Procès Olivier Boko/Oswald Homeky : l’affaire de l’atteinte à l’autorité de l’État devant la CRIET

Cotonou, 30 janvier 2025 — La Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a entamé, ce mardi 28 janvier 2025, l’examen approfondi du dossier relatif à une présomption d’atteinte à l’autorité de l’État, impliquant une tentative supposée de coup d’État. Les débats, marqués par des révélations stratifiées et des réquisitions sévères, ont mis en lumière les mécanismes allégués d’un complot visant à renverser le pouvoir en place, selon un schéma calqué sur le modèle nigérien de 2023, prétendument « sans effusion de sang ».

Acte I : Auditions et stratégies défensives 

29 janvier 2025 – La séance inaugurale a vu la comparution du commandant de la Garde républicaine, Dieudonné Tévoèdjrè, dont le témoignage a servi de pierre angulaire à l’accusation. Interrogé sur son implication présumée, l’officier a invoqué une « stratégie d’infiltration légale », affirmant avoir simulé une adhésion au projet pour en démanteler les rouages. « Je devais connaître le bout du tunnel », a-t-il déclaré, en réponse au procureur spécial qui soupçonnait un « piège » tendu à ses coaccusés.

Les prévenus principaux, l’homme d’affaires Olivier Boko et l’ancien ministre des Sports Oswald Homéky, ont quant à eux contesté l’équité procédurale, arguant de l’absence de leurs nouveaux conseils. La présidente de la CRIET, Christelle Adonon, a rejeté cette exception, ordonnant la lecture des procès-verbaux d’audition et des rapports psychiatriques, tous favorables aux accusés, ainsi que des extraits bancaires liés à des transferts suspects de fonds.

Acte II : L’écheveau financier et les incohérences

30 janvier 2025 – Lors du sixième jour d’audience, le ministère public a déployé une argumentation fondée sur des « variations substantielles » dans les déclarations patrimoniales des accusés. Oswald Homéky, dont les revenus annuels déclarés s’élèvent à 70 millions de FCFA, a été mis en contradiction face à la découverte de 1,5 milliard de FCFA en espèces à son domicile. Le procureur spécial, Mario Mètonou, a souligné que ces fonds, initialement rapatriés du Togo via un véhicule appartenant à Olivier Boko, trahissent une « logistique financière criminelle ».

L’homme d’affaires Olivier Boko, dont les revenus annuels avoisinent 4 milliards de FCFA selon ses propres dires, est désigné comme le « financier nodal » du complot. Les retraits successifs opérés par le comptable de sa société, Rock Niéri, et la trace de l’argent chez Homéky ont permis à l’accusation de construire un « faisceau de présomptions concordantes ».

Acte III : réquisitions et acquittements ciblés

Le procureur spécial a requis, à l’encontre des principaux instigateurs présumés, des peines exemplaires :

– 20 ans de réclusion criminelle et 1 milliard de FCFA d’amende contre Rock Niéri (entité morale).

– 10 ans de prison et 1,5 milliard de FCFA d’amende contre Olivier Boko et Oswald Homéky.

– Confiscation intégrale des 1,5 milliard de FCFA saisis et du véhicule utilisé pour le transport des fonds.

À l’inverse, trois coaccusés: Hugues Adjigbékou (comptable), Corneille Gbaguidi (gérant de société) et Ganiou Sanoussi (chauffeur)ont bénéficié d’un « non-lieu partiel ». Leur statut d’« agents d’exécution inconscients » des finalités réelles des actes commis a conduit le parquet à requérir leur acquittement, malgré le mandat de dépôt initial visant Adjigbékou pour tentative de fuite.

Analyse juridique : entre preuve matérielle et intentions

Cette affaire repose sur une qualification pénale duale : atteinte à l’autorité de l’État (article 150 du Code pénal béninois) et complicité de financement d’activités subversives. La CRIET, saisie en raison de sa compétence ratione materiae sur les crimes économiques graves, devra trancher entre une tentative caractérisée et une mise en scène défensive.

Ce dossier repose sur un triptyque classique en matière de complot : l’intention criminelle, la matérialité des actes préparatoires et les flux financiers. La CRIET a mis en lumière une chaîne de présomptions via des retraits bancaires tracés et des témoignages concordants. Toutefois, la défense pourrait invoquer l’absence de preuve directe d’un passage à l’acte ainsi que la régularité des fonds, bien que leur destination présumée (financement du putsch) soit au cœur des débats.

L’argument du commandant Tévoèdjrè, qui se présente en infiltré loyaliste, ajoute une complexité procédurale. Son témoignage, s’il est corroboré, pourrait requalifier les faits en « tentative avortée avec collaboration des autorités », atténuant ainsi la responsabilité pénale des autres accusés.

Prochaines étapes et implications politiques

La CRIET a suspendu l’audience jusqu’à la délibération finale, attendue sous quinzaine. Ce procès, qui mobilise l’attention nationale, interroge autant sur les mécanismes de défense de l’ordre constitutionnel que sur les limites de la preuve circonstancielle en matière de terrorisme économique.

Dans un contexte régional marqué par des transitions contestées, l’issue de ce procès pourrait envoyer un signal fort sur la tolérance zéro du Bénin à l’égard des atteintes à sa stabilité institutionnelle.

