1ᵉʳ mai : le Bénin dévoile un bilan social ambitieux pour l’emploi

Un 1ᵉʳ mai 2025 sous le signe de l’emploi au Bénin  : le gouvernement dévoile son bilan social

 

Le 1ᵉʳ mai 2025, jour consacré à l’hommage des travailleurs, le gouvernement béninois a saisi l’occasion pour dévoiler un bilan audacieux de ses initiatives en faveur de l’emploi et du progrès social. Sous un ciel teinté d’espoir et de revendications, les autorités ont déroulé une fresque chiffrée, révélant l’ampleur des efforts déployés pour insuffler une nouvelle dynamique au marché du travail. Entre jeunesse soutenue, enseignants mobilisés et fonction publique revigorée, ce tableau ambitieux dessine un Bénin en quête de renouveau. Mais au-delà des statistiques, quels échos trouve-t-on dans la réalité quotidienne des travailleurs ?

Emploi, jeunes et éducation : des chiffres qui impressionnent, des interrogations qui demeurent

Premier axe fort de ce bilan, une jeunesse portée par Psie et Azôli. Au cœur de cette offensive sociale, deux programmes se dressent comme des phares pour la jeunesse béninoise. Le programme spécial d’insertion dans l’emploi (Psie) a permis à 10 247 jeunes de franchir le seuil du monde professionnel, offrant une bouffée d’oxygène à une génération souvent confrontée à l’incertitude. Parallèlement, le programme Azôli a déployé ses ailes sur 42 377 bénéficiaires, répartis également entre 21 353 emplois salariés et 21 024 aventures entrepreneuriales. Une ambition affirmée guide ces efforts : atteindre 50 000 jeunes d’ici à la fin de l’année, avec une parité exemplaire de 50 % de femmes. Ces chiffres, tels des semences jetées en terre fertile, promettent une récolte d’opportunités. Pourtant, certains s’interrogent : ces emplois, aussi nombreux soient-ils, tiendront-ils la promesse d’une stabilité durable ?

Par ailleurs, le secteur éducatif, pilier d’un avenir éclairé, bénéficie lui aussi d’une attention soutenue. Pour répondre à une pénurie d’enseignants qui asphyxiait les salles de classe, 34 105 aspirants ont été déployés dans les écoles publiques via un programme de préinsertion. Ces jeunes diplômés, jetés dans l’arène pédagogique avec une formation en bandoulière, incarnent une réponse pragmatique à un défi criant. Mais si l’initiative impressionne par son ampleur, elle soulève des murmures : quelle sera la destinée de ces aspirants, suspendus entre précarité et espoir de titularisation ?

Fonction publique et dialogue social : un renouveau administratif face aux attentes des travailleurs

En outre, dans les coulisses de l’administration et dans le domaine du dialogue social, le gouvernement a également actionné des leviers significatifs. Dans les coulisses de l’administration, le gouvernement a également actionné des leviers significatifs. Entre mai 2024 et avril 2025, 775 agents ont rejoint les rangs de l’État, tandis que 1 275 recrutements supplémentaires sont en gestation. À cela s’ajoute une gestion des carrières plus fluide, avec 11 795 actes traités pour 43 415 agents et la promotion de 6 365 fonctionnaires en 2024. Ces avancées, comme des rouages bien huilés, témoignent d’une volonté de moderniser une machine administrative souvent critiquée pour ses lenteurs. Cependant, le défi persiste : transformer ces efforts en une véritable réforme structurelle.

Si ce 1ᵉʳ mai 2025 résonne comme une célébration des progrès accomplis, il n’échappe pas aux tensions inhérentes à la fête du travail. Les syndicats, gardiens vigilants des droits des travailleurs, accueillent ces annonces avec un optimisme prudent. Ils appellent à un dialogue plus robuste, plaidant pour des salaires revalorisés et des conditions de travail à la hauteur des ambitions affichées. « Les chiffres dansent, mais la vie des travailleurs ne suit pas toujours le rythme », confie un représentant syndical, rappelant que le chemin vers l’équité reste jonché d’obstacles.

Vers un horizon plus juste : le pari béninois de la pérennité des initiatives sociales

En ce jour symbolique, vers un horizon plus juste, le gouvernement béninois trace sa voie. En ce jour symbolique, le gouvernement béninois plante les jalons d’une politique sociale résolue, où l’emploi des jeunes, l’éducation et la valorisation des agents publics s’entrelacent pour tisser un avenir prometteur. Les programmes Psie et Azôli, le déploiement des aspirants et les réformes administratives sont autant de fils conducteurs d’une trame en construction. Mais, pour que ce tableau prenne vie, la pérennité des initiatives et l’inclusion des plus vulnérables devront passer l’épreuve du temps. Sous le regard attentif des travailleurs, le Bénin avance, entre aspirations grandioses et défis à relever, vers un lendemain dans lequel le labeur trouve sa juste récompense.

