Bénin : la HAAC initie les Jeunes Leaders aux enjeux de régulation médiatique

Dans un contexte électoral sensible, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a accueilli la cinquième promotion des Jeunes Leaders du Bénin pour une immersion au cœur des mécanismes de régulation médiatique. 

 

Cotonou, 30 octobre 2025 –  Dans un climat électoral marqué par des enjeux de transparence et de responsabilité médiatique, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a accueilli ce jeudi la cinquième promotion des Jeunes Leaders du Bénin. Soutenu par la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung, ce programme vise à sensibiliser la jeunesse béninoise aux rouages de la régulation médiatique et à l’importance d’une presse éthique en période de scrutin.

Guidés par Nouratou Zato, responsable nationale de la fondation, une vingtaine de participants a échangé avec Édouard Loko, président de la HAAC, et ses collaborateurs, dans les locaux de l’institution.

Les Jeunes Leaders : un dialogue sur les gardiens de l’information publique

 

Par ailleurs, la session a permis d’explorer les missions fondamentales de la HAAC, organe constitutionnel chargé de garantir l’équilibre du paysage audiovisuel national. Les intervenants ont détaillé les mécanismes mis en place pour inciter les rédactions à respecter les normes juridiques, les principes déontologiques et les standards professionnels, particulièrement en période électorale.

Parmi les thématiques abordées, on peut citer :

  • L’allocation équitable des espaces d’expression aux partis politiques et candidats.
  • Les outils de monitoring pour assurer une couverture impartiale
  • Les risques liés à l’intelligence artificielle dans les campagnes, notamment la diffusion de contenus manipulés
  • Le cadre légal du numérique au Bénin et ses implications pour la transparence en ligne

À Cotonou, la HAAC a reçu les Jeunes Leaders du Bénin pour une session sur la régulation médiatique en période électorale. À Cotonou, la HAAC a reçu les Jeunes Leaders du Bénin pour une session sur la régulation médiatique en période électorale.

Les Jeunes Leaders : une génération engagée face aux enjeux démocratiques

 

Enrichies par des retours d’expérience, les présentations ont permis de démystifier les processus de régulation et de renforcer la compréhension des jeunes sur le rôle des médias dans une démocratie. En effet, issus de divers horizons, les participants ont posé des questions précises et reçu des réponses éclairantes.

« Cette immersion nous a ouvert les yeux sur les enjeux cruciaux de la régulation électorale », a confié Emmanuel Tambere, porte-parole du groupe, qui s’est dit « profondément enrichi » par les échanges. Il a également annoncé un engagement collectif : « Nous porterons ces connaissances dans nos cercles pour sensibiliser nos pairs à l’importance d’une presse vigilante et responsable. »

Un message en parfaite résonance avec la mission de la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung, qui œuvre aussi à la formation des élites citoyennes.

À Cotonou, la HAAC a reçu les Jeunes Leaders du Bénin pour une session sur la régulation médiatique en période électorale.

La HAAC, pilier d’une démocratie inclusive

 

À travers cette initiative, la HAAC réaffirme son attachement à la jeunesse, perçue comme un levier essentiel du progrès social. En ouvrant ses portes aux Jeunes Leaders, l’institution rappelle que la régulation ne concerne pas uniquement les professionnels de l’information, mais l’ensemble des citoyens.

« Nous œuvrons pour tous les citoyens, au-delà des seuls professionnels de l’information », a souligné l’équipe de la HAAC, insistant ainsi sur son rôle dans la préservation d’un espace public serein et pluraliste.

Alors que le Bénin s’apprête à vivre de nouvelles échéances électorales, ces rencontres renforcent la confiance dans un processus transparent, où les médias jouent leur rôle de boussole démocratique. Pour les Jeunes Leaders, c’est une arme de plus dans leur arsenal citoyen, pour bâtir un avenir où l’information éclaire, sans manipuler.

 

Sommet Climate Chance Afrique 2025 : La voix africaine s’organise à Cotonou avant la COP30

Clôturé à Cotonou, le Sommet Climate Chance Afrique 2025 a réuni plus de 500 acteurs engagés pour une transition climatique juste et territorialisée. Portée par des initiatives concrètes, une dynamique francophone renforcée et, surtout, des engagements en direction de la COP30, cette sixième édition confirme le rôle stratégique des villes africaines dans la gouvernance climatique mondiale.

 

 

Cotonou, 30 octobre 2025 – La capitale béninoise a clôturé les travaux de la sixième édition du Sommet Climate Chance Afrique, devenu au fil des années un rendez-vous incontournable pour les acteurs non gouvernementaux engagés dans la lutte contre le changement climatique sur le continent. Organisé les 27 et 28 octobre par la municipalité de Cotonou, en partenariat avec l’association Climate Chance — présidée par le sénateur français Ronan Dantec — et soutenu par l’Agence Française de Développement (AFD), l’événement a réuni plusieurs centaines de participants, parmi lesquels des élus locaux, des militants écologistes, des entrepreneurs et des experts venus de toute l’Afrique subsaharienne.

