Le journaliste Sossoukpè : 154 jours de détention dans l’ombre

Cotonou, 11 décembre 2025 –   Le journaliste d’investigation béninois Comlan Hugues Sossoukpè, connu pour ses enquêtes sur la corruption, croupit depuis plus de cinq mois dans des conditions qualifiées d’« inhumaines » à la prison civile de Ouidah. Les autorités béninoises l’ont récupéré le 9 juillet 2025 après son interpellation en Côte d’Ivoire, puis l’ont immédiatement placé en isolement quasi total. Privé de tout contact avec sa famille et ses avocats, il devient, selon ses soutiens, la cible d’une « vengeance lente et silencieuse ».

 

Un isolement carcéral qui s’apparente à une disparition

 

D’après plusieurs sources concordantes, l’ancien réfugié politique togolais passe vingt-deux heures par jour enfermé, sans le moindre échange avec les autres détenus. L’administration pénitentiaire refuse systématiquement les visites : ni sa mère, ni sa fille, ni aucun membre de sa famille n’ont pu apercevoir son visage depuis son transfèrement. Ses avocats, eux, se heurtent à un refus catégorique.

Son dossier judiciaire reste figé. Aucune audition. Par mise en examen. Aucune date d’audience. Rien.

« On veut l’effacer », confie un membre du collectif de soutien, sous anonymat. « Ce n’est pas une détention, c’est une vengeance lente et silencieuse. »

 

Sossoukpè : Des enquêtes qui dérangent, au cœur de son enlèvement

 

Comlan Hugues Sossoukpè s’est imposé par ses enquêtes sans concession sur la corruption et les dérives autoritaires au Bénin. Ses révélations sur la gestion controversée des contrats publics en 2018 avaient déclenché une vive polémique. Menacé, il avait fui à Lomé en 2019, où il avait également obtenu le statut de réfugié politique.

Son retour forcé au Bénin — présenté comme une opération conjointe entre services ivoiriens et béninois mais dénoncé comme une extradition illégale — a immédiatement suscité l’indignation des organisations de défense des droits humains et de la liberté de la presse.

 

Silence officiel, pression internationale

 

D’ailleurs, depuis son enlèvement, les autorités béninoises gardent un silence absolu. Ni le ministère de la Justice, ni la direction de la prison de Ouidah, ni la présidence n’ont répondu aux multiples demandes d’explication.

Face à cette opacité, Reporters sans frontières, Amnesty International et la FIDH réclament sa libération immédiate et l’ouverture d’une enquête indépendante sur les conditions de son arrestation et de sa détention.

« Même les personnes poursuivies pour terrorisme bénéficient de droits élémentaires que l’on refuse à Hugues », déplore un avocat béninois qui suit le dossier à distance. « On est dans l’arbitraire pur et la violation flagrante du droit. »

 

Finalement, cela fait désormais 154 jours que dure ce que de plus en plus de voix au Bénin qualifient de « disparition forcée en plein jour ». Et aucune perspective de clarification ne se dessine.

Abomey-Calavi : un vol de moto relance le débat sur les preuves numériques en justice

À Abomey-Calavi, un vol de moto présumé oppose une deux voisins, sur fond de vidéos de surveillance contestées. L’affaire, suspendue par le tribunal, soulève des questions sur la fiabilité des preuves numériques et les limites de la justice face aux technologies grand public.

 

Abomey-Calavi, 12 novembre 2025 – À Abomey-Calavi, une disparition de deux-roues a viré au thriller judiciaire. Un voisin est accusé de vol par sa voisine, sur la base d’enregistrements vidéo. Le tribunal de première instance a suspendu le dossier hier, laissant planer le doute sur la fiabilité des preuves. Cette affaire met en lumière les limites des technologies de surveillance dans les procédures pénales au Bénin.

 

Disparition soudaine : la moto de la voisine introuvable

 

Tout commence par une absence remarquée. La propriétaire d’une moto garée devant son domicile constate sa disparition et mène une enquête informelle. Les caméras installées chez un autre voisin capturent un suspect présumé : son propre locataire. Ces images, pivot de l’accusation, mènent droit au tribunal d’Abomey-Calavi, où l’homme est convoqué pour vol simple.

Ce cas illustre la montée en puissance des outils numériques dans les enquêtes locales, où une simple vidéo peut transformer un différend domestique en affaire judiciaire.

 

À la barre : déni catégorique et doutes techniques

 

Devant les juges, le prévenu nie en bloc. Il affirme n’avoir aucun lien avec le vol et conteste la fiabilité des enregistrements. Selon lui, la faible résolution des images et les angles trompeurs rendent toute identification incertaine.
« Ce n’est pas moi sur ces bandes », insiste-t-il, réclamant une expertise technique pour valider ou infirmer les preuves.

La partie civile, représentée par la voisine, maintient sa version, évoquant la proximité et les circonstances incriminantes. Cette confrontation souligne les limites des caméras domestiques dans les affaires judiciaires béninoises.

 

Renvoi de l’affaire de la moto à une date ultérieure : le juge réclame plus d’éléments

 

Après un échange tendu, le magistrat a décidé d’un ajournement. L’audience, tenue hier, est reportée pour permettre des analyses approfondies des vidéos, la collecte de témoignages supplémentaires et une éventuelle confrontation directe. Le tribunal exige des éléments concrets pour trancher, évitant ainsi un verdict hâtif.

Ce sursis, bien que frustrant, vise à garantir l’équité dans un contexte où les vols de motos explosent dans les banlieues de Cotonou et ses environs.

 

Verdict en suspens : vers un précédent numérique ?

 

En somme, il reste à savoir si de nouvelles preuves feront pencher la balance. Dans un Bénin confronté à une recrudescence des vols à la tire, cette affaire pourrait faire jurisprudence sur l’usage des preuves numériques. Le locataire, libéré sous contrôle judiciaire, attend le prochain round avec anxiété.

Une moto volée, une vidéo floue, et un procès suspendu : la justice béninoise face au défi numérique

Bénin : Affaire de diffamation entre ex-ministres de l’Énergie

Entre diffamation et rivalités politiques, le duel judiciaire entre Paulin Akponna et Samou Seidou Adambi s’enlise à Abomey-Calavi, révélant ainsi  les fractures d’une élite en quête de rédemption.

 

Abomey-Calavi, 23 octobre 2025 –Le feuilleton judiciaire opposant deux anciens poids lourds du gouvernement béninois continue de s’étirer. Hier, le Tribunal de première instance d’Abomey-Calavi a une nouvelle fois ajourné l’examen de la plainte pour diffamation visant Paulin Akponna, ex-ministre de l’Énergie et des Mines, accusé d’avoir proféré des propos injurieux à l’encontre de son prédécesseur, Samou Seidou Adambi. La prochaine audience est fixée au 5 novembre, prolongeant l’incertitude autour d’une querelle qui empoisonne les coulisses politiques depuis plusieurs mois.

Ni l’accusé ni le plaignant n’ont assisté à l’audience, laissant leurs avocats plaider en leur nom. Ce report, le deuxième en quelques semaines, s’explique par un vice de procédure persistant : le non-paiement d’une consignation judiciaire de 300 000 francs CFA, exigée pour ouvrir l’instruction au fond.

 

Affaire de diffamation : des accusations explosives nées d’un meeting houleux

 

L’affaire a éclaté lors d’un meeting politique à Parakou, dans le nord du pays. Paulin Akponna, alors ministre en exercice, avait lancé de lourdes accusations contre Samou Seidou Adambi, l’accusant d’avoir détourné des fonds publics en « aspirant » les ressources budgétaires du secteur énergétique. Des propos jugés diffamatoires par Adambi, qui a immédiatement saisi la justice pour laver son honneur.

Ces déclarations, prononcées en pleine campagne, ont provoqué un tollé au sein du gouvernement et entraîné la révocation immédiate d’Akponna. Ce dernier, dans une tentative d’apaisement, a présenté des excuses publiques à Adambi, au chef de l’État et à l’ensemble de l’exécutif. Une démarche qui n’a pas suffi à éteindre l’incendie.

 

Une procédure qui patine, un climat qui s’alourdit

 

Déjà reportée une première fois en juillet pour vice de forme, l’affaire peine à avancer. Malgré le délai accordé pour régulariser la consignation, le 22 octobre, le tribunal a de nouveau renvoyé les parties dos à dos. Ce blocage procédural alimente le malaise et retarde une issue judiciaire attendue.

Dans le même temps, une enquête du Haut Commissariat à la prévention de la corruption a blanchi Adambi : aucune preuve ne vient étayer les accusations de détournement. Ce verdict renforce aussi  la plainte pour diffamation et donne à l’affaire une tournure plus pénale que politique.

 

Affaire de diffamation : Réconciliation impossible ou bras de fer prolongé ?

 

Pour les observateurs du paysage politique béninois, ce différend illustre les tensions latentes au sein de l’élite dirigeante, où les rivalités personnelles dégénèrent en affrontements institutionnels. Relégué dans l’opposition après son limogeage, Akponna pourrait percevoir cette procédure comme une manœuvre pour le neutraliser. Adambi, lui, se présente en fait comme la cible d’une cabale destructrice.

Avec ce nouveau report, le suspense judiciaire s’épaissit. Le 5 novembre, les juges d’Abomey-Calavi devront-ils enfin trancher sur le fond, ou ce dossier – miné par des reports techniques – risque-t-il de s’enliser davantage ? En attendant, les deux ex-ministres, jadis alliés, assistent à l’érosion d’une relation professionnelle brisée par des mots trop lourds.

En somme,  à Cotonou, les murmures se multiplient : cette affaire pourrait bien peser sur les équilibres politiques à venir, à l’approche des échéances électorales. L’horizon judiciaire, lui, reste brouillé.

 

CRIET : cinq ans de prison pour une escroquerie au faux PAG

À Cotonou, la CRIET a prononcé une peine exemplaire contre un individu reconnu coupable d’avoir extorqué 15 millions de FCFA à son pasteur, en simulant un méga-projet gouvernemental baptisé « PAG Mirador ». Documents falsifiés, signatures détournées et décret présidentiel inventé : le stratagème, qualifié de « mirage éphémère », a été démantelé par les autorités judiciaires.

 

Cotonou, 9 octobre 2025 – La Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a rendu, mercredi, une décision ferme dans une affaire d’escroquerie sophistiquée, illustrant la vigilance accrue des autorités judiciaires face aux manipulations frauduleuses. Un individu a été déclaré coupable d’avoir délesté son pasteur de 15 millions de FCFA, sous le couvert d’un prétendu méga-projet baptisé « PAG Mirador », et condamné à cinq ans d’emprisonnement ferme assortis d’une amende de 20 millions de FCFA. Cette condamnation réaffirme la tolérance zéro du Bénin face aux manipulations économiques et à la falsification de l’ordre public.

 

Le stratagème du « Mirage éphémère »

 

L’accusé, qui s’était autoproclamé chef d’un prétendu programme baptisé « PAG Mirador », a mis en place un stratagème élaboré : il a falsifié un document arborant les signatures apparentes du Président Patrice Talon, du Ministre de l’Économie et des Finances Romuald Wadagni, ainsi que du Ministre du Cadre de Vie et des Transports José Tonato, qu’il a ensuite présenté à son pasteur.

Pour parfaire l’illusion, il a fabriqué un décret présidentiel apocryphe évoquant une transaction colossale de 10 milliards de FCFA, censée positionner ce projet comme une initiative phare du développement national. Grâce à cette mise en scène, il a gagné la confiance de sa victime, qui lui a remis la somme de 15 millions de FCFA.  La Cour a qualifié ce montage de « mirage éphémère » et l’a démontré comme une pure invention, révélant ainsi l’ampleur de la supercherie que l’accusé a ourdie contre une figure religieuse de confiance.

 

La CRIET : fermeté et sanction dissuasive

 

Lors de l’audience, l’inculpé a invoqué l’inexpérience pour atténuer sa responsabilité, plaidant : « C’est un acte que j’ai commis par ignorance. Je demande la clémence. » Cependant, les magistrats de la CRIET, confrontés à l’audace du dossier, ont refusé de se laisser émouvoir par les arguments de l’accusé. Au contraire, ils ont choisi d’imposer une sanction dissuasive pour décourager fermement ce type de pratiques. Cette décision, rendue publique par des sources judiciaires fiables, souligne la détermination des institutions à protéger les citoyens contre les ruses financières qui minent la confiance sociale et économique.

 

 L’intégrité de l’ordre public et économique

 

En conclusion, cette affaire qui a ciblé une figure religieuse par un faux projet gouvernemental ne fait pas qu’exposer les vulnérabilités ; elle valide la mission de la CRIET comme rempart inébranlable contre la criminalité économique. La CRIET a envoyé un signal clair et non négociable en condamnant l’accusé à cinq ans de prison ferme : elle réprimera avec une rigueur absolue toute falsification de documents officiels et toute forme d’escroquerie sophistiquée. La justice béninoise affirme ainsi son rôle pivotal dans la préservation de l’intégrité de l’État et des citoyens, transformant cette affaire en une leçon publique : la vigilance contre les faux-semblants et les ruses financières est une nécessité citoyenne.

Houndegnon à la barre : entre déni et mea culpa

À Cotonou, Louis Philippe Houndegnon, ancien directeur général de la police nationale, rejette fermement les accusations portées contre lui tout en exprimant des regrets pour ses déclarations passées.

 

Cotonou, 7 octobre 2025 – Au cours d’une audience tenue récemment devant la juridiction compétente, Louis Philippe Houndegnon, personnalité politique et Ancien directeur général de la police nationale, a plaidé non coupable des chefs d’accusation retenus contre lui, tout en formulant des excuses pour l’intensité de ses déclarations antérieures.

 

Houndegnon : rejet des accusations et regret public

 

Tout d’abord, à la barre, M. Houndegnon a catégoriquement rejeté les allégations formulées à son encontre. Ainsi, il a affirmé : « Je ne reconnais pas les faits. » « Je n’ai jamais harcelé ni incité à la rébellion », réitérant son respect pour les institutions de la République et son attachement au cadre légal en vigueur.

Toutefois, il a reconnu avoir cédé à la colère dans certaines de ses interventions publiques, déclarant : « Celui qui ne regrette rien n’est pas un homme. » C’est sur cette base qu’il a présenté ses excuses aux parties potentiellement impactées, soulignant son désir de contribuer à un dialogue national apaisé et responsable.

 

Procédure judiciaire et garantie d’équité

 

Par ailleurs, la Cour a enregistré ces déclarations et a ordonné, pour la prochaine audience, la diffusion des enregistrements vidéo relatifs aux sorties médiatiques de l’accusé. Cette démarche permettra, dans le respect des principes d’équité et de transparence qui guident le système judiciaire béninois, une évaluation approfondie des éléments probants.

Finalement, cette procédure illustre l’engagement des autorités judiciaires du Bénin à traiter avec impartialité les affaires impliquant des figures publiques, afin de préserver l’ordre républicain et de renforcer la confiance des citoyens dans les institutions. Le gouvernement, fidèle à ses engagements, poursuit ses efforts pour favoriser un environnement politique serein, propice au développement harmonieux de la nation. Les audiences subséquentes se dérouleront conformément aux normes procédurales établies, garantissant une instruction complète et rigoureuse.

Constantin Amoussou : de la tribune numérique au banc des accusés

À Cotonou, le cyberactiviste Constantin Amoussou au cœur d’un scandale : entre présomption d’innocence et fracture numérique, le Bénin retient son souffle.

 

Cotonou, 26 septembre 2025 – Dans les arènes virtuelles où les mots fusent comme des flèches, Constantin Amoussou, plume acérée et cyberactiviste béninois, régnait en maître des débats enflammés. Pourtant, ce qui n’était qu’un clavier hier est devenu un dossier judiciaire glaçant : arrêté pour présumé viol sur une adolescente de 14 ans, l’écrivain et chroniqueur se retrouve au cœur d’un scandale qui fracture l’opinion et interroge les abysses du numérique.

Une rencontre née en ligne, un drame présumé — l’affaire, qui a éclaté le 23 septembre, prolonge sa garde à vue et promet un procès le 2 octobre, ravivant les démons d’une société en quête de vérité et de justice.

