La Banque africaine de développement (Bad) a décidé d’apporter son concours financier substantiel au Bénin pour la mise en œuvre de la phase I du Projet de développement des compétences pour l’emploi dans les secteurs prioritaires, mettant l’accent sur des domaines cruciaux tels que l’agriculture et l’énergie. Ce projet, dont l’enveloppe budgétaire s’élève à environ 57,74 milliards de francs CFA, vise à dynamiser les capacités professionnelles dans ces secteurs stratégiques.
Dans la période allant de janvier 2024 à juillet 2029, le Bénin bénéficiera de l’appui stratégique de la Banque africaine de développement (Bad) pour la réalisation du Projet de développement des compétences pour l’emploi dans les secteurs prioritaires – Phase I (Pdcesp-I). Un dossier de prêt d’un montant de 64,845 millions d’euros de la Bad, complété par un prêt de 16,900 millions d’euros provenant du Fonds de croissance conjointe africain (Africa Growing Together Fund – Agtf), a été soumis à l’examen du conseil d’administration, conformément aux termes du Rapport d’évaluation du projet datant de novembre 2023.
Le coût global du projet atteint la somme de 88,03 millions d’euros, soit l’équivalent de 57,74 milliards de francs CFA, avec une contrepartie gouvernementale évaluée à 6,29 millions d’euros, soit 4,12 milliards de francs CFA. Le Projet de développement des compétences pour l’emploi dans les secteurs prioritaires vise à fortifier les aptitudes et qualifications des jeunes, tant masculins que féminins, en vue de créer une main-d’œuvre plus innovante, entrepreneuriale et compétitive, particulièrement dans les secteurs clés que sont l’agriculture et l’énergie, comme stipulé dans la documentation officielle. Plus spécifiquement, ses objectifs sont doubles : d’une part, contribuer à l’amélioration tant quantitative que qualitative de l’offre de formation technique et professionnelle, alignée sur les besoins économiques des secteurs à fort potentiel d’emploi et de croissance verte, tels que l’agriculture et l’énergie ; d’autre part, favoriser l’insertion professionnelle des jeunes bénéficiaires du projet.
Ce projet se positionne comme un levier direct d’appui aux initiatives sectorielles de développement des compétences dans les domaines de l’agriculture et de l’énergie. Il assurera un soutien substantiel au développement d’infrastructures, couplé à des appuis institutionnels ciblés visant à garantir la pérennité des investissements et l’intégration réussie des individus formés dans le monde professionnel. Les axes transversaux du projet incluent l’amélioration de l’inclusion, l’équité basée sur le genre, la transition vers une économie verte et la résilience climatique.
Aligné sur la Stratégie nationale pour l’Enseignement et la formation technique et professionnelle (Sn-Eftp 2019-2025), ce projet se présente comme un acteur de transformation, contribuant à la formation d’au moins 2 000 nouveaux diplômés par an, dont au moins 20 % seront des femmes, dans les domaines cruciaux que sont l’agriculture et l’énergie. L’intervention majeure sera concentrée sur cinq sites, répartis dans trois départements, à savoir Athiémé dans le Mono, Kpomassè dans l’Atlantique et Tchaourou dans le Borgou.
Organisé autour de trois composantes principales, le projet s’inscrit dans une démarche systématique. La première composante, intitulée « Rénovation de l’offre et extension des capacités d’accueil en formation technique et professionnelle, » représente un investissement de 77,435 millions d’euros, visant à accroître significativement l’offre de formation technique et professionnelle. La deuxième composante, « Renforcement de l’employabilité et de l’insertion professionnelle des diplômés garçons et filles, » d’un montant de 6,664 millions d’euros, prévoit le financement d’investissements immatériels catalytiques visant à assurer la pérennité des investissements en infrastructures et équipements pédagogiques, ainsi que l’insertion durable des diplômés sur le marché du travail. En 2015, le taux de sous-emploi était estimé à 79,3 % chez les jeunes et à 85,1 % chez les femmes (Emicov, 2015).
La troisième composante, « Gestion du projet, » dotée d’un budget de 3,934 millions d’euros, permettra au Pdcesp de financer divers aspects, dont le fonctionnement de l’équipe de coordination du projet (Ecp), l’acquisition d’équipements et de matériels (bureautique et véhicules), les audits comptables et des acquisitions, les audits de performance environnementale et sociale, ainsi que le suivi-évaluation du projet. Cela inclura également les activités du comité de suivi du projet et les services de consultants pour les appuis institutionnels à l’agence d’exécution et à l’écosystème de l’Enseignement et la formation technique et professionnelle (Eftp).