Sommet Climate Chance Afrique 2025 :  un forum dédié aux innovations territoriales africaines

 

Durant deux journées d’échanges intenses, les participants ont mis en lumière des solutions locales face aux défis climatiques, avec un accent particulier sur une transition énergétique équitable, inclusive et adaptée aux réalités africaines. « L’Afrique ne subit pas seulement le réchauffement ; elle l’anticipe et l’invente », a résumé un intervenant lors d’un atelier consacré aux énergies solaires décentralisées.

De plus, les tables rondes ont exploré les synergies entre urbanisme résilient et préservation des écosystèmes, illustrant comment les initiatives communautaires — des micro-réseaux photovoltaïques aux projets de restauration de mangroves — peuvent inverser la courbe des vulnérabilités. Enfin, cette édition, marquée par une forte représentativité francophone, a favorisé des convergences inédites entre acteurs locaux et réseaux transnationaux, avec pour objectif de transformer les idées en leviers d’action concrets, loin des discours théoriques des grands sommets internationaux.

Sommet Climate Chance Afrique 2025

Sommet Climate Chance Afrique 2025 :  quatre engagements phares en route vers la COP30

 

Pour aller plus loin, les conclusions du sommet visent directement la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP30), prévue à Belém, au Brésil. En conséquence, quatre engagements structurants ont émergé :

  • Premièrement, une feuille de route pour les énergies renouvelables : baptisé « Feuille de route de Cotonou », ce document stratégique ambitionne d’accélérer l’adoption des sources vertes à travers le continent, avec un accent sur l’accessibilité et le transfert de technologies adaptées.
  • Deuxièmement, une coalition côtière en gestation : issue des échanges entre métropoles littorales d’Afrique de l’Ouest et du Centre, cette alliance vise à mutualiser les expertises et les financements pour lutter contre l’érosion marine et la montée des eaux.
  • En outre, un renforcement du réseau francophone des Villes pour le Climat : ce réseau élargit son empreinte africaine en intégrant des outils de gouvernance locale pour amplifier l’impact des politiques climatiques.
  • Enfin, la création d’un observatoire régional de la faune : centré sur l’éléphant comme indicateur de la santé des écosystèmes, ce hub ouest-africain promeut la conservation transfrontalière et l’écotourisme durable.

Il est important de noter que ces engagements, fruits d’ateliers collaboratifs, seront portés à Belém pour faire entendre une voix africaine plus forte et plus structurée dans les négociations internationales.

Sommet Climate Chance Afrique 2025

Une clôture diplomatique sous le signe de la coopération

 

Par la suite, pour marquer la fin du sommet, l’ambassadrice de France au Bénin, Nadège Chouat, a convié une délégation éclectique à la Résidence de France : maires, responsables associatifs, chefs d’entreprise, universitaires et activistes citoyens. Ce moment de réseautage, ponctué par des échanges informels et des engagements renouvelés, a illustré la volonté de renforcer les partenariats bilatéraux autour des enjeux climatiques.

« La France est aux côtés du Bénin pour co-construire un continent résilient », a déclaré Mme Chouat, saluant l’implication de Cotonou comme un modèle de mobilisation locale en Afrique. De ce fait, les toasts portés ce soir-là ont résonné comme autant de promesses d’action partagée.

 

Vers une édition 2026 encore plus ambitieuse

 

En conclusion, avec plus de 500 participants et des engagements concrets en direction de la COP 30, le Sommet Climate Chance Afrique 2025 laisse derrière lui un héritage tangible. Les territoires africains ne se positionnent plus comme de simples victimes du dérèglement climatique, mais bien comme des acteurs stratégiques, porteurs de solutions locales et durables.

À l’approche de la prochaine édition, prévue en 2026, les attentes sont élevées : consolider les acquis, élargir les coalitions, et surtout faire de l’Afrique une voix incontournable dans la gouvernance climatique mondiale. Cotonou, laboratoire d’idées et catalyseur d’alliances, confirme son rôle de plateforme continentale pour une justice climatique fondée sur les réalités du terrain.

 

Parakou : disparition mystérieuse d’un téléphone et d’une chaussure

À Parakou, une jeune femme affirme avoir été témoin d’une disparition inexpliquée en pleine rue. Entre frayeur, folklore et débat public, son récit relance les croyances locales et interroge les frontières entre réel et surnaturel.

 

Parakou, 30 octobre 2025 — Ce qui devait être une sortie banale pour des provisions s’est transformé en une scène digne d’un conte mystique. Mardi dernier, à Parakou, une jeune femme de 21 ans, mariée et mère d’un enfant, a vécu un épisode troublant. En chemin vers un commerce local, elle aperçoit un téléphone dernier cri abandonné au sol. Méfiante, elle évite de le toucher et pose sa chaussure dessus. À peine le geste accompli, les deux objets disparaissent. Littéralement.

 

 Parakou : une disparition fulgurante qui sème la stupeur

 

Dame Gansari – nom qu’elle a choisi de révéler – reste sous le choc. « J’ai voulu être prudente, comme on le dit pour ces objets trouvés qui pourraient porter malheur », confie-t-elle au micro de Deeman Radio, où elle s’est rendue le jour même, l’autre pied encore chaussé. La scène s’est déroulée en plein jour, sous un soleil écrasant, loin des illusions nocturnes. Aucun témoin, mais une peur viscérale. Alertés, ses proches inspectent les lieux : aucune trace du téléphone, ni de la chaussure.