 

Constantin Amoussou : une arrestation qui secoue les sphères médiatiques

Interpellé par la police nationale le 19 septembre dernier , Amoussou, connu pour ses chroniques virulentes sur les réseaux sociaux et ses ouvrages critiques du pouvoir, a été placé en garde à vue immédiate. Selon des sources proches de l’enquête, la victime, une mineure rencontrée récemment via une plateforme en ligne, a porté plainte pour des faits qualifiés de viol aggravé.

Ainsi, les autorités ont prolongé la mesure afin d’approfondir les investigations : elles mènent actuellement des auditions, réalisent des expertises médicales et procèdent à des recoupements numériques, en vue d’une comparution devant le procureur de la République le jeudi 2 octobre. Déposé en prison le 23 septembre, l’activiste a passé sa première nuit derrière les barreaux — un choc pour un homme habitué aux tribunes virtuelles.

 

 Une présomption d’innocence sous tension médiatique

Pour l’heure, Constantin Amoussou demeure présumé innocent, un principe cardinal du droit béninois que les autorités et les observateurs s’empressent de rappeler au milieu du tumulte médiatique. Cependant, les enquêteurs, sous la houlette du parquet, poursuivent leurs vérifications pour établir la réalité des faits, dans un dossier marqué par la sensibilité inhérente aux affaires impliquant des mineurs.

Sur les réseaux sociaux, où Amoussou régnait en influenceur, l’affaire divise profondément :

  • stupeur et indignation chez les uns, qui voient en lui un monstre caché ;
  • appels à la prudence chez d’autres, qui craignent un lynchage médiatique avant jugement.

Des posts virulents, ont amplifié le buzz, transformant ainsi un fait divers en tempête nationale.

 

Constantin Amoussou : une affaire révélatrice des vulnérabilités numériques

Au-delà du drame personnel, l’affaire Amoussou soulève un voile brutal sur des plaies sociétales béantes.

  • En effet, dans un Bénin où 70 % de la jeunesse navigue en ligne, les rencontres virtuelles exposent directement les mineurs aux dangers du numérique : des prédateurs dissimulent leur identité derrière un avatar et transforment une simple interaction en cauchemar bien réel.

Ce cas, loin d’être isolé, interpelle parents, éducateurs et pouvoirs publics. N’est-il pas temps d’intensifier l’éducation au numérique, avec des campagnes obligatoires dans les écoles et des outils de modération renforcés sur les plateformes ?

 

 Le mythe ébranlé de l’intellectuel intègre

Ensuite, le scandale ébranle le mythe de l’intellectuel intègre. Amoussou, auteur respecté et voix critique du régime, incarnait pour beaucoup la probité morale. Son arrestation brise ce halo, rappelant que notoriété et talent ne vaccinent pas contre les failles humaines.

Elle invite à une vigilance collective : distinguer l’œuvre des actes privés, sans pour autant excuser l’impardonnable. Dans un pays où les figures publiques sont scrutées à la loupe, ce scandale questionne la responsabilité des influenceurs — ces « cyber-héros » dont les mots inspirent mais dont les vies privées doivent rester sous le feu des projecteurs éthiques.

 

Une société en mutation face à ses propres contradictions

Tandis que le 2 octobre approche, comme une échéance judiciaire lourde de sens, le Bénin retient son souffle. Cette affaire n’est pas qu’un fait divers : c’est un miroir tendu à une société en mutation numérique, où la liberté d’expression côtoie les pièges du virtuel.

Pour les parents inquiets et les jeunes connectés, c’est un appel à la vigilance ; pour la justice, un test de sérénité. Et si ce drame, une fois élucidé, catalysait des réformes protectrices ?

Bénin : quand un bâton virtuel sur TikTok devient une affaire d’État

La chasse aux sorcières numériques est ouverte au Bénin.

 

Cotonou, 14 août 2025 – Au Bénin, TikTok n’est plus seulement l’arène des danses endiablées et des blagues légères : c’est désormais un champ de bataille où un simple filtre peut vous conduire tout droit en garde à vue. Le dernier en date à faire les frais de cette chasse aux sorcières numériques est Marius Placide, un tiktokeur dont le crime suprême est d’avoir brandi un bâton virtuel pour « corriger » symboliquement des figures politiques de premier plan, y compris le président Patrice Talon lui-même. Oh, scandale ! Une comédie burlesque sur une application pour ados transformée en affaire d’État. Bienvenue dans le Bénin de 2025, où l’humour est une infraction nationale.

 

 TikTok : un bâton virtuel qui fait trembler le pouvoir

 

C’est ainsi que les limiers du Centre National d’Investigations Numériques (CNIN) ont cueilli Marius Placide, star locale de TikTok suivie par des milliers d’abonnés, le mercredi 13 août.  Son forfait ? Avoir osé, dans des vidéos satiriques, mimer des coups de bâton sur des personnalités comme le président Talon, le ministre Abdoulaye Bio Tchané ou encore Ganiou Soglo, grâce à un filtre aussi inoffensif qu’un mème de chaton. Cependant, au Bénin, où le Code du Numérique veille comme un cerbère, ces facéties sont jugées comme une atteinte à l’honneur des puissants. Par conséquent, Placide attend maintenant son rendez-vous avec le procureur, probablement pour expliquer comment un effet spécial peut menacer la République.

 

La toile sous haute surveillance : la vague de répression s’étend sur TikTok

 

De fait, Marius n’est pas le seul à avoir attiré les foudres des autorités. Cette semaine, le CNIN a déployé ses filets numériques avec une ardeur digne d’un blockbuster hollywoodien. En outre, il a arrêté Geoffroy Fridich pour des accusations de cybercriminalité, tandis qu’il a épinglé Flapacha et Jérémie Degamer pour avoir orchestré une mise en scène d’enlèvement qui, soyons sérieux, ressemblait davantage à un sketch de collégiens qu’à un complot mafieux. Il semblerait que les autorités aient décidé que TikTok, ce repaire de chorégraphies maladroites et de farces potaches, est soudain devenu le QG d’une conspiration nationale. Qui aurait cru que des vidéos de 15 secondes pouvaient ébranler la stabilité d’un pays ?

 

Le Code du Numérique, une arme fatale contre l’humour

 

C’est dans ce contexte que, sous le couvert du Code du Numérique, ces interpellations transforment des plaisanteries en crimes d’État. Les sanctions prévues pour atteinte à l’honneur ou diffamation en ligne sont brandies comme une épée de Damoclès sur quiconque ose titiller les puissants avec un peu trop d’audace. Si un filtre TikTok peut valoir une convocation judiciaire, on se demande si le prochain influenceur à passer une musique de fond non autorisée risque la prison à vie. À se demander où s’arrêtera cette croisade contre les pitreries numériques ?

 

Quand l’État s’acharne sur des mèmes pendant que les vrais cybercriminels rigolent

 

En plus, cette vague d’arrestations s’inscrit dans une campagne plus large du CNIN pour « assainir » l’espace numérique. On pourrait presque saluer l’efficacité des enquêteurs, si seulement ils ne ciblaient pas des jeunes armés de smartphones et d’un sens de l’humour douteux. Pendant ce temps, les véritables cybercriminels, ceux qui piratent des comptes bancaires ou volent des données, doivent bien rire en regardant la police s’acharner sur des vidéos de comédie. Priorities, quand tu nous tiens !

Cette situation nous interroge : le Bénin transforme-t-il son espace numérique en une zone de non-droit pour l’humour, ou s’agit-il du début d’une nouvelle ère de répression où l’État sacrifie la liberté d’expression en ligne sur l’autel de sa sécurité ?

Affaire Comlan Sossoukpè : le Bénin face au miroir de sa démocratie

Bénin : l’arrestation de Comlan Hugues Sossoukpè, un coup de semonce contre la liberté d’expression ?

 

Cotonou, 14 juillet 2025 Une véritable onde de choc parcourt le Bénin et la sous-région depuis l’arrestation brutale, le 10 juillet 2025, de Comlan Hugues Sossoukpè, journaliste et web-activiste. Exilé au Togo depuis 2019, où il bénéficiait du statut crucial de réfugié, Sossoukpè a été extradé vers Cotonou en un temps record, avant d’être incarcéré à la prison civile de Ouidah.

Présenté à la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), cet épisode soulève des questions brûlantes sur la liberté d’expression, la coopération régionale et les dérives d’un pouvoir qui semble prêt à tout pour museler ses critiques. Alors que le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, tente de justifier l’injustifiable, l’affaire Sossoukpè devient le symbole effrayant d’une tension croissante entre patriotisme invoqué et répression déguisée.

 

Un piège abidjanais : l’étrange extradition de Comlan Hugues Sossoukpè

 

Invité à Abidjan pour couvrir la première édition de l’Ivoire Tech Forum, un événement organisé par le ministère ivoirien de la Transition Numérique, Comlan Hugues Sossoukpè ne se doutait pas qu’il marchait dans un piège. Dans la nuit du 10 juillet, des agents l’ont interpellé dans des circonstances opaques, loin des projecteurs de l’événement auquel il participait en tant que journaliste accrédité.

Quelques heures seulement plus tard, il a été extradé vers le Bénin, un transfert d’une rapidité déconcertante qui soulève de profondes interrogations sur la légalité de la procédure. De fait, selon le Réseau Ouest-Africain des Défenseurs des Droits Humains (ROADDH), cette opération viole ouvertement la Convention de Genève de 1951, qui protège les réfugiés comme Sossoukpè, installé à Lomé depuis sept ans.

Le lendemain, les autorités béninoises ont présenté Sossoukpè au procureur spécial de la CRIET, juridiction controversée que l’on accuse souvent de servir les intérêts du pouvoir. D’ailleurs, elles lui ont imputé des chefs d’accusation — incitation à la rébellion, apologie du terrorisme, harcèlement électronique et diffusion de fausses nouvelles — qui restent flous et suscitent une large indignation.umission ? Pour beaucoup, la réponse est déjà claire.

« Cette arrestation ressemble à une chasse à l’homme orchestrée pour faire taire une voix dissidente », s’est insurgé Déo-Gracias Kindoho, un proche du journaliste, dans une publication virale sur les réseaux sociaux.

 

Le « patriotisme » en question : une rhétorique inquiétante du gouvernement

 

Face à la polémique croissante, Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement, a choisi la tribune du patriotisme pour justifier l’opération. Dans une déclaration récente, il a appelé les citoyens à « aimer le Bénin » et à se méfier des « suppôts de l’ennemi » qui, sous couvert de liberté d’expression, propageraient des rumeurs pour déstabiliser le pays.

Pire encore, évoquant explicitement Sossoukpè, il a dénoncé des « officines étrangères » à l’œuvre, sans apporter de preuves concrètes. Cette rhétorique, qui assimile désormais critique à trahison, gravement inquiète les défenseurs des droits humains.

« Accuser un journaliste de déstabilisation pour ses publications sur les réseaux sociaux est une manœuvre classique pour détourner l’attention des vrais problèmes », note un analyste politique béninois, sous couvert d’anonymat.

En effet, Sossoukpè, directeur du média en ligne Olofofo, s’est distingué par ses enquêtes courageuses, notamment sur les conditions carcérales, comme celles de la prison d’Akpro-Missérété, où il avait alerté sur l’état sanitaire désastreux et le décès du détenu Radji Latif en 2023. Ces révélations, relayées par plus de 69 000 abonnés sur Facebook, ont valu à Olofofo une interdiction de publication au Bénin en mars 2025 par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication.

 

La CRIET sous pression : un instrument de répression politique ?

 

La CRIET, au cœur de cette affaire, est une fois de plus pointée du doigt pour son rôle dans la répression des voix dissidentes. Créée pour lutter contre les infractions économiques et le terrorisme, cette cour est massivement accusée de servir d’instrument politique pour museler les opposants. L’arrestation de Sossoukpè fait écho à celle de Steve Amoussou, un autre cyberactiviste condamné en juin 2025 à deux ans de prison ferme pour des accusations similaires.

L’absence de transparence sur le mandat d’arrêt international et les conditions de l’extradition renforce les soupçons d’abus de pouvoir.

« Nous exigeons une communication immédiate et détaillée sur la situation de Sossoukpè », a déclaré Me Dagbedji, l’un des avocats du journaliste, dans un communiqué cinglant.

Le silence des autorités ivoiriennes, qui ont accueilli Sossoukpè avant de le livrer aux autorités béninoises, ajoute une couche de complexité. Certains observateurs y voient une collusion alarmante entre les présidents Alassane Ouattara et Patrice Talon, deux dirigeants aux relations étroites.

« Cette affaire pourrait tendre les relations diplomatiques dans la sous-région, surtout si la Côte d’Ivoire est perçue comme complice d’une violation des droits d’un réfugié », avertit un juriste ouest-africain.

 

Le Bénin, de modèle démocratique à l’intimidation des médias

 

L’arrestation de Sossoukpè intervient dans un contexte où la liberté de la presse au Bénin est sous pression constante. Depuis l’arrivée au pouvoir de Patrice Talon en 2016, les médias indépendants et les voix critiques font face à des restrictions croissantes. L’interdiction d’Olofofo et les poursuites contre des journalistes comme Sossoukpè illustrent un climat d’intimidation flagrant.

« Le Bénin, autrefois modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest, glisse dangereusement vers une gouvernance autoritaire où la critique est criminalisée », déplore le Collège d’avocats de Sossoukpè dans un communiqué publié à Paris le 13 juillet.

L’appel de Houngbédji à la « conscience patriotique » sonne creux pour beaucoup, qui y voient une tentative désespérée de détourner l’attention des véritables enjeux : la transparence judiciaire, le respect des droits humains et la liberté d’expression.

 

Comlan Sossoukpè : un symbole inattendu de résistance

 

Comlan Hugues Sossoukpè, avec son journalisme engagé et son activisme numérique, incarne une résistance farouche face à l’érosion des libertés au Bénin. Son arrestation, loin de le réduire au silence, amplifie paradoxalement son message. Sur les réseaux sociaux, les hashtags #LibérezSossoukpè et #JusticePourOlofofo gagnent en popularité, portés par une jeunesse qui refuse de se taire.

En somme, à l’heure où le Bénin se prépare aux élections de 2026, cette affaire met en lumière les défis d’une démocratie fragilisée. Le sort de Sossoukpè, détenu à Ouidah, sera un test décisif pour l’État de droit et pour l’engagement du gouvernement à respecter les valeurs qu’il prétend défendre. En attendant, la question demeure : le patriotisme invoqué par Houngbédji est-il un appel à l’unité nationale ou une injonction à la soumission ? Pour beaucoup, la réponse est déjà claire.

Scandale à la SRTB : sept condamnations pour détournement

Fraude à la SRTB : la CRIET tranche dans un scandale à plusieurs millions

Porto-Novo, 10 juillet 2025 Dans un procès qui aura tenu en haleine le monde judiciaire béninois, la chambre criminelle de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a rendu son verdict tard dans la soirée du mercredi 9 juillet 2025. À l’issue de deux jours de débats houleux, sept des neuf prévenus ont été reconnus coupables dans une affaire de détournement de fonds publics à l’ex-ORTB, devenue Société de Radiodiffusion et de Télévision du Bénin (SRTB). Ce scandale, mis au jour grâce à un audit de l’Inspection générale des finances, illustre les failles dans la gestion d’une institution publique stratégique sur la période 2017–2019.

Scandale à la SRTB : des peines lourdes pour détournement de fonds publics !

Parmi les peines prononcées, la plus sévère revient à l’ancien directeur financier, Coffi Codjia Hyacinthe, condamné à dix ans de réclusion criminelle, assortie d’une amende de 100 millions FCFA et d’un remboursement de 147 millions FCFA à la SRTB pour préjudices subis. La justice a également ordonné la saisie de ses biens, dont des parcelles et véhicules.

Par ailleurs, la cour a condamné l’ex-directrice de l’antenne régionale de Parakou, Dango Zato Loukyatou, à quatre ans de prison pour complicité de détournement et blanchiment de capitaux. Elle a également prononcé des peines allant jusqu’à sept ans pour plusieurs agents comptables et prestataires, auxquelles s’ajoutent des amendes et des dommages-intérêts. En revanche, la cour a acquitté deux accusés, faute de preuves suffisantes.

La CRIET frappe fort : un verdict historique contre la criminalité économique

Cette décision, rendue après quatre années de détention préventive et de reports successifs, marque une étape significative dans la lutte contre la criminalité économique au Bénin. Elle intervient dans un contexte de renforcement des institutions judiciaires et de volonté politique d’assainir la gestion publique. Le rôle proactif de la CRIET dans cette affaire renforce la perception d’une justice déterminée à traquer les malversations.

