Chaïbou à Cotonou : une poignée de main qui sème les graines d’une diplomatie fraternelle

Cotonou, 31 janvier 2025 — Dans l’éclat feutré d’un après-midi béninois, le nouvel ambassadeur du Niger près du Bénin, M. Kadade Chaïbou, a déposé les copies figurées de ses lettres de créance entre les mains du ministre Shegun Bakari. Un rituel protocolaire, certes, mais empreint d’une symbolique puissante : celle d’un dégel calculé entre deux nations sahéliennes liées par une histoire enchevêtrée et des défis communs.

Cérémonie sous le signe de l’égrégore fraternel

L’instant, sobre mais éloquent, s’est déroulé dans un climat de cordialité délavée des habituelles rigidités diplomatiques. Vêtu d’un boubou aux motifs discrets, l’ambassadeur Chaïbou a marqué ses premiers pas sur le sol béninois par des remerciements appuyés envers le gouvernement hôte, soulignant « l’hospitalité tissée dans l’étoffe des relations séculaires ». Une allusion directe aux racines partagées des peuples Haoussa, Zarma, et Bariba, qui traversent les frontières comme des veines invisibles.

Face à lui, le ministre Bakari, gardien des clés de la diplomatie béninoise, a accueilli ce geste avec une gravité teintée d’optimisme. « Les lettres de créance ne sont pas de simples parchemins, mais des passerelles entre deux volontés politiques », a-t-il glissé en substance, rappelant que Niamey et Porto-Novo ont, ces dernières années, navigué entre méfiances épidermiques et accalmies tactiques.

Au-delà du protocole : les non-dits d’une réconciliation

Si la cérémonie s’est tenue sans fioritures, elle n’en porte pas moins les stigmates d’un passé récent tumultueux. Entre 2023 et 2024, des litiges frontaliers et des divergences sur la gestion des flux transhumants avaient oxydé les relations. L’arrivée de Chaïbou, perçu comme un « pontife du dialogue » à Niamey, pourrait incarner un tournant.

Des sources proches des chancelleries évoquent des dossiers sensibles en suspens : la sécurisation des corridors agropastoraux, la lutte contre l’extrémisme dans le bassin du fleuve Niger et la relance de projets économiques conjoints gelés depuis 2022. Autant de chantiers où l’ambassadeur devra user de sa diplomatie du fari, cette farine de mil symbole de patience et de persévérance dans la culture sahélienne.

L’ambassadeur Chaïbou : un tisseur de liens dans l’âme

Ancien conseiller aux affaires transfrontalières, Chaïbou n’est pas un novice dans l’art de dénouer les nœuds géopolitiques. Son credo : « Parler peu, écouter beaucoup, et agir en silencieux ». Une philosophie qui pourrait séduire un Bénin en quête de partenaires stables dans un Sahel en ébullition.

Épilogue : Et maintenant, cultiver l’oasis

En quittant le ministère, Chaïbou a jeté un regard appuyé sur l’immense carte de l’Afrique accrochée au mur. Peut-être y traçait-il mentalement les contours d’une coopération renouvelée. Reste à savoir si cette « diplomatie de la main tendue » résistera aux tempêtes de souverainetés chatouilleuses et aux intérêts contradictoires.

Une chose est sûre : à Cotonou comme à Niamey, on observe cette nouvelle germination avec un mélange d’espoir et de prudence. Car dans le désert des relations internationales, même les oasis promises doivent être arrosées… sans relâche.

Bénin : la Cour constitutionnelle éteint une polémique à fortes odeurs politiques

Cotonou, 31 janvier 2025 — Dans un climat dans lequel chaque syllabe devient un champ de bataille juridique, la Cour Constitutionnelle du Bénin a, hier, balayé d’un revers de toge le recours de l’opposition visant à incriminer Mariam CHABI TALATA, Vice-présidente de la République. Une décision qui clôt, provisoirement, une controverse née d’une déclaration ambiguë, mais révélatrice des tensions sous-jacentes autour de l’héritage constitutionnel béninois.

Une déclaration sous la loupe à la Cour constitutionnelle : entre malentendu et machination 

Tout commence à Allada, le 25 mai 2024. Lors d’une visite officielle, un citoyen lance, devant la Vice-présidente, une formule choc : « Si TALON ne fait pas cette route, s’il le faut, on va le ramener pour un troisième mandat. » Mariam CHABI TALATA, en écho à cette interpellation, aurait alors esquissé une réponse jugée équivoque par l’opposition. Pour Guy MITOKPÈ, porte-voix des contestataires, ces mots distillent un parfum de prolongation anticonstitutionnelle.

