Bénin : trois citoyens attaquent une disposition de la constitution devant la Cour

Trois citoyens béninois, ont saisi la haute juridiction à l’effet de lui faire dire que l’alinéa 2 de l’article 26 de la constitution de 2019 n’est pas conforme au Droit.

S’appuyant sur l’article 3 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) qui dispose que toutes les personnes bénéficient d’une égalité totale devant la loi, les requérants invitent les sept conseillers de la cour constitutionnelle à déclarer la non conformité de l’article 26 alinéa 2 de la loi N°2019-40 portant révision de la loi N°90-32 du 11 décembre 1990 portant constitution de la République du Bénin

Les requérants, ont saisi les conseillers de la cour constitutionnelle à l’effet de leur faire dire que cette disposition de la loi modifiée est contraire à la constitution. Selon la disposition attaquée par les requérants, «  l’homme et la femme sont égaux en droit. Toutefois, la loi peut fixer des dispositions spéciales d’amélioration de la représentation du peuple par les femmes ».

Un recours en contrôle de constitutionnalité de l’alinéa 2 de l’article 26 de la loi N°2019-40 portant révision de la loi N°90-32 du 11 décembre 1990 portant constitution de la République du Bénin est enregistré le 27 janvier dernier au secrétariat de la Cour constitutionnelle.

Pour les trois auteurs de ce recours, la femme n’a pas besoin de dispositions spéciales pour être l’égale de l’homme devant la loi. Ils jugent en conséquence cette disposition de la loi comme du favoritisme et de la discrimination positive à l’égard de la femme. La décision de la cour est donc attendue.

Bénin : respect des droits de l’homme, Amnesty international dénonce le recul et salue les avancées

Au cours d’un café médias vendredi 10 décembre 2021 à Aïdjèdo à Cotonou, Amnesty international a présenté la situation des droits de l’homme au Bénin. Un tableau mitigé présentant des points positifs et négatifs en 2021.

La situation des droits de l’homme présente un tableau mitigé au Bénin. Selon les Amesty international, il y a des évolutions et des actions à décrier persistent. C’est ce qu’affirme Glory Hossou, coordonnateur médias et surveillance des droits humains au sein de l’organisation section Bénin.

En effet, de nombreux faits rendent ce tableau non reluisant. Il s’agit entre autres de l’interpellation, de la mise en détention des activistes et opposants politiques. L’organisation recommande à ce sujet un procès équitable pour des détenus politiques. C’est aussi le cas de l’annulation de la possibilité pour les citoyens béninois de saisir la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (Cadhp). A ce sujet, Amnesty Bénin déplore un grave recul et espère que le gouvernement permettra aux Béninois de saisir directement la Cadhp comme au Niger et en Guinée Bissau.  Cela est valable pour la violence sur les transgenres, le cadre du numérique et la vindicte populaire. Pour ce dernier cas, l’organisation préconise la criminalisation du phénomène.

Au Sujet des avancées, l’organisation non gouvernementale mentionne les évolutions légales et judiciaires. Amnesty se réjouit de l’adoption de deux lois. Celle portant sur l’interruption volontaire de grossesse. Et celle qui porte sur la répression des violences basées sur le genre. Pour ce qui est de la justice, l’organisation salue la culpabilité reconnue d’un agresseur de trois filles transgenres à Cotonou.

 

L’opposant Sébastien Ajavon a saisi l’ONU

Sébastien Ajavon semble décidé à se présenter au scrutin présidentiel d’avril 2021.

L’opposant Sébastien Ajavon entendait en effet déposer sa candidature. Une candidature qui ne pourrait être validée, en raison de la condamnation en 2018.

Pour rappel, l’homme d’affaires a été condamné en octobre 2018 à 20 ans de prison par coutumace par la Cour de Repression des Infractions Economiques et du Terrorisme (Criet) pour trafic de drogue, et un mandat d’arrêt international avait alors été émis contre lui.

Le 28 novembre 2019, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) rendait un second verdict dans cette affaire, condamnant l’Etat béninois à payer à Sébastien Ajavon plus de 36 milliards de FCFA pour préjudice matériel.

Mais le Bénin décidera de se retirer du protocole de la CADHP en 2020

L’opposant béninois qui est exilé en France, en appelle donc au Comité des droits de l’Homme du Haut-Commissariat des Nations unies, estimant avoir été injustement privé de ses droits civiques à la veille du scrutin présidentiel. Il a saisi ce comité pour réclamer la levée de sa condamnation par la Criet, ainsi que la suspension des procédures judiciaires lancées contre lui.