Léon XIV : Robert Francis Prevost, l’Américain au cœur universel

Vatican : un Pape américain élu pour la première fois – robert Francis Prevost devient LEON XIV

Ce 8 mai 2025, sous un ciel romain vibrant d’attente, le conclave a proclamé son choix : le cardinal Robert Francis Prevost, fils de Chicago, 69 ans, est devenu Léon XIV, le 267ᵉ pape de l’Église catholique. Lorsque la fumée blanche s’est élevée au-dessus de la chapelle Sixtine, un frisson d’espoir a parcouru la place Saint-Pierre. Pour la première fois, un Américain, porteur d’une double citoyenneté péruvienne et d’une vision pastorale ancrée dans l’héritage de François, prend la tête d’une Église en quête de renouveau. Alors que le monde attend sa première bénédiction Urbi et Orbi, le parcours de ce prélat polyglotte, forgé entre les périphéries du Pérou et les coulisses du Vatican, révèle un homme d’équilibre, de compassion et d’audace.

Élection historique au Vatican : l'Américain Robert Francis Prevost devient le pape Léon XIV, premier du genre, pour guider l'Église.De Chicago À Rome : aux sources de la vocation et de la formation du futur Léon XIV

Né le 14 septembre 1955 dans une famille modeste de Dolton, en banlieue sud de Chicago, Robert Francis Prevost grandit dans l’ombre de l’église Saint Mary of the Assumption, où il sert comme enfant de chœur. Fils de Louis, un vétéran de la marine et éducateur, et de Mildred Martínez, d’ascendance espagnole, le jeune Robert baigne dans une foi vivante, nourrie par les plats chaleureux de sa mère qui attirent prêtres et voisins. Dès l’adolescence, sa vocation s’affirme, portée par l’exemple de son père, catéchiste engagé, et la vitalité de sa paroisse. « Même à 14 ans, il savait où il allait », confie un ancien camarade.

Après un brillant parcours académique – un diplôme en mathématiques à l’université Villanova en 1977, suivi d’une maîtrise en théologie à la Catholic Theological Union – Prevost s’engage dans l’Ordre de Saint-Augustin en 1977. Ordonné prêtre en 1982 à Rome, il complète son bagage intellectuel avec une licence et un doctorat en droit canonique à l’Angelicum, où sa thèse explore le rôle du prieur local dans son ordre. Cette rigueur intellectuelle, alliée à une humilité désarmante, deviendra sa marque de fabrique.

Du Pérou au Vatican : un missionnaire au service des périphéries, puis un homme clé de François

Le destin de Prevost prend un tournant décisif en 1985, lorsqu’il rejoint la mission augustinienne au Pérou. À Chulucanas, puis à Trujillo, il s’immerge dans les réalités des pauvres, servant comme curé de paroisse, enseignant au séminaire et vicaire judiciaire. Ces années, marquées par la proximité avec les plus démunis, façonnent sa vision d’une Église « en sortie », chère à François. De retour au Pérou en 2014 comme évêque de Chiclayo, il gagne le respect des fidèles par son écoute et son engagement, tout en naviguant les tensions entre courants théologiques au sein de la conférence épiscopale péruvienne, dont il préside la commission pour l’éducation et la culture.

Élu prieur général des Augustins de 2001 à 2013, Prevost sillonne près de 50 pays, tissant des liens avec des évêques du monde entier depuis le siège romain de l’ordre, à deux pas de Saint-Pierre. Cette expérience globale, renforcée par sa maîtrise de l’anglais, de l’espagnol, de l’italien, du français et du portugais, le prépare à un rôle d’envergure. En 2023, François le nomme préfet du Dicastère pour les évêques, une position stratégique où il révolutionne la sélection des évêques en intégrant trois femmes au processus décisionnel, un geste audacieux salué comme un pas vers l’inclusivité. Élevé Cardinal en septembre 2023, puis Cardinal-Évêque d’Albano en février 2025, Prevost s’impose comme un homme de confiance du défunt pontife.