L’accusation, portée jusqu’aux marches du temple constitutionnel, se heurte cependant à une défense en règle. La Vice-présidente rétorque que ses propos, triturés hors contexte, ne visaient qu’à capter le pouls d’une population assoiffée de développement, notamment en matière d’infrastructures. « J’ai servi de caisse de résonance à une attente citoyenne, non de héraut d’une révision des règles du jeu politique », a-t-elle martelé, rejetant toute velléité de sa part ou de celle du Président TALON de forcer les verrous de la Constitution.

La Cour constitutionnelle, arbitre des nuances sémantiques

Face à ce duel rhétorique, les sages de la Cour ont tranché avec une froide précision. Leur verdict, rendu après une exégèse minutieuse des déclarations incriminées, est sans appel : « Aucune incitation à l’outre-passement des limites constitutionnelles n’a été établie. » Un désaveu cinglant pour l’opposition, qui voyait dans cette affaire une occasion de cristalliser les craintes d’un talonisme perpétuel.

Pour les observateurs aguerris, cette décision souligne la difficulté à qualifier juridiquement des propos politiques, souvent teintés de sous-entendus. « La frontière entre l’expression d’une aspiration populaire et la manipulation des esprits est parfois ténue », analyse Me Dossou AÏVO, constitutionnaliste.

Au-delà du bruit, les enjeux cachés 

Derrière cette tempête dans un verre juridique se profile une réalité moins médiatique : la quête de légitimité d’un pouvoir en phase avec ses réalisations économiques, mais confronté à une opposition en mal de relais populaires. Le régime de Patrice TALON, souvent décrit comme « autoritaire par efficacité », continue de susciter des passions contradictoires, entre admiration pour ses chantiers structurants et inquiétudes sur l’érosion des contre-pouvoirs.

L’affaire TALATA-MITOKPÈ révèle aussi les mutations d’un débat public où chaque mot devient une arme. « Au Bénin, la politique se joue désormais autant dans les prétoires que dans les urnes », ironise un éditorialiste local.

Les mots, ces passants clandestins 

Si la Cour a éteint l’incendie juridique, les braises de la méfiance persistent. Cette séquence rappelle que, dans une démocratie en consolidation comme le Bénin, le dialogue entre pouvoir et opposition reste un exercice d’équilibriste, où la moindre étincelle verbale peut rallumer les vieux démons de la défiance.

En refermant ce chapitre, Mariam CHABI TALATA ressort blanchie, mais l’ombre d’un troisième mandat, bien que juridiquement improbable, continue de hanter les couloirs de la politique béninoise. Preuve que, dans l’arène africaine, les constitutions sont parfois perçues moins comme des boucliers que comme des épées à aiguiser.

 

Wadagni : le repli stratégique qui ébranle les arcanes de la BAD

Cotonou, 31 janvier 2025 — À l’heure où les candidatures pour la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD) se scellaient dans l’urgence, Romuald WADAGNI, ministre béninois de l’Économie et des Finances, a choisi de tirer un trait sur ses ambitions continentales. Un désistement inattendu, survenu en catimini à quelques encablures de la clôture, qui laisse les cercles économiques africains en proie à une perplexité teintée de spéculations.

WADAGNI: un retrait en forme d’énigme

Considéré comme un favori de cette course à la gouvernance de l’institution financière panafricaine, WADAGNI incarnait l’espoir d’une candidature porteuse de la « success story » béninoise. Sous son magistère, le Bénin a en effet navigué à contre-courant des crises globales, des pandémies, des tensions ukrainiennes en maintenant une croissance insolente de plus de 5 % annuelle. Un bilan qui aurait dû faire de lui un ambassadeur naturel des ambitions de réforme de la BAD.

Pourtant, le ministre a préféré un repli silencieux à la lumière des projecteurs. « Une décision qui interroge autant qu’elle déconcerte », lâche un diplomate ouest-africain sous couvert d’anonymat. Les hypothèses fusent : pressions internes, calcul politique en vue d’un mandat national ou simple lassitude face aux jeux d’influence régionaux ? Aucune explication officielle ne vient étayer ces conjectures, laissant le champ libre à une valse d’interprétations.

