Bénin: Le Parti Les Démocrates dénonce le « sabotage » de Sodjinou

Le Parti Les Démocrates (LD) est monté au créneau pour défendre sa participation à la présidentielle. En pleine conférence de presse, l’opposition a accusé le député Ichaou Sodjinou d’avoir tenté de « saboter » sa candidature en retirant son parrainage, mais affirme détenir les 28 signatures requises. Malgré les tentatives de déstabilisation et à quelques jours de la décision provisoire de la CENA, le LD promet d’offrir une alternative face au régime Talon.

 

Cotonou, 17 octobre 2025 – En pleine fièvre pré-électorale, le Parti Les Démocrates (LD) a tenu une conférence de presse mouvementée le jeudi 16 octobre à Cotonou. Face à un climat de suspicion et à l’approche de la publication des listes provisoires par la CENA, le parti d’opposition a fermement dénoncé des manœuvres de déstabilisation, pointant du doigt le député Ichaou Sodjinou.

Accusé d’avoir conspiré avec le pouvoir pour affaiblir l’opposition, le retrait du parrainage de Sodjinou a été au cœur des échanges. Malgré cette tentative de saboter le processus, le LD a réaffirmé que son ticket pour la présidentielle d’avril 2026 est maintenu.

 

 Le Parti Les Démocrates : attaque frontale contre le député Ichaou Sodjinou

 

Réunis au siège du parti, les leaders des Démocrates n’ont pas mâché leurs mots. « Le député Sodjinou, que nous avons soutenu par le passé, s’est rangé du côté du régime pour nous saboter », a lancé un porte-parole du LD. Le parti accuse l’élu de manœuvres visant à invalider leur participation électorale, un scénario souvent brandi par l’opposition depuis les réformes du code électoral.

Selon le LD, ces tentatives ont échoué : le28 parrainages requis pour leur duo de candidats restent bel et bien valides, comme l’attestent les documents officiels déposés. Ce seuil crucial imposé par la loi électorale leur ouvre la voie à la validation, en dépit des recours judiciaires en cours initiés par des détracteurs. La Commission électorale nationale autonome (CENA) est attendue pour publier la liste provisoire des candidatures retenues le 26 octobre 2025.

 

Un ticket pour défier le régime Talon

 

Au cœur de la conférence, les responsables ont réaffirmé leur engagement total pour le scrutin du 12 avril 2026. Leur ticket, composé de figures emblématiques du parti (Renaud Agbodjo et Bonaventure Lodjou), a été présenté comme un rempart contre la « dérive autoritaire » du président Patrice Talon.

« Nous serons au rendez-vous, plus unis que jamais, pour offrir une alternative crédible aux Béninois », a promis le coordinateur national, appelant à une mobilisation sans faille. Le LD, issu d’une scission des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), cherche à se positionner comme une force tierce, critique du pouvoir mais indépendante des alliances traditionnelles.

 

 Le Parti Les Démocrates : crise interne et appel à la sérénité

 

Face aux rumeurs de crise interne alimentées par l’affaire Sodjinou, les orateurs ont multiplié les appels à la sérénité. « Restez calmes, mobilisés et confiants. Nos militants sont notre force, et rien ne nous détournera de notre objectif : un Bénin libre et prospère », a insisté une responsable.

Des centaines de sympathisants, massés devant le siège, ont répondu par des chants et des slogans, signe d’un soutien populaire intact malgré les turbulences politiques.

L’affaire Sodjinou, député connu pour ses positions critiques envers le régime, risque d’alimenter les débats. Contacté par notre rédaction, son cabinet n’a pas répondu dans l’immédiat, mais des sources proches indiquent qu’il contestera ces accusations, les qualifiant de « calomnies internes ». Du côté du pouvoir, l’Union progressiste (UP) de Talon observe en silence.

À cinq mois d’un scrutin présidentiel qui s’annonce comme une véritable bataille politique, cette sortie des Démocrates sonne comme un cri de ralliement. En dénonçant publiquement des tentatives d’entrave, le LD se positionne en victime d’un système, mais surtout en force résiliente. Désormais, tous les regards se tournent vers la Commission électorale nationale autonome (CENA) : la publication de sa liste provisoire le 26 octobre confirmera ou infirmera la validité de cette candidature sous haute tension. D’ici là, dans l’arène politique béninoise, les coups bas sont loin d’avoir dit leur dernier mot.

Bénin : l’armée boucle une campagne médicale solidaire au Nord

L’armée béninoise se mobilise au-delà des frontières : du 14 au 17 octobre, les Forces armées béninoises (FAB) ont mené une vaste campagne médicale gratuite dans le Nord. De Banikoara à Kalalé, des centaines de familles ont bénéficié de soins et de vaccinations essentiels.cette opération vise à renforcer la confiance citoyenne et la résilience sanitaire du Septentrion, une région en proie aux tensions sécuritaires. Un geste fort qui redéfinit la mission de l’armée.

 

Banikoara, 17 octobre 2025 – Dans un élan de solidarité exemplaire, l’armée béninoise a clos ce vendredi une vaste campagne médicale gratuite qui a touché des centaines de familles dans le Nord du pays. Pendant quatre jours, du 14 au 17 octobre, les Forces armées béninoises (FAB) ont transformé le Centre de santé Wanrou d’Arbonga, dans la commune de Banikoara, en un bastion de soins accessibles. Grâce à cette mobilisation, l’opération a permis d’offrir consultations, traitements, médicaments et vaccinations sans frais. Par ailleurs, cette initiative, soutenue par la Fondation Claudine TALON, illustre la proximité grandissante entre l’institution militaire et les populations civiles.

