Cotonou : Quand la BD redessine l’avenir de l’Afrique de l’Ouest

Cotonou, 14 mars 2025 — Depuis le 10 mars, Cotonou, la bouillonnante métropole béninoise, s’est métamorphosée en un carrefour vibrant où s’entrelacent les fils de la créativité et de l’ambition. Les Rencontres Internationales de la Bande Dessinée(BD), inaugurées en ce début de mois, déploient leurs fastes jusqu’au 16 mars 2025, offrant un écrin privilégié pour exalter et façonner l’avenir du neuvième art en Afrique de l’Ouest. Loin de se cantonner à une simple fête de l’image et du récit, cet événement s’impose comme une agora déterminante, où convergent les espoirs d’un secteur en quête de structuration.

Cotonou, épicentre de la BD en Afrique de l'Ouest : professionnels africains et européens unissent leurs forces pour structurer le secteurUne mosaïque d’échanges et d’initiatives

Durant cinq jours, une cohorte d’une vingtaine de professionnels issus des contrées africaines et des rives européennes anime cette célébration singulière en l’honneur des BD. Créateurs, éditeurs, libraires et érudits du livre jeunesse et de la bande dessinée s’y retrouvent pour tisser une toile d’interactions riches et variées. Les conférences, véritables cénacles de réflexion, scrutent les méandres des dynamiques industrielles et les écueils à surmonter. Les tables rondes, elles, se muent en creusets où s’élaborent des visions partagées, tandis qu’un vernissage d’exposition dévoile la splendeur visuelle de cet art narratif.

La mini-foire du livre, quant à elle, s’érige en un marché éphémère où les œuvres s’offrent aux regards curieux et aux mains avides. Parallèlement, des ateliers déployés dans les écoles sèment les germes d’une passion naissante chez les jeunes esprits, tandis que les échanges avec les étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi esquissent les contours d’une relève inspirée. Ce foisonnement d’activités, savamment orchestré, traduit une ambition : faire de la bande dessinée un vecteur de rayonnement culturel et un levier d’émancipation intellectuelle.

Cotonou, épicentre de la BD en Afrique de l'Ouest : professionnels africains et européens unissent leurs forces pour structurer le secteurBD : Un souffle éducatif et transfrontalier

L’événement puise une part de sa force dans le soutien du projet Ressources éducatives, porté par l’Agence Française de Développement (AFD) et incarné par l’Institut français à travers sa composante « Lire pour Apprendre ». Cette alliance confère aux Rencontres une portée pédagogique majeure, érigeant la bande dessinée en un outil d’apprentissage aussi ludique que profond. En favorisant l’accès à la lecture et en stimulant l’imaginaire, elle ambitionne d’enrichir les savoirs et de sculpter les consciences, notamment celles des générations montantes.

La présence de professionnels d’horizons divers – d’Afrique et d’Europe – insuffle à cette édition une dimension de confluence culturelle. Les expériences s’entrecroisent, les savoir-faire s’hybrident, laissant présager des collaborations fécondes et, peut-être, l’émergence de projets communs qui transcenderaient les frontières géographiques et artistiques. Ce dialogue transcontinental ne se limite pas à un échange de politesses : il aspire à poser les jalons d’une industrie robuste, ancrée dans les réalités locales tout en s’ouvrant aux vents du large.

Vers un horizon incertain mais prometteur

Alors que les Rencontres Internationales de la Bande Dessinée approchent de leur dénouement, le 16 mars 2025, une question me taraude l’esprit : quel legs cet élan créatif offrira-t-il à l’Afrique de l’Ouest ? Les ponts jetés entre acteurs du secteur, les étincelles jaillies des débats et l’ardeur insufflée dans les cœurs juvéniles pourraient bien féconder un terreau propice à l’éclosion d’une bande dessinée ouest-africaine souveraine. Mais ce futur, encore drapé d’une brume énigmatique, reste à écrire ou, qui sait, à dessiner.

