Bénin : Affaire de diffamation entre ex-ministres de l’Énergie

Entre diffamation et rivalités politiques, le duel judiciaire entre Paulin Akponna et Samou Seidou Adambi s’enlise à Abomey-Calavi, révélant ainsi  les fractures d’une élite en quête de rédemption.

 

Abomey-Calavi, 23 octobre 2025 –Le feuilleton judiciaire opposant deux anciens poids lourds du gouvernement béninois continue de s’étirer. Hier, le Tribunal de première instance d’Abomey-Calavi a une nouvelle fois ajourné l’examen de la plainte pour diffamation visant Paulin Akponna, ex-ministre de l’Énergie et des Mines, accusé d’avoir proféré des propos injurieux à l’encontre de son prédécesseur, Samou Seidou Adambi. La prochaine audience est fixée au 5 novembre, prolongeant l’incertitude autour d’une querelle qui empoisonne les coulisses politiques depuis plusieurs mois.

Ni l’accusé ni le plaignant n’ont assisté à l’audience, laissant leurs avocats plaider en leur nom. Ce report, le deuxième en quelques semaines, s’explique par un vice de procédure persistant : le non-paiement d’une consignation judiciaire de 300 000 francs CFA, exigée pour ouvrir l’instruction au fond.

 

Affaire de diffamation : des accusations explosives nées d’un meeting houleux

 

L’affaire a éclaté lors d’un meeting politique à Parakou, dans le nord du pays. Paulin Akponna, alors ministre en exercice, avait lancé de lourdes accusations contre Samou Seidou Adambi, l’accusant d’avoir détourné des fonds publics en « aspirant » les ressources budgétaires du secteur énergétique. Des propos jugés diffamatoires par Adambi, qui a immédiatement saisi la justice pour laver son honneur.

Ces déclarations, prononcées en pleine campagne, ont provoqué un tollé au sein du gouvernement et entraîné la révocation immédiate d’Akponna. Ce dernier, dans une tentative d’apaisement, a présenté des excuses publiques à Adambi, au chef de l’État et à l’ensemble de l’exécutif. Une démarche qui n’a pas suffi à éteindre l’incendie.

 

Une procédure qui patine, un climat qui s’alourdit

 

Déjà reportée une première fois en juillet pour vice de forme, l’affaire peine à avancer. Malgré le délai accordé pour régulariser la consignation, le 22 octobre, le tribunal a de nouveau renvoyé les parties dos à dos. Ce blocage procédural alimente le malaise et retarde une issue judiciaire attendue.

Dans le même temps, une enquête du Haut Commissariat à la prévention de la corruption a blanchi Adambi : aucune preuve ne vient étayer les accusations de détournement. Ce verdict renforce aussi  la plainte pour diffamation et donne à l’affaire une tournure plus pénale que politique.

 

Affaire de diffamation : Réconciliation impossible ou bras de fer prolongé ?

 

Pour les observateurs du paysage politique béninois, ce différend illustre les tensions latentes au sein de l’élite dirigeante, où les rivalités personnelles dégénèrent en affrontements institutionnels. Relégué dans l’opposition après son limogeage, Akponna pourrait percevoir cette procédure comme une manœuvre pour le neutraliser. Adambi, lui, se présente en fait comme la cible d’une cabale destructrice.

Avec ce nouveau report, le suspense judiciaire s’épaissit. Le 5 novembre, les juges d’Abomey-Calavi devront-ils enfin trancher sur le fond, ou ce dossier – miné par des reports techniques – risque-t-il de s’enliser davantage ? En attendant, les deux ex-ministres, jadis alliés, assistent à l’érosion d’une relation professionnelle brisée par des mots trop lourds.

En somme,  à Cotonou, les murmures se multiplient : cette affaire pourrait bien peser sur les équilibres politiques à venir, à l’approche des échéances électorales. L’horizon judiciaire, lui, reste brouillé.

 

parrainage : la Cour d’Appel tranche, Sodjinou récupère son droit

Cotonou, 23 octobre 2025 – Le 17 octobre dernier, au terme d’une bataille judiciaire acharnée opposant l’ancien président Thomas Boni Yayi et sa formation politique Les Démocrates (LD) au député Michel François Oloutoyé Sodjinou, la Cour d’Appel de Cotonou a mis un point final. Dans un arrêt sans équivoque, la juridiction a confirmé la décision du tribunal de première instance, enjoignant Yayi et ses alliés à restituer le formulaire nominatif de parrainage au parlementaire.

Ce rebondissement marque un second revers pour l’ex-chef de l’État et son mouvement, qui espéraient inverser la tendance après un premier jugement défavorable rendu six jours plus tôt. Au cœur du litige : un formulaire de soutien politique que Sodjinou accuse les dirigeants de LD d’avoir retenu abusivement, entravant ainsi son parcours électoral. Saisi en urgence, le juge des référés avait déjà tranché en faveur du député, annulant le document litigieux et ordonnant la délivrance d’un nouvel exemplaire pour lever tout obstacle.

 

Parrainage : une contestation balayée par la Cour d’Appel

 

Face à cette première décision, datée du 13 octobre, Les Démocrates n’avaient pas désarmé. Leur président, Boni Yayi, et ses colistiers ont aussitôt déposé un recours, arguant d’une incompétence manifeste du magistrat. Selon eux, l’affaire ne relevait ni de la justice civile ordinaire, ni de la procédure accélérée des référés. Ils ont soutenu que le fait de confier le formulaire au parti constituait un acte volontaire, irrévocable – une sorte de don politique, impossible à reprendre.

