Walk of Fame : Angélique Kidjo entre dans la légende

Angélique Kidjo écrit l’histoire : première chanteuse africaine sur le Hollywood Walk of Fame

Cotonou, 4 juillet 2025 – C’est une page d’histoire que vient d’écrire Angélique Kidjo. La chanteuse béninoise, icône de la scène musicale mondiale, deviendra en 2026 la première artiste vocale africaine à recevoir une étoile sur le mythique Hollywood Walk of Fame. Cette reconnaissance planétaire dépasse le cadre artistique pour devenir un symbole de fierté nationale et continentale.

Une étoile pour une voix, un combat, une vision

Sélectionnée parmi 36 personnalités par la Chambre de commerce de Hollywood, Angélique Kidjo rejoint un cercle prestigieux où brillent déjà les noms de Lupita Nyong’o, Charlize Theron ou encore Basil Rathbone. Toutefois, elle est la première chanteuse africaine à y inscrire son nom – et avec elle, les rythmes du Bénin, les langues du continent, et les luttes qu’elle porte depuis plus de 30 ans.

Récompensée par cinq Grammy Awards et le Polar Music Prize en 2023, Kidjo n’est pas seulement une artiste. En effet, elle est aussi une militante infatigable pour l’éducation des filles, la restitution du patrimoine africain et la justice climatique. À travers sa fondation Batonga et son rôle d’ambassadrice de l’UNESCO, elle incarne une Afrique qui crée, qui s’élève et qui inspire.

Angélique Kidjo : Une reconnaissance saluée au sommet de l’État

Le président béninois Patrice Talon n’a pas tardé à réagir. Dans un message empreint d’émotion, il a salué « une distinction historique » et exprimé « la fierté et l’admiration du peuple béninois tout entier ». Pour le chef de l’État, cette étoile est le fruit d’un « talent remarquable et d’un travail acharné », mais aussi un exemple pour la jeunesse africaine.

Une étoile, un signal fort pour le continent

Au-delà de l’hommage personnel, cette distinction envoie un message fort : les artistes africains ne sont plus en marge de la reconnaissance mondiale – au contraire, ils en sont les moteurs. Par conséquent, pour les créateurs du continent, l’étoile d’Angélique Kidjo est une balise, une promesse, un appel à croire en la puissance de leurs voix.

La date de la cérémonie officielle à Los Angeles sera annoncée dans les mois à venir. Cependant, déjà, dans les rues de Cotonou comme sur les réseaux sociaux, une certitude s’impose : le Bénin a désormais son étoile sur Hollywood Boulevard.

Le Bénin au cœur de la défense de l’État de droit

Le Bénin, rempart démocratique face aux dérives autoritaires : un partenariat stratégique avec la Fondation Konrad Adenauer

Cotonou, 3 juillet 2025 — Alors que les dérives autoritaires s’intensifient à travers l’Afrique subsaharienne, le Bénin s’affirme comme un véritable rempart démocratique. C’est dans ce contexte que ce jeudi, une rencontre stratégique s’est tenue à la Cour constitutionnelle entre son président, le Professeur Cossi Dorothé Sossa, et Dr Stefanie Rothenberger, directrice du Programme État de droit en Afrique subsaharienne de la Fondation Konrad Adenauer. L’objectif était clair : renforcer l’ancrage institutionnel de l’État de droit.

Dialogue d’influence à la Cour constitutionnelle

Sous les ors de l’institution judiciaire, les échanges ont dépassé le protocole. En effet, en mission dans la sous-région, Dr Rothenberger a retenu Cotonou comme étape clé de sa tournée, saluant l’engagement béninois en faveur de la stabilité constitutionnelle. De fait, depuis Nairobi, elle pilote les efforts de la fondation allemande pour appuyer les juridictions africaines dans leur mission de justice indépendante et durable.

Le professeur Sossa, figure de proue de la rigueur institutionnelle, a rappelé que « seule une justice forte garantit la paix sociale ». Un message clair, d’autant plus pertinent dans un contexte continental où les transitions démocratiques sont mises à rude épreuve.

Vers un partenariat structurant entre la la Cour constitutionnelle et la Fondation Konrad Adenauer

Le programme présenté par la Fondation Konrad Adenauer se veut ambitieux : renforcer les compétences des juges constitutionnels, promouvoir la transparence et rapprocher la justice des citoyens. Au Bénin, cela pourrait ainsi se traduire par des formations ciblées, des échanges d’expertise et des actions de sensibilisation sur le rôle des institutions.

Pour Dr Rothenberger, « accompagner les États résolument engagés vers la bonne gouvernance, comme le Bénin, est un impératif ». Elle voit dans le pays un partenaire stratégique dans la redéfinition d’un modèle démocratique africain résilient.

Un signal fort dans un climat fragile

Alors même que les coups d’État se multiplient dans la région, le Bénin, avec sa tradition de transitions pacifiques et un système judiciaire respecté, fait figure d’exception. La Cour constitutionnelle, garante de la légalité républicaine, apparaît plus que jamais comme un pilier de l’équilibre des pouvoirs.

Les discussions ont également abordé l’intégration régionale des pratiques judiciaires, un enjeu de taille pour restaurer la confiance citoyenne dans les institutions. « Le Bénin peut inspirer », affirme Dr Rothenberger, confiante dans la capacité d’influence du modèle béninois.

Une trajectoire à consolider

L’audience marque un tournant dans les relations entre le Bénin et la Fondation Konrad Adenauer. Au-delà du soutien institutionnel, c’est avant tout une vision partagée d’un État de droit vivant, inclusif et ouvert qui se dessine. Pour les citoyens, cette dynamique répond à une exigence croissante : celle d’institutions fortes, impartiales et à l’écoute.

À Cotonou, ce 3 juillet, souffle un vent d’optimisme. L’union de volontés entre la Cour constitutionnelle et la fondation allemande augure d’une coopération porteuse. Le Bénin, en quête d’exemplarité, semble aussi résolu à tenir son rôle de phare démocratique sur le continent.