Au-delà des condamnations : les leçons d’une affaire qui révèle les failles de la gouvernance publique

En somme, si la sentence apporte une forme de clôture judiciaire, elle soulève des questions plus larges sur la gouvernance interne des entités publiques et la capacité de prévention des irrégularités. Le Ministère de la Justice, représenté lors de l’audience, appelle à renforcer les mécanismes d’audit internes et à professionnaliser les chaînes de responsabilité comptable.

Comment ce verdict et ses implications pourraient-ils impacter la confiance du public dans les institutions publiques béninoises et dans le système judiciaire du pays ?

Cotonou : Stevy Wallace contre Angela Kpeidja

Un duel judiciaire au cœur de Cotonou : Stevy Wallace contre Angela Kpeidja, une affaire qui électrise le Bénin

Cotonou, 1 juillet  2025 – Dans l’enceinte solennelle du Tribunal de Première Instance de Cotonou, une bataille judiciaire aux accents de tragédie contemporaine s’est jouée  lundi, sous les regards scrutateurs d’une salle comble et d’une opinion publique en ébullition. Au centre de ce drame : Angela Kpeidja, journaliste et figure emblématique de la lutte contre les violences faites aux femmes, et Stevy Wallace, ancien responsable de la communication digitale à la présidence du Bénin.

L’accusation ? Harcèlement par voie électronique, dans une affaire surnommée avec une pointe d’ironie « psychopathe gâté». Le ministère public, tel un chef d’orchestre implacable, a requis six mois de prison avec sursis et une amende de 2 millions de FCFA contre la journaliste. Mais derrière les réquisitions, c’est un choc des vérités et des réputations qui secoue le Bénin.

 Angela Kpeidja : Une absence qui fait parler

L’audience a débuté sous une tension palpable. Angela Kpeidja, la principale accusée, brillait par son absence à la barre, une décision perçue comme un affront par les avocats de Stevy Wallace. « Une défiance envers la Cour », ont-ils martelé, brandissant cet acte comme une preuve de l’arrogance de la journaliste. De son côté, Stevy Wallace, présent et déterminé, a laissé ses avocats, menés par Me Hugo Koukpolou, tisser une toile d’accusations accablantes. Selon eux, les publications d’Angela Kpeidja sur les réseaux sociaux, bien que ne nommant pas explicitement Wallace, l’auraient dépeint comme un prédateur, un « obsédé sexuel » attirant de jeunes femmes via de fausses annonces de recrutement. Une atteinte à l’honneur, clament-ils, qui aurait coûté à Wallace des contrats professionnels et terni son image.

Le ministère public, représenté par le troisième substitut du procureur spécial près la CRIET (Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme), a enfoncé le clou. Pour le parquet, les faits de harcèlement électronique sont établis. Angela Kpeidja aurait par ses publications et ses interactions en ligne – notamment en « likant » un post incriminant directement Wallace – porté atteinte à sa réputation sans apporter de preuves tangibles de ses allégations. « Elle l’a traité de violeur et de harceleur sans fondement », a asséné le procureur, justifiant ainsi la réquisition d’une peine de six mois de prison avec sursis et une amende de 2 millions de FCFA.

Une demande de réparation pharaonique

Par ailleurs, la partie civile, elle, ne s’est pas contentée de la sanction pénale. Les avocats de Stevy Wallace ont réclamé une réparation colossale : 80 millions de FCFA pour compenser les préjudices moraux et professionnels subis. Une somme jugée « exorbitante » par le ministère public, qui a proposé de la ramener à 20 millions de FCFA dans le verdict final. « Les publications de Kpeidja ont dressé un portrait-robot de notre client, causant un préjudice irréparable », a plaidé Me Koukpolou, invoquant des violations des articles 272 du Code de l’information et 550 du Code du numérique.

Angela Kpeidja, de son côté, a toujours nié avoir visé directement Stevy Wallace dans ses publications. Militante féministe reconnue, elle s’est aussi  forgée une réputation de porte-voix des victimes de harcèlement et de violences sexuelles, notamment à travers son ouvrage “Bris de Silence” (2021) et ses récents livres lancés en novembre 2024, “À l’encre de nos silences”et “Philognon, une voix qui s’élève !”. Ses écrits, souvent crus, dénoncent les abus systémiques dont sont victimes les femmes, un combat qui lui a valu autant d’admiration que de controverses dans une société béninoise encore marquée par des conservatismes.

Un verdict en suspens, une société en question

L’absence de la journaliste à l’audience a alimenté les spéculations. Stratégie de défense ou aveu implicite ? Ses soutiens y voient une posture de résistance face à ce qu’ils qualifient de tentative d’intimidation. Car au-delà du cas Kpeidja, c’est la question de la liberté d’expression et du militantisme en ligne qui est en jeu. Dans un pays où les affaires de mœurs restent souvent cloisonnées dans le silence, les prises de position d’Angela Kpeidja, relayées par des milliers de réactions sur les réseaux sociaux, ont brisé des tabous. Mais à quel prix ?

Le délibéré, attendu pour le 6 octobre 2025, promet d’être un moment décisif. Une condamnation pourrait aussi fragiliser la croisade de Kpeidja contre les violences basées sur le genre, tandis qu’une relaxe pourrait être perçue comme une validation de ses méthodes, au risque d’alimenter les critiques sur la responsabilité des influenceurs. Quant à Stevy Wallace, il espère une décision exemplaire qui rétablirait son honneur et enverrait également un signal fort contre les accusations publiques non étayées.

Une affaire qui dépasse les protagonistes

En somme, ce duel judiciaire, au croisement de la liberté d’expression, de la lutte féministe et de la protection de la réputation, transcende les deux protagonistes. Il interroge la société béninoise sur ses valeurs, ses silences et ses combats. Angela Kpeidja, devenue pour certains « la folle du Bénin » en raison de son franc-parler, incarne une voix qui refuse de se taire. Stevy Wallace, lui, revendique le droit à ne pas être cloué au pilori sans preuves. Dans ce face-à-face, c’est tout un pays qui retient son souffle, attendant de savoir si la justice penchera pour le bâillon ou pour la parole libérée.

Faux passeport à Cotonou, un Malien devant le tribunal

Usage de faux passeport à Cotonou : une affaire qui interpelle sur la vigilance frontalière

Hier, mardi 24 juin 2025, le tribunal de première instance de Cotonou a été le théâtre d’une audience significative. Un ressortissant malien, connu sous le prénom de Mohamed, a comparu pour usage de faux passeport. Cette affaire, qui met en lumière les défis persistants de la sécurité aux frontières, illustre la détermination des autorités béninoises à juguler le fléau des documents frauduleux, tout en révélant les complexités humaines sous-jacentes à de tels actes.

Aéroport de Cotonou : le système biométrique démasque l’imposture

L’incident a débuté à l’aéroport international de Cotonou, où Mohamed, résidant dans plusieurs pays, s’apprêtait à embarquer, muni d’un passeport équato-guinéen établi au nom de « Miguel ». De retour au Bénin pour célébrer la fête de la Tabaski en famille, l’homme est tombé sous la vigilance du système de contrôle biométrique, qui a trahi sa véritable identité. En effet, le système a détecté une incohérence fatale : il a associé le visage de “Miguel” à celui de Mohamed, déjà enregistré dans les bases de données sous une identité malienne. Par conséquent, cette discordance a conduit à son interpellation immédiate, mettant en évidence l’efficacité des technologies de surveillance frontalière.

Audience : fermeté et mesure face à la fraude documentaire

Lors de sa comparution, le ministère public a souligné la gravité de l’usage de faux passeport, un délit qui compromet la traçabilité des individus et fragilise la sécurité régionale. Toutefois, le procureur a nuancé son réquisitoire en reconnaissant le profil non dangereux de l’accusé, un homme apparemment sans antécédents violents. Le procureur a requis une peine de 24 mois d’emprisonnement avec sursis, assortie d’une amende de 500 000 FCFA, exprimant ainsi une volonté d’allier fermeté et mesure. En parallèle, les autorités ont placé Mohamed en détention provisoire, dans l’attente d’un jugement définitif.

Faux documents : un fléau aux ramifications profondes pour la sécurité

Cette affaire, loin d’être isolée, ravive le débat sur la circulation de faux documents de voyage, un phénomène qui prospère dans les interstices de la mobilité transnationale. Les passeports frauduleux, souvent utilisés pour contourner les contrôles ou dissimuler une identité, constituent une menace pour la souveraineté des États et la coopération régionale. À Cotonou, comme dans d’autres hubs ouest-africains, les autorités sont confrontées à la nécessité de renforcer les dispositifs de contrôle, tout en luttant contre les réseaux qui alimentent ce trafic insidieux.

Vigilance collective et coopération : la clé contre le trafic

Le cas de Mohamed, bien que singulier, interpelle sur l’urgence d’une réponse concertée. Les services compétents du Bénin, en synergie avec leurs homologues des pays voisins, sont appelés à redoubler d’efforts pour démanteler les filières de production et de distribution de faux documents. De ce fait, le recours accru aux technologies biométriques, comme illustré par cette interpellation, apparaît comme un levier incontournable. Cependant, il devra s’accompagner d’une coopération transfrontalière renforcée pour enrayer ce fléau à sa source.

Justice à Cotonou : équilibre entre rigueur et humanité

En somme, le tribunal de Cotonou a posé un acte judiciaire qui dépasse le cadre d’une simple sanction. Cette audience, par son traitement mesuré, témoigne d’une justice soucieuse d’allier rigueur et humanité, tout en envoyant un signal fort contre les pratiques frauduleuses. L’affaire Mohamed, par sa résonance, invite à une réflexion plus large sur les dynamiques de migration, d’identité et de sécurité dans une région en constante mutation.

Que ce verdict, quel qu’il soit, serve de catalyseur pour une mobilisation accrue contre le trafic de faux passeports ! En effet, il est essentiel que les frontières, loin d’être des espaces de contournement, deviennent des lieux de confiance et de coopération. Le Bénin, par sa fermeté et sa vigilance, s’affirme comme un acteur résolu dans cette lutte essentielle pour la stabilité régionale.

Bénin : le « Frère Hounvi » condamné, la CRIET a encore frappé !

La CRIET, ou l’art de transformer l’encre en chaînes : Steve Amoussou condamné

Dans l’arène judiciaire de Porto-Novo, la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), souvent perçue comme l’inquisiteur d’une époque troublée, a clos un nouveau chapitre le 2 juin 2025. Steve Amoussou, un énigmatique Béninois surnommé « Frère Hounvi », a été condamné à deux ans de prison ferme et à un million de FCFA d’amende. Les accusations, initialement de cyberharcèlement et d’incitation à la rébellion, ont été requalifiées en « injures à caractère politique » et « diffusion de fausses informations ». Ainsi, cette affaire souligne une fois de plus la complexité de la justice béninoise, où les mots, plus que les actes, semblent sceller les destins.

La CRIET : Verdict implacable pour une voix dissidente ?

La CRIET, dont la réputation oscille entre rigueur implacable et théâtre d’ombres, a une fois encore fait parler d’elle. Dans une salle d’audience où la tension rivalisait avec l’humidité de l’air côtier, le verdict est tombé comme un couperet, après des mois de reports et de joutes verbales. En effet, Steve Amoussou, accusé d’être la voix dissidente derrière les chroniques acerbes de « Frère Hounvi », a vu son sort scellé pour avoir, semble-t-il, osé troubler la quiétude des puissants par des propos jugés séditieux. Dès lors, on peut se demander : que reproche-t-on vraiment à cet homme ? D’avoir manié l’ironie avec trop d’audace ? D’avoir transformé les réseaux sociaux en tribune pour des vérités gênantes, ou du moins, des vérités présumées telles par une foule de 75 000 abonnés ?

Enlèvement et Requalification : le parcours rocambolesque de « Frère Hounvi »

L’affaire, digne d’une tragicomédie, a débuté dans des circonstances rocambolesques : un enlèvement à Lomé, au Togo, en août 2024, orchestré par des individus aux contours flous, suivi d’un transfert tout aussi rocambolesque vers le Bénin. Par la suite, la CRIET, avec son zèle caractéristique, s’est emparée du dossier, brandissant des accusations aussi vagues que menaçantes : harcèlement électronique, provocation à la rébellion, diffusion de fausses nouvelles… un véritable inventaire à la Prévert. Néanmoins, la cour, dans un élan de clémence ou de pragmatisme, a requalifié les charges en une formule plus digeste, mais non moins sévère. En somme, deux ans de cachot pour des mots, un million de francs pour des idées : telle est la monnaie d’échange dans ce tribunal où la liberté d’expression semble négociée à prix d’or.

Justice Contestée : Entre doutes de la défense et silence éloquent

Ce verdict, loin de clore le débat, attise les braises d’une controverse qui consume le Bénin depuis des mois. Les avocats d’Amoussou, menés par Me Aboubacar Baparapé, crient à l’injustice, dénonçant une procédure entachée d’irrégularités et une accusation incapable de prouver que leur client est bien le mystérieux « Frère Hounvi ». « Où sont les preuves ? », s’insurgent-ils, tandis que le procureur, avec une assurance qui frôle l’aplomb, note que les chroniques du cyberactiviste se sont tues depuis l’arrestation d’Amoussou. Un silence éloquent, selon lui, mais une coïncidence hasardeuse, rétorque la défense. De ce fait, entre ces deux camps, l’opinion publique oscille, partagée entre ceux qui voient en Amoussou un martyr de la libre parole et ceux qui l’accusent de semer le désordre.

La CRIET : un marteau judiciaire qui menace l’édifice démocratique ?

La CRIET, fidèle à sa légende, continue de tisser sa toile, emprisonnant dans ses filets aussi bien des opposants politiques que des voix dissidentes. Les condamnations de figures comme Reckya Madougou ou Joël Aïvo, pour des chefs d’accusation tout aussi graves, rappellent que cette cour spéciale n’a pas pour habitude de faire dans la demi-mesure. Cependant, à force de brandir le marteau judiciaire, ne risque-t-elle pas de fragiliser l’édifice démocratique qu’elle prétend protéger ? L’affaire Amoussou, avec ses zones d’ombre et ses relents de règlement de comptes, pourrait bien être le miroir d’un Bénin où la critique, même maladroite, est devenue un luxe périlleux.

Affaire Frère Hounvi  : appel ou révolte sourde ? L’avenir du Bénin en jeu

Alors que Steve Amoussou dispose de quinze jours pour faire appel, une question demeure : la CRIET, dans son empressement à faire taire les voix discordantes, ne serait-elle pas en train d’écrire elle-même le scénario d’une révolte plus sourde, plus profonde ? L’avenir le dira, mais pour l’heure, les geôles de Porto-Novo accueillent un homme dont le crime, au fond, semble être d’avoir cru que la vérité pouvait encore s’exprimer sans entraves.

Justice béninoise : le « Frère Hounvi » Toujours en sursis

Bénin : la CRIET, maître du suspense, prolonge l’attente de Steve Amoussou

Dans l’enceinte austère de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) à Cotonou, ce lundi 26 mai 2025, l’espoir d’une issue rapide s’est dissipé comme un mirage dans le désert judiciaire. Steve Amoussou, présumé être l’insaisissable « Frère Hounvi », cyberactiviste aux pamphlets cinglants contre le pouvoir béninois, attendait, vêtu d’un tee-shirt blanc et d’un jean noir, sous l’ombre pesante de son gilet de détenu. Une décision, une fois encore, lui a glissé entre les doigts. En effet, la CRIET, avec une théâtralité digne d’un feuilleton judiciaire, a décidé de reporter son verdict au 2 juin 2025, prolongeant ainsi l’agonie d’un dossier qui captive l’opinion publique.

La CRIET, maître du suspens judiciaire : un verdict sans cesse reporté

La CRIET, tel un metteur en scène jaloux de son suspense, semble avoir pris goût à ces ajournements qui tiennent en haleine aussi bien les observateurs que les parties impliquées. Par conséquent, Steve Amoussou, accusé de « harcèlement par voie électronique », de « diffusion de fausses nouvelles » et de « provocation à la rébellion », reste suspendu dans l’incertitude, renvoyé dans les méandres de sa cellule à la prison d’Akpro-Missérété. Ce énième report, loin d’être une simple péripétie procédurale, illustre une certaine volupté de la cour à faire languir, comme si la justice, dans son infinie majesté, se complaisait à jouer avec les nerfs des justiciables. Deux ans de prison ferme et un million de francs CFA d’amende pendent au-dessus de la tête du prévenu, comme une épée de Damoclès dont la chute est sans cesse différée.