La BAD, nouveau théâtre des jeux de puissance 

Ce retrait in extremis ouvre une brèche dans laquelle s’engouffrent désormais d’autres prétendants. Swazi TSHABALALA, figure sud-africaine aguerrie des marchés financiers, et Amadou HOTT, ex-ministre sénégalais et architecte de l’initiative « Desert to Power » , deviennent les nouveaux pions d’un échiquier dans lequel se mêlent rivalités géopolitiques et quête de leadership transformatif.

Si TSHABALALA incarne l’axe austro-africain, soucieux de renforcer les partenariats public-privé, HOTT, lui, porte l’étendard d’une transition énergétique accélérée. «La bataille ne sera pas seulement entre individus, mais entre visions du développement africain », analyse un expert de la finance basé à Abidjan.

Wadagni : un fantôme dans le débat ? 

L’absence soudaine du Béninois laisse toutefois un goût d’inachevé. Était-ce une manœuvre pour éviter un affrontement perdu d’avance, face à des poids lourds mieux armés en réseaux et soutiens régionaux ? Ou une stratégie délibérée du gouvernement béninois pour recentrer ses priorités ? Wadagni reste un pilier de la « rupture » talonnienne. Son retrait pourrait cacher une réaffectation domestique ambitieuse, avance une source proche du palais de Marina.

Reste que cette décision éclabousse, malgré elle, les fragilités structurelles de la gouvernance africaine. « Les candidatures à la tête d’institutions comme la BAD sont souvent le fruit de marchandages opaques entre États. » « Wadagni, en se retirant, a peut-être évité de jouer un rôle dans une pièce déjà écrite », souligne un éditorialiste économique.

Les non-dits d’une ambition contenue

En renonçant à la course, Romuald WADAGNI a peut-être offert à l’Afrique une leçon de réalisme politique. Mais son geste, aussi énigmatique soit-il, révèle les fissures d’un système où les compétences individuelles peinent parfois à transcender les logiques de blocs.

Alors que la BAD s’apprête à tourner une nouvelle page, une question persiste : et si ce retrait n’était que l’acte I d’une recomposition plus vaste, où le Bénin, discrètement, prépare son prochain coup d’éclat sur l’échiquier continental ? Dans les coulisses du pouvoir, on chuchote déjà que l’histoire n’a pas fini de s’écrire.

Bantè, Épicentre d’une renaissance agricole : la triomphale alchimie du riz et de la technologie

Cotonou, 31 janvier 2025 — À Bantè, bourgade jadis reléguée au rang de simple maillon dans la chaîne de transformation du riz, une révolution silencieuse est en marche. Hier, le Fonds National de Développement Agricole (FNDA), bras armé de la politique agrariste du gouvernement, a orchestré une cérémonie symbole : la remise d’une trieuse optique de couleur à deux chutes à la Coopérative Communale des Étuveuses de Riz (CCER). Un geste technique, mais lourd de sens, qui scelle l’autonomisation d’un territoire et de ses artisans.

Le Fonds National de Développement Agricole offre une trieuse optique à la Coopérative Communale des Étuveuses de Riz de Bantè, De l’exode du riz à la souveraineté technologique

Jusqu’ici, le riz de Bantè, une fois décortiqué, entamait un périple éreintant vers Savalou, Glazoué ou au-delà, pour y être trié. Un parcours synonyme de coûts supplémentaires, de délais aléatoires et de dépendance. Désormais, grâce à ce bijou technologique offert par le FNDA avec l’appui financier de la Coopération suisse, la commune écrit sa propre épopée. « Cet équipement n’est pas qu’une machine, c’est un affranchissement », s’enthousiasme Nanako KAGNIHOUN, présidente de la CCER. Pour les étuveuses, majoritairement des femmes, c’est la promesse d’un travail valorisé : fini les interminables tris manuels, place à un produit fini, calibré, aux standards internationaux.

Le Fonds National de Développement Agricole offre une trieuse optique à la Coopérative Communale des Étuveuses de Riz de Bantè, Un partenariat en mode symbiose 

Nicolas AHOUISSOUSSI, Directeur Général du FNDA, a salué cet aboutissement comme « l’incarnation tangible d’une vision où chaque grain de riz compte ». L’appel à projets 2022, dont cette initiative est issue, illustre la stratégie en éventail du Fonds : modernisation des outils (guichet 1), structuration des filières (guichet 2) et accès au crédit (guichet 3). Un triptyque renforcé par l’allié helvète, représenté par Salihou MAMADOU ALIDOU, dont la présence rappelle que « le développement agricole est un chantier sans frontières ».

