Le Port Autonome de Cotonou célèbre ses 60 ans

Cotonou, le poumon économique du Bénin, a donné le coup d’envoi des festivités marquant les 60 ans du Port Autonome de Cotonou (PAC), le mardi. La cérémonie officielle, orchestrée dans une salle de conférence de la direction générale spécialement aménagée pour l’occasion, a réuni une centaine d’invités prestigieux : autorités nationales, professionnels des médias, membres des comités de pilotage et techniques, ainsi que des acteurs clés du secteur portuaire. À l’évidence, cet anniversaire, loin d’être une simple commémoration, célèbre six décennies d’engagement au service du développement économique du Bénin et de la sous-région ouest-africaine.

Le Port Autonome de Cotonou a lancé les festivités de ses 60 ans, célébrant six décennies d’impact économique avec un programme riche, Une cérémonie empreinte de symboles au  Port Autonome 

Pour commencer, la journée a débuté par un mot de bienvenue du directeur général du PAC, Bart Van Eenoo, qui a planté le décor d’un événement chargé d’histoire et d’ambition. Ensuite, prenant la parole à sa suite, la directrice adjointe de la justice civile, Idrissou Seïbou Hakilatou, a captivé l’audience en soulignant la portée de cet anniversaire. « Ces 60 ans incarnent six décennies de contribution inestimable à l’essor économique du pays », a-t-elle déclaré, rappelant le rôle stratégique du port comme porte d’entrée maritime pour le Bénin et les nations voisines sans littoral, telles que le Niger, le Mali et le Burkina Faso.

Par la suite, le clou de la cérémonie est revenu au directeur commercial et marketing, Kevin Potier, qui a dévoilé le slogan officiel des festivités : « 60 ans d’imPACT ». Ce message percutant reflète l’impact durable du PAC sur l’économie nationale et régionale, tout en annonçant un programme riche et varié pour célébrer cette étape. Expositions, compétitions sportives, conférences thématiques et activités culturelles sont au menu, promettant de mobiliser aussi bien les professionnels du secteur que le grand public.

Le mot du ministre : un hommage à la résilience

Par ailleurs, le point d’orgue de la matinée fut l’intervention du ministre du Cadre de Vie et des Transports, chargé du développement durable, José Didier Tonato. Dans un discours empreint de fierté, il a salué la résilience et le dynamisme du Port Autonome de Cotonou, un acteur qui génère aujourd’hui plus de 60 % du PIB béninois et représente une artère vitale pour le commerce international. « Le port est bien plus qu’une infrastructure : c’est le cœur battant de notre économie, un symbole de notre capacité à relever les défis », a-t-il affirmé, avant de déclarer officiellement ouvertes les festivités.

Six décennies de transformation au Port Autonome 

En effet, créé le 31 décembre 1964, le PAC a parcouru un chemin remarquable. D’un modeste point d’ancrage sur la côte Atlantique, il s’est mué en un hub logistique régional incontournable. À cet égard, avec une capacité actuelle atteignant 1 million de TEU (équivalent vingt pieds) grâce à des investissements récents, comme les 75 millions d’euros injectés par Africa Global Logistics en 2024, le port s’est modernisé pour répondre aux exigences du commerce mondial. De plus, les partenariats avec des acteurs internationaux, tels que le Port d’Anvers ou la Banque africaine de développement, qui a octroyé un prêt de 80 millions d’euros en 2023 pour l’extension du terminal T, témoignent de cette ambition.

En outre, le PAC ne se contente pas de desservir le Bénin : c’est une passerelle essentielle pour les pays enclavés de l’hinterland. En 2022, il a traité 12,5 millions de tonnes de marchandises, un volume en hausse de 5 % par rapport à l’année précédente, consolidant sa position parmi les ports les plus influents du golfe de Guinée. Par conséquent, cette croissance s’accompagne d’un impact social tangible, avec des centaines d’emplois directs et des milliers d’emplois indirects générés par les activités portuaires.

Le Port Autonome de Cotonou a lancé les festivités de ses 60 ans, célébrant six décennies d’impact économique avec un programme riche, Une célébration tournée vers l’avenir

Ainsi, les 60 ans du PAC ne sont pas seulement un regard dans le rétroviseur : ils marquent aussi une projection vers l’avenir. À ce titre, les organisateurs ont promis une série d’événements jusqu’à la fin de l’année, mêlant festivités populaires et réflexions stratégiques sur le rôle du port dans un monde en mutation. En l’occurrence, des ateliers sur la durabilité, des compétitions nautiques et des soirées culturelles rythmeront cette année anniversaire, avec une invitation lancée à tous les Béninois à « embarquer avec fierté, joie et sens du partage ».

En conclusion, alors que les lumières de la cérémonie s’éteignaient ce mardi, une certitude demeurait : le Port Autonome de Cotonou, après 60 ans d’existence, reste un pilier solide et un moteur de progrès. Cette célébration, qui s’étendra sur plusieurs mois, offre au Bénin une occasion unique de rendre hommage à son histoire tout en se tournant vers de nouveaux horizons. Indéniablement, bonne fête au PAC et que les dix décennies soient aussi fructueuses que les précédentes !