 

 Campagne médicale : une mobilisation sanitaire au service des communautés

 

Sous la direction ferme du Chef d’escadron Kwassi KATCHA, les équipes médicales ont multiplié les efforts pour répondre aux besoins urgents des communautés locales. « Nous sommes là pour protéger et soigner, pas seulement pour défendre les frontières », a déclaré le commandant KATCHA lors de la clôture de l’opération, mettant en lumière l’engagement des FAB au-delà des missions traditionnelles. Concrètement, le programme comprenait des dépistages précoces, des distributions de médicaments essentiels et, surtout, une vaste campagne de vaccination contre les maladies endémiques qui affectent la région.

 

Des soins curatifs et des ateliers de sensibilisation

 

Cependant, l’action ne s’est pas limitée aux seuls soins curatifs. En complément, des ateliers interactifs ont sensibilisé les habitants à l’hygiène quotidienne et à la sécurité communautaire. Ces sessions ont notamment proposé des conseils pratiques sur la prévention des épidémies et la vigilance face aux menaces sécuritaires, ce qui constitue un point essentiel dans cette zone frontalière.

De plus, des mères de famille, venues avec leurs enfants, ont témoigné de leur gratitude. « C’est la première fois que l’on voit l’armée comme ça, au service de nous tous », confie Aïcha, une résidente d’Arbonga, qui a pu vacciner son bébé sans se déplacer loin de chez elle.

 

Campagne médicale: une stratégie pour consolider la confiance au Septentrion

 

En réalité, cette opération n’est pas un coup isolé, mais s’inscrit dans une stratégie plus large des FAB. Elle a pour ambition de renforcer la résilience locale face aux défis sanitaires et sécuritaires qui minent le septentrion béninois.

C’est pourquoi, en se focalisant sur des zones comme Kalalé, Malanville et Banikoara – des régions frontalières vulnérables aux flux migratoires et aux tensions transfrontalières –, l’initiative cherche à consolider la confiance entre l’institution militaire et les populations civiles.

« Améliorer les conditions sanitaires, c’est aussi bâtir une paix durable », explique un officier impliqué. Selon lui, ces actions visent à pallier les ravages causés par les coupures d’accès aux soins dans ces contrées reculées. Dans cette optique, la Fondation Claudine TALON, fidèle à sa mission philanthropique, a fourni le soutien logistique et matériel nécessaire, faisant ainsi de cette campagne un modèle de partenariat public-privé réussi.

 

Un message fort dans un contexte sécuritaire tendu

 

Aujourd’hui, au Bénin, où les enjeux sécuritaires dans le Nord sont au cœur de l’actualité, cette démarche humanitaire sonne comme un message fort. Elle contribue à renforcer l’image d’une armée républicaine, ancrée dans le tissu social, et pourrait inspirer d’autres initiatives similaires dans la sous-région. Déjà, les autorités locales saluent cette « victoire sur le terrain », espérant que ces gestes concrets apaiseront les frustrations accumulées.

Tandis que les derniers patients quittent le centre de Wanrou, le message est clair : au Bénin, protéger la nation passe aussi par soigner ses cœurs battants.

 

Madagascar : le colonel Randrianirina prête serment

Le Colonel Michaël Randrianirina a prêté serment ce vendredi en tant que nouveau Président de Madagascar. Devant un pays au bord de l’implosion après des mois de tensions, le militaire a promis une « rupture » radicale. Son programme : lutte sans merci contre la corruption, assainissement budgétaire et réformes immédiates pour juguler la crise de l’énergie et de la santé. La Grande Île a-t-elle enfin trouvé le leader capable de traduire ses promesses en actes ?

 

Antananarivo, 17 octobre 2025 – C’est dans une atmosphère solennelle, empreinte d’espoir et de détermination, que le Colonel Michaël Randrianirina a prêté serment ce vendredi en tant que nouveau président de la République de Madagascar. L’événement, qui s’est déroulé devant la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), marque un tournant décisif pour l’île de l’océan Indien, secouée par des mois de tensions sociales et politiques.

Devant un parterre de dignitaires, de représentants du mouvement populaire et d’observateurs internationaux, le Colonel Randrianirina, figure montante issue des rangs militaires, a officiellement pris les rênes du pouvoir. Âgé de 48 ans et connu pour son rôle dans les opérations de maintien de l’ordre lors des récents troubles, il succède à un intérim marqué par l’instabilité.

« Je prête serment de défendre la Constitution et de servir fidèlement le peuple malgache », a-t-il déclaré d’une voix ferme, la main sur la Bible et la Constitution, sous les applaudissements contenus de l’assemblée.

Madagascar : Le Colonel Michaël Randrianirina prête serment et promet la rupture. Découvrez son programme de choc : lutte anti-corruption, réformes urgentes sur l'énergie et la santé, pour sortir le pays de la crise. Analyse des réactions.

Colonel Michaël Randrianirina : un discours-programme axé sur l’urgence et le changement

 

Dans son premier discours en tant que chef de l’État, le Colonel Randrianirina n’a pas mâché ses mots. Il a qualifié son investiture de « volonté claire du peuple malgache d’avancer vers le changement », soulignant une rupture nette avec « les errements du passé ». Promettant une refonte en profondeur des systèmes administratifs et socio-économiques, il a tracé les grandes lignes d’un programme ambitieux pour relancer la gouvernance du pays.

Les priorités immédiates sont sans équivoque : l’énergie, au cœur des revendications populaires des dernières années, ainsi que la santé et l’éducation. « Ces secteurs, essentiels à la survie et au développement de notre nation, seront nos chantiers de premier plan », a-t-il affirmé, évoquant des investissements urgents pour pallier les pénuries chroniques et moderniser les infrastructures.