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : de 40 millions de francs CFA en 2023-2024, le crédit alloué à la CCER a bondi à 80 millions pour la campagne en cours. Une manne qui a permis à la coopérative de répondre à des commandes pharaoniques, comme les 152 tonnes de riz étuvé fournies au Programme alimentaire mondial (PAM), générant un chiffre d’affaires de 91 millions. La saison en cours vise 255 tonnes, sans compter les 86 tonnes déjà livrées à Catholic Relief Services (CRS).

Au-delà de la Trieuse : l’édification d’un écosystème

La cérémonie a également marqué le lancement de la construction d’un magasin de stockage, incluant un bureau de gestion. Une infrastructure clé pour une coopérative en pleine expansion, dont les ambitions dépassent désormais les frontières béninoises. « Avec ces outils, nous ne vendons plus de riz, mais de la qualité et de la confiance », glisse une étuveuse, les mains encore teintées de la senteur caractéristique du grain cuit à la vapeur.

Épilogue : Grains de riz, graines de prospérité  

Derrière cette trieuse optique se cachent des enjeux bien plus vastes : réduction de la pauvreté rurale, autonomisation des femmes et affirmation du Bénin comme grenier ouest-africain. Alors que le FNDA et ses partenaires tissent cette toile de progrès, Bantè incarne désormais un modèle dans lequel technologie et tradition s’épousent pour écrire une nouvelle page de l’agriculture africaine.

En ces lieux, une évidence s’impose : ici, chaque grain trié est une graine de dignité qui germe. Et si l’avenir de l’Afrique se jouait aussi dans l’humilité d’une coopérative de femmes armées de machines et de volonté ?

 

Malanville : quand outils et terroirs tissent un rempart contre l’ombre terroriste

Malanville, 31 janvier 2025 — Sous un soleil cuivré, la cour de l’hôtel de ville de Malanville s’est transformée, ce vendredi, en scène symbolique d’une résistance silencieuse. Ici, ce ne sont pas des armes qui ont été brandies, mais des pelles, des générateurs et des kits d’irrigation. Le Ministre de l’Intérieur, Alassane SEIDOU, et Titus OSUNDINA, émissaire du PNUD, ont officié la remise de matériels d’une valeur de 53,338 millions de FCFA à des coopératives et groupements des communes de Malanville, Karimama et Kandi. Une initiative ancrée dans un projet binational (Bénin-Niger) visant à désamorcer les conflits agro-pastoraux et à tarir le terreau de l’extrémisme violent.

Le Ministre de l'Intérieur et le PNUD distribuent du matériel agricole pour renforcer la résilience dans les communes de MalanvilleLabourer les champs plutôt que les rancœurs à Malanville

Dans cette région frontalière, où la transhumance rythme les saisons autant que les tensions, le projet mise sur une alchimie inédite : convertir les outils agricoles en boucliers sociaux. L’approche HIMO (haute intensité de main-d’œuvre), privilégiant les chantiers à forte employabilité, se veut un antidote à l’oisiveté, ce « ventre mou » que ciblent les groupes armés pour recruter. « Ces équipements ne sont pas de simples objets, mais des semences de dignité », a lancé SEIDOU, enjoignant les bénéficiaires à en faire des leviers de prospérité.

Parmi les récipiendaires, des femmes aux mains calleuses et des jeunes au regard déterminé écoutent religieusement. L’un d’eux, portant une casquette usée, murmure : « Avant, nos journées se perdaient en attentes vaines. » « Désormais, chaque goutte de sueur aura un sens. »

L’économie comme artisan de paix  

Le matériel remis, motopompes, décortiqueuses, kits de transformation agroalimentaire, doit permettre de « densifier le tissu économique local », selon les termes d’OSUNDINA. Objectif affiché : créer des micro-entreprises capables d’absorber la colère sociale. « Quand un jeune gagne sa vie à cultiver du soja plutôt qu’à manier un fusil, c’est toute la communauté qui respire », appuie une responsable d’ONG locale.

Les chiffres parlent en clair-obscur : dans l’Alibori, zone prioritaire, près de 60 % des 18-35 ans étaient jusqu’ici sans activité régulière. Un vide que le projet ambitionne de combler en générant 1 200 emplois directs d’ici fin 2025.