Mais la Cour d’Appel n’a pas retenu cette interprétation. Dans son délibéré, elle a balayé les objections d’un revers de plume, réaffirmant la compétence du juge des référés dans les situations d’urgence, dès lors que les enjeux ne prêtent pas à controverse majeure. « Il ne s’agissait pas ici de remettre en cause la validité intrinsèque du parrainage », ont précisé les magistrats, « mais bien de corriger une détention injustifiée d’un document administratif nominatif ». Une nuance décisive qui fait basculer le dossier d’une querelle politique vers une question de droit pur : celle de la protection contre les blocages arbitraires.

L’arrêt n°014/CH-PD-REF/2025 entérine ainsi l’ordonnance 254/AUD-PD/2025 du tribunal de base, scellant la victoire judiciaire du député Sodjinou. Ce dernier, qui avait dénoncé publiquement les manœuvres de rétention comme une entrave à sa liberté d’action, sort renforcé de cette épreuve.

 

Des fissures dans l’opposition : symptôme d’un malaise plus profond ?

 

Au-delà du sort d’un simple formulaire, cette affaire révèle les tensions internes qui traversent Les Démocrates, formation née des cendres de l’opposition post-Yayi et censée incarner l’alternative au pouvoir en place. La rétention alléguée du document soulève des interrogations sur la gouvernance du parti : jusqu’où les instances dirigeantes peuvent-elles contrôler les ambitions individuelles de leurs membres ? Dans un contexte préélectoral où les parrainages sont stratégiques, la question n’est pas anodine.

Boni Yayi, figure tutélaire de l’opposition béninoise depuis son départ du palais en 2016, voit son autorité judiciaire ébranlée pour la seconde fois en une semaine. Les Démocrates, qui se veulent rempart contre les dérives du régime Talon, devront-ils revoir leur stratégie pour éviter que ces déboires internes ne ternissent leur image ? Sodjinou, lui, peut désormais avancer, formulaire en main, vers ses objectifs politiques.

 

Parrainage : une justice rapide

 

La célérité de la Cour d’Appel dans ce dossier illustre la capacité du système judiciaire béninois à trancher les contentieux sensibles sans s’enliser. Un atout précieux à l’approche d’échéances électorales qui s’annoncent disputées. Elle rappelle aussi que, derrière les joutes partisanes, le droit administratif veille à ce que les outils démocratiques – comme les parrainages – ne deviennent pas les otages de luttes de pouvoir.

Cependant, cet épisode judiciaire ne referme pas le dossier. Bien au contraire : Les Démocrates ont saisi la Cour constitutionnelle, qui doit rendre son verdict ce jour-même. À Cotonou, tous les regards convergent vers cette instance suprême, dont la décision pourrait redessiner les contours d’une élection plus inclusive. En toile de fond, c’est l’équilibre démocratique qui se joue. Les Démocrates retiennent leur souffle. Le Bénin, lui, reste en alerte.

 

Le Bénin et les Émirats renforcent leur partenariat économique

À Cotonou, le conseiller spécial du président béninois et l’ambassadeur des Émirats arabes unis ont discuté des opportunités d’investissement et de coopération stratégique, dans une logique de croissance partagée et de diplomatie économique renforcée.

 

Cotonou, 23 octobre 2025 – Dans le cadre d’un rapprochement stratégique, l’ambassadeur des Émirats arabes unis au Bénin, Mohamed Saeed Al Kaabi, a tenu une séance de travail avec le conseiller spécial du président béninois, Dr Zul-Kifl Salami, chargé de la coordination avec les fonds d’investissement arabes. Organisée dans les locaux officiels du conseiller à Cotonou, cette rencontre s’inscrit dans une dynamique de diplomatie économique visant à consolider les partenariats bilatéraux et à identifier de nouveaux leviers de croissance partagée.

 

Le Bénin et les Émirats arabes unis : une coopération orientée vers les investissements structurants

 

Les échanges ont porté sur les mécanismes susceptibles d’intensifier la collaboration entre Abu Dhabi et Cotonou, avec un accent particulier sur les secteurs à fort potentiel : infrastructures, agriculture, énergies renouvelables et innovation technologique. En fait, l’objectif affiché est clair : favoriser des projets à impact, alignés sur les priorités nationales béninoises et les ambitions régionales des Émirats.

Dr Salami, en sa qualité de coordinateur auprès des institutions financières arabes, a réaffirmé l’engagement du Bénin à diversifier ses partenariats internationaux et à mobiliser des financements innovants. De son côté, l’ambassadeur Al Kaabi a exprimé l’intérêt croissant des Émirats pour des coopérations sud-sud, où le savoir-faire financier et technologique peut catalyser le développement durable.

 

Une diplomatie économique en pleine expansion

 

Par ailleurs, cette rencontre s’inscrit dans une tendance régionale : l’Afrique de l’Ouest attire de plus en plus l’attention des puissances du Golfe, en quête de relais stratégiques et de marchés émergents. Le Bénin, en tant que porte d’entrée ouest-africaine, multiplie les initiatives pour accélérer sa transformation économique et renforcer son attractivité.