Léon XIV : un pape américain et péruvien, symbole d’équilibre entre continuité et renouveau

L’élection de Léon XIV, à 69 ans, brise un tabou séculaire : jamais un Américain n’avait accédé au trône de Pierre, en raison des réticences géopolitiques face à la superpuissance états-unienne. Mais Prevost, citoyen péruvien par naturalisation, transcende les frontières. Sa longue expérience en Amérique latine, où vit la moitié des catholiques, et son profil modéré en font un « candidat universel », capable de rallier progressistes et conservateurs.

Proche de la vision de François sur l’écologie, les migrants et l’accueil des marginalisés, il défend une Église pastorale, loin des « petits princes » isolés, tout en s’appuyant sur son expertise en droit canonique pour rassurer les tenants de la tradition. Son soutien à la synodalité, processus cher à François pour une Église plus participative, a pesé  aussi dans le conclave. Dans une rare interview à Vatican News, il déclarait : « Notre premier devoir est de communiquer la beauté et la joie de connaître Jésus. » Ce message, empreint de simplicité et d’espérance, résonne avec une Église confrontée à la polarisation et aux défis de la sécularisation.

Une ombre au tableau de Robert Francis Prevost : les controverses passées sur la gestion des abus sexuels

Cependant, le parcours de Prevost n’est pas exempt de controverses. En 2022, à Chiclayo, des accusations de négligence dans la gestion d’allégations d’abus par deux prêtres ont terni son image, bien que le diocèse ait affirmé avoir suivi les normes canoniques et encouragé les plaignantes à saisir la justice civile. Une autre affaire, datant de son mandat comme provincial des Augustins à Chicago (1999-2001), concerne un prêtre abuseur maintenu trop longtemps en fonction. Ses défenseurs, eux, dénoncent des attaques médiatiques exagérées, mais ces critiques rappellent l’exigence d’une transparence absolue, un défi que Léon XIV devra relever pour restaurer la confiance.

Un Pontife pour un monde fracturé : Léon XIV, entre tradition, réforme et périphéries

En choisissant le nom de Léon XIV, Prevost rend hommage à Léon XIII, pape réformateur du XIXe siècle, connu pour son Encyclique Rerum Novarum sur la justice sociale. Ce choix signale une volonté de concilier tradition et modernité, doctrine et compassion. Alors que les fidèles attendent son premier discours depuis le balcon de Saint-Pierre, le nouveau pape incarne un espoir : celui d’une Église humble, proche des pauvres et capable de dialoguer avec un monde fracturé. De Chicago à Chiclayo, de Rome à l’universalité, Léon XIV, avec sa foi chevillée au cœur et son regard tourné vers les périphéries, s’apprête à écrire une nouvelle page de l’histoire catholique.

Un conclave historique s’ouvre à Rome : Le Monde attend le nouveau pape

CONCLAVE VATICAN 2025 : LES CARDINAUX SONT ENTRÉS DANS LA SIXTINE POUR ÉLIRE LE NOUVEAU PAPE

Rome, 7 mai 2025 – Sous les voûtes séculaires de la chapelle Sixtine, un silence solennel enveloppe 133 cardinaux électeurs, réunis depuis cet après-midi pour élire le successeur du pape François, décédé le 21 avril dernier à l’âge de 88 ans. en effet, ce conclave, débuté après une messe matinale à la basilique Saint-Pierre, marque un tournant pour l’Église catholique, confrontée à des défis modernes dans un monde en mutation. Prévu pour durer entre deux et cinq jours, cet événement d’une portée universelle captive les regards, de la place Saint-Pierre aux confins du globe.

Sous le sceau du secret : l’entrée solennelle des cardinaux dans la Sixtine

À 9 h 00 ce matin, les cardinaux ont célébré la messe Pro Eligendo Papa, implorant la guidance divine pour leur lourde tâche. Puis une procession solennelle les a conduits de la basilique à la chapelle Sixtine, où le maître des cérémonies pontificales a prononcé l’Extra Omnes, scellant les portes et plongeant les électeurs dans une réclusion sacrée. Ce rituel, inchangé depuis des siècles, incarne la gravité d’un choix qui façonnera l’avenir des 1,4 milliard de catholiques. Le conclave, dont le nom dérive du latin cum clave (« avec une clé »), est un huis clos impénétrable. Les cardinaux, coupés du monde – sans téléphones, journaux ni contacts extérieurs – jurent le secret sous peine d’excommunication. La chapelle, scrutée pour écarter tout dispositif d’écoute, devient un sanctuaire où la prière et la réflexion guident les votes.

