Bénin : 1ᵉʳ mai, le syndicaliste Kassa Mampo arrêté puis libéré

Un 1ᵉʳ mai 2025 sous haute tension à Cotonou  : la liberté syndicale mise à l’épreuve

Le 1ᵉʳ mai , jour consacré à la célébration des travailleurs, a pris des allures de bras de fer à Cotonou, capitale économique du Bénin. Alors que la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB) appelait à une marche pacifique pour défendre les droits des travailleurs, l’élan revendicatif s’est heurté à une répression brutale. Kassa Mampo, figure emblématique du syndicalisme béninois et secrétaire général de la CSTB, a été interpellé avec son adjoint Norbert Kouto et plusieurs militants, avant d’être libéré en fin de journée. Ce soubresaut, loin d’être anodin, révèle les tensions persistantes entre le pouvoir et les forces syndicales, dans un pays où la liberté d’expression semble marcher sur un fil fragile.

Le 1ᵉʳ mai 2025 à Cotonou, la marche de la CSTB a été réprimée et son leader Kassa Mampo arrêté puis libéré,Marche avortée, arrestation musclée : récit d’un 1ᵉʳ mai réprimé à Cotonou

Concrètement, la marche a été avortée et le message étouffé par la force. Dès l’aube, la place de l’Étoile Rouge, point de ralliement prévu pour la marche, s’est transformée en théâtre d’intimidation. Un imposant dispositif policier a barré la route aux manifestants, empêchant tout rassemblement. Contraints de se replier vers la Bourse du Travail, les travailleurs ont tenté de faire entendre leur voix, brandissant des revendications légitimes : meilleures conditions de travail, école gratuite pour tous, recrutements d’enseignants, respect des libertés syndicales. Mais ce refuge symbolique n’a pas suffi à les protéger. Sous le regard du directeur départemental de la Police républicaine, Dah Lokonon, une intervention musclée a conduit à l’arrestation de Kassa Mampo, Norbert Kouto ainsi que de cinq autres militants, dont Damien Degbé et Léandre Doussouh. Des gaz lacrymogènes ont dispersé les derniers irréductibles, tandis que la liberté d’expression, si chèrement acquise, semblait s’effilocher dans l’air âcre.

Kassa Mampo : le symbole de la résistance syndicale béninoise, arrêté puis libéré sous pression

Cet événement a suscité de vives réactions ; une arrestation aux contours flous a particulièrement interpellé. L’interpellation, survenue dans les locaux mêmes de la Bourse du Travail, a suscité stupeur et indignation. Selon des sources proches de la CSTB, les forces de l’ordre auraient agi sans motif clair, une pratique qui rappelle les neuf arrestations qu’a subies Kassa Mampo depuis 1985 pour son militantisme. Conduits à la Brigade criminelle pour une audition, les syndicalistes ont vu leur sort suspendu à une opacité déconcertante. Aucune communication officielle n’a filtré sur les raisons de cette détention, laissant planer le spectre d’une répression ciblée contre une marche pourtant annoncée dès le 22 avril par un communiqué signé de Mampo lui-même.

L’avocat du leader syndical, Me Aboubacar Baparapé, a fait son entrée dans les locaux de la brigade vers 16 h, tandis qu’une délégation de syndicalistes, menée par Appolinaire Afféwé (UNSTB) et Moudachirou Bachabi (CGTB), s’est massée aux abords pour témoigner sa solidarité. « Nous sommes venus par esprit de fraternité syndicale », a déclaré un représentant, la voix teintée de détermination. Ce soutien, conjugué à la pression de l’opinion publique, a sans doute pesé dans la balance : en début de soirée, Kassa Mampo et ses compagnons ont recouvré la liberté, après une audition aussi brève qu’énigmatique.

Liberté syndicale en survie : les plaintes étouffées des travailleurs béninois

Cependant, bien que cette libération soit un soulagement, elle n’efface pas les questions sur la liberté syndicale en sursis. Kassa Mampo, 62 ans, n’est pas un novice dans l’arène des luttes sociales. Né à Natitingou, cet ancien étudiant en philosophie, titulaire d’une maîtrise, a forgé son destin dans la défense des droits des travailleurs. Élu secrétaire général de la CSTB en 2017, il incarne une voix inflexible face aux dérives du pouvoir. Ses multiples arrestations, toujours suivies de libérations sous la pression populaire, en font un symbole de résilience. En 2023, il portait plainte contre le gouvernement auprès de l’Organisation internationale du travail pour « violations des libertés syndicales », un combat qu’il poursuit avec une ténacité rare. Ce 1ᵉʳ mai 2025, son interpellation n’a fait que raviver la flamme de sa détermination.

Cet épisode, s’il s’achève par une libération, n’efface pas les questions qu’il soulève. La marche de la CSTB, prévue dans les 12 départements du Bénin, visait à dénoncer la dégradation des conditions de vie sous le régime de Patrice Talon. Depuis son arrivée au pouvoir en 2016, les syndicats déplorent une restriction croissante des droits, des arrestations arbitraires et une absence de dialogue sur des revendications essentielles, comme l’école gratuite pour tous. L’ancien député Guy Dossou Mitokpè, dans une déclaration cinglante, a dénoncé une « nouvelle atteinte aux libertés syndicales », exigeant des comptes aux autorités.

Le silence de la Police républicaine, qui n’a fourni aucune explication officielle, contraste avec la clameur des réseaux sociaux et des médias locaux. Cependant, certains ont salué la libération des syndicalistes comme une victoire arrachée de haute lutte. Mais cette liberté retrouvée ne masque pas une vérité plus amère : au Bénin, le droit de manifester reste une conquête précaire, surveillée par un pouvoir prompt à brandir la matraque.

Cotonou : entre tension permanente et appel à la justice pour les travailleurs

En somme, hier, Cotonou a vibré d’une énergie contradictoire : celle d’un peuple déterminé à se faire entendre et celle d’un État qui, par la force, cherche à imposer le silence. La libération de Kassa Mampo et de ses camarades, si elle apaise temporairement les tensions, ne résout pas le malaise profond. Les travailleurs, confrontés à la cherté de la vie et à l’érosion de leurs droits, attendent des réponses concrètes. Le gouvernement, qui vantait le même jour ses avancées sociales – 10 247 jeunes recrutés via le Psie, 42 377 accompagnés par Azôli – devra prouver que son discours n’est pas qu’un vernis.

Dans l’ombre de l’Étoile Rouge, un message persiste : la lutte syndicale, malgré les entraves, refuse de plier. Kassa Mampo, libre, mais toujours combatif, l’a rappelé avec force : « Le 1ᵉʳ mai n’est pas une fête, mais un cri pour la justice. » Au Bénin, ce cri résonne encore, en quête d’un écho qui ne soit pas celui des gaz lacrymogènes.

1ᵉʳ mai : le Bénin dévoile un bilan social ambitieux pour l’emploi

Un 1ᵉʳ mai 2025 sous le signe de l’emploi au Bénin  : le gouvernement dévoile son bilan social

 

Le 1ᵉʳ mai 2025, jour consacré à l’hommage des travailleurs, le gouvernement béninois a saisi l’occasion pour dévoiler un bilan audacieux de ses initiatives en faveur de l’emploi et du progrès social. Sous un ciel teinté d’espoir et de revendications, les autorités ont déroulé une fresque chiffrée, révélant l’ampleur des efforts déployés pour insuffler une nouvelle dynamique au marché du travail. Entre jeunesse soutenue, enseignants mobilisés et fonction publique revigorée, ce tableau ambitieux dessine un Bénin en quête de renouveau. Mais au-delà des statistiques, quels échos trouve-t-on dans la réalité quotidienne des travailleurs ?