Les Émirats, forts de leur position de hub financier mondial, pourraient jouer un rôle clé dans le financement de projets structurants au Bénin, notamment dans les domaines de la logistique, de la sécurité alimentaire et de la transition énergétique.

 

Le Bénin et les Émirats arabes unis  : vers une souveraineté économique partagée

 

En somme, cette rencontre marque une étape concrète dans le renforcement des relations économiques entre le Bénin et les Émirats arabes unis. Les discussions engagées ouvrent la voie à des investissements ciblés, appelés à se traduire rapidement en projets structurants.

Santé au Bénin : le CNHU-HKM entre en mutation

Le gouvernement béninois lance une réforme ambitieuse du CNHU-HKM, avec un nouveau conseil d’administration et une synergie annoncée avec le CHIC. Objectif : moderniser l’hôpital phare de Cotonou et renforcer l’accès aux soins spécialisés.

 

Cotonou, 22 octobre 2025 –Dans un auditorium bondé d’officiels, de professionnels de santé et de représentants institutionnels, le ministre de la Santé, le professeur Benjamin Hounkpatin, a donné hier le coup d’envoi d’une nouvelle ère pour l’un des piliers du système hospitalier béninois. Le mardi 21 octobre, il a officiellement investi les membres du conseil d’administration du Centre Hospitalier Universitaire Hubert Koutoukou Maga (CNHU-HKM), marquant ainsi le lancement d’un mandat triennal placé sous le signe de l’ambition et de la réforme.

À Cotonou, le ministre de la Santé installe le nouveau conseil d’administration du CNHU-HKM, marquant le début d’une transformation stratégique du système hospitalier béninois. Une dynamique portée par la modernisation des infrastructures et la coopération avec le CHIC.

CNHU-HKM : un tournant stratégique pour le secteur hospitalier

 

Ce rendez-vous institutionnel intervient à un moment charnière pour le secteur de la santé au Bénin. Alors que le gouvernement accélère la modernisation des infrastructures médicales, le CNHU-HKM, fleuron hospitalier de Cotonou, s’apprête à vivre une refonte en profondeur. L’objectif est clair : transformer l’établissement en un modèle d’excellence, capable de prodiguer des soins spécialisés à des milliers de Béninois chaque année.

« Nous rénovons pour guérir mieux », résume un proche du dossier, soulignant l’urgence des travaux face à une demande croissante en services de santé de haut niveau.

 

Une vision intégrée entre anciens et nouveaux pôles hospitaliers

 

Lors de son intervention, le ministre Hounkpatin n’a pas mâché ses mots. D’entrée de jeu, il a planté le décor d’une transition inédite : d’un côté, la grande mue du CNHU-HKM, avec des chantiers qui toucheront l’ensemble des bâtiments ; de l’autre, la montée en puissance du tout nouveau Centre Hospitalier International de Calavi (CHIC), qui a accueilli son premier patient dès le 2 juin dernier.

« Votre mission s’inscrit dans ce tourbillon de changements », a-t-il lancé aux nouveaux administrateurs. Et de préciser : le CNHU-HKM devra désormais collaborer étroitement avec son jeune homologue, en prêtant notamment du personnel hautement qualifié pour fluidifier les flux de patients et mutualiser les expertises.

 

Des responsabilités élargies pour un conseil stratégique

 

Dans la foulée, le ministre a détaillé les responsabilités qui incomberont au nouveau conseil d’administration. Outre la gouvernance, les sages du conseil devront tracer la vision globale de l’hôpital : fixer les priorités stratégiques, valider les organigrammes et les budgets annuels, superviser les investissements et les appels d’offres. En parallèle, ils seront chargés de suivre les bilans d’activités, d’évaluer la rémunération des équipes soignantes, et même de statuer sur la nomination ou le limogeage du directeur général.

Autrement dit, un rôle de stratège autant que de gardien, dans un contexte où chaque décision peut impacter la vie de milliers de familles.

À Cotonou, le ministre de la Santé installe le nouveau conseil d’administration du CNHU-HKM, marquant le début d’une transformation stratégique du système hospitalier béninois. Une dynamique portée par la modernisation des infrastructures et la coopération avec le CHIC.

CNHU-HKM : un engagement solennel pour une santé de qualité

 

C’est avec une pointe d’émotion que Pétas Akobeto, désigné à la tête de cette instance, a pris la parole au nom du collectif. Dans un discours empreint de gravité, il a salué la confiance accordée par les autorités :

« Nous remercions le gouvernement pour cette marque de confiance », a-t-il déclaré, les yeux rivés sur l’assemblée. Avant d’ajouter, avec fermeté : « Soyez assurés que nous redoublerons d’énergie pour hisser la qualité des prises en charge à un niveau supérieur, au service de tous les Béninois. »

À Cotonou, le ministre de la Santé installe le nouveau conseil d’administration du CNHU-HKM, marquant le début d’une transformation stratégique du système hospitalier béninois. Une dynamique portée par la modernisation des infrastructures et la coopération avec le CHIC.

Une réforme hospitalière à suivre de près

 

Au-delà de la solennité de la cérémonie, cet épisode illustre l’élan réformateur impulsé par Cotonou. Avec la réhabilitation du CNHU-HKM en ligne de mire et une synergie annoncée avec le CHIC, le pays mise aussi sur une santé publique plus résiliente, plus équitable et mieux structurée.

