Bénin : les changements issus de la loi cadre sur l’Enseignement et la Formation

La nouvelle loi cadre, loi N°2022-01 adoptée au Parlement le 11 janvier dernier apporte des innovations au sein du système éducatif béninois.

Le gouvernement a introduit le texte au Parlement en mars 2021. 10 mois après, l’Assemblée nationale adopte la loi N°2022-01 lors de sa première session plénière de l’année 2022. Le texte législatif est la loi-cadre sur l’Enseignement et la formation technique et professionnelle (EFTP) en République du Bénin. Constituée de 48 articles repartis en cinq chapitres, cette loi abroge certaines dispositions de la loi N°2003-17 du 11 novembre 2003 portant orientation de l’Education nationale. Dans ce domaine, elle introduit des innovations.

D’abord, la loi cadre prévoit le développement d’une approche éducative inclusive et holistique. Elle prévoit aussi la régulation des flux en inversant la tendance au profit de l’EFTP. Avec cette nouvelle loi, le mode de gouvernance pédagogique et administrative connaîtra une révision. Elle entend favoriser l’arrimage de l’enseignement et de la formation technique et professionnelle.

Les différentes innovations visent à donner aux jeunes béninois plus de compétences que de diplômes et de réduire le taux de chômage. Au pays de Patrice Talon, 97% des jeunes du second cycle secondaire sont inscrits dans les établissements d’enseignement général. 3% prennent le chemin de la formation technique et professionnelle. L’adoption de cette loi donnera la possibilité aux entreprises de participer à l’élaboration des programmes scolaires.

Cette loi vise à « mettre en place des dispositifs adéquats et inclusifs pour une formation technique et professionnelle de qualité accessibles à tous et adaptés aux besoins de développement de notre pays », déclare le président de l’Assemblée nationale Louis G. Vlavonou.

Bénin : une loi sur le financement des cantines scolaires en gestation

Le gouvernement envisage de promulguer une loi visant à réduire la malnutrition et la sous-alimentation en milieu scolaire au Bénin.

L’Exécutif béninois poursuit la mise en œuvre du Programme national d’alimentaire scolaire intégré (Pnasi). Initié en 2018 le Pnasi s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la déperdition scolaire. Pour sa mise en œuvre, le gouvernement de Patrice Talon a débloqué 27,2 milliards de francs CFA en 2018 pour la période 2017-2022.

Ainsi, 351 109 écoliers des douze départements du pays ont bénéficié de cette enveloppe dans 1 579 écoles publiques. Le ministère de l’Enseignement maternel et primaire indique par  ailleurs que 4 programmes de cantines scolaires sont aujourd’hui en cours au Bénin.  36% des écoles primaires publiques et 30% des écoliers en sont bénéficiaires.

Ce ministère dévoile les sources de financement de l’initiative. « Sur les 7 360 écoles primaires publiques, 2 640 bénéficient de cantines scolaires soit : 1579 cantines appuyées par le gouvernement, 297 cantines soutenues par le Partenariat mondial pour l’éducation (PME), 620 cantines appuyées par le Programme alimentaire mondial (PAM) et 144 cantines appuyées par l’organisation Catholic relief services (CRS) », précise un communiqué dudit ministère relayé par Bénin webtv.

Dans le but d’éviter la rupture de ce programme, l’Exécutif a pensé une stratégie. Il s’agit de la mise sur  pied d’une loi portant sur le financement des cantines scolaires. Cette initiative est contenue dans le programme d’action du gouvernement pour le quinquennat 2021-2026. La visée est l’atteinte de l’objectif de l’Objectif de développement durable portant sur « la faim zéro ».

Bénin : plus de TD payants dans les écoles maternelles et primaires

Le ministre des Enseignements maternel et primaire Salimane Karimou met fin aux travaux dirigés payants dans des écoles au Bénin.

La décision tombe à la faveur d’une note de service datant du 08 décembre 2021. Salimane Karimou proscrit les travaux dirigés exigeant de l’argent dans des écoles primaires et maternelles. Le ministre en charge de ces ordres d’enseignement donne la raison de cette décision.

