Bénin : Un nouveau-né trouvé dans une fosse

Un cri dans la fosse : drame et désespoir à Zè, où un nouveau-né défie la mort

Zè, 1ᵉʳ juillet 2025 – Dans la paisible commune de Zè, nichée au cœur du Bénin, un hurlement a déchiré le silence des latrines d’Adohounsa, dans l’arrondissement de Dodji-Bata. Le 24 juin 2025 dernier , un nouveau-né, une fillette à peine venue au monde, a été retrouvé vivant, gémissant à dix mètres de profondeur dans une fosse septique, abandonné par sa mère, une jeune apprentie couturière. Ce fait, digne d’une tragédie antique, a secoué le Bénin, révélant un entrelacs de désespoir, de violence et de secrets inavouables. Derrière ce miracle de survie se cache une histoire de rapports imposés, de honte et de justice en marche.

Un nouveau-né : un sauvetage aux allures de miracle

Ce mardi matin là, à Adohounsa, ce sont les pleurs d’un bébé, étouffés, mais tenaces, qui ont alerté des enfants venus utiliser les toilettes familiales. Stupéfaits, ils ont appelé leurs parents, qui ont à leur tour rameuté le voisinage. Dans une mobilisation aussi spontanée qu’héroïque, la communauté a brisé le béton de la fosse pour atteindre l’enfant, une fillette miraculeusement vivante malgré sa chute dans les ténèbres fétides. Les secours l’ont repêchée à dix mètres de profondeur, puis l’ont transportée d’urgence à l’hôpital de la Croix de Zinvié, où les médecins ont stabilisé son état, désormais jugé hors de danger malgré sa fragilité. « Un miracle », murmurent les habitants, encore sous le choc de cette découverte.

Mais ce sauvetage, digne d’un récit biblique, a vite cédé la place à l’horreur des révélations. La police républicaine, alertée dans l’heure, a ouvert une enquête pour identifier l’auteur de cet acte. Grâce à la collaboration des riverains, les investigations ont rapidement désigné une suspecte : une jeune apprentie couturière, employée dans un atelier local. Arrêtée et interrogée, elle a livré une confession glaçante, jetant une lumière crue sur les circonstances de ce drame.

Une confession dans l’ombre de la peur

La jeune femme, une adolescente, a avoué avoir jeté son nouveau-né dans la fosse après un accouchement clandestin. Submergée par la honte et la panique, elle a agi seule, incapable d’assumer une grossesse qu’elle n’avait pas choisie. Selon ses déclarations, cette grossesse est le fruit de rapports sexuels imposés par le mari de sa patronne, un homme dont l’identité reste protégée pour les besoins de l’enquête. Ces abus auraient eu lieu à plusieurs reprises, toujours le samedi, jour où l’atelier, déserté par les autres apprenties, devenait un piège pour la jeune fille.

Face aux accusations, le mari, un commerçant local, admet avoir eu des relations sexuelles avec l’apprentie, mais affirme qu’elles étaient consenties et limitées à deux occasions. La jeune femme, en revanche, dénonce une coercition répétée. La police de Zè les a placés en garde à vue, où ils attendent leur présentation au procureur de la République. L’enquête, encore à ses débuts, cherche à clarifier la nature exacte de ces relations et à déterminer les responsabilités de chacun dans ce drame.

Un drame aux racines profondes

Ce évènement , loin de constituer un simple incident isolé, révèle les maux endémiques qui rongent les sociétés rurales béninoises. L’apprentie, comme tant d’autres jeunes filles, se trouvait dans une position de vulnérabilité : elle travaillait dans un atelier, loin de sa famille, sous l’autorité d’une patronne et de son mari. Les abus de pouvoir, souvent passés sous silence dans des communautés où la peur du scandale musèle la parole des victimes, représentent un fléau bien connu. Selon un rapport d’Amnesty International de 2024, les violences sexuelles au Bénin touchent particulièrement les jeunes filles en situation de précarité, comme les apprenties ou les domestiques, souvent sans recours face à leurs agresseurs.

L’acte désespéré de l’apprentie, qui a choisi d’abandonner son enfant dans une fosse, reflète une détresse abyssale. « Elle a agi sous le poids de la honte et de l’isolement », explique une travailleuse sociale de Zè.Dans un pays où la loi interdit l’avortement, sauf en cas de danger pour la mère ou de viol, et où l’accès à l’éducation sexuelle demeure restreint, les grossesses non désirées conduisent souvent à des actes désespérés.L’histoire de cette jeune fille, piégée par la violence et la solitude, résonne comme un cri d’alarme.

Une communauté face à ses démons

À Adohounsa, l’émotion est à son comble. Les habitants, fiers d’avoir sauvé une vie, font désormais face à la douleur des révélations. La patronne de l’atelier, dont le mari est impliqué, garde le silence pour l’instant. Toutefois, des rumeurs laissent entendre qu’elle envisage de porter plainte pour diffamation, ce qui complique davantage l’affaire. Sur les réseaux sociaux, les Béninois expriment un mélange de compassion pour l’enfant et de colère envers les adultes impliqués. « Comment un homme peut-il abuser d’une adolescente et prétendre au consentement ? » s’indigne un internaute, tandis qu’un autre appelle à « protéger les jeunes filles des prédateurs dans les ateliers ».

La justice, dorénavant saisie, devra trancher. Le mari risque des poursuites pour viol ou abus sexuel sur mineure, des chefs d’accusation passibles de lourdes peines selon le Code pénal béninois. Quant à l’apprentie, le tribunal pourrait la poursuivre pour tentative d’infanticide, bien que son statut de victime potentielle puisse influencer sa clémence. On attend une audience dans les prochaines semaines, probablement à la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), connue pour sa sévérité.

Un appel à l’éveil

Ce drame, aussi sordide qu’il soit, est un miroir tendu au Bénin. Il interroge la protection des jeunes filles dans les espaces de travail informels, l’accès à la justice pour les victimes de violences sexuelles et la nécessité d’une éducation qui brise les tabous. La fillette, sauvée des entrailles de la terre, incarne une lueur d’espoir dans ce tableau sombre. Sa survie, un défi à la mort, appelle à une prise de conscience collective. À Zè, on murmure déjà son surnom : « l’enfant miracle ». Mais pour que ce miracle ne soit pas vain, le Bénin devra écouter les pleurs étouffés de celles qui, comme son adolescente de mère, n’ont d’autre refuge que le silence.

Bénin-Politique : Ex-ministre Samou poursuit son successeur Akponna

Cotonou, 1ᵉʳ juillet 2025 – Dans la fournaise politique béninoise, un nouvel orage éclate aussi brûlant que le soleil de Parakou. Samou Seïdou Adambi, ancien Ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, a dégainé l’arme judiciaire contre son successeur, Paulin Akponna, limogé comme une étoile filante après seulement six mois au gouvernement. Une plainte pour diffamation, déposée suite à des propos incendiaires tenus le 21 juin à Titirou, promet une audience explosive le 16 juillet 2025 au tribunal d’Abomey-Calavi. Les mots d’Akponna – « siphonneurs du budget national », « délinquant de la République », « politicien véreux » – ont frappé comme des éclairs, mettant à nu les rivalités internes du Bloc Républicain et secouant l’édifice politique de Patrice Talon à l’approche de la présidentielle de 2026.