Emploi, jeunes et éducation : des chiffres qui impressionnent, des interrogations qui demeurent

Premier axe fort de ce bilan, une jeunesse portée par Psie et Azôli. Au cœur de cette offensive sociale, deux programmes se dressent comme des phares pour la jeunesse béninoise. Le programme spécial d’insertion dans l’emploi (Psie) a permis à 10 247 jeunes de franchir le seuil du monde professionnel, offrant une bouffée d’oxygène à une génération souvent confrontée à l’incertitude. Parallèlement, le programme Azôli a déployé ses ailes sur 42 377 bénéficiaires, répartis également entre 21 353 emplois salariés et 21 024 aventures entrepreneuriales. Une ambition affirmée guide ces efforts : atteindre 50 000 jeunes d’ici à la fin de l’année, avec une parité exemplaire de 50 % de femmes. Ces chiffres, tels des semences jetées en terre fertile, promettent une récolte d’opportunités. Pourtant, certains s’interrogent : ces emplois, aussi nombreux soient-ils, tiendront-ils la promesse d’une stabilité durable ?

Par ailleurs, le secteur éducatif, pilier d’un avenir éclairé, bénéficie lui aussi d’une attention soutenue. Pour répondre à une pénurie d’enseignants qui asphyxiait les salles de classe, 34 105 aspirants ont été déployés dans les écoles publiques via un programme de préinsertion. Ces jeunes diplômés, jetés dans l’arène pédagogique avec une formation en bandoulière, incarnent une réponse pragmatique à un défi criant. Mais si l’initiative impressionne par son ampleur, elle soulève des murmures : quelle sera la destinée de ces aspirants, suspendus entre précarité et espoir de titularisation ?

Fonction publique et dialogue social : un renouveau administratif face aux attentes des travailleurs

En outre, dans les coulisses de l’administration et dans le domaine du dialogue social, le gouvernement a également actionné des leviers significatifs. Dans les coulisses de l’administration, le gouvernement a également actionné des leviers significatifs. Entre mai 2024 et avril 2025, 775 agents ont rejoint les rangs de l’État, tandis que 1 275 recrutements supplémentaires sont en gestation. À cela s’ajoute une gestion des carrières plus fluide, avec 11 795 actes traités pour 43 415 agents et la promotion de 6 365 fonctionnaires en 2024. Ces avancées, comme des rouages bien huilés, témoignent d’une volonté de moderniser une machine administrative souvent critiquée pour ses lenteurs. Cependant, le défi persiste : transformer ces efforts en une véritable réforme structurelle.

Si ce 1ᵉʳ mai 2025 résonne comme une célébration des progrès accomplis, il n’échappe pas aux tensions inhérentes à la fête du travail. Les syndicats, gardiens vigilants des droits des travailleurs, accueillent ces annonces avec un optimisme prudent. Ils appellent à un dialogue plus robuste, plaidant pour des salaires revalorisés et des conditions de travail à la hauteur des ambitions affichées. « Les chiffres dansent, mais la vie des travailleurs ne suit pas toujours le rythme », confie un représentant syndical, rappelant que le chemin vers l’équité reste jonché d’obstacles.

Vers un horizon plus juste : le pari béninois de la pérennité des initiatives sociales

En ce jour symbolique, vers un horizon plus juste, le gouvernement béninois trace sa voie. En ce jour symbolique, le gouvernement béninois plante les jalons d’une politique sociale résolue, où l’emploi des jeunes, l’éducation et la valorisation des agents publics s’entrelacent pour tisser un avenir prometteur. Les programmes Psie et Azôli, le déploiement des aspirants et les réformes administratives sont autant de fils conducteurs d’une trame en construction. Mais, pour que ce tableau prenne vie, la pérennité des initiatives et l’inclusion des plus vulnérables devront passer l’épreuve du temps. Sous le regard attentif des travailleurs, le Bénin avance, entre aspirations grandioses et défis à relever, vers un lendemain dans lequel le labeur trouve sa juste récompense.

Bénin-Maroc  : une alliance constitutionnelle pour les élections de 2026

Bénin-Maroc : une alliance judiciaire stratégique pour des élections 2026 Clés

Le 29 avril dernier, les murs du siège de la Cour constitutionnelle à Porto-Novo ont vibré d’un souffle diplomatique. Dans une audience empreinte de solennité, le président de l’institution, Cossi Dorothé Sossa, a accueilli l’ambassadeur du Royaume du Maroc au Bénin, Rachid Rguibi, doyen du corps diplomatique. Ce rendez-vous, loin d’être protocolaire, a posé les jalons d’une coopération renforcée entre les cours constitutionnelles des deux nations, avec un cap clair : préparer les élections générales de 2026 au Bénin et également tisser des initiatives communes dans les arènes régionales et internationales. Dans un pays où la démocratie, jadis modèle ouest-africain, navigue en eaux troubles, cette rencontre incarne un espoir de consolidation institutionnelle, porté par un partenariat stratégique avec le Maroc.

L’expertise marocaine au service de la démocratie béninoise face aux enjeux de 2026

En effet, au cœur des discussions, la relation entre les cours constitutionnelles béninoise et marocaine s’est affirmée comme un pilier de cette nouvelle dynamique. Depuis plusieurs années, le Maroc, fort de son expérience en matière de gouvernance constitutionnelle, partage son savoir-faire avec des nations africaines. La Cour constitutionnelle marocaine, créée en 1994 et renforcée par la Constitution de 2011, joue un rôle clé dans la supervision des processus électoraux et la garantie de la primauté du droit. À Porto-Novo, l’ambassadeur Rguibi a évoqué la possibilité d’un appui technique pour 2026, incluant notamment des formations pour les magistrats, des outils numériques pour sécuriser le contentieux électoral et des échanges d’expertise sur la transparence des scrutins.

Pour le Bénin, par conséquent, cet appui tombe à point nommé. Les élections générales de 2026, combinant législatives, municipales et présidentielles, s’annoncent cruciales. Depuis 2016, sous la présidence de Patrice Talon, le pays a vu son espace démocratique se rétrécir, marqué par des réformes électorales restrictives et l’exclusion de partis d’opposition en 2019 et 2020. La Cour constitutionnelle, souvent critiquée pour sa proximité avec l’exécutif, est sous pression pour garantir un scrutin inclusif. « Cette coopération avec le Maroc pourrait redonner confiance aux acteurs politiques », confie un analyste béninois, soulignant ainsi l’importance d’une institution arbitrale perçue comme impartiale.

Au-delà des scrutins nationaux : un partenariat qui vise la gouvernance et la sécurité en Afrique

Mais ce partenariat va au-delà des élections nationales ; il s’ancre aussi dans des ambitions régionales. Au-delà de l’appui technique, les échanges ont porté sur des initiatives communes dans les cadres régionaux et internationaux. Le Bénin et le Maroc, tous deux membres de l’Union africaine (UA) et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), partagent une vision d’une Afrique souveraine et intégrée. Le Maroc, revenu dans l’UA en 2017, s’impose comme un acteur clé dans la diplomatie judiciaire, notamment via la Conférence des juridictions constitutionnelles africaines (CJCA). Lors de la dernière assemblée de la CJCA en 2024, les deux pays ont plaidé pour une harmonisation des pratiques électorales, un thème repris à Porto-Novo.

Cette convergence s’étend également à la lutte contre les défis transnationaux. Le Bénin, confronté à la montée du terrorisme dans le nord, et le Maroc, leader régional en matière de sécurité, explorent des synergies institutionnelles pour renforcer la gouvernance. « Une démocratie stable passe par des institutions solides, capables de répondre aux crises », a déclaré un conseiller de l’ambassade marocaine. Cette ambition s’inscrit dans l’élan de l’Accord de Skhirat de 2015, signé sous l’égide du Maroc, qui avait illustré son rôle de médiateur dans les crises africaines.