Le Ministre de l'Intérieur et le PNUD distribuent du matériel agricole pour renforcer la résilience dans les communes de MalanvilleMalanville : un serment collectif face à la menace  

La cérémonie, empreinte de solennité, a vu défiler des discours où l’espoir le disputait à la vigilance. « Ces outils resteront muets si vos mains ne leur prêtent pas voix », a averti SEIDOU, rappelant que le salut viendrait de l’audace entrepreneuriale plus que de l’assistanat.

Du côté des bénéficiaires, la représentante des coopératives, une femme drapée de wax aux motifs éclatants, a juré : « Ces machines, nous en ferons des forges où se modelera notre autonomie. » Promesse scellée par la remise symbolique d’une clé géante, métaphore d’un avenir à déverrouiller.

Cultiver l’invisible 

Derrière les sourires et les poignées de main officielles persiste une question : et si la vraie récolte de ce projet n’était pas mesurable en tonnes de céréales, mais en paix préservée ? Alors que le Sahel voisin suffoque sous les violences, le Nord-Bénin tente d’écrire une autre partition, où le développement économique se mue en sentinelle contre les obscurantismes.

 

Bénin : Évaluation conjointe des programmes de vaccination financés par Gavi

Cotonou , le 30 janvier 2025– À Cotonou, une évaluation conjointe des programmes de vaccination financés par l’Alliance du Vaccin Gavi se tient sous l’égide du Ministère de la Santé, en collaboration avec l’UNICEF, l’OMS et d’autres acteurs majeurs de la santé publique. Cette rencontre, d’une envergure stratégique, dresse un bilan approfondi des progrès réalisés, tout en scrutant l’impact des financements consentis.

L’évaluation des programmes de vaccination financés par Gavi à Cotonou permet d’analyser les progrès réalisés, d’identifier les défisL’objectif central de cette évaluation est double : mesurer les avancées du programme de vaccination et tracer les lignes directrices pour 2025. Il s’agit non seulement de mettre en exergue les succès engrangés, mais aussi d’identifier les écueils persistants afin d’ajuster les stratégies d’intervention. Une telle démarche permet d’affiner les actions à intensifier pour garantir un accès équitable aux vaccins et ainsi renforcer l’immunisation des enfants à travers le pays.

Dans cet élan, l’UNICEF, aux côtés du gouvernement béninois et des partenaires internationaux, renouvelle son engagement indéfectible en faveur de la vaccination infantile. Cette synergie d’efforts vise à garantir que chaque enfant, sans distinction aucune, puisse bénéficier des vaccins essentiels et soit prémuni contre les maladies évitables.

L’évaluation des programmes de vaccination financés par Gavi à Cotonou permet d’analyser les progrès réalisés, d’identifier les défisSi les résultats obtenus témoignent d’avancées notables, des défis subsistent, notamment en matière de couverture vaccinale, d’adhésion communautaire et de logistique sanitaire. L’amélioration de la distribution, la sensibilisation accrue des populations et le renforcement des infrastructures sanitaires demeurent des enjeux majeurs à relever pour faire de la vaccination un pilier solide de la santé publique au Bénin.

Cette évaluation constitue ainsi une étape clé dans l’optimisation des stratégies vaccinales, en vue d’un impact plus significatif et durable sur la santé des enfants. En identifiant les réussites et les défis, elle permet d’affiner les actions à venir pour garantir à chaque enfant un accès équitable aux vaccins essentiels. L’engagement des partenaires reste crucial pour renforcer l’immunisation.

Cotonou : Un atelier sur l’avenir de la radio numérique en Afrique

Le Conseil International des Radios-Télévisions d’Expression Française (CIRTEF) et l’Union Radiophonique et Télévisuelle Internationale (URTI) organisent cette semaine à Cotonou un atelier intitulé « La radio numérique en Afrique ». Cet événement vise à explorer les opportunités offertes par la transition numérique dans le secteur radiophonique africain.

Un atelier organisé à Cotonou par le CIRTEF et l’URTI explore les opportunités de la radio numérique en Afrique, Emmanuel Mbédé, président du CIRTEF, souligne l’importance de développer des contenus innovants et de s’adapter aux nouvelles exigences des productions numériques. Il est également co-auteur de l’ouvrage « Techniques de programmation d’antenne pour la radio et la télévision africaines à l’âge du numérique », qui propose des stratégies pour créer des grilles de programmes attractives et performantes dans un environnement médiatique en pleine mutation.