Angélique Kidjo, étoile béninoise sur le firmament d’Hollywood : une consécration mondiale

Angélique Kidjo au firmament : une étoile sur le Hollywood Walk of Fame pour la diva béninoise

Cotonou, 3 juillet 2025 –  De Los Angeles à Cotonou, la nouvelle a traversé l’Atlantique comme un chant triomphal : la chanteuse béninoise Angélique Kidjo, icône planétaire et ambassadrice de la culture africaine, gravera son nom sur le légendaire Hollywood Walk of Fame en 2026. Une distinction historique qui fait d’elle la première artiste béninoise et seulement la quatrième africaine à accéder à ce panthéon du divertissement mondial.

En effet, annoncée par le comité de sélection du prestigieux Walk of Fame le 2 juillet 2025 lors d’une conférence de presse à Ovation Hollywood, en Californie, cette distinction n’est pas seulement une récompense.  C’est avant tout une reconnaissance mondiale retentissante de son talent incandescent et de son héritage musical absolument unique qui transcende les frontières. De plus, elle symbolise l’âme vibrante de l’Afrique et élève fièrement les couleurs du Bénin sur la scène internationale.

 La légende béninoise Angélique Kidjo sera honorée d’une étoile sur le Hollywood Walk of Fame en 2026, consacrant son influence mondiale et son rôle pionnier dans la musique africaine contemporaine.Une artiste aux frontières abolies

Angélique Kidjo, souvent surnommée la « diva africaine », n’est pas seulement une chanteuse : elle est une force de la nature. Cinq fois lauréate des Grammy Awards, Angélique Kidjo a bâti une œuvre musicale cosmopolite, fusionnant les racines profondes du Bénin — rythmes yorubas, chants fon, percussions traditionnelles — avec le funk, le jazz, la pop et même la musique classique, témoignant ainsi de son génie créatif.

De Cotonou à New York, en passant par les scènes les plus prestigieuses du monde, Kidjo a su tisser un pont entre les cultures, faisant danser la planète. Sa voix, à la fois envoûtante et combattante, est devenue l’un des étendards les plus lumineux de l’Afrique contemporaine. En effet, bien plus qu’une chanteuse, elle est une passeuse de cultures et une militante infatigable pour l’éducation des filles, les droits humains et l’identité panafricaine.

« Angélique Kidjo est une icône mondiale dont l’influence dépasse la musique. Elle incarne également l’excellence et la diversité culturelle », a déclaré Peter Roth, ancien PDG de Warner Bros et membre du comité de sélection du Walk of Fame. Ce dernier a souligné que les 35 personnalités choisies pour la promotion 2026, dont Kidjo, ont « redéfini le monde du divertissement par leur talent et leur impact ». Pour la star béninoise, cette étoile est une reconnaissance de décennies d’innovation et d’engagement pour faire rayonner la culture africaine.

Le Walk of Fame : un panthéon du show-business

Le Hollywood Walk of Fame, créé en 1958 et classé monument historique en 1978, ce trottoir mythique de Los Angeles rend hommage aux figures majeures du show business à travers des étoiles gravées dans le granito rose ornée d’un contour en laiton, disposées entre Hollywood Boulevard et Vine Street. Seules les personnalités ayant marqué leur domaine — musique, cinéma, télévision, radio ou théâtre — peuvent y prétendre. Ainsi, pour Kidjo, c’est l’emblème d’une platine tourne-disque, symbole de l’industrie musicale, qui immortalisera son nom.

Par ailleurs, recevoir une étoile sur le Walk of Fame est un honneur rare, marqué par une cérémonie d’intronisation où l’artiste dévoile sa dalle devant une foule de fans et de médias. Cependant, cette distinction a un coût : 30 000 dollars, souvent financés par des studios ou des clubs de fans, qui sont versés au Hollywood Historic Trust pour l’entretien du boulevard.

Pour Angélique Kidjo, la cérémonie officielle, attendue en fanfare d’ici 2026 avec la remise traditionnelle de l’étoile dédicacée, promet d’être une célébration mondiale, réunissant admirateurs du Bénin, d’Afrique et d’ailleurs.

 La légende béninoise Angélique Kidjo sera honorée d’une étoile sur le Hollywood Walk of Fame en 2026, consacrant son influence mondiale et son rôle pionnier dans la musique africaine contemporaine.le Hollywood Walk of Fame :Un rayonnement béninois à l’échelle mondiale

Pour le Bénin, cette reconnaissance dépasse les sphères de l’art : elle consacre une trajectoire artistique éblouissante, mais aussi une fierté nationale. Kidjo rejoint les figures mythiques du Walk of Fame comme Ella Fitzgerald, Aretha Franklin ou Miriam Makeba. Ainsi, elle incarne une Afrique créative, puissante, qui impose ses talents au centre de la scène mondiale. Chaque note qu’elle chante est un cri de ralliement pour un monde plus uni, et cette étoile sur le Walk of Fame vient couronner une carrière dédiée à l’excellence et à l’humanité.

le Hollywood Walk of Fame en 2026Un moment de fierté pour le Bénin

Au Bénin, l’annonce de cette distinction a provoqué une explosion de joie et de fierté. Partout, les réseaux sociaux célèbrent « Mama Angélique », perçue comme un trésor national et un symbole du potentiel béninois. Les autorités et artistes locaux saluent unanimement cette reconnaissance qui rayonne sur tout le pays.

L’intronisation de Kidjo, attendue d’ici cinq ans, transcendera une simple cérémonie : ce sera un moment de communion mondiale, plaçant le Bénin sous les projecteurs d’Hollywood. En attendant, Sur les traces des légendes, Angélique Kidjo inscrit le Bénin dans l’histoire du glamour international — sans jamais renier ses racines. Une étoile au sol, pour une voix qui tutoie les cieux.

Le port de Cotonou, poumon vital de la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest

Sécurité alimentaire en Afrique : le Bénin s’impose comme un pilier logistique incontournable avec le port de Cotonou

Cotonou, 3 juillet 2025 – Cotonou, moteur discret de la résilience alimentaire régionale, se distingue parmi les cinq infrastructures portuaires les plus stratégiques du continent selon un récent rapport de la Banque mondiale. Dans un contexte d’insécurité alimentaire croissante en Afrique, cette reconnaissance souligne le rôle central du Bénin dans l’approvisionnement de millions de personnes.