« Cette pratique dont l’expansion n’est plus à prouver est à inscrire résolument sur l’orbite de la marchandisation de l’éducation fort répréhensible au regard de la vision du gouvernement de rendre gratuite l’éducation pour tous. C’est pour cela que, pour compter de ce jour, le recours audits travaux est informellement interdit dans toutes les écoles primaires et maternelles », précise-t-il.

Par conséquent, le membre du gouvernement appelle ses collaborateurs à mettre cette décision en application.  Il invite pour cela les directeurs départementaux à mettre fin à cette activité dans les écoles de leurs territoires de compétence.

 

Bénin-Installation du CNE: L’intégralité du discours de Patrice Talon

Ce mardi 21 janvier 2020, il a été procédé à l’installation des membres du Conseil National de l’Éducation (CNE). Le président de la République, Patrice Talon, les a officiellement installés dans leurs fonctions. La  cérémonie a eu lieu au palais des congrès. A l’occasion le Chef de l’Etat a dans son allocution fait appel à la sagesse et au sens de responsabilité des membres du Conseil.

Intégralité du discours de Patrice Talon

  • Mesdames et Messieurs, les acteurs de l’Education à divers niveaux,
  • Mesdames, Messieurs,

C’est avec un sentiment de satisfaction, d’enthousiasme et d’espérance que je voudrais, avec chacun ici présent, consacrer l’aboutissement d’un long processus de diagnostic, d’étude, de conception et de mise en œuvre du nouveau cadre de gouvernance de l’école au Bénin.

Pour compter d’aujourd’hui, les personnalités les plus unanimement réputées expertes dans les divers domaines de l’éducation quelles que soient leurs couleurs politiques, présideront aux destins de l’école.

Qu’il s’agisse des programmes, du déploiement du personnel enseignant, de la carte scolaire ou universitaire, des affectations budgétaires, des accréditations ou des contrôles des établissements publics ou privés, plus rien ne sera décidé et mis en œuvre par qui que ce soit, sans les sachants que voici.

Mesdames et Messieurs, mon enthousiasme est sans pareil parce que la mise en place du CNE est le début d’un processus de mutation complète de notre système éducatif, le principal atout de notre développement.

C’est d’ailleurs en cela qu’en aspirant aux plus hautes fonctions de notre pays, mon ultime conviction était déjà de faire de notre système éducatif, la première priorité nationale, telle que proclamée par le législateur béninois en 2003, dans la Loi portant orientation de l’Education nationale.

A cet effet, j’avais alors affirmé la nécessité de « reconstruire le système éducatif, en phase avec […] les ambitions économiques » de notre pays.

C’est donc pour honorer cet engagement que j’ai entrepris en premier lieu, le rebasage de la gouvernance de l’école et enclenché le processus dont nous célébrons aujourd’hui l’aboutissement.

Mesdames, messieurs les Conseillers,

Je vous adresse mes félicitations les plus chaleureuses.

En observant vos qualités intellectuelles, professionnelles et morales, ainsi que la diversité de vos profils, j’ai la conviction que vous exercerez vos fonctions d’orientation, de coordination, de décision et de suivi-évaluation avec compétence, clairvoyance et abnégation, pour impulser les performances du système éducatif, dans un esprit coopératif avec tous les acteurs.

A ce propos, j’en appelle à votre sagesse et à votre sens de responsabilité.

Il vous reviendra avec les ministères en charge de l’éducation, de prouver à nos enfants, les enfants du Bénin, qui veulent que notre Ecole soit au diapason de leurs rêves, à la hauteur des exigences et défis de leur temps, que l’Education est vraiment le seul moyen de construire l’Homme, matière première de toutes les épopées.

Cela, je sais que vous en êtes capables.

Mon Gouvernement, parce qu’il croit en la contribution irremplaçable de l’Education au développement des nations, jouera sa partition pour vous accompagner dans cette noble et délicate mission.

C’est fort de cet engagement que je vous renvoie, à compter de ce jour, à l’exercice de vos fonctions de Conseillers au Conseil National de l’Education.

