Cotonou, le 21 juin 2024 – Un sommet sur le système semencier s’est ouvert le jeudi à Cotonou, au Bénin. Réunissant des acteurs nationaux et des experts de plusieurs pays, cet événement de trois jours a pour objectif d’élaborer une feuille de route pour les semences de riz, maïs, soja, manioc, sorgho, légumes, poisson et bétail.
Améliorer l’accès à des semences de qualité pour une agriculture plus performante
L’accès des producteurs à des semences de qualité et certifiées est crucial pour la transformation agricole en cours au Bénin. La création de la Société béninoise de développement des semences et plants (Sodesep) a marqué une étape importante. Le sommet de Cotonou s’inscrit dans cette dynamique en lançant un processus consultatif pour l’élaboration d’une feuille de route harmonisée. Cette feuille de route vise à développer des systèmes semenciers plus performants, durables et inclusifs, afin de booster la productivité agricole.
Un système semencier performant pour des cultures prioritaires
« Ce sommet a pour ambition de soutenir la réalisation d’une révolution agricole au Bénin », a déclaré Dr. Ir. Angelo C. Djihinto, directeur scientifique de l’Institut national de recherche agricole du Bénin (Inrab). « Il s’agit de mettre en place un système semencier économiquement durable pour les cultures prioritaires : riz, maïs, manioc, soja, bétail, poisson, légumes, sorgho/millet, cultures maraîchères, cultures fourragères et aquaculture. »
Un état des lieux et des perspectives pour le système semencier
Le sommet permettra de dresser un état des lieux du système semencier dans la sous-région et au Bénin, en particulier en ce qui concerne la politique et la recherche agricoles. Pour chaque spéculation, les acteurs nationaux, les représentants des institutions compétentes et des projets d’appui au développement agricole se pencheront aussi sur l’état de la production et des dispositifs institutionnels, les défis et les opportunités de renforcement du sous-secteur. Des experts internationaux apporteront leur éclairage et leur appui à ces réflexions.
Un plan d’action concret pour booster la production
Un plan d’action consolidé pour la feuille de route sur les semences sera validé à l’issue du sommet. Les institutions chargées de sa mise en œuvre seront également désignées.
Un nouveau cap pour l’agriculture béninoise
Dr Françoise Assogba Komlan, secrétaire générale du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (Maep), espère que ce sommet sera « une aubaine pour soutenir davantage les efforts du gouvernement dans le domaine agricole » et permettra de « dégager des solutions concrètes et innovantes pour renforcer notre système semencier et propulser notre agriculture vers de nouveaux sommets« .
Des semences de qualité, gage d’une agriculture durable
Malgré les progrès récents, « des efforts restent à fournir pour améliorer les niveaux actuels de production et de transformation des produits agricoles« , a reconnu la représentante du ministre. L’une des conditions requises est la production continue et en quantité suffisante de matériel végétal de qualité.
Des gains de productivité considérables à portée de main
Selon Dr Solomon Gizaw, responsable du Bureau de coordination du programme Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (Taat), le Bénin a un grand potentiel d’amélioration de sa productivité dans les chaînes de valeur agroalimentaires.
- Le rendement du manioc, qui se situe autour de 12 tonnes de racines à l’hectare, peut doublé ou triplé pour atteindre 20 à 30 tonnes, voire 40 tonnes.
- Celui du riz, qui est inférieur à 4 t/ha (3,85 t/ha en moyenne sur la période 2018-2022), a la possibilité de doublé et atteindre 10 t/ha .
- La productivité du maïs, qui est en moyenne de 1,2 t/ha, est encore très faible, alors qu’elle pourrait aller à 6 t/ha et même au-delà.
Les défis sont également importants dans les autres filières, notamment l’aquaculture et l’élevage.
Le sommet de Cotonou : une étape importante pour la transformation de l’agriculture béninoise
En somme, ce sommet est une occasion unique pour le Bénin de se doter d’un système semencier performant et durable, capable de soutenir la croissance du secteur agricole et d’améliorer les conditions de vie des populations rurales.