Un symbole d’amitié qui interpelle : renforcer les institutions pour une démocratie ancrée dans le peuple

En filigrane, cette audience symbolise l’amitié florissante entre Cotonou et Rabat. Depuis la visite du roi Mohammed VI au Bénin en 2017, les deux nations ont multiplié les accords, notamment dans l’agriculture, la formation professionnelle et la santé. La nomination de l’ambassadeur béninois près du Maroc en 2024, élevée dans l’Ordre national, a encore resserré ces liens.

À Porto-Novo, sous le regard attentif de la statue de la justice, cette rencontre marque un pas vers une démocratie béninoise plus robuste. Mais elle rappelle aussi une vérité universelle : les institutions, aussi solides soient-elles, tirent leur légitimité du peuple. À l’approche de 2026, le Bénin, avec l’appui du Maroc, à l’occasion de redorer son blason démocratique, à condition cependant que les promesses d’aujourd’hui se traduisent en actes demain.

Incendies géants près de Jérusalem

Israël : des incendies colossaux ravagent les collines autour de Jérusalem, une nation en alerte maximum

Ce 30 avril, Israël s’est réveillé sous un ciel de cendres. Des incendies de forêt d’une ampleur colossale, attisés par une vague de chaleur et des vents impétueux, ont embrasé les collines verdoyantes entourant Jérusalem, semant l’effroi et la désolation. Des communautés entières, arrachées à leurs foyers, ont fui sous des panaches de fumée opaque, tandis que les routes se muaient en pièges et que la liaison ferroviaire entre Jérusalem et Tel-Aviv, artère vitale du pays, s’interrompait.

Dans ce chaos, 120 pompiers, épaulés par l’unité d’élite de secours 669 de Tsahal, luttent sans relâche, alors que l’appel à l’aide internationale lancé par le ministère des Affaires étrangères trouve écho auprès de l’Italie, de la Grèce, de la Croatie et de Chypre. Mais au cœur de cette tragédie, des voix extrémistes, attribuées à des partisans du Hamas, jettent de l’huile sur le feu, appelant à des actes incendiaires, défiant la résilience d’une nation en état d’urgence.

Le brasier s’étend, les secours luttent sans répit : scènes de chaos et état d’urgence

Concrètement, la nature s’est déchaînée, mettant la nation en alerte. Dès l’aube, les flammes ont surgi avec une voracité implacable, dévorant les forêts d’Eshta’ol et de Latroun, jusqu’aux abords de Jérusalem. Le musée du Corps blindé, niché dans le parc de Latroun, a vu ses environs léchés par des langues de feu, menaçant un symbole de l’histoire militaire israélienne. À Beit Shemesh, des habitants ont abandonné leurs véhicules sur l’autoroute 1, bloquée par des fumées suffocantes, tandis que neuf personnes, piégées dans des voitures cernées par les flammes, ont été sauvées par des hélicoptères de l’unité 669. « C’était comme si le ciel s’effondrait », raconte Miriam, une résidente évacuée, les yeux encore hantés par l’éclat des brasiers.

Les autorités, confrontées à une crise d’une rare intensité, ont décrété l’état d’urgence nationale. Le ministre de la Défense, Israël Katz, a mobilisé Tsahal pour épauler les pompiers, dont onze avions et deux hélicoptères bombardiers d’eau sillonnent le ciel dans une lutte acharnée contre l’avancée des flammes. En effet, les vents, capricieux et puissants, compliquent la tâche, transformant chaque étincelle en menace. La suspension des festivités de Yom Ha’atzmaut, jour de l’Indépendance, témoigne de la gravité de la situation, une décision inédite qui a même contraint le commissaire de police à quitter la cérémonie nationale pour rejoindre le poste de commandement.

Entre solidarité internationale et soupçons criminels : la double face de la crise

Face à une telle ampleur, une solidarité internationale se dessine, même si un spectre criminel plane. Face à l’ampleur du désastre, le ministre des Affaires étrangères, Gideon Sa’ar, a lancé un appel vibrant à l’aide internationale. La réponse ne s’est pas fait attendre : la Grèce, la Croatie, l’Italie et Chypre ont dépêché des avions de lutte contre les incendies, un élan de solidarité salué par les autorités israéliennes. Ce soutien, conjugué à la mobilisation intérieure, incarne l’espoir d’une maîtrise rapide des flammes, bien que les experts estiment que des jours seront nécessaires pour circonscrire les foyers les plus virulents.

Pourtant, un nuage sombre plane sur cette crise. Des messages circulant sur les réseaux sociaux, attribués à des partisans du Hamas, appellent à des actes incendiaires, ravivant le spectre de violences orchestrées. Si aucune preuve ne confirme leur implication directe dans les incendies actuels, ces déclarations rappellent les tensions de 2019, lorsque des ballons incendiaires lancés depuis Gaza avaient déclenché des feux près de la frontière. Le gouvernement israélien, déjà engagé dans une lutte contre les résurgences du Hamas après l’effondrement du cessez-le-feu en mars 2025, a promis une enquête approfondie pour déterminer si des actes criminels ont amplifié la catastrophe. « Toute tentative de profiter de cette tragédie sera sévèrement punie », a averti un porte-parole du ministère de la Sécurité publique.

Face au risque climatique accru, la résilience israélienne s’affirme dans l’épreuve

Ces événements tragiques s’inscrivent dans un contexte climatique alarmant, mais un peuple à l’épreuve demeure indomptable. Ces incendies, exacerbés par une vague de chaleur atteignant 38 °C, s’inscrivent dans un contexte de vulnérabilité croissante face au changement climatique. Des rapports de 2024 avaient déjà alerté sur l’augmentation des feux de forêt en Israël, où les étés prolongés et les sécheresses fragilisent les écosystèmes. À Jérusalem, les collines, jadis havres de verdure, deviennent des poudrières, un défi environnemental qui s’ajoute aux tensions sécuritaires.

Mais dans l’épreuve, Israël révèle sa résilience. À Beit Shemesh, des bénévoles ont distribué eau et vivres aux évacués, tandis que des synagogues ouvraient leurs portes pour offrir refuge. Les récits de courage, comme celui des pompiers risquant leur vie pour sauver des Torahs dans une synagogue menacée, incarnent cette détermination collective.

Au-delà des flammes : Israël, habitué à l’adversité, prêt à rebâtir et à prévenir

Alors que les flammes continuent de défier les efforts des secours en Israël, la bataille est plus immédiate, mais tout aussi cruciale. Les incendies de cette journée ne sont pas qu’une catastrophe naturelle ; ils sont un test pour une nation habituée à surmonter l’adversité. Avec l’appui international et la ténacité de ses citoyens, Israël relèvera le défi, un pas à la fois, sous un ciel où la fumée, peu à peu, cède la place à l’espoir. Dans les collines de Jérusalem, où les cendres recouvriront bientôt des terres prêtes à reverdir, un peuple écrit, une fois encore, une page de son histoire indomptable.

Ouagadougou en ébullition : une marée humaine défend la souveraineté du Burkina Faso

Ouagadougou : une marée humaine en soutien à Traoré et contre l’ingérence étrangère

Ce 30 avril, la Place de la Révolution à Ouagadougou s’est métamorphosée en un océan de ferveur patriotique. Des milliers de Burkinabè, venus des quatre coins du pays, ont convergé vers ce lieu emblématique pour un meeting grandiose, vibrant d’une seule voix en soutien au président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, et aux autorités de la révolution progressiste. Ce rassemblement, orchestré par la Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC), répondait avec éclat aux déclarations jugées outrageantes du général américain Michael Langley, chef de l’US AFRICOM. Dans un Burkina Faso résolu à affirmer son émancipation au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), cette puissante démonstration de force populaire a résonné comme un cri d’indépendance, un refus catégorique de toute tutelle étrangère.