 

Le Choiseul Africa Summit 2025 s’est ouvert à Cotonou

Cotonou, la vibrante capitale économique du Bénin, a accueilli hier, mercredi, le lancement officiel du Choiseul Africa Summit, un rendez-vous d’envergure internationale qui se prolonge jusqu’à ce jeudi. Plus de 300 capitaines d’industrie, investisseurs de haut vol et décideurs politiques, venus d’Afrique, d’Europe et d’ailleurs, se réunissent au Sofitel Cotonou Marina Hôtel & Spa pour deux jours de débats stratégiques. L’objectif est clair : transformer les discussions en engagements concrets pour accélérer l’intégration économique régionale et propulser le développement du Bénin et de l’Afrique de l’Ouest.

Une ambition affichée : l’intégration et la croissance inclusive

Par ailleurs, ce sommet, organisé par Choiseul Africa en partenariat avec le gouvernement béninois, la Zone Industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ) et l’Agence de Promotion des Investissements et des Exportations (APIEx), s’articule autour d’un leitmotiv ambitieux : « Accélérer l’intégration économique régionale : mobiliser les compétences et les investissements pour un avenir durable ».

Dans un continent où les synergies économiques peinent encore à se concrétiser pleinement, le Bénin se positionne comme un laboratoire d’idées et un moteur de transformation. « Ce sommet est une chance unique de montrer au monde notre vision d’un développement inclusif et de tisser des partenariats solides », a déclaré Romuald Wadagni, ministre d’État et ministre de l’Économie et des Finances, lors de la cérémonie d’ouverture présidée par la vice-présidente Mariam Chabi Talata.

L’événement met en lumière des secteurs stratégiques pour le Bénin, notamment le textile, l’agroalimentaire et les industries créatives. Ces piliers, au cœur des priorités nationales, visent à créer de la valeur ajoutée et à générer des emplois, en particulier pour une jeunesse dynamique et en quête d’opportunités. Avec des panels thématiques animés par des experts comme Alain Ebobissé, directeur général d’Africa 50, ou Gagan Gupta, PDG d’Arise, les discussions explorent des solutions pour optimiser les chaînes de valeur et renforcer la compétitivité régionale.

Le Bénin, un hub économique en pleine ascension

En plus, Le choix de Cotonou pour accueillir ce sommet n’est pas anodin. Fort de sa stabilité politique et de réformes économiques audacieuses menées sous la présidence de Patrice Talon depuis 2016, le Bénin s’impose comme un hub stratégique en Afrique de l’Ouest. Son port en eaux profondes, en cours de modernisation, et sa position géographique, à la croisée des corridors Abidjan-Lagos et Cotonou-Niamey, en font une porte d’entrée privilégiée pour les échanges commerciaux. En 2023, le pays a affiché une croissance de 6,4 % de son PIB, portée par des investissements massifs dans les infrastructures et une diversification progressive de son économie.

Le secteur textile, dopé par la transformation locale du coton, dont le Bénin est l’un des principaux producteurs africains , illustre cette dynamique. Des initiatives comme celles soutenues par la Banque africaine de développement, qui a financé une étude sur le renforcement de cette filière en 2024, témoignent de l’élan en cours. Dans l’agroalimentaire, la valorisation de produits comme l’ananas et le karité ouvre de nouvelles perspectives, tandis que les industries créatives, portées par un vivier de talents locaux, attirent de plus en plus l’attention des investisseurs internationaux.

Le Choiseul Africa Summit : Des engagements concrets en ligne de mire

Au-delà des discours, le Choiseul Africa Summit se veut un catalyseur d’actions tangibles. Les plénières interactives et les sessions de networking, qui rythment ces deux jours, offrent un espace inédit pour conclure des alliances entre le secteur privé, les institutions publiques et les partenaires étrangers. « Nous voulons que chaque participant reparte avec des idées, mais surtout avec des projets viables à mettre en œuvre », a souligné Pascal Lorot, président de Choiseul Africa, saluant le rôle central du Bénin dans cette dynamique régionale.

Les débats ne se limitent pas aux seuls enjeux béninois. L’intégration africaine, défi majeur du XXIe siècle, est au cœur des échanges. Comment mobiliser les compétences et les financements pour des infrastructures transfrontalières ? Comment tirer parti de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour doper les échanges intra-africains, encore trop faibles ? Ces questions, cruciales pour l’avenir du continent, trouvent à Cotonou un écho particulier, dans un pays décidé à jouer les premiers rôles.

Le Choiseul Africa Summit : une vitrine pour l’Afrique ambitieuse

En somme, en accueillant ce sommet, le Bénin ne se contente pas de briller sur la scène internationale : il envoie un message fort. Celui d’une Afrique qui innove, qui attire et qui refuse de se cantonner au statut de réservoir de matières premières. Les partenariats noués avec des acteurs européens, mais aussi avec des géants régionaux comme la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) ou Ecobank traduisent cette volonté de construire un avenir économique souverain et durable.