L’Affaire Amoussou : une saga kafkaïenne entre exil et accusations

L’affaire Amoussou, née dans les tumultes d’un enlèvement rocambolesque à Lomé en août 2024, est devenue un symbole des tensions entre liberté d’expression et répression étatique au Bénin. Arraché à son exil togolais par des individus dont la justice a condamné deux d’entre eux à des peines légères, Steve Amoussou nie avec aplomb être l’auteur des chroniques incendiaires signées « Frère Hounvi ». « Si j’avais eu l’honneur d’être cet homme, je l’aurais revendiqué », a-t-il déclaré avec une audace qui tranche avec l’atmosphère oppressante de la salle d’audience. Néanmoins, le ministère public, fort de ses réquisitions, persiste à voir en lui l’incarnation de ce chroniqueur virtuel qui, jusqu’à son arrestation, ébranlait le régime de Patrice Talon par ses diatribes hebdomadaires.

La CRIET, dans sa quête d’une vérité qu’elle semble peiner à établir, multiplie les reports avec une nonchalance qui frise l’ironie. Les avocats de la défense, emmenés par Me Aboubacar Baparapé et Me Julien Togbadja, ne cessent de dénoncer une procédure entachée d’irrégularités, pointant l’illégalité de l’arrestation au Togo et l’absence de preuves tangibles liant leur client aux agissements reprochés. Chaque audience devient un théâtre où s’affrontent les arguties juridiques et les joutes verbales, alors que la cour, impassible, ajourne, renvoie, et ajourne encore, comme si elle cherchait à épuiser ses contradicteurs par une guerre d’usure.

Justice à deux vitesses : l’attente du verdict révèle les doutes

Ce nouveau délai, fixé au 2 juin, n’est pas qu’un simple contretemps. De fait, il ravive les doutes sur la capacité de la CRIET à rendre une justice prompte et équitable. Dans les couloirs de Cotonou, les murmures s’amplifient : la cour, créée pour juguler les infractions économiques et le terrorisme, serait-elle devenue un instrument pour museler les voix dissidentes ?

Les chroniques de « Frère Hounvi », autrefois relayées avec ferveur sur les réseaux sociaux, se sont tues depuis l’incarcération d’Amoussou, un silence que le procureur brandit comme une preuve implicite de sa culpabilité. Cependant, cette logique, aussi séduisante soit-elle pour l’accusation, peine à convaincre une opinion publique avide de clarté.

Les soutiens de Steve Amoussou, qu’il s’agisse des figures de l’opposition ou des défenseurs des libertés fondamentales, s’indignent de ce qu’ils perçoivent comme une parodie de justice. Les reports successifs, loin de renforcer la crédibilité de la CRIET, alimentent un sentiment d’arbitraire. « La justice ne saurait être un jeu de patience », a lancé un observateur, tandis que d’autres ironisent sur une cour qui semble plus à l’aise dans l’art du différé que dans celui du délibéré.

Steve Amoussou : un dénouement en suspens, la justice béninoise à l’épreuve

Alors que Steve Amoussou regagne sa cellule, l’attente se prolonge pour lui, pour ses proches, et pour un pays qui scrute ce procès comme un baromètre de son état de droit. La CRIET, en repoussant son verdict, ne fait qu’attiser les spéculations : cherche-t-elle à peaufiner une décision irréprochable ou à temporiser dans un dossier politiquement brûlant ? Le 2 juin 2025, date du prochain acte de ce drame judiciaire, dira si la cour opte pour la clarté ou persiste dans son rôle de gardienne d’un suspense dont personne, hormis elle, ne semble apprécier la mise en scène.

En attendant, Steve Amoussou, silhouette frêle dans son gilet de détenu, incarne malgré lui une question plus vaste : dans un Bénin où la parole critique est scrutée avec méfiance, la justice peut-elle encore prétendre à l’impartialité ? La réponse, comme le verdict, reste en sursis.

Bénin : la CRIET, théâtre d’une justice à géométrie variable

Bénin : Le Général Houndégnon face à la CRIET, l’affaire prend une tournure criminelle !

Cotonou, 20 mai 2025 – Ô justice béninoise, ô ballet judiciaire où les pas se font tantôt gracieux, tantôt maladroits ! Ce lundi 19 mai, la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), ce temple dans lequel la balance penche selon des vents capricieux, a offert un nouvel acte dans la saga de Louis Philippe Houndégnon. L’ancien général de police, figure d’un passé révolu sous l’ère Boni Yayi, s’est vu projeté dans un tourbillon procédural, les charges contre lui étant requalifiées en « nature criminelle ». Un coup de théâtre qui, loin de clarifier, embrouille davantage une affaire où la justice semble jongler avec les destinées comme un illusionniste avec ses quilles.

Une valse d’accusations : du harcèlement au crime d’État ?

Il y a quelques mois encore, Houndégnon, contraint à une retraite forcée après l’avènement de Patrice Talon,faisait face à des accusations d’incitation à la rébellion et de harcèlement par voie électronique – des griefs déjà sévères, mais presque anodins face à la tempête qui s’abat désormais. Le ministère public, dans un élan zélé, avait requis deux ans de prison ferme et deux millions de FCFA d’amende, pointant des déclarations publiques jugées séditieuses. Des audios, des posts sur les réseaux sociaux, où l’ex-patron des flics critiquait la gouvernance de Talon avec une verve acerbe, ont servi de combustible à l’accusation. Mais voilà que la CRIET, dans un revirement digne d’une tragédie antique, décrète ces charges insuffisantes et ordonne une instruction complémentaire, requalifiant les faits en crimes.

Le nœud de l’affaire ?Des allégations prétendent que des conspirateurs ont sollicité Houndégnon pour un coup d’État contre Talon, des propositions qu’il affirme avoir catégoriquement rejetées. Le procureur, dans une rhétorique grandiloquente, argue que de tels propos, proférés par un homme de son rang, menacent la « quiétude du peuple » et ébranlent l’ordre constitutionnel. Pourtant, l’ironie est mordante : Houndégnon, qui clame son innocence et son ignorance des arcanes numériques, se retrouve enchaîné par des accusations aussi floues qu’une brume matinale. La CRIET, en renvoyant le dossier à l’instruction, semble moins chercher la vérité que tisser un filet plus serré autour d’un homme dont la voix, trop libre, dérange.

La CRIET, miroir d’une justice à géométrie variable

Cette juridiction spéciale dont le nom évoque autant la rigueur que la crainte, s’illustre une fois encore comme l’instrument d’une justice à géométrie variable. Houndégnon, critique virulent du régime, voit son sort s’alourdir, tandis que d’autres, plus dociles, glissent entre les mailles du filet judiciaire. Son coaccusé, Coffi Camille Amoussou, neveu et acolyte présumé, avait pourtant frôlé la relaxe lors d’audiences antérieures, preuve que la balance peut s’incliner différemment selon les visages.

Ce n’est pas la première fois que la CRIET joue les équilibristes. Créée pour juguler la corruption et le terrorisme, elle s’est muée en une arène dans laquelle les opposants politiques et les voix dissidentes sont souvent broyés. Les avocats de Houndégnon, dans un cri d’indignation, dénoncent une « hérésie judiciaire », pointant des irrégularités procédurales, comme des mandats de dépôt antidatés. Mais hélas, ces clameurs se perdent dans le vacarme d’une machine judiciaire qui semble moins servir la vérité que l’ordre établi.

Un Général dans la tourmente : le peuple béninois interrogatif

Houndégnon, hier gardien de l’ordre, aujourd’hui captif des geôles de Porto-Novo, incarne un paradoxe saisissant. Ses déclarations, qu’il voulait claironnantes, sont devenues des chaînes. Sa tentative de lancer un mouvement politique, « 11 & 12 », et de fédérer des fonctionnaires pour une alternance, a été interprétée comme une conspiration. La découverte d’une liste de personnalités lors d’une perquisition à son domicile n’a fait qu’attiser les soupçons, bien qu’il jure n’avoir fait que rêver d’un avenir différent pour le Bénin.

Pendant ce temps, le peuple béninois, spectateur d’un théâtre dans lequel la justice oscille entre sévérité et arbitraire, s’interroge. Pourquoi un général à la retraite, sans arme ni complot tangible, est-il traité comme un péril national, quand d’autres affaires, plus opaques, s’évanouissent dans l’oubli ? La CRIET, en requalifiant les charges, ne fait qu’alimenter le soupçon d’une justice instrumentalisée, où les puissants dictent le tempo et les dissidents paient le prix fort.

L’Affaire Houndégnon : une farce judiciaire en quête de dénouement

Alors que Houndégnon retourne dans l’ombre de sa cellule, la CRIET promet une instruction approfondie. Cependant, dans ce labyrinthe judiciaire, où les délais s’étirent et les accusations mutent, la vérité semble un mirage. La requalification criminelle, loin d’éclaircir l’horizon, épaissit le brouillard. Et si la justice béninoise, dans sa hâte à punir, ne faisait que révéler son propre malaise ? Dans ce ballet où les pas de la loi trébuchent sur les ambitions politiques, le rideau tarde à tomber, laissant le Bénin suspendu entre l’espoir de droiture et l’amertume d’une équité à deux visages.

Lokossa : une session criminelle sous haute tension pour la justice béninoise

Lokossa : La Justice face à l’horreur, session criminelle d’une gravité inédite, ouverte !

Lokossa, 19 mai 2025 – Ce lundi, les portes du Tribunal de première instance de deuxième classe de Lokossa s’ouvrent sur une arène judiciaire où se joue bien plus que des verdicts : l’espoir d’une justice intraitable face à la barbarie. Jusqu’au 28 mai, cette première session criminelle de l’année 2025, d’une gravité sans précédent, place sous les feux de la rampe des affaires de meurtre, de viol, de tentatives d’assassinat et de complicité d’enlèvement, avec un accent particulier sur les violences infligées aux adolescentes. Dans les départements du Mono et du Couffo, où l’attente d’une réponse judiciaire ferme est palpable, ce rendez-vous marque un tournant essentiel pour une société en quête de vérité et de réparation.

Violences contre les adolescents, meurtres… Les dossiers qui glacent et mobilisent la justice

Et effectivement, dès l’audience inaugurale, présidée sous l’égide des autorités politico-administratives du Mono et du Couffo, le ton est donné : la justice béninoise ne transige pas face aux atteintes les plus graves aux droits fondamentaux et à la dignité humaine. Les dossiers à l’ordre du jour, soigneusement sélectionnés pour leur gravité, reflètent la noirceur des crimes qui secouent la région.

Meurtres brutaux, viols d’adolescentes, enlèvements orchestrés avec une froide préméditation : chaque affaire est un cri d’alarme, un appel à une réponse judiciaire à la hauteur de l’indignation collective. Parmi les cas les plus emblématiques, des accusations de complicité d’enlèvement visant des réseaux criminels opérant dans les zones rurales du Couffo promettent des débats intenses et cruciaux.

Ces actes, souvent liés à des violences sexuelles atroces, ont profondément choqué les communautés locales, où la sécurité des jeunes filles est devenue une préoccupation majeure et urgente. « Cette session est un signal fort : personne ne peut bafouer la dignité humaine impunément, la justice poursuivra les auteurs de ces actes odieux », confie un magistrat impliqué dans les préparatifs, la voix empreinte de gravité et de détermination.

Au cœur de Lokossa : la transparence des audiences, gage de confiance et rempart contre l’arbitraire

Pour garantir l’équité et la confiance publique, transparence et solennité sont au cœur du processus judiciaire. Fidèle aux dispositions fondamentales du Code de procédure pénale béninois, le tribunal garantit des audiences publiques, une démarche essentielle saluée pour son rôle dans le renforcement de la confiance citoyenne et la lutte contre l’impunité.

À Lokossa, où les salles d’audience vibrent déjà de l’attente et de l’émotion des familles des victimes et des curieux, cette transparence devient un rempart crucial contre l’arbitraire et le déni de justice. Les débats, suivis de délibérations attendues après le 28 mai, promettent de scruter chaque détail des dossiers avec rigueur, sous le regard attentif d’une société qui exige des comptes clairs et justes.

Le tribunal, situé au cœur d’une ville d’ordinaire connue pour son calme relatif, se transforme ainsi en un théâtre vibrant de vérité et de confrontation. Les magistrats, soutenus par des avocats éloquents, des parties civiles et de la défense, devront naviguer avec impartialité entre la complexité des preuves et l’émotion brute des témoignages poignants.

Dans ce contexte, d’ailleurs, où les violences sexuelles et les homicides ont connu une recrudescence alarmante dans certaines localités du Mono, selon des rapports récents de la police judiciaire, cette session revêt une portée symbolique autant que pratique, essentielle pour l’ordre public.

Au-delà des prétoires : Le Bénin interrogé sur la protection de ses enfants et les racines du mal

Au-delà des verdicts rendus, la session de Lokossa interroge le Bénin tout entier sur sa capacité à protéger efficacement ses citoyens les plus vulnérables. Les affaires de viol et d’enlèvement, en particulier, mettent en lumière des failles systémiques profondes : pauvreté, manque d’éducation, et parfois complicité tacite ou silence de certaines communautés face à ces crimes.

Des organisations locales dévouées, comme l’ONG Femmes et Justice basée à Dogbo, plaident activement pour un renforcement des campagnes de sensibilisation ciblées et des mécanismes de protection des mineurs, en complément indispensable des sanctions judiciaires. La présence remarquée des autorités du Mono et du Couffo lors de l’ouverture traduit l’engagement de l’État à soutenir cette lutte vitale.

Des initiatives parallèles, telles que la formation des forces de l’ordre sur la prise en charge adaptée des victimes de violences sexuelles, financées par des partenaires comme l’UNFPA, témoignent d’une volonté de conjuguer répression et prévention. Pourtant, les défis restent immenses et les obstacles nombreux : les lenteurs judiciaires, dénoncées par certains avocats excédés, et la peur des représailles, qui dissuade malheureusement de nombreuses victimes de témoigner, continuent d’entraver le chemin long et difficile vers la justice pour de nombreuses victimes.

Lokossa, théâtre de l’espoir : vers un avenir dans lequel la dignité l’emporte sur la barbarie

Malgré ces obstacles, l’espoir subsiste d’atteindre un horizon de réparation et de dignité. À Lokossa, où les palmiers bordant le tribunal ondulent sous la brise, l’atmosphère est lourde de tension, mais aussi d’espoir. Pour les familles des victimes, chaque audience est une étape douloureuse, mais nécessaire vers la réparation, un pas vers la reconnaissance officielle de leur immense douleur et du préjudice subi.

Pour les accusés, c’est l’heure de répondre de leurs actes dans un cadre légal où la présomption d’innocence dialogue avec l’exigence impérieuse de vérité. Et pour la société béninoise dans son ensemble, cette session incarne une promesse forte : celle d’un État qui, face à l’horreur et à la barbarie, choisit résolument la justice comme boussole principale.

Alors que les débats s’ouvrent, Lokossa devient le miroir d’un Bénin déterminé à panser ses plaies profondes et à protéger ses enfants. Dans les salles d’audience, où les murmures des spectateurs se mêlent aux plaidoiries passionnées, une conviction émerge avec force : la justice, si elle ne peut effacer la douleur des victimes, peut poser les fondations solides d’un avenir dans lequel la dignité l’emporte finalement sur la barbarie.

Bénin : une affaire de viol et de corruption Secoue Tokplégbé, l’INF en première ligne pour la justice

Cotonou : scandale explosif à Tokplégbé ! Viol, corruption policière, la CRIET saisit l’affaire

Cotonou, 7 mai 2025 – Une onde de choc traverse le quartier de Tokplégbé, à Cotonou, où un scandale mêlant viol, corruption et abus de pouvoir a éclaté. Le 21 avril 2025, une dénonciation anonyme a révélé l’horreur : une jeune fille, droguée et violée dans un hôtel, a vu son agresseur présumé relâché contre une somme de 300 000 FCFA versée à un commissaire adjoint du commissariat local. Face à cette trahison de la confiance publique, l’Institut National de la Femme (INF) a saisi la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) avec une détermination inflexible. Cette affaire, dont le procès aura lieu le 22 mai 2025, révèle les failles d’un système et renforce la lutte pour la justice des victimes.