Cotonou : Sous le soleil de l’or blanc

Au cœur des champs de coton béninois, où les capsules éclatées ressemblent à des flocons de neige sous le soleil tropical, une délégation kényane menée par Mutahi Kagwe, Secrétaire d’État à l’Agriculture, marche d’un pas décidé. En effet, ce jeudi, Cotonou, capitale de l’or blanc africain, devient le théâtre d’une ambition transcontinentale : transformer le Kenya en géant textile, sur les traces du Bénin, premier producteur de coton du continent.

Le Kenya s’inspire du Bénin, leader africain du coton, pour revitaliser sa filière cotonnière en augmentant la production,Le chiffre qui tisse la révolte du coton

Les statistiques parlent d’elles-mêmes : 600 kg à l’hectare au Bénin contre 368 kg au Kenya. Un écart qui sonne comme un électrochoc pour Nairobi. « Ces chiffres ne sont pas une fatalité, mais une feuille de route », lance Kagwe, lunettes de soleil reflétant l’immensité des plantations. Derrière lui, des tracteurs intelligents pulvérisent des engrais organiques made in Benin, mélange de savoirs ancestraux et de biotechnologie.

Par ailleurs, le secret béninois est l’utilisation des fertilisants à base de résidus de récolte, un modèle circulaire où chaque tige sert et des coopératives agricoles hyperconnectées. « Nous avons remplacé la concurrence par la communauté », explique Odile Ahouansou, ingénieure agronome locale. « Un agriculteur forme son voisin, une usine achète la récolte d’un village entier. » La chaîne de valeur est un cercle vertueux. »

Machines à coudre l’avenir

Le plan kenyan, dévoilé in situ, est une bombe économique : faire bondir la production de 40 000 à 500 000 tonnes d’ici à 2030. Pour y parvenir, Nairobi mise sur une synergie public-privé inédite. Au programme : réveiller les usines de filature endormies, implanter des hubs textiles équipés de robots de couture et inonder le marché de semences certifiées résistantes à la sécheresse.

« Imaginez des champs de coton bio irrigués par drones, des usines zéro carbone et des créateurs kényans sur les podiums de Milan », s’enthousiasme Grace Muthoni, PDG d’une start-up nairobienne spécialisée en tissus intelligents. « Le Bénin nous montre que l’Afrique peut être autosuffisante et même exporter son rêve. »

Le Kenya s’inspire du Bénin, leader africain du coton, pour revitaliser sa filière cotonnière en augmentant la production,Coton : graines d’empire  

L’enjeu dépasse l’agriculture. Chaque usine textile promise générera 1 500 emplois directs, selon le gouvernement – de la cueillette à la confection. Un espoir pour des régions kenyanes meurtries par le chômage des jeunes. Pour concrétiser cette vision, le gouvernement kenyan prévoit de s’associer au secteur privé afin de développer des semences certifiées et d’établir des usines textiles modernes. Cette approche intégrée, inspirée du modèle béninois, vise à créer des emplois tout au long de la chaîne de valeur et à augmenter les revenus des agriculteurs.

Le Bénin : une source d’inspiration pour l’industrialisation africaine

Le Bénin ne se contente pas de produire du coton brut ; il s’engage également dans sa transformation locale. Des initiatives telles que la Zone Industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ) illustrent cette volonté de convertir le coton en produits à forte valeur ajoutée, renforçant ainsi l’économie locale et la compétitivité internationale.

En s’inspirant de l’exemple béninois, le Kenya aspire à écrire un nouveau chapitre de son histoire cotonnière, alliant tradition agricole et innovation industrielle pour un avenir prospère.

Le Kenya s’inspire du Bénin, leader africain du coton, pour revitaliser sa filière cotonnière en augmentant la production,« L’Afrique ne vendra plus seulement des matières premières, mais des récits », conclut-il, devant un parterre de journalistes. « Ceux des fermiers devenus entrepreneurs, des usines qui habillent le monde et d’un continent qui tisse sa propre légende. »

En somme, sous l’impulsion de cette collaboration, le coton devient bien plus qu’une fibre : il est le fil rouge d’une révolution industrielle made in Africa.

 

 

 

Bénin : L’Armée en marche pour ses héros tombés au front

Cotonou, 29 janvier 2025 – Le Bénin se souvient. Le Bénin se rassemble. Le Bénin rend hommage. En ce jour, l’armée béninoise, avec le soutien de la nation, a organisé une marche pédestre poignante en mémoire des soldats tombés au champ d’honneur lors de l’attaque du Point triple à Banikoara, le 8 janvier 2025. Un coup dur pour la nation, une blessure encore vive dans les cœurs.

Une marche, un cri du cœur

L’initiative, portée par le comité d’organisation de la classe 1994 1 et 2, a mobilisé les troupes. Les Forces de défense et de sécurité (FDS), vivant avec leurs familles, ont répondu à l’appel, démontrant leur solidarité et leur patriotisme. La population de Cotonou et des environs s’est également jointe à cette marche, témoignant de son soutien indéfectible à l’armée.