À moyen terme, le nouveau président a annoncé l’organisation d’assises multisectorielles. Celles-ci seront ouvertes à tous les acteurs du mouvement populaire ayant pavé la voie à cette transition. L’objectif ? Élaborer une nouvelle Constitution et des textes électoraux révisés, afin de consolider les bases d’une démocratie plus inclusive et transparente. « Nous écrirons ensemble l’avenir de Madagascar, sans exclusion ni revanche », a-t-il insisté, appelant à une participation massive pour éviter les pièges des divisions passées.

 

Sobriété budgétaire et « ennemis de la République »

Sur le front économique, le discours a sonné comme un avertissement aux élites corrompues. Le nouveau régime s’engage à instaurer une politique de sobriété budgétaire pour éradiquer le « gaspillage des deniers publics », qui a tant alimenté les frustrations populaires. Des mesures fermes seront prises contre les « ennemis de la République », une formulation qui n’a pas manqué de faire réagir les observateurs, évoquant une possible purge administrative.

Malgré ce ton martial, le Colonel Randrianirina a tendu la main à la communauté internationale. Il invite les partenaires multilatéraux et bilatéraux – de l’Union européenne à la Chine, en passant par les États-Unis et l’Union africaine – à accompagner Madagascar dans ce « pilotage des réformes » via un « dialogue constructif et équitable ».

Rassurant les bailleurs de fonds et investisseurs, il promet aussi  un climat des affaires « apaisé, attractif et sécurisé », avec des incitations fiscales et une lutte accrue contre l’instabilité qui freine les projets.

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Réactions contrastées et perspectives

 

L’investiture a suscité un mélange de liesse et de prudence. Dans les rues d’Antananarivo, des milliers de manifestants ont célébré l’événement, voyant en Randrianirina un sauveur capable de juguler la crise énergétique et l’inflation galopante. « Enfin un leader qui écoute le peuple ! », s’exclame une enseignante contactée par notre correspondant, qui espère des améliorations rapides dans l’éducation.

Du côté de l’opposition, les voix sont plus mesurées. Certains leaders du mouvement populaire saluent l’ouverture aux assises, mais appellent à une vigilance accrue pour que les promesses ne restent pas lettre morte.

Sur la scène internationale, l’Union africaine a déjà félicité le nouveau président, tandis que des diplomates européens évoquent une « opportunité historique » pour Madagascar.

À l’heure où le soleil se couche sur la capitale, le Colonel Michaël Randrianirina entame son mandat dans un pays assoiffé de stabilité. Reste à savoir si ce serment tiendra ses engagements face aux défis colossaux qui attendent la Grande Île.

HAAC-MÉDIAS : un pacte de transparence pour 2026

En prévision des élections générales, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a signé des conventions de partenariat avec sept organes de presse majeurs. Cette initiative est cruciale pour garantir un traitement professionnel et équitable de l’information par les médias béninois .

 

Cotonou, 17 octobre 2025 – En préparation des élections générales de 2026, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) du Bénin a scellé, le mercredi 15 octobre, des conventions de partenariat avec sept organes de presse majeurs. Il s’agit là d’une étape clé pour promouvoir la transparence et l’équité dans le traitement de l’information, d’autant plus que le pays s’apprête à entrer dans une période électorale intense.

La HAAC du Bénin a signé un pacte crucial de partenariat avec sept médias en vue des élections de 2026, visant à garantir l'équité,

Une collaboration institutionnelle pour un scrutin équitable

La cérémonie, présidée par Edouard C. Loko, a eu lieu au siège de la HAAC à Cotonou. Elle a réuni des acteurs majeurs du paysage audiovisuel béninois :

D’abord les télévisions :  Canal 3 Bénin, E-Télé et Télévision Carrefour (TVC) ;

Ensuite les radios : Océan FM, La Voix de la Vallée, FM Nouvelle Vision et Radio ILEMA.

Par ailleurs, ce partenariat s’inscrit dans une dynamique plus large de régulation responsable. « Cette convention marque une nouvelle étape dans la collaboration entre l’organe de régulation et ces médias audiovisuels », a souligné la HAAC. Ainsi, à l’approche des scrutins de 2026, l’objectif est clair : garantir un espace médiatique sain, professionnel et respectueux des normes déontologiques.

La HAAC du Bénin a signé un pacte crucial de partenariat avec sept médias en vue des élections de 2026, visant à garantir l'équité,

HAAC-MÉDIAS : transparence et engagement mutuel au cœur du pacte

Edouard C. Loko a salué « l’esprit de sacrifice des promoteurs de ces organes ». Il a insisté sur l’importance de cette initiative pour instaurer la transparence, l’équité et le respect des règles dans le traitement de l’information. « Nous œuvrons pour un environnement médiatique qui inspire confiance, notamment en période sensible comme les élections », a-t-il déclaré lors de la signature.

De leur côté, les responsables des médias signataires ont exprimé une vive satisfaction. Par la voix d’Agapit Napoléon MAFORIKAN, ils ont réaffirmé leur engagement à « toujours œuvrer dans le respect des textes réglementaires régissant l’espace audiovisuel ». Cette convention, selon eux, « consolide la confiance et renforce la collaboration institutionnelle entre la presse et l’organe de régulation ».

La HAAC du Bénin a signé un pacte crucial de partenariat avec sept médias en vue des élections de 2026, visant à garantir l'équité, La HAAC du Bénin a signé un pacte crucial de partenariat avec sept médias en vue des élections de 2026, visant à garantir l'équité,

HAAC-MÉDIAS : le Bénin mise sur une presse responsable

D’ailleurs, cette série de signatures confirme la volonté de la HAAC de consolider la professionnalisation des médias béninois. À la veille d’échéances électorales cruciales, ces partenariats visent à prévenir les dérives et à favoriser un débat public équilibré.