La sécurité alimentaire en Afrique ne se joue pas seulement dans les champs ni sur les marchés locaux. Elle se dessine aussi sur les quais, là où transitent les flux massifs de céréales, de denrées périssables et de produits de première nécessité. C’est dans cette logique que la Banque mondiale met en lumière cinq ports cruciaux structurant les chaînes d’approvisionnement du continent – dont le port de Cotonou, véritable poumon logistique de l’Afrique de l’Ouest.

le port de Cotonou: une plateforme régionale au service de l’Afrique de l’intérieur

Avec une capacité annuelle de manutention céréalière de 2 millions de tonnes et environ 10,5 milliards de kilocalories de denrées traitées par an, le port de Cotonou ne se contente pas de nourrir le Bénin. Il joue un rôle essentiel pour ses voisins enclavés : Niger, Burkina Faso, Mali. Grâce à sa spécialisation dans le vrac et l’ensachage, il assure l’entrée de produits stratégiques — riz, poisson congelé, volaille — et soutient l’exportation des richesses agricoles béninoises, notamment le coton, la noix de cajou et les oléagineuses qui font rayonner l’économie nationale sur les marchés mondiaux.

Avec une connectivité terrestre bien rodée, Cotonou dessert les pays de l’hinterland, acheminant des céréales et autres produits essentiels vers des populations éloignées des côtes. Cette capacité à relier les marchés côtiers aux régions enclavées fait du port un pivot stratégique, non seulement pour le Bénin, mais pour toute la sous-région. « Cotonou est le cœur battant de l’approvisionnement alimentaire en Afrique de l’Ouest », souligne un expert de la Banque mondiale, saluant l’efficacité de ses infrastructures.

À l’heure où la logistique devient une clé géopolitique, Cotonou tire son épingle du jeu avec des infrastructures modernisées et une connectivité terrestre performante, incarnant un modèle de coopération régionale.

 Une architecture logistique continentale sous pression

Aux côtés de Cotonou, d’autres ports renforcent cette trame vitale . En fait , le rapport de la Banque mondiale dresse un panorama des cinq ports qui façonnent la sécurité alimentaire en Afrique. Port-Soudan, avec ses 11,9 milliards de Kcal et ses 500 000 tonnes de capacité de stockage, domine en desservant des pays comme le Tchad et le Soudan du Sud via des corridors routiers stratégiques. Mombasa, au Kenya, traite 11,7 milliards de Kcal et soutient l’Ouganda, le Rwanda et la RDC grâce à ses silos de 245 000 tonnes. Djibouti, avec une capacité de 8 500 tonnes de céréales par jour, est vital pour l’Éthiopie, tandis qu’Abidjan, avec 9,2 milliards de Kcal, alimente la Côte d’Ivoire et ses voisins grâce à un terminal céréalier de 300 000 tonnes.

Mais Cotonou se distingue par sa polyvalence et son impact régional. Ses installations modernes, combinées à une expertise en gestion des flux de vrac, permettent de répondre aux besoins alimentaires croissants tout en soutenant l’exportation des produits phares du Bénin. Le port est un trait d’union entre les champs béninois et les marchés internationaux, renforçant la place du pays dans l’économie agricole mondiale.

Dans un contexte de sécurité alimentaire fragile, le port de Cotonou s’impose comme un hub logistique stratégique en Afrique de l’Ouest, facilitant l’approvisionnement de plusieurs pays enclavés et valorisant les exportations agricoles du Bénin.Le Bénin, un modèle de dynamisme économique avec son port 

Au-delà de ses prouesses logistiques, le port de Cotonou incarne l’ambition du Bénin de se positionner comme un acteur clé du commerce régional. En soutenant l’exportation de cultures à haute valeur comme la noix de cajou et le coton, il contribue à la création d’emplois et à la prospérité des agriculteurs locaux. Simultanément, il garantit l’approvisionnement en denrées essentielles pour des millions de personnes, renforçant la sécurité alimentaire dans une région vulnérable aux chocs climatiques et économiques.

Le port bénéficie également d’investissements continus pour moderniser ses infrastructures, avec des systèmes d’ensachage performants et des capacités de stockage optimisées. Ces améliorations permettent de réduire les pertes post-récolte et d’assurer une distribution rapide et efficace, même dans les zones les plus reculées. « Le port de Cotonou est un modèle de résilience et d’innovation », note le rapport, soulignant son rôle dans la stabilisation des prix alimentaires dans la région.

Nourrir l’Afrique : au-delà des récoltes, la bataille des ports

Si Cotonou brille dans ce classement, le rapport de la Banque mondiale rappelle que la sécurité alimentaire reste un défi collectif. Les ports, aussi performants soient-ils, doivent être soutenus par des politiques agricoles robustes, des investissements dans les infrastructures routières et une coopération régionale renforcée. Pour le Bénin, cela signifie continuer à investir dans la modernisation du port tout en renforçant les partenariats avec ses voisins.

En somme, La sécurité alimentaire du continent ne peut reposer uniquement sur l’amélioration des rendements agricoles. Elle exige une architecture logistique robuste, durable et inclusive. En cela, le Bénin, à travers Cotonou, démontre que les petits États peuvent jouer de grands rôles dans les équilibres régionaux — à condition de miser sur des politiques portuaires visionnaires.

 

À Cotonou, le Sofitel vibre au rythme de Swedd+

 Cotonou accueille SWEDD+ : quand l’Afrique de l’Ouest repense l’autonomisation des femmes à l’échelle régionale

Cotonou, 2 juillet 2025, le Sofitel Hôtel, cadre raffiné habituellement dédié aux échanges feutrés, est aujourd’hui le théâtre d’un événement majeur. En effet, la huitième session du Comité régional de pilotage du Projet pour l’autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel (SWEDD+) y réunit, pendant trois jours, les décideurs de l’avenir féminin du continent.

SWEDD+ : Une décennie de progrès pour les femmes, une vision pour l’avenir 

Dix ans après son lancement, le SWEDD passe le relais à SWEDD+, une version réaffirmée et élargie du projet soutenu par l’UNFPA et la Banque mondiale. par ailleurs, Son objectif est de mutualiser les acquis, identifier les leviers de transformation et bâtir une vision commune autour des enjeux de genre en Afrique subsaharienne.