Le Palais des Congrès, point de ralliement

Le départ a été donné à 7h00, au Palais des Congrès. Un lieu symbolique, un point de ralliement pour une nation unie dans la douleur et la fierté. Le pas cadencé, le regard déterminé, les participants ont marché en silence, portant haut les couleurs du Bénin.

Plus qu’une marche, un élan de solidarité

Cette marche n’est pas un simple défilé. C’est un cri du cœur, un élan de solidarité envers ces hommes qui ont donné leur vie pour la patrie. C’est aussi un message fort adressé à ceux qui menacent la paix : le Bénin ne pliera pas, le Bénin ne reculera pas.

Un hommage en trois temps

L’hommage ne s’arrête pas là. Le comité d’organisation a prévu deux autres temps forts pour le vendredi 31 janvier. Une séance de don de sang, un geste fraternel pour perpétuer la vie, pour montrer que la solidarité n’est pas un vain mot. Une conférence publique, ensuite, pour aborder des thèmes essentiels : l’éducation sexuelle, la santé mentale et le bien-être physique des personnes âgées, la planification des activités génératrices de revenus à la retraite et la valorisation des femmes des FDS. Autant de sujets qui témoignent de la volonté de l’armée de se soucier du bien-être de ses membres et de leurs familles.

La lutte contre le cancer du sein en première ligne

Ils prévoient également une séance de consultation et de dépistage gratuits du cancer du sein. Une initiative louable qui souligne l’engagement de l’armée en faveur de la santé des femmes, en particulier celles qui servent sous les drapeaux.

Le Bénin est debout. Le Dahomey est uni. Le Bénin rend hommage à ses héros. Nous n’oublierons pas ces soldats qui sont tombés à Banikoara. Leur sacrifice restera gravé dans les mémoires, leur courage inspirera les générations futures. Le Bénin continue de se battre pour la paix, pour la sécurité.

En somme, cette journée d’hommage et de solidarité témoigne de l’unité du Bénin derrière son armée. Unité dans la douleur, mais aussi dans la fierté et la reconnaissance envers ceux qui se battent pour la sécurité du pays. L’armée béninoise, forte de ses valeurs et de son engagement, reste déterminée à défendre la nation et à assurer la sécurité de tous.

Bénin : l’heure de la sécurité des patients a sonné !

Cotonou, 29 janvier 2025 – Le Bénin prend son destin en main ! L’Autorité de Régulation du secteur de la Santé (ARS), en collaboration avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), lance une initiative audacieuse : un atelier de formation de formateurs nationaux spécialisés en sécurité des patients. Une action forte, un signal clair : la sécurité des patients est désormais une priorité absolue.

Des experts en mission pour des soins plus sûrs

Du 29 au 31 janvier 2025, Cotonou sera le théâtre de cette formation cruciale. Des experts de haut niveau, des professionnels de la santé engagés, se réuniront essentiellement pour les compétences pratiques indispensables en matière de sécurité des patients. L’objectif est clair : bâtir un écosystème sanitaire où la sécurité est établie comme norme, où chaque patient est protégé.

L’ARS en chef d’orchestre de la sécurité des patients

Le Dr Lucien DOSSOU-GBÉTÉ, président de l’ARS, a souligné avec force l’importance de cette formation. Il a rappelé que cette initiative s’inscrit dans une dynamique d’amélioration continue de la qualité des soins au Bénin. Pour l’ARS, la sécurité des patients n’est pas une option, c’est une exigence.

L’OMS, un partenaire engagé pour une Afrique en santé

Le Dr Kouamé Jean KONAN, représentant résident de l’OMS au Bénin, a salué l’engagement proactif de l’ARS. Il a souligné que le Bénin, malgré les défis, se positionne comme un leader en matière de sécurité des patients sur le continent africain. L’OMS, partenaire de choix, apporte son soutien indéfectible à cette initiative.

Un tournant décisif pour la sécurité des patients

Cette formation de formateurs marque un tournant décisif pour la sécurité des patients au Bénin. Elle témoigne d’une volonté politique forte, d’une prise de conscience collective. L’ambition est claire : instaurer un cadre de soins rigoureux, où chaque acteur du système de santé collabore pour assurer le bien-être des patients, notamment le risque de préjudices liés aux soins médicaux.

Le défi est de taille, mais l’espoir est permis.

Le défi est immense, mais les autorités ont posé les premières pierres. Ces trois jours de formation sont une étape cruciale vers un avenir dans lequel la sécurité des patients sera au cœur des préoccupations sanitaires nationales. Le Bénin met tout en œuvre pour réaliser ses objectifs : une Afrique qui accorde la priorité à la santé, où chaque patient bénéficie d’une prise en charge sécurisée.

Le Procès de la Conspiration : Dissection juridique d’une tentative de putsch au Bénin

CRIET sous les projecteurs : Oswald Homeky et Olivier Boko face à l’accusation de subornation et de complot contre l’autorité de l’État 

Cotonou, 29 janvier 2025 — La salle d’audience de la CRIET, temple béninois de la justice pénale spécialisée, a rouvert ses portes ce mardi pour un acte judiciaire d’une gravité exceptionnelle : le procès d’Oswald Homeky, ancien ministre des Sports, et d’Olivier Boko, homme d’affaires influent, accusés de « complot contre l’autorité de l’État », « association de malfaiteurs en lien avec un projet criminel » et « blanchiment de capitaux ».