Le conclave pour élire le successeur du pape François a débuté aujourd'hui dans la chapelle Sixtine, le monde entier retenant son souffleDans la Sixtine : bulletin, urne et fumée pour un vote crucial

Dès 15 h 00 aujourd’hui, un premier scrutin aura lieu, suivi d’un second si nécessaire. À partir de demain, quatre votes quotidiens – deux le matin, deux l’après-midi – rythmeront les journées jusqu’à ce qu’un candidat obtienne la majorité des deux tiers, soit 89 voix. Après chaque session, vers 12 h 00 et 19 h 00, les scrutateurs brûlent les bulletins : une fumée noire proclame un vote sans succès, tandis qu’une fumée blanche, ardemment espérée, révèle l’élection du 267ᵉ pontife.

Rythme et règles : le compte à rebours vers la majorité des deux tiers

Si les cardinaux n’élisent pas de pape d’ici le 10 mai à 12 h 00, ils observeront une pause d’une journée pour prier et dialoguer, conformément à l’Universi Dominici Gregis. Historiquement, les conclaves modernes s’achèvent rapidement : ceux de 2005 et de 2013 n’ont duré que deux jours. Pourtant, des délibérations prolongées ne sont pas exclues, le record historique s’étendant sur près de trois ans au XIIIe siècle.

Une Église mondiale face à ses défis : les grands enjeux du Conclave 2025

Ce conclave, le premier depuis 2013, se distingue par sa diversité : 53 cardinaux européens, 23 asiatiques, 18 africains, 17 sud-américains, 16 nord-américains, 4 centraméricains et 4 océaniens reflètent une Église globalisée. Parmi eux, 108 furent nommés par François, suggérant une inclination pour un successeur partageant sa vision d’ouverture et d’inclusivité. Des noms comme celui du cardinal philippin Luis Antonio Tagle ou de l’Italien Pietro Parolin circulent, bien que l’issue reste incertaine. Les enjeux sont immenses : évangélisation, dialogue interreligieux, scandales financiers et débats sur l’inclusion des femmes ou des minorités sexuelles divisent l’Église. « Nous cherchons un pasteur proche du peuple, un pont entre les peuples », a déclaré un cardinal anonyme avant l’entrée en conclave, cité par Reuters.

Le monde retient son souffle : l’attente de la fumée blanche sur Rome

À 17 h 00 aujourd’hui, les premières volutes de fumée pourraient apparaître au-dessus de la Sixtine, scrutées par des milliers de fidèles massés place Saint-Pierre. L’annonce tant attendue, Habemus Papam, retentira depuis le balcon de la basilique dès l’élection confirmée, probablement d’ici au 12 mai au plus tard. Le nouveau pape, vêtu d’une soutane blanche taillée par le légendaire Raniero Mancinelli, offrira alors sa bénédiction Urbi et Orbi, marquant le début d’un pontificat sous les yeux du monde.

Au-delà du vote : espoir et avenir pour l’Église catholique

Ce conclave, alliant mysticisme et rigueur, est plus qu’une élection : il est un acte de foi, un dialogue avec l’histoire et un pari sur l’avenir. Alors que Rome retient son souffle, l’Église s’apprête à écrire un nouveau chapitre, porté par l’espérance d’un guide à la hauteur des tempêtes contemporaines.

Le Conclave : une chorégraphie sacrée pour l’élection du pape

CONCLAVE : LE RITUEL MILLÉNAIRE QUI ÉLIT LE PAPE, ENTRE SECRET ET SOLENNITÉ

L’élection d’un nouveau pape, événement d’une rare solennité, captive l’attention des fidèles et intrigue le monde entier. En effet, ce rituel, baptisé conclave, fusionne des traditions ancestrales avec une rigueur implacable pour désigner le guide spirituel de plus d’un milliard de catholiques.