Ouagadougou a vibré le 30 avril 2025 lors d'un meeting massif en soutien au capitaine Traoré, affirmant la souveraineté du Burkina Faso L’affront américain enflamme la place de la Révolution : le peuple dit non !

En effet, l’étincelle de cette mobilisation a été allumée le 3 avril 2025, lorsque Michael Langley, lors d’une audition devant la Commission sénatoriale des forces armées des États-Unis, a accusé le régime burkinabè de détourner les ressources minières, notamment l’or, et les fonds de la coopération chinoise pour protéger le pouvoir en place, au détriment du peuple. Ces propos, qualifiés de « mensongers » et de « regrettables » par le ministre des Affaires étrangères Karamoko Jean Marie Traoré, ont suscité une indignation nationale. En réponse, le 15 avril, Ouagadougou a officiellement dénoncé une « tentative flagrante d’atteinte à la souveraineté », affirmant que les recettes minières sont gérées avec « rigueur et transparence » dans le budget national.

À la place de la Révolution, les pancartes brandies par la foule clamaient : « Burkina d’abord ! » et « Non à l’impérialisme ! ». Les discours, portés par des leaders comme Honoré Samandoulougou de la CNAVC, ont fustigé les « manipulations impérialistes » et rendu un vibrant tribute à la mémoire des héros panafricains, de Thomas Sankara à Patrice Lumumba, victimes des ingérences occidentales. « Le général Langley a cru pouvoir salir notre révolution, mais il ignore la force d’un peuple uni », a lancé un orateur, sous les ovations d’une foule où se mêlaient jeunes, femmes et anciens, les drapeaux burkinabè et de l’AES flottant au vent.

Ouagadougou a vibré le 30 avril 2025 lors d'un meeting massif en soutien au capitaine Traoré, affirmant la souveraineté du Burkina Faso Au-delà de la réponse : un soutien massif à la rupture stratégique du capitaine Traoré

Mais ce meeting dépassait la simple riposte ; il incarnait le soutien indéfectible à la transition dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré, dont la popularité reste ancrée dans sa quête d’une souveraineté totale. Effectivement, depuis son arrivée au pouvoir en septembre 2022, Traoré a rompu les amarres avec les anciens partenaires occidentaux, expulsant les troupes françaises et réévaluant les accords militaires avec les États-Unis. Le Burkina Faso, aux côtés du Mali et du Niger au sein de l’AES, s’est tourné vers des alliés comme la Russie et la Chine, perçus comme respectueux de sa volonté d’autonomie.

Cette dynamique s’est reflétée dans l’enthousiasme des manifestants. « Nous ne sommes plus un État vassal ! » a proclamé Ghislain Dabiré, membre de la CNAVC, promettant de montrer au monde que le Burkina décide librement de son destin. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux ont capturé l’ampleur de l’événement : une marée humaine, des chants révolutionnaires et des appels à soutenir Traoré face aux « tentatives de déstabilisation », notamment après une récente vague d’arrestations de gradés soupçonnés de complot. À Ouagadougou, la foule a également dénoncé les « manipulations via les réseaux sociaux » et les « menaces contre nos dirigeants », preuve d’une vigilance populaire face aux défis internes et externes.

L’Alliance des États du Sahel : étendard populaire face aux tensions internationales

Au-delà des frontières nationales, le meeting a transcendé les frontières nationales pour célébrer l’Alliance des États du Sahel, symbole d’une émancipation régionale. Les drapeaux malien et nigérien, agités aux côtés de celui du Burkina, ont rappelé l’unité des trois nations face aux pressions de la CEDEAO et des puissances occidentales. Depuis sa création en 2023, l’AES a consolidé une coopération militaire et économique, avec des projets comme une force conjointe de 5 000 hommes et un système de défense aérienne intégré, visant à contrer le terrorisme sans dépendre de l’Occident. À Ouagadougou, les manifestants ont salué cette « révolution » qui, selon eux, prolonge l’héritage de Sankara en plaçant le peuple au cœur du pouvoir.

Ce rassemblement intervient d’ailleurs dans un contexte de tensions accrues avec les États-Unis, dont l’influence en Afrique s’amenuise. Le retrait des troupes américaines du Niger en septembre 2024, sous la pression de Niamey, a affaibli l’AFRICOM, rendant les déclarations de Langley d’autant plus sensibles. En parallèle, le Burkina intensifie ses partenariats avec les BRICS, une médaille décernée à Traoré en 2023 par cette coalition témoignant de son aura internationale.

Ouagadougou a vibré le 30 avril 2025 lors d'un meeting massif en soutien au capitaine Traoré, affirmant la souveraineté du Burkina Faso Entre défis permanents et volonté d’indépendance : l’espoir burkinabè au cœur de Ouagadougou

Malgré cette démonstration de force, si la ferveur de la Place de la Révolution symbolise l’unité du peuple burkinabè, elle n’efface pas les défis colossaux auxquels le pays fait face. Les Forces de défense et de sécurité, appuyées par les volontaires pour la défense de la patrie (VDP), enregistrent des avancées, mais la reconquête totale du territoire reste un objectif lointain. À cela s’ajoutent les tensions internes, comme les récentes tentatives de coup d’État, qui rappellent la fragilité de la transition.

Pourtant, à Ouagadougou, l’espoir prédomine. Les manifestants, en scandant le nom de Traoré, ont réaffirmé leur foi en une nation libre, prospère et maîtresse de ses ressources. « Pour atteindre Traoré, il faudra marcher sur nous ! » proclamait une banderole, écho d’une détermination collective. Ce 30 avril, le Burkina Faso a envoyé un message au monde : sa révolution, portée par un peuple debout, ne pliera pas. Dans les rues de la capitale, où l’esprit de Sankara semble planer, une nouvelle page de l’histoire s’écrit, audacieuse et indomptable.

Abomey-Calavi : nuit de Razzia À Tokan, douze motos volées

Abomey-Calavi  : À Tokan, la nuit des voleurs sème l’effroi et ravive l’urgence sécuritaire

Abomey-Calavi, 30 avril 2025 – Dans l’obscurité complice de la nuit d’hier à aujourd’hui, le quartier Tokan, à Abomey-Calavi, a été le théâtre d’un larcin audacieux. Deux maisons, havres de quiétude pour leurs occupants, ont été pillées par des bandits dont l’effronterie n’a d’égale que leur furtivité. Leur butin : douze motos, symboles de mobilité et de labeur pour les habitants de cette commune bouillonnante, deuxième poumon économique du Bénin. Cet acte, loin d’être anodin, révèle les fragilités sécuritaires d’une ville en pleine expansion et surtout ravive un débat brûlant sur la protection des citoyens face à une criminalité qui ose défier la nuit.

Coup de maître nocturne : un vol qui brise des vies au cœur du quotidien

C’est ainsi que la razzia s’est déroulée sous le voile de l’obscurité. À Tokan, quartier populaire où les ruelles vibrent au rythme des motos-taxis et des échoppes, la nuit du 29 avril a basculé dans l’angoisse. Selon des témoignages locaux, les bandits, opérant avec une précision quasi militaire, ont ciblé deux résidences dans les heures où le sommeil fige les maisons. Armés, discrets et rapides, ils ont forcé les portes, neutralisé toute résistance potentielle et emporté les précieuses motos, souvent garées dans des cours ou sous des abris de fortune. « J’ai entendu des bruits sourds vers 2 heures du matin, mais j’ai cru à un voisin rentrant tard », raconte Kossi, un habitant du quartier, encore sous le choc. « Au réveil, c’était la désolation. »

En effet, le vol de douze motos, bien plus qu’un simple larcin, frappe au cœur du quotidien des victimes. À Abomey-Calavi, où la moto est un outil de survie pour les zémidjans (conducteurs de motos-taxis), les commerçants ou les étudiants, chaque engin représente un investissement, parfois le fruit d’années d’économies. Le préjudice, estimé à plusieurs millions de francs CFA, dépasse le matériel : il brise des moyens de subsistance et érode la confiance des habitants envers leur sécurité.

