Bénin : Rencontre entre Robin Geiss et Alassane Séidou sur le contrôle des armes

Cotonou,22 janvier 2025 –  M. Robin Geiss, directeur de l’Institut des Nations Unies pour la Recherche sur le Désarmement (UNIDIR), a rencontré ce mercredi M. Alassane Séidou, ministre de l’Intérieur du Bénin. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’un atelier conjoint sur le contrôle des armes conventionnelles destiné aux fonctionnaires béninois.

Robin Geiss : Évaluations et priorités pour renforcer le contrôle des armes

Le Bénin, État partie à l’ensemble des instruments juridiquement contraignants relatifs au contrôle des armes conventionnelles, démontre un engagement constant envers la mise en œuvre de ces accords. Toutefois, des évaluations récentes ont mis en lumière des axes d’amélioration pour renforcer le cadre national de contrôle des armes et lutter efficacement contre leur prolifération illicite.

L’atelier organisé par l’UNIDIR vise à réunir experts et acteurs nationaux pour examiner les efforts du Bénin dans l’application de ces instruments internationaux. Les discussions porteront sur les priorités pour consolider le système de contrôle national, répondre aux défis sécuritaires et exploiter les mécanismes de coopération et d’assistance internationales. Cette initiative devrait également permettre au Bénin de jouer un rôle plus actif dans les processus multilatéraux de maîtrise des armes conventionnelles à l’avenir.

La rencontre entre M.Geiss et le ministre Séidou souligne l’importance de la collaboration entre les institutions internationales et les autorités nationales pour renforcer les capacités en matière de contrôle des armes. Elle témoigne également de la volonté du Bénin de s’engager activement dans la prévention de la prolifération des armes conventionnelles, contribuant ainsi à la paix et à la sécurité régionales.

En conclusion, cette initiative conjointe entre l’UNIDIR et le gouvernement béninois représente une étape significative dans le renforcement des mécanismes nationaux de contrôle des armes. Elle illustre l’engagement du Bénin à collaborer avec les organisations internationales pour promouvoir la paix et la sécurité, tout en renforçant les capacités nationales à faire face aux défis posés par la prolifération des armes conventionnelles.

UNFPA et PAM unissent leurs efforts pour le bien-être des adolescents au Bénin

Cotonou, 22 janvier 2025 – Hier, à Cotonou, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et le Programme Alimentaire Mondial (PAM) ont signé un mémorandum d’entente visant à renforcer leur collaboration en faveur des adolescents béninois. Cette initiative conjointe a pour objectif de promouvoir la sécurité et une alimentation saine pour chaque enfant, en nourrissant à la fois le corps et l’esprit des jeunes à travers des activités ludiques.

Renforcement des efforts de l’ONU pour le bien-être des adolescents

Ce partenariat s’inscrit dans la continuité des efforts déployés par les agences des Nations Unies au Bénin pour améliorer le bien-être des enfants et des adolescents. Par exemple, en août 2021, l’UNICEF et le PAM avaient déjà uni leurs forces en signant un accord de synergie d’actions pour assurer une meilleure efficacité dans leurs programmes respectifs, notamment dans les domaines de la sécurité alimentaire, de la nutrition, de l’éducation et de la protection de l’enfant.

Le nouveau mémorandum entre l’UNFPA et le PAM met l’accent sur des séances ludiques destinées aux adolescents, reconnaissant l’importance de méthodes interactives pour favoriser l’apprentissage et le développement personnel. Ces activités visent à sensibiliser les jeunes sur des questions essentielles telles que la santé reproductive, la nutrition et la protection contre les violences basées sur le genre.

Cette collaboration reflète une approche intégrée du développement des adolescents, reconnaissant que leur bien-être dépend d’une combinaison de facteurs physiques, mentaux et sociaux. En unissant leurs expertises respectives, l’UNFPA et le PAM entendent créer un environnement propice à l’épanouissement des jeunes béninois, contribuant ainsi à la réalisation des Objectifs de Développement Durable liés à la santé, à l’éducation et à l’égalité des genres.