Des racines millénaires : comment le Conclave a évolué

Par ailleurs, le processus d’élection pontificale plonge ses racines dans les premiers temps du christianisme, où le choix du pape revenait aux clercs et aux habitants de Rome. Ce système, souvent perturbé par des luttes de pouvoir, fut réformé au XIIIe siècle pour donner naissance au conclave moderne. Le terme, issu du latin cum clave (« avec une clé »), évoque l’enfermement des cardinaux, une pratique instaurée pour accélérer les délibérations. Ainsi, en 1271, après près de trois ans d’indécision, la ville de Viterbe confina les électeurs, marquant un tournant décisif dans l’histoire de cette institution.

Dans l’Antichambre du Vote : les préparatifs secrets du conclave

Quand le trône de Saint-Pierre se trouve vacant, une mécanique précise se met en branle. Le cardinal camerlingue, gardien temporaire de l’Église, orchestre cette transition délicate. Il scelle les appartements pontificaux, convoque les cardinaux et veille à la préparation de la chapelle Sixtine, théâtre des votes. Ce délai, généralement fixé entre 15 et 20 jours, offre aux prélats du monde entier le temps de rallier la cité éternelle, tandis que le Vatican se mue en une forteresse impénétrable.

Les cardinaux électeurs : qui sont ces princes qui choisissent le Pape ?

Les protagonistes du conclave sont les cardinaux électeurs, ces figures éminentes limitées à ceux de moins de 80 ans. En 2023, leur nombre oscillait autour de 130, un reflet de la diversité planétaire de l’Église catholique. Nommés par le pape, ces « princes de l’Église » incarnent à la fois la continuité et aussi l’universalité de la foi. Par ailleurs, leur mission est de scruter les candidats et, dans un élan de discernement, d’élire celui qui portera la tiare.

Fumée blanche ou fumée noire ? Le rituel intense du scrutin dans la Sixtine

Le cœur du conclave bat au rythme des scrutins, déroulés dans une atmosphère empreinte de gravité. Réunis sous les fresques de Michel-Ange, les cardinaux prêtent serment de silence avant de consigner leur choix sur un bulletin déposé dans une urne sacrée. Ainsi , trois scrutateurs dépouillent les votes : si aucun nom n’atteint les deux tiers requis, une fumée noire s’élève, fruit de la combustion des bulletins agrémentée de substances chimiques. Ce ballet se répète jusqu’à ce qu’une fumée blanche annonce enfin l’élection, un signal scruté par des milliers d’yeux depuis la place Saint-Pierre.

Sous haute sécurité et secret absolu : le Conclave, coupé du monde

Le mystère enveloppant le conclave n’est pas un simple héritage : il garantit l’autonomie des délibérations. Les cardinaux, retranchés dans l’enceinte vaticane, sont coupés du monde : pas de missives, pas d’échos extérieurs, pas de téléphone ni d’ordinateur. La chapelle Sixtine est également  passée au crible pour déjouer toute intrusion technologique et les échanges sont surveillés avec une vigilance monastique. Cette claustration, loin d’être une contrainte, est un écrin propice à la méditation et à l’inspiration divine.

Les secrets et le rituel millénaire du conclave, ce processus solennel et rigoureux au cœur du Vatican pour élire le nouveau pape.Habemus Papam ! Le moment où le Nouveau Pape est révélé au monde

Lorsqu’un candidat triomphe, un dialogue intime scelle son destin : accepte-t-il la charge ? S’il acquiesce, il choisit un nom pontifical, puis revêt les habits blancs de sa nouvelle vocation. Depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, le cardinal protodiacre clame alors « Habemus Papam », révélant l’élu à une foule en liesse. Le pape offre sa première bénédiction, Urbi et Orbi, un geste qui ouvre son ministère sous les regards du monde.

Un écho éternel : pourquoi le Conclave continue de fasciner le monde ?

En somme, le conclave, par sa minutie et Sa Majesté, transcende le simple choix d’un leader. Il incarne la pérennité d’une Église millénaire, unissant foi et discipline dans une danse intemporelle. Chaque élection redessine les contours de l’avenir catholique, portée par la conviction que l’Esprit-Saint souffle sur ces murs pour guider les mains des électeurs. Ainsi, tandis que la fumée s’élève et que les cloches résonnent, le conclave rappelle au monde la puissance d’une tradition qui défie le temps.

