L’APDP et la HAAC s’unissent au service des médias

Dans un élan de synergie aussi rare que salutaire, l’Autorité de protection des données personnelles (APDP) et la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) ont résolu de conjuguer leurs efforts pour ériger un rempart contre les atteintes à la vie privée, en particulier dans l’univers médiatique. Hier, mardi 1ᵉʳ avril, Luciano Hounkponou, président de l’APDP, s’est rendu au siège de la HAAC pour une entrevue avec son homologue, Edouard Loko. De cette rencontre est née une ambition commune : sensibiliser et outiller les acteurs des médias aux arcanes de la protection des données personnelles, un domaine dans lequel l’ignorance peut engendrer des préjudices irréversibles.

L’APDP et la HAAC : un projet pédagogique d’envergure

Dès le mois de mai, les deux institutions entendent poser la première pierre de leur collaboration par une formation d’envergure destinée aux journalistes. Par ailleurs, cet apprentissage, qui se tiendra dans les locaux de la HAAC à Cotonou, vise à doter les professionnels de la plume et du micro d’une maîtrise éclairée des règles régissant l’usage des données à caractère personnel. « Nous ambitionnons de faire de cette initiative le prélude à une coopération pérenne entre nos deux entités », a déclaré Luciano Hounkponou, dont les propos résonnent comme une promesse d’avenir.

En outre, cette démarche s’inscrit dans une volonté plus vaste de l’APDP : garantir que l’essor fulgurant des technologies numériques ne se fasse pas au détriment des droits fondamentaux. « L’informatique doit se plier aux exigences du droit, et non l’inverse », martèle le président de l’Autorité, rappelant que toute entité — qu’il s’agisse d’un média, d’une entreprise ou d’un particulier — manipulant des données personnelles se trouve astreinte à des obligations strictes.

Le consentement, pierre angulaire de la protection

Luciano Hounkponou a tenu à clarifier, avec une pédagogie limpide, les principes qui sous-tendent cette mission. « Si vous souhaitez user de mon nom et de mon prénom à des fins précises, il vous faut au préalable recueillir mon assentiment explicite », a-t-il expliqué. Mais cette autorisation, une fois accordée, n’ouvre pas un boulevard à toutes les dérives. « Peut-on détourner ces informations pour des usages étrangers à ceux que j’ai approuvés ? Assurément non », insiste-t-il. De même, l’installation de dispositifs de vidéosurveillance sans signalétique préalable informant les passants de leur captation visuelle constitue une entorse manifeste aux règles en vigueur.

Ces préceptes, loin d’être de simples abstractions juridiques, s’ancrent dans une réalité quotidienne où chacun, du citoyen lambda au professionnel des médias, se doit de veiller à la sauvegarde de son intimité numérique et de celle d’autrui.

L’APDP et la HAAC : une mission de longue date au service de la sécurité numérique

Depuis sa création, l’APDP s’évertue à tisser un filet de protection autour des données personnelles au Bénin. Par des campagnes d’éducation et des recommandations pragmatiques, elle s’emploie à inculquer des réflexes salvateurs. Parmi les conseils prodigués, figurent des injonctions aussi simples qu’essentielles : paramétrer avec soin la confidentialité de ses appareils dès leur acquisition, privilégier des mots de passe robustes ou des systèmes d’authentification biométrique, et s’abstenir de télécharger des contenus douteux dépourvus de certification fiable.

L’Autorité met  egalement en garde contre la négligence des mises à jour, qui rend les applications vulnérables aux intrusions, et interdit formellement l’envoi de données sensibles – qu’il s’agisse de photographies intimes, de numéros d’identification ou de coordonnées bancaires – par des canaux de messagerie, même à des proches. Enfin, elle exhorte à scruter la provenance des sites web et des courriels avant toute interaction.

Une collaboration porteuse d’espoir

En s’associant à la HAAC, l’APDP franchit un cap décisif dans sa croisade pour une ère numérique respectueuse des libertés individuelles. Cette union, qui place les médias au cœur de son action, pourrait bien préfigurer une transformation profonde des pratiques journalistiques au Bénin. Loin de se limiter à une simple formation, elle ouvre la voie à une prise de conscience collective, où la technologie, domestiquée par le droit, deviendrait une alliée plutôt qu’une menace.

En somme, cette initiative illustre avec éclat que la protection des données personnelles n’est pas une chimère réservée aux experts, mais un impératif accessible à tous, pour peu que l’on s’en donne les moyens. L’APDP et la HAAC, par leur alliance, tracent ainsi un sillon prometteur, dont les fruits bénéficieront autant aux médias qu’à l’ensemble de la société béninoise.