En somme, ce partenariat stratégique entre l’UNFPA et le PAM représente une avancée significative dans la promotion du bien-être des adolescents au Bénin, en s’appuyant sur des approches innovantes et participatives pour répondre aux besoins spécifiques de cette tranche d’âge cruciale pour l’avenir du pays.

 

Porto-No Mad 2025 : le festival du tourisme durable à Porto-Novo

Du 16 au 19 janvier dernier, la ville de Porto-Novo a accueilli la quatrième édition du festival Porto-No Mad, dédié au tourisme durable. En effet, cet événement s’est déroulé au cœur des places vodùn de la capitale béninoise, offrant une immersion culturelle unique aux participants.

La 4e édition du festival Porto-No Mad a célébré le tourisme durable à Porto-Novo, alliant culture, écologie et patrimoine Un partenariat solide pour le tourisme durable

Par ailleurs, le festival Porto-No Mad, premier du genre en Afrique de l’Ouest, est né d’une collaboration entre le centre culturel Ouadada de Porto-Novo et le média engagé Babel Voyages. Il vise à promouvoir le voyage responsable et à valoriser le riche patrimoine matériel et immatériel de Porto-Novo et du Bénin. Les activités proposées incluent des rencontres-débats, des expositions, des projections de films, des concerts, des ateliers et des visites guidées, le tout dans une démarche écoresponsable.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un partenariat solide entre le centre Ouadada et les villes de Porto-Novo, Lyon et Cergy-Pontoise. Depuis 1995, la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise entretient une relation de coopération décentralisée avec Porto-Novo, visant à soutenir le développement urbain et culturel de la capitale béninoise.  De même, la Métropole de Lyon participe activement à des initiatives de gestion urbaine en collaboration avec Porto-Novo, contribuant à des initiatives telles que « Porto-Novo, Ville Verte », qui promeuvent un développement urbain durable.

Le festival s’est déroulé sur plusieurs places emblématiques de la ville, notamment les places Adjina et Ouenlinda, récemment rénovées dans le cadre du projet « Éclosions Urbaines ». Ce projet, porté par l’association Ouadada-Bénin avec le soutien de la ville de Porto-Novo, de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise et de la Métropole de Lyon, vise à restaurer et valoriser le réseau des places vodùn, éléments centraux du patrimoine culturel de la ville.

Célébration de l’écologie et de la culture à Porto-No Mad 2025

L’édition 2025 de Porto-No Mad a rassemblé un public diversifié autour de moments conviviaux et significatifs, célébrant l’écologie, la culture et le patrimoine. Les participants ont pu assister à des performances artistiques, telles que la sortie du Zangbeto sur la place Adjina, symbolisant la richesse des traditions locales.  Des ateliers et des discussions ont également été organisés pour sensibiliser aux pratiques de voyage responsable et aux enjeux du développement durable.

En somme, le festival Porto-No Mad 2025 a renforcé les liens entre les acteurs locaux et internationaux, tout en mettant en lumière le potentiel touristique et culturel de Porto-Novo. Il s’affirme comme un rendez-vous incontournable pour les amateurs de tourisme durable et les défenseurs du patrimoine africain.

 

Suspension du procès d’Olivier Boko et d’Oswald Homéky : une question de légalité

Porto-Novo, 21 janvier 2025 – Le procès très attendu de l’homme d’affaires influent Olivier Boko et de l’ancien ministre des Sports Oswald Homéky a été abruptement suspendu ce mardi. En effet, la défense a soulevé une objection majeure concernant la composition de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), qui siégeait avec seulement trois membres au lieu des cinq requis par la législation béninoise.

Protestation de la défense et retrait des avocats

Par ailleurs, cette irrégularité procédurale a conduit l’ensemble des avocats de la défense à se déconstituer en signe de protestation. Maître Paul Kato Atinta, figure de proue de l’équipe de défense, a exprimé son indignation lors d’une interview, qualifiant la situation de « violation des lois en vigueur ». Il a insisté sur le fait que le respect des normes légales est une condition essentielle pour garantir l’équité du procès.« Revenir à l’équité est une condition sine qua non pour la reprise du procès », a-t-il affirmé, insistant sur le respect scrupuleux des normes juridiques établies.