Une sortie à haut voltage

Le 21 juin 2025, lors d’un meeting politique dans les quartiers poussiéreux de Titirou, Okedama et Korobororou à Parakou, Paulin Akponna, alors Ministre en exercice, a lâché une bombe verbale. Face à une foule médusée, il a dénoncé une gestion calamiteuse de son ministère sous l’ère de son prédécesseur, pointant du doigt des « siphonneurs du budget national » responsables, selon lui, de la pénurie d’eau et d’électricité dans la cité des Kobourou. « Ce que ces délinquants de la République ont caché au président Patrice Talon est désormais connu », a-t-il tonné, promettant que les coupables répondraient de leurs actes. Sans nommer explicitement Samou Seïdou Adambi, ses mots ont visé juste, perçant le cœur de l’ancien ministre et député influent du Bloc Républicain.

La foule a applaudi, mais l’écho de ces accusations a rapidement enflammé les réseaux sociaux et les cercles politiques. Des vidéos et audios du discours, relayés sur WhatsApp et TikTok, ont transformé Parakou en épicentre d’une controverse nationale. Pour beaucoup, Akponna, expert-comptable promu Ministre en janvier 2025, cherchait à marquer des points dans une ville où Adambi, ancien maire et figure locale, reste une icône. Mais son audace s’est retournée contre lui : le 26 juin, un décret présidentiel le démettait de ses fonctions, remplacé par José Tonato, dans un « réaménagement technique » validé par l’Assemblée nationale. Vingt-quatre heures plus tard, une citation directe lui était notifiée par huissier, l’appelant à répondre de ses propos devant la justice.

Samou Seïdou Adambi : Une plainte comme un coup de tonnerre

Samou Seïdou Adambi, piqué au vif, n’a pas tardé à riposter. Dans sa plainte déposée auprès du tribunal de première instance d’Abomey-Calavi, il accuse Akponna d’avoir proféré des « allégations grossières et mensongères » destinées à salir son honneur. Les termes « siphonneurs du budget national », « délinquant de la République » et « politicien véreux » sont, selon lui, des coups bas, dépourvus de preuves et visant à le discréditer dans sa ville natale. Adambi, qui a occupé le ministère de l’Énergie de 2017 à janvier 2025, exige réparation : une condamnation pour diffamation, une compensation financière pour le préjudice moral et une publication de la décision judiciaire dans les mêmes médias ayant amplifié les accusations.

Le plaignant ne s’arrête pas là. Il demande une astreinte de 100 000 FCFA par jour en cas de non-respect de la publication du verdict, un signal clair de sa détermination à laver son nom. Pour Adambi, ces accusations ne sont pas seulement une attaque personnelle, mais une menace contre sa stature politique, lui qui a su conquérir un siège de député pour le Bloc Républicain dans une circonscription disputée face à l’opposition.

Mea-culpa sous pression

Face à l’ampleur du scandale, Paulin Akponna a tenté d’éteindre l’incendie. Le 28 juin, dans un communiqué empreint de contrition, il a présenté ses excuses publiques à Adambi, au président Patrice Talon, au gouvernement et au Bloc Républicain. « Avec un léger recul, je mesure la gravité de ces propos dont j’assume l’entière responsabilité », a-t-il écrit, qualifiant ses déclarations de « faute politique gravissime » et d’« erreur de communication ». Reconnaissant l’absence de preuves tangibles, il a invoqué une « pédagogie maladroite » et s’est plié à la tradition Nago en faisant symboliquement « la génuflexion » pour implorer le pardon.

Mais ce mea-culpa, loin d’apaiser les tensions, a divisé l’opinion. Pour les partisans d’Adambi, ces excuses sont insuffisantes face à la gravité des accusations. Pour l’opposition, notamment le parti Les Démocrates, les propos d’Akponna confirment des soupçons de longue date sur la gestion des fonds publics sous le régime Talon. Douze députés de l’opposition ont saisi l’occasion pour déposer, le 25 juin, une demande de commission d’enquête parlementaire sur la gestion du ministère de l’Énergie, amplifiant le malaise au sein de la mouvance présidentielle.

Samou Seïdou Adambi contre Paulin Akponna : Un régime à l’épreuve de la transparence

Cette affaire, surnommée l’« Akponna Gate » par la presse, dépasse le simple duel entre deux figures du Bloc Républicain. Elle met à nu les fragilités d’un régime qui se targue de rigueur et de moralisation de la vie publique. Le limogeage d’Akponna, décidé en moins d’une semaine après ses déclarations, traduit l’embarras du président Talon, dont le porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji, a souligné que l’ex-ministre n’avait jamais signalé de malversations avant son discours public. « S’il disposait d’éléments, il aurait dû en informer le chef de l’État ou le gouvernement », a martelé Houngbédji, laissant entendre qu’Akponna avait agi en franc-tireur.

Le Bloc Républicain, dans un communiqué, a également pris ses distances, dénonçant des « attaques personnelles » sans mandat du parti. Cette fracture interne, à moins d’un an de la présidentielle, risque de coûter cher à la mouvance, déjà critiquée pour son autoritarisme par l’opposition. Certains analystes, comme le politologue Expédit Ologou, y voient un « règlement de comptes » au sein de l’élite dirigeante, révélateur d’une lutte pour le contrôle des ressources et de l’influence à Parakou, bastion électoral clé.

Samou Seïdou Adambi contre Paulin Akponna : Une audience aux enjeux explosifs

L’audience du 16 juillet 2025 s’annonce comme un moment de vérité. Akponna, expert-comptable de formation, devra-t-il apporter des preuves de ses accusations ou se contenter de ses excuses pour apaiser la justice ? Adambi obtiendra-t-il la réparation qu’il exige, ou cette affaire deviendra-t-elle un tremplin pour l’opposition ? Au-delà du verdict, c’est l’image de transparence du régime Talon qui est en jeu. Si les accusations d’Akponna sont jugées infondées, elles pourraient renforcer l’idée d’un pouvoir prompt à étouffer les critiques internes. Si, au contraire, des éléments de malversation émergent, c’est tout le narratif de bonne gouvernance du président Talon qui pourrait vaciller.

Dans les ruelles de Parakou comme dans les salons de Cotonou, les Béninois retiennent leur souffle. Cette joute judiciaire n’est pas seulement un affrontement entre deux hommes ; c’est un miroir tendu à une nation en quête de vérité, où chaque mot, comme chaque milliard, pèse lourd. Le 16 juillet, le tribunal d’Abomey-Calavi ne jugera pas uniquement Paulin Akponna : il mettra à l’épreuve la capacité du Bénin à confronter ses démons.

 

Cotonou : Stevy Wallace contre Angela Kpeidja

Un duel judiciaire au cœur de Cotonou : Stevy Wallace contre Angela Kpeidja, une affaire qui électrise le Bénin

Cotonou, 1 juillet  2025 – Dans l’enceinte solennelle du Tribunal de Première Instance de Cotonou, une bataille judiciaire aux accents de tragédie contemporaine s’est jouée  lundi, sous les regards scrutateurs d’une salle comble et d’une opinion publique en ébullition. Au centre de ce drame : Angela Kpeidja, journaliste et figure emblématique de la lutte contre les violences faites aux femmes, et Stevy Wallace, ancien responsable de la communication digitale à la présidence du Bénin.

L’accusation ? Harcèlement par voie électronique, dans une affaire surnommée avec une pointe d’ironie « psychopathe gâté». Le ministère public, tel un chef d’orchestre implacable, a requis six mois de prison avec sursis et une amende de 2 millions de FCFA contre la journaliste. Mais derrière les réquisitions, c’est un choc des vérités et des réputations qui secoue le Bénin.