En effet, au cœur des débats, une tentative présumée de renversement du président Patrice Talon, révélant un écheveau de manœuvres financières, de manipulations politiques et de trahisons au sein même de l’appareil sécuritaire.

Acte I : L’exposé des faits – Une machination aux allures de thriller politique

À 10h18 précises, le greffier a procédé à la lecture introductive des charges, détaillant une chronologie digne d’un scénario de conspiration. Par ailleurs, les faits reprochés s’articulent autour de deux axes majeurs :

  1. D’une part, la détention illicite de 1,5 milliard de FCFA (soit 2,3 millions d’euros) découverts dans un véhicule non immatriculé au domicile d’Oswald Homeky.
  2. D’autre part, l’organisation présumée d’un coup d’État prévu pour le 27 septembre 2024, inspiré du modèle nigérien ayant conduit à la chute de Mohamed Bazoum.

Le commissaire Nounagnon Coffi Victorin, chef de l’antenne sud de la brigade criminelle, a été le premier à déposer. Sous serment, il a relaté la saisie des fonds le 23 septembre 2024, suite à des « renseignements des services spéciaux ». En effet, les liasses, conditionnées en six sacs, auraient été « consignées à la Caisse des dépôts et consignations » après un décompte protocolaire.

Interrogé sur les déclarations contradictoires de Ganiou Sanoussi, chauffeur d’Homeky – qui aurait initialement désigné Olivier Boko comme livreur des fonds avant de se rétracter –, le commissaire a invoqué une « stratégie de défense évolutive », soulignant les lacunes probatoires.

Acte II : Le témoignage-choc du Colonel Tévoédjrè – Entre loyauté républicaine et manipulation  

À 10 h 57, le Colonel Djimon Dieudonné Tévoédjrè, commandant de la Garde républicaine, a pris place à la barre. Son récit, livré avec une rigueur militaire, a dévoilé un schéma de subornation méthodique :

– Mai à juillet 2024 : Homeky aurait progressivement tenté de le « retourner » contre le président Talon, usant de critiques acerbes (« le commandant le plus pauvre de la planète ») et de cadeaux en espèces (5 millions de FCFA).

– Juillet 2024 : proposition d’un compte bancaire alimenté par Olivier Boko (« le Grand frère ») via la NSIA Banque en Côte d’Ivoire, avec promesse de 105 millions de FCFA.

– Septembre 2024 : planification minutée du putsch, incluant la séquestration du chef de l’État dans son bureau et l’élimination symbolique du capitaine Migan, responsable direct de sa sécurité.

D’ailleurs, le Colonel a insisté sur sa stratégie de contre-espionnage : « J’ai simulé une adhésion au complot pour en déjouer les rouages. » « Envoyant le capitaine Migan en mission fictive au Rwanda, j’ai permis aux services de renseignement d’infiltrer le réseau. » Une défense fondée sur l’article 40 du Code pénal béninois, qui exonère les agents infiltrés agissant « dans l’intérêt légitime de l’État ».

Acte III : Les failles de l’accusation – Un dossier miné par les contradictions 

Si les charges semblent accablantes, l’audience a révélé des vulnérabilités juridiques :

Premièrement, absence de preuve matérielle directe liant Olivier Boko aux fonds saisis. Le chauffeur Sanoussi s’est rétracté, invalidant le seul témoignage à charge.

Deuxièmement, flou sur l’origine des 1,5 milliard de FCFA : Homeky a invoqué un projet d’investissement dans ses entreprises basées au Cameroun, sans qu’aucun document comptable ne corrobore ses dires.

Troisièmement, le déni de l’accusé face à l’implication dans OB 2026 (mouvement politique présumé), créant un angle mort dans la motivation du complot.

Le procureur spécial Mario Mètonou a tenté de consolider l’accusation en invoquant l’article 144 du Code pénal (« atteinte à la sûreté de l’État ») et l’article 532 sur le blanchiment, arguant que « la détention d’espèces non déclarées, couplée à des projets de déstabilisation, constitue ainsi une présomption de culpabilité ».

Épilogue : les enjeux d’un procès-symbole

Au-delà des individus, ce procès cristallise les défis de la justice transitionnelle au Bénin. La CRIET, créée pour juger les crimes économiques et terroristes, est ici testée dans sa capacité à traiter des crimes politiques complexes, mêlant élites financières et hauts gradés.

En quittant la barre, le Colonel Tévoédjrè a lancé un plaidoyer pour la démocratie : « Que les ambitions se règlent dans l’arène électorale, non par les armes. » Une déclaration qui résonne comme un avertissement à l’Afrique francophone, encore marquée par les récents coups d’État au Sahel.

L’audience de ce mercredi se concentrera sur l’audition d’Olivier Boko, dont la défense promet de démontrer « l’absence de lien juridique entre ses activités entrepreneuriales et un hypothétique complot ».

En somme, ce procès, s’il aboutit à une condamnation, pourrait marquer un précédent dans la lutte contre l’instabilité politique en Afrique de l’Ouest. À suivre.