Pour les professionnels du secteur, c’est un signal fort : le Bénin mise sur une presse libre mais responsable pour renforcer sa démocratie. De plus, ces conventions pourraient bien servir de modèle pour d’autres acteurs, dans un pays où les médias jouent un rôle pivot dans l’opinion publique.

La HAAC du Bénin a signé un pacte crucial de partenariat avec sept médias en vue des élections de 2026, visant à garantir l'équité,

Un défi commun pour l’histoire médiatique

La HAAC et ses sept partenaires ont désormais posé les bases d’un engagement clair. Dès à présent, les échanges se poursuivent, et cette visite pourrait bien faire émerger des projets phares dans les mois à venir, confirmant le rôle de la Poste comme moteur de l’inclusion économique. Alors que la campagne électorale pointe déjà du nez, la responsabilité de garantir un débat transparent et équilibré est dorénavant partagée. En définitive, l’application rigoureuse de ce pacte écrira une page exemplaire de l’histoire médiatique béninoise.

 

Washington : Aïssata Tall Sall prend la tête du réseau parlementaire FMI-BM

Aissata Tall Sall, députée et ancienne Garde des Sceaux du Sénégal, a été élue Première Vice-Présidente du Réseau des parlementaires sur la Banque mondiale et le FMI. Cette nomination  place l’Afrique de l’Ouest au cœur des débats sur la gouvernance économique mondiale.

 

Washington D.C., 17 octobre 2025 – Au cœur des Assemblées annuelles du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque mondiale, qui se déroulent du 13 au 18 octobre à Washington, une voix sénégalaise s’impose sur la scène internationale. En effet, Aissata Tall Sall, députée et ancienne garde des Sceaux du Sénégal, a été élue Première Vice-Présidente du Réseau des parlementaires sur la Banque mondiale et le FMI (Parliaments Network on the World Bank and the IMF). Ainsi, cette distinction place l’Afrique de l’Ouest au premier plan des débats sur les politiques économiques globales.

 

Aissata Tall Sall : une élection stratégique en pleine actualité mondiale

L’installation du nouveau bureau du réseau, fondé en 2000, s’est tenue en marge de ces assemblées annuelles, un rendez-vous incontournable pour les décideurs économiques du monde entier. Avec près de 2 000 parlementaires issus de plus de 140 pays, cette plateforme vise à favoriser un dialogue constructif et critique sur les politiques du FMI et de la Banque mondiale, tout en mettant l’accent sur leurs impacts concrets, particulièrement dans les pays en développement.

Aissata Tall Sall, avocate chevronnée et figure respectée de la politique sénégalaise, représentera la région Afrique de l’Ouest au sein de cette instance. Par ailleurs, elle rejoint à ce titre Sven Mikser, parlementaire estonien élu président pour le mandat 2025-2027. « C’est un honneur pour le Sénégal et pour l’Afrique de l’Ouest de contribuer activement à ces échanges cruciaux », a commenté une source proche de la délégation sénégalaise.

 

Aissata Tall Sall : engagement pour une gouvernance plus équitable

Dès sa première déclaration officielle, l’élue sénégalaise n’a pas caché son enthousiasme. « Je ressens une profonde gratitude pour cette confiance », a-t-elle déclaré, avant de réaffirmer son engagement ferme : œuvrer pour plus de transparence, d’équité et d’efficacité dans les politiques et programmes du FMI et de la Banque mondiale, en partenariat étroit avec les États membres.

Par ailleurs, ce mandat intervient à un moment charnière pour l’Afrique, où les défis climatiques, les inégalités croissantes et les besoins en financement pour le développement exigent une refonte des approches internationales. Dans cette optique, Aissata Tall Sall, avec son expérience politique et juridique, pourrait bien catalyser des réformes adaptées aux réalités du continent, en plaçant résolument les populations au centre des décisions.

 

Un réseau au service des plus vulnérables

Depuis sa création, il y a un quart de siècle, le Parliaments Network s’est imposé comme un contrepoids essentiel aux institutions financières multilatérales. En facilitant les échanges entre législateurs, il veille à ce que les politiques économiques mondiales ne se traduisent pas par des mesures impersonnelles, mais bien par des impacts positifs sur les vies quotidiennes – de l’accès au crédit agricole aux stratégies de résilience face aux chocs externes.

Pour le Sénégal, cette élection renforce la visibilité diplomatique de Dakar sur la scène financière internationale. Alors que les débats à Washington portent sur la réforme de la gouvernance mondiale, Aissata Tall Sall incarne l’espoir d’une Afrique plus audible et influente.

 

Un rôle africain majeur pour réformer la finance mondiale

Enfin, la nomination d’Aissata Tall Sall intervient au moment où le continent réclame une voix plus forte dans les instances de décision globales. Son rôle sera d’autant plus crucial qu’il s’agira de garantir que les milliards de dollars mobilisés par la Banque mondiale et le FMI servent effectivement au développement durable et à l’atténuation des crises. Ainsi, son mandat de trois ans pourrait marquer une étape décisive vers une gouvernance économique mondiale enfin plus sensible aux réalités et aux priorités africaines.

 

Bénin : Sodjinou fragmente le Parti de Boni Yayi

Fracture interne : à l’approche de la présidentielle de 2026, le député Michel François Sodjinou accuse ouvertement Boni Yayi, président des Démocrates, d’imposer un « schéma » autoritaire qui divise le principal parti d’opposition béninoise. Il dénonce un verrouillage du processus de désignation du candidat et des pressions sur les élus.