Sans entrer dans les détails, Maître Atinta a également suggéré que d’autres facteurs ont motivé le retrait collectif des avocats, laissant entendre que des éléments supplémentaires influencent cette décision. Ces éléments, qui restent pour l’heure confidentiels, pourraient avoir un impact significatif sur la suite de cette affaire déjà complexe.

Enjeux légaux et conséquences du procès suspendu

Pour rappel, en septembre 2024, les autorités ont arrêté Olivier Boko et Oswald Homéky, les accusant de complot contre l’autorité de l’État, de corruption d’agent public et de faux certificats. Leur procès, initialement prévu pour le 21 janvier 2025, devait apporter des éclaircissements sur ces accusations graves. Cependant, la contestation de la composition de la Cour par la défense soulève des questions sur la conformité des procédures judiciaires aux exigences légales.

La suspension du procès met en lumière l’importance cruciale du respect des procédures légales pour assurer une justice équitable et transparente. Les observateurs attendent désormais une réponse des autorités judiciaires quant à la reconstitution conforme de la Cour et à la reprise des audiences dans le respect des normes juridiques établies.

En somme, ce développement souligne la nécessité d’une vigilance constante quant au respect des principes fondamentaux de la justice, surtout dans des affaires impliquant des personnalités de premier plan et des accusations aussi sérieuses.

Gabon : adoption du Code électoral en vue des scrutins d’août

Libreville (Gabon), 21 janvier 2025– En préparation des élections prévues pour août prochain, les députés et sénateurs du Gabon ont conjointement adopté un nouveau code électoral, marquant une étape cruciale dans le processus de transition politique initié par les autorités militaires. En effet, ce cadre législatif vise à garantir des élections présidentielles, législatives et locales transparentes et équitables dans les sept prochains mois.

Adoption du Code électoral: vers des élections transparentes et inclusives

Par ailleurs, le nouveau code électoral introduit des réformes significatives destinées à renforcer la transparence et l’intégrité du processus électoral. Parmi ces changements figure la possibilité pour les militaires et les magistrats de se présenter aux élections, à condition de prendre un congé de leurs fonctions. Cette mesure vise à élargir le champ des candidats potentiels, tout en assurant une séparation claire entre les fonctions administratives et les ambitions politiques.

L’un des changements majeurs concerne aussi l’augmentation du nombre de sièges au Sénat, qui passe de 52 à 70. En outre, la diaspora gabonaise se voit désormais attribuer deux sièges à l’Assemblée nationale, une première qui témoigne de la volonté d’intégrer davantage les citoyens vivant à l’étranger dans la vie politique nationale.

Représentation des femmes et des jeunes : un pas vers l’équité

Dans un effort de promouvoir l’égalité des sexes et d’encourager la participation des jeunes, le nouveau code électoral instaure des quotas pour ces deux groupes. Les femmes se voient ainsi garantir 30 % des sièges, tandis que 20 % sont réservés aux jeunes, une initiative saluée comme un pas décisif vers une représentation plus équilibrée et inclusive.

Le Premier ministre Raymond Ndong Sima a exprimé sa satisfaction quant à ces réformes, soulignant leur importance pour le renforcement de la démocratie au Gabon. Il a assuré que le calendrier de la transition serait respecté scrupuleusement, témoignant de l’engagement des autorités à mener à bien ce processus.

Réactions et perspectives

Les responsables politiques, dont Paul Biyoghe Mba, ont accueilli favorablement l’adoption de ce nouveau cadre électoral, considérant qu’il s’agit d’un jalon vers des élections libres et justes. Ils insistent sur le fait que la sécurité et l’intégrité électorale sont désormais des priorités incontournables, reflétant une volonté de rompre avec les pratiques du passé.