Ce type d’anecdote, fréquent dans les récits populaires béninois, évoque les fameuses « trappes invisibles » ou les esprits farceurs, surtout dans les zones rurales comme Guèma. Des habitants évoquent des cas similaires : objets volatilisés en un clin d’œil, souvent interprétés comme des tests occultes.

« C’est un avertissement du destin, ou un piège pour les imprudents », glisse un voisin, qui recommande de ne jamais ramasser un objet inconnu sans rituel protecteur.

À Parakou, une jeune femme témoigne d’une disparition étrange. Son récit enflamme les réseaux et ravive les croyances mystiques béninoises.

Entre traumatisme et quête de sens

 

L’incident a profondément marqué Dame Gansari. « J’ai eu si peur que mes jambes tremblaient. Si j’avais touché, j’aurais disparu avec mon bébé au dos », lâche-t-elle, entre sanglots et lucidité. Son témoignage, relayé par Deeman Radio – station réputée pour ses chroniques mystiques – a enflammé les réseaux sociaux. Les récits affluent, le débat s’installe : entre scepticisme urbain et fascination traditionnelle, l’affaire devient virale.

« C’est le Bénin mystique qui frappe encore », ironise un internaute. Une autre appelle à « un exorcisme collectif pour sécuriser nos rues ».

 Parakou : là où le rationnel flirte avec l’invisible

 

Au-delà de l’anecdote, l’épisode illustre la richesse culturelle du Bénin, terre de vaudou et de croyances ancestrales. À Parakou, ville carrefour du Borgou, ces phénomènes nourrissent un folklore vivant, souvent amplifié par les ondes locales. Des anthropologues y voient le reflet d’angoisses sociales : précarité, méfiance, et attachement aux rites protecteurs. Un smartphone abandonné devient symbole de tentation, voire de piège.

Pour Dame Gansari, l’heure est à la reconstruction : une chaussure de rechange, un rituel familial, et une vigilance renouvelée. « Je n’irai plus faire mes courses sans prier d’abord », conclut-elle.

Reste à savoir si le « fantôme de Guèma » refera surface ou s’il rejoindra les légendes locales. Une chose est sûre : dans ce coin du monde, le quotidien peut basculer en mythe à tout moment.

Municipales 2026 au Bénin – Clôture des candidatures : cinq partis en lice

Candidatures bouclées à la CENA : cinq partis entrent dans la course aux mairies après un sprint final. Le Bénin se prépare à des municipales sous haute tension démocratique.

 

Cotonou, 29 octobre 2025 – La course aux mairies s’est achevée dans une atmosphère électrique mardi soir au siège de la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA). À minuit tapant, le guichet des déclarations de candidature pour les élections municipales du 11 janvier 2026 s’est refermé, mettant ainsi un terme à une journée marquée par un calme apparent… suivi cependant d’un afflux spectaculaire. Cinq formations politiques ont finalement validé leur participation dans les toutes dernières heures, illustrant une mobilisation tardive mais conforme au calendrier électoral.

Clôture des candidatures à la CENA : cinq partis politiques en lice pour les municipales du 11 janvier 2026

Les municipales  : d’un faux départ à une ruée finale

 

En effet, la journée du 28 octobre avait pourtant démarré dans une étonnante torpeur. À 19 heures, alors que l’échéance approchait à grands pas, aucun dossier n’avait encore été officiellement enregistré à Ganhi, siège de la CENA. L’institution, fidèle à son rôle de gardienne du processus, maintenait néanmoins le cap sur le respect strict de la période légale de dépôt, fixée du 24 au 28 octobre.

Le déclic est survenu à 19 h 45, avec l’arrivée remarquée d’une délégation du Force Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE). Ce parti historique, porté par l’ancien président Boni Yayi, a ouvert le bal d’une soirée qui allait rapidement s’intensifier. À 22 h 59, l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R) emboîtait le pas, devenant ainsi le deuxième acteur à officialiser sa candidature.

Clôture des candidatures à la CENA : cinq partis politiques en lice pour les municipales du 11 janvier 2026

Une montée en puissance orchestrée

 

La dynamique s’est ensuite accélérée dans les heures suivantes. MOELE-Bénin et Les Démocrates (LD) ont successivement déposé leurs dossiers, portant à quatre le nombre de partis en lice. Chaque dépôt s’est déroulé dans le strict respect des procédures, et ce sous l’œil vigilant des agents électoraux, garants de l’intégrité des documents soumis.

L’ultime rebondissement est intervenu à 23 h 46, avec l’arrivée in extremis du Bloc Républicain (BR), formation proche du pouvoir. En bouclant la liste des cinq partis engagés, le BR a clos une séquence haletante, à une minute seulement de la fermeture du portail de la CENA.

Clôture des candidatures à la CENA : cinq partis politiques en lice pour les municipales du 11 janvier 2026

Les municipales  :  un scrutin à fort enjeu démocratique

 

Il est clair que ces dépôts de dernière minute traduisent l’intensité d’un scrutin qui s’annonce disputé. Maintes fois reportées, les élections communales de 2026 constituent un test crucial pour la vitalité démocratique du Bénin, laquelle est encore marquée par les tensions post-législatives de 2021.