Cotonou, 16 octobre 2025 – Dans une déclaration cinglante, le député Michel François Sodjinou, figure influente du parti Les Démocrates (LD), accuse ouvertement Boni Yayi, fondateur et président de la formation, de reproduire les erreurs du passé. À l’approche de l’élection présidentielle de 2026, il alerte sur un « schéma » imposé d’en haut qui divise les rangs et étouffe la démocratie interne. Une sortie qui pourrait bien fissurer l’unité du principal parti d’opposition béninoise.

Leçons oubliées : l’écho douloureux des défaites passées

 

Sodjinou ne mâche pas ses mots : pour lui, Les Démocrates glissent inexorablement vers une ère de déjà-vu, rappelant les moments sombres de l’ancien parti au pouvoir, les Forces Cauries pour un Bénin Émergent (FCBE).

« En 2016, vous vous souvenez de la déception d’un choix imposé d’en haut : celui de Lionel Zinsou, parachuté comme candidat du pouvoir sortant. Cette décision, prise sans concertation, nous a conduits à une défaite douloureuse », écrit-il dans sa déclaration, rendue publique mercredi.

Cinq ans plus tard, en 2021, l’histoire se serait répétée au sein de LD. Contre toute logique démocratique, le parti aurait porté la candidature de Reckya Madougou, une personnalité certes compétente, mais totalement étrangère à la vie du parti. Ce choix, décidé par un cercle restreint , aurait non seulement divisé les militants, mais aussi éteint l’espoir de nombreux fidèles.


Le scandale du parrainage pour 2026 : verrouillage et divisions régionales

 

Le cœur de la polémique porte sur la désignation du candidat pour le scrutin de 2026. Sodjinou dépeint un débat malsain autour de l’auto-parrainage, ligne de défense de Yayi Boni, relayée par une garde rapprochée intellectuelle qui n’hésiterait pas à recourir à des provocations, les intimidations, les agressions verbales.

Mais au-delà, un débat abject se profile en filigrane : la nécessité d’un « candidat du Nord ». Sous couvert d’unité, les dirigeants auraient exigé des députés qu’ils signent « à blanc » leurs fiches de parrainage, sans connaître le nom du bénéficiaire. « On a fait croire que la discipline de groupe signifiait l’obéissance aveugle« , dénonce Sodjinou. Des commissions de désignation auraient vu leurs équilibres fixés à l’avance, avec des représentants de certains départements écartés pour ne pas appartenir à la bonne région ou au bon clan.

Malgré des travaux inachevés, « tout le monde sait que le choix de M. Renaud Agbodjo est déjà acté« , assène le député, pointant du doigt un processus verrouillé.

 

Un appel à la franchise : « Boni Yayi ne peut pas décider seul. »

Avec respect mais aussi franchise, Sodjinou interpelle directement Boni Yayi : « Notre président ne peut pas continuer à décider seul du destin de notre parti. Le respect que nous lui devons ne doit pas nous empêcher de dire la vérité. » Pour lui, LD n’a pas été créé comme un tremplin à quelques ambitions personnelles, mais pour redonner une voix au peuple. Or, aujourd’hui, cette voix est confisquée.

Cette déclaration, signée par Michel François Sodjinou, un ancien pilier du FCBE passé chez LD, intervient dans un contexte tendu pour l’opposition béninoise. Alors que le régime de Patrice Talon consolide son emprise, les Démocrates peinent à s’unir face à un paysage politique fragmenté.

Réactions en suspens, unité en péril ?

Contacté par notre rédaction, le bureau exécutif de Les Démocrates n’a pas encore réagi officiellement. Des sources internes évoquent déjà des remous, certains militants saluant le courage de Sodjinou, tandis que d’autres craignent une fracture irréparable à neuf mois des élections.

Ce bras de fer interne pourrait redessiner les alliances pour 2026. Reste à savoir si la voix du député aura un impact au-delà des cercles partisans, ou si la machine du parti la réduira au silence. Quoi qu’il en soit, elle ravive le débat sur la démocratie au sein des partis d’opposition, un enjeu crucial pour la vitalité du pluralisme béninois.

Madagascar : Rajoelina refuse sa destitution et dénonce un arrêt « illégal » de la HCC

Antananarivo, 15 octobre 2025 Guerre ouverte des communiqués à Antananarivo. Moins de 24 heures après l’installation d’un régime militaire intérimaire, la Présidence de la République contre-attaque. En effet, elle affirme que le chef de l’État Andry Rajoelina « assure toujours ses fonctions » et qualifie l’arrêt de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) de « vice rédhibitoire ». L’escalade entre loyalistes et factions militaires fait planer l’ombre d’une instabilité inédite sur la Grande Île.

Un communiqué incendiaire : la HCC accusée de vices rédhibitoires par Rajoelina

 

Le ton est sans appel dans le document officiel, qui fustige avec virulence la décision rendue par la HCC le 14 octobre. Selon la Présidence, cet acte est entaché de « multiples vices tant sur le fond que sur la forme », portant « atteinte aux fondements de la République, à la stabilité de l’ordre constitutionnel et à l’État de droit ».

Au cœur des griefs : la saisine introductive que le Vice-Président de l’Assemblée nationale (un leader de l’opposition, NdLR) a déposé le 13 octobre. « Le requérant n’est ni habilité ni qualifié pour saisir la Haute Cour Constitutionnelle », argumente le communiqué, rappelant que cette prérogative restreint strictement les Chefs d’Institution de la République. Cette irrégularité aurait dû entraîner une irrecevabilité immédiate.