Reste à savoir si ces promesses se concrétiseront sur le terrain, alors que les besoins des populations ne cessent de croître. Les prochains mois seront décisifs pour évaluer la capacité du conseil à transformer les mots en actes et à incarner aussi le renouveau hospitalier attendu.

SecFin Africa : l’Europe arme le Bénin contre les flux illicites

L’Union européenne et ses partenaires lancent à Cotonou « SecFin Africa » un programme inédit pour traquer le blanchiment d’argent et les financements occultes du terrorisme. 

 

Cotonou, 22 octobre 2025 – Face à la menace rampante des réseaux criminels qui drainent des fortunes par des voies détournées, l’Union européenne et ses partenaires ont dévoilé, le 17 octobre dernier, un arsenal inédit destiné à assainir les flux monétaires suspects. Baptisé « SecFin Africa », ce programme, piloté au Bénin par la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), s’attaque de front au blanchiment d’argent et aux soutiens occultes au terrorisme. Concrètement, il vise à doter les autorités locales d’outils avancés pour traquer les opérations transfrontalières et renforcer la résilience financière des États.

Le programme « SecFin Africa », dévoilé à Cotonou, mobilise l’Union européenne et ses alliés pour renforcer les capacités du Bénin

Une coalition internationale pour un combat régional

Porté par un consortium européen de premier plan — réunissant Expertise France, la police civile française (CIVIPOL), l’agence allemande GIZ, la plateforme FIAP et l’autorité fiscale suédoise — le projet s’inscrit pleinement dans une offensive globale contre le crime organisé. À Cotonou, carrefour stratégique des échanges ouest-africains, des représentants de l’Union européenne ont salué l’engagement du Bénin, qualifié de modèle pour l’ensemble de la sous-région.

Dans cette perspective, l’initiative met l’accent sur la détection précoce des transferts illicites, tout en alignant les pratiques locales sur les standards internationaux en matière de traçabilité financière. Par ailleurs, elle vise à renforcer les capacités des autorités nationales en matière d’investigation et de contrôle des flux suspects.

Face à des environnements complexes — entre ports saturés et corridors sahéliens exposés — les enquêteurs béninois voient dans « SecFin Africa » une avancée décisive. En effet, le programme prévoit des formations spécialisées en analyse de données, l’implémentation de protocoles d’alerte partagés, ainsi que l’intégration de logiciels de cartographie des flux suspects. Autrement dit, il offre aux services compétents les moyens de transformer leur approche en matière de lutte contre les crimes financiers.

« C’est un pas décisif pour transformer nos services en remparts efficaces contre ces hydres économiques », confie un cadre de la CENTIF, soulignant que ces outils pourraient considérablement augmenter les saisies et les poursuites judiciaires.

 

L’Europe à l’offensive : des initiatives phares au service du continent

 

Bruxelles intensifie ses efforts pour contrer les fléaux financiers qui affectent simultanément l’Afrique et l’Europe, à travers des ramifications de plus en plus complexes. Dans cette logique, l’Union européenne coordonne une riposte transcontinentale via la “Team Europe Initiative on Illicit Financial Flows”, pilotée par l’Allemagne. En parallèle, le plan « Global Gateway » mobilise les États membres autour de réponses collectives aux crises planétaires, en misant sur des investissements stratégiques dans des domaines clés tels que la cybersécurité, la gouvernance et la transparence financière.

Ce nouvel élan s’appuie sur près de vingt-cinq ans d’expérience, nourrie par des programmes antérieurs comme ESCAY, qui a renforcé les dispositifs de lutte contre la criminalité financière en Afrique orientale et australe, ou OCWAR-M, dédié à l’Afrique de l’Ouest. Grâce à ces initiatives, des avancées concrètes ont été enregistrées : démantèlements de cellules criminelles, récupération d’actifs gelés, montée en compétence des institutions locales.

Aujourd’hui, « SecFin Africa » s’inscrit dans cette continuité en tant que synthèse opérationnelle, capitalisant sur une décennie d’expertise pour offrir une couverture élargie, plus intégrée et adaptée aux nouveaux enjeux régionaux.

Une vigilance accrue pour la CEDEAO, l’AES et la Mauritanie

 

L’impact du programme se dessine à l’échelle régionale : il cible les États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ceux de l’Alliance des États du Sahel (AES), ainsi que la Mauritanie. Son objectif est clair : tisser une toile d’alerte interconnectée pour asphyxier les financements du terrorisme et les circuits de blanchiment liés aux trafics en tout genre.

Dans un Sahel fragilisé, où les groupes armés se financent via des réseaux sophistiqués, cette solidarité paneuropéenne pourrait inverser la tendance, en favorisant des opérations conjointes et un partage d’intelligence en temps réel.

 

Le Bénin en éclaireur d’une Afrique plus souveraine

 

Au Bénin, qui joue un rôle de pionnier dans le déploiement du programme, les autorités voient dans ce soutien un levier stratégique pour consolider l’État de droit et renforcer la confiance des investisseurs. À mesure que les flux illicites — estimés à plusieurs centaines de milliards d’euros par an sur le continent — se diversifient, des outils comme « SecFin Africa » deviennent des armes essentielles pour bâtir une Afrique plus souveraine, plus sécurisée et mieux intégrée dans les standards financiers internationaux.