Le Carême 2025 : un souffle de cendres pour raviver l’âme

JDB, 4 mars 2025 – À l’aube de ce mercredi 5 mars, une brise solennelle traversera les cœurs des chrétiens catholiques du monde entier. Les cloches sonneront l’entrée dans le Carême, cette saison sacrée qui, dès le jour des Cendres, invite les fidèles à un périple spirituel de quarante jours. Mais pourquoi ce temps de renoncement, de jeûne et de prière revêt-il une telle gravité ? Pourquoi, sous le signe de la cendre et loin des douceurs des caramels, les catholiques s’engagent-ils dans cette quête austère ? Plongeons dans les entrailles de cette tradition millénaire, où l’âme se dépouille pour mieux s’élever.

Le Carême : une marque de poussière, un appel à l’éternel

Demain, dans les églises vibrantes de murmures, les fronts se pareront d’une croix de cendres, fruit des palmes bénies de l’an passé, consumées pour rappeler une vérité brute : « Tu es poussière, et à la poussière, tu retourneras. » Ce geste, loin d’être un simple rituel, est une clameur silencieuse adressée à l’âme. Il rappelle la fragilité de la chair, mais aussi la grandeur d’un destin qui dépasse les contingences terrestres. Le Carême, qui s’ouvre avec ce jour des Cendres, n’est pas une punition, mais une invitation ardente à se détourner des futilités pour scruter l’essentiel : la présence divine qui palpite en chaque être.

Ces quarante jours, écho des quarante jours de Jésus dans le désert, sont un pèlerinage intérieur. Là où le Christ a affronté la faim et les tentations, le fidèle est appelé à marcher dans ses pas, non pas pour se flageller, mais pour se libérer. Renoncer aux caramels, au superflu, à l’éphémère, c’est faire place à une faim plus noble : celle de la justice, de la charité et de la communion avec Dieu.

Un jeûne qui nourrit l’esprit

Pourquoi jeûner, direz-vous, dans un monde gorgé d’abondance ? Le Carême ne se contente pas de priver le corps ; il l’élève en le disciplinant. En s’abstenant de viande chaque vendredi, en limitant les plaisirs sucrés ou les distractions mondaines, les catholiques ne cherchent pas la souffrance pour eux-mêmes. Ils creusent un espace, un silence où la voix de l’Esprit peut résonner. « Le jeûne n’est pas une fin, mais un commencement », pourrait-on entendre dans les sacristies. Il s’agit de briser les chaînes des habitudes pour tendre les mains vers autrui, par l’aumône, et vers le ciel, par la prière.

Ce chemin de dépouillement, qui s’étend jusqu’au Jeudi Saint, le 17 avril 2025, est aussi un miroir tendu à la société. À une époque où le bruit étourdit et où l’instant prime sur l’éternité, le Carême défie les fidèles de ralentir, de méditer, de donner sans compter. Les cendres de demain ne sont pas une marque de deuil, mais un sceau de renaissance, un défi lancé à l’âme pour qu’elle se hisse au-dessus de la poussière dont elle est faite.

Le Carême  : une Église en marche vers Pâques

Le Carême incarne le battement de cœur d’une Église en mouvement, et non une parenthèse isolée. Depuis des siècles, cette période prépare les baptisés à renouveler leur alliance avec le Christ, tandis que les catéchumènes, futurs membres de la communauté, s’apprêtent à plonger dans les eaux du baptême. Cette année, le 5 mars 2025 donnera le coup d’envoi d’un voyage collectif, où chaque pas, chaque privation, chaque acte de bonté convergera vers la lumière de Pâques, le 20 avril. Car c’est bien là l’horizon : la Résurrection, victoire éclatante sur la mort, promesse d’un salut qui transcende les cendres.

Et si certains s’interrogent encore sur l’importance de ce temps, qu’ils prêtent l’oreille aux Évangiles. Jésus lui-même, avant d’embrasser sa mission, s’est retiré dans le désert, affrontant le vide pour y puiser la force. Le Carême, c’est cet élan christique offert à tous : une chance de se délester du futile pour saisir le divin, de troquer les caramels contre une douceur plus profonde, celle de l’amour rédempteur.