 

Une décrue tarifaire des carburants en Côte d’Ivoire

En ce premier jour d’avril 2025, une nouvelle d’importance traverse les artères économiques de la Côte d’Ivoire : les prix des carburants à la pompe s’allègent d’un fardeau pécuniaire, offrant un répit bienvenu aux usagers. Ainsi, le super sans plomb voit son coût diminuer de vingt francs CFA, passant de 875 à 855 FCFA le litre, tandis que le gasoil, fidèle compagnon des moteurs diesel, s’abaisse de quinze francs CFA, glissant de 715 à 700 FCFA. Ces tarifs, gravés dans l’éphémère d’un mois, resteront en vigueur jusqu’au 30 avril 2025. Cette inflexion, loin d’être un caprice isolé, s’inscrit dans une mécanique savamment orchestrée, celle de l’ajustement automatique des prix des hydrocarbures, tributaire des soubresauts du marché planétaire.

Carburants : Une réduction circonscrite mais significative

L’annonce, portée par la voix solennelle du ministère en charge des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, précise les contours de cette mesure. Le super sans plomb, essence prisée des véhicules légers, et le gasoil, pilier des transports lourds, se voient seuls concernés par cette embellie tarifaire. Les autres produits pétroliers, tels le gaz domestique – refuge des foyers – ou le pétrole lampant – lumière des campagnes –, demeurent, quant à eux, figés dans une stabilité imperturbable, héritée du mois précédent. Cette distinction, loin d’être anodine, reflète une hiérarchie des priorités où les carburants moteurs, acteurs majeurs de la mobilité nationale, bénéficient d’une attention particulière.

Un écho dans le rétroviseur historique

Pour mieux saisir la portée de cette décrue, un regard rétrospectif s’impose. La dernière baisse notable remonte à mai 2020, époque où le super sans plomb s’était allégé de vingt-cinq francs CFA, tombant à 570 FCFA, et le gasoil de vingt francs CFA, s’établissant à 570 FCFA également. Une parenthèse de douceur dans un contexte alors marqué par des turbulences économiques globales. Plus récemment, le 1ᵉʳ octobre 2023, les prix avaient suivi une trajectoire inverse : une ascension de soixante francs CFA avait hissé le super sans plomb à 875 FCFA et le gasoil à 715 FCFA. Ces oscillations, telles des vagues sur l’océan pétrolier, rappellent la vulnérabilité de la Côte d’Ivoire aux caprices des cours internationaux.

Une mécanique limpide aux ressorts mondiaux

L’ajustement mensuel des prix des hydrocarbures ne doit rien au hasard ni à la fantaisie locale. Il découle d’un mécanisme automatique, véritable boussole économique, qui scrute les fluctuations des marchés mondiaux. Chaque mois, les tarifs sont révisés pour refléter les évolutions du coût du pétrole brut, des frais de raffinage et des dynamiques de l’offre et de la demande à l’échelle planétaire. Cette transparence, si elle expose le pays aux aléas extérieurs, garantit une certaine équité dans la fixation des prix, évitant les distorsions arbitraires. Ainsi, la baisse d’avril 2025 s’explique par une conjoncture internationale favorable, dont les détails, bien que non précisés, laissent présager un apaisement des tensions sur les marchés énergétiques.

Une incidence palpable pour les Ivoiriens

Cette réduction, bien que modeste en apparence, n’est pas dénuée de conséquences. Pour le conducteur d’Abidjan, sillonnant les avenues embouteillées, comme pour le transporteur reliant les confins ruraux, chaque franc CFA économisé se mue en un souffle d’oxygène budgétaire. Si elle ne révolutionne pas le quotidien, elle atténue, ne serait-ce qu’un peu, la pression exercée par les coûts de la vie. Les regards se tournent désormais vers les semaines à venir : cette accalmie perdurera-t-elle, ou ne sera-t-elle qu’une éclaircie fugitive avant une nouvelle tempête tarifaire ?

Une leçon de résilience économique

En définitive, la baisse des prix  des carburants en ce printemps 2025 illustre avec clarté la dépendance de la Côte d’Ivoire aux flux économiques mondiaux, tout en soulignant sa capacité à s’adapter. Loin de se contenter d’un immobilisme stérile, le pays ajuste ses voiles au gré des vents pétroliers, offrant à ses citoyens un répit salutaire. Cette mesure, fruit d’une logique implacable, invite à une réflexion plus large sur la quête d’une souveraineté énergétique, où les soubresauts internationaux ne dicteraient plus seuls la cadence des prix à la pompe.