 Angela Kpeidja : Une absence qui fait parler

L’audience a débuté sous une tension palpable. Angela Kpeidja, la principale accusée, brillait par son absence à la barre, une décision perçue comme un affront par les avocats de Stevy Wallace. « Une défiance envers la Cour », ont-ils martelé, brandissant cet acte comme une preuve de l’arrogance de la journaliste. De son côté, Stevy Wallace, présent et déterminé, a laissé ses avocats, menés par Me Hugo Koukpolou, tisser une toile d’accusations accablantes. Selon eux, les publications d’Angela Kpeidja sur les réseaux sociaux, bien que ne nommant pas explicitement Wallace, l’auraient dépeint comme un prédateur, un « obsédé sexuel » attirant de jeunes femmes via de fausses annonces de recrutement. Une atteinte à l’honneur, clament-ils, qui aurait coûté à Wallace des contrats professionnels et terni son image.

Le ministère public, représenté par le troisième substitut du procureur spécial près la CRIET (Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme), a enfoncé le clou. Pour le parquet, les faits de harcèlement électronique sont établis. Angela Kpeidja aurait par ses publications et ses interactions en ligne – notamment en « likant » un post incriminant directement Wallace – porté atteinte à sa réputation sans apporter de preuves tangibles de ses allégations. « Elle l’a traité de violeur et de harceleur sans fondement », a asséné le procureur, justifiant ainsi la réquisition d’une peine de six mois de prison avec sursis et une amende de 2 millions de FCFA.

Une demande de réparation pharaonique

Par ailleurs, la partie civile, elle, ne s’est pas contentée de la sanction pénale. Les avocats de Stevy Wallace ont réclamé une réparation colossale : 80 millions de FCFA pour compenser les préjudices moraux et professionnels subis. Une somme jugée « exorbitante » par le ministère public, qui a proposé de la ramener à 20 millions de FCFA dans le verdict final. « Les publications de Kpeidja ont dressé un portrait-robot de notre client, causant un préjudice irréparable », a plaidé Me Koukpolou, invoquant des violations des articles 272 du Code de l’information et 550 du Code du numérique.

Angela Kpeidja, de son côté, a toujours nié avoir visé directement Stevy Wallace dans ses publications. Militante féministe reconnue, elle s’est aussi  forgée une réputation de porte-voix des victimes de harcèlement et de violences sexuelles, notamment à travers son ouvrage “Bris de Silence” (2021) et ses récents livres lancés en novembre 2024, “À l’encre de nos silences”et “Philognon, une voix qui s’élève !”. Ses écrits, souvent crus, dénoncent les abus systémiques dont sont victimes les femmes, un combat qui lui a valu autant d’admiration que de controverses dans une société béninoise encore marquée par des conservatismes.

Un verdict en suspens, une société en question

L’absence de la journaliste à l’audience a alimenté les spéculations. Stratégie de défense ou aveu implicite ? Ses soutiens y voient une posture de résistance face à ce qu’ils qualifient de tentative d’intimidation. Car au-delà du cas Kpeidja, c’est la question de la liberté d’expression et du militantisme en ligne qui est en jeu. Dans un pays où les affaires de mœurs restent souvent cloisonnées dans le silence, les prises de position d’Angela Kpeidja, relayées par des milliers de réactions sur les réseaux sociaux, ont brisé des tabous. Mais à quel prix ?

Le délibéré, attendu pour le 6 octobre 2025, promet d’être un moment décisif. Une condamnation pourrait aussi fragiliser la croisade de Kpeidja contre les violences basées sur le genre, tandis qu’une relaxe pourrait être perçue comme une validation de ses méthodes, au risque d’alimenter les critiques sur la responsabilité des influenceurs. Quant à Stevy Wallace, il espère une décision exemplaire qui rétablirait son honneur et enverrait également un signal fort contre les accusations publiques non étayées.

Une affaire qui dépasse les protagonistes

En somme, ce duel judiciaire, au croisement de la liberté d’expression, de la lutte féministe et de la protection de la réputation, transcende les deux protagonistes. Il interroge la société béninoise sur ses valeurs, ses silences et ses combats. Angela Kpeidja, devenue pour certains « la folle du Bénin » en raison de son franc-parler, incarne une voix qui refuse de se taire. Stevy Wallace, lui, revendique le droit à ne pas être cloué au pilori sans preuves. Dans ce face-à-face, c’est tout un pays qui retient son souffle, attendant de savoir si la justice penchera pour le bâillon ou pour la parole libérée.

Bénin: Une consécration mondiale pour l’autonomisation féminine

Le Bénin brille au Women’s Pavilion de l’Exposition Universelle Osaka 2025

Cotonou, 30 juin 2025 –Le 4 juillet 2025, le Bénin s’apprête à marquer les esprits lors de l’Exposition Universelle Osaka 2025. En effet, le pays figure parmi les trois nations africaines distinguées pour exposer au prestigieux Women’s Pavilion de la Fondation Cartier. Cette reconnaissance internationale salue non seulement l’engagement séculaire et contemporain du pays en faveur de l’émancipation des femmes, mais également leur expression artistique et leur rôle déterminant dans la métamorphose des sociétés. À travers l’événement « Les Amazones de l’Art », le Bénin proposera une célébration vibrante de la créativité féminine, mêlant exposition, projection et conférence dans un espace devenu emblème universel de dialogue et de progrès.

Osaka 2025 : Un pavillon au croisement de la tradition et de l’innovation

Le Women’s Pavilion, fruit d’une collaboration audacieuse entre la Fondation Cartier, l’Association japonaise pour l’Exposition universelle, le ministère japonais de l’Économie et le Bureau de l’Égalité des Sexes, se dresse comme un manifeste architectural. Conçu par l’architecte japonaise Yuko Nagayama, il s’inspire du Kumiko, un art ancestral de menuiserie sans clous ni vis, symbolisant l’harmonie entre héritage et modernité. En plus, réutilisée après son succès à l’Expo 2020 de Dubaï, cette structure illustre un engagement résolu pour la durabilité, une valeur chère au Bénin et à ses partenaires.

Le Bénin s'apprête à illuminer le Women's Pavilion de l'Expo Universelle Osaka 2025 avec "Les Amazones de l'Art", une célébration de la créativité féminine et de l'émancipation des femmes.« Les Amazones de l’Art » : une ode à la créativité féminine

Sous la direction artistique d’Es Devlin, le pavillon se métamorphose en un espace de résonance, où chaque exposition agit comme un instrument amplifiant les voix des femmes. Par ailleurs, le 4 juillet, « Les Amazones de l’Art » déploiera un programme en trois temps – 12h00, 14h30 et 17h00 – articulé autour d’une exposition d’œuvres originales de huit plasticiennes béninoises (Éliane Aïsso, Drusille Fagnibo, Princesse Keirath, Sophie Negrier, Michèle Wêni Yerima, Bénie Quenum, Élise Tokoudagba, Sonia Djedatin). Ces créations, mêlant peinture, photographie, sculpture et art textile, dialogueront aussi avec la projection d’un mini-documentaire éponyme et une conférence-débat explorant l’héritage des Amazones du Dahomey et la place des femmes dans l’art contemporain.