Ce nouveau code électoral est une avancée majeure dans la construction d’un système démocratique plus robuste et inclusif. En fixant des règles claires et en intégrant des réformes visant à élargir la participation citoyenne, les autorités gabonaises posent les bases d’un processus électoral qui aspire à être un modèle de transparence et de justice.

Avec l’adoption de ce nouveau code électoral, le Gabon se prépare à un tournant décisif de son histoire politique. En intégrant des réformes audacieuses et en plaçant l’accent sur l’inclusivité et l’intégrité, le pays se dirige vers des élections qui pourraient redéfinir son paysage politique et renforcer la confiance des citoyens dans leurs institutions.

 

Sensibilisation à l’hygiène menstruelle : une initiative pionnière au CEG Yoko

Sakété, 21 janvier 2025 – Le Collège d’Enseignement Général (CEG) Yoko a accueilli une séance de sensibilisation sur l’hygiène menstruelle dans le cadre du projet E-Giénique, une initiative visant à briser les tabous entourant les menstruations et à promouvoir une meilleure santé menstruelle parmi les jeunes filles. Cette rencontre éducative, tenue peu après la cérémonie officielle de lancement du projet, a rassemblé 50 jeunes filles prêtes à enrichir leurs connaissances sur ce sujet souvent marginalisé.

Une séance de sensibilisation sur l’hygiène menstruelle au CEG Yoko, dans le cadre du projet E-Giénique, visant à éduquer Un dialogue ouvert et enrichissant

En effet, l’animation de la séance d’information par Aichatou SALIFOU, coordonnatrice du projet, a permis un échange interactif et instructif. Elle a mis l’accent sur l’importance de l’hygiène menstruelle et sur la nécessité de comprendre les processus biologiques des menstrues. Les participantes ont bénéficié d’informations claires et accessibles, permettant de démystifier ce sujet encore trop souvent considéré comme tabou.

Par ailleurs, les jeunes filles, curieuses et attentives, ont posé de nombreuses questions, révélant un réel désir d’approfondir leurs connaissances et de surmonter les stigmates sociaux liés aux menstruations. Cet environnement bienveillant et informatif a permis de créer un espace de dialogue où chacune a pu s’exprimer librement, favorisant ainsi une meilleure compréhension et une prise de conscience collective.

Vers une éducation menstruelle améliorée

En outre, cette première séance de sensibilisation marque une étape importante vers une éducation menstruelle plus inclusive et respectueuse. Elle s’inscrit aussi dans un effort plus large pour doter les jeunes filles des outils nécessaires pour gérer leurs règles de manière sûre et digne. En leur fournissant des connaissances pratiques et en ouvrant un espace de discussion, le projet E-Giénique vise à renforcer la confiance en soi des participantes et à encourager une culture de soutien et de compréhension.

Un projet porté par la solidarité internationale

En plus, le projet E-Giénique est le fruit de la collaboration entre plusieurs acteurs déterminés à faire une différence. Financé par la Fondation Générations Solidaires Henri Baboin-Jaubert, il est porté par quatre boursiers de l’Institut des droits de l’homme de Lyon (IDHL) : Kadoukpè BABAODI, Sadikou OGOULYI, Rebecca TOYNOUBA et Léila Boubacar DIALLO. Leur engagement et leur travail acharné ont permis de concevoir et de mettre en œuvre une initiative qui promet d’avoir un impact durable sur la communauté.

Un avenir prometteur

En ouvrant la voie à une meilleure éducation menstruelle, le projet E-Giénique aspire à transformer les perceptions culturelles et à promouvoir une société plus inclusive et informée. Cette première séance de sensibilisation au CEG Yoko est le début d’un parcours prometteur vers l’émancipation et l’autonomisation des jeunes filles. À travers des sessions continues et un soutien constant, le projet vise à élargir son influence et à garantir que chaque fille ait accès aux informations et aux ressources nécessaires pour gérer sa santé menstruelle avec dignité et confiance.