Le CIRTEF, fondé en 1978, regroupe une trentaine d’organismes publics de radios et de télévisions francophones. Il gère notamment trois centres régionaux de production et de formation en Afrique, situés à Cotonou, Yaoundé et Niamey. Ces centres sont équipés de matériel numérique de pointe et offrent des formations technologiques et artistiques aux professionnels de l’audiovisuel.

L’atelier de Cotonou s’inscrit dans une série d’initiatives visant à promouvoir la radiodiffusion sonore numérique en Afrique. Par exemple, en décembre 2022, l’Union Africaine des Télécommunications (UAT), en collaboration avec l’Union Africaine de Radiodiffusion (UAR), l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), ainsi que les consortiums DRM et WorldDAB, a organisé un atelier en ligne pour promouvoir la radiodiffusion sonore numérique sur le continent.

Ces efforts conjoints visent à renforcer les capacités des professionnels africains de la radio et de la télévision, en les aidant à s’adapter aux évolutions technologiques et à répondre aux attentes d’un public de plus en plus connecté.

 

Cour constitutionnelle : Le Bénin à l’épreuve de l’énigme du troisième mandat

Cotonou, jeudi 30 janvier 2025 – La Cour constitutionnelle béninoise, temple des équilibres institutionnels, s’apprête à trancher des dossiers aux résonances sismiques. En effet, au cœur de cette audience plénière : quatorze recours, dont trois cristallisent les fièvres d’une nation suspendue entre légalisme et conjectures. Ainsi, L’ombre de Patrice Talon, président aux déclarations sibyllines, plane sur ce ballet procédurier, où se joue rien moins que l’avenir du pacte démocratique béninois.

L’Énigme Talon : entre renoncement affiché et ambiguïté calculée

Le recours déposé par Christian Enock Lagnidé, opérateur économique et figure politique, agit comme un catalyseur de tensions. Il interroge la Cour sur un point cardinal : le Bénin a-t-il basculé dans une « nouvelle République » depuis la révision constitutionnelle de 2019, rendant ainsi possible un troisième mandat pour Patrice Talon en 2026 ? Une question qui, sous son apparente technicité, charrie des enjeux existentiels.

Le président Talon, lors d’un entretien récent, a réitéré son refus de briguer un troisième mandat. Mais dans les arcanes du pouvoir, certains murmurent qu’il s’agirait d’une « stratégie du désir différé », une manière d’entretenir, par déni feutré, les appels de ses affidés à une prolongation. La saisine de la Cour, orchestrée par un proche de l’appareil présidentiel, alimente l’hypothèse d’une manœuvre « à double détente » : tester les eaux juridiques avant un éventuel bond politique.

La HAAC : un régulateur média sous le scalpel de la censure ?

Parmi les autres dossiers brûlants, la réforme du règlement intérieur de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) suscite des craintes de « verrouillage médiatique ». Adopté suite à la décision DCC 25-005, ce texte, présenté comme un outil de régulation moderne, pourrait en réalité consacrer un contrôle accru sur les contenus critiques. Des observateurs dénoncent un « habillage technocratique » masquant une restriction sournoise de la liberté de la presse, pilier pourtant sacralisé par la Constitution de 1990.

La déclaration qui embarrasse : quand la vice-présidente ravive les braises ?

Par ailleurs, l’affaire portée par Guy Mitokpè, secrétaire national des Démocrates (LD), ajoute une couche de dramaturgie. Elle remonte aux déclarations de la Vice-présidente Mariam Chabi Talata lors d’une tournée à Allada en 2024, où elle avait évoqué, avec un sourire énigmatique, la possibilité d’un « prolongement du leadership actuel ». Des propos perçus comme un ballon d’essai, rapidement dégonflé par le Palais de Marina, mais jamais totalement désamorcé. La Cour devra déterminer si ces mots relèvent de la « lubie individuelle » ou d’une « stratégie de communication orchestrée ».