Le Bénin s'apprête à illuminer le Women's Pavilion de l'Expo Universelle Osaka 2025 avec "Les Amazones de l'Art", une célébration de la créativité féminine et de l'émancipation des femmes.Osaka 2025 :Des voix inspirantes pour un message universel

La journée sera portée par deux figures emblématiques : Flora Coquerel, Miss France 2014 et fondatrice de l’association KELINA pour la santé maternelle au Bénin, ainsi que  Mèdèssè Nathalie Sagbo, autrice de la bande dessinée Tassi Hangbé, dédiée à la reine oubliée du Danxomè. Leurs interventions, centrées sur la transmission et l’engagement, incarneront la continuité entre l’héroïsme historique des Amazones et les combats actuels pour l’égalité. Par conséquent, cet événement s’inscrit dans la dynamique nationale impulsée par le gouvernement de Patrice Talon, qui fait de l’éducation, de l’entrepreneuriat et de la reconnaissance culturelle des femmes des leviers de transformation.

Le Pavillon du Bénin : une vitrine mondiale

Sous l’égide de l’Agence Bénin Tourisme, le Pavillon béninois à l’Expo Osaka 2025, intitulé Benin Horizons : A Journey of Culture and Opportunities, met en lumière la richesse culturelle, économique et diplomatique du pays. À travers ses axes – rayonnement touristique, innovation via Sèmè City, positionnement économique régional et diplomatie culturelle –, le Bénin affirme sa stature de nation visionnaire. En définitive,  L’événement « Les Amazones de l’Art », accessible sur invitation, promet de sceller cette participation comme un jalon mémorable dans l’histoire de l’Exposition Universelle, célébrant les femmes comme architectes d’un avenir audacieux.

Une apothéose festive pour clore une semaine d’exploits

 Le Championnat National Scolaire 2025 consacre l’émergence des jeunes talents béninois

Cotonou, 30 juin 2025 –Le samedi 28 juin 2025, le rideau est tombé sur la cinquième édition du Championnat National Scolaire, un rendez-vous qui, depuis le 21 juin, a tenu en haleine le Bénin tout entier. En effet,sous l’égide du Ministre des Sports, Monsieur Benoît Dato, et en présence du Ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané, cette dernière journée s’est déroulée dans une joyeuse effervescence au stade de Djakotomey. La présence de figures illustres du sport béninois, telles que Stéphane Sèssègnon, Mickäel Poté, Mohamed Aoudou, Isabelle Yacoubou et Ian Mahinmi, a aussi conféré à l’événement une aura d’inspiration, galvanisant les jeunes compétiteurs et les spectateurs venus en nombre.

Le Championnat National Scolaire 2025 au Bénin a révélé de jeunes talents et célébré la cohésion nationale, sous l'égide des ministres et des légendes sportives. Une vitrine pour la jeunesse et la cohésion nationale

Par ailleurs, porté par la vision du Président Patrice Talon, ce championnat s’est imposé comme un jalon majeur dans la promotion du sport scolaire et de l’inclusion sociale. Les officiels, dans leurs allocutions, ont célébré cette initiative comme un vecteur d’unité et d’émulation, transcendant ainsi  les rivalités pour exalter les valeurs de persévérance et de solidarité. Les joutes sportives, marquées par une intensité rare, ont révélé des talents prometteurs, dont les performances ont captivé les médias et enflammé les gradins, offrant un spectacle vibrant d’émotion et de prouesses.

Le Championnat National Scolaire 2025 au Bénin a révélé de jeunes talents et célébré la cohésion nationale, sous l'égide des ministres et des légendes sportives. Le Championnat National Scolaire 2025 au Bénin a révélé de jeunes talents et célébré la cohésion nationale, sous l'égide des ministres et des légendes sportives.Championnat National Scolaire 2025 : Des disciplines variées, des champions consacrés

Le football a vu le CEG 1 Bassila briller doublement : chez les filles, une victoire nette de 1-0 face au CEG Toviklin, et chez les garçons, un succès aux tirs au but (4-2) contre le CEG Zè. En handball, le Lycée Houffon (Zou) et le CEG Zongo (Borgou) ont décroché les lauriers, tandis qu’en basketball 5×5, le CEG Tokpa-Domé (Atlantique) et le CPEG Saint Luc (Ouémé) se sont illustrés respectivement chez les garçons et les filles. Le format 3×3, prisé pour son dynamisme, a couronné également  le CEG 2 Dassa (filles) et le CEG 3 Djougou (garçons). En volleyball, le CEG Zongo et le CEG Gbéto ont triomphé, ajoutant leurs noms au palmarès.

Le Championnat National Scolaire 2025 au Bénin a révélé de jeunes talents et célébré la cohésion nationale, sous l'égide des ministres et des légendes sportives.L’athlétisme, théâtre de performances éclatantes

Sur la piste d’athlétisme, les épreuves ont révélé des athlètes d’exception. TOSSI Bosette, du CEG 1 Zogbodomey, a dominé le 400m féminin avec un chrono de 1’01’’2, devançant BOURAÏMA Moussilimatou et TAWEMA Céline. Chez les garçons, DOSSA Igor (CEG Houègbo) s’est adjugé l’or en 54’’3. Au saut en longueur, Lucresse EDAH (CEG Houéyogbé) a impressionné avec un bond de 4 m 46, tandis que les relais medley ont sacré les départements de l’Atlantique (filles) et de l’Alibori (garçons). Médailles, gadgets et récompenses financières ont honoré ces champions, saluant leur quête d’excellence.

Le Championnat National Scolaire 2025 au Bénin a révélé de jeunes talents et célébré la cohésion nationale, sous l'égide des ministres et des légendes sportives.Championnat National Scolaire 2025 : Un tremplin pour l’avenir du sport béninois

En somme,  cette édition 2025, par son éclat et son organisation irréprochable, a affirmé le potentiel d’une jeunesse béninoise débordante de talent et d’ambition. En suscitant des vocations et en consolidant les bases d’un sport scolaire dynamique, le Championnat National Scolaire s’inscrit comme une ode à la persévérance et à l’espoir. L’horizon de 2026 s’annonce déjà comme une nouvelle promesse, où d’autres étoiles viendront, sans nul doute, éclairer la scène sportive nationale.

Santé : le Bénin affine sa réforme avec les élus locaux

Santé communautaire au Bénin : une dynamique de réajustement concerté autour d’une politique saluée

Cotonou, le 30 juin 2025 – Dans le cadre d’un processus itératif d’évaluation, le Ministre de la Santé, Professeur Benjamin Hounkpatin, a réuni le vendredi, à l’hôtel Azalaï de Cotonou, une délégation sélective d’élus communaux, de secrétaires exécutifs de communes cibles ainsi que plusieurs préfets. Cette rencontre technique s’inscrit dans la perspective d’une revue nationale de la politique de santé communautaire, prévue dans les prochaines semaines.

Un engouement populaire légitimé par les résultats de terrain

Depuis sa mise en œuvre, la nouvelle politique de santé communautaire, portée par le Gouvernement béninois, suscite un engouement croissant au sein des communautés locales. Les témoignages recueillis sur le terrain, notamment auprès des autorités communales, dressent le portrait d’une réforme salutaire, qui redéfinit en profondeur la relation entre populations et structures sanitaires. Le recours accru aux soins préventifs, associé à une responsabilisation citoyenne, témoigne d’un changement de paradigme que beaucoup jugent irréversible.

Une convergence d’acteurs autour des défis d’appropriation

Lors de cette assise technique, les participants ont unanimement salué la pertinence de cette politique. Toutefois, des voix se sont élevées pour souligner certains nœuds d’inertie : difficultés d’appropriation des rôles par les différents maillons institutionnels, carences de synergie intercommunale ou encore limites d’articulation sur le plan logistique. C’est précisément pour mettre en lumière ces dysfonctionnements et identifier des pistes de remédiation que cette rencontre avait été convoquée.

