En ce printemps 2025, la République du Bénin a accueilli une hôte de marque en la personne de Mme Tanja Fajon, Ministre slovène des Affaires étrangères et européennes, dont la visite s’est achevée par un périple empreint de mémoire et de résonances historiques. en effet, Parmi les étapes qui ont jalonné son séjour, son passage à la « Porte du Non-Retour » à Ouidah s’est imposé comme un moment d’une importance particulière, où l’histoire douloureuse de la traite négrière s’est mêlée aux aspirations d’un dialogue entre nations.
Un Voyage au Cœur de l’Histoire
La « Porte du Non-Retour », érigée sur les rivages de Ouidah, n’est pas un simple lieu touristique ; elle se dresse comme un mémorial poignant, un seuil où des milliers d’âmes arrachées à leur terre ont franchi l’irréversible pour être emportées vers l’inconnu des Amériques. En foulant ce sol chargé d’échos, Mme Fajon a rendu hommage à cette séquence tragique de l’histoire humaine, offrant un geste de recueillement qui transcende les frontières géographiques et temporelles. Ce monument, dont les arches semblent murmurer les souffrances d’antan, incarne aussi une invitation à ne jamais détourner le regard des blessures du passé.
Une Visite aux Multiples Facettes de Mme Fajon
Au-delà de cette halte mémorielle, la visite de la ministre slovène s’est déployée en une mosaïque d’échanges et d’engagements. Selon les informations glanées, son séjour a été l’occasion de rencontres avec les autorités béninoises, dont le président Patrice Talon, le ministre de Ministre d’État, Ministre de l’Économie et des Finances chargé de la Coopération du Bénin , Romuald Wadagni et son homologue, le ministre des Affaires étrangères béninois, Olushegun Adjadi Bakari. de surcroit , Ces entretiens ont permis d’explorer les avenues d’une coopération renforcée entre Ljubljana et Porto-Novo, dans des domaines aussi variés que le commerce, l’éducation et la lutte contre le changement climatique. Des discussions sur l’investissement slovène dans les énergies renouvelables au Bénin auraient également émergé, témoignant d’une volonté mutuelle de conjuguer développement durable et partenariat économique.
La ministre a par ailleurs visité des projets communautaires soutenus par des fonds européens, dont la Slovénie, membre actif de l’Union européenne, est un contributeur. À Cotonou, elle s’est rendue au Centre de Perfectionnement aux Actions Post-Conflictuelles de Déminage et de Dépollution, au Port Autonome de Cotonou (PAC) et aussi dans une école où des programmes d’éducation numérique, financés en partie par l’UE, commencent à porter leurs fruits, offrant aux jeunes Béninois des outils pour s’émanciper dans un monde en mutation. Ce passage a révélé une facette pragmatique de sa mission : tisser des liens concrets, ancrés dans les besoins du présent.
Mme Fajon à Ouidah, Carrefour de Mémoire et de Dialogue
Revenant à Ouidah, la visite de la « Porte du Non-Retour » n’a pas été une simple parenthèse touristique. Elle s’est accompagnée d’un échange avec des historiens locaux et des représentants de la communauté, qui ont partagé avec Mme Fajon les récits oraux et les initiatives de préservation du patrimoine liées à ce site. Cette immersion a permis à la ministre de saisir la portée universelle de ce lieu, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, où la mémoire de la diaspora africaine continue de vibrer. Des témoins rapportent qu’elle a exprimé son admiration pour les efforts béninois visant à faire de cet espace un lieu d’éducation et de réconciliation, plutôt qu’un simple vestige figé dans le temps.
Une Diplomatie aux Accents Humains
Tout au long de son séjour, Mme Fajon a incarné une diplomatie slovène empreinte de cœur et de curiosité. Ses interactions avec les artisans du marché de Dantokpa à Cotonou, où elle a acquis des étoffes traditionnelles, ou encore sa dégustation de plats locaux comme le « igname pilé » avec sauce d’arachide, ont révélé une volonté de s’imprégner de l’âme béninoise. Ces gestes, loin d’être anodins, ont esquissé un pont entre les cultures slovène et béninoise, deux univers que tout semble opposer, mais que la ministre a su rapprocher par une présence attentive.
Un Héritage à Pérenniser
La visite de Mme Fajon s’inscrit dans une dynamique plus large : celle d’une Europe qui, par le biais de ses nations membres, cherche à redéfinir ses rapports avec l’Afrique. Le Bénin, avec son histoire riche et son dynamisme contemporain, s’est révélé un terreau fertile pour cette ambition. Les promesses de collaboration esquissées lors de ce séjour – qu’il s’agisse de projets éducatifs, écologiques ou culturels – pourraient bien féconder un partenariat durable, à condition que les deux parties s’y engagent avec constance.
En somme, Cette visite pourrait bien n’être qu’un point de départ. Le regard tourné vers Ouidah, où l’histoire résonne, et vers un avenir que la Slovénie et le Bénin ont la possibilité de construire collaborative, Mme Fajon laisse derrière elle les bases d’un dialogue prometteur, prêt à se développer pleinement.