Abomey-Calavi : une métropole sous tension face à la criminalité grandissante

Cet incident survient dans un contexte où la commune est sous tension. Abomey-Calavi, avec sa population de 1,375 million d’habitants en 2025, est une ville en pleine métamorphose. Carrefour économique et universitaire, elle attire une mosaïque de populations, mais cette croissance rapide s’accompagne d’une montée de la criminalité. Tokan, proche de zones comme Adjakè, n’est pas étranger aux faits divers.

Par exemple, en janvier 2025, trois présumés braqueurs y avaient été arrêtés par la police lors d’une patrouille, signe d’une vigilance accrue mais insuffisante face à la détermination des malfaiteurs. Plus tôt, en mars, une opération dans le quartier Adjakè avait conduit à l’arrestation de six individus impliqués dans un trafic de substances illicites, révélant la complexité des réseaux criminels opérant dans l’ombre.

Face à ce nouveau coup porté à la quiétude des habitants, les autorités locales sont sous pression. Le commissariat d’arrondissement d’Abomey-Calavi, déjà rodé à des interventions musclées, a lancé une enquête pour identifier les auteurs de ce raid nocturne. Les autorités promettent des patrouilles renforcées, mais les habitants, exaspérés par les annonces, exigent des mesures concrètes : installer des lampadaires, augmenter les effectifs policiers et sensibiliser la communauté.

Stratégie nationale à l’épreuve : adapter la réponse aux spécificités de la criminalité urbaine

Cette situation appelle d’ailleurs à une réponse à l’épreuve du feu. Le gouvernement béninois, engagé dans une modernisation des forces de l’ordre, a multiplié les recrutements depuis 2023, avec 3 500 nouveaux agents formés pour faire face aux défis sécuritaires. Pourtant, à Abomey-Calavi, la criminalité urbaine exige une approche différente, mêlant prévention et répression. Des initiatives comme le programme de vidéosurveillance, testé avec succès à Cotonou, pourraient s’étendre à Abomey-Calavi, mais leur coût élevé et leur mise en œuvre complexe posent un défi dans une commune aux ressources limitées.

Au-delà du Larcin : le défi de bâtir une sécurité inclusive pour tous à Abomey-Calavi

En conclusion, cet incident, s’il expose les fragilités d’Abomey-Calavi, est aussi un miroir tendu à une nation en quête de stabilité. La ville, riche de son histoire et de sa vitalité, ne peut se résigner à vivre sous la menace. Le vol de Tokan, loin d’être une simple anecdote, sonne comme un défi : celui de bâtir une sécurité inclusive, où chaque citoyen, de l’étudiant au commerçant, puisse dormir sans craindre la nuit.

Gbadamassi tend la main aux Peulhs pour un rempart contre le terrorisme

Bénin : À Parakou, un dialogue crucial pour forger un rempart contre le terrorisme

Dans la vibrante cité de Parakou, carrefour économique et culturel du nord du Bénin, une rencontre d’une portée historique s’est tenue le 28 avril dernier. Le Ministre conseiller à la Défense, l’honorable Rachidi Gbadamassi, figure emblématique du Borgou, a convié éleveurs et vendeurs de bétail, majoritairement issus de la communauté peule, à un dialogue crucial. Face à la menace grandissante du terrorisme qui ébranle les confins septentrionaux du pays, Gbadamassi a lancé un appel vibrant : une collaboration étroite entre les Peuls et les Forces de défense et de sécurité (FDS) est la clé pour ériger un rempart infranchissable contre les groupes djihadistes. Dans ce contexte particulier où la stigmatisation menace la cohésion sociale, cet échange marque un tournant, porté par une volonté d’unité et de résilience.

Nord Bénin : l’ombre du djihadisme et le poids de la stigmatisation sur les communautés

Pour bien comprendre l’enjeu de cette rencontre, il faut appréhender une menace qui gagne du terrain. Le nord du Bénin, jadis havre de paix, est devenu un théâtre d’incursions terroristes depuis 2019. Des groupes affiliés à Al-Qaïda, comme le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), mènent des attaques meurtrières, exploitant notamment les porosités des frontières avec le Burkina Faso et le Niger.

L’opération Mirador, déployée en 2022 avec 3 000 soldats, a permis de contenir la menace, mais les récentes attaques, dont celle du 17 avril 2025 au Point triple (54 soldats tués), révèlent l’audace persistante des assaillants. Les parcs nationaux du W et de la Pendjari, poumons verts du pays, sont devenus des refuges pour ces groupes, qui utilisent les tensions locales, notamment entre éleveurs et agriculteurs, pour à la fois recruter et semer la discorde.

Dans ce tableau complexe, la communauté peule, historiquement nomade et pilier de l’élevage dans le Borgou et l’Alibori, se trouve au cœur de cette tourmente. Souvent accusée, à tort ou à raison, de collusion avec les djihadistes, elle subit une stigmatisation qui fragilise la cohésion nationale. Arrestations arbitraires, conflits fonciers et représailles collectives ont exacerbé les tensions, comme l’ont d’ailleurs souligné des représentants peuls lors d’une rencontre avec le président Patrice Talon en décembre 2024. C’est dans ce climat délicat que Gbadamassi, fort de son ancrage local et de son influence, a choisi Parakou pour poser les jalons d’une nouvelle dynamique.

L’appel de Gbadamassi à la « coproduction de la sécurité » : entre volonté politique et attentes communautaires

C’est précisément pour adresser cette situation qu’un appel à la « coproduction de la sécurité » a été lancé. Devant une assemblée d’éleveurs et de commerçants, le ministre conseiller a adopté un ton à la fois ferme et fraternel. « La lutte contre le terrorisme est l’affaire de tous », a-t-il martelé. « Vous, Peuls, gardiens de nos traditions et de nos terres, êtes les premiers remparts de notre sécurité. »

Collaborez avec nos forces, partagez vos savoirs, et ensemble, nous ferons reculer l’ombre qui menace nos foyers. » Cet appel à la « coproduction de la sécurité », un concept cher aux stratèges béninois, vise à faire des communautés locales des alliées de premier plan. Les Peuls, en raison de leur mobilité et de leur connaissance intime des territoires frontaliers, détiennent des informations précieuses sur les mouvements suspects.

En retour, Gbadamassi n’a pas éludé les griefs de la communauté. Il a reconnu les injustices subies, promettant une meilleure formation des FDS pour éviter les amalgames. « La stigmatisation est un poison plus sournois que les armes des terroristes », a-t-il déclaré. De leur côté, ils ont toutefois réclamé plus de justice dans les conflits fonciers et une modernisation de l’élevage, inspirée des modèles brésiliens ou américains, pour en faire une source de prospérité.

Stratégie de lutte : renforcement militaire et dialogue, un pari à double tranchant

Plus largement, cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large du gouvernement béninois, qui combine renforcement militaire et dialogue communautaire. Depuis 2023, par exemple, 3 500 nouvelles recrues ont rejoint les rangs des FDS, équipées de drones, de blindés et d’hélicoptères, tandis que des partenariats avec l’Union européenne et les États-Unis ont renforcé les capacités logistiques. Pourtant, comme l’a souligné le général Fructueux Gbaguidi lors de sa visite, la seule force militaire ne suffit pas. La collaboration avec les populations, particulièrement les Peuls, est cruciale pour à la fois anticiper les incursions et déjouer les stratégies de recrutement des djihadistes, qui exploitent le sentiment d’exclusion.