La CENA, saluée pour son indépendance, a qualifié cette phase de dépôt de candidatures de « conforme au Code électoral ».

« Nous restons mobilisés pour assurer une procédure irréprochable, de la réception à la validation », a déclaré un porte-parole en fin de soirée.

La prochaine étape sera l’examen des dossiers, assorti d’un délai de recours, avant le lancement officiel de la campagne.

Clôture des candidatures à la CENA : cinq partis politiques en lice pour les municipales du 11 janvier 2026

Les municipales  : une compétition ouverte dans un paysage fragmenté

 

En conclusion, dans un contexte politique mouvant, où les alliances se font et se défont, ces cinq candidatures posent les jalons d’une bataille électorale intense dans les 77 communes du pays. Entre volonté de continuité et aspirations au changement, les électeurs auront à trancher.

Pour l’heure, la CENA reste en alerte, promettant un scrutin placé sous le sceau de la transparence et de l’équité. Les regards se tournent désormais vers l’étape suivante : la question est de savoir qui franchira l’épreuve du feu administratif ?

 

Daniel Edah appelle à l’unité pour un Bénin réconcilié

« Ne relâchons pas nos efforts » : Daniel Edah mobilise pour un Bénin juste, apaisé et ambitieux. Son appel résonne comme un pacte citoyen face aux défis démocratiques.

 

Pahou, 29 octobre 2025 – Ce mercredi, dans une lettre ouverte diffusée, Daniel Edah, président du mouvement Nous Le Ferons et figure influente du parti Les Démocrates, a lancé un appel vibrant à la mobilisation citoyenne. À l’approche d’une présidentielle sous tension, il s’efforce ainsi de conjurer le découragement ambiant, tout en réaffirmant une vision ambitieuse pour un Bénin réconcilié, sécurisé et prospère.

« Votre engagement m’oblige à ne jamais dévier de notre objectif commun : faire de notre pays une véritable nation, où chaque citoyen se sent en sécurité, quelle que soit l’origine de son leader », écrit-il, invitant par conséquent ses soutiens à transformer les épreuves en levier d’action.

 

Un message de gratitude et de résilience

 

Par ailleurs, Daniel Edah ne masque pas les turbulences internes qui secouent son camp.

« Malgré les défis actuels au sein des Démocrates, que nous vaincrons collectivement avec l’aide divine, je vous remercie pour la confiance inébranlable que vous nous accordez », déclare-t-il.

En plus, il insiste sur le rôle décisif de la mobilisation populaire dans l’émergence de son mouvement comme force crédible sur l’échiquier politique béninois. Loin de considérer les obstacles comme une fin de parcours, il les présente plutôt comme une transition nécessaire :

« Ne relâchons pas nos efforts. Ensemble, assurément, nous surmonterons ces vents contraires. »

 

Une alternative politique dans un climat de défiance

 

Ce discours intervient dans un contexte de frustration croissante, où les manœuvres électorales nourrissent un sentiment d’impuissance. Edah se positionne en rempart moral, appelant à privilégier « la confrontation des idées plutôt que des egos ». Depuis plus d’une décennie, son mouvement défend un projet structurant : un Bénin économiquement florissant, socialement harmonieux et pleinement intégré à une Afrique en pleine ascension.

 

Une vision éthique, un combat fondateur

 

« Nous avons imposé dans le débat public le choc des projets, non des personnalités », rappelle-t-il, revendiquant une constance stratégique face aux tentations du ralliement opportuniste.

Il qualifie également cette phase de « succès éthique et stratégique », fruit d’une ténacité assumée.

« Dans une époque où l’on troque ses principes pour un semblant de quiétude, choisissons la droiture et la loyauté envers nos convictions », plaide-t-il.

Son appel dépasse les clivages : il s’agit désormais de bâtir une politique fondée sur des valeurs partagées, afin d’éradiquer les « pratiques toxiques » qui entravent le progrès et ternissent l’image du pays.

« Notre bataille démocratique ne fait que s’amorcer. Restons des pionniers, des paveurs de routes nouvelles », insiste-t-il.

 

Vers un Bénin apaisé, sous le signe de l’espoir

 

Edah conclut sur une note fédératrice :

« Avec foi et ardeur, nous le réaliserons. Il fera bon vivre partout et pour tous au Bénin. »

Son cri de ralliement, « Nous le ferons », résonne comme un serment collectif face à l’adversité. Enfin, il invoque une bénédiction divine sur le Bénin et l’ensemble du continent africain, scellant un message qui transcende les clivages partisans.

À Pahou, loin des coulisses fiévreuses de Cotonou, Daniel Edah incarne une résistance sereine. Reste à voir si cet élan mobilisateur franchira les frontières de son camp, dans un pays où les alliances se nouent au rythme des enjeux électoraux. Pour l’heure, son plaidoyer pour une « nation rassurante » pourrait bien raviver la flamme d’un engagement citoyen plus large, au-delà des déceptions du moment.

