Kénitra 2025 : Le Maroc et le Bénin tissent des ailes pour l’aviculture africaine
Kénitra, 2 juin 2025 – Dans les salles lumineuses de l’Institut royal des techniciens spécialisés en élevage de Fouarate, à Kénitra, une nouvelle page de la coopération Sud-Sud s’est écrite avec éclat. En effet, onze jeunes Béninois, porteurs d’ambitions pour la filière avicole de leur pays, ont achevé un programme de formation de trente jours, orchestré par la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole du Maroc (FISA) en partenariat avec l’Interprofession avicole du Bénin (IAB). Cette initiative, soutenue par l’Ambassade du Maroc au Bénin, marque un jalon dans le renforcement des compétences agricoles africaines, illustrant une vision où le savoir-faire se transmet au service d’un développement durable et partagé.
Immersion dans l’excellence avicole marocaine
Pendant un mois, les apprenants, issus de divers horizons du Bénin, ont plongé dans les arcanes de l’aviculture moderne. À l’Institut de Fouarate, réputé pour son expertise, ils ont exploré chaque maillon de la chaîne : de la gestion des exploitations à la reproduction, en passant par l’alimentation des volailles et la transformation des produits. Par ailleurs, ce parcours, mêlant théorie rigoureuse et pratique sur le terrain, les a conduits dans des fermes modèles et des unités de production, où ils ont appréhendé les réalités d’un métier exigeant. Des cours de management ont complété cette formation, forgeant des profils polyvalents, prêts à dynamiser la filière béninoise.
L’approche pédagogique, saluée pour son caractère immersif, a permis aux stagiaires de maîtriser des techniques avancées, comme l’optimisation des rations alimentaires ou les protocoles de biosécurité. « C’est une révélation : nous repartons avec des outils pour transformer nos exploitations », confie un participant, les yeux brillants d’enthousiasme. En plus, ce programme, entièrement financé par la FISA, incarne l’engagement marocain à partager son savoir-faire, fruit de décennies d’innovation dans un secteur avicole qui génère 32,5 milliards de dirhams et 460 000 emplois au Maroc.
Un pont Sud-Sud pour l’avenir de l’aviculture africaine
Cette formation s’inscrit dans une dynamique de coopération régionale impulsée par le Maroc, leader en aviculture ouest-africaine. La FISA, créée en 1995 et forte de ses cinq associations professionnelles, a fait de la formation un pilier de son rayonnement continental. Depuis 2018, son centre Avipole Casablanca a formé des centaines de professionnels d’Afrique de l’Ouest, du Sénégal au Togo, en passant par la Côte d’Ivoire et la Guinée. En 2020, malgré la pandémie, 118 aviculteurs africains ont bénéficié de 530 journées de formation à distance, témoignant de l’adaptabilité de cette initiative.
Au Bénin, où l’aviculture représente un levier économique pour 12 % des ménages ruraux, l’IAB, soutenue par le Programme d’Actions du Gouvernement, ambitionne de réduire la dépendance aux importations de volaille, qui atteignent 40 000 tonnes par an. Ainsi La formation de Kénitra, première du genre au Bénin, vise à doter les jeunes d’outils pour moderniser les élevages, améliorer les rendements et répondre à la demande croissante en produits avicoles locaux. « Ce partenariat est une graine pour une filière béninoise robuste », a déclaré un représentant de l’IAB, soulignant l’impact attendu sur l’emploi et la sécurité alimentaire.
Vers une coopération pérenne et renforcée
En outre , l’initiative, saluée par les deux parties, ouvre la voie à une collaboration renforcée. La FISA, qui a signé des conventions avec huit interprofessions africaines, dont l’IAB en 2018, envisage également d’élargir ce programme à d’autres jeunes Béninois, avec des sessions régulières à Kénitra et à l’Avipole Casablanca. Ce projet s’aligne sur la vision du Maroc, sous l’égide de Sa Majesté Mohammed VI, de promouvoir une coopération Sud-Sud axée sur le transfert de compétences. En outre, des discussions sont en cours pour intégrer des volets sur l’agro-transformation et l’exportation, à l’image des opérateurs marocains implantés au Mali et en Mauritanie.
En somme, l’Institut de Fouarate vibre encore des échos de cette formation pionnière. Les onze Béninois, certificats en main, repartent avec une mission : faire de l’aviculture un moteur de prospérité dans leur pays. À travers ce partenariat, le Maroc et le Bénin esquissent un avenir dans lequel l’Afrique, unie par le savoir et l’ambition, élève ses ailes vers un horizon de développement durable.