Cependant, le pari de Gbadamassi n’est pas sans risques. La communauté peule, déjà sous pression, pourrait hésiter à s’engager pleinement, craignant des représailles des groupes armés. De plus, les tensions diplomatiques avec le Niger et le Burkina Faso compliquent la coordination régionale prônée par l’ancien président Boni Yayi. Une brigade régionale, réunissant les forces de l’AES et de la CEDEAO, reste un vœu pieux dans un contexte de méfiance mutuelle.

Parakou, symbole d’espoir : bâtir la sécurité sur la confiance mutuelle, une vision claire de Gbadamassi

En conclusion, cette initiative de Gbadamassi, bien que prometteuse, s’inscrit dans un contexte complexe où la sécurité, la justice sociale et la cohésion nationale s’entrelacent. À Parakou, sous le regard des ancêtres et des esprits de la terre, un nouveau chapitre semble s’écrire, celui d’une collaboration qui pourrait ainsi transformer la lutte contre le terrorisme en une entreprise collective, portée par l’espoir d’un avenir plus sûr pour tous.

Bénin : tempête dévastatrice à Bembéréké, la ville du Borgou secouée

Bembéréké dévastée par une tempête exceptionnelle : l’heure est à la solidarité et à la reconstruction

Dans la nuit du 29 avril, la commune de Bembéréké, nichée au cœur du département du Borgou, a été frappée par une tempête d’une violence rare. Les vents furieux ont arraché les toits, déraciné les espoirs et laissé des familles démunies face à un ciel désormais trop vaste. Cette bourrasque, aussi soudaine qu’impitoyable, a non seulement ébranlé les foyers, mais aussi mutilé le patrimoine collectif : salles de classe, lieux de culte et infrastructures communautaires gisent, blessés, sous le poids des décombres. Malgré tout, dans cette cité historique où la légende de Bio Guerra murmure encore, l’élan de résilience commence à poindre, porté par une communauté unie et des autorités mobilisées.

Nuit de chaos : quand la fureur du vent frappe sans pitié

En effet, cette furie venue du ciel n’a laissé aucune chance. Bembéréké, ville de savanes boisées et de traditions séculaires, n’était pas préparée à une telle furie. Selon les premiers témoignages, la tempête a frappé en fin de soirée, alors que la commune s’endormait sous un ciel trompeusement paisible. Les vents, hurlant comme des esprits déchaînés, ont balayé les quartiers, arrachant les toitures de tôle des habitations modestes et des bâtiments publics. Des familles, surprises dans leur sommeil, se sont retrouvées sans abri, leurs biens éparpillés par la rage éphémère de la nature. « C’était comme si le ciel s’effondrait sur nous », confie Bodjô, une mère de famille du quartier Bouanri, encore sous le choc.

Conséquence directe, les dégâts matériels sont considérables. Des écoles, piliers de l’avenir des jeunes Bembérékéens, ont vu leurs salles de classe éventrées, les toits emportés, les bancs exposés aux intempéries. L’école primaire publique de Gando, déjà vétuste, compte ainsi parmi les victimes. Les lieux de culte, refuges spirituels des musulmans majoritaires, des chrétiens et des adeptes des religions endogènes, n’ont pas été épargnés. Les centres communautaires, lieux de rassemblement et d’échanges, ont également subi des dommages, privant la population de précieux espaces de solidarité.

Face aux assauts climatiques : la vulnérabilité des bâtiments en question

Cet événement s’inscrit malheureusement dans un contexte de variabilité climatique préoccupant pour le nord du Bénin. Selon des études locales, la région de Bembéréké est de plus en plus exposée à des phénomènes météorologiques extrêmes, exacerbés par le changement climatique. Les vents violents, souvent amplifiés en saison sèche par l’harmattan, cet alizé brûlant venu du Sahara, deviennent plus fréquents entre mars et avril, période de transition vers la saison des pluies. « La tempête de vent s’accentue en période sèche et peut causer des dégâts imprévisibles », note un rapport de l’Agence Nationale de la Météorologie (METEO-BENIN), qui souligne donc l’urgence d’une meilleure anticipation des risques climatiques.

Corrélativement, les infrastructures, souvent construites avec des matériaux modestes, peinent à résister à ces assauts. À Bembéréké, comme dans d’autres communes du Borgou, les bâtiments publics souffrent d’un entretien insuffisant, un problème aggravé par des sols instables et des ressources limitées. À Bembéréké, la tempête a mis en lumière ces vulnérabilités, posant ainsi la question cruciale de l’adaptation des infrastructures aux défis climatiques.

Une violente tempête a dévasté la commune de Bembéréké au Bénin dans la nuit du 29 avril , causant des dégâts majeurs aux habitations .L’Élan de solidarité s’organise : Bembéréké debout dans l’attente de l’aide urgente

Face à cette désolation massive, la solidarité s’organise. Dès l’aube de ce 30 avril, les habitants, soutenus par les autorités locales, ont commencé à déblayer les débris et à offrir un refuge temporaire aux sinistrés. Le maire Garba Yaya a promis une réponse rapide, annonçant notamment la mobilisation de fonds d’urgence pour les familles sans abri et la réparation des bâtiments publics. « Bembéréké est une terre de résilience. » « Nous rebâtirons, plus forts », a-t-il déclaré, fidèle à l’esprit de cette commune dans laquelle l’hospitalité et la ténacité sont des valeurs cardinales.

Le gouvernement béninois, à travers le Programme d’Actions du Gouvernement (PAG), pourrait jouer un rôle clé. Déjà engagé dans la modernisation des infrastructures à Bembéréké, avec des projets comme la route Guessou-Sud-Fô Bouré-Sinendé ou la ligne électrique Parakou-Bembéréké-Kandi-Malanville, il dispose d’outils pour accompagner la reconstruction. Cependant, les sinistrés appellent à une aide immédiate : tentes, vivres et matériaux de construction sont nécessaires pour surmonter les prochaines semaines, alors que la saison des pluies approche, menaçant d’aggraver les conditions de vie.

Reconstruire, mais aussi prévenir : l’appel à bâtir un avenir plus résilient

Au-delà de l’urgence, la tempête de Bembéréké rappelle que la lutte contre les catastrophes naturelles ne peut se limiter à la reconstruction. Elle exige une vision à long terme : des infrastructures résilientes, une meilleure planification urbaine ainsi qu’une sensibilisation des communautés aux risques climatiques, comme le préconise le programme PAVICC, lancé en 2020 pour adapter les villes béninoises au changement climatique.

Dans la cité des Wèwèré, où la forêt sacrée abrite une source intarissable, symbole de vie et de renouveau, Bembéréké refuse de ployer. Cette tempête, aussi cruelle soit-elle, n’aura pas le dernier mot. À Bembéréké, on sait que des cendres naissent les promesses d’un lendemain plus solide, bâti par des mains unies et des cœurs vaillants.

Cotonou : le Bénin sonne le rassemblement contre le paludisme

Journée mondiale contre le paludisme 2025  : une leçon d’engagement collectif à Cotonou

La salle bleue du Palais des Congrès de Cotonou s’est parée d’une solennité fervente pour accueillir le lancement officiel de la 18ᵉ Journée mondiale de lutte contre le paludisme. L’événement était placé sous l’égide d’un thème incisif et porteur d’espoir : « Réinvestir, réimaginer et raviver nos efforts communs pour mettre fin au paludisme ».

Orchestré le 25 avril, par le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, cet événement crucial a réuni un aréopage impressionnant de personnalités – le préfet du Littoral Alain Orounla, des émissaires de l’UNICEF, des directeurs départementaux de la santé, de nombreux partenaires financiers et une mosaïque diverse de citoyens, des enfants aux aînés.

De fait, ce cénacle n’était pas une simple commémoration annuelle, mais une leçon magistrale sur la résilience, la collaboration et l’urgence absolue d’éradiquer un fléau qui, malgré les progrès indéniables accomplis, continue d’endeuiller profondément le Bénin.