Par ailleurs, la séance de la HCC elle-même illustre un fiasco procédural : le Président de l’institution a convoqué les membres de la Cour à 9 h 00 pour une « réunion administrative », sans leur communiquer l’objet au préalable. Huit Hauts Conseillers présents physiquement et un à distance se sont retrouvés piégés dans une « Chambre d’audience » improvisée sur sa décision unilatérale. Il leur a présenté trois requêtes à la va-vite, sans leur laisser le temps d’étudier les dossiers.

 

Interruptions, menaces et évacuation forcée : un huis clos sous pression

 

Le récit des événements, tel que relaté par la Présidence, évoque un scénario de pression militaire orchestrée. Après une série de suspensions d’audience, c’est lors du débat sur la recevabilité, de 15 h 00 à 17 h 00, que la tension atteint son paroxysme. La Direction de la Sécurité de la HCC aurait alors « sommé l’ensemble des juges constitutionnels à vider les lieux » face à l’arrivée imminente de « factions militaires armées » en direction du Palais Présidentiel d’Ambohitsirohitra, adjacent à la Cour.

« Des militaires ont évacué d’urgence les Hauts Conseillers avant qu’ils n’aient clôturé le débat, procédé à la délibération et signé, par peur d’atteinte à leur intégrité physique », dénonce le texte. Ils affirment aussi que ces derniers les ont menacés, ce qui prive ainsi la décision de toute sérénité et discernement. La publication hâtive de l’arrêt, sans respect des règles procédurales, « laisse supposer l’existence d’actes de corruption ou de coercition », ajoute la Présidence, et ouvre la voie à une « rupture constitutionnelle » grave.

 

Rajoelina, « Président en exercice de la SADC » : L’appel à la jeunesse contre le chaos

 

Face à cette tempête, Andry Rajoelina utilise ses titres régionaux comme bouclier : « Il continue d’assurer ses fonctions en vertu des pouvoirs constitutionnels qui lui confèrent l’autorité de Président de la République et de Président en exercice de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe). La Présidence condamne fermement la décision infondée prise par la Haute Cour Constitutionnelle, ainsi que la prise de pouvoir par la force opérée par une faction militaire.

Le Président adresse un message solennel à la jeunesse malgache, cœur battant des récentes manifestations :

« Cette tentative de prise de pouvoir incarne l’exact contraire des valeurs qu’elle défend. Elle repose sur la violation manifeste de l’État de droit, piétine les principes démocratiques,et menace directement les efforts que nous menons pour lutter ensemble contre la corruption. » Il appelle ainsi directement les manifestants à se méfier de l’ingérence militaire.

 

Une nation au bord du gouffre : vers une escalade ?

 

Ce communiqué, publié au plus fort de la confusion – avec le colonel Michael Randrianirina proclamé chef de l’État par intérim et Rajoelina toujours officiellement en fonction – ravive les flammes d’une crise qui couve depuis des mois. Tandis que des barrages militaires se multiplient à Antananarivo et que l’opposition jubile, les loyalistes de Rajoelina appellent à la mobilisation. L’Union africaine et la France, déjà alarmées, pressent pour une médiation régionale d’urgence afin d’éviter le scénario du pire.

Le colonel Randrianirina n’a pas encore réagi publiquement à ces accusations, mais les rues bruissent de rumeurs d’affrontements imminents entre factions armées. Madagascar, fragilisé par l’économie en berne, s’engage dans une confrontation ouverte entre deux légitimités contestées. La Grande Île est au bord du gouffre.

 

Madagascar : Rajoelina destitué, TANA sous contrôle militaire

Antananarivo, 15 octobre 2025 – Coup de tonnerre à Iavoloha. Le président Andry Rajoelina a été destitué par un vote écrasant de l’Assemblée nationale mardi. Après une tentative désespérée de dissoudre le Parlement, il a quitté le pays. Le colonel Michael Randrianirina a été immédiatement désigné chef d’État par intérim, suspendant ainsi la Constitution. La Grande Île s’embrase entre espoir de renouveau et craintes d’une nouvelle ère d’instabilité.

Une destitution fulgurante : 130 voix contre Rajoelina

 

L’acte décisif est survenu hier après-midi à l’Assemblée nationale. Cent trente (130) députés sur 163 – un score historique, dépassant largement les deux tiers requis – ont voté la destitution d’Andry Rajoelina. Les charges : dérives autoritaires, corruption systémique et gestion chaotique de la crise économique et sociale. Par ailleurs, cette motion, portée par une coalition hétéroclite d’opposants et de frondeurs de la majorité présidentielle (le TGV, NdLR), a été accélérée par la manœuvre de la dernière chance du président : une tentative désespérée de dissoudre le Parlement.

Rajoelina, au pouvoir depuis 2019 et réélu en 2023 dans un scrutin largement contesté, n’a pas eu le temps de réagir. Selon des sources proches du palais d’Iavoloha, il a quitté Antananarivo en urgence à bord d’un avion privé. Si sa destination reste inconnue, les rumeurs insistantes évoquent un exil en France ou en Afrique du Sud. « C’est la fin d’une ère marquée par la corruption et l’accaparement des richesses », s’est réjoui un manifestant au niveau d’Analakely, où des milliers de jeunes, notamment du mouvement « Gen Z Madagascar », ont célébré la chute du régime par des chants, danses et pancartes hostiles.