DeepSeek : la révolution silencieuse qui bouleverse l’ordre technologique mondial

Un vent nouveau souffle sur l’univers de l’intelligence artificielle, et il vient de l’Est. DeepSeek, une startup chinoise d’apparence discrète, a littéralement pulvérisé les attentes en s’imposant comme un acteur incontournable de la technologie mondiale. Depuis sa sortie le 20 janvier, cette innovation fulgurante a redéfini les règles du jeu, séduisant non seulement les experts, mais aussi les investisseurs, tout en ébranlant les piliers de l’industrie technologique américaine.

L’ascension fulgurante de DeepSeek sur l’Apple Store, où elle trône au sommet des téléchargements, est bien plus qu’un simple succès commercial. C’est un manifeste technologique, une démonstration éclatante du génie chinois, qui montre que l’innovation n’a pas besoin de s’appuyer sur des montagnes de ressources pour briller. Construit à une fraction du coût des modèles concurrents comme ChatGPT, DeepSeek bouleverse les certitudes.

DeepSeek : La surprise d’une industrie mondiale

Ce qui distingue DeepSeek, c’est sa capacité à produire des résultats impressionnants tout en utilisant des ressources limitées. Là où des géants comme OpenAI investissent des sommes colossales dans des puces ultra-sophistiquées, DeepSeek s’est appuyé sur un mélange ingénieux de technologies de pointe et d’alternatives plus accessibles. Résultat : un modèle aussi performant que ses homologues américains dans des domaines aussi exigeants que les mathématiques ou le codage.

Wei Sun, analyste principal de l’IA chez Counterpoint Research, résume ainsi : « DeepSeek a prouvé que l’innovation de pointe n’est pas nécessairement une question de budget astronomique, mais d’intelligence stratégique. »

Cette approche révolutionnaire a d’ailleurs eu des répercussions spectaculaires sur les marchés financiers. Le géant Nvidia, maître incontesté de la fabrication de puces, a vu sa valeur boursière fondre de près de 600 milliards de dollars en une journée – un choc historique. Cette secousse a entraîné une chute globale des indices technologiques, marquant un tournant dans la compétition mondiale pour la suprématie technologique.

Un symbole de l’ambition chinoise

DeepSeek n’est pas seulement un outil technologique : il est devenu un symbole. Pour Pékin, il incarne l’aboutissement des efforts visant à passer d’une économie manufacturière classique à une puissance technologique de pointe. Sous l’impulsion de Xi Jinping, qui a fait de l’intelligence artificielle une priorité nationale, des entreprises comme DeepSeek témoignent de la transformation rapide d’un pays qui refuse de rester un suiveur.

Liang Wenfeng, le mystérieux fondateur de DeepSeek, est désormais au cœur de l’attention mondiale. Diplômé de l’Université du Zhejiang et expert en finance, il incarne cette nouvelle génération d’entrepreneurs chinois audacieux et visionnaires. Son parcours – de la direction d’un fonds spéculatif innovant à la création d’un modèle d’IA révolutionnaire – est à lui seul une ode au potentiel inexploité de la Chine.

« Si les États-Unis peuvent dominer l’intelligence artificielle, pourquoi pas la Chine ? », déclarait-il en 2019. Aujourd’hui, sa réponse prend la forme d’un triomphe éclatant.

Un succès teinté de controverse

Pourtant, cette révolution ne se fait pas sans controverse. Les préoccupations sur la censure et la confidentialité des données entourent DeepSeek. Le chatbot, bien qu’efficace, évite soigneusement les sujets politiquement sensibles, reflétant les contraintes imposées par Pékin. Ce positionnement soulève des questions sur la transparence et l’indépendance technologique dans un contexte de surveillance étatique renforcée.

De l’autre côté du Pacifique, le président américain Donald Trump a qualifié ce succès d’« alerte » pour l’industrie américaine. Il exhorte les entreprises à redoubler d’efforts pour conserver leur position dominante, affirmant que « la concurrence est essentielle pour rester au sommet ».

DeepSeek : Une révolution au-delà des frontières

DeepSeek ne bouleverse pas uniquement l’équilibre technologique entre l’Orient et l’Occident. Il remet aussi en question les paradigmes établis sur les coûts et les ressources nécessaires pour innover. Dans un monde dans lequel la domination technologique semblait réservée aux géants fortunés, cette start-up montre qu’un esprit d’ingéniosité peut suffire à réécrire les règles.

En somme, ce triomphe technologique marque-t-il l’entrée dans une nouvelle ère ? Celle où l’innovation dépasse les frontières économiques et politiques ? Une chose est sûre : DeepSeek n’est pas qu’une entreprise. C’est un signal. Une preuve éclatante que, dans la course au progrès, même les plus petits peuvent parfois atteindre les étoiles.

Natitingou : une salle numérique pour construire un meilleur avenir

Natitingou, 28 janvier 2025 – Une étincelle de savoir a jailli au CEG Yimporima de Natitingou. La Délégation de l’Union européenne, en partenariat avec l’UNICEF, a offert une salle numérique flambant neuve à cet établissement, un joyau technologique qui promet de transformer l’éducation des jeunes béninois. En effet, cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet « Jeunes pour la Paix au Nord Bénin », une œuvre de bienfaisance de deux ans financée par l’Union européenne et mise en œuvre avec brio par l’UNICEF.