La Cour, arbitre d’un jeu aux enjeux tectoniques

Si la Cour constitutionnelle, réunie dans la salle Monseigneur Isidore de Souza, demeure théoriquement au-dessus de la mêlée, ses décisions seront lues à la loupe. Deux scénarios se dessinent :

  1. Le statu quo renforcé : la Cour valide l’interprétation actuelle de la Constitution, enterrant l’hypothèse d’un troisième mandat et apaisant temporairement les craintes d’un « glissement autoritaire ».
  2. L’ouverture pandorique : en reconnaissant l’avènement d’une « nouvelle République », elle offrirait à Talon une porte de sortie juridique pour briguer 2026, déclenchant une onde de choc politique.

Une démocratie à la croisée des chemins

En somme, au-delà des arguties juridiques, ce jeudi historique interroge la résilience du modèle béninois, souvent encensé comme « phare démocratique » en Afrique de l’Ouest. Les récentes réformes, le code électoral controversé, le musellement de l’opposition ont érodé ce capital symbolique. La gestion de ce dossier par la Cour constituera un test décisif : confirmera-t-elle son rôle de « gardienne des équilibres » ou actera-t-elle son inscription dans une logique de « constitutionnalisme de façade » ?

L’Afrique observe. Le Bénin retient son souffle.

 

Sommet de Dar es Salam : l’Électrification de l’Afrique au centre des débats

Sous les ors verdoyants de Dar es Salam, épicentre d’une Afrique en quête de lumière, s’est tenu les 27 et 28 janvier 2025 un conclave continental dédié à l’énergie. Ce sommet, convoqué dans l’urgence des défis structurels, a rassemblé une pléiade de Chefs d’État, de grands argentiers institutionnels et de pontes techniques, tous unis par un impératif catégorique : électrifier l’Afrique ou sombrer dans l’obscurité des promesses inachevées.

Par ailleurs, le Bénin, représenté par l’éminente Vice-présidente Mariam Chabi Talata Zime Yerima, flanquée du Ministre d’État Romuald Wadagni, a incarné avec panache la voix des réformateurs audacieux. Une présence symbolique, à l’heure où le continent tente de conjurer les démons de la dépendance énergétique.

Sommet continental tenu à Dar es Salam, où des leaders africains et institutionnels se sont engagés à électrifier l'Afrique, Les oracles financiers sonnent l’heure de vérité.

À la tribune, les augures des grandes institutions ont dépeint un continent à la croisée des chemins. Ajay Banga, archonte du Groupe de la Banque mondiale, a martelé : « Garantir l’accès à l’électricité à 300 millions d’Africains d’ici à 2030 n’est pas une option, mais un sésame pour la croissance et l’innovation. » Un plaidoyer assorti d’un engagement financier, nébuleux dans son montant, mais clair dans son ambition : catalyser des projets low-carbon à l’échelle subsaharienne.

Akinwumi Adesina, vigie de la Banque Africaine de Développement (BAD), a quant à lui fustigé les « ersatz de solutions » et réclamé des « réformes tectoniques ». « L’Afrique doit se départir des logiques de saupoudrage pour embrasser des investissements pharaoniques », a-t-il tonné, promettant un soutien sans faille aux États osant briser les carcans bureaucratiques.

Mohamed Ould Cheihk El Ghazouani, président de l’Union africaine, a invoqué l’esprit de la « solidarité panafricaine », appelant à une « synergie des volontés » pour exploiter les ressources endogènes. « L’énergie est le sang vital de notre développement. Sans elle, nos rêves de renaissance ne sont que chimères », a-t-il asséné, sous les applaudissements mesurés d’une assemblée consciente des écueils.

Le Bénin, parangon des audaces éclairées à Dar es Salam 

Dans ce concert de déclarations solennelles, la délégation béninoise a offert une partition remarquée. Porte-voix du Président Patrice Talon, la Vice-présidente Mariam Chabi Talata Zime Yerima a déroulé un plaidoyer chiffré, presque technocratique, mais empreint d’une rhétorique conquérante. « Depuis 2016, le Bénin a opéré une mue énergétique sans précédent », a-t-elle affirmé, égrenant les réformes : adoption d’un code de l’électricité attractif, stratégie nationale d’électrification et montée en puissance des énergies renouvelables.

Avec un taux de couverture énergétique de 69 % en milieu urbain et 36 % en ruralité, des chiffres qui, bien qu’imparfaits, trahissent une dynamique ascendante, le Bénin se pose en laboratoire de la transition. La Vice-présidente a aussi mis en exergue les projets solaires de Malanville, les centrales thermiques de Maria-Gleta et l’interconnexion ambitieuse avec le Niger et le Burkina Faso. « Le Bénin n’est plus un spectateur, mais un acteur de l’échiquier énergétique ouest-africain », a-t-elle lancé, invitant les investisseurs à « saisir l’aubaine d’un marché en ébullition ».