Une chute vers les étoiles

Alors, demain, lorsque la cendre effleurera les fronts, que nul ne voie dans ce geste une ombre pesante. C’est une semence jetée en terre, un appel à germer dans la foi. Le Carême n’est pas une descente dans l’austérité, mais une ascension vers la lumière, un cri d’espérance lancé depuis la poussière. Car, au bout de ces quarante jours, quand les cloches de Pâques déchireront le silence, chaque renoncement d’aujourd’hui deviendra un hymne à la vie éternelle. Et là, dans ce jaillissement de joie, les cendres d’hier révéleront leur secret : elles ont seulement préparé le chemin vers un ciel retrouvé.

 

Le Souverain Pontife face à une épreuve pathogène

Alors que les cloches de Saint-Pierre résonnent dans une Rome assoupie, le Vatican dévoile un diagnostic inédit pour le Souverain Pontife : une « colonisation respiratoire polymicrobienne », nécessitant une réorientation thérapeutique urgente. À 88 ans, le chef spirituel de l’Église catholique, l’un des plus âgés de l’histoire, affronte un paysage médical labyrinthique, selon les termes officiels, où virus, bactéries et autres agents pathogènes convergent en une symphonie invasive.

Une convalescence sous le sceau de la complexité 

Les bulletins sanitaires, publiés avec une sobriété calculée, révèlent une infection d’origine plurielle, un consortium microbiologique rare exigeant une prise en charge hospitalière approfondie. Bien que son état soit qualifié de stable et apyrétique, les médecins insistent sur la nécessité d’adapter son protocole curatif, mêlant pharmacopée ciblée et surveillance accrue. Malgré cela, le pontife maintient une routine ascétique : communion matinale, lecture assidue de la presse et travaux administratifs, ponctués de moments dédiés aux condoléances reçues, notamment des patients hospitalisés dont il salue les offrandes picturales et vocales.

Le Souverain Pontife : Résonances d’une spiritualité en résilience

L’homme, connu pour son humilité franciscaine, a exprimé une gratitude ciselée envers les fidèles, tout en invoquant une réciprocité de prières. Il prie pour eux et leur demande de prier pour lui : une dialectique spirituelle où le donneur et le receveur s’effacent devant une mutualité sacrée. Cette dialectique s’étend jusqu’à Gaza, où le père Gabriel Romanelli décrit des échanges téléphoniques empreints de lassitude, mais de clarté cognitive. Sa voix, bien que teintée de fatigue, gardait sa lucidité pastorale, relate-t-il, soulignant l’engagement du pape envers les victimes de conflits.

Étiologie et antécédents : un corps éprouvé par les ans 

Par ailleurs, les infections polymicrobiennes, ces entités nosologiques où cohabitent pathogènes hétéroclites, trouvent un terrain propice dans les fragilités pulmonaires historiques du souverain. Jeune, une pneumonie sévère lui coûta une lobectomie partielle. Aujourd’hui, diverticulite, chutes répétées et mobilité réduite alourdissent un pronostic déjà délicat. En 2021, une résection colique ajouta une cicatrice à un corps martyrisé par le temps.

Ferveur populaire et inquiétudes canoniques  

Devant les colonnades berniniennes, pèlerins et curieux psalmodient des requiem improvisés. Le révérend Tyler Carter, prêtre américain, résume cet élan : il est notre patriarche ; sa vigoureuse bénédiction nous est vitale. Manuel Rossi, 18 ans, incarne une jeune génération attachée à ce pape réformateur, seul souverain qu’elle ait connu.

Absences liturgiques et symboles d’une temporalité suspendue 

L’annulation de l’Angélus dominical, deuxième occurrence en douze ans et des audiences hebdomadaires, signale une rupture dans le rituel immuable du Vatican. Confiné à la polyclinique Gemelli, François observe unrepos intégral, prescription paradoxale pour un homme dont l’agenda résonnait, jusqu’alors, d’une activité trépidante.