Pour Comlan Eugène Adjovi, Coordonnateur national, cette session se veut un « creuset stratégique » : il s’agit d’évaluer les avancées de 2024, de croiser les expériences et de nourrir de nouvelles synergies entre les pays membres. Le Sénégal, le Togo et la Gambie, fraîchement intégrés au projet, enrichissent désormais cette dynamique régionale.

La 8ᵉ session du Comité de Pilotage SWEDD+ à Cotonou réunit des experts africains pour faire le bilan et tracer l'avenir de l'autonomisation SWEDD : Des millions de vies transformées, l’UNFPA fait le point 

Richmond Tiemoko, Représentant résident de l’UNFPA, rappelle avec justesse l’impact des dix dernières années : grâce au projet, 1,1 million de jeunes filles retournées sur les bancs de l’école, 650 000 formées dans des espaces sûrs et plus de 250 000 engagées sur le chemin de l’autonomie économique. Des chiffres qui traduisent un basculement réel, rendu possible par une volonté politique et communautaire renouvelée.

Une « révolution silencieuse » pour un avenir audacieux 

La ministre béninoise des Affaires sociales et de la Microfinance, Véronique Tognifodé, a officialisé l’ouverture des travaux en insistant sur les avancées structurelles induites par le projet : on note aussi la revalorisation du métier de sage-femme, lutte contre les pratiques néfastes, et inclusion économique renforcée. Elle exhorte les délégations à faire de cette session « un laboratoire d’excellence technique » en amont de la réunion ministérielle prévue le 4 juillet.

Dans les allées du Sofitel, les échanges sont déjà nourris. Le Mali partage ses bonnes pratiques, le Niger présente ses innovations et le Burkina Faso inspire le Sénégal. De ce fait, SWEDD+ est déjà plus qu’un programme : c’est un pacte collectif pour une Afrique qui place enfin ses filles et ses femmes au centre de son avenir.

Ainsi, chaque échange est une étincelle, chaque idée un pas vers une Afrique où les femmes et les filles ne sont plus des ombres en marge, mais des actrices centrales du développement. À Cotonou, pendant ces trois jours, l’avenir de SWEDD+ s’écrit avec audace, dans un élan où l’ambition n’a d’égale que la détermination. Restez connectés pour découvrir les résolutions audacieuses qui sortiront de ce sommet crucial !

Marseille 2025 : Le Bénin, étoile montante du théâtre francophone, illumine la scène mondiale

Sous le soleil ardent de Marseille, du 1er au 7 juin 2025, le Bénin a fait une entrée fracassante dans le cénacle de la Commission Internationale du Théâtre Francophone (CITF). En effet, à l’occasion de l’Assemblée Générale de cette institution prestigieuse, le pays, porté par l’élan visionnaire de son gouvernement, a affirmé sa place de membre associé avec une audace qui transcende les planches. Représenté par William Codjo, Directeur Général de l’Agence de Développement des Arts et de la Culture (ADAC), et Carlos Adékambi Zinsou, comédien-conteur et metteur en scène désigné comme Expert artistique, le Bénin a planté son drapeau dans le paysage théâtral francophone, prêt à écrire une nouvelle page de son histoire culturelle.

Le Bénin fait une entrée remarquée à la Commission Internationale du Théâtre Francophone à Marseille, affirmant sa place sur la scène culturelle mondiale grâce à une participation active et des projets théâtraux innovants.Marseille : Une adhésion, un tremplin

Depuis son admission en 2024 comme membre associé de la CITF, le Bénin ne se contente pas de siéger : il rayonne. Cette reconnaissance, fruit d’une volonté politique affirmée, ouvre au pays un accès privilégié aux décisions stratégiques de l’organisation, mais surtout une scène où ses talents peuvent s’épanouir. À Marseille, entouré des délégations de la Belgique, du Canada, de la France et du Luxembourg, le Bénin n’a pas joué les seconds rôles. William Codjo et Carlos Adékambi Zinsou ont porté haut les couleurs d’une nation dont le théâtre, vibrant d’histoires et de traditions, s’impose comme une force vive de la francophonie.

La présence béninoise s’est traduite par des avancées concrètes. Les projecteurs se sont braqués sur des projets théâtraux béninois, sélectionnés pour bénéficier du financement de la CITF, une première victoire qui témoigne de la puissance créative du pays. « Ces projets ne sont pas seulement des spectacles, mais des ponts entre cultures, des cris d’humanité lancés depuis nos terres », a déclaré William Codjo, dont les mots résonnent comme une ode à la créativité béninoise.

La Pépinière CITF : un creuset d’imaginaires

Du 25 mai au 7 juin, Marseille a vibré au rythme des « Rencontres à l’échelle » et de la résidence de recherche « Pépinière CITF », où le Bénin a brillé par son audace. Cybelline De Souza, comédienne et metteure en scène, et Ornella Fagnon, soutenues par l’ADAC et la CITF, ont plongé dans ce laboratoire d’idées, où les disciplines se croisent et les imaginaires s’entrelacent. Mariame Darra, comédienne et metteure en scène, y a également participé comme auditrice libre, absorbant les courants d’une création sans frontières. Ce programme, conçu pour tisser des collaborations internationales durables, a vu les artistes béninoises fusionner leurs voix avec celles d’autres francophones, donnant naissance à des projets où la diversité devient une force.

La Pépinière CITF n’est pas un simple atelier : c’est un creuset où les récits du Bénin, nourris par ses traditions orales et son dynamisme contemporain, rencontrent les esthétiques du monde. « Nous ne jouons pas seulement pour raconter, mais pour connecter, pour bâtir des ponts entre les peuples », confie Cybelline De Souza, dont les performances ont captivé l’assemblée marseillaise.