L’appel qui a tout changé : viol, drogue et bride au cœur du scandale

Le 21 avril, à 14 h 00, un appel anonyme au centre d’écoute de l’INF (numéro 114) a mis en lumière un crime odieux. Une jeune fille, dont l’identité reste protégée, aurait été droguée lors d’une soirée dans un hôtel de Cotonou, puis violée par un individu identifié par des témoins. Arrêté par la police de Tokplégbé, le suspect aurait échappé à la justice grâce à un arrangement illicite orchestré par un commissaire adjoint, contre un paiement de 300 000 FCFA. Cette révélation, confirmée par des investigations initiales, a provoqué une indignation immédiate.

Dès le 22 avril, l’INF, sous la direction de sa secrétaire exécutive, Flore Djinou, a porté l’affaire devant le procureur spécial de la CRIET. Le 2 mai, à 11 h 00, le commissaire adjoint, dont le nom n’a pas été officiellement divulgué, a été placé sous mandat de dépôt pour complicité et abus de fonction. Les enquêtes, menées par la CRIET, ont également révélé un passé judiciaire trouble de l’officier, aggravant la gravité des accusations portées contre lui.

L’INF entre en guerre : la lutte pour la justice à Tokplégbé devant la CRIET

L’INF, fer de lance de la lutte contre les violences basées sur le genre, a condamné avec vigueur cet acte de corruption. « Ceux qui portent l’uniforme pour protéger ne sauraient devenir les complices de l’injustice », a martelé Flore Djinou lors d’une déclaration à 15 h 00 le 6 mai, relayée par les médias locaux. L’Institut, créé en 2019 pour promouvoir les droits des femmes, a fait de cette affaire un symbole de son combat pour l’équité et la responsabilité. « Nous serons aux côtés des victimes, sans relâche, jusqu’à ce que justice soit rendue », a-t-elle ajouté.

Le procès, prévu pour le 22 mai à 9 h 00 à la CRIET, s’annonce comme un moment clé. La cour, réputée pour sa rigueur dans les affaires de corruption et de terrorisme, examinera les preuves, y compris les témoignages et les relevés financiers, pour établir les responsabilités. L’INF, partie civile dans le dossier, s’assurera que la victime puisse faire entendre sa voix, dans un contexte où 94 % des plaintes pour violences sexuelles restent sans suite au Bénin, selon les statistiques de 2023.

Face aux défaillances : l’appel de l’INF pour un changement systémique

Cette affaire, au-delà de sa gravité, met en lumière les défis persistants dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Le Bénin, qui a ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), s’est engagé à protéger ses citoyennes. Pourtant, les cas de corruption au sein des forces de l’ordre, comme celui de Tokplégbé, sapent ces efforts. « Chaque acteur, quel que soit son rang, doit répondre de ses actes », a insisté Mme Djinou, appelant à une réforme des pratiques policières. L’INF a intensifié sa campagne de sensibilisation, exhortant les citoyens à dénoncer les violences via sa ligne d’urgence (114) ou son numéro dédié (+229 01 51 07 88 88), disponibles 24 h/24. Depuis le début de l’affaire, l’INF a reçu plus de 50 appels liés à des cas similaires, témoignant d’une prise de conscience croissante, selon son communiqué du 6 mai.

Vers un tournant ? Le procès attendu, symbole de l’espoir pour un Bénin juste

Alors que le soleil se couche sur Cotonou, l’affaire de Tokplégbé résonne comme un cri de ralliement. De 14 h 00 le 21 avril, date de la dénonciation, au procès attendu dans deux semaines, l’INF incarne l’espoir d’un système judiciaire qui ne plie pas face à l’impunité. Ce scandale, bien que douloureux, pourrait marquer un tournant dans la lutte contre les abus de pouvoir et les violences sexuelles. En attendant le verdict, le Bénin retient son souffle, porté par la promesse d’une justice qui, enfin, protégera les plus vulnérables.

Banikoara : Douze cultivateurs face à la justice pour un soupçon de complicité avec le djihadisme

Devant la CRIET : des cultivateurs de Banikoara accusés d’alimenter le djihad, un procès révélateur des tensions au nord Bénin

Ce lundi 5 mai 2025, la salle d’audience de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) à Porto-Novo s’est transformée en théâtre d’un drame judiciaire aux enjeux brûlants. En effet, douze hommes, originaires de l’arrondissement de Sompérékou dans la commune de Banikoara, département de l’Alibori, ont comparu, entravés par des accusations graves : approvisionnement en carburant de groupes djihadistes opérant dans le nord du Bénin. Arrêtés le 17 avril 2025, ces cultivateurs, pour la plupart modestes, ont clamé leur innocence avec force, rejetant en bloc les soupçons de collusion avec des réseaux terroristes. Par consequent la cour a  reporté l’audience au 23 juin pour réquisitions et plaidoiries . D’ailleurs, cette affaire révèle les tensions d’une région en proie à l’insécurité et les défis d’une justice confrontée à la complexité du terrorisme.

Piégés par une accusation lourde : le récit de l’arrestation et leur déni catégorique

Le 17 avril, dans la commune de Banikoara, frontalière du Burkina Faso et du Niger, une opération des forces de sécurité a conduit à l’interpellation de ces douze hommes. Sur leurs motos Haojue Xpress, les réservoirs contenaient entre 10 et 15 litres d’essence, un fait qu’aucun d’eux ne conteste. Mais l’accusation pèse lourd : ces carburants visaient à alimenter les activités de groupes djihadistes, notamment la Jama’at Nusrat al-Islam wal Muslimin (JNIM), affiliée à Al-Qaïda, qui intensifie ses incursions dans le nord béninois depuis 2021. À la barre, les prévenus, cultivateurs pour la plupart, ont offert une défense unanime : l’essence servait à des usages agricoles, comme alimenter un tricycle pour le transport de récoltes. « Je n’ai jamais vu de djihadistes », a déclaré l’un d’eux, illustrant le fossé entre leurs témoignages et les charges retenues.

Banikoara : un carrefour sous pression, entre économie grise et menace djihadiste

Banikoara, avec ses 75 000 habitants et ses vastes champs de coton, est un poumon économique de l’Alibori, mais aussi un point névralgique de l’insécurité régionale. Depuis l’attaque d’une gendarmerie à Kérémou en février 2020, la commune est sous la menace de groupes armés exploitant les parcs transfrontaliers comme le W, où se mêlent trafic de carburant, d’armes et de drogue. Par ailleurs, le Bénin, jadis havre de paix, a vu l’insécurité croître, avec 28 événements violents attribués à JNIM ou à l’État islamique entre novembre 2021 et avril 2025. Le carburant, vital pour les motos des djihadistes, est devenu une ressource stratégique, souvent acheminée via des réseaux informels. Cette réalité place les habitants, dont beaucoup vivent de la contrebande transfrontalière, dans une zone grise où la survie économique frôle l’illégalité.

Le défi de la preuve : quand la contrebande devient soupçon de terrorisme devant la CRIET

La CRIET est au cœur de ce dossier sensible. Dans cette affaire, le chef de « contrebande » retenu contre les douze prévenus semble fragile face à leur déni catégorique de liens avec des groupes armés. L’absence de preuves directes, comme des témoignages de complicité ou des échanges avec des djihadistes, pourrait compliquer la tâche de l’accusation, d’autant que la contrebande de carburant est une pratique courante dans la région, alimentée par les écarts de prix avec le Nigeria voisin.

Plus qu’un procès : les vrais enjeux de la lutte antijihadiste et le poids des soupçons sur les communautés

Ce procès, loin d’être un simple fait divers, reflète les défis d’un Bénin confronté à l’expansion du djihadisme depuis le Sahel. Les autorités, qui ont déployé une base militaire à Porga après l’attaque de 2021, oscillent entre fermeté et risque de stigmatisation des communautés locales, souvent peules, soupçonnées à tort de collusion. En plus, les prévenus, par leur profil modeste, incarnent cette tension : cultivateurs pris dans un engrenage sécuritaire, ils risquent de payer le prix d’une lutte antiterroriste où la nuance peine à s’imposer.

L’Heure de vérité : un verdict aux lourdes conséquences pour les accusés et le nord du Bénin

Le 23 juin, lorsque le juge rendra son verdict, l’issue de ce dossier pourrait marquer un tournant. Une condamnation sans preuves solides risquerait d’attiser la défiance des populations du Nord, tandis qu’un acquittement pourrait être perçu comme un aveu d’impuissance face aux réseaux transfrontaliers. À Banikoara, où le soleil brûle les champs et où l’angoisse des attaques plane, ces douze hommes attendent, derrière les barreaux, que la justice tranche. Dans leurs regards, un proverbe bariba semble résonner : « La vérité est comme l’eau, elle finit toujours par trouver son chemin. » Reste à savoir si ce chemin mènera à la lumière ou à l’ombre.

Affaire Houndégnon à la CRIET  : entre droit et devoir

Procès choc à la CRIET : L’ex-Général Houndégnon face à de graves accusations, le verdict très attendu

Ce 28 avril, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) à Porto-Novo s’est érigée en théâtre d’un procès retentissant, celui de Louis Philippe Houndégnon, ancien directeur général de la police nationale du Bénin. Accusé d’incitation à la rébellion et de harcèlement par voie électronique, l’ex-général, figure influente sous l’ère Boni Yayi, a vu le ministère public requérir contre lui une peine de 2 ans de prison ferme et une amende de 2 millions de FCFA. Ce verdict, encore en suspens alors que les plaidoiries se poursuivent, soulève des questions cruciales sur la liberté d’expression, le devoir de réserve et les limites de la critique politique dans un Bénin en pleine mutation.

Le Passage de l’Ombre : Comment l’ancien DG Police est devenu un critique virulent du pouvoir en place

Pour comprendre ce procès retentissant qui soulève tant de questions, il faut revenir sur la trajectoire de Louis Philippe Houndégnon, général à la retraite, qui n’est pas un inconnu au Bénin. Directeur général de la police nationale sous la présidence de Thomas Boni Yayi (2006-2016), il a marqué les esprits par son charisme et son autorité, avant d’être écarté en 2016 à l’arrivée au pouvoir de Patrice Talon. Depuis, Houndégnon s’est mué en critique virulent du régime, multipliant les interventions sur les réseaux sociaux pour dénoncer la gouvernance de Talon, la fusion police-gendarmerie et les retraites forcées dans les forces de sécurité. Ses prises de parole, souvent relayées par son neveu et co-accusé Camille Coffi Amoussou, ont oscillé entre analyse politique et appels à la mobilisation, suscitant l’ire des autorités.

Du projet « 11 & 12 » aux accusations de rébellion : L’affaire Houndégnon, une plongée dans la sphère numérique et politique

Ces prises de position critiques et son activisme numérique ont eu des conséquences judiciaires majeures. Le 13 novembre 2024, Houndégnon est arrêté à son domicile à Abomey-Calavi après une perquisition musclée. Les chefs d’accusation – incitation à la rébellion et harcèlement électronique – s’appuient sur des publications numériques et des échanges privés, notamment avec un ancien ministre de Boni Yayi, où il évoquait la succession de Talon et son projet politique, le mouvement «  11 & 12  ». Ce dernier, selon Houndégnon, visait à fédérer des personnalités pour une alternance démocratique, bien qu’aucun contact formel n’ait été établi. Lors de l’audience de ce lundi, le substitut du procureur a fustigé l’attitude de l’ex-général  : «  Si vous n’êtes plus sous le drapeau, vous avez le drapeau au corps  », une admonestation soulignant que, même retraité, un officier se doit de respecter un devoir de réserve.

Au-delà du Procès : la CRIET, les libertés et la stabilité économique… les enjeux de l’affaire Houndégnon

Ce procès, avec ses accusations basées notamment sur des communications numériques, se déroule devant une juridiction souvent critiquée pour son rôle dans le paysage politique béninois. La CRIET, souvent accusée par l’opposition de servir d’instrument politique, a prononcé des condamnations lourdes contre des figures comme Reckya Madougou (20 ans pour complicité d’acte terroriste) et Joël Aïvo (10 ans pour complot). Dans le cas de Houndégnon, le procureur a reproché à l’accusé d’avoir «  incité le peuple à se soulever contre les dirigeants  », une accusation grave dans un contexte dans lequel le Bénin, sous Talon, affiche une stabilité économique (croissance de 7,5  % en 2024) mais fait face à des critiques sur la restriction des libertés.

Face aux juges : Houndégnon nie le coup d’État et revendique sa liberté d’expression

Au-delà du contexte général de la CRIET et des critiques qu’elle suscite, le procès de Louis Philippe Houndégnon a suivi un déroulement marqué par des rebondissements et la présentation d’éléments clés. Le procès, reporté à plusieurs reprises (17 mars, 24 mars) en raison de l’absence des prévenus ou de débats procéduraux, a atteint un tournant aujourd’hui. Les éléments à charge incluent des conversations extraites du téléphone de Houndégnon, où il affirmait  : «  Qu’on me tue ou m’arrête, cela ne me dirait rien  », et une liste de personnalités pressenties pour son mouvement. Houndégnon, défendu par un collège d’avocats dont Me François Kèkè Adjignon, a nié toute intention de coup d’État, insistant sur son droit à s’exprimer et son engagement pour un Bénin démocratique.

Une leçon sur le devoir de réserve : les enjeux juridiques et éthiques soulevés par l’affaire de l’ex-DG Police

L’affaire Houndégnon, avec ses accusations (incitation à la rébellion) et les lignes de défense adoptées par l’ex-Général, soulève une question juridique et éthique fondamentale : celle du devoir de réserve, particulièrement pour les anciens hauts fonctionnaires. En droit béninois, ce principe, bien que non codifié précisément, impose aux officiers, même retraités, une retenue dans leurs propos publics, surtout lorsqu’ils touchent à la sécurité nationale. Le procureur a argué que Houndégnon, par ses critiques acerbes et son mouvement « 11 & 12 », a franchi une ligne rouge, incitant à la désobéissance civile. Cette position soulève un débat  : où s’arrête le devoir de réserve et où commence la liberté d’expression garantie par la Constitution béninoise  ?

Citoyenneté et devoir de réserve : un équilibre délicat posé à l’échelle universelle

Au-delà de l’aspect purement juridique de cette affaire, l’affaire Houndégnon offre une leçon essentielle sur un concept qui dépasse les frontières : comment concilier loyauté envers l’État et critique des gouvernants ? Houndégnon, lors des audiences, a revendiqué son rôle de citoyen engagé, arguant que sa mise à la retraite forcée l’a libéré de certaines contraintes. Il a également rappelé son passé de protecteur, notamment lorsqu’il sécurisait un ministre menacé sous Boni Yayi. Ce discours, mêlant patriotisme et défi, illustre une tension universelle.

Les enjeux politiques pour le Bénin : le procès Houndégnon et la CRIET au cœur des dynamiques de pouvoir

Cette tension universelle, entre devoir et liberté, s’observe avec une acuité particulière dans le contexte politique actuel du Bénin. Au-delà du sort de Houndégnon, ce procès reflète les dynamiques politiques du Bénin à l’approche de la fin du second mandat de Talon en 2026. La CRIET, perçue par certains comme un outil de répression des opposants, est sous le feu des critiques. Des rapports d’Amnesty International dénoncent la restriction des libertés au Bénin, tandis que des observateurs notent que les condamnations visent souvent des figures liées à l’opposition, comme dans les affaires Madougou et Aïvo.

Vigilance citoyenne à l’ère numérique : liberté d’expression et ses limites sur les réseaux sociaux, les leçons du procès

Ce procès n’a pas seulement des implications politiques pour les élites ; il est aussi une source d’apprentissage direct pour les citoyens béninois, notamment dans leur usage du numérique. Pour le public béninois, ce procès est une leçon sur la vigilance citoyenne. Les réseaux sociaux, où Houndégnon s’exprimait, sont devenus un espace de débat, mais aussi de surveillance. Les citoyens, en observant ce procès, apprennent que la liberté d’expression, bien que sacrée, peut heurter des limites lorsqu’elle est perçue comme une menace à l’ordre public.