Alors que le sommet bat son plein ce jeudi, les regards sont tournés vers les annonces qui en découleront. Pour les entrepreneurs locaux, les jeunes créateurs et les investisseurs présents, l’enjeu est de taille : faire de cette édition 2025 un jalon dans la marche du Bénin et de l’Afrique vers une prospérité partagée. Une chose est sûre : à Cotonou, l’avenir du continent se dessine dès aujourd’hui.

Bénin à Osaka 2025 : La symphonie d’un patrimoine vivant au service de l’avenir

Sur l’île artificielle de Yumeshima, théâtre d’une effervescence planétaire, l’Exposition Universelle d’Osaka 2025 déploiera, du 13 avril au 13 octobre, une mosaïque de réflexions autour de l’édification d’un futur résilient. Parmi les 160 nations conviées, le Bénin, porteur d’une vision audacieuse, s’apprête à orchestrer une odyssée sensorielle et intellectuelle sous l’égide de l’axe « connecter des vies ».  En effet, loin d’une simple vitrine, son pavillon « Benin Horizons : A journey of culture and opportunity » se mue en laboratoire d’hybridation entre héritage millénaire et audaces contemporaines.

L’archipel des possibles : quand le passé féconde l’avenir

Par ailleurs, le Bénin, berceau des royaumes vodun et des cités lacustres, dévoilera une scénographie où chaque artefact, chaque innovation, devient un pont entre les époques. Le pavillon, conçu comme un palimpseste spatial, superposera les strates d’une identité en mouvement : des bas-reliefs d’Abomey dialogueront avec des installations numériques projetant les éco-villages de demain, tandis que les rythmes sacrés du tam-tam parleur s’entremêleront aux compositions algorithmiques de jeunes prodiges de l’IA. Cette symbiose transcende l’anecdote : elle incarne une philosophie du développement où la mémoire collective nourrit les ruptures technologiques.

Osaka 2025 : Trois mouvements pour une partition globale

  1. L’épopée sensorielle : les visiteurs embarqueront pour une traversée spatio-temporelle, des forêts sacrées de Kétou aux chantiers de l’éco-tourisme à Grand-Popo. Des hologrammes de prêtresses vaudou guideront ainsi le public vers des ateliers de tissage 4.0, où les motifs adinkra s’impriment sur des textiles biodégradables.
  2. L’écosystème de l’ingéniosité : le Bénin exposera ses laboratoires citoyens, fablabs ruraux, fermes agritech pilotées par drone, ou encore la monnaie numérique WémèCoin destinée à bancariser les marchés informels. Une démonstration vivante de comment l’ubuntu africain s’allie à l’économie circulaire.
  3. Les horizons économiques : sur un écran tactile géant, les investisseurs navigueront parmi des pépites sectorielles : parcs industriels à énergie solaire, clusters textiles éthiques, ou le projet « Route de l’Igname » visant à structurer une filière agroexport.

Temps forts : célébrer le génie féminin et la diplomatie créative  

Le 4 juillet 2025, le Women’s Pavilion vibrera aux récits des Amazones du Dahomey, revisités par huit plasticiennes contemporaines. Leurs œuvres, mêlant bronze recyclé et réalité augmentée, questionneront l’héroïsme au féminin dans un monde en mutation. Le 29 août, lors de la journée nationale, des maîtres-tisserands et des ingénieurs en biotechnologie co-animeront des dialogues improbables, symboles d’une nation dans laquelle la tradition n’est point gardienne de musée, mais compost de renaissance.

Paroles d’architectes de l’ambition

Pour Romuald Wadagni, Ministre de l’Économie, « ce pavillon est un manifeste : prouver qu’une économie peut croître en rhizome, ancrée dans ses valeurs tout en s’ouvrant aux vents du progrès ». Olushegun Adjadi Bakari, aux Affaires Étrangères, y voit « une agora où se réinvente la diplomatie du XXIe siècle non plus en rapports de force, mais en liens de réciprocité ». Enfin, Babalola Abimbola, Ministre du Tourisme, souligne : « Nous ne vendons pas un folklore, mais une philosophie : celle d’un peuple qui danse avec le temps, sans jamais rompre le cercle sacré de la communauté. »

Le Bénin, ou l’art de la convergence à Osaka 2025

En somme, à Osaka, le Bénin ne se contente pas d’exposer, il propose une grammaire du futur où chaque innovation puise sa légitimité dans un terreau culturel fertile. En connectant les vies par les fils invisibles de la mémoire et de l’audace, il esquisse un modèle de développement holistique, où l’humain n’est ni spectateur ni variable d’ajustement, mais tisserand de sa propre destinée. Dans ce siècle de fractures, le pavillon béninois se dresse en phare : rappeler que les sociétés les plus résilientes sont celles qui savent muer sans s’oublier. Une leçon d’équilibre, à méditer bien au-delà des mers du Japon.