 

Bénin : une croissance de 6 % en 2025, cap sur la résilience économique

Dans une UEMOA en crise, le Bénin trace sa route : +6 % de croissance en 2025, rigueur budgétaire, innovation locale et attractivité internationale. Un modèle à suivre ?

 

Cotonou, 29 octobre 2025 – Tandis que l’Afrique de l’Ouest vacille sous les pressions inflationnistes et les incertitudes politiques, le Bénin affiche une trajectoire économique remarquablement stable. Le Fonds monétaire international (FMI) anticipe une croissance supérieure à 6 % en 2025, bien au-delà des performances de ses voisins, souvent englués sous les 3 %. Saluée par Standard & Poor’s, qui maintient sa notation BB- avec une perspective stable, cette dynamique positionne le pays comme un pôle d’attractivité pour les capitaux étrangers dans une zone où l’endettement public frôle les seuils critiques.

 

 Discipline budgétaire et stabilité monétaire : les piliers d’un modèle

 

Alors que l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) traverse une zone de turbulences — flambée des prix alimentaires, délestages électriques et incertitudes électorales — le Bénin se distingue par une gestion rigoureuse. Le déficit budgétaire reste contenu sous les 5 % du PIB, et l’inflation, maîtrisée à 2,9 % selon la BCEAO, renforce la crédibilité du franc CFA. Cette stabilité monétaire facilite les échanges et rassure les investisseurs. Toutefois, les économistes appellent à la prudence : la volatilité des matières premières, les aléas climatiques et la pression démographique pourraient fragiliser cet équilibre. « C’est une ouverture prometteuse, mais il faut la verrouiller », prévient un analyste local.

 

Croissance endogène : innovation, agriculture et territoires en mouvement

 

Le gouvernement mise sur des leviers internes pour soutenir l’élan. Dans le numérique, un partenariat entre l’ADPME et la BIIC injecte jusqu’à 25 millions de FCFA dans les PME, avec l’objectif de propulser 300 startups en cinq ans, notamment dans l’e-commerce et les fintechs. Sur le plan agricole, un programme dédié à 6 000 apprentis agriculteurs combine aides à l’installation, formation et infrastructures rurales, financées par une taxe sur les exportations de coton réinvestie localement.

Les collectivités territoriales montent en puissance. Malgré un creux fiscal en début d’année, l’épargne communale atteint un record de 14 milliards de FCFA, selon le Trésor public. Cette manne finance des projets concrets : halles de marché modernes, entrepôts réfrigérés pour la pêche, micro-réseaux solaires. Une plateforme numérique du ministère de l’Économie décentralisée cartographie ces avancées, révélant un rééquilibrage progressif entre zones côtières et régions enclavées.

 

Visibilité internationale et crédibilité renforcée

 

Les institutions multilatérales saluent cette trajectoire. Une analyste de S&P basée à Londres évoque « une constance politique et une transparence budgétaire rares en zone francophone ». La Banque mondiale souligne une mobilisation fiscale en hausse, avec un taux de prélèvement à 14 % du PIB — encore modeste, mais en nette progression. Le FMI, dans son dernier rapport, insiste sur la qualité des dépenses publiques et appelle à renforcer les filets sociaux pour réduire une pauvreté extrême qui touche encore 38 % de la population.

 

 2026 en ligne de mire : transformer la croissance en inclusion

 

Le défi à venir : convertir cette accélération en bien-être partagé. L’industrialisation de la noix de cajou, dont 80 % des récoltes partent vers l’Asie sans transformation locale, figure parmi les priorités. Côté énergie, le plan Électricité 2026 vise une couverture nationale de 85 %, grâce à deux fermes solaires majeures et à la modernisation des turbines thermiques. Des visualisations interactives montrent comment les zones rurales pourraient enfin sortir de la dépendance aux générateurs diesel.

Face aux risques climatiques, un mécanisme d’assurance agricole soutenu par la BAD se profile, pour protéger les récoltes et les biens essentiels contre les crues et les sécheresses.

Le Bénin n’est pas encore un oasis, mais il trace une voie singulière dans une sous-région en proie aux turbulences. Discipline budgétaire, innovation ciblée et gouvernance territoriale dessinent les contours d’un modèle résilient — à condition de maintenir le cap.

 

Zimbabwe : une panne plonge le Parlement dans le noir en pleine allocution présidentielle

Une panne d’électricité en pleine allocution : au Zimbabwe, le Parlement s’est retrouvé dans le noir total. Mnangagwa a fini son discours à la lampe torche. Une scène surréaliste qui en dit long sur la crise énergétique.

 

Harare, 29 octobre 2025 – Une panne d’électricité surréaliste a transformé mardi après-midi la séance plénière du Parlement zimbabwéen en théâtre d’ombres. Alors que le président Emmerson Mnangagwa lisait les derniers paragraphes de son adresse annuelle sur l’état de la nation, les lumières se sont brusquement éteintes, forçant l’assistance à improviser. Pendant dix minutes, un collaborateur a éclairé le pupitre à l’aide d’une simple lampe torche, permettant ainsi au chef de l’État de conclure son discours. À peine le texte posé, l’éclairage est revenu — comme par magie, ou par une intervention technique tardive.