À l’échelle du continent, où les flux illicites fragilisent les économies et alimentent l’instabilité, « SecFin Africa » incarne une réponse stratégique fondée sur la coopération, la technologie et la volonté politique. Le Bénin, en éclaireur, montre qu’une riposte coordonnée est non seulement possible, mais nécessaire.

 

L’Espagne renforce sa présence au Bénin

Avec l’arrivée de Félix Costales Artieda, nouvel ambassadeur du Royaume d’Espagne, Cotonou ouvre un nouveau chapitre diplomatique. Désormais, la coopération économique, le tourisme et la formation professionnelle s’imposent comme des axes majeurs des ambitions bilatérales.

 

Cotonou, 22 octobre 2025 – Le Gouvernement béninois a accueilli, ce mardi 21 octobre, Son Excellence M.Félix Costales Artieda, nouvel ambassadeur du Royaume d’Espagne auprès de la République du Bénin, à l’occasion de la remise officielle des copies figurées de ses lettres de créance. La cérémonie, tenue dans les salons du ministère des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine, s’est déroulée en présence du ministre Olushegun Adjadi Bakari.

Cette étape protocolaire marque le début officiel de la mission diplomatique de Monsieur Costales Artieda et ouvre la voie à une intensification de la coopération bilatérale entre les deux États.

 

Vers une coopération multisectorielle renforcée

 

Au cours de l’entretien, les deux parties ont réaffirmé leur volonté commune de consolider les relations historiques qui unissent le Bénin et l’Espagne, fondées sur des échanges culturels, économiques et humanitaires. Les discussions ont notamment porté sur les opportunités de collaboration dans les domaines de l’éducation, du développement durable, de l’agro-industrie, du tourisme et de la formation professionnelle.

Le ministre Olushegun Adjadi Bakari a salué l’engagement constant de l’Espagne en Afrique de l’Ouest et exprimé l’intérêt du Bénin à diversifier ses partenariats stratégiques. Pour sa part, l’ambassadeur espagnol a réaffirmé la disponibilité de son pays à accompagner les efforts du Bénin en matière de développement, en s’appuyant sur l’héritage d’une diplomatie hispano-africaine solide.

Une dynamique régionale porteuse

 

Cette nomination intervient dans un contexte favorable, marqué par l’intensification des investissements européens en Afrique subsaharienne, notamment à travers l’initiative Global Gateway. La présence croissante de la diaspora béninoise en Espagne et la gestion concertée des flux migratoires constituent également des leviers pour la mise en œuvre de projets conjoints.

Fort de son expérience diplomatique sur le continent africain, Son Excellence M. Félix Costales Artieda contribuera activement à la consolidation des relations entre le Bénin et le Royaume d’Espagne, dans un esprit de dialogue, de respect mutuel et de coopération durable.

 

CRIMJUST III : le Bénin traque l’argent du crime

Face à l’essor des cartels et à l’intensification du blanchiment transfrontalier, le Bénin renforce ses capacités d’enquête financière à travers la phase 3 du programme CRIMJUST III. Dans ce cadre, une formation stratégique organisée à Cotonou mobilise magistrats, policiers et experts internationaux, avec pour objectif de démanteler les circuits occultes et de consolider l’État de droit.

 

Cotonou, 22 octobre 2025 – Dans un contexte où les cartels transnationaux blanchissent des fortunes issues du trafic illicite, le Bénin intensifie sa lutte contre les réseaux financiers clandestins. Ainsi, du 21 au 23 octobre, une session intensive de formation réunit à Cotonou des magistrats, enquêteurs et officiers de police spécialisés, sous l’égide du Programme mondial de perturbation des réseaux criminels (GPCD) – CRIMJUST. Animée par des experts d’Interpol et soutenue par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), cette initiative vise à renforcer les capacités d’investigation pour démanteler les chaînes de financement du commerce de stupéfiants, tout en élargissant le champ d’action à la délinquance économique globale.

 

Des outils pour décortiquer les montages financiers complexes

 

Concrètement, l’atelier réunit une trentaine de participants issus des services répressifs béninois. Il met l’accent sur les méthodes contemporaines de traçabilité des flux monétaires suspects. à travers l’analyse de cas réels, les stagiaires apprendront à identifier les transferts dissimulés via des sociétés écrans, les cryptomonnaies anonymes ou encore les investissements immobiliers fictifs.

« Ces compétences sont vitales pour transformer des soupçons en preuves irréfutables, brisant ainsi le cycle vicieux du crime organisé », explique un formateur d’Interpol, soulignant l’importance d’une approche multidisciplinaire alliant droit pénal et analyse forensique.

Cette formation répond à une urgence régionale : en tant que porte d’entrée stratégique en Afrique de l’Ouest, le Bénin voit transiter des tonnes de cocaïne en provenance d’Amérique du Sud, alimentant une économie souterraine qui fragilise durablement la stabilité sociale et institutionnelle. Dans cette optique, CRIMJUST dote les acteurs locaux de protocoles d’intervention standardisés, afin de renforcer les collaborations transfrontalières et d’éviter que les fonds illicites ne se volatilisent aux frontières.