 

Destitution du Président Rajoelina par le Parlement (130 voix) et fuite. L'armée, menée par le Col. Randrianirina, prend le pouvoir à Tana

L’armée au cœur du pouvoir : Randrianirina, le nouveau visage de la transition

 

C’est l’armée qui a définitivement scellé le sort de la IVᵉ République. Dans une déclaration solennelle diffusée en direct depuis le Camp Militaire d’Andohalo (ou autre QG pertinent), le colonel Michael Randrianirina, officier supérieur reconnu, a annoncé que « les forces armées prennent le pouvoir à partir d’aujourd’hui » et suspendent immédiatement la Constitution. En plus, légitimé par le vote parlementaire – un fait inédit qui évite l’étiquette classique du putsch – il s’est auto-proclamé chef de l’État par intérim. Sa promesse : former un gouvernement de transition et organiser des élections dans un délai maximal de deux ans.

« Nous agissons pour restaurer l’ordre, la démocratie et la dignité malgache », a déclaré Randrianirina, flanqué de ses pairs en uniforme, lors de cette allocution qui a surpris par son ton ferme, mais apaisant. Cette prise de pouvoir survient après des semaines de mobilisation populaire de la jeunesse, exacerbée par l’inflation galopante, les pénuries alimentaires et la crise sociale. D’ailleurs, l’Union africaine et la France, principal partenaire de Madagascar, ont rapidement appelé à la retenue, craignant un nouveau cycle de violence à l’image des crises de 2002 et 2009.

Destitution du Président Rajoelina par le Parlement (130 voix) et fuite. L'armée, menée par le Col. Randrianirina, prend le pouvoir à Tana

Confusion institutionnelle et craintes internationales

 

La situation reste extrêmement volatile : le Premier ministre et plusieurs ministres ont démissionné en bloc, tandis que des barrages militaires quadrillent Antananarivo pour prévenir les débordements. Un analyste décrypte cette situation comme un « coup d’État institutionnel« , où l’armée prend la main en se basant sur une décision parlementaire. Pourtant, des voix s’élèvent pour alerter sur les risques : « Les militaires, je leur fais confiance pour l’instant, mais la rue doit rester vigilante. C’est la vigilance citoyenne qui garantira la transition« , confie un leader de l’opposition à notre rédaction.

Rajoelina, depuis son exil supposé, n’a pas encore réagi, mais ses partisans dénoncent un « putsch constitutionnel monté de toutes pièces ». À l’international, l’ONU et l’UA monitorent de près, tandis que la communauté économique craint pour les investissements dans les secteurs clés (vanille, litchi, textile).

En somme, Madagascar, nation fragile aux ressources abondantes, mais à la gouvernance instable, entre dans une nouvelle ère incertaine. Le colonel Randrianirina aura-t-il les reins solides pour pacifier le pays et organiser des élections crédibles ? Ou ce « sauvetage » militaire n’est-il qu’un prélude à un chaos plus grand ? La Grande Île retient son souffle.

Kenya : Raila Odinga est mort à 80 ans en Inde

Raila Odinga n’est plus. L’ancien Premier ministre kényan et figure historique de l’opposition est décédé à 80 ans ce mercredi en Inde. Sa mort soudaine met fin à une carrière politique tumultueuse.

 

Nairobi, 15 octobre 2025 – Le Kenya est en deuil.  Raila Odinga, figure emblématique de l’opposition et ancien Premier ministre du pays, est décédé ce mercredi à l’âge de 80 ans. L’icône politique, hospitalisée en Inde, a succombé à une crise cardiaque lors d’une promenade matinale, laissant derrière elle un legs de luttes pour la démocratie et une nation en pleine transition.

 

Une disparition brutale lors d’un séjour médical en Inde

 

Selon des sources proches de son bureau, Raila Odinga s’est effondré alors qu’il effectuait une marche thérapeutique dans un hôpital ayurvédique où il suivait un traitement. La nouvelle a été confirmée par des médias kenyans et internationaux, bien que sa famille et son parti, l’Orange Democratic Movement (ODM), n’aient pas encore publié de communiqué officiel.

Odinga, qui avait récemment annoncé son retrait de la course à la présidence en 2027 pour briguer un poste à l’Union africaine, était en Inde depuis plusieurs semaines pour des examens de routine.

Cette mort soudaine intervient à un moment sensible pour le Kenya, où les tensions post-électorales persistent et où Odinga restait une voix influente. À 80 ans, le « Baba » – comme l’appellent ses partisans – avait survécu à des décennies de combats, incluant aussi des arrestations, des tortures sous le régime de Daniel arap Moi et cinq tentatives infructueuses pour conquérir la présidence.

 

Raila Odinga : un parcours forgé dans la lutte pour la démocratie

 

Né en 1945 à Kisumu, Raila Odinga était le fils de Jaramogi Oginga Odinga, vice-président historique du Kenya indépendant. Ingénieur de formation, il s’est rapidement engagé en politique, fondant le Forum for the Restoration of Democracy (FORD) dans les années 1990 pour pousser vers le multipartisme.

Il a été Premier ministre de 2008 à 2013 sous une coalition forcée après les violences post-électorales de 2007, jouant ainsi un rôle clé dans la stabilisation du pays. Ses rivaux comme Uhuru Kenyatta et William Ruto l’ont successivement battu aux urnes en 2013, 2017 et 2022, des scrutins souvent contestés. Malgré cela, Odinga incarnait l’opposition farouche, menant des manifestations contre la corruption et les inégalités.  « Raila était un lion de la politique africaine, un homme qui n’a jamais baissé les bras », témoigne un ancien collaborateur, soulignant ainsi son charisme et sa résilience.