Vive l’Ecole béninoise rénovée !

Je vous remercie.

Bénin : la qualité de l’enseignement et de l’offre éducative améliorée en 2019, se félicite Patrice Talon

Le président béninois Patrice Talon s’est félicité vendredi que les conditions d’accès et de maintien à l’école des enfants se soient considérablement améliorées en 2019, créditant ce succès aux réformes et politiques publiques entreprises par son gouvernement, la qualité de l’enseignement et de l’offre éducative ou encore les conditions de travail des enseignants.

Dans son message sur l’Etat de la Nation devant les parlementaires, il a indiqué que l’amélioration des conditions de vie et de travail dans l’enseignement maternel et primaire s’était traduite par la création de cantines scolaires, une initiation à l’informatique et l’introduction de l’anglais dans le primaire.

« L’action du gouvernement a permis de doter, en 2019 comme prévu, 51% de nos écoles maternelles et primaires en cantines scolaires », a indiqué M. Talon, soulignant que ce programme avait permis à plus de 800.000 enfants dans plus de 4.000 écoles de disposer d’un repas chaud par jour.

Au cours de cette année, a-t-il poursuivi, l’initiation à l’informatique dans le primaire a été renforcée et étendue à 160 écoles réparties dans les 12 départements du pays, concernant plus de 36.000 écoliers.

Dans l’enseignement secondaire général, professionnel et technique, d’après le président béninois, le gouvernement a de plus assuré l’exonération des frais de scolarité de 230.107 filles du 1er cycle, pour un montant d’environ 2,5 milliards de francs CFA (4,2 millions de dollars), et fourni des subventions pour le fonctionnement de six lycées de jeunes filles.

Enfin, M. Talon a indiqué que le nombre d’allocataires de bourses et secours universitaires était passé de 14.197 en 2017-2018 à 29.977 en 2018-2019, soit 15.780 nouveaux bénéficiaires, et qu’on comptait déjà pour 2019-2020 plus de 20.000 nouveaux bénéficiaires.

Installation de salles du numérique dans les écoles au Bénin

Le gouvernement béninois a décidé d’intégrer l’apprentissage du numérique, dans toutes ses formes, dans les écoles. Il s’agit d’inculquer et de généraliser le numérique dans le système éducatif béninois. C’est d’ailleurs l’un des projets du Programme d’action du gouvernement.

Pour sa concrétisation, le gouvernement a fait construire, pour une première étape,  dans douze établissements d’enseignement général des classes numériques. Il s’agit des salles multimédias disposant de la connexion internet et autonome en énergie électrique.

Ses classes numériques composées de : climatiseurs solaires, 40 ordinateurs apprenant et un ordinateur enseignant, un tableau interactif avec projecteur, une armoire de rangement et de charge des ordinateurs, 41 tables et chaises, un routeur pour l’accès internet avec un abonnement internet de 8 Mbit/s, une mini-centrale photovoltaïque, 1 logiciel de gestion de classe, des contenus numériques pédagogiques, répondent à la logique du gouvernement de faire de la digitalisation un levier de développement.

Pour les autorités, la mise à disposition de salles multimédias dans les écoles primaires et secondaires est en parfaite cohérence avec les objectifs d’accès/service universel tels que définis  à l’article 95 de la loi 2017-20 du 20 avril 2018 portant code du numérique en République du Bénin.

Le mardi 5 novembre 2019, en procédant à l’ouverture de la salle du numérique au Collège d’enseignement général d’Allada dans le département de l’Atlantique, la ministre du numérique et de la digitalisation, Aurélie Adam Soulé Zoumarou,  a déclaré : « Ce programme sera étendu progressivement à un plus grand nombre d’enseignants à travers le centre de certification agrée de l’ABSU-CEP dont l’une des missions définies par le gouvernement est le renforcement de capacité des ressources humaines dans le domaine du numérique ».