CRIMJUST III : une offensive européenne contre les mafias globales

 

Depuis début 2023, l’Union européenne pilote la troisième phase de ce programme ambitieux, baptisé CRIMJUST III, dans le cadre de son initiative sur les flux illicites (GIFP). Son objectif est clair : réduire l’emprise des réseaux mafieux et de la corruption sur la gouvernance et la sécurité publique. À ce titre, le projet couvre l’Afrique subsaharienne, l’Amérique latine et les Caraïbes — principaux corridors du trafic — et finance des enquêtes croisées, des poursuites judiciaires renforcées ainsi que des échanges d’informations sécurisés entre pays partenaires.

Au Bénin, pays pilote en Afrique de l’Ouest, les résultats commencent à se faire sentir : plusieurs opérations conjointes ont déjà permis des interceptions spectaculaires de cargaisons et des gels d’avoirs.

« L’Europe ne se contente pas d’observer ; elle équipe les nations vulnérables pour qu’elles deviennent des remparts actifs contre ces menaces hybrides », souligne un diplomate européen impliqué, évoquant un investissement de plus de 50 millions d’euros pour cette phase.

 

Un rempart pour l’État de droit en péril

 

À l’heure où les cartels diversifient leurs itinéraires — des ports de Lagos aux aéroports de Cotonou — cette formation marque un jalon décisif. Elle prépare le terrain pour une justice plus réactive, capable non seulement de sanctionner, mais aussi d’asphyxier financièrement les criminels. De leur côté, les autorités béninoises saluent cette manne européenne comme un bouclier contre l’érosion de l’État de droit, dans un sous-continent où la corruption ronge jusqu’aux fondations institutionnelles.

À l’issue de ces trois jours, les stagiaires repartiront avec un réseau d’experts et des outils numériques pour traquer en temps réel les mouvements suspects. Un pas de plus vers un Bénin résilient, où la loi reprend le dessus sur les ombres du profit illégal.

 

Vodun Days 2026 : Ouidah ouvre ses portes aux créateurs

Ouidah s’apprête à vibrer au rythme du Vodun. Du 8 au 10 janvier 2026, les organisateurs invitent artistes, journalistes et créateurs de contenu à faire rayonner l’héritage spirituel du Bénin à travers performances, débats et rituels. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 21 novembre.

 

Ouidah, 22 octobre 2025 – La ville historique d’Ouidah, berceau des rites ancestraux et haut lieu de la mémoire spirituelle béninoise, s’apprête à vibrer au rythme du Vodun. En effet , dès aujourd’hui, les inscriptions pour la prochaine édition des Vodun Days s’ouvrent aux artistes, influenceurs numériques et professionnels de l’information. À la clé : une scène exceptionnelle pour célébrer l’héritage spirituel et artistique du Bénin, du 8 au 10 janvier 2026.

 

Vodun Days 2026 :  un festival qui pulse au rythme du Vodun

 

Pensée comme une immersion totale, cette édition 2026 des Vodun Days entend raviver les flammes d’une tradition classée au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Ainsi, au programme figurent des ateliers immersifs sur les danses sacrées, des projections de films inspirés des mythes locaux, et des rencontres avec des prêtres et des artistes qui perpétuent ces pratiques millénaires. Dans ce décor chargé d’histoire, entre temples aux murs ocre et plages symboliques, Ouidah deviendra le théâtre vivant d’un dialogue entre spiritualité, art et société contemporaine.

 

Une programmation ouverte, inclusive et créative

 

Soucieux d’élargir les horizons, les organisateurs tendent la main à une mosaïque de profils et invitent les performers – danseurs, musiciens, conteurs – à proposer des créations inédites. Les créateurs de contenu, férus de narration digitale, pourront ainsi documenter l’événement sous des angles innovants. Quant aux journalistes, ils auront aussi l’opportunité de couvrir cette effervescence en profondeur, en décryptant les enjeux culturels, identitaires et touristiques qui en découlent.

Les Vodun Days 2026 reviennent à Ouidah du 8 au 10 janvier . Artistes, influenceurs et journalistes peuvent candidater

Une fenêtre d’inscription courte mais stratégique

Du 21 octobre au 21 novembre 2025, les candidats peuvent s’inscrire. Une période intense, mais décisive, pour les passionnés désireux de contribuer à une édition qui s’annonce comme un tremplin pour le rayonnement béninois sur la scène africaine et internationale.

« C’est plus qu’un festival ; c’est un appel à réinventer nos racines pour les générations futures », confie un membre du comité d’organisation, soulignant l’importance de cette mobilisation collective.

 

Vodun Days 2026 :  un rendez-vous entre mémoire et modernité

 

Pour toute précision ou pour entamer le processus d’inscription, les candidats peuvent se rendre sur le site dédié : www.vodundays.bj. Dossiers, grille tarifaire et informations logistiques y sont disponibles.

À l’approche de 2026, les Vodun Days rappellent que le Bénin n’est pas seulement une terre de contrastes historiques, mais un vivier créatif où le passé dialogue avec l’avenir. Reste à voir quels talents émergeront pour illuminer cette célébration d’une lumière nouvelle.

Présidentielle 2026 : Boni Yayi et des cadres des Démocrates convoqués par la Police Judiciaire

À la veille d’un verdict crucial de la Cour constitutionnelle sur un parrainage contesté, la Police Judiciaire a convoqué Boni Yayi, Renaud Agbodjo et Jude Lodjou. Cette procédure, liée au processus électoral en vue de la présidentielle de 2026, s’inscrit dans un climat politique déjà tendu et ravive les interrogations sur l’impartialité du cadre démocratique.

