de l’audition accessibles à tous », cet événement invite à une révolution essentielle : celle de briser les chaînes de la surdité et de faire résonner le droit à entendre pour chacun. En Afrique, où les sons de la vie tissent les fils de cultures ancestrales, cette journée dévoile un défi majeur : offrir à des millions de personnes un accès équitable aux soins auditifs. Entre urgence et espoir, plongeons dans cette quête où chaque décibel compte.

La Journée mondiale de l’audition : un continent bercé de sons, entravé par le silence

L’Afrique vibre d’une symphonie unique : le chant des griots, le grondement des marchés, le souffle des savanes. Pourtant, sous cette trame sonore, un mal discret prospère. Plus de 60 millions d’Africains vivent avec une perte auditive invalidante, selon l’OMS, un chiffre qui menace de s’amplifier avec l’essor démographique et les assauts du bruit moderne. Mais là où le besoin hurle, les solutions peinent à répondre. Les spécialistes de l’audition (audiologistes et médecins ORL) sont une denrée rare, souvent cantonnés aux grandes villes, laissant les campagnes dans une solitude acoustique. Les aides auditives sont un rêve hors de portée pour des familles aux budgets déjà étouffés.

Ce silence imposé n’est pas qu’une statistique : il est un écho de disparités criantes. Dans un continent où l’oralité est reine, ne pas entendre, c’est risquer de s’effacer du récit collectif.

Les bourreaux invisibles de l’ouïe

D’où vient cette ombre qui vole les sons ? Les coupables sont nombreux et familiers. Les infections de l’oreille, laissées à l’abandon faute de soins accessibles, creusent des sillons de surdité. Dans des régions où l’eau claire est un luxe, ces maux banals deviennent des voleurs d’avenir. Le vacarme des mégalopoles africaines, avec leurs concerts de klaxons et leurs machines rugissantes, joue aussi sa partition destructrice. Et puis, il y a les maladies (méningite, paludisme) qui, mal domptées, laissent derrière elles des cicatrices auditives.

Les conséquences se propagent comme une onde sourde. Un enfant privé d’ouïe voit l’école lui fermer ses portes, tandis qu’un adulte se heurte à des murs d’exclusion, dans le travail comme dans les liens sociaux. La perte auditive n’est pas un simple handicap : elle est une fissure dans le tissu même des communautés.

Faire vibrer l’espoir : des solutions à portée d’oreille

Mais l’Afrique refuse de baisser le volume. Des initiatives ingénieuses commencent à percer le mur du silence. Les technologies mobiles, par exemple, tendent une perche aux oubliés : grâce à des applications ou à la télémédecine, un diagnostic peut désormais voyager là où les routes s’arrêtent. Des prothèses auditives à bas coût, parfois façonnées sur place, esquissent un futur où l’audition ne serait plus un privilège.

Au-delà des outils, c’est une vague de savoir qu’il faut libérer. Sensibiliser les populations aux dangers du bruit, aux vertus des dépistages précoces, aux signaux d’alerte : voilà une mélodie à enseigner dès l’enfance. Former des cohortes de professionnels de l’audition, c’est aussi poser les fondations d’un système qui ne laisse personne sur le bord du chemin.

La Journée mondiale de l’audition  : un défi à chanter haut et fort

En ce 3 mars, la Journée mondiale de l’audition nous tend un micro. À nous de le saisir. Protégeons nos oreilles des agressions sonores, offrons-nous le soin d’un bilan auditif, soutenons les projets qui font tomber les barrières. Aux décideurs, un refrain clair : investir dans la santé auditive, c’est semer pour l’éducation, l’emploi, la dignité. La Journée Mondiale Audition ne doit pas être un slogan éphémère, mais un cri de ralliement.

Un horizon dans lequel chaque voix trouve son écho

Sur une terre sur laquelle les murmures des anciens portent la mémoire des peuples, le silence de la surdité est une note discordante qu’il nous faut corriger. Changer les mentalités, c’est oser regarder ce mal en face, lui ôter son voile de honte et tendre la main à ceux qu’il isole. En Afrique, chaque son sauvé est une victoire, chaque oreille rendue au monde une promesse d’unité. Que ce 3 mars soit le premier battement d’une nouvelle cadence : celle d’un continent qui, enfin, s’entend pour mieux s’élever.

 

Kétou : un faussaire pris avec des millions en faux billets

Kétou, 03 mars 2025 — Dans la soirée du vendredi dernier, le marché Asséna de Kétou, un carrefour grouillant de vie niché au cœur du Bénin, a été le théâtre d’un événement aussi inattendu que troublant. Un citoyen, dont l’identité demeure pour l’heure voilée, a été appréhendé par la police pour détention et usage de faux billets de banque, une affaire qui dévoile une fois encore les ombres tapies dans les échanges quotidiens.

Kétou : une transaction banale qui tourne au soupçon

Tout a commencé par un geste anodin : l’achat d’un poste radio et d’une carte mémoire auprès d’un vendeur d’appareils électroménagers. Le suspect, en apparence un client ordinaire, tend deux billets de 5 000 FCFA au commerçant. Mais ce dernier, doté d’un flair aiguisé, perçoit une anomalie dans la texture et la couleur des coupures. Sans hésiter, il donne l’alerte, transformant une simple vente en une opération policière.

Une découverte stupéfiante

Les forces de l’ordre, promptement dépêchées sur les lieux, ne tardent pas à passer à l’action. Une fouille minutieuse révèle une vérité saisissante : l’individu transporte sur lui pas moins de 2 960 000 FCFA en billets contrefaits. Une somme colossale, soigneusement dissimulée, qui laisse présager une entreprise criminelle d’envergure, bien au-delà d’une simple fraude isolée.

Une enquête en marche à Kétou 

Face à cette prise, les autorités ont immédiatement ouvert une enquête. D’où proviennent ces faux billets ? Le suspect agit-il seul ou est-il un maillon d’une chaîne plus vaste, un réseau de faussaires opérant dans l’ombre des marchés ouest-africains ? Les réponses, pour l’instant, restent suspendues, mais la détermination des enquêteurs est palpable : ce coup de filet ne sera pas un point final, mais un point de départ.

Un fléau régional aux conséquences larges

La circulation de monnaie falsifiée n’est pas une nouveauté dans la sous-région. Elle ronge la confiance dans le franc CFA, fragilise les petits commerçants et menace l’équilibre économique. À Kétou, cet incident résonne comme un signal d’alarme. Les vendeurs, déjà éprouvés par les aléas du marché, scrutent désormais chaque billet avec une méfiance accrue. Certains envisagent même de s’équiper de détecteurs, un investissement lourd, mais jugé nécessaire.

Une leçon de droit et de vigilance

Au Bénin, la loi ne badine pas avec ce type de délit. Produire ou utiliser de la fausse monnaie expose à de longues années d’emprisonnement et à des amendes salées. Si la culpabilité du suspect est établie, il risque de voir les barreaux remplacer durablement les étals du marché. Une sanction exemplaire pourrait, espèrent les autorités, dissuader d’autres esprits tentés par cette voie illicite.

L’Écho dans la communauté

Au-delà des faits bruts, c’est une onde de choc qui parcourt Asséna. Les langues se délient, les regards se croisent, plus inquisiteurs. « On ne sait jamais qui est en face de nous », murmure un vendeur voisin, les mains crispées sur son tiroir-caisse. La vigilance, autrefois une qualité parmi d’autres, s’impose désormais comme une armure essentielle dans ce ballet incessant des transactions.

Cet incident a rappelé que la malhonnêteté financière finit toujours par être découverte et que la justice est là pour faire respecter la loi.