L'Union Européenne et l'UNICEF Illuminent l'Éducation au Bénin : Une Salle Numérique comme un Phare d'Espoir à NatitingouUn projet phare pour une jeunesse rayonnante

Par ailleurs, ce projet ambitieux a pour objectif de donner aux jeunes les plus vulnérables du nord du Bénin les outils nécessaires pour construire un meilleur avenir. Il s’agit de leur offrir un accès privilégié à l’éducation et à la formation professionnelle, des clés indispensables pour s’épanouir et contribuer à l’édification d’une société pacifique. Imaginez : des jeunes, telles des graines semées dans un terreau fertile, qui reçoivent également la lumière du savoir pour grandir et s’épanouir.

L’éducation, un pilier de la paix

D’ailleurs, l’Union européenne, fidèle à ses valeurs, s’engage avec ferveur dans la promotion de la paix, un bien précieux qu’il faut cultiver sans relâche. Comme l’a souligné avec éloquence Monsieur Fabio Bellopède, Chargé de Programmes Formation Professionnelle, Éducation et Culture à l’Union européenne au Bénin, « La paix est un élément essentiel de la réalisation de tous les droits humains ». La paix, tel un fil d’or, repose sur les individus et les communautés, créant un tissu social solide et harmonieux.

Des réalisations concrètes pour un impact durable

Ce projet, tel un architecte du changement, a permis de réaliser des avancées significatives. 17 collèges et lycées ont été rénovés et équipés de salles numériques, des écrins de savoir où les jeunes pourront développer leurs compétences et élargir leurs horizons. En plus, près de 40 000 kits scolaires ont été distribués, une pluie de fournitures qui a ensemencé les esprits avides d’apprendre. Des milliers de jeunes ont retenu des formations en matière d’accès à l’emploi et de cohésion sociale, autant de ponts construits vers un avenir prometteur.

Un appel à la maîtrise du numérique

Monsieur Bellopède a lancé un appel vibrant : « L’enjeu est maintenant d’accompagner les élèves dans la familiarisation et la maîtrise de ces nouveaux outils. » Il a aussi souligné l’importance de permettre aux jeunes de s’approprier ces technologies, de les transformer en instruments de leur propre développement. Le numérique, tel un oiseau migrateur, ouvre les portes du monde, offrant une multitude de possibilités et de connaissances.

L’Union européenne et l’UNICEF, des partenaires engagés

En outre, L’Union européenne et l’UNICEF, tel un attelage solide et complémentaire, ont uni leurs forces pour mener à bien ce projet ambitieux. Leur collaboration, tel un phare dans la nuit, guide les jeunes vers un meilleur avenir. L’Union européenne, fidèle à son engagement envers la jeunesse africaine, continue ainsi de soutenir ces initiatives porteuses d’espoir.

Un élan d’optimisme pour l’avenir

En somme, la cérémonie de Natitingou est un symbole fort, une promesse d’un avenir dans lequel l’éducation est accessible à tous, où la paix règne en maître et où les jeunes sont les acteurs de leur propre destinée. Ce projet, tel un jardin luxuriant, offre aux jeunes béninois une terre fertile pour cultiver leurs rêves et les voir éclore en une réalité épanouissante.

Frère Hounvi : le procès accouché d’un nouveau renvoi

Porto-Novo, 28 janvier 2025 – Le couperet de la justice a de nouveau frappé. Le procès de Steve Amoussou, plus connu sous le pseudonyme de Frère Hounvi, est ouvert le lundi devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), pour se refermer à peine dix minutes plus tard. Un accouchement judiciaire dans la douleur, une tragédie en plusieurs actes qui se joue devant une salle d’audience où l’attente se fait de plus en plus pesante.

Dix minutes fatales : un dialogue de sourds judiciaires au procès  de Frère Hounvi 

13h40. Le rideau se lève sur cet énième épisode. Frère Hounvi, le visage fermé, est appelé à la barre. Le président s’engage dans la lecture de messages extraits de ses chroniques datant de janvier 2020. Des mots crus, des accusations portées contre l’armée béninoise, pointée du doigt lors des violences survenues à Savè. Le ton monte, la tension est palpable.

Me Julien Togbadja à la rescousse : un rempart contre l’acharnement ?

Mais l’étau se desserre. Me Julien Togbadja, l’un des avocats de la défense, bondit. « C’est une anomalie qu’il soit encore ici ! » « Steve Amoussou est illégalement ici ! »,s’écrie-t-il, tel un coup de tonnerre dans cette atmosphère électrique. L’avocat conteste la procédure, rappelant avec véhémence qu’un recours contestant la légalité de la poursuite est toujours pendant devant la Cour constitutionnelle. Un sursis est réclamé, le temps que la haute juridiction tranche.

Le mystère des parties civiles : un black-out préjudiciable

Me Togbadja ne s’arrête pas là. Il exige de connaître l’identité des parties civiles dans ce procès. « Qui est la partie civile ? » « Qui sont les parties civiles ? » « Nous voulons les voir ! », martèle-t-il, dénonçant un manque de transparence. Une ombre plane sur cette affaire, un manque d’éclaircissements qui hypothèque le bon déroulement du procès.