 

Cotonou, 22 octobre 2025 –L’atmosphère est lourde de suspense dans les coulisses du pouvoir béninois. À la veille d’une décision cruciale de la Cour constitutionnelle, l’ancien chef d’État Boni Yayi, accompagné de deux figures de proue du parti Les Démocrates – Renaud Agbodjo et Jude Lodjou – a été convoqué ce mercredi pour une audition par la Police Judiciaire. Ce rebondissement spectaculaire s’inscrit dans une saga électorale de plus en plus tendue, marquée par le retrait controversé d’un parrainage décisif, qui compromet désormais la participation du principal parti d’opposition à l’élection présidentielle de 2026.

 

Présidentielle 2026 : un retrait qui fait basculer la balance

 

Au cœur de cette affaire explosive se trouve le seuil strict requis pour valider une candidature à la magistrature suprême. Pour entrer officiellement dans la course, chaque parti doit réunir au minimum 28 parrainages d’élus. Les Démocrates, formation d’opposition déterminée, avaient atteint tout juste ce seuil. Mais le député Michel Sodjinou a rompu cet équilibre précaire lorsqu’il a annoncé le retrait de son soutien, ramenant le total à 27. Un désistement lourd de conséquences, qui, pour l’heure, exclut de facto le parti de la compétition présidentielle.

Michel Sodjinou justifie son revirement par des irrégularités internes : selon lui, la désignation des candidats n’aurait pas respecté les procédures démocratiques du parti. Une version fermement contestée par la direction des Démocrates, qui dénonce une manœuvre orchestrée en coulisses pour affaiblir l’opposition.

« C’est une tentative flagrante de saborder notre engagement électoral », a réagi un cadre du parti sous couvert d’anonymat, évoquant un climat d’intimidation généralisée.

 

De la justice ordinaire à l’arbitrage constitutionnel

 

Face à ce revirement, Michel Sodjinou a saisi la justice. Le tribunal de première instance de Cotonou lui a donné raison en annulant rétroactivement son engagement initial. En réaction, Les Démocrates ont immédiatement déposé un recours en urgence devant la Cour constitutionnelle, seule instance compétente en matière électorale. Attendu ce jeudi 23 octobre, le verdict pourrait soit rétablir le parrainage contesté, soit entériner l’exclusion du parti de la liste provisoire.

Dans ce climat d’incertitude, un nouveau rebondissement a surpris l’opinion publique : ce mercredi matin, la Police Judiciaire a convoqué l’ancien président Boni Yayi, ainsi que les deux candidats à la présidentielle du parti Les Démocrates, Renaud Agbodjo et Jude Lodjou. Cette audition s’inscrit dans le cadre des accusations formulées par Michel Sodjinou, qui dénonce des irrégularités dans la procédure de parrainage.

D’ailleurs, cette convocation a ravivé les tensions politiques. Les partisans de Boni Yayi, figure centrale de l’opposition, accusent les autorités d’instrumentaliser la justice pour écarter leurs adversaires à l’approche de l’échéance électorale.

 

« C’est une chasse aux sorcières qui mine la crédibilité du scrutin », déplore un observateur de la société civile, rappelant que la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) doit finaliser la liste des candidats d’ici le 31 octobre.

 

Une règle à la loupe : la démocratie en péril ?

 

Au-delà de l’affaire en cours, ce bras de fer relance un débat de fond : le système de parrainage, conçu pour filtrer les candidatures fantaisistes, ne devient-il pas un outil de verrouillage politique ? Peut-on accepter qu’un simple désistement individuel prive des millions d’électeurs d’une alternative crédible ? De plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer une réforme en profondeur : élargissement du vivier de parrains, mécanismes anti-rétractation, ou encore transparence accrue dans les procédures d’adhésion.

 

Présidentielle 2026 : une décision sous haute tension

 

En somme, à Cotonou, où les enjeux de 2026 se dessinent déjà en filigrane, cette affaire cristallise les tensions d’un paysage politique polarisé. La décision imminente de la Cour constitutionnelle pourrait soit désamorcer les tensions, soit, au contraire, enflammer les rues et raviver les clivages. Dans tous les cas, elle marquera un tournant décisif dans la trajectoire démocratique du Bénin.

 

Loi de finances 2026 : les députés en retraite budgétaire à Grand-Popo

Du 20 au 24 octobre 2025, une quarantaine de députés et experts de l’Assemblée nationale se réunissent à Grand-Popo pour analyser en profondeur le projet de loi de finances 2026. Organisé par l’UNACEB avec l’appui de l’UNICEF, cet atelier vise à renforcer les capacités parlementaires pour un vote éclairé, centré sur les enjeux sociaux et le développement humain.

 

Grand-Popo, 22 octobre 2025 – Sur les rives sereines de l’océan Atlantique, la commune balnéaire de Grand-Popo s’est muée, le lundi 20 octobre, en véritable laboratoire budgétaire. Pendant cinq jours, une quarantaine de députés et d’experts de l’Assemblée nationale béninoise plongent au cœur du projet de loi de finances pour l’exercice 2026. Pilotée chaque année par l’Unité d’Analyse, de Contrôle et d’Évaluation du Budget de l’État (UNACEB), cette retraite parlementaire bénéficie du soutien logistique et financier de l’UNICEF. Son ambition est claire : outiller les élus pour un vote éclairé et un suivi rigoureux des deniers publics.