Le Bénin fait une entrée remarquée à la Commission Internationale du Théâtre Francophone à Marseille, affirmant sa place sur la scène culturelle mondiale grâce à une participation active et des projets théâtraux innovants.Le Bénin, nouvelle étoile de la francophonie

Cette première participation à l’Assemblée Générale de la CITF marque un tournant. En s’asseyant à la table des nations francophones, le Bénin ne se contente pas d’observer : il agit, propose, inspire. Les projets financés par la CITF, encore en gestation, promettent aussi de porter la voix béninoise sur les scènes internationales, des théâtres de Cotonou aux festivals d’Avignon. Cette consécration, fruit du travail de l’ADAC et de l’engagement des artistes comme Carlos Adékambi Zinsou, positionne le Bénin comme un acteur incontournable du théâtre francophone.

À Marseille, le Bénin a clos sa participation sur une note éclatante, prouvant que sa jeune adhésion à la CITF n’est pas un simple strapontin, mais une tribune. Alors que les rideaux se ferment sur cette assemblée, une certitude demeure : le théâtre béninois, vibrant d’âme et d’ambition, est prêt à conquérir le monde, une histoire à la fois.

Zaria, l’aube d’un rempart contre la tuberculose : une mission de l’OMS fait naître l’espoir

Dans la chaleur vibrante de Zaria, au cœur du Nigeria, une mission d’une portée historique s’est achevée le 1er juillet 2025. Pendant quatre jours, une équipe conjointe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et des laboratoires supranationaux de référence (SRL) du Bénin et de l’Ouganda a scruté, avec une précision de chirurgiens, le laboratoire national de référence pour la tuberculose de Zaria. En effet, leur objectif  est d’évaluer son potentiel pour rejoindre l’élite mondiale : le réseau des Centres d’excellence (SRLN-CE) de l’OMS. Ce n’est pas une simple inspection technique, mais un pas audacieux vers l’éradication d’un fléau qui, depuis trop longtemps, vole le souffle de millions d’Africains.

Une équipe conjointe de l'OMS et des laboratoires de référence a évalué le laboratoire national de la tuberculose à Zaria, au Nigeria, pour son inclusion potentielle dans le réseau mondial des Centres d'excellence afin de renforcer la lutte contre la tuberculose en Afrique.Une mission au cœur du combat

Sous le ciel du Kaduna, où la science rencontre l’espoir, cette délégation internationale a passé au crible les équipements, les protocoles et l’expertise du laboratoire de Zaria. Chaque centrifugeuse, chaque microscope, chaque goutte de sueur des techniciens a été examiné avec une rigueur implacable. Car l’enjeu est colossal : faire de ce centre un phare dans la lutte contre la tuberculose, une maladie qui, en 2024, a encore fauché 2,5 millions de vies sur le continent, dont 400 000 au Nigeria seul. « Une fois désigné, Zaria deviendra un pilier du réseau national et continental, un moteur pour enrayer la tuberculose en Afrique », a déclaré le Dr Jean de Dieu Iragena, point focal pour les laboratoires au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, sa voix teintée d’une détermination presque palpable.

Une équipe conjointe de l'OMS et des laboratoires de référence a évalué le laboratoire national de la tuberculose à Zaria, au Nigeria, pour son inclusion potentielle dans le réseau mondial des Centres d'excellence afin de renforcer la lutte contre la tuberculose en Afrique.Un centre d’excellence pour un continent en lutte

La tuberculose, ce spectre insidieux, prospère dans l’ombre des systèmes de santé fragiles, des diagnostics tardifs et des traitements inaccessibles. Le laboratoire de Zaria, s’il est couronné Centre d’excellence, ne sera pas qu’un lieu de tests et d’analyses. Il deviendra aussi une forteresse, un hub où se conjuguent innovation, formation et coordination pour renforcer les laboratoires nigérians et au-delà. De la détection précoce des souches résistantes aux antibiotiques à la formation des techniciens, en passant par la recherche de pointe, Zaria pourrait redessiner la carte de la lutte antituberculeuse en Afrique.

 

L’équipe conjointe, mêlant l’expertise béninoise et ougandaise, a salué les avancées du laboratoire, tout en pointant les défis à relever pour atteindre les standards draconiens de l’OMS. « Ce n’est pas seulement une question de machines, mais de vies sauvées », a insisté un membre de la délégation, tandis que les techniciens de Zaria, dans leurs blouses blanches, incarnaient l’espoir d’un Nigeria prêt à défier la maladie.

Une lueur dans l’ombre à Zaria

Cette mission s’inscrit dans la stratégie audacieuse de l’OMS-Afrique pour éradiquer les maladies évitables d’ici 2030. Alors que le Nigeria porte le fardeau d’être l’un des pays les plus touchés par la tuberculose, l’éventuelle désignation de Zaria comme Centre d’excellence est plus qu’un symbole : c’est une promesse. Une promesse que les toux qui déchirent les nuits, les fièvres qui consument les corps, et les familles brisées par la maladie ne seront plus une fatalité.

À Zaria, ces quatre jours d’évaluation ont planté une graine d’espoir, mais le chemin reste long. La tuberculose, vieille ennemie de l’humanité, ne se rendra pas sans combat. Pourtant, sous les cieux du Nigeria, une lueur s’allume : celle d’un continent qui, laboratoire après laboratoire, se dresse pour reprendre son souffle. Zaria, bientôt, pourrait devenir le cœur battant de cette reconquête.

Bénin : Un nouveau-né trouvé dans une fosse

Un cri dans la fosse : drame et désespoir à Zè, où un nouveau-né défie la mort

Zè, 1ᵉʳ juillet 2025 – Dans la paisible commune de Zè, nichée au cœur du Bénin, un hurlement a déchiré le silence des latrines d’Adohounsa, dans l’arrondissement de Dodji-Bata. Le 24 juin 2025 dernier , un nouveau-né, une fillette à peine venue au monde, a été retrouvé vivant, gémissant à dix mètres de profondeur dans une fosse septique, abandonné par sa mère, une jeune apprentie couturière. Ce fait, digne d’une tragédie antique, a secoué le Bénin, révélant un entrelacs de désespoir, de violence et de secrets inavouables. Derrière ce miracle de survie se cache une histoire de rapports imposés, de honte et de justice en marche.