Un mode vestimentaire défini pour les enseignants du primaire

Un code vestimentaire est désormais imposé aux enseignants du maternel et du primaire au Bénin. Par une note circulaire du ministre de l’enseignement maternel et primaire, il est fait interdiction de certaines tenues aux instituteurs et institutrices.

Plus de tenues décolletées. Plus de pantalon collant ou cintré ni de jupes mi cuises  et pagne noué. Les chaussure hauts talons sont également interdites aux femmes. Il est recommandé des jupes et robe de longueur, des habillements décents et raisonnables.

Pour les hommes il est fait obligation de porter des chemises à manches courtes ou longues sur du pantalon avec des chaussures fermées.

Cette décision intervient suite à la tournée du constat de l’effectivité de la rentrée académique 2019-2020 au cours de laquelle des irrégularités sont observées dans le style vestimentaire des enseignants jugé débraillé.

Education : Salimane Karimou réitère la détermination du gouvernement à améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants

En prélude à la célébration de la 26ème édition de la journée mondiale des enseignants, le ministre des enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou, a, dans un message adressé à l’endroit de ceux du Bénin, jeudi soir, félicité ces derniers pour le bon déroulement de la rentrée scolaire 2019-2020 et réitéré la détermination du gouvernement à améliorer leur condition de vie et de travail.

Dans son message, le ministre Salimane Karimou a rassuré les uns et les autres des dispositions prises pour une belle célébration de la fête des enseignants édition 2019. Aussi, a-t-il remercié les hommes et femmes qui ont choisi la noble profession enseignante et les encourage à toujours donner le meilleur d’eux pour le bonheur de la nation béninoise.

Parlant les deux thèmes de la célébration de cette année que sont respectivement « Les jeunes enseignant(e)s : l’avenir de la profession », qui est celui retenu au plan international et « Investir dans la formation des enseignants pour un développement durable au Bénin » qui est celui retenu au plan national, le ministre des enseignements maternel et primaire a souligné que ces thèmes soulèvent des préoccupations de notre temps pour lesquelles les réponses conditionnent l’avenir de l’école et de ses principaux animateurs.

Il se réjouit à cet effet, de constater que ces préoccupations sont partagées par l’ensemble des acteurs du système éducatif béninois.

Rappelant l’une des pensées d’Henri Lacordaire, Salimane Karimou est revenu sur l’importance que revêt la qualité de l’enseignant et de l’enseignement pour le système éducatif. Dans un contexte pareil où est remise sur tapis l’épineuse question de la formation, soutient-il, il importe que les enseignants soient qualifiés, motivés, afin de s’employer à garantir que chaque enfant apprenne ce qu’ils enseignent. Il est aussi indispensable, précise le ministre, de leur redonner confiance pour relever les défis du développement durable.

Pour ce fait, le ministre Salimane Karimou a par ailleurs indiqué qu’à travers les réformes entreprises, le gouvernement travaille constamment à l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants et au renforcement de leur capacité et de leur effectif par la mise en œuvre d’un vaste programme d’amélioration, de la qualité de l’enseignement.

Evaluation diagnostique des ACE 2008 : Les enseignants boycotteurs suspendus

Le gouvernement béninois avait décidé de faire évaluer les enseignants agents contractuels de l’Etat (ACE) reversés en 2008.  Mais cette décision n’a pas rencontré l’assentiment de tous les enseignants. Certains ont pris la responsabilité de boycotter l’évaluation.  Cette attitude est considérée comme de l’indiscipline par l’autorité compétente. Les boycotteurs ont donc été sanctionnés.

Dans la décision n°0426 portant suspension de fonction, le ministre des enseignements maternel et primaire fait savoir que ces personnes sont suspendues en attendant l’aboutissement de la procédure disciplinaire. «En attendant l’aboutissement de la procédure disciplinaire, les personnes reversées en agents contractuels de l’Etat pour compter du 1er janvier 2008 dont les noms suivent et ayant choisi délibérément de ne pas prendre part à l’évaluation des connaissances professionnelles des 24 et août et 07 septembre 2019 par le Gouvernement sont suspendus de leurs fonctions. » peut-on lire dans la décision du ministre.