Bénin-Maroc  : une alliance constitutionnelle pour les élections de 2026

Bénin-Maroc : une alliance judiciaire stratégique pour des élections 2026 Clés

Le 29 avril dernier, les murs du siège de la Cour constitutionnelle à Porto-Novo ont vibré d’un souffle diplomatique. Dans une audience empreinte de solennité, le président de l’institution, Cossi Dorothé Sossa, a accueilli l’ambassadeur du Royaume du Maroc au Bénin, Rachid Rguibi, doyen du corps diplomatique. Ce rendez-vous, loin d’être protocolaire, a posé les jalons d’une coopération renforcée entre les cours constitutionnelles des deux nations, avec un cap clair : préparer les élections générales de 2026 au Bénin et également tisser des initiatives communes dans les arènes régionales et internationales. Dans un pays où la démocratie, jadis modèle ouest-africain, navigue en eaux troubles, cette rencontre incarne un espoir de consolidation institutionnelle, porté par un partenariat stratégique avec le Maroc.

L’expertise marocaine au service de la démocratie béninoise face aux enjeux de 2026

En effet, au cœur des discussions, la relation entre les cours constitutionnelles béninoise et marocaine s’est affirmée comme un pilier de cette nouvelle dynamique. Depuis plusieurs années, le Maroc, fort de son expérience en matière de gouvernance constitutionnelle, partage son savoir-faire avec des nations africaines. La Cour constitutionnelle marocaine, créée en 1994 et renforcée par la Constitution de 2011, joue un rôle clé dans la supervision des processus électoraux et la garantie de la primauté du droit. À Porto-Novo, l’ambassadeur Rguibi a évoqué la possibilité d’un appui technique pour 2026, incluant notamment des formations pour les magistrats, des outils numériques pour sécuriser le contentieux électoral et des échanges d’expertise sur la transparence des scrutins.

Pour le Bénin, par conséquent, cet appui tombe à point nommé. Les élections générales de 2026, combinant législatives, municipales et présidentielles, s’annoncent cruciales. Depuis 2016, sous la présidence de Patrice Talon, le pays a vu son espace démocratique se rétrécir, marqué par des réformes électorales restrictives et l’exclusion de partis d’opposition en 2019 et 2020. La Cour constitutionnelle, souvent critiquée pour sa proximité avec l’exécutif, est sous pression pour garantir un scrutin inclusif. « Cette coopération avec le Maroc pourrait redonner confiance aux acteurs politiques », confie un analyste béninois, soulignant ainsi l’importance d’une institution arbitrale perçue comme impartiale.

Au-delà des scrutins nationaux : un partenariat qui vise la gouvernance et la sécurité en Afrique

Mais ce partenariat va au-delà des élections nationales ; il s’ancre aussi dans des ambitions régionales. Au-delà de l’appui technique, les échanges ont porté sur des initiatives communes dans les cadres régionaux et internationaux. Le Bénin et le Maroc, tous deux membres de l’Union africaine (UA) et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), partagent une vision d’une Afrique souveraine et intégrée. Le Maroc, revenu dans l’UA en 2017, s’impose comme un acteur clé dans la diplomatie judiciaire, notamment via la Conférence des juridictions constitutionnelles africaines (CJCA). Lors de la dernière assemblée de la CJCA en 2024, les deux pays ont plaidé pour une harmonisation des pratiques électorales, un thème repris à Porto-Novo.

Cette convergence s’étend également à la lutte contre les défis transnationaux. Le Bénin, confronté à la montée du terrorisme dans le nord, et le Maroc, leader régional en matière de sécurité, explorent des synergies institutionnelles pour renforcer la gouvernance. « Une démocratie stable passe par des institutions solides, capables de répondre aux crises », a déclaré un conseiller de l’ambassade marocaine. Cette ambition s’inscrit dans l’élan de l’Accord de Skhirat de 2015, signé sous l’égide du Maroc, qui avait illustré son rôle de médiateur dans les crises africaines.

Un symbole d’amitié qui interpelle : renforcer les institutions pour une démocratie ancrée dans le peuple

En filigrane, cette audience symbolise l’amitié florissante entre Cotonou et Rabat. Depuis la visite du roi Mohammed VI au Bénin en 2017, les deux nations ont multiplié les accords, notamment dans l’agriculture, la formation professionnelle et la santé. La nomination de l’ambassadeur béninois près du Maroc en 2024, élevée dans l’Ordre national, a encore resserré ces liens.

À Porto-Novo, sous le regard attentif de la statue de la justice, cette rencontre marque un pas vers une démocratie béninoise plus robuste. Mais elle rappelle aussi une vérité universelle : les institutions, aussi solides soient-elles, tirent leur légitimité du peuple. À l’approche de 2026, le Bénin, avec l’appui du Maroc, à l’occasion de redorer son blason démocratique, à condition cependant que les promesses d’aujourd’hui se traduisent en actes demain.