Un nouveau-né : un sauvetage aux allures de miracle

Ce mardi matin là, à Adohounsa, ce sont les pleurs d’un bébé, étouffés, mais tenaces, qui ont alerté des enfants venus utiliser les toilettes familiales. Stupéfaits, ils ont appelé leurs parents, qui ont à leur tour rameuté le voisinage. Dans une mobilisation aussi spontanée qu’héroïque, la communauté a brisé le béton de la fosse pour atteindre l’enfant, une fillette miraculeusement vivante malgré sa chute dans les ténèbres fétides. Les secours l’ont repêchée à dix mètres de profondeur, puis l’ont transportée d’urgence à l’hôpital de la Croix de Zinvié, où les médecins ont stabilisé son état, désormais jugé hors de danger malgré sa fragilité. « Un miracle », murmurent les habitants, encore sous le choc de cette découverte.

Mais ce sauvetage, digne d’un récit biblique, a vite cédé la place à l’horreur des révélations. La police républicaine, alertée dans l’heure, a ouvert une enquête pour identifier l’auteur de cet acte. Grâce à la collaboration des riverains, les investigations ont rapidement désigné une suspecte : une jeune apprentie couturière, employée dans un atelier local. Arrêtée et interrogée, elle a livré une confession glaçante, jetant une lumière crue sur les circonstances de ce drame.

Une confession dans l’ombre de la peur

La jeune femme, une adolescente, a avoué avoir jeté son nouveau-né dans la fosse après un accouchement clandestin. Submergée par la honte et la panique, elle a agi seule, incapable d’assumer une grossesse qu’elle n’avait pas choisie. Selon ses déclarations, cette grossesse est le fruit de rapports sexuels imposés par le mari de sa patronne, un homme dont l’identité reste protégée pour les besoins de l’enquête. Ces abus auraient eu lieu à plusieurs reprises, toujours le samedi, jour où l’atelier, déserté par les autres apprenties, devenait un piège pour la jeune fille.

Face aux accusations, le mari, un commerçant local, admet avoir eu des relations sexuelles avec l’apprentie, mais affirme qu’elles étaient consenties et limitées à deux occasions. La jeune femme, en revanche, dénonce une coercition répétée. La police de Zè les a placés en garde à vue, où ils attendent leur présentation au procureur de la République. L’enquête, encore à ses débuts, cherche à clarifier la nature exacte de ces relations et à déterminer les responsabilités de chacun dans ce drame.

Un drame aux racines profondes

Ce évènement , loin de constituer un simple incident isolé, révèle les maux endémiques qui rongent les sociétés rurales béninoises. L’apprentie, comme tant d’autres jeunes filles, se trouvait dans une position de vulnérabilité : elle travaillait dans un atelier, loin de sa famille, sous l’autorité d’une patronne et de son mari. Les abus de pouvoir, souvent passés sous silence dans des communautés où la peur du scandale musèle la parole des victimes, représentent un fléau bien connu. Selon un rapport d’Amnesty International de 2024, les violences sexuelles au Bénin touchent particulièrement les jeunes filles en situation de précarité, comme les apprenties ou les domestiques, souvent sans recours face à leurs agresseurs.

L’acte désespéré de l’apprentie, qui a choisi d’abandonner son enfant dans une fosse, reflète une détresse abyssale. « Elle a agi sous le poids de la honte et de l’isolement », explique une travailleuse sociale de Zè.Dans un pays où la loi interdit l’avortement, sauf en cas de danger pour la mère ou de viol, et où l’accès à l’éducation sexuelle demeure restreint, les grossesses non désirées conduisent souvent à des actes désespérés.L’histoire de cette jeune fille, piégée par la violence et la solitude, résonne comme un cri d’alarme.

Une communauté face à ses démons

À Adohounsa, l’émotion est à son comble. Les habitants, fiers d’avoir sauvé une vie, font désormais face à la douleur des révélations. La patronne de l’atelier, dont le mari est impliqué, garde le silence pour l’instant. Toutefois, des rumeurs laissent entendre qu’elle envisage de porter plainte pour diffamation, ce qui complique davantage l’affaire. Sur les réseaux sociaux, les Béninois expriment un mélange de compassion pour l’enfant et de colère envers les adultes impliqués. « Comment un homme peut-il abuser d’une adolescente et prétendre au consentement ? » s’indigne un internaute, tandis qu’un autre appelle à « protéger les jeunes filles des prédateurs dans les ateliers ».

La justice, dorénavant saisie, devra trancher. Le mari risque des poursuites pour viol ou abus sexuel sur mineure, des chefs d’accusation passibles de lourdes peines selon le Code pénal béninois. Quant à l’apprentie, le tribunal pourrait la poursuivre pour tentative d’infanticide, bien que son statut de victime potentielle puisse influencer sa clémence. On attend une audience dans les prochaines semaines, probablement à la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), connue pour sa sévérité.

Un appel à l’éveil

Ce drame, aussi sordide qu’il soit, est un miroir tendu au Bénin. Il interroge la protection des jeunes filles dans les espaces de travail informels, l’accès à la justice pour les victimes de violences sexuelles et la nécessité d’une éducation qui brise les tabous. La fillette, sauvée des entrailles de la terre, incarne une lueur d’espoir dans ce tableau sombre. Sa survie, un défi à la mort, appelle à une prise de conscience collective. À Zè, on murmure déjà son surnom : « l’enfant miracle ». Mais pour que ce miracle ne soit pas vain, le Bénin devra écouter les pleurs étouffés de celles qui, comme son adolescente de mère, n’ont d’autre refuge que le silence.

Bénin-Politique : Ex-ministre Samou poursuit son successeur Akponna

Cotonou, 1ᵉʳ juillet 2025 – Dans la fournaise politique béninoise, un nouvel orage éclate aussi brûlant que le soleil de Parakou. Samou Seïdou Adambi, ancien Ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, a dégainé l’arme judiciaire contre son successeur, Paulin Akponna, limogé comme une étoile filante après seulement six mois au gouvernement. Une plainte pour diffamation, déposée suite à des propos incendiaires tenus le 21 juin à Titirou, promet une audience explosive le 16 juillet 2025 au tribunal d’Abomey-Calavi. Les mots d’Akponna – « siphonneurs du budget national », « délinquant de la République », « politicien véreux » – ont frappé comme des éclairs, mettant à nu les rivalités internes du Bloc Républicain et secouant l’édifice politique de Patrice Talon à l’approche de la présidentielle de 2026.