Réveil volcanique : la péninsule de Reykjanes en éruption

Reykjavík, le 1ᵉʳ avril 2025 – Une convulsion ardente a ébranlé ce matin la péninsule de Reykjanes, dans le sud-ouest de l’Islande, lorsque la terre, dans un sursaut incandescent, a libéré ses entrailles sous forme d’une éruption volcanique au nord de Grindavík. Cette manifestation géologique, aussi soudaine que spectaculaire, a succédé à l’évacuation diligente de la bourgade voisine et du célèbre spa Blue Lagoon, sanctuaire touristique situé au cœur des vapeurs géothermiques. Sous l’égide de l’Office météorologique islandais (OMI), les premiers signes de cette colère souterraine ont été consignés dès 9 h 45 heure locale (10 h 45 BST), marquant le début d’un phénomène dont les ramifications s’étendent bien au-delà des frontières de la petite ville côtière.

L’éruption volcanique qui secoue la péninsule de Reykjanes, près de Grindavík, où la terre s’ouvre et défie les hommes Une blessure béante dans le sol islandais

La crevasse, née de cette éruption, s’étire désormais sur quelque 1 200 mètres, une cicatrice vive qui, loin de se refermer, poursuit son élongation vers le sud avec une détermination presque organique. Une série de secousses telluriques détectées dès 6 h 30 a précédé ce déchirement du sol survenu dans la chaîne de cratères Sundhnúk, annonçant ainsi un réveil imminent. L’OMI, vigilant gardien des pulsations de l’île, a rapporté qu’à 11 h 20, la fissure originelle s’était amplifiée, tandis qu’une nouvelle fracture, surgie tel un écho, venait compliquer le tableau. Environ une heure plus tard, un sinistre supplémentaire s’est ajouté à cette chronique géologique : une conduite d’eau chaude, vitale pour les habitants, a cédé dans la partie nord de Grindavík, trahissant l’ampleur des mouvements de faille qui lacèrent le sous-sol.

Cette éruption volcanique n’a pas pris les autorités au dépourvu. Ils avaient évacué Grindavík, déjà éprouvée par des soubresauts antérieurs, et le Blue Lagoon avant que la lave ne commence à sourdre. Les voies d’accès à la ville, verrouillées, témoignent de la gravité de la situation, bien que les cieux, pour l’heure, restent ouverts aux vols. Le spa, quant à lui, a décrété une fermeture jusqu’à mardi, laissant ses eaux turquoise orphelines de leurs visiteurs. Pourtant, cette prudence n’a pas suffi à convaincre tous les résidents : certains, défiant l’injonction d’évacuation, étaient encore présents dans une quarantaine de foyers, selon le chef de la police régionale, Úlfar Lúðvíksson. Une résistance tenace, héritage peut-être de cette insularité farouche qui caractérise les Islandais face aux caprices de leur terre.

Un passé qui ressurgit, un futur en suspens

L’éruption actuelle s’inscrit dans une lignée de tumultes qui, depuis 2021, agitent la péninsule de Reykjanes. L’OMI a mesuré un corridor magmatique s’étendant sur 11 kilomètres sous la série de cratères, une longueur inégalée depuis novembre 2023, et dont l’extrémité nord-est s’aventure 3 kilomètres plus loin que lors des épisodes précédents. Cette expansion, conjuguée à la direction des vents, promet de porter les effluves délétères vers la région capitale, drapant Reykjavík d’un voile de gaz volcaniques dans les heures à venir. Si la plupart des 4 000 âmes de Grindavík ont fui dès novembre 2023, avant les éruptions qui ont ponctué l’année 2024, le spectre d’une ville fantôme plane désormais sur ce coin d’Islande, jadis vibrant.

Assise sur la dorsale médio-atlantique, là où les plaques tectoniques eurasienne et nord-américaine s’écartent dans une danse lente et inexorable, l’Islande abrite 33 systèmes volcaniques actifs. La péninsule de Reykjanes, endormie pendant huit siècles jusqu’à son réveil récent, avait autrefois rugi durant des décennies, entre le VIIIe et le XIIIe siècle. Ce passé, ressurgi des profondeurs, interroge : sommes-nous à l’aube d’un nouveau cycle d’embrasements prolongés ? Les scientifiques, scrutant les frémissements de la croûte terrestre, oscillent entre certitude et hypothèse, tandis que la lave, indifférente aux conjectures humaines, trace son sillon incandescent.

Une énigme ouverte aux confins de la Terre à Reykjanes

Face à cette nature indomptable, les Islandais, rompus à l’art de cohabiter avec leurs volcans, observent et attendent. La rupture de la conduite d’eau chaude, symptôme des bouleversements souterrains, prive une partie de Grindavík de son confort, mais c’est l’incertitude qui pèse le plus lourd. La fissure continuera-t-elle son périple vers le sud, menaçant ce qui reste de la ville ? Les vents, capricieux, épargneront-ils la capitale ou l’envelopperont-ils d’un linceul toxique ? Dans ce théâtre de forces primordiales, chaque heure sculpte un destin encore indéchiffrable, laissant la péninsule de Reykjanes suspendue entre mémoire ardente et avenir insondable.