Réactions : un vide immense pour le Kenya et l’Afrique

 

La nouvelle a provoqué une onde de choc immédiate. L’ancien chef de la Cour suprême, David Maraga, a salué Odinga comme « un pilier de la démocratie kenyane » sur les réseaux sociaux. Des hommages affluent déjà des leaders africains : le président nigérian Bola Tinubu évoque un « frère et un combattant pour la justice », tandis que l’Union africaine, dont Odinga était candidat à la présidence de la commission, parle d’une « perte irréparable pour le continent ».

À Nairobi, des supporters de l’ODM se massent spontanément devant le siège du parti, allumant des bougies et chantant des hymnes de résistance. Le président William Ruto, autrefois allié puis rival d’Odinga, devrait s’exprimer sous peu.

 

Raila Odinga : quel héritage pour la démocratie kenyane ?

 

Les autorités organiseront sûrement des funérailles d’État dans les prochains jours pour permettre à des milliers de Kényans de rendre hommage à cet homme qui a façonné l’histoire récente du paysCependant, au-delà du rituel, la mort d’Odinga pose des questions : qui héritera de son mouvement ? Et dans un Kenya divisé par l’économie et les réformes fiscales, son absence pèsera-t-elle sur la cohésion nationale ?

En somme, Raila Odinga s’en va, emportant avec lui une partie de l’âme rebelle du Kenya. Son combat pour une « Afrique unie et juste » résonnera longtemps.

Présidentielle : L’obstacle du colistier bloque Françoise Gbayido

Sans colistier, point de salut. L’histoire de Françoise Gbayido, commerçante et candidate indépendante à la présidentielle de 2026, est celle d’un combat contre les rouages de la loi. Éconduite par la CENA, elle incarne le paradoxe d’une démocratie béninoise où les outsiders peinent à s’imposer face aux exigences de l’élite partisane.

 

Cotonou, 16 octobre 2025 – Devant les grilles impeccablement gardées de la Commission électorale nationale autonome (CENA), une scène presque théâtrale a eu lieu mardi, jour de clôture du dépôt des candidatures. Une femme d’une soixantaine d’années, Françoise Gbayido, candidate indépendante à la présidentielle d’avril 2026, brandissait un dossier cartonné comme un bouclier. Pas de cortège bruyant, pas de partisans en chemises assorties : juste son rêve d’un Bénin « équilibré financièrement ».

Les agents de sécurité, inflexibles, l’ont renvoyée chez elle : sans colistier, point de salut. Cette anecdote révèle les rouages d’un système électoral béninois qui, malgré ses avancées, verrouille encore la porte aux voix solitaires – surtout quand elles sont féminines et hors des clous partisans. Dans un pays où la politique reste un club d’hommes chevronnés, Gbayido incarne une brèche inattendue.

 

Françoise Gbayido : cinq ans de combat et un rêve « talonnien »

 

Cette sexagénaire, commerçante de son état et militante de la première heure, n’en est pas à son coup d’essai. Cinq ans plus tôt, en 2021, elle avait déjà tenté l’indépendance totale, avant que son dossier ne soit éconduit pour « défaut de pièces justificatives ».

Aujourd’hui, elle revient plus déterminée, inspirée par les « belles réalisations » du président sortant Patrice Talon. « Je veux marcher dans ses pas, mais ajouter l’équilibre budgétaire que notre pays mérite », confie-t-elle dans une déclaration recueillie sur place. Sa voix porte l’écho d’une conviction forgée dans les marchés animés de Cotonou.

Son discours modeste, presque humble, contraste fortement avec les duos ronflants – comme celui fraîchement annoncé par Les Démocrates, avec Renaud Vignilé Agbodjo en tête d’affiche – qui paradent déjà aux portails de la CENA.

 

L’obstacle du binôme et le paradoxe de la loi

 

L’obstacle majeur réside dans la loi électorale béninoise, impitoyable sur ce point : tout candidat à la magistrature suprême doit s’allier à un colistier pour le poste de vice-président. Cette mesure, censée promouvoir la stabilité et l’équilibre des genres, devient ainsi  pour une indépendante comme Gbayido un parcours du combattant.

« Elle cherchait désespérément son binôme, là, devant le portail », témoigne un observateur présent ce soir-là, soulignant comment cette exigence transforme l’entrée en lice en un casting forcé.

À l’heure où plusieurs prétendants se bousculent pour les places qualificatives – un processus qui s’achève fin novembre –, son cas met en lumière un paradoxe : le Bénin, pionnier africain de l’alternance pacifique depuis 1990, peine encore à ouvrir grand ses arènes aux outsiders. Les femmes, qui ne représentent que 11 % des parlementaires, y voient aussi un symbole supplémentaire des plafonds de verre.

Vers un mouvement pour plus de fluidité ?

 

Françoise Gbayido n’est pourtant pas du genre à baisser les bras. Issue d’un milieu modeste, elle a bâti sa notoriété sur des engagements citoyens discrets. Son programme est un cocktail pragmatique : consolider les infrastructures tout en assainissant les comptes publics, pour un Bénin « où personne n’est laissé pour compte ».

« Les duos dominants étouffent les idées neuves ; il faut des voix comme la mienne pour rafraîchir le débat », argumente-t-elle, déjà en chasse pour un allié compatible – un économiste ? Un jeune activiste ? – avant la clôture des dépôts.

En somme, ce couac à la CENA n’est pas qu’un revers personnel ; il interroge l’avenir d’une élection promise à l’incertitude. Si elle trouve son colistier – et les rumeurs parlent d’un rapprochement avec des indépendants de la société civile –, son entrée pourrait aussi  bien catalyser un mouvement pour plus de fluidité dans les règles. Sinon, elle restera ce symbole poignant : une femme devant une porte close, rappelant que la démocratie béninoise, si vivace, a encore des verrous à crocheter.