Justice, libertés, histoire : L’affaire Houndégnon, un procès qui marquera et interrogera les fondements de la nation

Alors que l’issue judiciaire de cette affaire se profile, l’affaire Houndégnon invite d’ores et déjà à une réflexion profonde qui dépasse le cadre légal. Alors que les plaidoiries se poursuivent à la CRIET, l’affaire Houndégnon invite à une réflexion profonde. Pour les juristes, elle interroge l’équilibre entre justice et politique ; pour les citoyens, elle rappelle la fragilité des libertés dans un contexte de consolidation du pouvoir ; pour les historiens, elle s’inscrit dans une lignée de procès marquants, de l’affaire ICC Services à celle de Dangnivo. Houndégnon, qu’il soit condamné ou acquitté, restera une figure emblématique, un homme qui, selon ses mots, «  n’a rien à se reprocher  ».

Vers une citoyenneté responsable : le procès Houndégnon, un rappel que la liberté s’accompagne d’un devoir envers l’unité et la stabilité.

En ce jour où le sort de l’ex-Général est en jeu, le Bénin se trouve à un carrefour. Pour les générations futures, l’affaire Houndégnon enseignera une vérité universelle : dans une nation, le courage de s’exprimer doit s’accompagner d’une responsabilité envers l’unité et la stabilité. En conclusion, ainsi, sous les ors de la CRIET, se joue bien plus qu’un verdict ; se joue une leçon sur ce que signifie être citoyen dans un monde complexe.

 Chadrac Watowédé Houngnibo face à la justice béninoise

Dans la torpeur d’un vendredi matin, le 11 avril, les autorités judiciaires béninoises ont procédé à l’arrestation de Chadrac Watowédé Houngnibo, figure éminente de l’organisation Urgences Panafricanistes, à son domicile de Lomé, au Togo. Cette interpellation, fruit d’une coopération transfrontalière minutieusement orchestrée, s’inscrit dans une enquête visant des accusations graves  : harcèlement numérique et diffamation à l’encontre de plusieurs individus. Exilé depuis plusieurs mois dans la capitale togolaise, Houngnibo aurait persisté à diffuser en ligne des contenus jugés outrageants par les plaignants, visant nommément des personnalités et ternissant leur renom. Placé en garde à vue, il attend désormais d’être entendu, tandis que son organisation dénonce un acte d’intimidation visant à museler une voix dissidente. Cette affaire, aux contours sensibles, soulève des interrogations sur la frontière entre liberté d’expression et responsabilité numérique.

Une traque numérique aux accents transnationaux

L’arrestation de Chadrac Watowédé Houngnibo marque l’aboutissement d’un processus enclenché par des plaintes déposées au Bénin, où les autorités reprochent à l’activiste des publications en ligne attentatoires à l’honneur de tiers. Selon des sources judiciaires relayées par 24 Heures au Bénin, ces contenus, diffusés via les réseaux sociaux, ciblaient des individus avec des propos jugés diffamatoires, parfois assortis de menaces implicites. Le Code béninois du numérique, adopté en 2018, sert de socle légal à l’enquête, avec ses dispositions réprimant le harcèlement électronique et la calomnie en ligne. L’activiste, qui s’était établi à Lomé après avoir quitté le Bénin, aurait maintenu une activité numérique intense, défiant les signalements répétés des plaignants.

L’opération, menée à l’aube, a nécessité une collaboration entre les services béninois et togolais, bien que les détails de cette synergie demeurent voilés. Cette coopération, confirmée par des médias locaux comme La Nouvelle Tribune, illustre la détermination des autorités béninoises à poursuivre les infractions numériques au-delà de leurs frontières. Houngnibo, aujourd’hui en garde à vue, verra ses déclarations confrontées à un arsenal de preuves techniques  : captures d’écran, historiques de publications et échanges électroniques, patiemment collectés par les enquêteurs.

 Chadrac Watowédé Houngnibo  : une voix panafricaniste sous pression

L’organisation Urgences Panafricanistes, dirigée par l’activiste Kemi Seba, n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué publié sur sa page Facebook le 12 avril, elle a fustigé une interpellation «  arbitraire et opaque  », y voyant une tentative de réprimer les défenseurs de la souveraineté africaine. Houngnibo, présenté comme coordinateur national au Bénin, incarne pour ses partisans une résistance face à ce qu’ils qualifient de «  néocolonialisme numérique  ». Le mouvement, connu pour ses prises de position radicales contre le franc CFA et les accords internationaux jugés désavantageux, perçoit cette arrestation comme une riposte à ses mobilisations prévues le 3 mai 2025 dans plusieurs capitales africaines.

Cette rhétorique, relayée par des posts sur X, a suscité des réactions contrastées. Certains saluent la fermeté des autorités face à ce qu’ils décrivent comme des dérives verbales, tandis que d’autres y voient une atteinte aux libertés fondamentales. L’affaire ravive un débat récurrent au Bénin, où la justice, notamment via la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), est parfois accusée de cibler les opposants sous couvert de motifs légaux.

Une justice à l’épreuve des preuves

À ce stade, aucune charge formelle n’a été retenue contre Houngnibo, dont le sort dépendra de l’audition en cours. Les enquêteurs, appuyés par le Centre National d’Investigation Numérique, dissèquent les éléments à charge  : des publications datant de 2024 à 2025, où l’activiste aurait visé des figures publiques béninoises, les accusant de compromission ou de corruption. Ces allégations, si elles relèvent de la diffamation selon le droit béninois, pourraient entraîner jusqu’à trois ans d’emprisonnement, conformément à l’article 149 du Code du numérique. Une condamnation antérieure de Houngnibo, en décembre 2023, pour injures publiques, ajoute une ombre au dossier, bien que l’intéressé ait alors écopé d’une amende de 5 millions de FCFA.

 

L’interpellation de Chadrac Watowédé Houngnibo, au-delà de son caractère judiciaire, pose une question épineuse  : où s’arrête la liberté de critiquer, et où commence l’abus  ? Ses défenseurs clament que l’activiste, en pointant les dérives présumées de l’élite, ne faisait qu’exercer un droit citoyen, dans un continent où la parole libre est un combat. Mais les plaignants, eux, arguent que nul ne saurait salir impunément une réputation sous prétexte d’idéalisme. Et si la justice béninoise, en brandissant le Code du numérique, se drapait d’une vertu sélective, visant à étouffer les voix qui dérangent tout en laissant prospérer d’autres formes de désordre en ligne  ? Dans ce ballet d’accusations et de principes, une vérité semble se dessiner  : l’ère numérique, en offrant un mégaphone à chacun, pourrait aussi devenir l’arène où se jouent les batailles les plus insidieuses pour le pouvoir et la vérité.

Une arrestation qui ébranle Cotonou : Wilfried Apollinaire Avognon sous les verrous

Le crépuscule du 2 avril 2025 a vu s’abattre une ombre inattendue sur la scène politique béninoise. Wilfried Apollinaire Avognon, figure de proue du parti Nouvelle Force Nationale (NFN), s’est retrouvé enserré dans les rets d’une interpellation musclée.  En effet, À la sortie de son lieu de travail, une escouade de policiers l’a cueilli avec une promptitude saisissante, avant de le conduire à son domicile pour une fouille méticuleuse. Par ailleurs, lors de cette perquisition, les forces de l’ordre ont emporté un butin de documents, tant personnels que liés à sa formation politique, plongeant ses proches et ses partisans dans une stupeur mêlée d’indignation.

 Wilfried  : un chef d’accusation au parfum numérique

D’ailleurs, L’étau judiciaire se resserre autour de l’opposant pour une raison aussi précise qu’intrigante : le harcèlement par le truchement de systèmes de communication électroniques. Deux publications sur les réseaux sociaux, dont la teneur reste pour l’heure voilée, seraient le brandon ayant attisé cette flambée répressive. Si les détails de ces écrits demeurent dans l’ombre, ils suffisent à faire peser sur Avognon une accusation qui, dans un monde dans lequel le virtuel tisse les liens du réel, résonne avec une gravité particulière.

Une détention sous haute tension

Le lendemain, le 3 avril, la Brigade économique et financière (BEF) est devenue le théâtre d’une convergence émue. L’avocat du prévenu, Me Renaud Agbodjo, flanqué de cadres du NFN, s’est rendu au chevet de son client. Avec une fermeté contenue, le défenseur a dénoncé une arrestation qu’il juge « arbitraire », déplorant l’absence de toute convocation préalable. Dans un élan de solidarité, le parti a également brandi un communiqué cinglant, fustigeant une atteinte manifeste aux droits fondamentaux et aux libertés publiques. Leur exigence fuse, limpide et sans détours : la libération immédiate de leur leader.

Une polémique qui enfle

En outre, L’affaire Avognon, loin de se cantonner aux murs de la BEF, soulève déjà des vagues d’interrogations. Comment deux publications numériques peuvent-elles justifier une telle diligence policière ? Le spectre d’une répression ciblée plane, alimenté par les déclarations des proches du prévenu, qui y voient une tentative d’étouffer une voix dissidente. Dans les cercles de l’opposition, l’écho de cette interpellation résonne comme un avertissement, tandis que le silence des autorités alimente les spéculations.

Un destin suspendu aux vents de la justice

En somme, À l’heure où les regards convergent vers Cotonou, le sort de Wilfried Apollinaire Avognon demeure une énigme enveloppée d’incertitude. La machine judiciaire, désormais en marche, dictera-t-elle une issue rapide ou prolongera-t-elle cette saga aux accents politiques ? Entre les murs de la BEF et les espoirs de ses partisans, un fil ténu se tend, prêt à vibrer au moindre souffle. Reste à savoir si ce vent portera les accents de la liberté ou ceux d’une tempête plus vaste encore.

 

 

Justice implacable à Parakou : un tradipraticien condamné pour un crime odieux contre une mineure

Parakou,25 mars 2025La Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a tenu hier une audience foraine au Tribunal de Première Instance de Première Classe de Parakou, marquant un tournant dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants au Bénin. À l’issue d’un procès poignant, un tradipraticien, se présentant comme guérisseur ambulant, a été reconnu coupable du viol d’une mineure de moins de 13 ans. La sentence est tombée, implacable : dix années de prison ferme, assorties d’une amende de deux millions de francs CFA. Derrière ce verdict se dessine une histoire tragique, où la confiance trahie et la vulnérabilité d’une enfant ont croisé le chemin d’un prédateur sans scrupules.

Parakou : une enfant vulnérable au cœur du drame

La victime, une fillette dont l’identité reste protégée, souffrait depuis quatre longues années d’une affection mystérieuse. Des crises de raideur et de crispation, symptômes aussi déroutants qu’épuisants, avaient poussé ses parents à chercher désespérément une solution. C’est dans ce contexte de désarroi que, le 3 janvier 2025, un vendeur ambulant de produits traditionnels a franchi le seuil de leur foyer. Se parant des atours d’un guérisseur providentiel, il a su gagner la confiance de cette famille démunie face à la maladie. Mais ce qui devait être une lueur d’espoir s’est mué en cauchemar. Profitant de l’innocence de la fillette et de l’absence momentanée de vigilance, l’homme a commis l’irréparable, abusant de celle qu’il prétendait soigner.

Une arrestation rocambolesque

Le crime n’est pas resté longtemps dans l’ombre. La mère et la grand-mère de la victime, alertées par un pressentiment ou un bruit suspect, ont surpris le coupable en flagrant délit. Leur cri d’alarme a résonné dans le voisinage, mais l’individu, rusé, a réussi à s’échapper dans la confusion. Sa fuite l’a conduit à chercher refuge auprès d’une figure inattendue : le roi de la localité. Ce dernier, loin d’offrir une protection au fugitif, a permis son arrestation par les forces de l’ordre, dépêchées sur place pour mettre fin à cette cavale éphémère. Un dénouement qui témoigne de la réactivité des autorités et de la solidarité communautaire face à une telle abomination.

La CRIET, rempart contre l’impunité à Parakou

Depuis 2021, la CRIET a élargi son champ d’action pour inclure les affaires de violences sexuelles et de maltraitance, devenant un acteur clé dans la répression de ces fléaux au Bénin. Lors de cette audience foraine à Parakou, la juridiction spéciale a une fois encore démontré sa fermeté. Le tradipraticien, dont le nom n’a pas été divulgué pour préserver le cours de la justice, a vu son sort scellé après des débats où les faits accablants ont parlé d’eux-mêmes. Dix ans d’emprisonnement ferme, deux millions de francs CFA d’amende : une sanction exemplaire, destinée à punir, mais aussi à dissuader. Car au-delà de ce cas, C’est un message explicite destiné à ceux qui, sous couvert de traditions ou de promesses fallacieuses, exploitent la détresse d’autrui.

Une société face à ses défis

Ce drame, aussi révoltant soit-il, soulève des questions profondes sur la protection des plus vulnérables dans nos communautés. La maladie de la jeune fille, qui l’avait rendue dépendante des soins d’un inconnu, met en lumière les lacunes d’un système de santé parfois défaillant, poussant les familles à se tourner vers des solutions incertaines. La confiance accordée à ce prétendu guérisseur révèle également la persistance d’une foi en des pratiques traditionnelles, parfois détournées par des individus malintentionnés. Pourtant, l’intervention rapide de la famille et des autorités offre une note d’espoir, prouvant que la vigilance collective peut contrer les desseins les plus sombres.

Une porte ouverte sur l’avenir

Alors que le tradipraticien croupira derrière les barreaux, la fillette, elle, entame un chemin de reconstruction. Ses blessures, physiques et psychiques, demanderont du temps pour cicatriser, mais le verdict de la CRIET lui rend justice, lui offrant une voix dans un silence trop longtemps imposé. À Parakou, hier, les acteurs de la justice ont défié l’impunité, et cette journée reste gravée dans les mémoires. Mais au-delà de cette condamnation, une interrogation demeure suspendue dans l’air, comme une promesse incertaine : saurons-nous, demain, bâtir un monde dans lequel les enfants ne seront plus jamais les proies des ombres qui rôdent ?

 

Bénin : une justice à portée de clics

Cotonou, 14 février 2025 — Le Bénin s’engage résolument sur la voie d’une justice modernisée, accessible et fluide. Un pas décisif vient d’être franchi avec l’annonce, hier, par le ministre de la Justice, Yvon Détchénou, de la mise en place imminente du Bureau d’Orientation des Usagers de la Justice (BOUJ). En effet, cet outil, conçu pour désengorger les juridictions et alléger le parcours des justiciables, se veut une boussole numérique permettant à chaque citoyen de suivre l’évolution de ses affaires judiciaires sans avoir à arpenter les couloirs des tribunaux.

Un guichet unique au service des justiciables

Dans un pays où l’accès à l’information judiciaire relevait autrefois du parcours du combattant, le BOUJ se positionne comme une interface révolutionnaire entre la justice et le citoyen. Installé au sein de chaque tribunal et cour d’appel, ce bureau s’érige en facilitateur, garantissant aux justiciables une information claire, instantanée et sans ambiguïté sur l’état d’avancement de leurs dossiers.

Mais l’innovation ne s’arrête pas là. Grâce à un dispositif numérique intégré, chacun pourra, depuis son domicile, consulter en quelques clics l’état de son affaire, les décisions rendues en son absence ou encore télécharger des documents essentiels comme l’attestation d’instance, l’acte de non-appel ou encore la copie d’un jugement. Un gain de temps inestimable pour les citoyens, souvent contraints par le passé à de longs déplacements et à des attentes interminables.

Le numérique au service de la justice : une révolution déjà en marche

Le projet BOUJ s’inscrit dans une dynamique plus large amorcée par le gouvernement béninois depuis 2016 : celle de la dématérialisation et de la connectivité des juridictions. En effet, sur les 23 juridictions que compte le pays, 18 bénéficient déjà d’une connexion en fibre optique, garantissant une transmission rapide et sécurisée des informations judiciaires.

L’un des jalons marquants de cette transformation numérique fut l’instauration, en 2020, du casier judiciaire électronique. Cette innovation a immédiatement rencontré un franc succès : 538 000 casiers B3 délivrés en ligne en seulement quatre ans. Une avancée qui a mis fin aux contraintes d’antan : plus besoin de se rendre physiquement dans la juridiction de naissance, plus d’incertitude sur les délais de délivrance. Désormais, en quelques démarches sur le portail national des services publics (service-public.bj), chaque citoyen, où qu’il soit dans le monde, peut obtenir son casier judiciaire en un temps record.