 

Report du Procès de Steve Amoussou à Porto-Novo

Porto-Novo, 20 janvier 2025 – Le procès de Steve Amoussou, présumé être l’activiste connu sous le pseudonyme de « Frère Hounvi », a repris ce lundi devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) à Porto-Novo, au Bénin. Toutefois, l’indisponibilité du représentant du ministère public, engagé dans une autre affaire majeure concernant la disparition de 4 milliards de francs CFA à la Direction Générale des Impôts en 2019, a immédiatement ajourné l’audience au 27 janvier 2025.

Accusations et défis juridiques pour Steve Amoussou

La justice poursuit Steve Amoussou pour des accusations de « harcèlement par voie électronique », de « publication de fausses nouvelles », de « provocation directe à la rébellion » et d’escroquerie. Lors des précédentes audiences, il a plaidé non coupable et a dénoncé les conditions de son arrestation, qualifiant son expérience de « stade suprême de la sorcellerie ».

La défense de M. Amoussou avait précédemment soulevé des exceptions d’inconstitutionnalité, arguant que son arrestation et sa détention étaient irrégulières. Cependant, la Cour constitutionnelle a rejeté ce recours le 19 décembre 2024, jugeant la demande irrecevable.

Le report de l’audience au 27 janvier 2025 permettra à la CRIET de poursuivre l’examen des réquisitions et des plaidoiries dans cette affaire sensible, qui suscite un intérêt particulier en raison des implications liées à la liberté d’expression et aux droits de l’homme au Bénin.

En conclusion, le procès de Steve Amoussou, alias « frère Hounvi », illustre les tensions persistantes entre les autorités judiciaires et les militants pour la liberté d’expression au Bénin. La reprise de l’audience, fixée au 27 janvier 2025, marquera une étape cruciale dans la quête de justice pour l’accusé et ses partisans, qui dénoncent une atteinte à ses droits fondamentaux. Alors que la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) poursuit l’examen de cette affaire, l’issue du procès pourrait avoir des répercussions significatives sur la perception de la liberté d’expression et de la justice dans le pays.

Quatre milliards évaporées des coffres de la DGI

Cotonou, 20 janvier 2025 Après cinq longues années d’attente fébrile, le rideau se lève enfin sur un mystère digne des plus grandes cours royales : l’impénétrable disparition, en 2019, de la somme de quatre milliards de francs CFA, volatilisée des caveaux sacrés de la Direction Générale des Impôts (DGI). Tel un conte de fées financières, l’affaire Adohouannon, du nom de l’ex-régisseur de la DGI, Carlos pour les intimes, et de sa cour des miracles, composée de sept autres âmes visiblement égarées, déferle sur la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) en ce lundi.

Fraude fiscale : Carlos devant la justice

Tel un magicien maladroit, Carlos, autrefois gardien des trésors fiscaux, se retrouve aujourd’hui sur le banc des accusés, sommé d’expliquer l’inexplicable : comment une telle somme, amassée grâce aux pieuses contributions des sujets du royaume, a-t-elle pu s’évaporer dans les limbes de la comptabilité ? Selon les oracles de la DGI, ces fonds, comparables à des aumônes versées en expiation des péchés de paiement tardif, étaient sous la bonne garde de Carlos, moyennant quelques décharges, sans doute aussi volatiles que lesdits fonds.

L’histoire, digne d’une farce, prend une tournure rocambolesque en septembre 2019, lorsqu’un prestataire, venu réclamer son dû, un modeste chèque de deux cent vingt-quatre millions (224.000.000) de francs CFA, se voit opposer un refus aussi sec que le désert du Sahara. « Le prestataire s’est plaint le vendredi 19 septembre 2019. » « Le lundi 23 septembre 2019, M. Carlos Adohouannon n’est pas venu au bureau. » Selon les informations de la DGI, avec une précision digne d’un huissier royal. On imagine aisément la scène : Carlos, flairant le vent tourné, préférant visiblement les charmes discrets d’une retraite anticipée aux justifications comptables.

Mystère des milliards disparus

L’alerte est donnée, la Brigade Économique et Financière (BEF), tel un corps de mousquetaires financiers, est dépêchée sur les lieux. Les contrôles, menés avec une rigueur digne des plus grands audits, révèlent l’impensable : une disparition de quatre milliards de francs CFA, une somme à faire pâlir d’envie les plus fastueux monarques.