Une sortie à haut voltage

Le 21 juin 2025, lors d’un meeting politique dans les quartiers poussiéreux de Titirou, Okedama et Korobororou à Parakou, Paulin Akponna, alors Ministre en exercice, a lâché une bombe verbale. Face à une foule médusée, il a dénoncé une gestion calamiteuse de son ministère sous l’ère de son prédécesseur, pointant du doigt des « siphonneurs du budget national » responsables, selon lui, de la pénurie d’eau et d’électricité dans la cité des Kobourou. « Ce que ces délinquants de la République ont caché au président Patrice Talon est désormais connu », a-t-il tonné, promettant que les coupables répondraient de leurs actes. Sans nommer explicitement Samou Seïdou Adambi, ses mots ont visé juste, perçant le cœur de l’ancien ministre et député influent du Bloc Républicain.

La foule a applaudi, mais l’écho de ces accusations a rapidement enflammé les réseaux sociaux et les cercles politiques. Des vidéos et audios du discours, relayés sur WhatsApp et TikTok, ont transformé Parakou en épicentre d’une controverse nationale. Pour beaucoup, Akponna, expert-comptable promu Ministre en janvier 2025, cherchait à marquer des points dans une ville où Adambi, ancien maire et figure locale, reste une icône. Mais son audace s’est retournée contre lui : le 26 juin, un décret présidentiel le démettait de ses fonctions, remplacé par José Tonato, dans un « réaménagement technique » validé par l’Assemblée nationale. Vingt-quatre heures plus tard, une citation directe lui était notifiée par huissier, l’appelant à répondre de ses propos devant la justice.

Samou Seïdou Adambi : Une plainte comme un coup de tonnerre

Samou Seïdou Adambi, piqué au vif, n’a pas tardé à riposter. Dans sa plainte déposée auprès du tribunal de première instance d’Abomey-Calavi, il accuse Akponna d’avoir proféré des « allégations grossières et mensongères » destinées à salir son honneur. Les termes « siphonneurs du budget national », « délinquant de la République » et « politicien véreux » sont, selon lui, des coups bas, dépourvus de preuves et visant à le discréditer dans sa ville natale. Adambi, qui a occupé le ministère de l’Énergie de 2017 à janvier 2025, exige réparation : une condamnation pour diffamation, une compensation financière pour le préjudice moral et une publication de la décision judiciaire dans les mêmes médias ayant amplifié les accusations.

Le plaignant ne s’arrête pas là. Il demande une astreinte de 100 000 FCFA par jour en cas de non-respect de la publication du verdict, un signal clair de sa détermination à laver son nom. Pour Adambi, ces accusations ne sont pas seulement une attaque personnelle, mais une menace contre sa stature politique, lui qui a su conquérir un siège de député pour le Bloc Républicain dans une circonscription disputée face à l’opposition.

Mea-culpa sous pression

Face à l’ampleur du scandale, Paulin Akponna a tenté d’éteindre l’incendie. Le 28 juin, dans un communiqué empreint de contrition, il a présenté ses excuses publiques à Adambi, au président Patrice Talon, au gouvernement et au Bloc Républicain. « Avec un léger recul, je mesure la gravité de ces propos dont j’assume l’entière responsabilité », a-t-il écrit, qualifiant ses déclarations de « faute politique gravissime » et d’« erreur de communication ». Reconnaissant l’absence de preuves tangibles, il a invoqué une « pédagogie maladroite » et s’est plié à la tradition Nago en faisant symboliquement « la génuflexion » pour implorer le pardon.

Mais ce mea-culpa, loin d’apaiser les tensions, a divisé l’opinion. Pour les partisans d’Adambi, ces excuses sont insuffisantes face à la gravité des accusations. Pour l’opposition, notamment le parti Les Démocrates, les propos d’Akponna confirment des soupçons de longue date sur la gestion des fonds publics sous le régime Talon. Douze députés de l’opposition ont saisi l’occasion pour déposer, le 25 juin, une demande de commission d’enquête parlementaire sur la gestion du ministère de l’Énergie, amplifiant le malaise au sein de la mouvance présidentielle.

Samou Seïdou Adambi contre Paulin Akponna : Un régime à l’épreuve de la transparence

Cette affaire, surnommée l’« Akponna Gate » par la presse, dépasse le simple duel entre deux figures du Bloc Républicain. Elle met à nu les fragilités d’un régime qui se targue de rigueur et de moralisation de la vie publique. Le limogeage d’Akponna, décidé en moins d’une semaine après ses déclarations, traduit l’embarras du président Talon, dont le porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji, a souligné que l’ex-ministre n’avait jamais signalé de malversations avant son discours public. « S’il disposait d’éléments, il aurait dû en informer le chef de l’État ou le gouvernement », a martelé Houngbédji, laissant entendre qu’Akponna avait agi en franc-tireur.

Le Bloc Républicain, dans un communiqué, a également pris ses distances, dénonçant des « attaques personnelles » sans mandat du parti. Cette fracture interne, à moins d’un an de la présidentielle, risque de coûter cher à la mouvance, déjà critiquée pour son autoritarisme par l’opposition. Certains analystes, comme le politologue Expédit Ologou, y voient un « règlement de comptes » au sein de l’élite dirigeante, révélateur d’une lutte pour le contrôle des ressources et de l’influence à Parakou, bastion électoral clé.

Samou Seïdou Adambi contre Paulin Akponna : Une audience aux enjeux explosifs

L’audience du 16 juillet 2025 s’annonce comme un moment de vérité. Akponna, expert-comptable de formation, devra-t-il apporter des preuves de ses accusations ou se contenter de ses excuses pour apaiser la justice ? Adambi obtiendra-t-il la réparation qu’il exige, ou cette affaire deviendra-t-elle un tremplin pour l’opposition ? Au-delà du verdict, c’est l’image de transparence du régime Talon qui est en jeu. Si les accusations d’Akponna sont jugées infondées, elles pourraient renforcer l’idée d’un pouvoir prompt à étouffer les critiques internes. Si, au contraire, des éléments de malversation émergent, c’est tout le narratif de bonne gouvernance du président Talon qui pourrait vaciller.