Paludisme au Bénin : L’ennemi N°1 qui saigne les vies et l’économie

Inaugurée par l’Organisation mondiale de la santé en 2007, la Journée mondiale contre le paludisme, célébrée chaque 25 avril, vise à galvaniser la communauté internationale face à une maladie qui, bien que parfaitement préventive et traitable, fauche encore environ 600 000 vies annuelles à travers le monde, dont une part alarmante de 80 % en Afrique. Au Bénin, le paludisme demeure, hélas, un titan des maux : il s’impose comme la première cause de consultation et d’hospitalisation dans les centres de santé, il accable lourdement le système de santé national et constitue, surtout, la principale menace pour la survie des enfants de moins de 5 ans. Comme l’a énoncé Alain Orounla, préfet du Littoral, avec une gravité poignante : « Chaque minute, quelque part dans le monde, un enfant succombe à ce fléau. » Cette statistique, loin d’être une simple abstraction, révèle l’urgence impérieuse d’une mobilisation sans relâche et d’une action accélérée.

Alain Orounla a, par ailleurs, rappelé que cette journée symbolique, née d’une résolution forte de l’Assemblée mondiale de la santé, est un miroir tendu aux nations pour évaluer leurs avancées, identifier leurs lacunes et redessiner leurs stratégies de lutte. Au Bénin, où près de 40 % des consultations médicales sont directement liées au paludisme, l’enjeu transcende la seule dimension sanitaire : il est profondément économique, avec des pertes de productivité estimées à un coût exorbitant de 2 % du PIB national, et social, en causant un retard scolaire notable et un absentéisme chronique qui hypothèquent l’avenir de la jeunesse.

Ce constat initial est, donc, clair : combattre le paludisme avec détermination, c’est investir massivement dans la vitalité, la productivité et l’avenir d’une nation entière.

Cotonou 2025 : Le Bénin a commémoré la 18e Journée Mondiale Paludisme en dressant le bilan des progrès et défis,Paludisme au Bénin : avancées majeures ébranlées par les défis de terrain

Lazare Noulekou, président du comité « Zéro Palu », a dressé un tableau nuancé, mais réaliste des efforts béninois dans cette guerre sanitaire. Depuis 2016, sous l’impulsion décisive du président Patrice Talon, le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) a intensifié massivement la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée, couvrant désormais près de 90 % des ménages en 2024, et a élargi significativement l’accès aux traitements efficaces à base d’artémisinine sur tout le territoire.

De plus, la campagne de pulvérisation intra-domiciliaire dans les zones à haut risque épidémiologique, comme les départements du Zou et de l’Alibori, a permis de réduire l’incidence du paludisme de 25 % depuis 2020, un progrès notable. Pourtant, des écueils majeurs persistent et menacent ces acquis : l’accès encore limité aux services de santé de qualité dans les zones rurales reculées, où réside près de 60 % de la population béninoise, et la résistance croissante et préoccupante des moustiques aux insecticides utilisés menacent de réduire l’efficacité des interventions.

Lazare Noulekou a, en outre, souligné un point nodal et souvent sous-estimé : le paludisme n’est pas qu’un simple fardeau médical, mais un frein structurel au développement économique et social du pays. Les coûts directs et indirects des soins, souvent assumés lourdement par les ménages, plongent des familles entières dans la précarité et la pauvreté, tandis que les décès d’enfants – qui représentent encore un chiffre tragique de 12 % des morts infantiles en 2024 – hypothèquent gravement le potentiel humain et l’avenir du Bénin.

Cette réflexion met en lumière une réalité incontournable : combattre le paludisme efficacement nécessite impérativement une approche globale et multisectorielle, intégrant étroitement la santé publique, l’éducation, l’amélioration de l’habitat et l’équité sociale.

Face au Palu, le Bénin réinvestit massivement et réimagine la lutte via l’innovation et la solidarité

C’est dans cette perspective renouvelée qu’Ousmane Niang, représentant de l’UNICEF au Bénin, a décrypté le thème de cette année comme une injonction claire à repenser et accélérer les stratégies de lutte. « Réinvestir », a-t-il expliqué, signifie mobiliser les fonds nécessaires.  Le Bénin a, à ce titre, alloué un budget conséquent de 15 milliards de FCFA au PNLP en 2025, complété par le soutien essentiel de partenaires majeurs comme le Fonds mondial.

« Réimaginer », c’est innover sans cesse, à l’image des tests prometteurs de drones menés dans le département de l’Atacora pour livrer rapidement des médicaments essentiels dans les zones difficiles d’accès, ou des campagnes SMS innovantes pour sensibiliser efficacement les communautés aux bonnes pratiques.

« Raviver », enfin, c’est fédérer toutes les énergies, comme le montre brillamment l’initiative citoyenne « Zéro Palu ! » « Je m’engage », qui a mobilisé activement 500 écoles en 2024 pour promouvoir l’hygiène et la prévention auprès des plus jeunes.

Cotonou 2025 : Le Bénin a commémoré la 18e Journée Mondiale Paludisme en dressant le bilan des progrès et défis,Unis contre le paludisme : le ministre Hounkpatin célèbre les avancées et appelle à la mobilisation

Le ministre Hounkpatin, dans une allocution empreinte de gravité et de détermination, a salué cet élan collectif prometteur tout en rappelant la gravité persistante du défi à relever. « Le paludisme est une hydre qui entrave et affaiblit nos communautés, il pèse lourdement sur le développement et le bien-être de nos populations », a-t-il déclaré avec force, citant les hospitalisations nombreuses (représentant 35 % des cas graves en 2024) et les décès infantiles encore trop fréquents comme preuves de l’urgence.

Il a, par la même occasion, rendu un hommage appuyé au Président Talon pour avoir fait de la santé une priorité absolue de son mandat, avec des réformes structurelles ambitieuses comme l’Assurance pour le Renforcement du Capital Humain (ARCH), qui couvre désormais les soins liés au paludisme pour plus de 2 millions de Béninois vulnérables.

Cette approche globale et volontariste met en évidence un principe fondamental : un leadership visionnaire et engagé, porté par une communauté nationale et des partenaires mobilisés, peut accomplir des exploits extraordinaires et renverser des situations qui semblaient désespérées.

Cotonou 2025 : Le Bénin a commémoré la 18e Journée Mondiale Paludisme en dressant le bilan des progrès et défis,Vaincre le Palu : Cotonou lance un appel à l’action collective pour un Bénin sans maladie

La cérémonie à Cotonou, ponctuée de témoignages émouvants de femmes et d’enfants directement touchés par la maladie, mais aussi acteurs de la lutte, a incarné la diversité et la richesse des acteurs engagés dans ce combat : des agents de santé communautaires dévoués aux partenaires internationaux comme l’UNICEF, en passant par les enseignants qui intègrent activement la prévention dans leurs cours et les chercheurs qui innovent sans relâche.

En quittant la salle bleue, le ministre Hounkpatin a lancé un défi ambitieux, mais réalisable à l’ensemble de la nation : « Faisons ensemble du paludisme un simple souvenir lointain. » Cette ambition audacieuse, portée par le Bénin avec le soutien indéfectible de ses partenaires, enseigne que la victoire définitive contre une maladie séculaire et dévastatrice repose fondamentalement sur l’unité nationale, l’innovation constante et la persévérance sans faille.

