Cotonou, épicentre d’une ambition nucléaire africaine : la quête d’une sûreté harmonisée
Du 2 au 6 juin 2025, Cotonou s’est métamorphosée en un carrefour d’idées et d’engagements, accueillant une réunion régionale d’envergure sous l’égide de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Rassemblant les représentants de 25 nations africaines, cette rencontre a fait vibrer la capitale béninoise d’une ambition singulière : forger des systèmes intégrés de gestion pour les autorités de réglementation nucléaire, gardiens de la sûreté radiologique et de la sécurité nucléaire. En effet, dans un continent dans lequel l’énergie atomique émerge comme un levier de développement, cet événement marque une étape décisive vers une gouvernance harmonisée et robuste.
Maîtrise nucléaire : L’Afrique sur la voie de la convergence
Réunis dans l’enceinte vibrante de Cotonou, les délégués, issus d’États aux contextes aussi divers que le Maroc, le Zimbabwe ou le Niger, ont partagé une vision commune : renforcer les cadres réglementaires pour un usage sûr et pacifique des technologies nucléaires. Soutenue par l’AIEA, cette initiative s’inscrit dans une dynamique mondiale visant à prévenir les risques radiologiques tout en maximisant les bénéfices de l’atome, de la médecine à l’agriculture en passant par l’énergie. Ainsi, les discussions, menées avec une rigueur éclairée, ont porté sur l’élaboration de systèmes intégrés de gestion, outils cruciaux pour assurer une supervision cohérente des installations et des activités nucléaires.
Ces systèmes, véritables ossatures de la régulation, visent à unifier les pratiques d’inspection, d’autorisation et de contrôle. Par ailleurs, ils intègrent des protocoles stricts pour la radioprotection, la gestion des déchets radioactifs et la préparation aux urgences, tout en tenant compte des spécificités nationales. « L’harmonisation n’est pas une uniformisation, mais une symphonie avec laquelle chaque nation apporte sa note tout en jouant la même partition », a souligné un expert de l’AIEA, insistant sur l’importance d’une approche concertée.
Le Bénin, hôte stratégique d’un élan continental
En choisissant Cotonou comme théâtre de cette rencontre, le Bénin s’affirme comme un acteur clé dans la coopération régionale. Bien que dépourvu de programme nucléaire d’envergure, le pays utilise des sources radiologiques dans les domaines médical et industriel, nécessitant une réglementation rigoureuse. Cette réunion, accueillie avec une hospitalité empreinte de gravité, a permis au Bénin de partager ses avancées, notamment dans la formation de ses cadres et l’alignement de son cadre législatif sur les normes internationales de l’AIEA.
De plus, les échanges ont également mis en lumière le rôle du Forum des autorités de réglementation nucléaire en Afrique (FNRBA), un réseau régional qui, sous l’impulsion de l’AIEA, promeut le partage d’expertise. Des pays comme le Maroc, avec son Agence marocaine de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques (AMSSNuR), ou l’Égypte, avec son Autorité de réglementation nucléaire et radiologique (ENRRA), ont présenté leurs modèles, s’inspirant des nations émergentes dans le domaine nucléaire.
Défis du XXIe siècle : sécurité et sûreté nucléaires en première ligne
Au cœur des débats, la sécurité nucléaire s’est imposée comme une priorité absolue. Face aux menaces d’actes malveillants ou d’accidents, les participants ont exploré des stratégies pour renforcer la protection des matières radioactives et des infrastructures. Les leçons tirées d’expériences internationales, comme les missions d’examen par les pairs de l’AIEA (IRRS), ont nourri les réflexions. En conséquence, ces audits, qui évaluent les cadres réglementaires nationaux, ont été salués comme des outils d’amélioration continue, à l’image des progrès réalisés par le Cameroun depuis 2014.
La sûreté radiologique, quant à elle, a occupé une place centrale, avec un accent mis sur la protection des travailleurs, des patients et de l’environnement. Les discussions ont porté sur l’optimisation des normes de radioprotection, inspirées des standards internationaux de l’AIEA, et sur l’adaptation des cadres législatifs pour répondre aux défis des technologies émergentes, comme les petits réacteurs modulaires.
Coopération et durabilité : l’avenir nucléaire de l’Afrique se dessine à Cotonou !
Cette rencontre n’a pas seulement été un forum technique ; elle a incarné une vision d’unité africaine face aux enjeux nucléaires. En favorisant l’échange de bonnes pratiques, elle a renforcé la résilience des autorités réglementaires face à un environnement en mutation rapide. L’AIEA, par son soutien logistique et technique, a réaffirmé son rôle de catalyseur, offrant formations, conseils et ressources pour accompagner les États membres.
En quittant Cotonou, les délégués emportent avec eux un souffle d’optimisme et un engagement renouvelé. Ce rendez-vous, loin d’être une simple parenthèse, pose les fondations d’une Afrique mieux équipée pour maîtriser l’atome, non pas comme une menace, mais comme une promesse de progrès. En définitive, dans la chaleur de juin, Cotonou a allumé une lueur : celle d’un continent qui, par la coopération et la rigueur, s’apprête à écrire un nouveau chapitre de son histoire nucléaire.