Le Parlement zimbabwéen plongé dans le noir en pleine allocution de Mnangagwa. Une panne révélatrice d’une crise énergétique chronique.

Panne d’électricité: Un couac technique qui défie les dispositifs de secours

 

Ce moment censé être solennel s’est transformé en scène presque burlesque, révélant les failles d’un système supposé sécurisé. Les autorités ont rapidement précisé que la panne ne provenait pas du réseau national, mais d’une avarie sur le groupe électrogène d’urgence, installé précisément pour éviter ce type d’incident. Une défaillance du commutateur automatique, mal calibré, a empêché le basculement vers l’alimentation de secours, plongeant l’hémicycle dans le noir.

Le président de l’Assemblée nationale, Jacob Mudenda, n’a pas mâché ses mots : « Cet événement est tout à fait intolérable », a-t-il déclaré, en présentant ses excuses à Mnangagwa et aux parlementaires. Il a aussi annoncé l’ouverture immédiate d’une enquête interne, assortie de sanctions contre les responsables. Ce n’est pas une première : en novembre dernier, la présentation du budget national avait déjà été interrompue par une panne similaire, alimentant les critiques sur la fiabilité des infrastructures publiques.

 

Une nation dans le noir : les racines d’une pénurie chronique

 

Au-delà de l’anecdote parlementaire, cet incident illustre la crise énergétique qui ronge le Zimbabwe depuis des années. Le pays ne produit que 1 400 mégawatts d’électricité, bien en deçà des 1 850 mégawatts nécessaires pour répondre aux besoins quotidiens des ménages et des industries. Résultat : des délestages interminables, parfois jusqu’à seize heures par jour, paralysent l’économie, désorganisent les services publics et plongent ainsi les foyers dans l’incertitude.

Les causes sont multiples. La centrale hydroélectrique de Kariba tourne au ralenti, victime d’une sécheresse persistante qui assèche son réservoir. Les centrales thermiques au charbon, notamment celle de Hwange, enchaînent les arrêts imprévus malgré des opérations de maintenance coûteuses. Quant aux alternatives — parcs solaires naissants ou importations d’énergie — elles peinent aussi à se concrétiser, freinées par une dette extérieure abyssale et un budget national exsangue.

Le Parlement zimbabwéen plongé dans le noir en pleine allocution de Mnangagwa. Une panne révélatrice d’une crise énergétique chronique.

 Vers une sortie de crise ou un cercle vicieux ?

 

Dans son discours — lu tant bien que mal à la lueur vacillante — Mnangagwa a esquissé des pistes d’espoir : investissements dans les énergies renouvelables, diversification des sources, partenariats stratégiques. Mais ces promesses peinent à convaincre une population épuisée par des factures en hausse et des générateurs privés ruineux.

Des économistes appellent à une urgence nationale : réformer la gestion de Zesa, la compagnie d’électricité, et accélérer les partenariats internationaux pour briser l’engrenage. L’incident au Parlement, aussi embarrassant soit-il, pourrait devenir le catalyseur d’un sursaut politique.

À Harare, le mécontentement gronde : les excuses de Mudenda peinent à convaincre. Il faudra des actes concrets pour rallumer les lumières — et la confiance d’un peuple las d’attendre dans l’ombre. En attendant, le Zimbabwe avance à tâtons, entre discours ambitieux et réalités sombres.

 

Nigeria : Wole Soyinka privé de visa américain

Wole Soyinka interdit de séjour aux États-Unis : le Nobel nigérian transforme la sanction en déclaration de liberté. Une pirouette magistrale.

 

Lagos, 29 octobre 2025 – À 91 ans, Wole Soyinka n’a rien perdu de sa verve. Le géant de la littérature africaine, premier lauréat noir du Nobel en 1986, a accueilli avec un sourire en coin la nouvelle de l’annulation de son visa américain. La décision, brutale et sans appel, lui a été signifiée par le consulat des États-Unis à Lagos. En conséquence, elle lui interdit désormais de fouler le sol américain. Loin de s’en émouvoir, cependant, l’écrivain a tourné la mesure en dérision, qualifiant la notification d’« épître amoureuse un peu bizarre » et lançant, non sans ironie : « Ne vous fatiguez pas, je suis persona non grata là-bas. »

 

Une révocation symbolique, reflet d’un bras de fer ancien

 

Il faut dire que ce retrait n’est pas un coup de théâtre isolé. Depuis des années, Soyinka, plume acérée et conscience rebelle, dénonce la politique migratoire de l’administration Trump, qu’il assimile à une dérive autoritaire. De fait, en 2016, au lendemain de l’élection du magnat de l’immobilier, il avait incinéré sa « green card » en signe de protestation, refusant de vivre dans un pays gangrené par la xénophobie. Aujourd’hui, la révocation du visa semble ainsi clore un chapitre déjà bien entamé, sur fond de tensions persistantes.