Santé communautaire : Un guide opérationnel en guise de boussole

Conscient de ces défis, le Ministère de la Santé a présenté, à titre provisoire, un guide opérationnel conçu comme outil structurant pour les élus et leurs collaborateurs. Ce document, appelé à évoluer, doit faire l’objet d’un examen critique de l’ensemble des acteurs de terrain. L’objectif assumé est d’aboutir à un cadre harmonisé et fonctionnel, apte à galvaniser la mise en œuvre de la politique dans chaque territoire, selon ses spécificités.

Cap sur une revue nationale à haute intensité stratégique

La rencontre de Cotonou apparaît ainsi comme un jalon préparatoire vers une révision d’envergure. Dans quelques semaines, une assise nationale donnera la parole aux multiples parties prenantes, afin de débattre des goulots d’étranglement persistants et de converger vers un référentiel partagé. Le Ministre a d’ores et déjà annoncé qu’un document consensuel, fruit de contributions plurielles, servira d’outil d’orientation dans la phase de consolidation.

Une rencontre technique à Cotonou, pilotée par le Ministre de la Santé, a marqué une étape clé dans l’évaluation participative Santé communautaire : Un modèle béninois qui force l’admiration

En clôturant les travaux, le Professeur Hounkpatin a tenu à magnifier l’engagement des élus locaux, qu’il a qualifiés de « chevilles ouvrières de la proximité institutionnelle ». Il a par ailleurs réitéré l’ambition du Gouvernement de faire de cette politique de santé communautaire un étalon, tant au plan continental qu’international. « Nous tenons là un modèle singulier, adossé à nos réalités, mais dont la portée transcende nos frontières », a-t-il affirmé avec conviction.

 

Bénin : l’ancien ministre de l’Énergie déballe tout

Bénin : Limogeages en série au ministère de l’Énergie — quand les révélations dérangent, les ministres tombent

Cotonou, 27 juin 2025 –  Le limogeage de Samou Seidou Adambi, ancien ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, et les déclarations fracassantes de son successeur, Paulin Akponna, sur des détournements massifs dans ce ministère stratégique, soulèvent des questions brûlantes. Le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, tente de calmer le jeu en attribuant le départ d’Adambi à des « raisons politiques » et non à une mauvaise gouvernance. Mais alors, que cachent réellement ces « actes politiques » reprochés à Adambi ? Et les accusations d’Akponna, devenu ex-ministre depuis hier, sur le « siphonnage » de milliards de FCFA sont-elles fondées ? À l’approche de l’élection présidentielle de 2026, le gouvernement de Patrice Talon joue-t-il la transparence ou cherche-t-il à étouffer une affaire embarrassante ?

Limogeage mystérieux : les dessous d’une éviction ministérielle qui intrigue

Le 6 janvier 2025, Samou Seidou Adambi, figure influente du Bloc Républicain (BR) et ministre depuis 2017, est brutalement écarté du gouvernement par décret présidentiel. Remplacé par Paulin Akponna, alors ministre-conseiller aux Affaires économiques, Adambi subit un double camouflet : un blâme de son parti pour « actes solitaires » visant à « subvertir les structures officielles » et une éviction du ministère, officiellement qualifiée de « réaménagement technique ». Cependant, selon Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement, le départ d’Adambi est motivé par des « raisons politiques » et non par des faits de mauvaise gouvernance. Mais cette explication, vague et laconique, laisse les Béninois perplexes et alimente les rumeurs.

Adambi sacrifié ? Les « raisons politiques » au cœur des spéculations

Quels sont ces « actes politiques » reprochés à Adambi ? Houngbédji reste évasif, se contentant de nier toute implication de malversations. Pourtant, des sources proches du Bloc Républicain suggèrent que l’ancien maire de Parakou aurait tenté de se positionner pour l’élection présidentielle de 2026, en contravention avec les règles internes du parti. De ce fait, cette ambition prématurée aurait irrité Patrice Talon, qui veille jalousement sur l’unité de sa majorité à l’approche d’une échéance électorale cruciale. Néanmoins, ce flou entretenu par le gouvernement alimente les spéculations : s’agit-il d’une simple querelle politique ou d’une tentative de masquer des irrégularités plus graves ? La question demeure sans réponse officielle.

Bombe Akponna : des milliards détournés, un scandale éclate au grand jour 

À peine six mois après sa nomination, Paulin Akponna, lui-même limogé le 26 juin 2025, a jeté un pavé dans la mare lors d’une visite à Parakou le 21 juin. Dans une sortie d’une rare audace pour un ministre en exercice, il a dénoncé le « siphonnage » de dizaines de milliards de FCFA destinés à l’accès à l’eau potable et à l’électricité, pointant du doigt des « fils de la localité » aux « ambitions démesurées ». Clairement, ces propos, largement relayés, visaient implicitement son prédécesseur, Samou Seidou Adambi, originaire de Parakou. Akponna a également crédité le ministre-conseiller Gbadamassi d’avoir « mis au jour ces dysfonctionnements », affirmant que « ce que ces délinquants de la République avaient caché au président Patrice Talon est désormais connu ».

Révélations explosives : l’opposition exige une enquête parlementaire, Akponna limogé en urgence

Ces déclarations ont provoqué une onde de choc sans précédent. Douze députés de l’opposition, issus du parti Les Démocrates, ont immédiatement saisi l’occasion pour déposer une résolution, réclamant une commission d’enquête parlementaire sur la gestion des fonds du ministère depuis 2016. Cependant, le limogeage rapide d’Akponna, remplacé par José Didier Tonato, un fidèle de Talon, soulève une question cruciale : le ministre déchu a-t-il été sanctionné pour avoir révélé des vérités gênantes ou pour avoir manqué de discipline en s’exprimant publiquement ? Le timing de cette éviction soulève des interrogations.

Opacité gouvernementale : que cache le régime Talon ?

La réponse du porte-parole Wilfried Léandre Houngbédji ne fait qu’épaissir le mystère. En affirmant que « jamais à sa connaissance » il n’y a eu de faits de mauvaises gouvernances impliquant Adambi, il met Akponna au défi de fournir des preuves à la justice, tout en soulignant que ce dernier n’avait transmis aucun rapport officiel sur ces prétendues malversations. En d’autres termes, cette mise en demeure, présentée comme un gage de transparence, ressemble pour beaucoup à une tentative d’étouffer l’affaire. On est donc en droit de se demander : « Si Akponna n’a pas de preuves, pourquoi ne pas ouvrir une enquête pour clarifier les choses ? Et s’il en a, pourquoi le limoger si rapidement ? »

Pouvoirs concentrés : Tonato, l’homme de confiance au centre des enjeux financiers

Le silence du gouvernement sur le fond des accusations d’Akponna, combiné à la nomination de Tonato, qui cumule désormais les portefeuilles de l’Énergie, de l’Eau, des Mines, du Cadre de vie, des Transports et du Développement durable, alimente les soupçons. De plus, cette concentration de pouvoirs entre les mains d’un seul homme, perçu comme un fidèle parmi les fidèles de Talon, pourrait-elle servir à verrouiller les secteurs stratégiques et à limiter les fuites sur d’éventuelles irrégularités ? Avec un budget de plus de 203 milliards de FCFA alloué au ministère de l’Énergie pour 2025, les enjeux financiers sont colossaux et les Béninois exigent des réponses.

Crise de confiance : 2026 en ligne de mire, le gouvernement sous pression

Cette affaire intervient dans un contexte politique déjà tendu. Depuis 2016, le président Patrice Talon a bâti son image sur une gouvernance rigoureuse et des réformes ambitieuses. Cependant, les critiques sur l’opacité et la centralisation du pouvoir se multiplient. Les accusations d’Akponna, relayées par une opposition revigorée, viennent fragiliser ce narratif. Par conséquent, la demande de commission d’enquête, bien que peu susceptible d’aboutir dans une Assemblée dominée par la majorité présidentielle, est un signal fort.