Pendant que le Souverain Pontife continue son traitement. Comme un phare dans la tempête, l’Église espère revoir bientôt son guide, portant haut la flamme de la foi et de l’espérance, éclairant le chemin vers un avenir de paix. Dans cette attente, c’est toute l’Église qui, à l’unisson, scande une prière universelle : « Ad multos annos. »

Ramadan 2025 : Une expédition spirituelle entre la lune et la conscience

Par une concordance céleste scellée dans le calendrier hégirien, le mois sacré du Ramadan s’amorcera le samedi 1ᵉʳ mars 2025, déployant son tapis de dévotion pour près d’un milliard de fidèles. Bien plus qu’un jeûne, cette neuvième lune islamique incarne une odyssée introspective, où l’abstinence se mue en miroir de l’âme.

Les cinq fondations cardinales dans le Ramadan : un pilier nommé sobriété

Parmi les cinq colonnes de l’islam, aumône, pèlerinage, prière, profession de foi, le Ramadan se distingue par son ascèse diurne. De l’aube, marquée par l’énigmatique distinction coranique entre « fil blanc et fil noir », au crépuscule, le croyant s’astreint à une diète intégrale : ni nourriture, ni breuvage, ni fumée, ni intimité charnelle. Une privation sensorielle qui, loin de se réduire au ventre vide, vise à épurer l’intention, filtrer les actes et sublimer l’éthique.

Iftar : quand le soleil cède au partage. 

Chaque soir, l’astre solaire dessine un arc de trêve. L’iftar, repas de rupture, sonne l’heure d’une convivialité calculée au quintal de photons. L’horaire, variant selon les latitudes et les jours, transforme les tables en observatoires astronomiques domestiques. Dattes, lait, soupes : ces mets traditionnels ne sont que prétextes à un festin bien plus substantiel, celui de la solidarité.

L’Éphéméride lunaire : une danse de nuances

Prévu pour s’achever entre le 29 et le 30 mars, le Ramadan reste tributaire du ballet capricieux de la lune. La nuit du doute, probablement le 28 février, verra les autorités religieuses scruter l’horizon, chercheuses de ce croissant naissant qui clôturera le jeûne. Une incertitude rituelle, rappelant que la foi s’écrit parfois au conditionnel céleste.

Jeûner pour voir : le paradoxe de la privation éclairante

Le Coran érige ce mois en miroir grossissant de la conscience. En s’abstenant de ce qui est permis (eau, pain, amour conjugal), le musulman est invité à rejeter l’interdit avec une vigueur redoublée. Calomnies, colères, indifférences : autant de brèches dans l’édifice spirituel. « Le jeûne est une armure », disait le Prophète. Mais une armure qui, paradoxalement, rend vulnérable à la faim de l’autre, à sa solitude.

Empathie : la faim comme langue universelle

En mimant la précarité, le croyant ne se contente pas de ressentir : il transpose. L’estomac creux devient un alphabet, déchiffrant les silences des démunis. Cette pédagogie de la privation, maintes fois saluée par des études sociologiques, révèle un islam moins dogmatique qu’expérientiel : et si le paradis commençait dans un corps affamé, mais un cœur comblé ?

Entre calculs et contemplation : L’homme, ce pont cosmique 

À l’ère des applications prédisant l’imsak (moment de début du jeûne) à la seconde près, le Ramadan demeure un dialogue entre précision et abandon. Les fidèles, suspendus entre algorithmes et étoiles, incarnent une humanité hybride : technophile, mais mystique, rationnelle, mais en quête d’invisible.

Un mois, des éternités

Qu’il dure 29 ou 30 jours, le Ramadan 2025 ne se mesurera pas en cycles lunaires, mais en métamorphoses intimes. Dans un monde saturé de bruits et de surplus, ce jeûne millénaire offre une cure de désencombrement : vider pour mieux accueillir, taire pour mieux écouter, souffrir pour mieux unir. Une leçon simple, mais à l’amertume salutaire : parfois, c’est en renonçant qu’on se retrouve.

L’Héritage Vivant de Mgr Vincent Mensah : Un Voyage Intemporel

Les pages de l’histoire du diocèse de Porto-Novo s’ouvrent avec émotion grâce à « Mgr Vincent Mensah : Mémoires d’un témoin », le livre captivant du père Nicolas Hazoumè, présenté en hommage au regretté prélat né en 1924. Le lancement, mardi dernier, a illuminé la ville de Porto-Novo en préparation du centenaire de la naissance de Mgr Vincent Mensah en juillet 2024.