Dans les ruelles de Parakou comme dans les salons de Cotonou, les Béninois retiennent leur souffle. Cette joute judiciaire n’est pas seulement un affrontement entre deux hommes ; c’est un miroir tendu à une nation en quête de vérité, où chaque mot, comme chaque milliard, pèse lourd. Le 16 juillet, le tribunal d’Abomey-Calavi ne jugera pas uniquement Paulin Akponna : il mettra à l’épreuve la capacité du Bénin à confronter ses démons.

 

Cotonou : Stevy Wallace contre Angela Kpeidja

Un duel judiciaire au cœur de Cotonou : Stevy Wallace contre Angela Kpeidja, une affaire qui électrise le Bénin

Cotonou, 1 juillet  2025 – Dans l’enceinte solennelle du Tribunal de Première Instance de Cotonou, une bataille judiciaire aux accents de tragédie contemporaine s’est jouée  lundi, sous les regards scrutateurs d’une salle comble et d’une opinion publique en ébullition. Au centre de ce drame : Angela Kpeidja, journaliste et figure emblématique de la lutte contre les violences faites aux femmes, et Stevy Wallace, ancien responsable de la communication digitale à la présidence du Bénin.

L’accusation ? Harcèlement par voie électronique, dans une affaire surnommée avec une pointe d’ironie « psychopathe gâté». Le ministère public, tel un chef d’orchestre implacable, a requis six mois de prison avec sursis et une amende de 2 millions de FCFA contre la journaliste. Mais derrière les réquisitions, c’est un choc des vérités et des réputations qui secoue le Bénin.

 Angela Kpeidja : Une absence qui fait parler

L’audience a débuté sous une tension palpable. Angela Kpeidja, la principale accusée, brillait par son absence à la barre, une décision perçue comme un affront par les avocats de Stevy Wallace. « Une défiance envers la Cour », ont-ils martelé, brandissant cet acte comme une preuve de l’arrogance de la journaliste. De son côté, Stevy Wallace, présent et déterminé, a laissé ses avocats, menés par Me Hugo Koukpolou, tisser une toile d’accusations accablantes. Selon eux, les publications d’Angela Kpeidja sur les réseaux sociaux, bien que ne nommant pas explicitement Wallace, l’auraient dépeint comme un prédateur, un « obsédé sexuel » attirant de jeunes femmes via de fausses annonces de recrutement. Une atteinte à l’honneur, clament-ils, qui aurait coûté à Wallace des contrats professionnels et terni son image.

Le ministère public, représenté par le troisième substitut du procureur spécial près la CRIET (Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme), a enfoncé le clou. Pour le parquet, les faits de harcèlement électronique sont établis. Angela Kpeidja aurait par ses publications et ses interactions en ligne – notamment en « likant » un post incriminant directement Wallace – porté atteinte à sa réputation sans apporter de preuves tangibles de ses allégations. « Elle l’a traité de violeur et de harceleur sans fondement », a asséné le procureur, justifiant ainsi la réquisition d’une peine de six mois de prison avec sursis et une amende de 2 millions de FCFA.

Une demande de réparation pharaonique

Par ailleurs, la partie civile, elle, ne s’est pas contentée de la sanction pénale. Les avocats de Stevy Wallace ont réclamé une réparation colossale : 80 millions de FCFA pour compenser les préjudices moraux et professionnels subis. Une somme jugée « exorbitante » par le ministère public, qui a proposé de la ramener à 20 millions de FCFA dans le verdict final. « Les publications de Kpeidja ont dressé un portrait-robot de notre client, causant un préjudice irréparable », a plaidé Me Koukpolou, invoquant des violations des articles 272 du Code de l’information et 550 du Code du numérique.

Angela Kpeidja, de son côté, a toujours nié avoir visé directement Stevy Wallace dans ses publications. Militante féministe reconnue, elle s’est aussi  forgée une réputation de porte-voix des victimes de harcèlement et de violences sexuelles, notamment à travers son ouvrage “Bris de Silence” (2021) et ses récents livres lancés en novembre 2024, “À l’encre de nos silences”et “Philognon, une voix qui s’élève !”. Ses écrits, souvent crus, dénoncent les abus systémiques dont sont victimes les femmes, un combat qui lui a valu autant d’admiration que de controverses dans une société béninoise encore marquée par des conservatismes.

Un verdict en suspens, une société en question

L’absence de la journaliste à l’audience a alimenté les spéculations. Stratégie de défense ou aveu implicite ? Ses soutiens y voient une posture de résistance face à ce qu’ils qualifient de tentative d’intimidation. Car au-delà du cas Kpeidja, c’est la question de la liberté d’expression et du militantisme en ligne qui est en jeu. Dans un pays où les affaires de mœurs restent souvent cloisonnées dans le silence, les prises de position d’Angela Kpeidja, relayées par des milliers de réactions sur les réseaux sociaux, ont brisé des tabous. Mais à quel prix ?

Le délibéré, attendu pour le 6 octobre 2025, promet d’être un moment décisif. Une condamnation pourrait aussi fragiliser la croisade de Kpeidja contre les violences basées sur le genre, tandis qu’une relaxe pourrait être perçue comme une validation de ses méthodes, au risque d’alimenter les critiques sur la responsabilité des influenceurs. Quant à Stevy Wallace, il espère une décision exemplaire qui rétablirait son honneur et enverrait également un signal fort contre les accusations publiques non étayées.

Une affaire qui dépasse les protagonistes

En somme, ce duel judiciaire, au croisement de la liberté d’expression, de la lutte féministe et de la protection de la réputation, transcende les deux protagonistes. Il interroge la société béninoise sur ses valeurs, ses silences et ses combats. Angela Kpeidja, devenue pour certains « la folle du Bénin » en raison de son franc-parler, incarne une voix qui refuse de se taire. Stevy Wallace, lui, revendique le droit à ne pas être cloué au pilori sans preuves. Dans ce face-à-face, c’est tout un pays qui retient son souffle, attendant de savoir si la justice penchera pour le bâillon ou pour la parole libérée.