Cajou Africain : Conakry 2025, sommet de tous les enjeux

Le 7ᵉ Conseil du CICC à Conakry  : une masterclass de stratégie pour l’anacarde africaine

Du 24 au 26 avril 2025, Conakry, capitale vibrante de la Guinée, s’est métamorphosée en agora continentale pour accueillir le 7ᵉ Conseil des Ministres du Conseil International Consultatif du cajou (CICC). Sous la houlette de l’Honorable Elizabeth Ofosu-Adjare, ministre ghanéenne du Commerce, et avec la présence remarquée de la ministre béninoise de l’Industrie et du Commerce Shadiya Alimatou Assouman, ce cénacle a réuni onze nations – Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Nigeria, Sénégal, Togo – ainsi que le Mozambique, observateur en lice pour une adhésion.

De fait, ce conclave, véritable creuset d’idées, a disséqué les enjeux cruciaux de la filière anacarde, esquissant des perspectives audacieuses pour en faire un levier puissant de prospérité africaine.

L’agenda de Conakry : transformer, réguler et s’unir

Le CICC s’érige en sentinelle de l’anacarde, orchestrant une harmonie politique et économique parmi ses membres. À Conakry, les délégations ont scruté, avec une attention particulière, des dossiers cruciaux, tels que le rapport d’activités 2024 du secrétariat exécutif, dirigé par le Béninois André Tandjiékpon, et les recommandations pressantes des commissions techniques.

Les débats, d’une densité rare, ont embrassé des thématiques aussi vitales que la régulation des flux transfrontaliers – un défi majeur pour juguler les exportations brutes illicites qui privent le continent de valeur ajoutée – et l’ébauche ambitieuse d’une bourse régionale du cajou, un projet essentiel porté par la Côte d’Ivoire pour dynamiser et structurer les échanges. Par ailleurs, l’adhésion imminente du Mozambique, douzième membre potentiel, a scellé l’ambition manifeste d’élargir cette alliance panafricaine et de renforcer son poids économique.

Le Bénin, fer de lance de la transformation locale : un modèle pour le continent ?

Illustrant cette dynamique et l’engagement des États membres, la ministre Shadiya Alimatou Assouman, incarnation de l’engagement béninois, a brillé par ses interventions percutantes. Elle a vanté les avancées notables de son pays dans la transformation locale : un prix planché de 375 FCFA/kg ferme pour la campagne 2024-2025, une interdiction stricte d’exportation des noix brutes pour privilégier la transformation locale, et la construction accélérée de dix usines de traitement, dont cinq sont déjà opérationnelles. Ces mesures, a-t-elle argué avec force, incarnent une véritable « refondation économique » où l’anacarde, avec ses 150 000 tonnes annuelles, devient un pilier stratégique de la diversification et de la création de richesse.

Conakry trace la voie : doubler la transformation et viser les marchés mondiaux

Les travaux intenses du Conseil ont accouché de décisions d’une portée inouïe pour l’avenir de la filière. Tout d’abord, un Comité de relance de la filière, résolument axé sur la transformation locale, a été institué avec pour mission claire de doubler les capacités de traitement d’ici à 2030, alors que, actuellement, seulement 7 % des noix africaines sont transformées sur place. Ensuite, un plan d’harmonisation des normes de qualité, inspiré des standards internationaux les plus exigeants, facilitera l’accès aux marchés mondiaux lucratifs, où la demande pour les amandes de cajou croît de 5 % par an.

De plus, la Côte d’Ivoire, premier producteur avec un volume impressionnant de 1,2 million de tonnes en 2024, a été mandatée pour explorer activement une cotation boursière, un dessein novateur destiné à stabiliser les prix et à attirer massivement les investisseurs. Enfin, des mécanismes de financement ciblés, soutenus par des partenaires stratégiques comme GIZ/MOVE-ComCashew, renforceront les unités de transformation existantes ou en projet, avec une attention particulière pour les initiatives portées par les femmes et les jeunes, acteurs clés de cette chaîne de valeur en mutation.

Ces résolutions affirment une vérité cardinale et urgente : l’anacarde ne représente plus une culture subalterne réservée à l’exportation brute, mais devient un levier stratégique de souveraineté économique pour les nations africaines. Ibrahima Sanfo de l’Alliance Africaine du Cajou l’a justement souligné : « Le cajou, jadis cantonné à la subsistance, propulse désormais l’exportation de produits à valeur ajoutée avec une force nouvelle. »Pourtant, des écueils majeurs persistent et freinent ce potentiel : la faiblesse persistante de la transformation locale, les disparités importantes de prix (425 FCFA/kg en Côte d’Ivoire contre 390 FCFA/kg au Mali, par exemple) et les flux transfrontaliers non maîtrisés qui continuent de saigner l’économie légale.

Le CICC : L’Union panafricaine au service de l’or gris africain

Malgré ces défis, le CICC, en fédérant des nations aux contextes hétérogènes, illustre la puissance inégalée de la concertation et de l’action commune. La présidence guinéenne de l’institution, confiée à Félix Lamah, ministre de l’Agriculture, s’engage avec ambition à promouvoir « l’innovation, la transformation et la collecte rigoureuse de données » pour accroître significativement la contribution du cajou au PIB national et régional. Cette vision, portée par des initiatives d’envergure comme le programme « Simandou 2040 » en Guinée (orienté vers le développement économique intégré), résonne fortement avec les efforts structurants du Bénin, où Shadiya Assouman a défendu et mis en œuvre une industrialisation locale audacieuse via des zones économiques spéciales comme Glo-Djigbé.

Leçon de gouvernance : l’audace politique béninoise, clé de la valeur ajoutée

Dans cette optique, le rôle du Bénin, sous la férule éclairée de la ministre Assouman, est emblématique et inspirant. En interdisant l’exportation des noix brutes et en investissant massivement dans des usines modernes, le pays enseigne que la valeur ajoutée naît d’abord de l’audace politique et d’une vision à long terme. D’ailleurs, lors de la 18ᵉ Conférence de l’Alliance Africaine du Cajou à Cotonou en septembre 2024, Shadiya Assouman avait déjà prôné, avec conviction, l’établissement de « chaînes de valeur transparentes » et équitables. À Conakry, elle a réitéré cet appel essentiel, plaidant avec force pour l’adoption de normes éthiques et environnementales strictes, conformes notamment à la directive européenne sur la durabilité, afin de positionner le cajou africain sur les marchés les plus exigeants.

Conakry 2025 : Le 7e Sommet du CICC, véritable agora continentale, a tracé la feuille de route pour transformer la filière cajou africaine,Cajou : un appel urgent à l’action pour une prospérité partagée

En fin de compte, Ce 7ᵉ Conseil dépasse le cadre d’une simple formalité administrative : il incarne un appel puissant à reconsidérer l’anacarde comme un pilier essentiel du développement durable et inclusif en Afrique. Pour les agriculteurs, il ouvre la voie à une stabilité accrue des revenus grâce à l’instauration de prix planchers harmonisés et à l’élimination des intermédiaires abusifs. Pour les décideurs, il exige une vigilance renforcée ainsi qu’une coopération efficace pour lutter contre les flux transfrontaliers illégaux, qui compromettent directement les initiatives de transformation locale. Quant à la jeunesse africaine, ce Conseil offre un horizon prometteur, avec de nombreuses opportunités d’emploi et d’entrepreneuriat dans un secteur en pleine expansion qui mobilise déjà 2,5 millions de travailleurs sur le continent.

En somme, Conakry 2025 a été une chaire d’apprentissage et d’engagement, où l’anacarde, humble noix aux origines modestes, s’est muée en emblème d’unité, de résilience et d’ambition économique africaine. À l’image de Shadiya Alimatou Assouman, dont l’éloquence et la vision ont porté haut la voix du Bénin, chaque nation membre a réaffirmé une vérité pérenne : l’avenir économique de l’Afrique se forge résolument par la coopération renforcée, l’innovation audacieuse et la valorisation intelligente de ses propres richesses naturelles. Que cette leçon inspire durablement les générations actuelles et futures à faire du cajou un étendard vibrant de prospérité continentale partagée.