Le Bénin face à ses doutes : la transparence à l’épreuve des faits

Les citoyens, eux, s’interrogent. Pourquoi le gouvernement refuse-t-il une enquête indépendante si les accusations d’Akponna sont infondées ? Pourquoi le gouvernement a-t-il choisi de limoger Adambi — blâmé pour ses « actes solitaires » — plutôt que de lui infliger une simple sanction ? Et surtout, que cache l’administration Talon derrière cette cascade de limogeages et de déclarations contradictoires ? Selon un rapport de la Banque mondiale de 2024, seulement 43 % des Béninois en zone rurale ont accès à l’eau potable, malgré des investissements massifs. Dans ce contexte, si, comme l’affirme Akponna, ils ont « siphonné » des milliards, le gouvernement doit-il protéger les responsables sous couvert de « raisons politiques » ?

Affaire Adambi-Akponna : le test décisif pour la crédibilité du régime Talon

Cette affaire met le régime de Patrice Talon face à un test crucial. En limogeant Akponna et en minimisant les accusations, le gouvernement risque de renforcer le sentiment d’impunité et de défiance envers les institutions. Les Béninois méritent de savoir où vont leurs ressources. En effet, si le gouvernement est sincère dans sa lutte contre la corruption, il doit ouvrir une enquête, pas limoger ceux qui parlent.

Le Bénin à la croisée des chemins

Alors que le Bénin se prépare à une année électorale décisive, l’affaire Adambi-Akponna pourrait marquer un tournant majeur. Le silence du gouvernement, loin d’apaiser les tensions, attise les doutes et nourrit la suspicion. Les Béninois, confrontés quotidiennement à des coupures d’eau et d’électricité récurrentes, attendent des réponses claires et des actions concrètes. Patrice Talon, qui a fait de la « tolérance zéro » à la corruption un mantra de sa gouvernance, saura-t-il dissiper les soupçons qui pèsent sur son administration, ou cette crise révélera-t-elle les fissures d’un système où la transparence et la bonne gouvernance restent un vœu pieux ? L’avenir du Bénin en dépend.

 

Bénin : Super-Ministre ou homme clé de Talon ?

Au-delà du remaniement :  Vrai N°2 ou simple exécutant du Président Talon ? José Didier Tonato, le nouveau visage d’un pouvoir étendu

Cotonou, 27 juin 2025 – Un coup de maître politique au Bénin ! La nomination spectaculaire de José Didier Tonato à la tête du ministère de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, le 26 juin 2025, en plus de ses fonctions actuelles de ministre du Cadre de vie, des Transports et du Développement durable, a captivé l’attention de tout le pays. Cette décision audacieuse du président Patrice Talon propulse Tonato au cœur d’un pouvoir étendu, contrôlant des secteurs stratégiques et essentiels pour le développement national. Mais alors, cette concentration de responsabilités reflète-t-elle une quête d’efficacité administrative, ou plutôt une centralisation inquiétante du pouvoir ? José Didier Tonato est-il en passe de devenir le deuxième homme fort du Bénin, ou simplement le collaborateur de confiance absolue, capable de « couvrir » les dérives budgétaires du gouvernement ? Plongez avec nous au cœur de cette nomination qui redéfinit la carte du pouvoir au Bénin.

José Didier Tonato : L’ascension fulgurante d’un technocrate au sommet

Qui est l’homme derrière cette ascension fulgurante ? José Didier Tonato, né à Grand-Popo, est un urbaniste de formation, diplômé de l’École africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme de Lomé. Il a fondé une agence spécialisée dans l’urbanisme, l’habitat, la gestion urbaine et l’environnement, offrant des conseils précieux à des partenaires de développement, des communes et des États sur des enjeux complexes comme la décentralisation, la gouvernance foncière et l’aménagement du territoire. En outre, sa carrière internationale est riche, incluant des postes clés au sein d’ONU-Habitat, où il a été gestionnaire de programme pour le Bénin en 2004, et à la Banque africaine de développement (BAD), où il a servi comme planificateur en chef du développement urbain de 2013 à 2015.

Au niveau national, Tonato a occupé des postes cruciaux, notamment directeur adjoint et directeur de cabinet au ministère de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme entre 1999 et 2004. Nommé ministre du Cadre de vie et du Développement durable en 2016, son portefeuille a été élargi en avril 2023 pour inclure les Transports, couvrant les infrastructures terrestres, maritimes et aériennes. De ce fait, sa réputation de rigueur et son engagement sans faille dans des projets de modernisation, comme le contournement Nord de Cotonou, en font une figure centrale et incontournable de la gouvernance de Talon.

Le « Super-Ministre » : Une concentration de pouvoir inédite au Bénin

Le 26 juin 2025, après le limogeage très médiatisé de Paulin Akponna, ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, Tonato a été nommé à ce poste tout en conservant ses fonctions précédentes. Cette décision stratégique fait de lui un véritable « super-ministre », contrôlant des secteurs vitaux tels que l’énergie, l’eau, les mines, le cadre de vie, les transports et le développement durable.

Le limogeage d’Akponna, justifié par le porte-parole du gouvernement Wilfried Léandre Houngbédji comme aligné sur la doctrine de « tolérance zéro » à la corruption, intervient après que ce dernier a dénoncé publiquement des détournements de fonds présumés dans son ministère. Par ailleurs, Houngbédji a invité Akponna à fournir des preuves tangibles à la justice, soulignant que ce dernier n’avait pas soumis de rapport officiel avant ses déclarations fracassantes. Ainsi, cette nomination de Tonato pourrait paraitre comme une réponse stratégique pour gérer ces accusations sensibles et assurer une continuité dans ces secteurs critiques et souvent sujets à controverse.

Efficacité ou centralisation ? Le débat sur le « méga-portefeuille » de Tonato

 La double nomination de José Tonato, fraîchement désigné ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines tout en conservant ses fonctions antérieures, continue d’alimenter les débats. Pour l’exécutif, il s’agit d’un pari sur l’efficacité : centraliser des portefeuilles étroitement liés — énergie, eau, transports, environnement — afin de renforcer la coordination et la réactivité gouvernementale. L’expérience de Tonato, notamment dans le développement urbain et durable, renforce cette logique de rationalisation.

Mais cette concentration de responsabilités suscite des réserves. Des observateurs y voient une dérive vers une centralisation excessive du pouvoir, avec le risque d’affaiblir les mécanismes de redevabilité et de créer des conflits d’intérêts. Dans un Parlement largement dominé par les partis proches du président Talon — Les Démocrates ne disposant que de 28 sièges sur 109 — certains analystes interprètent cette manœuvre comme une nouvelle étape dans la consolidation du pouvoir exécutif.

Deuxième homme fort ou simple exécutant ? L’Énigme Tonato

La question de savoir si Tonato est réellement le deuxième homme fort du Bénin reste ouverte et suscite de nombreuses spéculations. Sa proximité indéniable avec Talon, renforcée par sa nomination à ces postes stratégiques, suggère une confiance absolue, comme le prouve son rôle prépondérant dans des projets phares tels que le contournement Nord de Cotonou. Cependant, dans un système présidentiel où Talon conserve un contrôle extrêmement étroit et centralisé, Tonato semble plus être un exécutant efficace et loyal qu’un véritable décideur autonome.