Chiamaka Francisco Couronnée à Cannes

Cannes, France – Dans une apothéose de talent et de passion, la Béninoise Chiamaka Francisco a été couronnée championne en acting lors du prestigieux concours du Forum International des Arts et de la Création (IFCA), qui s’est tenu du 1er au 5 mai 2024. Cette compétition, qui rassemble l’élite des arts émergents d’Europe, a vu Mlle Francisco s’élever au-dessus de ses pairs pour remporter le titre tant convoité.

Sedo Tossou, figure emblématique de la série à succès Canal+ Black Santiago Club, n’a pas caché son enthousiasme sur les réseaux sociaux : « On a ramené le titre au pays les amis ». Il est à noter que Mlle Francisco est une fière représentante de l’école de cinéma Sèdo N’Nogni, fondée par M. Tossou lui-même, ce qui souligne l’excellence de l’enseignement artistique dispensé au sein de cette institution.

Chiamaka Francisco, lauréate béninoise, s'élève au sommet du cinéma mondial en remportant le prix d'acting à l'IFCA à Cannes, La victoire de Mlle Francisco lui ouvre les portes de prestigieuses institutions telles que la New York Film Academy et le Los Angeles Conservatory of Performing Arts, grâce à une bourse d’étude. De plus, elle aura l’opportunité de briller sur la scène internationale en participant à l’International Model and Talent Association, événement majeur qui se tiendra à New York en juillet 2024 ou à Los Angeles en janvier 2025.

Le Forum International des Arts et de la Création se positionne comme une plateforme incontournable pour les artistes en quête de reconnaissance et de développement professionnel. Il offre une visibilité sans pareille devant les acteurs influents de l’industrie, propulsant ainsi les carrières des talents les plus prometteurs.

La consécration de Chiamaka Francisco à Cannes n’est pas seulement une victoire personnelle, mais aussi un symbole de l’excellence artistique du Bénin sur la scène internationale. Elle incarne l’aspiration et la détermination des jeunes talents africains à se faire une place au soleil dans le firmament des arts mondiaux.

L’essor du cinéma béninois : entre espoirs et réalités

Le 25 avril 2024, le prestigieux Palais des Congrès de Cotonou s’est mué en un véritable think tank culturel à l’occasion de la 2e édition du Festival International des Arts du Bénin. Au cœur des délibérations, une question cruciale : “La création cinématographique au Bénin : A quand l’avènement d’une véritable industrie ?”

Un diagnostic préoccupant mais non dénué d’espoir

Les éminents intervenants, parmi lesquels la réalisatrice Kismath Baguiri, Olivier Medjigbodo, directeur de production chez A+ Bénin, et le réalisateur Claude Balogoun, ont dressé un état des lieux sans concession du cinéma béninois. Malgré une évolution notable depuis les trente dernières années, notamment en matière de formation, le secteur peine à se structurer en une industrie pérenne.

La pénurie de salles de cinéma, le financement précaire des projets et une production insuffisante sont autant d’obstacles évoqués par Kismath Baguiri. En outre, Olivier Medjigbodo souligne l’importance d’une production de qualité pour attirer le public et garantir un retour sur investissement aux diffuseurs.

Vers une stratégie de développement ambitieuse pour le cinéma béninois 

A+ Bénin s’engage à promouvoir une production majoritairement béninoise dans les deux prochaines années. Les panélistes appellent également à une mise à jour de la formation, à une meilleure structuration du secteur et à une volonté politique affirmée pour faire du cinéma un vecteur de prospérité économique et culturelle.

Claude Balogoun insiste sur la nécessité d’un marché cinématographique local et de collaborations étendues pour stimuler la production. En somme, les professionnels du cinéma doivent œuvrer avec passion, persévérance et loyauté pour construire une industrie cinématographique béninoise prospère. C’est à travers leur engagement actif que le cinéma du Bénin peut s’épanouir et rayonner à l’international. Leur contribution est essentielle à la réalisation de cette vision d’une industrie dynamique et innovante.