La missive officielle, expédiée par le Département d’État, invoque une clause discrétionnaire : les autorités américaines peuvent retirer un visa « à tout moment, sans motif explicite ». On lui demande même de restituer son passeport pour y apposer la mention d’invalidité. Soyinka, qui a enseigné à Harvard et Cornell pendant des décennies, balaie l’affaire d’un revers philosophique : « Je suis ravi de cette résolution. Plus de visa, plus d’accès aux États-Unis. Point final. »

 

Des critiques qui dérangent : de la frontière à la tyrannie

 

Au cœur de ses invectives figurent les mesures anti-immigration de Trump : rafles massives, séparation des familles à la frontière sud, un traitement qu’il juge « inhumain », évoquant ainsi des « femmes âgées et des enfants cueillis comme des fruits dans la rue ». Plus mordant encore, il a osé une comparaison explosive, assimilant le président américain à Idi Amin Dada, le tyran ougandais des années 1970, surnommé le « Boucher de l’Afrique ». « Il agit en despote et devrait aussi s’en enorgueillir », avait-il lancé récemment — une pique qui pourrait bien avoir précipité la sanction.

Soyinka sait de quoi il parle. Emprisonné en 1967, puis exilé en 1994 pour avoir défié la dictature d’Abacha, il a frôlé la mort sous les juntes nigérianes. C’est pourquoi ses quelque soixante ouvrages, des drames comme A Dance of the Forests aux mémoires incisifs, tissent également une fresque de résistance contre l’oppression, du continent africain au monde. À l’heure où il boucle un demi-siècle de Nobel, il affirme n’avoir « plus rien à chercher outre-Atlantique », sauf un improbable revirement politique.

 

Wole Soyinka : une voix libre, un exil assumé

 

En définitive, pour le Nigeria et l’Afrique, cette affaire sonne comme un rappel : Soyinka reste une sentinelle de la liberté, dont les mots piquent là où ça fait mal. Bien qu’il se dise soulagé par cette « libération » forcée, il n’exclut pas pour autant un retour si les vents changent à Washington. En attendant, ses pairs et admirateurs saluent un geste qui, paradoxalement, renforce aussi son aura de dissident éternel.

Dans un tweet laconique, il a conclu : « Ceux qui m’invitent là-bas économiseront leur billet. » Cette pirouette, à elle seule, vaut un chapitre de plus dans l’épopée d’un immortel de la plume.

Présidentielle 2026 : les Démocrates réagissent à leur exclusion

À Cotonou, une délégation de parlementaires des Démocrates a exprimé ce 28 octobre sa profonde déception après l’exclusion de leur parti pour la présidentielle du 12 avril 2026.

 

Cotonou, le 28 octobre 2025 –  À peine la poussière retombée sur l’invalidation de leur formation politique, une délégation de parlementaires des Démocrates (LD) a pris la parole ce mardi, exprimant une vive déception face à l’absence de leur parti au scrutin présidentiel du 12 avril 2026. Pour eux, c’est un rendez-vous manqué, une occasion avortée d’insuffler une dynamique nouvelle au pays.

Cette sortie fait écho à la décision de la Cour constitutionnelle, confirmant l’exclusion du LD, et au retrait récent de leur figure de proue, Renaud Agbodjo. Les élus n’ont pas cherché à adoucir le constat : ils pointent des dysfonctionnements internes, mais aussi des interférences extérieures qui auraient amplifié la crise.

« Nous avions vu dans cette élection un tremplin idéal pour concrétiser nos projets d’alternance et répondre aux attentes urgentes de nos citoyens », confie l’un des porte-parole, évoquant l’amertume d’un quinquennat qui s’éloigne.

 

Exclusion du LD : un message de déception, mais aussi de responsabilité

 

Loin de se cantonner à la rancœur, les députés ont réaffirmé leur attachement aux valeurs fondatrices du LD : gouvernance inclusive, justice sociale et progrès partagé. S’adressant aux deux tandems encore en lice – représentants de la majorité et challengers –, ils ont formulé un vœu clair : que les revendications essentielles de la société béninoise soient intégrées aux programmes, de la lutte contre les inégalités à la consolidation de l’État de droit.

« Que les candidats retenus gardent en tête le pouls réel de la nation, pour un mandat qui serve l’intérêt général », ont-ils insisté, dans un appel à l’humilité face aux défis collectifs.

 

Un appel à la paix dans un climat sous tension

 

Au-delà des regrets, leur intervention s’est conclue sur une note d’apaisement : un appel à la sérénité tout au long du processus électoral. Dans un contexte marqué par des exclusions successives et des tensions latentes, les parlementaires des Démocrates plaident également pour un débat civilisé, seul garant de l’harmonie nationale.

« La paix est le socle de notre démocratie ; protégeons-la pour le bien de tous les Béninois », ont-ils déclaré, invitant chaque acteur à privilégier le dialogue plutôt que la confrontation.

 

Exclusion du LD : une opposition reléguée mais vigilante

 

Cette prise de parole intervient à un moment charnière. Le Bénin, longtemps perçu comme un modèle de stabilité en Afrique de l’Ouest, navigue désormais entre réformes électorales controversées et aspirations à une alternance fluide. À deux mois du dépôt des candidatures définitives, l’absence d’une opposition structurée comme les Démocrates pourrait accentuer les clivages.