Entre promesses et pragmatisme : l’énigme des financements

Si les discours ont vibré d’un lyrisme mobilisateur, les questions de financement demeurent l’épine dorsale du sommet. Les annonces de la Banque mondiale et de la BAD, bien que saluées, ont suscité des interrogations sur leur opérationnalité. « Les promesses ne suffiront pas. » « Il faut des mécanismes innovants : obligations vertes, partenariats public-privé décomplexés et une fiscalité incitative », a glissé un consultant énergétique sous couvert d’anonymat.

La Tanzanie, hôte du sommet, a incarné cette dualité entre ambitions et réalités. La Présidente Samia Suluhu Hassan a claironné : « L’Afrique doit tourner le dos aux palliatifs éphémères. Notre avenir réside dans les énergies propres, et nous devons en payer le prix. » Un vœu pieux, dans un continent où 600 millions d’âmes restent privées d’électricité.

Dar es Salam : l’Afrique à l’heure des choix irréversibles

En somme, ce sommet aura, au moins, acté une prise de conscience : l’électrification n’est plus une question technique, mais un impératif civilisationnel. Pour le Bénin, dont la délégation a quitté Dar es Salam auréolée d’une crédibilité renouvelée, le défi sera de transformer l’essai en pérennisant ses réformes.

Reste à savoir si les États sauront dépasser les velléités individuelles pour embrasser une vision collective. Car, comme le rappelait El Ghazouani : « Sans énergie, l’Afrique brillera, mais de l’éclat des étoiles lointaines, splendides, mais inaccessibles. »

 

Grand-Nokoué : le PMPP ouvre la voie à une mobilité urbaine durable

La Société des Infrastructures Routières et de l’Aménagement du Territoire (SIRAT SA) vient de franchir une étape cruciale dans la mise en œuvre du Projet de Mobilité Urbaine Durable du Grand-Nokoué (PMUD-GN) en publiant le Plan de Mobilisation des Parties Prénantes (PMPP). En effet, ce document essentiel, conforme aux exigences des projets financés par la Banque Mondiale, ouvre la voie à une participation citoyenne active et éclairée dans la transformation de la mobilité urbaine de l’agglomération.

Un projet ambitieux pour un développement durable

Par ailleurs, le PMUD-GN, cofinancé par la Banque mondiale (IDA) et la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB), incarne une vision novatrice de la mobilité urbaine. Il ambitionne de doter le Grand-Nokoué d’un système de déplacement multimodal, intégré et durable, reflétant le bien-être des populations au cœur de ses préoccupations.

Le PMPP : un outil de concertation et d’engagement

D’ailleurs, le Plan de Mobilisation des Parties Prénantes (PMPP) constitue un instrument clé pour garantir l’adhésion et l’implication de tous les acteurs concernés par le projet. Il définit les modalités de participation des différentes parties prenantes, qu’il s’agisse des habitants, des associations, des collectivités locales ou des experts, tout au long du cycle de vie du PMUD-GN.

Une démarche participative et inclusive

En plus, la publication du PMPP témoigne de la volonté de la SIRAT SA d’adopter une approche participative et inclusive dans la mise en œuvre du PMUD-GN. En favorisant le dialogue et la concertation, ce plan permet de recueillir les avis, les préoccupations et les suggestions des différentes parties, afin d’enrichir le projet et de l’adapter au mieux aux réalités locales.

Un appel à l’engagement citoyen

La publication du PMPP est un appel à l’engagement citoyen. Chaque habitant, chaque acteur de la société civile est invité à prendre ainsi part à cette dynamique de transformation de la mobilité urbaine. En s’informant, en participant aux consultations et en faisant entendre sa voix, chacun peut contribuer à façonner un système de déplacement plus efficace, plus durable et plus inclusif pour le Grand-Nokoué.

Pour une mobilité urbaine durable et partagée

En somme, le PMUD-GN représente une opportunité unique de construire un avenir dans lequel la mobilité urbaine rime avec développement durable, bien-être et vivre-ensemble. La publication du PMPP marque une étape importante dans cette direction, en offrant à tous les citoyens la possibilité de devenir acteurs du changement et de contribuer à l’émergence d’une mobilité urbaine durable et partagée.