La collaboration entre le père Nicolas Hazoumè et les sœurs Servantes de l’amour rédempteur du Christ (Sarc) a permis de créer un ouvrage poignant qui explore les 30 années de direction exceptionnelle de Mgr Vincent Mensah à la tête du diocèse de Porto-Novo. L’institut fondé par Mgr Mensah en 1988, l’Institut des sœurs Sarc, demeure une des belles réalisations qui témoignent de son impact durable.

Le livre, composé de 240 pages réparties en trois chapitres, plonge les lecteurs dans le diocèse à l’époque de Mgr Mensah, explore l’église après son départ, et met en lumière sa triple mission d’évêque – gouvernement, enseignement, sanctification. Le père Nicolas Hazoumè offre un récit honnête, soulignant les défis rencontrés par Mgr Mensah au cours de son mandat.

L’auteur révèle que le mandat épiscopal de Mgr Vincent Mensah n’a pas été sans difficultés, émaillé d’incompréhensions et de mécontentements au sein du clergé et des fidèles. Des témoignages édifiants enrichissent le récit, présenté avec éloquence par le père Modeste Dohou lors de la cérémonie de lancement.

Depuis Marseille, le père Nicolas Hazoumè, ordonné prêtre par Mgr Mensah en 1984, a exprimé sa gratitude par visioconférence pour l’accueil chaleureux réservé à son ouvrage. Il anticipe une année 2024 faste pour le diocèse de Porto-Novo, marquée par diverses commémorations, culminant avec le centenaire de Mgr Vincent Mensah.

Mgr Aristide Gonsallo, évêque de Porto-Novo, a préfacé l’ouvrage, le qualifiant de la troisième œuvre dédiée à son prédécesseur. Il a mis en lumière l’héritage matériel, pastoral et spirituel laissé par Mgr Mensah, soulignant la devise épiscopale : « Faire la vérité dans la charité ».

Me Adrien Houngbédji, ex-président de l’Assemblée nationale, parrain de la cérémonie, a salué le leadership et le sens de justice de Mgr Vincent Mensah, soulignant la période tumultueuse de 1972-1990 au Bénin. Il a remercié le père Nicolas Hazoumè pour immortaliser la mémoire de cet illustre serviteur de Dieu.

Dorothée Kindé Akoko Gazard, ancienne ministre et marraine de la cérémonie, a présenté les mots de gratitude de la famille Mensah, soulignant l’importance de cette initiative lumineuse qui célèbre la vie de Feu Mgr Vincent Mensah. Ainsi, le lancement de ce livre marque non seulement un événement, mais surtout le début d’un voyage intemporel à travers l’héritage vivant de Mgr Vincent Mensah.

Religion : L’Union du clergé béninois tient sa 4ème Assemblée provinciale à Natitingou

Les assises de la 4ème Assemblée provinciale de l’Union du clergé béninois (UCB) se sont ouvertes ce mardi à Natitingou sous le thème « L’inculturation de l’évangile dans notre pays : état des lieux ».

L’évêque de Natitingou Antoine Sabi Bio en lançant les travaux de cette assemblée provinciale, a indiqué qu’en plus de permettre aux frères et confrères de se retrouver pour vivre intensément la fraternité, ces assisses auront le mérite de permettre aux prêtres de la province ecclésiastique du nord (diocèses de Kandi, N’Dali, Djougou, Natitingou et de l’archidiocèse de Parakou), de débattre des questions d’intérêt supérieure.

« Face au désastre social actuel, l’Eglise catholique doit encore demeurer le gardien du Temple, la seule institution incorruptible à même de nous montrer le chemin, et le thème de ces assisses me semblent être la panacée par excellence

pour rééduquer notre société », a annoncé le chargé de mission du préfet de l’Atacora, Didier Kouandé-Sounon. Il a aussi exprimé la disponibilité du préfet à accompagner la mise en œuvre des décisions de cette assemblée provinciale.

La cérémonie d’ouverture des travaux de cette assemblée provinciale qui prend fin vendredi, a connu la présence des responsables des autres confessions religieuses dont le l’imam de la mosquée centrale de Natitingou, Chek Nourou Dine Mouhamed Sanni.