Reste à voir si cette posture mesurée portera ses fruits ou si elle restera une voix isolée dans le tumulte pré-électoral. Pour l’heure, les Démocrates, relégués au banc de touche, se recentrent sur leur rôle de vigie parlementaire, déterminés à veiller au grain d’une élection sous haute surveillance.

 

Présidentielle 2026 : Renaud Agbodjo quitte la scène politique

À six mois de la présidentielle béninoise, Renaud Agbodjo, figure montante des Démocrates, annonce son retrait de la vie politique. Ce départ fait suite à l’invalidation de la candidature de son parti, alimentant les critiques sur un processus électoral verrouillé. Dans un dernier message, il appelle à la réconciliation et interpelle Romuald Wadagni, dauphin présumé du président Talon.

 

Cotonou, le 28 octobre 2025 — Dans un tournant inattendu de la campagne pour la présidentielle d’avril 2026, Renaud Agbodjo, figure montante de l’opposition béninoise et porte-drapeau du parti Les Démocrates (LD), a annoncé ce mardi son retrait définitif de la scène politique. Une décision lourde de sens, survenue au lendemain d’un revers judiciaire majeur pour sa formation, alors que le pays s’apprête à vivre un scrutin sous haute tension, marqué par des exclusions controversées.

Lors d’une conférence de presse sobre, l’ancien candidat n’a pas seulement tourné la page sur son avenir électoral. Dans un geste inattendu, il a tendu une main au camp présidentiel, s’adressant directement au ministre d’État Romuald Wadagni, considéré comme le dauphin officieux du président Patrice Talon.

 

Une exclusion scellée, une opposition fragilisée

 

Le séisme politique s’est produit dans la nuit du 27 au 28 octobre. Saisie par des recours internes au LD, la Cour constitutionnelle a confirmé l’invalidation de la candidature du parti à l’élection suprême. Ce rejet, initialement prononcé par la Commission électorale nationale autonome (CENA) pour insuffisance de parrainages — un seuil drastique de 30 000 signatures — a été entériné malgré les plaidoyers désespérés de l’opposition.

Les Démocrates, principale force contestataire du régime Talon, se retrouvent ainsi exclus du processus électoral, alimentant les critiques dans un scrutin jugé fermé à l’opposition. Cette affaire fait suite au retrait surprise du parrainage du député, Michel Sodjinou, qui a plongé son parti dans une crise profonde, privant ainsi les électeurs d’une alternative crédible dans un paysage politique déjà appauvri.

 

Renaud Agbodjo : un retrait discret, un message fort

 

Face à cette sentence inéluctable, Agbodjo, 42 ans, avocat de formation, a choisi la voie de la discrétion plutôt que celle de la confrontation.

« J’ai longuement pesé le pour et le contre, et je ressens qu’il est venu le moment de marquer une halte », a-t-il déclaré d’une voix posée.

Il invoque un besoin de recentrage personnel, loin des projecteurs et des arènes publiques. Désormais, il entend consacrer son énergie à sa famille, à son cabinet juridique et à son entourage proche. Ce retrait, qu’il qualifie de temporaire sans en préciser la durée, sonne comme un adieu provisoire à une carrière politique fulgurante, marquée par une ascension rapide au sein des Démocrates depuis 2021.

 

Renaud Agbodjo : un appel à la réconciliation

 

Mais Agbodjo n’a pas quitté la scène sans adresser un dernier message à l’avenir du pays. S’adressant aux candidats validés pour le 12 avril prochain — une liste dominée par la mouvance présidentielle — il a, par ailleurs, réservé un passage poignant au plus jeune d’entre eux, Romuald Wadagni, actuel ministre de l’Économie et des Finances.

Conscient de ses compétences, qu’il juge évidentes, l’ex-opposant lui demande de jouer un rôle clé pour l’avenir du pays :

« Si la victoire vous sourit, engagez-vous pleinement à rassembler toutes les voix autour d’une même table, pour une réconciliation authentique et profonde », a-t-il imploré, évoquant les aspirations du peuple béninois à la liberté et à l’équité sociale.

 

Une démocratie sous tension

 

Ce plaidoyer intervient dans un contexte politique tendu. Depuis l’arrivée au pouvoir de Patrice Talon en 2016, le Bénin a connu une série de réformes électorales censées assainir le processus, mais souvent accusées de renforcer l’hégémonie présidentielle. L’exclusion des Démocrates s’ajoute à celle d’autres figures de l’opposition, comme Reckya Madougou et Joël Aïvo, condamnés dans des affaires de terrorisme présumées liées à des manifestations.

Avec une participation déjà hypothéquée par ces absences, l’appel d’Agbodjo pourrait rester sans effet… ou au contraire, ouvrir la voie à un dialogue dans un pays divisé.

 

Un vide, une promesse

 

En se retirant, Renaud Agbodjo laisse un vide dans l’opposition. Mais son message d’apaisement, porté par une posture de maturité, pourrait inspirer une nouvelle génération politique. À six mois du scrutin, le Bénin se trouve à un carrefour : celui d’une élection sous contrôle ou d’un sursaut vers une démocratie plus inclusive.

Wadagni, et ses pairs, sauront-ils entendre cet écho discret ? L’Histoire, souvent impitoyable, le dira bientôt.