Le dossier judiciaire : une boîte noire obstacle à la défense

Dernier point de friction : le dossier judiciaire. « Vous avez commencé par lire des documents. » « Nous n’avons pas ces éléments »,s’indigne Me Togbadja. Il réclame la communication de ces pièces à la défense, dénonçant une inégalité criante. Un combat inégal, une parodie de justice ?

Le ministère public sur la défensive au procès  de Frère Hounvi 

Le premier substitut du procureur spécial près la CRIET prend la parole, mais le dialogue tourne court. Le ministère public affirme ne pas comprendre la demande de la défense! Un débat houleux s’engage, les esprits s’échauffent. Le procureur, visiblement agacé, rappelle aux avocats de la défense qu’ils connaissent la procédure et qu’ils doivent s’adresser au parquet spécial pour obtenir le dossier judiciaire. Un ping-pong verbal stérile.

Le verdict : un renvoi amer, un goût d’inachevé

La hache tombe. Le juge renvoie le dossier au lundi 10 mars 2025. Un nouveau renvoi, une pilule amère à avaler. Le procès de Frère Hounvi s’enlise, les questions restent en suspens, les zones d’ombre persistantes. La machine judiciaire, grippée, broie les espoirs de voir la vérité éclater. Une tragédie moderne où les protagonistes semblent prisonniers d’un scénario écrit d’avance.

 

Complot contre Talon : L’inquiétant témoignage de Louis Philippe Houndégnon

Porto-Novo, 28 janvier 2025 – Dans le crépuscule de la journée d’hier, l’ex-DGPN de la Police nationale du Bénin, Louis Philippe Houndégnon, s’est présenté devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET). Ce procès, qui a pris des airs de tragédie nationale, n’a pas manqué d’embraser les esprits. L’ancien patron des forces de l’ordre s’est livré à une déposition qui, tel un poison lentement distillé, a révélé des éléments troublants et des noms bien connus, ceux de personnalités influentes ayant un jour envisagé de renverser le pouvoir en place.

Un brouillard juridique et des objets incriminants

L’atmosphère de cette audience était lourde, comme celle d’un ciel d’orage prêt à éclater. Dès l’ouverture de l’audience, avant même que les débats ne s’engagent pleinement, un épais brouillard juridique recouvrait la salle. Le juge, scrutant les exceptions de nullité soulevées par la défense, a décidé de les joindre au fond de l’affaire, autorisant ainsi la continuation des débats.

L’accent était mis sur le statut de Louis Philippe Houndégnon après sa mise à la retraite forcée. Lui qui, pendant près de trois décennies, a dirigé les destinées de la police béninoise, se considérait désormais comme un « simple citoyen ». Pourtant, les paroles du procureur, dans leur force implacable, ne lui ont pas accordé cette légèreté.

Les faits sont têtus : un homme ayant eu un tel rôle, même retiré du service, ne saurait se fondre dans la masse sans attirer les regards. Sa mise à la retraite, loin d’être un simple acte administratif, fut vécue par lui comme une « radiation », une disqualification irrévocable. Mais cette vision n’a pas convaincu la Cour, qui rappelle que cette retraite ne constitue pas une sanction.

Des objets incriminants éveillent les soupçons sur Louis-Philippe Houndégnon.

L’audience s’est intensifiée avec la question des objets retrouvés lors de la perquisition de son domicile. Des munitions, des treillis militaires, des gilets pare-balles… Une mise en scène inquiétante d’un passé encore vivant. Houndégnon a expliqué que ces munitions étaient les restes de tests d’armement qu’il avait supervisés. Les treillis militaires, eux, étaient des souvenirs de formations internationales, argumenta-t-il. Mais, malgré ses explications, l’ombre du doute persistait. L’ombre du « potentiel coup d’État ».

Révélations de coup d’État : trois noms dévoilés

Oui, ce fut le point culminant de son audition. Un aveu presque prophétique : trois noms, trois figures de l’ombre qui auraient, selon lui, proposé un renversement du régime de Patrice Talon. Trois personnages qui, selon l’ex-DGPN, auraient approché un homme de culture, mais dont la moralité l’a empêché de suivre une voie aussi sombre. Ces propositions de coup d’État ont résonné dans l’audience comme un coup de tonnerre, frappant le cœur du système politique béninois.

Et même si Houndégnon se défendait, précisant qu’il n’avait jamais été impliqué dans une quelconque conspiration, le mal était fait. Il a dénoncé les intrigues, citant un député actuel et deux anciens officiers militaires. Ces révélations, sous forme de bruits de couloir et de soupçons, ont mis en lumière un tissu de complots qui, loin de rester enfoui, commence à sortir de l’ombre.

Louis-Philippe Houndégnon dénonce la dégradation de la police

Le dénouement de la soirée a vu Louis Philippe Houndégnon décrire la dégradation de la police nationale sous le régime actuel, notamment la réforme qu’il n’a pas jugée réussie, la mise à la retraite forcée qu’il considère comme une punition et la lutte contre le terrorisme qui, selon lui, n’a pas donné les résultats escomptés. Il s’est également défendu contre les accusations de harcèlement électronique, arguant de son incompétence numérique. Mais ces arguments n’ont pas suffi à écarter les doutes qui pèsent sur lui.