Une justice plus fluide et plus humaine

Le ministre Détchénou le souligne : avant 2016, l’obtention d’un simple document judiciaire relevait d’une véritable épreuve logistique et financière. Files d’attente interminables, frais de déplacement onéreux, délais incertains… Autant de freins aujourd’hui levés grâce à la digitalisation. Cette modernisation contribue non seulement à alléger le fardeau administratif, mais aussi à restaurer la confiance entre l’institution judiciaire et les citoyens.

À travers cette mue numérique, le Bénin illustre sa volonté d’ancrer la justice dans une nouvelle ère : celle de l’instantanéité, de la transparence et de la proximité. Si la technologie ne saurait à elle seule résoudre tous les défis judiciaires, elle demeure un levier puissant pour rendre le droit plus accessible et moins contraignant.

Dans un avenir proche, les citoyens béninois n’auront plus besoin de franchir le seuil d’un tribunal pour obtenir l’information qu’ils recherchent : la justice, désormais, viendra à eux.

Procès Olivier Boko/Oswald Homeky : l’affaire de l’atteinte à l’autorité de l’État devant la CRIET

Cotonou, 30 janvier 2025 — La Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a entamé, ce mardi 28 janvier 2025, l’examen approfondi du dossier relatif à une présomption d’atteinte à l’autorité de l’État, impliquant une tentative supposée de coup d’État. Les débats, marqués par des révélations stratifiées et des réquisitions sévères, ont mis en lumière les mécanismes allégués d’un complot visant à renverser le pouvoir en place, selon un schéma calqué sur le modèle nigérien de 2023, prétendument « sans effusion de sang ».

Acte I : Auditions et stratégies défensives 

29 janvier 2025 – La séance inaugurale a vu la comparution du commandant de la Garde républicaine, Dieudonné Tévoèdjrè, dont le témoignage a servi de pierre angulaire à l’accusation. Interrogé sur son implication présumée, l’officier a invoqué une « stratégie d’infiltration légale », affirmant avoir simulé une adhésion au projet pour en démanteler les rouages. « Je devais connaître le bout du tunnel », a-t-il déclaré, en réponse au procureur spécial qui soupçonnait un « piège » tendu à ses coaccusés.

Les prévenus principaux, l’homme d’affaires Olivier Boko et l’ancien ministre des Sports Oswald Homéky, ont quant à eux contesté l’équité procédurale, arguant de l’absence de leurs nouveaux conseils. La présidente de la CRIET, Christelle Adonon, a rejeté cette exception, ordonnant la lecture des procès-verbaux d’audition et des rapports psychiatriques, tous favorables aux accusés, ainsi que des extraits bancaires liés à des transferts suspects de fonds.

Acte II : L’écheveau financier et les incohérences

30 janvier 2025 – Lors du sixième jour d’audience, le ministère public a déployé une argumentation fondée sur des « variations substantielles » dans les déclarations patrimoniales des accusés. Oswald Homéky, dont les revenus annuels déclarés s’élèvent à 70 millions de FCFA, a été mis en contradiction face à la découverte de 1,5 milliard de FCFA en espèces à son domicile. Le procureur spécial, Mario Mètonou, a souligné que ces fonds, initialement rapatriés du Togo via un véhicule appartenant à Olivier Boko, trahissent une « logistique financière criminelle ».

L’homme d’affaires Olivier Boko, dont les revenus annuels avoisinent 4 milliards de FCFA selon ses propres dires, est désigné comme le « financier nodal » du complot. Les retraits successifs opérés par le comptable de sa société, Rock Niéri, et la trace de l’argent chez Homéky ont permis à l’accusation de construire un « faisceau de présomptions concordantes ».

Acte III : réquisitions et acquittements ciblés

Le procureur spécial a requis, à l’encontre des principaux instigateurs présumés, des peines exemplaires :

– 20 ans de réclusion criminelle et 1 milliard de FCFA d’amende contre Rock Niéri (entité morale).

– 10 ans de prison et 1,5 milliard de FCFA d’amende contre Olivier Boko et Oswald Homéky.

– Confiscation intégrale des 1,5 milliard de FCFA saisis et du véhicule utilisé pour le transport des fonds.

À l’inverse, trois coaccusés: Hugues Adjigbékou (comptable), Corneille Gbaguidi (gérant de société) et Ganiou Sanoussi (chauffeur)ont bénéficié d’un « non-lieu partiel ». Leur statut d’« agents d’exécution inconscients » des finalités réelles des actes commis a conduit le parquet à requérir leur acquittement, malgré le mandat de dépôt initial visant Adjigbékou pour tentative de fuite.

Analyse juridique : entre preuve matérielle et intentions

Cette affaire repose sur une qualification pénale duale : atteinte à l’autorité de l’État (article 150 du Code pénal béninois) et complicité de financement d’activités subversives. La CRIET, saisie en raison de sa compétence ratione materiae sur les crimes économiques graves, devra trancher entre une tentative caractérisée et une mise en scène défensive.

Ce dossier repose sur un triptyque classique en matière de complot : l’intention criminelle, la matérialité des actes préparatoires et les flux financiers. La CRIET a mis en lumière une chaîne de présomptions via des retraits bancaires tracés et des témoignages concordants. Toutefois, la défense pourrait invoquer l’absence de preuve directe d’un passage à l’acte ainsi que la régularité des fonds, bien que leur destination présumée (financement du putsch) soit au cœur des débats.

L’argument du commandant Tévoèdjrè, qui se présente en infiltré loyaliste, ajoute une complexité procédurale. Son témoignage, s’il est corroboré, pourrait requalifier les faits en « tentative avortée avec collaboration des autorités », atténuant ainsi la responsabilité pénale des autres accusés.

Prochaines étapes et implications politiques

La CRIET a suspendu l’audience jusqu’à la délibération finale, attendue sous quinzaine. Ce procès, qui mobilise l’attention nationale, interroge autant sur les mécanismes de défense de l’ordre constitutionnel que sur les limites de la preuve circonstancielle en matière de terrorisme économique.

Dans un contexte régional marqué par des transitions contestées, l’issue de ce procès pourrait envoyer un signal fort sur la tolérance zéro du Bénin à l’égard des atteintes à sa stabilité institutionnelle.

Le Procès de la Conspiration : Dissection juridique d’une tentative de putsch au Bénin

CRIET sous les projecteurs : Oswald Homeky et Olivier Boko face à l’accusation de subornation et de complot contre l’autorité de l’État 

Cotonou, 29 janvier 2025 — La salle d’audience de la CRIET, temple béninois de la justice pénale spécialisée, a rouvert ses portes ce mardi pour un acte judiciaire d’une gravité exceptionnelle : le procès d’Oswald Homeky, ancien ministre des Sports, et d’Olivier Boko, homme d’affaires influent, accusés de « complot contre l’autorité de l’État », « association de malfaiteurs en lien avec un projet criminel » et « blanchiment de capitaux ».

En effet, au cœur des débats, une tentative présumée de renversement du président Patrice Talon, révélant un écheveau de manœuvres financières, de manipulations politiques et de trahisons au sein même de l’appareil sécuritaire.

Acte I : L’exposé des faits – Une machination aux allures de thriller politique

À 10h18 précises, le greffier a procédé à la lecture introductive des charges, détaillant une chronologie digne d’un scénario de conspiration. Par ailleurs, les faits reprochés s’articulent autour de deux axes majeurs :

  1. D’une part, la détention illicite de 1,5 milliard de FCFA (soit 2,3 millions d’euros) découverts dans un véhicule non immatriculé au domicile d’Oswald Homeky.
  2. D’autre part, l’organisation présumée d’un coup d’État prévu pour le 27 septembre 2024, inspiré du modèle nigérien ayant conduit à la chute de Mohamed Bazoum.

Le commissaire Nounagnon Coffi Victorin, chef de l’antenne sud de la brigade criminelle, a été le premier à déposer. Sous serment, il a relaté la saisie des fonds le 23 septembre 2024, suite à des « renseignements des services spéciaux ». En effet, les liasses, conditionnées en six sacs, auraient été « consignées à la Caisse des dépôts et consignations » après un décompte protocolaire.

Interrogé sur les déclarations contradictoires de Ganiou Sanoussi, chauffeur d’Homeky – qui aurait initialement désigné Olivier Boko comme livreur des fonds avant de se rétracter –, le commissaire a invoqué une « stratégie de défense évolutive », soulignant les lacunes probatoires.

Acte II : Le témoignage-choc du Colonel Tévoédjrè – Entre loyauté républicaine et manipulation  

À 10 h 57, le Colonel Djimon Dieudonné Tévoédjrè, commandant de la Garde républicaine, a pris place à la barre. Son récit, livré avec une rigueur militaire, a dévoilé un schéma de subornation méthodique :

– Mai à juillet 2024 : Homeky aurait progressivement tenté de le « retourner » contre le président Talon, usant de critiques acerbes (« le commandant le plus pauvre de la planète ») et de cadeaux en espèces (5 millions de FCFA).

– Juillet 2024 : proposition d’un compte bancaire alimenté par Olivier Boko (« le Grand frère ») via la NSIA Banque en Côte d’Ivoire, avec promesse de 105 millions de FCFA.

– Septembre 2024 : planification minutée du putsch, incluant la séquestration du chef de l’État dans son bureau et l’élimination symbolique du capitaine Migan, responsable direct de sa sécurité.

D’ailleurs, le Colonel a insisté sur sa stratégie de contre-espionnage : « J’ai simulé une adhésion au complot pour en déjouer les rouages. » « Envoyant le capitaine Migan en mission fictive au Rwanda, j’ai permis aux services de renseignement d’infiltrer le réseau. » Une défense fondée sur l’article 40 du Code pénal béninois, qui exonère les agents infiltrés agissant « dans l’intérêt légitime de l’État ».

Acte III : Les failles de l’accusation – Un dossier miné par les contradictions 

Si les charges semblent accablantes, l’audience a révélé des vulnérabilités juridiques :

Premièrement, absence de preuve matérielle directe liant Olivier Boko aux fonds saisis. Le chauffeur Sanoussi s’est rétracté, invalidant le seul témoignage à charge.

Deuxièmement, flou sur l’origine des 1,5 milliard de FCFA : Homeky a invoqué un projet d’investissement dans ses entreprises basées au Cameroun, sans qu’aucun document comptable ne corrobore ses dires.

Troisièmement, le déni de l’accusé face à l’implication dans OB 2026 (mouvement politique présumé), créant un angle mort dans la motivation du complot.

Le procureur spécial Mario Mètonou a tenté de consolider l’accusation en invoquant l’article 144 du Code pénal (« atteinte à la sûreté de l’État ») et l’article 532 sur le blanchiment, arguant que « la détention d’espèces non déclarées, couplée à des projets de déstabilisation, constitue ainsi une présomption de culpabilité ».

Épilogue : les enjeux d’un procès-symbole

Au-delà des individus, ce procès cristallise les défis de la justice transitionnelle au Bénin. La CRIET, créée pour juger les crimes économiques et terroristes, est ici testée dans sa capacité à traiter des crimes politiques complexes, mêlant élites financières et hauts gradés.

En quittant la barre, le Colonel Tévoédjrè a lancé un plaidoyer pour la démocratie : « Que les ambitions se règlent dans l’arène électorale, non par les armes. » Une déclaration qui résonne comme un avertissement à l’Afrique francophone, encore marquée par les récents coups d’État au Sahel.

L’audience de ce mercredi se concentrera sur l’audition d’Olivier Boko, dont la défense promet de démontrer « l’absence de lien juridique entre ses activités entrepreneuriales et un hypothétique complot ».

En somme, ce procès, s’il aboutit à une condamnation, pourrait marquer un précédent dans la lutte contre l’instabilité politique en Afrique de l’Ouest. À suivre.

Frère Hounvi : le procès accouché d’un nouveau renvoi

Porto-Novo, 28 janvier 2025 – Le couperet de la justice a de nouveau frappé. Le procès de Steve Amoussou, plus connu sous le pseudonyme de Frère Hounvi, est ouvert le lundi devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), pour se refermer à peine dix minutes plus tard. Un accouchement judiciaire dans la douleur, une tragédie en plusieurs actes qui se joue devant une salle d’audience où l’attente se fait de plus en plus pesante.

Dix minutes fatales : un dialogue de sourds judiciaires au procès  de Frère Hounvi 

13h40. Le rideau se lève sur cet énième épisode. Frère Hounvi, le visage fermé, est appelé à la barre. Le président s’engage dans la lecture de messages extraits de ses chroniques datant de janvier 2020. Des mots crus, des accusations portées contre l’armée béninoise, pointée du doigt lors des violences survenues à Savè. Le ton monte, la tension est palpable.

Me Julien Togbadja à la rescousse : un rempart contre l’acharnement ?

Mais l’étau se desserre. Me Julien Togbadja, l’un des avocats de la défense, bondit. « C’est une anomalie qu’il soit encore ici ! » « Steve Amoussou est illégalement ici ! »,s’écrie-t-il, tel un coup de tonnerre dans cette atmosphère électrique. L’avocat conteste la procédure, rappelant avec véhémence qu’un recours contestant la légalité de la poursuite est toujours pendant devant la Cour constitutionnelle. Un sursis est réclamé, le temps que la haute juridiction tranche.

Le mystère des parties civiles : un black-out préjudiciable

Me Togbadja ne s’arrête pas là. Il exige de connaître l’identité des parties civiles dans ce procès. « Qui est la partie civile ? » « Qui sont les parties civiles ? » « Nous voulons les voir ! », martèle-t-il, dénonçant un manque de transparence. Une ombre plane sur cette affaire, un manque d’éclaircissements qui hypothèque le bon déroulement du procès.

Le dossier judiciaire : une boîte noire obstacle à la défense

Dernier point de friction : le dossier judiciaire. « Vous avez commencé par lire des documents. » « Nous n’avons pas ces éléments »,s’indigne Me Togbadja. Il réclame la communication de ces pièces à la défense, dénonçant une inégalité criante. Un combat inégal, une parodie de justice ?

Le ministère public sur la défensive au procès  de Frère Hounvi 

Le premier substitut du procureur spécial près la CRIET prend la parole, mais le dialogue tourne court. Le ministère public affirme ne pas comprendre la demande de la défense! Un débat houleux s’engage, les esprits s’échauffent. Le procureur, visiblement agacé, rappelle aux avocats de la défense qu’ils connaissent la procédure et qu’ils doivent s’adresser au parquet spécial pour obtenir le dossier judiciaire. Un ping-pong verbal stérile.

Le verdict : un renvoi amer, un goût d’inachevé

La hache tombe. Le juge renvoie le dossier au lundi 10 mars 2025. Un nouveau renvoi, une pilule amère à avaler. Le procès de Frère Hounvi s’enlise, les questions restent en suspens, les zones d’ombre persistantes. La machine judiciaire, grippée, broie les espoirs de voir la vérité éclater. Une tragédie moderne où les protagonistes semblent prisonniers d’un scénario écrit d’avance.

 

Affaire Steve Amoussou : un procès entre tensions judiciaires et enjeux sociopolitiques

Porto-Novo s’apprête une fois de plus à vibrer sous le poids d’un procès qui cristallise toutes les attentions : celui de Steve Amoussou, le présumé « Frère Hounvi », chroniqueur anonyme dont l’enlèvement spectaculaire à Lomé en août 2024 avait secoué l’opinion publique. Ce lundi, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) relance les débats dans une affaire aussi controversée que captivante.

Après des interruptions successives et une pluie de recours juridiques, ce procès, qui s’annonce comme un véritable duel judiciaire, reprend avec un parfum de défiance entre défense et ministère public. Les accusations portées contre Steve Amoussou, mêlant harcèlement électronique et incitation à la rébellion, tracent les contours d’une affaire aux implications bien au-delà des salles d’audience.

Procès Steve Amoussou : Une défense en croisade contre le système

Dès le début de l’affaire, les avocats de Steve Amoussou ont opté pour une stratégie de délégitimation des procédures, multipliant les recours pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « violation flagrante des droits fondamentaux » de leur client. L’arrestation de Steve Amoussou, perçue comme un kidnapping rocambolesque par une partie de l’opinion, a nourri un vif débat sur la légalité des méthodes employées.