Carlos, tel un prince déchu, plaide non coupable, selon les dires de son avocat, sans doute un fin limier du barreau, capable de transformer une banqueroute en simple tour de passe-passe. L’ex-régisseur et sa cour des miracles, poursuivis pour « association de malfaiteurs, détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux, complicité de détournement de deniers publics et recel de détournement de deniers publics », une litanie de chefs d’accusation aussi longue qu’un décret, devront répondre de leurs actes devant la CRIET.

Procès pour transparence et intégrité au Bénin

L’histoire ne s’arrête pas là. Après plusieurs mois de cavale, les sbires de la justice rattrapent Carlos, tel un héros de roman d’aventure, à Dakar, au Sénégal, après qu’il a goûté aux joies fugitives de la liberté. L’extradant à Cotonou, ils le ramènent finalement à la réalité et le placent sous mandat de dépôt le 18 septembre 2020.

En somme, il convient de souligner l’importance capitale de ce procès pour la transparence et l’intégrité des institutions béninoises. Au-delà du sort réservé à Carlos Adohouannon et à ses coaccusés, c’est la crédibilité de tout un système qui est en jeu. Tel un arbitre impartial, la justice démêlera les fils de cette intrigue financière avec une rigueur exemplaire. Elle rendra à chacun ce qui lui est dû et restaurera la confiance des citoyens envers les institutions publiques.

Cotonou : le gouvernement réplique face aux revendications syndicales suite à l’attaque terroriste

Cotonou, 17 janvier 2025 – Alors que le Bénin s’apprête à honorer la mémoire de ses soldats tombés lors d’une attaque terroriste dans le nord du pays, une controverse enflamme le paysage politique. À la veille de la journée d’hommage organisée par les centrales syndicales, prévue pour le 18 janvier, le gouvernement a vivement réagi aux revendications de ces organisations, dénonçant une tentative de désinformation et de manipulation de l’opinion publique.

Le gouvernement réfute les allégations de bases militaires étrangères.

Lors d’un point de presse, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, a exprimé avec une vigueur non dissimulée les profonds désaccords de l’exécutif face aux revendications formulées par ces organisations. Parmi les exigences les plus controversées, celle du retrait des troupes françaises du territoire béninois a particulièrement cristallisé les tensions.

La position gouvernementale, exprimée avec une clarté liminaire, rejette catégoriquement les allégations relatives à l’existence de bases militaires étrangères sur le sol béninois. « Il n’y a pas de base militaire française ou de quelque autre nationalité dans notre pays. » « Nous avons des accords de coopération avec plusieurs nations, mais jamais d’accord de défense impliquant une base étrangère », a-t-il martelé, dissipant ainsi les rumeurs qui circulaient. Cette affirmation se veut une réponse directe aux rumeurs persistantes et aux accusations portées par certaines franges de la société civile et, notamment, par les organisations syndicales.

Accusations de manipulation et d’irresponsabilité syndicales

Le porte-parole a par ailleurs énoncé avec une inflexibilité marquée ce qu’il qualifie d’irresponsabilité de certains responsables syndicaux. Selon ses dires, ces derniers instrumentaliseraient la douleur nationale, conséquence directe de l’attaque terroriste, pour diffuser des informations erronées et attiser une polémique stérile, voire dangereuse. « Faire le jeu de l’ennemi en propageant des mensonges est non seulement irresponsable, mais aussi un manque de patriotisme », a-t-il affirmé avec véhémence. Cette accusation, d’une sévérité inhabituelle, souligne la profonde fracture qui semble s’être ouverte entre le gouvernement et certaines organisations syndicales.