Gestion budgétaire et attentes citoyennes : le défi colossal de Tonato

Concernant les dérives budgétaires, notamment les accusations de corruption dans le ministère de l’Énergie, il n’est pas certain que Tonato soit le seul capable de les gérer. Néanmoins, sa nomination pourrait indiquer que Talon le considère comme le mieux placé pour restaurer la confiance et assurer une gestion transparente, compte tenu de son expérience avérée et de sa loyauté inébranlable. Les Béninois, confrontés au quotidien à des défis pressants d’accès à l’eau potable et à l’électricité, attendent désormais des résultats concrets. De ce fait, Tonato devra rapidement prouver sa capacité à répondre à ces attentes fondamentales et urgentes.

Le Bénin à la croisée des chemins : Entre pouvoir renforcé et promesses pour 2026

En conclusion, la nomination de José Didier Tonato à ces postes stratégiques majeurs reflète une confiance inébranlable de Patrice Talon en sa capacité à gérer des secteurs vitaux pour le développement du Bénin. Si cette concentration de pouvoir peut potentiellement améliorer l’efficacité, elle soulève aussi de sérieuses inquiétudes sur la gouvernance et la responsabilité, surtout dans un contexte de tensions politiques persistantes. Les Béninois devront surveiller de près les performances de Tonato, alors que le pays se prépare activement aux élections cruciales de 2026, où ces enjeux seront au cœur des débats. Le temps nous dira si ce « super-Ministre » sera à la hauteur des attentes colossales placées en lui.

Détournement de Fonds : l’opposition demande une enquête parlementaire

Bénin : Une commission d’enquête parlementaire demandée pour éclaircir les accusations de détournement au ministère de l’Énergie

Cotonou, 27 juin 2025 – Une bombe politique vient d’exploser, promettant de secouer les fondations du gouvernement et de tenir le Bénin en haleine ! Le 26 juin 2025, douze députés de l’opposition ont lancé un pavé dans la mare en déposant une résolution à l’Assemblée nationale. Leur objectif est de créer une commission parlementaire d’enquête pour faire toute la lumière sur des accusations explosives de détournement de fonds au ministère de l’Énergie, de l’Eau et des Mines.

Ces allégations sulfureuses ne proviennent de nul autre que Paulin Akponna, le désormais ancien Ministre de ce même portefeuille. Cette affaire, déjà marquée par des tensions palpables entre l’opposition et le gouvernement, met en lumière les défis colossaux de gouvernance et de transparence dans un Bénin en pleine ébullition politique, à moins d’un an des élections présidentielles de 2026.

Les accusations choc : quand l’ex-ministre dénonce des milliards « Siphonnés »

Mais d’où vient cette tempête ? Paulin Akponna, nommé ministre en janvier 2025 et abruptement remplacé le 26 juin suivant, avait, lors d’une visite retentissante à Parakou le 21 juin 2025, dénoncé publiquement le « siphonnage » de milliards de FCFA. Ces sommes colossales étaient pourtant destinées à des projets cruciaux d’accès à l’eau potable et à l’électricité. Plus encore, il a directement imputé ces malversations à des acteurs politiques locaux, et ce, malgré des investissements massifs de plus de 1 000 milliards de FCFA engagés depuis 2016 sous l’égide du Programme d’Action du Gouvernement (PAG). En conséquence, ces déclarations ont mis en lumière une gestion opaque et des interruptions fréquentes des services essentiels, alimentant logiquement le mécontentement populaire.

Réponse du gouvernement : Tolérance zéro ou tentative de museler ?

Face à l’ampleur des révélations, le gouvernement, par la voix de son porte-parole Wilfried Léandre Houngbédji, a réagi ce 27 juin 2025. D’une part, il a clarifié que, si les propos d’Akponna ne relèvent pas d’une logique de guerre politique, il doit être « délié de toute obligation de réserve » pour apporter des preuves à la justice. Cette position s’inscrit, selon lui, dans la doctrine de « tolérance zéro à la corruption et à la mauvaise gouvernance » prônée par le président Patrice Talon. D’autre part, le gouvernement a également souligné qu’Akponna ne lui avait transmis aucun rapport formel sur ces malversations depuis sa nomination — une absence de signalement qui, en temps normal, aurait déclenché une enquête judiciaire.

Le parti d’Akponna prend ses distances : fissures dans la majorité ?

Ce n’est pas tout ! Le Bloc Républicain, parti d’Akponna, a pris ses distances dans un communiqué du 26 juin 2025. Le parti a rejeté toute interprétation selon laquelle Akponna parlait en son nom, soulignant qu’aucun mandat n’avait été accordé pour ces déclarations. Il a également appelé à la responsabilité et à la cohésion interne. Ainsi, cette réaction met en lumière de potentielles tensions au sein de la coalition au pouvoir, ajoutant une couche de complexité à la crise.

Parallèlement, le 26 juin 2025, le président Talon a rapidement sollicité le bureau de l’Assemblée nationale pour remplacer Akponna par José Didier Tonato, Ministre du Cadre de vie, des Transports et du Développement durable. Cette décision, largement perçue comme une sanction politique, a été confirmée après un avis favorable du bureau de l’Assemblée, marquant une réponse rapide du pouvoir pour tenter de contenir la crise.

L’Offensive de l’opposition : une enquête parlementaire, mission impossible ?

Face à ces révélations fracassantes, les douze députés de l’opposition, principalement issus du parti Les Démocrates dirigé par l’ancien président Thomas Boni Yayi, n’ont pas tardé à réagir. En conséquence, ils ont introduit une résolution percutante pour la création d’une commission d’enquête parlementaire. Cette démarche audacieuse, détaillée dans divers rapports, vise à investiguer la gestion des fonds alloués au ministère depuis 2016, identifier d’éventuelles irrégularités et déterminer les responsabilités. Cette demande s’appuie directement sur les accusations d’Akponna, perçues comme une opportunité unique de pression sur le gouvernement.

Cependant, l’adoption de cette résolution semble compromise. Car, les partis soutenant Talon, tels que l’Union Progressiste pour le Renouveau (UPR) et le Bloc Républicain, dominent l’Assemblée nationale en y détenant la majorité écrasante des sièges. Dès lors, avec seulement une minorité d’opposition, il est peu probable que la résolution passe sans un soutien inattendu de la majorité, comme l’a noté un analyste politique sous couvert d’anonymat.

Transparence et gouvernance au Bénin : les enjeux cruciaux d’un pays sous tension

Cette affaire soulève des questions cruciales sur la transparence et la gouvernance au Bénin. Si elles se confirment, les allégations d’Akponna risquent de porter un grave coup à la crédibilité du gouvernement et de nourrir davantage le mécontentement public — d’autant plus que, selon un rapport de la Banque mondiale publié en 2024, seuls 43 % des Béninois vivant en zone rurale bénéficient d’un accès à une source d’eau potable améliorée, tandis que les coupures d’électricité demeurent fréquentes.

Pour l’opposition, cette initiative est une stratégie clé pour mobiliser l’opinion publique et se positionner comme une alternative crédible avant les élections de 2026. Néanmoins, sans une pression populaire massive ou un changement d’attitude de la majorité, l’enquête risque de rester lettre morte, renforçant le sentiment d’impunité, comme le craignent certaines organisations de la société civile, telles que le Front pour la Bonne Gouvernance (FBG).