Ainsi, le procès se poursuit, tel un fleuve tumultueux dont la fin semble incertaine. Le verdict, suspendu à l’issue de cette deuxième audience, pourrait bien marquer le début d’une période de turbulences politiques plus larges. Le 24 février 2025 sera un jour décisif, mais d’ici là, les Béninois attendent, avec une angoisse palpable, le développement de cette affaire qui pourrait bien faire basculer leur avenir.

 

Affaire Steve Amoussou : un procès entre tensions judiciaires et enjeux sociopolitiques

Porto-Novo s’apprête une fois de plus à vibrer sous le poids d’un procès qui cristallise toutes les attentions : celui de Steve Amoussou, le présumé « Frère Hounvi », chroniqueur anonyme dont l’enlèvement spectaculaire à Lomé en août 2024 avait secoué l’opinion publique. Ce lundi, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) relance les débats dans une affaire aussi controversée que captivante.

Après des interruptions successives et une pluie de recours juridiques, ce procès, qui s’annonce comme un véritable duel judiciaire, reprend avec un parfum de défiance entre défense et ministère public. Les accusations portées contre Steve Amoussou, mêlant harcèlement électronique et incitation à la rébellion, tracent les contours d’une affaire aux implications bien au-delà des salles d’audience.

Procès Steve Amoussou : Une défense en croisade contre le système

Dès le début de l’affaire, les avocats de Steve Amoussou ont opté pour une stratégie de délégitimation des procédures, multipliant les recours pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « violation flagrante des droits fondamentaux » de leur client. L’arrestation de Steve Amoussou, perçue comme un kidnapping rocambolesque par une partie de l’opinion, a nourri un vif débat sur la légalité des méthodes employées.

Lors des précédentes audiences, la défense a mis en avant des exceptions de nullité et d’inconstitutionnalité, arguant que l’enlèvement de leur client, à des centaines de kilomètres du lieu de sa détention, relevait d’une entorse manifeste à l’État de droit. Ces contestations ont été rejetées par la Cour constitutionnelle, mais un nouveau pourvoi a été introduit, suspendant pour l’instant toute décision définitive de la haute juridiction.

En dépit de cette bataille procédurale, la CRIET a décidé de maintenir le cap. Pour le ministère public, les recours déposés ne sauraient justifier un blocage des audiences, un argument réitéré avec fermeté lors des dernières séances.

Un procès à forte charge symbolique

Au-delà des aspects strictement juridiques, l’affaire Amoussou agit comme un prisme révélateur des tensions politiques et sociales qui traversent le Bénin et la sous-région. Sous le pseudonyme de « Frère Hounvi », Steve Amoussou s’était illustré par ses chroniques acerbes, dénonçant la gouvernance et pointant les failles du système politique.

Pour ses partisans, il incarne la figure du lanceur d’alerte sacrifié sur l’autel d’une répression croissante contre les voix dissidentes. Ses détracteurs, eux, voient en lui un agitateur numérique, dont les propos enflammés auraient nourri des velléités de soulèvement.

Cette polarisation se reflète dans les débats autour de ce procès : d’un côté, une défense qui dénonce un acharnement orchestré pour faire taire une voix critique ; de l’autre, une justice qui affirme vouloir appliquer la loi sans faillir face à des actes jugés dangereux pour la stabilité nationale.

 

Un tournant dans l’équilibre entre justice et libertés

La décision de la CRIET de poursuivre les audiences malgré le sursis constitutionnel interroge sur la frontière délicate entre la primauté du droit et la gestion de situations jugées politiquement sensibles. Ce procès pourrait bien devenir une jurisprudence emblématique, mettant à l’épreuve l’indépendance et l’impartialité des institutions judiciaires béninoises.

À mesure que les débats avancent, la pression s’intensifie, non seulement pour les juges, mais aussi pour les avocats et le ministère public. Chaque argument, chaque décision résonne bien au-delà du prétoire, alimentant une opinion publique divisée, avide de transparence et d’équité.

Les enjeux d’une justice sous les projecteurs

Le procès de Steve Amoussou illustre la tension permanente entre la nécessité de maintenir l’ordre public et la préservation des libertés fondamentales, notamment la liberté d’expression dans un monde de plus en plus connecté. Les accusations de harcèlement électronique et d’incitation à la rébellion soulèvent des questions complexes sur la régulation des discours en ligne et les limites de la responsabilité individuelle dans l’espace numérique.

Alors que les audiences se poursuivent, le sort de Steve Amoussou reste suspendu à la capacité de la justice béninoise à allier rigueur et équité. Qu’il soit perçu comme un martyr de la liberté d’expression ou comme un provocateur irresponsable, une chose est sûre : ce procès ne laissera personne indifférent et marquera durablement le paysage judiciaire et sociopolitique de la région.

Porto-Novo est, aujourd’hui plus que jamais, le théâtre d’une confrontation dans laquelle se jouent bien plus que le sort d’un homme : les fondements mêmes de l’État de droit.