Le gouvernement, conscient de la gravité de la situation, a tenu à rappeler que le Bénin traverse une période particulièrement complexe sur le plan sécuritaire. La recrudescence des attaques terroristes dans la région dite des trois frontières, zone géopolitique sensible, exige une unité nationale sans faille et une action coordonnée de toutes les forces vives du pays. Dans ce contexte délicat, les fausses accusations concernant la présence de troupes étrangères risquent, selon le gouvernement, de nuire considérablement à l’unité nationale et de nuire aux efforts déployés dans la lutte implacable contre le terrorisme.

Appel à l’unité nationale et à la responsabilité collective

Le gouvernement a également mis en garde contre les conséquences délétères de ces accusations non fondées. À l’heure où le Bénin renforce ses efforts pour lutter contre le terrorisme, l’unité nationale est plus cruciale que jamais. Les allégations de présence étrangère sur le sol béninois risquent de miner la confiance du peuple dans ses dirigeants et de détourner l’attention des véritables enjeux de sécurité.

Dans un appel à la responsabilité collective, Wilfried Houngbédji a exhorté les syndicats à recentrer leurs actions sur des initiatives positives, à la hauteur du sacrifice des soldats tombés. « Le peuple béninois mérite mieux que de voir son unité et ses sacrifices utilisés à des fins politiciennes », a-t-il conclu, invitant les citoyens à une solidarité sans faille pour surmonter les défis sécuritaires. Cette conclusion, empreinte d’une gravité palpable, met en lumière les enjeux considérables de cette crise et l’impérieuse nécessité d’un dialogue constructif pour préserver la stabilité et l’unité du pays.

Alors que la journée d’hommage se profile, le gouvernement espère que ce moment de recueillement sera un temps de réflexion sur l’importance de l’unité nationale face aux menaces communes, et non une tribune pour des revendications politisées.

 

 

Renforcement de la coopération navale entre le Bénin et la Russie

Cotonou, 17 janvier 2025 — L’ambassadeur de la Fédération de Russie au Bénin, S.E.M. Igor Evdokimov, a rencontré le capitaine de vaisseau Dossa Hounkpatin, chef de l’État-major de la Marine nationale béninoise, pour discuter des perspectives de coopération navale entre les deux nations en 2025.

En effet, cette rencontre s’inscrit dans la continuité des relations bilatérales renforcées au cours de l’année précédente. En septembre 2024, le navire d’entraînement de la flotte de la Baltique de la marine russe, le « Smolny », avait effectué une visite d’amitié au port autonome de Cotonou. Lors de cette escale, le capitaine de vaisseau Hounkpatin et l’ambassadeur Evdokimov avaient exploré les différents compartiments du navire, témoignant de l’intérêt mutuel pour une collaboration accrue.

En octobre 2024, deux autres navires de guerre russes, le Neustrashimiy et l’Akademik Pachine, avaient également accosté à Cotonou. Ces visites successives ont été perçues comme des signes tangibles du renforcement des liens militaires entre le Bénin et la Russie. L’ambassadeur Evdokimov avait alors exprimé le souhait de voir ces interactions se poursuivre régulièrement, notamment en 2025, année marquant le 80ᵉ anniversaire de la victoire dans la Seconde Guerre mondiale.

Vers une coopération navale stratégique pour la sécurité maritime

La récente rencontre entre S.E.M. Evdokimov et le capitaine de vaisseau Hounkpatin vise à consolider ces acquis et à explorer de nouvelles avenues de coopération pour l’année en cours. Les discussions ont porté sur des aspects pratiques de la collaboration navale, incluant des exercices conjoints, des programmes de formation et des échanges d’expertise technique.

Ce rapprochement stratégique intervient dans un contexte dans lequel le Bénin cherche à diversifier ses partenariats militaires pour renforcer la sécurité maritime dans le golfe de Guinée, une zone confrontée à des défis tels que la piraterie et le trafic illicite. La Russie, de son côté, affirme sa présence en Afrique de l’Ouest, consolidant ainsi ses relations avec des pays clés de la région.

En somme, les autorités béninoises et russes se sont engagées à poursuivre le dialogue afin de définir un plan d’action concret pour 2025, visant à renforcer la coopération navale et à contribuer à la stabilité et à la sécurité maritime dans la région.