Le remplacement d’Akponna par Tonato, un fidèle de Talon, pourrait signaler une volonté de continuité, mais ne répond en rien aux accusations de fond. En appelant Akponna à fournir des preuves à la justice, le gouvernement entend dépolitiser l’affaire ; mais selon des analystes politiques locaux, certains pourraient aussi y voir une manœuvre visant à discréditer ses allégations.

Bénin : entre accusations, réactions et attentes citoyennes, quel avenir ?

En somme, cette controverse illustre parfaitement les tensions politiques persistantes au Bénin, avec des enjeux de transparence et de gouvernance au cœur d’un débat houleux. Les Béninois, confrontés au quotidien à des défis persistants d’accès à l’eau et à l’électricité, attendent des réponses claires et des actions concrètes. Dorénavant, l’avenir de cette affaire dépendra de la capacité de l’opposition à mobiliser efficacement et de la réponse du gouvernement dans un contexte préélectoral où la population scrute chaque action avec la plus grande attention. Le Bénin est à la croisée des chemins : transparence et justice, ou statu quo ? L’histoire est en marche.

Bénin : le remaniement choc qui secoue le gouvernement Talon

Bénin : Patrice Talon amorce un remaniement ministériel avec le probable remplacement de Paulin Akponna

Cotonou, le 27 juin 2025 –  Un coup de tonnerre politique vient de frapper le Bénin ! Ce jeudi 26 juin 2025, des informations concordantes ont révélé que le Président Patrice Talon a officiellement sollicité le bureau de l’Assemblée nationale pour acter un changement majeur au sein de son équipe gouvernementale. Paulin Akponna, le Ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, est sur le départ, et c’est José Didier Tonato, l’actuel Ministre du Cadre de vie, des Transports et du Développement durable, qui est pressenti pour lui succéder. Cette décision, imminente avec un décret présidentiel attendu dans les prochaines heures, marque un tournant décisif dans la gouvernance de Patrice Talon, à moins d’un an de la fin de son second mandat. Quel message le chef de l’État envoie-t-il à la nation ?

Chute d’un Ministre : Les Propos qui ont Brisé Paulin Akponna

Paulin Akponna, figure influente du gouvernement Talon depuis plusieurs années, semble payer le prix fort de déclarations fracassantes faites récemment lors d’une visite à Parakou. En effet, selon des sources proches du dossier, le Ministre s’était publiquement indigné face à l’absence persistante d’accès à l’eau potable et à l’électricité dans plusieurs localités. Et ce, malgré les « investissements massifs » engagés par le gouvernement depuis 2016. Dans un discours d’une rare audace, Akponna avait dénoncé une « gestion opaque et irresponsable » des budgets publics, allant jusqu’à pointer du doigt le « siphonage » des ressources sous la gouvernance de Patrice Talon.

Ces propos, perçus comme une critique directe et cinglante de la gestion du chef de l’État, auraient précipité la disgrâce du Ministre. Bien que les raisons officielles de ce remplacement n’aient pas encore été communiquées, plusieurs observateurs y voient une sanction claire visant à réaffirmer l’autorité de Talon au sein de son gouvernement. « Le président Talon n’a jamais toléré les écarts de langage ou les critiques publiques de ses collaborateurs », confie un analyste politique basé à Cotonou, sous couvert d’anonymat. « Ainsi, les déclarations d’Akponna à Parakou ont probablement scellé son sort. »

José Didier Tonato : Un fidèle au cœur d’un secteur stratégique

Le choix de José Didier Tonato pour remplacer Paulin Akponna n’est absolument pas anodin. Ministre du Cadre de vie, des Transports et du Développement durable, Tonato est considéré comme un proche indéfectible de Patrice Talon, ayant participé à la mise en œuvre de plusieurs projets phares du Programme d’Action du Gouvernement (PAG). Par conséquent, sa nomination au ministère de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, un secteur vital pour le développement économique et social du Bénin, reflète la volonté du chef de l’État de confier ce portefeuille stratégique à une figure loyale et expérimentée.

Le ministère de l’Énergie, de l’Eau et des Mines est au cœur des priorités du gouvernement, notamment en raison des défis persistants liés à l’accès à l’électricité et à l’eau potable. Malgré des investissements significatifs – environ 1 000 milliards de FCFA injectés dans les infrastructures énergétiques et hydrauliques depuis 2016, selon des chiffres officiels – les résultats tardent à se concrétiser dans certaines régions, alimentant le mécontentement populaire.

2026 en ligne de mire : Un remaniement aux fortes implications politiques

Ce remaniement intervient dans un contexte politique particulièrement sensible, alors que le Bénin se prépare activement à l’élection présidentielle de 2026. Patrice Talon, qui achève son second mandat, ne peut constitutionnellement se représenter, mais son influence sur la scène politique reste prépondérante. De ce fait, ce remplacement pourrait être interprété comme une volonté de resserrer les rangs au sein de son gouvernement et de consolider son contrôle sur les institutions à l’approche de cette échéance cruciale.

L’opposition, bien que fragmentée, n’a pas manqué de réagir avec virulence. En effet, dans un communiqué publié ce vendredi, le parti Les Démocrates, dirigé par l’ancien président Thomas Boni Yayi, a qualifié ce remaniement de « diversion » visant à détourner l’attention des « échecs patents » du gouvernement dans la gestion des secteurs de l’énergie et de l’eau. « Les Béninois souffrent toujours des coupures d’électricité et du manque d’eau potable. Changer de ministre sans changer de politique ne résoudra rien », a déclaré un porte-parole du parti, soulignant ainsi la méfiance de l’opposition.

Énergie et Eau : Ce que les Béninois attendent vraiment

Pour les citoyens, ce probable remplacement soulève des questions fondamentales sur l’efficacité des politiques publiques dans des secteurs aussi vitaux que l’énergie et l’eau. Les critiques formulées par Paulin Akponna à Parakou, bien qu’audacieuses, reflètent un sentiment partagé par une partie de la population : les investissements colossaux annoncés par le gouvernement n’ont pas toujours produit les résultats escomptés. À titre d’exemple, selon un rapport de la Banque mondiale publié en 2024, seulement 43 % des Béninois en zone rurale ont accès à une source d’eau potable améliorée, et les coupures d’électricité restent fréquentes dans plusieurs régions.

Le remplacement d’Akponna par Tonato pourrait également signaler une volonté de Patrice Talon de redorer l’image de son gouvernement en mettant en avant un ministre expérimenté, tout en neutralisant les voix dissonantes au sein de son équipe. Cependant, sans une réforme profonde de la gestion des ressources publiques et une meilleure transparence, comme l’exige une partie de la société civile, ce changement pourrait n’être qu’un pansement sur une plaie bien plus profonde.

Après le choc, quelle nouvelle dynamique pour le Bénin ?

Alors que le décret présidentiel officialisant ce remaniement est attendu dans les prochains jours, tous les regards se tournent désormais vers José Didier Tonato. Saura-t-il relever les défis colossaux du secteur de l’énergie et de l’eau et répondre enfin aux attentes pressantes des Béninois ? En conclusion, ce remaniement illustre une fois de plus la méthode Talon : une gouvernance centralisée, où la loyauté et la discipline priment sur les critiques internes.

Ce développement, bien que limité à un changement de Ministre, pourrait avoir des répercussions bien plus larges sur la scène politique béninoise, à l’approche d’une année électorale décisive. En définitive, les Béninois, eux, n’attendent qu’une chose : des résultats concrets, notamment un accès fiable à l’électricité et à l’eau potable, des besoins fondamentaux qui restent, pour beaucoup, un luxe. L’avenir nous dira si ce changement ministériel sera le catalyseur d’une réelle amélioration pour le quotidien des citoyens.