Lors des précédentes audiences, la défense a mis en avant des exceptions de nullité et d’inconstitutionnalité, arguant que l’enlèvement de leur client, à des centaines de kilomètres du lieu de sa détention, relevait d’une entorse manifeste à l’État de droit. Ces contestations ont été rejetées par la Cour constitutionnelle, mais un nouveau pourvoi a été introduit, suspendant pour l’instant toute décision définitive de la haute juridiction.

En dépit de cette bataille procédurale, la CRIET a décidé de maintenir le cap. Pour le ministère public, les recours déposés ne sauraient justifier un blocage des audiences, un argument réitéré avec fermeté lors des dernières séances.

Un procès à forte charge symbolique

Au-delà des aspects strictement juridiques, l’affaire Amoussou agit comme un prisme révélateur des tensions politiques et sociales qui traversent le Bénin et la sous-région. Sous le pseudonyme de « Frère Hounvi », Steve Amoussou s’était illustré par ses chroniques acerbes, dénonçant la gouvernance et pointant les failles du système politique.

Pour ses partisans, il incarne la figure du lanceur d’alerte sacrifié sur l’autel d’une répression croissante contre les voix dissidentes. Ses détracteurs, eux, voient en lui un agitateur numérique, dont les propos enflammés auraient nourri des velléités de soulèvement.

Cette polarisation se reflète dans les débats autour de ce procès : d’un côté, une défense qui dénonce un acharnement orchestré pour faire taire une voix critique ; de l’autre, une justice qui affirme vouloir appliquer la loi sans faillir face à des actes jugés dangereux pour la stabilité nationale.

 

Un tournant dans l’équilibre entre justice et libertés

La décision de la CRIET de poursuivre les audiences malgré le sursis constitutionnel interroge sur la frontière délicate entre la primauté du droit et la gestion de situations jugées politiquement sensibles. Ce procès pourrait bien devenir une jurisprudence emblématique, mettant à l’épreuve l’indépendance et l’impartialité des institutions judiciaires béninoises.

À mesure que les débats avancent, la pression s’intensifie, non seulement pour les juges, mais aussi pour les avocats et le ministère public. Chaque argument, chaque décision résonne bien au-delà du prétoire, alimentant une opinion publique divisée, avide de transparence et d’équité.

Les enjeux d’une justice sous les projecteurs

Le procès de Steve Amoussou illustre la tension permanente entre la nécessité de maintenir l’ordre public et la préservation des libertés fondamentales, notamment la liberté d’expression dans un monde de plus en plus connecté. Les accusations de harcèlement électronique et d’incitation à la rébellion soulèvent des questions complexes sur la régulation des discours en ligne et les limites de la responsabilité individuelle dans l’espace numérique.

Alors que les audiences se poursuivent, le sort de Steve Amoussou reste suspendu à la capacité de la justice béninoise à allier rigueur et équité. Qu’il soit perçu comme un martyr de la liberté d’expression ou comme un provocateur irresponsable, une chose est sûre : ce procès ne laissera personne indifférent et marquera durablement le paysage judiciaire et sociopolitique de la région.

Porto-Novo est, aujourd’hui plus que jamais, le théâtre d’une confrontation dans laquelle se jouent bien plus que le sort d’un homme : les fondements mêmes de l’État de droit.

 

La DGI secouée par un séisme financier : un détournement de 4 milliards au cœur d’une enquête explosive

Porto-Novo, le 24 janvier 2025 – Le Bénin est plongé dans les méandres d’un scandale financier d’une ampleur sans précédent. Un détournement colossal de 4 milliards de francs CFA à la Direction Générale des Impôts (DGI) a mis le feu aux poudres, révélant un réseau complexe d’implications et de manipulations. En effet, le procès, qui s’est déroulé cette semaine, a offert un spectacle judiciaire captivant, où les témoignages se sont succédé, dévoilant les rouages d’une affaire aux ramifications tentaculaires.

Un régisseur au centre de la tempête

L’ancien régisseur de la DGI, Carlos Adohouannon, est au cœur de cette tourmente. Accusé d’être le cerveau de cette opération frauduleuse, il risque une peine de 30 ans de réclusion criminelle, une épée de Damoclès suspendue au-dessus de sa tête. Les audiences de mercredi ont porté sur les dépositions des différents prévenus, chacun essayant de démêler l’écheveau complexe de cette affaire.

Témoignages croisés : un imbroglio familial et mystique dans l’affaire des 4 milliards 

Les témoignages ont dressé un portrait saisissant d’un réseau où les liens familiaux et les pratiques mystiques se mêlent à la criminalité financière. Gisèle Salanon, sœur d’un influent féticheur nommé Blaise Salanon, a révélé avoir agi sur les instructions de son frère, récupérant des sommes d’argent considérables dans son coffre-fort pour les mettre à l’abri et subvenir aux besoins de sa défense.

Son frère, Marc Salanon, a quant à lui avoué avoir joué un rôle actif dans la dissimulation des traces de Carlos Adohouannon, allant jusqu’à changer la plaque d’immatriculation de son véhicule et à le cacher, tel un fantôme, pendant sa cavale.

Romains Awessou, un employé du féticheur, a confirmé avoir servi de relais, recevant un sac d’argent, présenté comme contenant des « documents », et servant de refuge au véhicule compromettant.

Des liens obscurs et une opulence soudaine

L’enquête a mis en lumière des liens profonds, qualifiés de « poussés sur fond religieux », entre Carlos Adohouannon et Blaise Salanon. Ce dernier, connu pour ses liens avec des personnalités politiques de premier plan, telles que les anciens présidents Dadis Camara et Laurent Gbagbo, se retrouve malgré lui au centre de cette affaire. L’accusation a souligné la coïncidence troublante entre l’ascension financière soudaine de l’ex-régisseur, débutant en 2017, et ses relations avec le féticheur, jetant ainsi une lumière crue sur des pratiques occultes potentiellement liées au blanchiment d’argent.

Réquisitions sévères : une volonté de frapper fort

Face à l’ampleur des faits, le ministère public n’a pas mâché ses mots. Ils ont prononcé des réquisitions exemplaires : le ministère public a requis 30 ans de réclusion criminelle et une amende d’un milliard de francs CFA à l’encontre de Carlos Adohouannon et de Blaise Salanon, respectivement pour détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux, et pour complicité de ces mêmes chefs d’accusation. Pour les autres prévenus, considérés comme des exécutants ou des complices passifs, le ministère public a requis l’acquittement.

4 milliards : un préjudice colossal pour l’État

L’État béninois, victime directe de ce détournement, réclame une somme astronomique de 7,5 milliards de francs CFA en réparation du préjudice subi, une blessure béante infligée aux finances publiques. De plus, la confiscation des biens meubles et immeubles des accusés est également demandée, une mesure radicale visant à recouvrer une partie des fonds détournés et à dissuader toute velléité de récidive.

Plaidoiries et attente : le verdict en suspens

Les avocats de la défense ont entamé leurs plaidoiries, tentant de défendre leurs clients face à un réquisitoire implacable. L’opinion publique béninoise retient son souffle, consciente de l’importance de ce procès qui met en lumière les failles d’un système et les dérives d’une poignée d’individus. Le verdict, attendu avec impatience, marquera un tournant dans cette affaire et enverra un signal fort quant à la lutte contre la corruption et la criminalité financière au Bénin.

Procès Boko-Homéky : cinq jours de sursis pour une défense digne de ce nom

Porto-Novo, 23 janvier 2025 – Le procès du businessman Olivier Boko et de l’ancien ministre des Sports Oswald Homéky, accusés d’atteinte à la sûreté de l’État, continue de captiver l’opinion publique béninoise. Ce jeudi, au troisième jour d’un feuilleton judiciaire qui prend des allures de saga, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a choisi la voie de l’apaisement.

Un sursis pour préparer la défense

Confronté à des prévenus dépourvus de défense depuis le départ de leurs avocats, le procureur spécial Mario Mètonou a avancé une proposition surprenante : accorder un délai de cinq jours à Olivier Boko et Oswald Homéky pour constituer une nouvelle équipe d’avocats. La Cour a prévu une audience de continuation pour le 28 janvier 2025, afin que les accusés puissent se présenter à l’audience avec leurs nouveaux avocats.

Cette décision marque une rupture dans le tempo effréné des audiences précédentes. En effet, loin de la précipitation qui avait marqué les jours précédents, cette pause semble vouloir offrir aux mis en cause une chance de préparer leur défense dans des conditions plus acceptables.

Les accusés à la recherche de nouveaux défenseurs

Pour Olivier Boko et Oswald Homéky, ce délai représente à la fois une opportunité et un défi. D’une part, L’homme d’affaires et l’ancien ministre devront profiter de ces cinq jours pour trouver des avocats capables d’assumer leur défense dans un dossier complexe, marqué par des accusations lourdes, notamment complot contre l’autorité de l’État et corruption.

Mais l’enjeu ne se limite pas à recruter des avocats compétents. Il faudra également s’assurer que ceux-ci disposent de suffisamment de temps pour se plonger dans les méandres du dossier, un exercice délicat compte tenu de la densité des faits reprochés et des pièces à examiner.

Un procès qui tient en haleine

Par ailleurs, ce feuilleton judiciaire, marqué par des retournements de situation inattendus, continue de susciter des réactions mitigées. Si certains saluent la décision du procureur de donner un peu de répit aux accusés, d’autres y voient une énième manœuvre pour gagner du temps et repousser l’inévitable.

Les accusations portées contre Boko et Homéky, qui incluent des faits de corruption et de faux certificats, sont particulièrement graves. La Cour, en accordant ce délai, semble vouloir garantir que le procès se déroule dans un cadre dans lequel les droits de la défense sont respectés, conformément aux dispositions légales en vigueur.

Le rendez-vous du 28 janvier avec une nouvelle défense

Toutes les attentions se tournent désormais vers le 28 janvier 2025, date à laquelle la Cour reprendra l’examen de cette affaire. Ce sera l’occasion de vérifier si les accusés auront réussi à constituer une nouvelle équipe d’avocats et si les débats pourront enfin entrer dans le vif du sujet.

Dans cette affaire où la justice béninoise oscille entre respect des procédures et impératifs d’efficacité, une chose est sûre : les prochaines étapes seront scrutées de près par une opinion publique avide de connaître le dénouement de ce procès qui, à bien des égards, restera dans les annales. À suivre…

Procès Boko-Homéky : quand la justice béninoise devient un feuilleton à rebondissements

Dans le grand théâtre de la justice béninoise, la deuxième journée du procès opposant l’homme d’affaires Olivier Boko, l’ancien ministre des Sports Oswald Homéky et leurs acolytes à l’État béninois a tenu toutes ses promesses. Enfin, presque… Le rideau s’est levé, mais à peine les acteurs principaux ont-ils pris place que le rideau est retombé, renvoyant la suite de cette tragi-comédie judiciaire à ce jeudi.

Justice béninoise :Une audience express, un renvoi fulgurant

Hier, dans la solennité feutrée de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), les protagonistes ont eu droit à une audience éclair digne d’un épisode pilote mal écrit. La raison ? Les accusés, englués dans un imbroglio juridique suite à la démission collective de leurs avocats la veille, se retrouvent désormais dans l’incapacité de se défendre. « Nous sommes enfermés 24 h/24. » « Nos conditions de détention ne nous permettent pas de contacter quelqu’un »,s’est lamenté Olivier Boko, visiblement plus habitué aux grandes affaires qu’aux cellules exiguës.

Face à ce désarroi, le procureur spécial Mario Mètonou, visiblement désireux de préserver la solennité du procès, a rappelé à la Cour l’article 281 du Code de procédure pénale : pas d’audience sans avocat. Mais qu’à cela ne tienne ! Si les accusés ne peuvent trouver leurs propres défenseurs, la machine judiciaire a sa parade : des avocats seront commis d’office par le bâtonnier. Une solution qui, au passage, n’a pas manqué d’irriter Olivier Boko, qui a répliqué, sur un ton mi-figue mi-raisin : «J’ai les moyens de prendre mes propres avocats. »

La justice béninoise : le théâtre de l’absurde

Ah, cette réplique ! Elle mériterait une place dans une anthologie des citations judiciaires les plus savoureuses. Imaginez la scène : un homme d’affaires habitué à gérer des millions, réduit à supplier qu’on lui laisse choisir ses avocats… mais incapable de les contacter à cause de ses conditions de détention. Ironie du sort, il se retrouve dépendant du bâtonnier pour lui désigner des défenseurs qu’il pourrait aisément payer lui-même.

La situation, bien que tragique, frôle l’absurde. Les avocats commis d’office auront-ils le temps de maîtriser un dossier aussi complexe en une nuit ? Rien n’est moins sûr. Mais qu’importe ! La procédure doit avancer, coûte que coûte, comme un train lancé à pleine vitesse.

Entre accusations graves et subtilités procédurales

Rappelons que cette affaire ne manque pas de piquant. Complot contre l’autorité de l’État, corruption d’agent public, faux certificats… les charges pèsent lourd sur les épaules des accusés. Et pourtant, ce n’est pas tant leur culpabilité ou leur innocence qui semble captiver l’audience, mais bien le ballet des rebondissements procéduraux.

La Cour, soucieuse de respecter à la lettre le Code de procédure pénale, a décidé de ménager la chèvre et le chou. D’un côté, elle garantit aux accusés une défense, même si elle est imposée. De l’autre, elle maintient le cap pour éviter que ce procès ne s’éternise indéfiniment.

Et maintenant ?

Ce jeudi, les projecteurs se rallumeront sur cette scène judiciaire où la réalité dépasse souvent la fiction. Avec leurs nouveaux avocats commis d’office, les accusés pourront enfin s’exprimer, à condition, bien sûr, que ces derniers aient eu le temps de se plonger dans les méandres du dossier.

Le public, lui, attend avec impatience la suite de ce feuilleton captivant, oscillant entre drame et comédie. Les prochains épisodes promettent des révélations, des éclats de voix et, peut-être, un peu plus de clarté sur une affaire qui, pour l’instant, ressemble davantage à une intrigue de série télé qu’à un procès ordinaire.

Une question reste en suspens : la justice béninoise pourra-t-elle enfin sortir de ce théâtre de l’absurde pour offrir un spectacle digne de ce nom ? À suivre…

Suspension du procès d’Olivier Boko et d’Oswald Homéky : une question de légalité

Porto-Novo, 21 janvier 2025 – Le procès très attendu de l’homme d’affaires influent Olivier Boko et de l’ancien ministre des Sports Oswald Homéky a été abruptement suspendu ce mardi. En effet, la défense a soulevé une objection majeure concernant la composition de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), qui siégeait avec seulement trois membres au lieu des cinq requis par la législation béninoise.

Protestation de la défense et retrait des avocats

Par ailleurs, cette irrégularité procédurale a conduit l’ensemble des avocats de la défense à se déconstituer en signe de protestation. Maître Paul Kato Atinta, figure de proue de l’équipe de défense, a exprimé son indignation lors d’une interview, qualifiant la situation de « violation des lois en vigueur ». Il a insisté sur le fait que le respect des normes légales est une condition essentielle pour garantir l’équité du procès.« Revenir à l’équité est une condition sine qua non pour la reprise du procès », a-t-il affirmé, insistant sur le respect scrupuleux des normes juridiques établies.

Sans entrer dans les détails, Maître Atinta a également suggéré que d’autres facteurs ont motivé le retrait collectif des avocats, laissant entendre que des éléments supplémentaires influencent cette décision. Ces éléments, qui restent pour l’heure confidentiels, pourraient avoir un impact significatif sur la suite de cette affaire déjà complexe.

Enjeux légaux et conséquences du procès suspendu

Pour rappel, en septembre 2024, les autorités ont arrêté Olivier Boko et Oswald Homéky, les accusant de complot contre l’autorité de l’État, de corruption d’agent public et de faux certificats. Leur procès, initialement prévu pour le 21 janvier 2025, devait apporter des éclaircissements sur ces accusations graves. Cependant, la contestation de la composition de la Cour par la défense soulève des questions sur la conformité des procédures judiciaires aux exigences légales.

La suspension du procès met en lumière l’importance cruciale du respect des procédures légales pour assurer une justice équitable et transparente. Les observateurs attendent désormais une réponse des autorités judiciaires quant à la reconstitution conforme de la Cour et à la reprise des audiences dans le respect des normes juridiques établies.

En somme, ce développement souligne la nécessité d’une vigilance constante quant au respect des principes fondamentaux de la justice, surtout dans des affaires impliquant des personnalités de premier plan et des accusations aussi sérieuses.