À Grand-Popo, les députés béninois participent à une retraite budgétaire dédiée à l’examen du projet de loi de finances 2026. Objectif : outiller les élus pour une lecture stratégique des priorités sociales, améliorer le suivi des dépenses publiques et consolider le rôle du Parlement dans la gouvernance budgétaire.

Loi de finances 2026 : une ouverture sous le signe de la gratitude et de l’engagement

Dès l’ouverture des travaux, plusieurs figures majeures du Parlement ont répondu présentes, sous la conduite de Mathieu Ahouansou, directeur de cabinet du président Louis Gbèhounou Vlavonou, qu’il représentait à cette occasion. De son côté, Simplice Quenum, directeur de l’UNACEB, a donné le ton en prononçant une allocution empreinte de gratitude. Il a notamment salué le dynamisme insufflé par le président de l’Assemblée en matière de supervision financière, tout en mettant en lumière le rôle stratégique du partenariat durable avec l’UNICEF.

« Notre unité est là pour décrypter les arcanes des comptes publics avec objectivité et profondeur, facilitant une vision claire des priorités socio-économiques », a-t-il affirmé, avant d’exhorter les participants à des contributions dynamiques, ancrées dans la logique et exemptes de clivages politiques.

En somme, l’objectif est d’émerger avec des idées solides pour orienter les choix gouvernementaux.


À Grand-Popo, les députés béninois participent à une retraite budgétaire dédiée à l’examen du projet de loi de finances 2026. Objectif : outiller les élus pour une lecture stratégique des priorités sociales, améliorer le suivi des dépenses publiques et consolider le rôle du Parlement dans la gouvernance budgétaire.

L’UNICEF vante une priorisation sociale en pleine accélération.

Pour sa part, Serghei Toma Buruiana, responsable des politiques sociales à l’UNICEF au Bénin, a souligné avec force la portée humanitaire de l’exercice. Dans une intervention empreinte de chaleur et de conviction, il a salué cette retraite parlementaire comme un modèle exemplaire de synergie entre les législateurs et l’organisation onusienne, au service exclusif des citoyens, et plus particulièrement des populations les plus vulnérables.

« C’est un honneur renouvelé de contribuer à ces débats, qui placent l’enfant au centre des choix budgétaires », a-t-il déclaré.

Pour étayer son propos, il a présenté des données chiffrées particulièrement révélatrices : la part des ressources publiques allouées aux secteurs sociaux – santé, éducation, protection – est passée de 32,6 % en 2019 à une prévision ambitieuse de 46,6 % pour 2026. Selon lui, cette progression significative témoigne d’une volonté nationale clairement affirmée d’investir dans le capital humain.

En conclusion, Buruiana a réitéré l’engagement de l’UNICEF à accompagner les délibérations parlementaires, afin de garantir une lecture sociale des arbitrages budgétaires.


À Grand-Popo, les députés béninois participent à une retraite budgétaire dédiée à l’examen du projet de loi de finances 2026. Objectif : outiller les élus pour une lecture stratégique des priorités sociales, améliorer le suivi des dépenses publiques et consolider le rôle du Parlement dans la gouvernance budgétaire.

Loi de finances 2026 : le rôle constitutionnel du Parlement au cœur des échanges

Dans le prolongement des interventions précédentes, Mathieu Ahouansou a posé le cadre institutionnel en rappelant l’article 109 de la Constitution de 1990, révisée en 2019, lequel consacre le Parlement comme gardien vigilant des finances publiques. De l’autorisation préalable des dépenses à leur vérification a posteriori, les députés sont ainsi investis d’une responsabilité cruciale : examiner avec rigueur les recettes et les allocations budgétaires, afin de garantir une gestion transparente et conforme aux priorités nationales.

Face à la complexité du document gouvernemental, souvent dense et technique, cet atelier s’impose comme un antidote pédagogique. Il vise notamment à produire une synthèse accessible, attentive aux enjeux de genre, d’enfance et de cohésion sociale, pour permettre une appréciation nuancée des orientations stratégiques.

Ahouansou n’a pas manqué d’insister sur l’urgence d’une implication totale : huit exposés thématiques rythmeront les débats, conduisant à une synthèse finale enrichie d’observations pertinentes et de recommandations adressées à l’exécutif.

« C’est l’occasion de forger des outils qui transforment la complexité en clarté, au service d’une gouvernance exemplaire », a-t-il martelé.

Perspectives : un budget au prisme du développement humain

Au-delà des considérations chiffrées, cet atelier organisé à Grand-Popo – dont l’atmosphère paisible favorise la réflexion stratégique – incarne une maturité parlementaire en constante progression au Bénin. Dans un contexte économique marqué à la fois par des défis sécuritaires persistants et par des engagements climatiques croissants, les recommandations formulées au cours de ces cinq jours de travaux pourraient orienter des allocations budgétaires décisives, notamment en matière d’accès à l’eau potable ou de scolarisation des filles en milieu rural.

À l’issue des travaux, le 24 octobre, une feuille de route devrait émerger, renforçant ainsi le rôle du législateur comme pivot d’une démocratie budgétaire inclusive.

En définitive, cet exercice, fidèle à sa tradition, pourrait bien impulser des ajustements décisifs pour un 2026 plus équitable, où les priorités sociales ne seront plus de simples slogans, mais des leviers tangibles de progrès.